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Full text of "Revue celtique"

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of 


Stephen  B.  Roman 


From  the  Library  of  Daniel  Binchy 


REVUE  CELTIQUE 


TOME  XII 


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FONDEE 

PAR 

H.     GAI  DO  Z 

1870-1885 

PUBLIÉE    SOUS   LA    DIRECTION    DE 


H.    D'ARBOIS    DE    JUBAINVILLE      ^ 

Membre  de  l'Institut,  Professeur  au  Collège  de  France 


AVEC    LE    CONCOURS    DE 

J.    LOTH  E.   ERNAULT 

Doyen  de  la  Faculté  des  [Professeur  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Rennes  lettres  de  Poitiers 

ET    DE    PLUSIEURS    SAVANTS    DES    ILES    BRITANNIQUES    ET    DU    CONTINENT 

G.    DOTTIN 

Maître  de  Conférences  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Dijon 

Secrétaire  de  la  rédaction 

Tome  XII 


PARIS 

EMILE    BOUILLON,    LIBRAIRE-ÉDITEUR 

67,    RUE   RICHELIEU,    67 
189I 


TABLE   DES   MATIÈRES 


CONTENUES 

DANS  LE  TOME  XII 


Pages . 
ARTICLES  DE  FOND. 

Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons,  par  H.  d'Arbois 

de  Jubainville i ,  cf.  50^ 

Anciens  noëls  bretons,  par  H.  de  la  Villemarqué 20 

^--' The  second  battle  of  Moytura,  by  Whitley  Stokes.  .  .  .  52,306-308 
'"'^      Noms  gaulois,  barbares  ou  supposés  tels,  dans  les  inscriptions,  par 

H.  Thédenat 131,  254,  554 

Notes  on  Welsh  consonants,  by  Max  Nettlau 142,369 

Les  derniers  travaux  sur  la  légende  du  Saint  Graal,  par  Alfred  Nutt.  .  181 
On  the  Irish  text  Togail  bruidnc  dd  Dergi  and  connected  stories,  by 

Max  Nettlau 229,  444 

Sacramant  ann  Nouel,  Le  Sacrement  de  l'extrême-onction,  par  F. -M. 

Luzel 270 

Le  monnayage  du  nord-ouest  de  la  Gaule,  par  A.  de  Barthélémy.  .  309 
Comment  le  druidisme  a  disparu,  par  H.  d'Arbois  de  Jubainville.       .       316 

Life  of  Saint  Féchîn  of  Fore,  by  Whitley  Stokes 318 

Noms  bretons  des  points  de  l'espace,  par  E.  Ernault 413 

Adamnan's  second  vision  by  Whitley  Stokes.    ........       420 


MÉLANGES. 

Documents  irlandais  publiés  par  M.  E.  Windisch  (H.  d'A.  de  J.).    .  153 

Donnotaurus,  par  H.  d'A.  de  J 162 

Les  Hyperboréens,  par  S.  Reinach 163 


VI  Table  des  Matières. 

Saint  Denis  portant  sa  tête  sur  la  poitrine,  par  H.  d'A.  de  J.      .      .  166 

Acigné,  Aguénéac,  parJ.  Loth 280 

Guaromaou,  Coariva,  par  le  même 280 

Les  romans  d'Arthur,  par  G.  Harweil  Jones 281 

Remarques  sur  les  noms  de  lieu  en  -ûc  en  Bretagne,  par  J.  Loth.      .  386 

Ledcnes,  parle  même 39° 

Loanwords  in  early  Irish  from  old  norse,  anglo-saxon,  early  english, 

latin,  early  french,  by  Kuno  Meyer 460 


BIBLIOGRAPHIE. 

Recherches  sur  l'origine  de  la  propriété  foncière  et  des  noms  de  lieux 

habités  en  France,  par  H.  d'Arbois  de  Jubainville 168 

Pinkerton's  lives  of  the  Scottish  saints  revised  and  enlarged  by  W.- 

M.  Metcalfe 285 


CHRONIQUE. 


Acta  sancloriim  Hil'erniae  ex  codicc 
Salmanticcnsi,  393-397- 

Aedilfrid,  roi  saxon,  298. 

Aidus  (saint).  Sa  naissance,  395. 

Ainm  «  nom  »,  289. 

Albeus  (saint),  396. 

Allia  (bataille  de  1'),  408. 

A  limer,  Revue  épigraphique  du  midi 
de  la  France,  489. 

Amérique  ^l'irlandais  en),  401,  403, 
412. 

Annales  d'Ulster,  171. 

Annales  irlandaises,  172. 

Architecture  irlandaise,  par  J.  von 
Pfluck-Harttung,  485. 

Argot  des  Tinkers  ou  chaudronniers 
d'Irlande,  176,  501,  302. 

Arthur  (noms  de  peisonne  dans  le  cy- 
cle d'),  par  M.  H.  Zimmer,  397- 

Î99- 

Arthur,  sa  légende,  289. 

\scoli.   Traduction   des   gloses    sur 


Priscien,     Glossaire     palèo-hiber- 
niqae^  412. 

Atkinson  (R.),  éditeur  de  Keating, 
Trois  pointes  aigucs  de  la  mort, 
403,  41  2. 

Auguste  (fête  d  ),  477. 

Auraicept  na  n-éces,  302. 

Avaleur  (Aube),  480. 

Bardes  irlandais,  471. 

Basaboiates,  487. 

Batiouchkof  (Th.).  Débat  de  l'âme 
et  du  corps,  406. 

Bellesheim.  dschichte  der  KalhoUs- 
ch:n  Kirche  in  heland  von  der  Ein- 
fuhrung  des  Christenthums  bis  auf 
die  Gegenwart,  291,  408. 

Bertrand  (Alexandre;.  Nos  origines, 
La  Gaule  avant  les  Gaulois  d'aprèi 
les  monumen'.s  et  les  textes,  ^"ji. 

Beurlier.  Le  culte  impérial,  son  his- 
toire et  son  organisation  depuis  Au- 
guste jusqu'à  Justinien,  ^-j-j. 


Table  des  Matières. 


vu 


BoIIandistes.  Catalogus  codicum  ha- 
giographicorum  ...  in  Bibliothcca 
nationali  Parisicnsi,  301. 

Brugmann  (K.).  Grundriss  der  verglei- 
chenden  Grammatik^  288,  289;  — 
Indogermanischc  Forschungen,  487. 

BruidenddDerga.Sa  ààle,  298,  299, 
403. 

Buch  (pays  de).  Doctrine  de  M.  Mi- 
mer, 489. 

Campbell  (John  Gregorson).  The  Fians 
or  stories,  pocms  and  traditions  of 
Finnandhis  warriorband,  48 1 ,  482. 

Campbell  (lord)  Archibald).  Epaves  de 
la  tradition  celtique,  48  1 ,  482. 

Caratacus,  joo. 

Cdin  Adamnain,  396. 

Càinech  (saint),  396. 

Cantique  breton  en  l'honneur  de 
sainte  Anne  d'Auray,  41  1. 

Calhair,  485. 

Centaine  (grande),  482. 

Chandeliers  irlandais,  474. 

Chaudronniers  ou  Tiiikers  d'Irlande, 
176,  301 ,  302. 

Cimbres,  305. 

Cinaed  ua  Artacâin,  474. 

Cloghdn,  485. 

Côica,  486. 

Colman  mac  Lenîne,  475. 

Condlâ,  483,  484. 

Conlaoch,  482. 

Conchobar,  roi  d'UUster.  Sa  nais- 
sance, 595  ;  sa  mort,  396. 

Contes  irlandais,  289-290. 

Contes  néo-celtiques,  483. 

Cophur  in  dd  muccida,  472. 

Corentin  (saint),  301 . 

Cormac,  filsd'Art.  Son  voyage  légen- 
daire, 471 ,  472. 

Cornavii,  173. 

Comique  (conte),  483. 


Cours  de  littératureceltique,  t.  V,  485. 

Crannog,  485. 

Croix.  Sa  forme  en  Egypte  et  en  Ir- 
lande, 409. 

Cûchulainn.  Ses  défenses  magiques, 
401-402  ;  son  épée,  472. 

Cues-sur-Moselle  (bibliothèque  de 
l'hôpital  de),  399,  400. 

Curmi,  288. 

Davydd  ab  Gwilim.  Edition  prochaine 
de  ses  œuvres,  295. 

DeBacker.  Acta  Sanctorum  Hiberniae, 

393-397- 

Débat  de  l'âme  et  du  corps,  406. 

Dccanti,  305. 

Delisle  (L.).  Littérature  latine  et  his- 
toire du  moyen  âge,  301. 

Derdriu,  483. 

DeSmedt,  Acta  Sanctorum  Hiberniae, 

393-397- 

Devinettes  de  Basse-Bretagne,  300. 

Dicta  Putricii,  291 . 

Diphtongue  61  en  irlandais,  486. 

Dottin  (G.),  nommé  maître  de  confé- 
rences à  Dijon,  489. 

Douglas  Hyde.  Beside  the  fire,  290  ; 
Leabhar  sgculaigheachta,  289-290. 

Druides,  292. 

Dûil  laithne,  302. 

Dûn,  485. 

Duodécimal  (Système),  482,  483 

Ebrutelmis,  roi  des  Odryses,  484. 

Edwards  (W.).  Etablissement  des 
Bretons  de  Grande-Bretagne  sur 
le  continent  français,  177. 

Egerton  Phillimore.  Notes  sur  les 
noms  de   lieu  du  pays  de  Galles, 

'77;  178- 
Egyptiens  et  Irlandais,  408,  409. 
Epaves  de  la  tradition  celtique,  481, 

482. 
Epidii,  173, 


VIII 


Table  des  Matières 


Epopée  celtique  en  Irlande  (L'),  485 . 
Ernault  (Emile)  édite  un  cantique  de 

sainte  Anne  d'Auray,  41 1 . 
Espérandieu    (Emile).  Inscrlp'Jons  de 

la  cité  des  Lemovices,  404. 
Etain  (légende  d'),  412. 
Evans  (J.  Gwenogvryn),  Livre  Rouge 

de  Hergest,  vol.  II,  294,  295;  — 

publications  projetées,  29^. 
Examen  d'irlandais  en  Irlande,    405- 

404-. 
Favé  (Antoine),  éditeur  d'un  cantique 

breton,  474. 

Fick.  Vergleichendes  Wocrterbuch  der 
indo-germanischen  Sprachcn,  287, 
488. 

Find ,  Oisin  et  leur  légende  en  Ecosse, 
482. 

Fitzgerald  (David).  Conte  irlandais, 
300;  étude  sur  leur  légende  de 
saint  Martin,  410 

Fomore,  406. 

Gaelic  Society  de  New-York,  403. 

Gaidoz  (H).  Etude  sur  une  incanta- 
tion latine  publiée  par  M.E.  Win- 
disch,  407-408;  critique  des  œu- 
vres  de  M.   de   La    Villemarqué, 

47S- 
Galatie  (Géographie  de  la),  294. 

Gaster.  Etude  sur  leSaintGraal,4i  2. 

Gilbert  (J.-T.).  Histoire  de  la  confédé- 
ration irlandaise  y  291 . 

Gildas  (saint),  301 . 

Gloses  irlandaises  de  la  Bibliothèque 
Nationale, ms.lat.  7960,  293,  294. 

Graves  (Charles),  évêque  de  Limerik. 
Mémoire  surla  forme  de  la  croix 
en  Egypte,  409. 

Guenolé  (saint),  301,  475 

Hayden  (William!.  An  introduction  to 
the  stud-jojthcîrish  lan^udgc,  409. 

Helbig,  475. 


Hennessy  (W.-M.),  171,  403,  479. 

Hoeischer  (Mathias).  Noms  de  lieu 
français  en  -acus,  293. 

Hogan  (E.).  Irish  phrase  hook,  479. 

Holder  (Alfred).  Allceltischer  Sprach- 
schalz,  305,  410. 

Huemer  (Jean),  éditeur  du  grammai- 
rien Virgilius  Maro,  411. 

Hûlsen  (Ch.).  Mémoire  sur  la  bataille 
de  l'Allia,  408. 

Inscriptions  latines  de  la  Grande- 
Bretagne,  500,  485,486;  —  des  Le- 
movf«i,  404;  —  des  Lingons,  177; 
—  du  midi  de  la  France,  487;  — 
marque  de  potier,  41 1. 

Irische  Texte,  troisième  série,  fasci- 
cule I,  470-472. 

Irlandais  sur  le  continent  au  ix«  siè- 
cle, 399-401. 

Jacobs  (Joseph).  Ccltic  fairy  taies,  48  3 , 

Job    (livre   de)    traduit    en    gallois, 

295- 

Keating.  Trois  pointes  aiguës  de  la 
mon,  403,  412. 

K-oerting  (Gustav).  Laleinisch-roma- 
nischcs  Woerterbuch,  391. 

La  Borderie  (A.  de)  édite  deux  vies 
de  saint  Maudet,  411. 

Limhoigin,  conte  irlandais,  300. 

Landévennec  (abbaye  de)  détruite  par 
les  Normands,  301 . 

Lavenot  (P. -M.).  Devinettes  de  Basse- 
Bretagne,  300. 

La  Villemarqué  (H.  de),  475. 

Le  Braz.  Soniou  Brdz-Izel,  173, 
305,  409. 

Leonorius  (saint),  301. 

Liebermann  (F.).  Publications  nouvel- 
les sur  l'histoire  d'Angleterre  au 
moyen  âge,  478,  479. 

Lindner  (P.).  Mémoire  sur  la  bataille 
de  l'Allia,  408. 


Table  des  Matières. 


IX 


Livre  de  Llan  Dâv,  édition  prochaine, 
295. 

Livre  Rouge  de  Hergest,  publié  par 
MM.  John  Rhys  et  J.  Gwenogvryn 
Evans,  294,  295. 

Lloyd  (J.  E)).  Noms  de  lieux  du  pays 
de  Galles,  177. 

Loth  (J.).  Les  mots  latins  dans  les 
langues  brittonitjues,  480. 

Lugus,  sa  fête,  476. 

Luzel(F.-M.).  SoniouBreiz-Izel,  173, 
303,  409. 

Mac  Clure  (Edmund).  Etude  sur  les 
noms  d'homme  gallois,  17e. 

Macdougal  (J,).  Folk-lore  and  hero- 
tales,  48 1 . 

Mac  Isaac  (Duncan).  The  Fians,  or 
storieSj  poems  and  traditions  of 
Finn  and  his  warrior  band,  48 1  -48  2 . 

Man  (île  de),  476. 

Mantelan,  481. 

Martin  (saint),  410. 

Martyrologe  d'Oengus,  410. 

Maires  Ollototae,  410. 

Maudet  (saint),  411. 

Menhirs  et  Mercure,  484. 

Meyer  (Kuno)  critique  les  doctrines 
Scandinaves  de  M.  Zimmer,  295, 
296;  —  étudie  l'argot  des  chau- 
dronniers d'Irlande,  501-302  •,édite 
la  vision  de  Mac  Conglinne,  479. 

Mommsen.  Res  gestae  divi  Augusti, 
305. 

Monnaies  attribuées  par  erreur  à  la 
Galatie,  484. 

Monnaies  mérovingiennes,  300. 

Moutiers-Saint-Jean,  481. 

Mowat  (R.).  Inscriptions  latines  de 
la  cité  des  Lingons,  177. 

mp  final,  en  breton,  487. 

Muccri'm  (bataille  de),  305. 

Muirchu  Maccumachteni,  292,  408. 


Mùllenhoff critiqué  parM.  Mommsen, 
305. 

Musée  de  Saint-Germain-en-Laye, 
300. 

Nantu-  vallée,  480. 

Nasale  sonnante,  487. 

Noms  d'hommes  dans  le  cycle  d'Ar- 
thur, 397. 

Noms  d'hommes  du  pays  de  Galles, 
176. 

Noms  delieux  du  pays  de  Galles,  177, 
.78. 

Noms  de  lieux  français  i»  en  -acus, 
293  ;  2°  d'origine  celtique,  479, 
480. 

Notre-Dame  de  Kerdevet,  474. 

Nutt  (Alfred)  critique  les  doctrines 
Scandinaves  de  M.  Zimmer,  295; 
écrit  des  notes  sur  le  Saint  Graal, 
412;  —  une  étude  sur  la  légende 
d'Etain,  412;  —  des  observations 
diverses  de  folklore,  290,  476,482. 

Oengus  (martyrologe  de),  410. 

Ogham  (langage  secret  dit),  302. 

O'Grady  (Standish).  Aventures  de 
Cormac,  fils  d'Art,  dans  la  Terre 
de  la  Promesse,  471  ;  —  Silva 
Gadelica,  293. 

O'Growney.  Son  édition  du  Voyage 
de  Sncdgus  et  de  Mac  Riagla,  404. 

Oi  diphtongue  ou  résultat  de  con- 
traction, 486. 

O'Neill  Russell  (Th.),  403. 

Onomastique  galloise,  176,  177. 

Ordalies  irlandaises,  472. 

Oswald,  prince  saxon  en  Irlande, 
298,  299. 

P  en  celtique,  477,  478. 

Patrice  (saint),  301,  406.  Son  pré- 
tendu voyage  à  Rome,  291,  292, 
408  ;  —  son  apostolat  en  Irlande, 
292,  406. 


Table  des  matières. 


Pauli  (Cari).  Alt-italische  Forschun- 
gen,  410. 

Pfluck-Harttung  (J.  von).  Mémoire 
sur  l'architecture  irlandaise,  485. 

Pietés  suivant  M.  John  Rhys,  404, 
478;  cf.  p.  175. 

Poèmes  historiques  gaéliques  étudiés 
dans  la  Scottish  Review,  489. 

Potier.  Illiomarus,  411. 

Procédure  irlandaise,  471,472. 

Prou  (Maurice).  Inventaire  sommaire 
des  monnaies  mérovingiennes  de  la 
collection  d'Amécourt,  300. 

Q_en  celtique,  477,  478. 

Quellien  (N.).  La  Bretagne  armori- 
caine, 29}. 

Rabiet  (Eugène).  Sa  mort^  488, 

Ramsay  (W.-M.).  Thehistorical  Geo- 
graphy  of  Asia  Minor,  294. 

Reinach  (Salomon).  Catalogue  du 
musée  de  Saint-Germain,  300;  no- 
tes diverses,  408,  410,  484. 

Reomaus,  481 . 

Res  gestae  divi  Augusti,  305. 

Rhodanus.  11  y  en  a  quatre  en  Gaule, 

473- 

Rhothomagus,  481 . 

Rhys  (John).  Studiesonthe  Arthurian 
legcnd,  289;  —  Livre  rouge  de 
Hergest,  vol.  Il,  294,  295;  — 
inscriptions  latines  de  Grande-Bre- 
tagne, 300,  485,  486;  —  Rhind 
Lectures,  30^,  404,  489;  —  Manx 
Folk-lore  and  superstitions,  474; 
—  Mémoire  sur  le  q  chez  les  Cel- 
tes continentaux,  477,  478  ;  — 
publications  projetées,  295. 

Sainte  Anne  d'Auray,  41  1. 

Saint  Graal  étudié  par  MM.  Gaster 
et  Alfred  Nutt,  412. 

Saisie  (la)  en  Irlande,  296. 

Sampson   (John).  Etude  sur  l'argot 


des  Tinkers  ou  chaudronniers  d'Ir- 
lande, 176,  301,  302. 

Sauvé.  Légende  de  saint  Guénolé  et 
du  diable,  475. 

Scandinaves  en  Irlande  suivant  M. 
Zimmer,  295-300,  396,  405,406. 

Shelta,  argot  des  chaudronniers  d'Ir- 
lande, 176,  301-302. 

Scheler,  Dictionnaire  d'étymologie 
française,  392. 

Shetland  (îles),  405. 

Schmidt  (Johannes).  DieUrheimat  dcr 
Indo-germanen  und  das  europaeische 
Zahl-system,  482-483. 

Schmit  (R.).  Thèse  de  doctorat,  486, 

487- 
Sédulius,  poète  irlandais,  399-401. 
Senckus  Môr,  296-298,  406. 
Smertae,  173. 
Snedgus  et  Mac  Riagla.  Leur  voyage, 

404,  405. 
Soniou  Breiz-lzeL  173,  303,  409. 
Stangl  (Th.)  critique  l'édition  de  Vir- 

gilius  Maro   le  grammairien,  don-- 

née  par  Huemer,  411. 
Stokes  (Whitley),  associé  étranger  de 

l'Académie  des  Inscriptions,  409; 

—  publie  :  Hibernica  (recueil  de 
gloses  irlandaises),  171,  178;  — 
Mémoire  sur  la  valeur  linguistique 
des  annales  irlandaises,  172  ;  — 
gloses  irlandaises  de  la  Bibliothè- 
que nationale  de  Paris  (ms.  latin 
7960),  293,  294;  — critique  les 
doctrines  Scandinaves  de  M.  Zim- 
mer, 295  ;  —  explique M^^rf5  Ollo- 
toutae,  410;  —  édite  les  aventu- 
res de  Cormac  dans  la  Terre  de  la 
Promesse,  47  i  ;  —  critique  Fick, 
Vergleichcndes      Woerterhuch     der 

indo-gcrmanischen  Sprachcn,  488  : 

—  a  édité  Diiil  laithne,  302. 


Table  des  Matières. 


XI 


Sreitberg,  Indogermanische  Forschan- 
gen,  487. 

Sulpice  Sévère.  Vie  de  saint  Martin, 
410. 

Tdin  bô  Cûalngi,  472. 

Terre  de  la  Promesse,  47 1 . 

Tiiurneysen  (R.) collabore  au  Grund- 
m^deM.Brugmann,  288,  289;  — 
propose  une  explication  de  la  dé- 
sinence -oialus,  391  ;  —  est  auteur 
du  Kelto-romanisches,  392  ;  —  édite 
des  textes  relatifs  à  la  versification 
irlandaise,  471  ;  —  critique  le  vo- 
lume intitulé  :  Les  noms  gaulois 
chez  César  et  Hirtius,  De  bdlo 
Gallico,  485. 

Tinkers  ou  chaudronniers  d'Irlande, 
176,  301,  302. 

Tirechan,  291. 

Tir  tairngire,  47 1 . 

Todd.  Cours  de  langue  celtique  qui 
porte  son  nom  à  Dublin,  479. 

Traube  (L.).  Etudes  sur  le  poète  ir- 
landais Sedulius,  399,  400. 

Triphine  (sainte),  301. 

Ulates  suivant  M.  J.  Rhys,  404. 

Vénètes.  Leur  langue.  410. 

Versification  irlandaise,  471. 

Vetto,  485. 

Vigors  (Philip  D.),  auteur  d'un  mé- 


moire sur  les  chandeliers  irlandais, 

474  • 

Vikings  en  Irlande,  295-300,  596, 
405,  406. 

Virgilius  Maro,  grammairien,  411. 

Vision  de  Mac  Conglinne,  479. 

Waifs  and  strays  of  Celtic  tradition., 
481. 

Wakemjn(W.-F.).  Forme  de  la  croix 
en  Irlande,  409. 

Williams  (Charles-Albert).  Die  fran- 
zoesischen  Ortsnamen  keltischer 
Abkunjt,  479. 

Windisch  (E.),  403,  a  publié  une 
incantation  latine,  critique  de  cette 
publication  par  M.  H.  Gaidoz, 
407,  408  ;  —  a  édité  le  Cophur  in 
dd  muccida,  472. 

Zimmer  (H.).  Ses  doctrines  sur  les 
Scandinaves  en  Irlande,  295-300, 
396,  405,  406;  —  sur  les  noms 
de  personnes  dans  le  cycle  d'Ar- 
thur, 397-399  ;  —  sa  critique  des 
Acta  sanctorum  Hiberniae  ex  codice 
Salmanticensi,  393-397  ;  —  son 
édition  des  gloses  irlandaises  de  la 
Bibliothèque  nationale  de  Paris 
(ms.  lat.  7960),  293, 294;  —  son 
explication  du  parfait  for-rolchan, 
j'ai  enseigné,  486. 


TABLE,  par  M.  E.  Ernault,  des  principaux  mots  étudiés  dans  le  t.  XII 
de  la  Revue  Celtique^  p.  490. 


RECHERCHES 

SUR  LA  PLUS  ANCIENNE 

HISTOIRE    DES    TEUTONS 


Sommaire  :  I.  Race  et  patrie  des  Teutons  suivant  le  D'  Kossina,  p.  i.  —  II.  Doc- 
trine de  M.  Mommsen,  p.  2.  —  111.  Critique  par  Karl  Mûllenhoff  de  la  partie 
de  l'Histoire  romaine  de  M.  Mommsen  qui  concerne  les  Cimbres  et  les  Teu- 
tons, p.  3.  —  IV.  Karl  Mûllenhoff  a  démontré  que  les  Teutons  apparaissent  dans 
l'histoire  dès  l'an  113  avant  J.-C,  et  non  pas  seulement  en  103  comme  le  dit 
M.  Mommsen,  p.  4.  —  V.  Il  a  prétendu  prouver  contre  M.  Mommsen  que  la  patrie 
des  Cimbres  est  non  le  Jutland,  mais  la  Saxe,  p.  7.  —  VI.  Le  D'  Kossina  donne 
à  cette  thèse  un  corollaire  également  aventure,  c'est  que  les  Teutons  habitaient  la 
Bavière  septentrionale  quoique  les  anciens  les  placent  beaucoup  plus  au  nord, 
probablement  sur  la  Baltique  dans  le  Mecklenburg,  ou,  suivant  Karl  Mûllenhoff,  sur 
les  côtes  de  la  Mer  du  Nord,  p.  11.  —  VU.  De  la  forme  du  nom  des  Teutons  doit- 
on  conclure  avec  le  D'  Kossina,  contrairement  à  la  doctrine  reçue,  que  les  Teutons 
étaient  de  race  celtique  ?  Nous  ne  le  croyons  point,  p.  i  j. 

/.  —  Race  et  patrie  des  Teutons  suivant  le  D^  Kossitia. 

Le  Kustos  D'Gustaf  Kossina  in  Bonn  vient  de  publier  dans  la 
Westdeutschc  Zdtschrift  fiir  Geschichte  und  Kunst,  t.  IX,  p.  199- 
21 6,  un  mémoire  sur  les  Suèves  ;  il  y  annonce  l'intention  de 
soutenir  un  jour  d'une  façon  détaillée  une  thèse  nouvelle, 
c'est  que  les  Teutons  auraient  été  un  peuple  celtique  et  que 
ce  peuple  aurait  habité  la  vallée  du  Main  immédiatement 
avant  la  date  où  il  apparaît  dans  l'histoire  romaine,  à  la  fin  du 
11^  siècle  avant  J.-C. 

«  En  l'an  103  avant  J.  C,  »  raconte  M.  Mommsen,  «  les 
«  Cimbres  étaient  campés  chez  les  Fellocassi^  près  de  Rouen... 

1 ,   Tite-Live,  Periocha  67. 

Rivut  Ciltlquc,  XII,  i 


2  H.  cVArbois  de  Jubainville. 

«  quand  vint  se  joindre  à  eux  un  peuple  de  même  race,  les 
«  Teutons  commandés  par  le  roi  Teutobod.  Par  l'effet  d'évé- 
«  nements  que  la  tradition  ne  nous  a  pas  fait  connaître,  les 
«  Teutons  avaient  quitté  leur  patrie  située  sur  les  côtes  de  la 
«  Mer  Baltique  et  s'étaient  transportés  sur  les  rives  de  la 
«  Seine  »  ^  Il  y  a  dans  ces  quelques  mots  deux  grosses  erreurs 
suivant  le  D^  Kossina.  La  patrie  des  Teutons  était  la  vallée 
du  Main  et  non  les  côtes  de  la  Mer  Baltique.  Les  Teutons 
n'étaient  pas  de  môme  race  que  les  Cimbres,  c'est-à-dire  Ger- 
mains, les  Teutons  étaient  Celtes. 

//.  —  Doctrine  de  M.  Mommsen. 

Le  récit  des  expéditions  des  Teutons  et  des  Cimbres  avant 
leur  défliite  par  Marins,  102,  loi  av.  J.-C,  ne  nous  est 
parvenu  qu'à  l'état  de  fragments,  et  il  est  impossible,  comme 
le  dit  M.  Mommsen,  de  le  reconstituer  autrement  qu'avec  une 
exactitude  approximative^.  Cependant,  suivant  le  même  écrivain, 
trois  faits  paraissent  certains  :  le  premier  de  ces  faits  est  que 
les  Teutons  comme  les  Cimbres,  ces  deux  peuples  dont  la 
défaite  a  tant  illustré  le  nom  de  Marius,  n'appartenaient  pas  à 
la  nation  Celtique,  quoique  les  Romains  l'aient  cru  d'abord  ; 
le  second  de  ces  faits  esf  que  la  patrie  primitive  de  ces  deux 
peuples  est  le  pays  habité  par  deux  peuples  de  même  nom,  les 
Cimbres  dans  le  Danemark,  les  Teutons  dans  l'Allemagne  du 
Nord-Est,  près  de  la  Mer  Baltique  3.  Le  troisième  fait  est 
que  les  Teutons  apparaissent  pour  la  première  fois  dans  l'his- 
toire romaine  dix  ans  ans  après  les  Cimbres,  c'est-à-dire  en 
103,  l'année  qui  a  précédé  leur  défaite  par  Marius.  Telle  est  la 
doctrine  émise  il  y  a  longtemps  déjà  par  M.  Mommsen  dans 
le  tome  II  de  son  Histoire  romaine.  Depuis,  M.  Mommsen 
paraît  n'avoir  pas  changé  d'opinion  :  par  exemple,  dans  le 
tome  V,  beaucoup  plus  récent,  de  son  Histoire  rotnaine  il  nous 

1.  Roemische  Geschichte,  6e  édition,  t.  II,  p.  181-182. 

2.  Aufungefâhre  Richtigkeit.  }^lommsen,  Roemische 'Ùeschichte,  6^  édition 
t.  II,  p.  174  note. 

3.  Roemische  Geschichte,  6e  édition  (1874),  t.  II,  p.  171. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons.  5 

montre  au  commencement  de  l'ère  chrétienne  les  Cimbres 
dans  le  Jutland  ^ 

///.  —  Critique  par  Karl  MûUenhoff  de  la  partie  de  /'Histoire  romaine 
de  M.  Mommsen  qui  concerne  les  Cimbres  et  les  Teutons. 

M.  Mommsen  est  le  prince  des  érudits  de  notre  temps,  c'est 
en  même  temps  un  véritable  historien  dans  le  sens  le  plus 
rigoureux  de  ce  mot  ;  son  Histoire  romaine  est  de  tous  points 
admirable  :  l'élévation  des  idées  y  est  égale  à  la  précision  de 
la  forme,  à  la  clarté  de  l'expression  ;  ce  livre  est  aussi  écrit 
avec  une  remarquable  élégance;  mais  l'auteur  ne  s'est  pas 
donné  la  peine  d'y  ajouter  des  notes  pour  faire  connaître  les 
textes  antiques  qui  servent  de  fondement  à  son  exposition. 
Un  savant  allemand  fort  distingué,  toutefois  d'une  envergure 
beaucoup  moindre,  s'est  donné  le  malin  plaisir  de  rechercher 
cuels  étaient  ces  textes  antiques  pour  le  récit  de  la  guerre  des 
Cimbres  et  des  Teutons.  Ce  savant  est  Karl  MuUenhoff",  et  ses 
travaux  sur  les  sources  de  l'histoire  des  Cimbres  et  des  Teu- 
tons forment  deux  sections  du  tome  II  de  S3.  Deutsche  Altertums- 
kunde,  p.  1 12-189,  et  282-303  (1887).  Ces  deux  sections  sont 
des  mémoires  communiqués  par  l'auteur  à  l'Académie  de 
Berlin  dès  1872  et  1873. 

Suivant  lui,  la  presque  totaUté  des  renseignements  épars 
qu'on  recueille  dans  les  historiens  latins,  sur  les  migrations 
des  Cimbres  et  des  Teutons,  sur  leurs  victoires  et  finalement 
sur  leur  défaite  retentissante,  de  113  à  loi  av.  J.-C,  sont 
empruntés  à  Tite-Live,  et  celui-ci  avait  tiré  en  grande  partie 
ces  renseignements  du  premier  des  deux  grands  ouvrages  his- 
toriques de  Posidonius,  c'est-à-dire  de  la  continuation  de 
Polybe  en  cinquante-deux  livres,  dans  chacun  desquels  Posido- 
nius avait  écrit  le  récit  d'une  année  en  commençant  par  l'année 
145  pour  finir  à  l'année  96  av.  J.-C.  Posidonius  est  en  outre  la 
source  immédiate  de  Diodore  de  Sicile  et  de  Plutarque.  C'est 
chez  Posidonius  que  César,  écrivant  avant  Tite-Live,  a  dû 
puiser  l'indication  qu'il  nous  donne  sur  un  détail  de  la  guerre 
des  Cimbres  et  des  Teutons  en  Gaule.  En  effet,  dans  un  grand 

I.  Roemische  Geschtchte,  t.  V,  2*^  édition  (1883),  p.  33. 


4  H.  d'Arbois  de  Jabainvilk. 

discours  que  César  met  dans  la  bouche  de  l'Arverne  Crito- 
gnatus,  on  lit  que  pendant  cette  guerre  les  Gaulois  ont  été 
réduits  à  se  nourrir  de  chair  humaine  ^  Le  même  acte  de 
cruauté  est  mentionné  plus  brièvement  par  Strabon  ^,  et  pro- 
bablement Strabon,  en  écrivant  ce  qu'il  en  dit,  avait  sous  les 
yeux  le  récit  de  Posidonius  :  ailleurs  Strabon  nomme  formelle- 
ment Posidonius  comme  un  des  auteurs  dont  il  a  les  livres 
entre  les  mains  3 . 

MûUenhoff,  ayant  donc  pour  point  de  départ  la  doctrine  de 
la  double  source  des  textes  antiques  concernant  les  Cimbres 
et  les  Teutons,  arrive  ou  croit  arriver  à  deux  résultats  :  l'un 
est  que  les  Teutons  apparaissent  dans  l'histoire  dés  113  et  non 
pas  seulement  en  103,  comme  le  prétend  M.  Mommsen;  l'autre 
est  que  les  Cimbres  étaient  originaires  non  du  Danemark  ou, 
avec  plus  de  précision,  du  Jutland  ainsi  que  l'admet  le  même 
savant,  mais  de  la  vallée  de  l'Elbe  moyen,  c'est-à-dire  de  la 
Saxe  :  deux  points  très  importants  pour  qui  soutiendrait  la 
thèse  du  docteur  Kossina,  comme  on  le  verra  plus  bas. 

IV.  —  Karl  Miïllenhoff  a  démontré  que  les  Teutons  apparaissent  dans 
l'histoire  dès  l'an  11^  av.  J.-C.  et  non  pas  seulement  en  10^  comme  le  dit 
M.  Mommsen. 

D'abord  une  des  conséquences  de  l'étude  de  Mûllenhoff  est 
que,  dès  le  début  de  la  guerre,  en  113,  lors  de  la  bataille  de 
Noreia,  où  fut  vaincu  le  consul  Gnaeus  Papirius  Carho,  les 
Romains  eurent  en  face  d'eux  non  seulement  des  Cimbres, 
comme  M.  Mommsen  le  suppose,  mais  aussi  des  Teutons. 
L'abrégé  officiel  pour  ainsi  dire  de  Tite-Live,  la  Periocha  LXIII, 
ne  nomme  que  les  Cimbres.  Mais  Tite-Live  avait  aussi  parlé 


1.  Quod  nostri  majores  nequaquam  pari  bollo  Cimbrorum  Teutonumque 
fecerunt;  qui,  in  oppida  conpulsi  ac  simili  inopia  subacti,  eorum  corporibus, 
qui  aetate  ad  bellum  inutiles  videbanlur,  \\\.-3.mlo\ti^vïxnn\..DebellogaUico, 
1.  VII,  c.  77,  §  12. 

2.  Td  Y£  X'^;  àvO;oj:i03ayia;  xa\  S/.uGiy.ov  sfvai  Xe'yaTa'.,  xa'i  sv  avây)ca!;  -oÀi- 
op/TjT'./.aî;  /.ai  KsXtû';...  -ot^aa;  tojto  Xe'yovTa;.  Strabon,  1.  IV,  c.  5,  §  4;  édi- 
tion Didot,  p.  167,  1.  28-31. 

3 .  Voyez  notamment  Strabon,  1.  II,  c.  3,  §  $,6;  éd.  Didot,  p.  83,  1.  5  ; 
p.  84,  1.  30.  Mûllenhoff,  D.  A.,  t.  II,  p.  164,  165,  284. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons.  5 

des  Teutons,  car  Julius  Obsequens  et  Velleius  Paterculus 
associent  le  nom  des  Teutons  à  celui  des  Cimbres  quand  ils 
mentionnent  la  défliite  de  Papirius  Carbo  à  Noreia  en  113^; 
or,  la  source  immédiate  de  Julius  Obsequens  comme  de  Velleius 
Paterculus  est  Tite  Live.  Avant  Tite-Live,  Posidonius  devait 
s'être  exprimé  dans  les  mêmes  termes  :  autrement  Posidonius 
n'aurait  pu  mettre  dans  la  bouche  des  soldats  de  Marins  avant 
la  bataille  d'Aix,  en  présence  des  Teutons  alors  séparés  des 
Cimbres,  ces  mots  reproduits  par  Plutarque  :  Marins  craint-il 
le  sort  de  Carbo  et  de  Caepio  qu'ont  vaincu  les  ennemis  ?  ^ 
Gnaeus  Papirius  Carbo,  le  consul  romain  battu  en  113  à  No- 
reia, avait  donc  en  £ice  de  lui  les  mêmes  ennemis  que  Marins  au 
moment  de  la  bataille  d'Aix  en  102,  c'est-à-dire  des  Teutons. 
Le  nom  de  Caepio  nous  fait  descendre  à  une  date  plus  récente 
que  la  date  de  la  bataille  de  Noreia,  c'est-à-dire  à  l'année  105  ; 
il  en  sera  question  plus  loin. 

Passons  à  l'année  109.  C'est  alors  que  le  consul  M.  Junius 
Silanus  fut  battu  dans  le  territoire  des  Allobroges.  Les  vain- 
queurs auraient  été  des  Cimbres  seulement,  si  l'on  s'en  rap- 
porte à  la  Periocha  LXV,  à  Eutrope,  à  Asconius  Pedianus,  à 
Quintilien,  ^YéghcQ,  et  c'est  la  doctrine  de  M.  Mommsen3. 
Mais  Tite-Live,  dans  son  récit  de  la  bataille  de  l'année  109, 
avait  associé  le  nom  des  Teutons  à  celui  des  Cimbres  :  nous 


1.  C.  Caecilio,  Gnaeo  Papirio  consulibus,  Cimbri  Teutonique,  Alpes 
transgressi,  foedam  stragem  Romanorumsociorumque  fecerunt.  Obsequens, 
38.  — Tum  Cimbri  et  Teuloni  transcendere  Rhenum.  Velleius  Paterculus, 
1.  II,  c.  8.  —  Effusa...  immanis  vis  Germanarum  gentium  quibus  nomen 
Cimbris  et  Teutonis  erat,  cum  Caepionem  Manliumque  consules,  et  ante 
Carbone»!  et  Silanum  fudissent  fugassentque  in  Galliis  et  exuissent  exer- 
citu.  Velleius  Paterculus,  1.  II,  c.  12,  §  2.  —  A  comparer  Appien,  Celtica, 
15  ;  éd.  Didot,  p.  28.  MùUenhoff,  D.  A.,  t.  II,  p.  292. 

2.  '"'H  xi  TO'j  Kàpoojvo;  aÙTOv  so':£î  zal  KatTT^'ojvo;,  ou;  Èvi'/rjrjav  0'.  -o).£- 
[jLto!.  Plutarque,  Marins,  16.  Il  n'y  a  donc  aucune  conséquence  à  tirer  du 
silence  de  Strabon  qui  ne  mentionne  pas  les  Teutons  et  qui  ne  parle  que 
des  Cimbres  à  propos  de  la  défaite  de  Carbon  près  de  Noreia,  1  V,  c.  i, 
§  8  ;  éd.  Didot,  p.  178,  1.  43-44. 

3.  Eutrope,  1.  IV,  c.  27  ;  Asconius  Pedianus,  Orelli,  p.  80;  Q.uintilien, 
Dccl.,  III,  13;  Végèce,  De  re  militari,  III,  10;  MùUenhoff,  D  A.,  II, 
294;  Mommsen,  Roemische  Geschichte,  t.  II,  p.  174. 


6  H.  d'Arbois  de  Jabairirille. 

le  savons  par  Florus^  et  par  Velleius  Paterculus^.  Un  passage 
de  Pline  donne  au  récit  de  Florus  une  confirmation  inattendue: 
suivant  Florus,  les  Cimbres  et  les  Teutons  envoyèrent  au 
Sénat  romain  une  ambassade  pour  demander  une  concession 
de  terres  qui  leur  fut  refusée.  Or  Pline  rapporte  qu'un  jour  à 
Rome  on  demanda  l'avis  d'un  ambassadeur  teuton  sur  un 
tableau  qui  représentait  un  vieux  berger  appuyé  sur  un  bâton  : 
le  barbare  répondit  qu'il  ne  se  soucierait  pas  plus  de  posséder 
l'original  que  la  copie  3.  L'ambassade  contemporaine  du  con- 
sulat de  Silanus  en  109  paraît  être  la  seule  que  les  Teutons 
aient  envoyée  à  Rome,  les  historiens  n'en  mentionnent  pas 
d'autre. 

En  105,  les  Cimbres,  nous  apprend  la  Periocba,  battent  le 
légat  M.  Aemilius  Scaurus,  le  consul  Q.  Mallius  Maximus,  et 
le  proconsul  Q.  Servilius  Caepio.  C'est  près  d'Arausio,  Orange, 
que  ces  derniers  sont  vaincus.  La  Periocha  ne  dit  rien  des 
Teutons.  M.Mommsen,  en  conséquence,  croit  que  les  Teutons 
ne  prirent  point  part  à  cette  campagne.  Mais  Tite-Live 
avait  parlé  d'eux  comme  des  Cimbres  ;  en  sont  témoins  : 
Florus^,  Eutrope5,  Orose"^,  Vnlère  Maxime",  Velleius  Pater- 


1 .  Cimbri,  Teutoni,  atque  Tigurini  ab  extremis  Galliae  profugi,  cum  ter- 
ras eorum  inundasset  oceanus,  novassedes  toto  orbe  quaerebant,  exclusique 
Gallia  et  Hispania,  cum  in  Italiam  remigrarent,  misère  legatos  in  castra 
Silani  indead  senatum,  petentes  ut  Martius  populus  aliquid  terrae  sibi  daret 
quasi  stipendium,  caeterum,  utvellet,  manibus  atque  armis  suis  uteretur... 
Florus,  1.  III,  c.  3,  §  1-4. 

2.  Velleius  Paterculus,  1.  II,  c.  12,  passage  cité  plus  haut,  p.  5,  n.  i. 

3.  Pline,  1.  XXXV,  §  23  ;  cf.  MùUenhoff,  D  A.,  t.  II,  p.  295. 

4.  Cimbri,  Teutoni  atque  Tigurini.  .  .  repulsi  igitur,  quod  nequiverant 
precibus.  armis  petere  constituunt.  Sed  nec  primum  impetum  barbarorum 
Silanus,  nec  secundum  Manlius,  nec  tertium  Caepio  sustincre  potuerunt. 
Omnes  fugati,  exuti  castris.  l-'lorus,  1.  III,  §  4,  5. 

5  .  Romani  consules  M.  Manlius  et  Q..  Caepio  a  Cimbris  et  Tcutonis,  Ti- 
gurinis  et  Ambronibus,  quae  erant  Germanorum  et  Gallorum  gentes,  victi 
sunt  juxta  flumen  Rhodanum.  Eutrope,  1  V,  c.  i  ;  cf.  MùUenhoff,  D.  A., 
t.  II,  p.   298. 

6  Anno  ab  Urbe  condita  DCXLII  Gains  Manlius,  consul,  et  Caepio  pro 
consule,  adversus  Cimbros  et  Teutonos  . .  .  missi  .  . ,  victi  sunt  Orose, 
V,  16. 

7.  L.  autem  Rheginus.  .  .,  tribunus  plebis,  Caepionem  in  carcerem  con- 
jectum,  quod  illius  culpa  exercitus  noster  a  Cimbris  et  Teutonis  videbatur 
deletus,  veteris  arctaeque  amicitiae  memor,  publica  custodia  liberavit.  Va- 
lère-Maxime,  1.  iV,  c    5,  §  3  ;  cf  MùUenhoff,  D.  A.,  t    II,  p.  298. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  hisloire  des  Tenions.  7 

culus^  Avant  d'être  nommés  à  cette  occasion  par  Tite-Live, 
les  Teutons  l'avaient  été  par  Posidonius  :  deux  passages  de 
Plutarque  l'attestent  :  l'un  appartient  à  la  vie  de  Marius,  il  a 
été  cité  plus  haut  à  propos  de  la  bataille  de  Noréia^;  l'autre 
appartient  à  la  vie  de  Sertorius  et  nous  apprend  que  ce  grand 
capitaine,  au  début  de  sa  carrière,  combattit  sous  les  ordres  de 
Caepio  contre  les  Cimbres  et  les  Teutons  3. 

MûUenhoff  a  donc  démontré  contre  M.  Mommsen  que  les 
Teutons  apparaissent  dans  l'histoire  avant  l'année  103.  Leur 
jonction  à  cette  date  en  Belgique  avec  les  Cimbres,  dont  ils 
s'étaient  momentanément  séparés  pendant  l'expédition  de  ces 
derniers  en  Espagne,  n'est  pas  le  premier  fait  connu  de  leur 
histoire  4, 

F.  —  Karl  Mûllcnhoff  a  prétendu  prouver  contre  M.  Mommsen  que  la  patrie 
des  Cimbres  est  non  le  Jutland,  mais  la  Saxe. 

Mûllenhoff"  ne  s'est  pas  contenté  de  cette  rectification. 
Il  a  prétendu  prouver  que  M.  Mommsen  se  trompait  quand 
il  donnait  aux  Cimbres  le  Jutland  pour  lieu  d'origine.  C'est 
cependant  la  doctrine  qui  résulte  du  témoignage  concordant 
de  Ptolémée,  de  Tacite,  de  Pline,  de  Mêla,  de  Strabon  et  de  la 
célèbre  inscription  d'Ancyre^  où  nous  est  conservé  le  texte 
officiel  des  Res  gesta  divi  Augusti. 

Ptolémée  appelle  le  Jutland  Chersonnèse  Cimbrique5  et  fait 
des  Cimbres  les  habitants  les  plus  septentrionaux  de  la  Ger- 
manie^. 

Les  Cimbres  touchent  l'Océan,  dit  Tacite;  c'est  aujourd'hui, 


1.  Voir  p.  5,  n.  I.  le  passage  déjà  cité  du  livre  II,  c    12. 

2.  Plutarque,  Marius,  16,  plus  haut,  p.   5,  n.  2. 

3.  IIpwTOv  [jiÈv  oùv  K:';jLÎpfjjv  /.aL  Tc'jro'vtov  £rj.6£6Xr,y.0T(jjv  £'.;;  FaXa-'^av, 
aTpaT£uoij.îvo;  G-6  Kat-''wv'..  Plutarque,  Sertorius,  3. 

4.  Cimbri,  vastatis  omnibus  quae  inter  Rhodanum  et  Pyrenaeum  sunt, 
per  saltum  in  Hispaniam  transgressi.  ibique  multa  populati,  a  Celtiberis 
iugalisunt,  reversique  in  Galiiam,  Vellocassis  (et  non  bellicosis)  se  Teutonis 
junxerunt.  Periocha  6j  Cf.  Strabon,  1.  IV,  c.  4,  §  3.  éd.  Didot,  §  163, 
§  25-27- 

5.  Ptolémée,  1.  II,  c.  n,  §  2;  édition  Didot,  p.  249,  1.  i  ;  §  7,  p.  257, 
1.  4-S;  §  16,  p.  276.  1.  I,  5. 

6.  Ptolémée,  1.  II,  c.  1 1 ,  5  7  ;  éd.  Didot,  p.  258.  1.  1-2. 


8  H.  d'Arhois  de  Jubainvillc. 

ajoute-t-il,  un  petit  état,  mais  il  est  grand  par  la  gloire',  et 
Tacite  continue  en  rappelant  leurs  victoires  contre  les  armées 
romaines,  enfin  leur  défaite  par  Marins.  Pline  nous  montre 
une  flotte  romaine  longeant  sous  Auguste  les  côtes  de  la  Ger- 
manie jusqu'au  promontoire  cimbrique^.  «  Le  promontoire 
des  Cimbres  s'avançant  »,  dit-il,  «  au  loin  dans  les  mers,  forme 
une  péninsule  qui  s'appelle  Tastris  »5,  c'est  le  Jutland.  Mêla 
place  au  delà  de  l'Elbe  un  grand  golfe  appelé  Codanus,  sur 
ses  bords  habitent  les  Cimbres 4.  Déjà  Strabon  mentionne  le 
promontoire  des  Cimbres  5. 

Ces  textes  rangés  dans  Tordre  inverse  de  l'ordre  chronolo- 
gique, en  commençant  par  Ptolémée  au  deuxième  siècle  de 
notre  ère,  et  en  finissant  par  Strabon  au  commencement  du 
premier,  reproduisent  les  résultats  de?  observations  faites  en 
l'an  5  de  notre  ère  par  la  flotte  qui  accompagna  Tibère  dans 
son  expédition  par  terre  dans  la  Germanie  septentrionale 
jusqu'à  l'Elbe.  Voici  les  paroles  d'Auguste  dans  un  texte 
officiel  :  «  [Par  mon  ordre,  le  commandant]  de  la  flotte,  par- 
«  tant' de  l'embouchure  du  Rhin,  navigua  vers  la  région  du 
«  soleil  levant  jusqu'à  [la  plage  scythique(?)]où  ni  par  terre  ni 
«  par  mer  aucun  Romain  n'était  arrivé  avant  ce  temps-là  :  les 
«  Cimbres,  les  Charydes,  les  Semnons  et  d'autres  peuples 
«  germains  de  la  même  contrée  demandèrent  par  des  ambas- 
«  sadeurs  mon  amitié  et  celle  du  peuple  romain.^  » 

L'exactitude  de  cette  assertion  solennelle  est  confirmée  par 


1 .  Eumdem  sinum  proximi  oceano  Cimbri  tenent,  parva  nunc  civitas 
sed  gloria  ingens.  Gcrniania,  c.  57. 

2 .  Septentrionalis  vero  oceanus  majore  ex  parte  navigatus  est  auspiciis 
divi  Augusti,  Germaniam  classe  circumvecia  ad  Cimbricum  promuntorium. 
Pline.  1.  II,  §  167;  cf.  1.  IV,  §  96,  et  Velleius  Paterculus,  livre  II,  c.  106. 
C'était  en  l'an  5  de  notre  ère  ;  cf.  Mommsen,  RoemiKhe  Geschichte,  t.  V, 
2^  édition,  p.  35. 

3.  Promuntorium  Cimbrorum,  excurrens  in  maria  longe,  poeninsulara 
efficit  quae  Tastris  appellatur.  Pline,  1.  IV,  §  97. 

4.  Super  Albim  Codanus  ingens  sinus...  In  eo  sunt  Cimbri.  Mêla, 
1.  III,  c.  3. 

5.  Strabon,  1.  VII,  c    2,  §  i  ;  éd.  Didot   p.  243,  1.  21. 

6.  Corpus  inscript ionuni  hlinarum,  t.  III,  p.  782,  et  796,  I.  l^-lS.  Cf. 
MùUenhotï,  D.  A.,  t.  II,  p.  285  note.  MùUenhoff  tire  les  mo\s scythicam pla- 
gam  du  passage  correspondant  de  Pline,  1.  II  §  167.  Le  nombredes  lettres, 
quatorze,  est  exactement  ce  qu'il  faut  pour  combler  la  lacune  de  l'inscription. 


RECHERCHES 

SUR  LA   PLUS   ANCIENNE 

HISTOIRE    DES    TEUTONS 


Sommaire  :  I.  Race  et  patrie  des  Teutons  suivant  le  D^  Kossinna,  p.  i.  —  II.  Doc- 
trine de  M.  Mommsen,  p.  2.  —  III.  Critique  par  Karl  Mûllenhoff  de  la  partie 
de  l'Histoire  romaine  de  M.  Mommsen  qui  concerne  les  Cimbres  et  les  Teu- 
tons, p,  5.  —  IV.  Karl  Miillenhoff  a  démontré  que  les  Teutons  apparaissent  dans 
l'histoire  dès  l'an  115  avant  J.-C,  et  non  pas  seulement  en  loj  comme  le  dit 
M.  Mommsen,  p.  4.  —  V.  Il  a  prétendu  prouver  contre  M.  Mommsen  que  la  patrie 
des  Cimbres  est  non  le  Jutland,  mais  la  Saxe,  p.  7.  —  VI.  Le  D'  Kossinna  donne 
à  cette  thèse  un  corollaire  également  aventuré,  c'est  que  les  Teutons  habitaient  la 
Bavière  septentrionale  quoique  les  anciens  les  placent  beaucoup  plus  au  nord, 
probablement  sur  la  Baltique  dans  le  Mecklenburg,  ou,  suivant  Karl  Miillenhoff,  sur 
les  côtes  de  la  Mer  du  Nord,  p.  11.  —  VII.  De  la  forme  du  nom  des  Teutons  doit- 
on  conclure  avec  le  Dr  Kossinna,  contrairement  à  la  doctrine  reçue,  que  les  Teutons 
étaient  de  race  celtique  ?  Nous  ne  le  croyons  point,  p.  1 5. 

/.  —  Race  et  patrie  des  Teutons  suivant  le  D^  Kossinna. 

Le  KustosD'Gustaf  Kossinna  in  Bonn  vient  de  publier  dans 
la  Westdeutsche  Zeitschrift  filr  Geschichte  und  Kimst,  t.  IX, 
p.  199-216,  un  mémoire  sur  les  Suèves;  il  y  annonce  l'inten- 
tion de  soutenir  un  jour  d'une  façon  détaillée  une  thèse  nou- 
velle, c'est  que  les  Teutons  auraient  été  un  peuple  celtique  et 
que  ce  peuple  aurait  habité  la  vallée  du  Main  immédiatement 
avant  la  date  où  il  apparaît  dans  l'histoire  romaine,  à  la  fin  du 
11^  siècle  avant  J.-C. 

«  En  l'an  103  avant  J.  C,  »  raconte  M.  Mommsen,  «  les 
«  Cimbres  étaient  campés  chez  les  Vdlocassl^  près  de  Rouen... 

1     Tite-Live,  Periocha  67. 

Revue  Celtique,  XII.  1 


2  H.  d^Arbois  de  Jubainville. 

«  quand  vint  se  joindre  à  eux  un  peuple  de  même  race,  les 
«  Teutons  con:y|fiandés  par  le  roi  Teutobod.  Par  l'effet  d'évé- 
«  nements  que  la  tradition  ne  nous  a  pas  fait  connaître,  les 
«  Teutons  avaient  quitté  leur  patrie  située  sur  les  côtes  de  la 
«  Mer  Baltique  et  s'étaient  transportés  sur  les  rives  de  la 
«  Seine  »  ^  H  y  a  dans  ces  quelques  mots  deux  grosses  erreurs 
suivant  le  D'  Kossinna.  La  patrie  des  Teutons  était  la  vallée 
du  Main  et  non  les  côtes  de  la  Mer  Baltique.  Les  Teutons 
n'étaient  pas  de  même  race  que  les  Cimbres,  c'est-à-dire  Ger- 
mains, les  Teutons  étaient  Celtes. 

//.  —  Doctrine  de  M.  Mommsen. 

Le  récit  des  expéditions  des  Teutons  et  des  Cimbres  avant 
leur  défaite  par  Marins,  102,  loi  av.  J.-C,  ne  nous  est 
parvenu  qu'à  l'état  de  fragments,  et  il  est  impossible,  comme 
le  dit  M.  Mommsen,  de  le  reconstituer  autrement  qu'avec  une 
exactitude  approximative-.  Cependant,  suivantle  même  écrivain, 
trois  faits  paraissent  certains  :  le  premier  de  ces  faits  est  que 
les  Teutons  comme  les  Cimbres,  ces  deux  peuples  dont  la 
défaite  a  tant  illustré  le  nom  de  Marins,  n'appartenaient  pas  à 
la  nation  Celtique,  quoique  les  Romains  l'aient  cru  d'abord  ; 
le  second  de  ces  faits  est  que  la  patrie  primitive  de  ces  deux 
peuples  est  le  pays  habité  par  deux  peuples  de  même  nom,  les 
Cimbres  dans  le  Danemark,  les  Teutons  dans  l'Allemagne  du 
Nord-Est,  près  de  la  Mer  Baltique^.  Le  troisième  fait  est 
que  les  Teutons  apparaissent  pour  la  première  fois  dans  l'his- 
toire romaine  dix  ans  après  les  Cimbres,  c'est-à-dire  en 
103,  l'année  qui  a  précédé  leur  défaite  par  Marins.  Telle  est  la 
doctrine  émise  il  y  a  longtemps  déjà  par  M.  Mommsen  dans 
le  tome  II  de  son  Histoire  romaine.  Depuis,  M.  Mommsen 
paraît  n'avoir  pas  changé  d'opinion  :  par  exemple,  dans  le 
tome  V,  beaucoup  plus  récent,  de  son  Histoire  romaine  il  nous 


1.  Roemische  Geschichte,  6^  édition,  t.  II,  p.  181-182. 

2.  AuJ ungejàhre  Richligkeit.  Morarasen,  Roemische  Geschichte,  b«  édition, 
t.  II,  p.  174  note. 

3  Roemische  Geschichte,  6^  édition  (1874),  t.  II,  p.  171. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons.  1 5 

nom  de  Glaesiae  que  la  géographie  romaine  attribue  à  l'en- 
semble du  groupe  d'îles  qui  borde  les  côtes  méridionales  de 
la  Mer  du  Nord;  les  Grecs  qui  appellent  l'ambre  •f(A£-/,":pcv  ont 
traduit  Glaesiae  par  Electrides^ 

Le  D'  Kossinna  rejette  ce  système  comme  le  premier.  Sui- 
vant lui,  les  Teutons  n'ont  pas  plus  habité  les  côtes  de  la  Mer 
du  Nord  que  celles  delà  Baltique.  Apparaissant  dans  l'histoire 
en  l'année  113  comme  les  Cimbres,  ils  étaient  certainement  leurs 
voisins.  Les  Cimbres  habitaient  la  Saxe,  Mullenhoff  l'a  dé- 
montré (?).  Donc  la  patrie  des  Teutons  touchait  la  Saxe. 
C'était  une  région  celtique,  car  les  Teutons  portent  un  nom 
celtique  et  par  conséquent  sont  celtes.  Or  deux  régions  cel- 
tiques touchent  la  Saxe  :  l'une  au  sud-est  est  la  Bohême,  alors 
habitée  par  les  Boii  ;  l'autre  au  sud-ouest  est  la  vallée  du  Main, 
aujourd'hui  comprise  dans  la  Bavière  du  Nord,  le  D''  Kos- 
sinna y  met  les  Teutons.  Que  fait-il  des  Volcae-} 

VII.  —  De  la  forme  du  nom  des  Tenions  doit-on  conclure  avec  le  D""  Kossinna, 
et  contrairement  à  la  doctrine  reçue,  que  les  Teutons  étaient  de  race  celtique  ? 
Nous  ne  le  croyons  point. 

Un  des  points  d'appui  de  la  doctrine  géographique  du  D' Kos- 
sinna est  la  croyance  que  les  Teutons  sont  Celtes.  Cette 
croyance  est  la  cause  principale  pour  laquelle  il  rejette  à  la 
fois  l'opinion  reçue  qui  met  les  Teutons  sur  la  Baltique  dans  le 
Mecklenburg,  et  le  système  de  Mùllenhofi  qui  les  transporte 
sur  les  côtes  de  la  mer  du  Nord,  dans  les  Pays-Bas,  le  Hanovre 
et  l'Oldenburg.  Sur  quoi  cette  croyance  est-elle  fondée  ?  César 
et  Pline  disent  formellement  que  les  Teutons  sont  Germains. 
En  l'an  58  av.  J.-C,  menant  son  armée  combattre  les  Ger- 
mains d'Arioviste,  César  veut  donner  à  ses  soldats  confiance 
dans  le  succès  :  Nos  pères,  leur  dit-il,  ont  fait  l'expérience  de 
ce  que  vaut  l'ennemi  au  devant  duquel  je  vous  conduis:  deux 
peuples  germains,  les  Cimbres  et  les  Teutons,  ont  été  vaincus 
glorieusement  par  les    troupes   romaines   que  Marins   com- 

1.  Pline,  1.  IV,  §  103. 

2.  Ea  quae  fenilissima  Germaniae  sunt  loca  circum  Hercyniam  silvam... 
Volcae  Tectosages  occupaverunt,  atque  ibi  consederunt,  quae  gens  ad  hoc 
tempus  his  sedibus  sese  continet.  César,  De  bello  gallico,  1.  VI,  c.  24, 


i6  H.  d'Artois  de  Jiwainville. 

mandait;  et  plus  récemment  d'autres  Germains,  qui  avaient 
appris  de  nous  le  maniement  des  armes  et  la  discipline,  ont  été 
battus  par  nous  dans  la  guerre  servile^ 

Cette  dernière  assertion  de  César  est  justifiée  par  d'autres 
textes  où  l'on  voit  que  des  esclaves  germains  ont  lutté  contre 
les  Romains  pendant  la  guerre  servile  en  72  et  en  71.  Karl 
MûUenhoff  a  réuni  les  passages  des  auteurs  de  l'antiquité  qui 
concernent  ces  Germains  et  Gannicus  leur  chef  2. 

Pline  le  Naturaliste  est  d'accord  avec  César  sur  l'origine 
germanique  des  Teutons.  «  Il  y  a  »,  dit-il,  «  cinq  races  ger- 
ce maniques  ...  la  seconde  est  celle  des  Ingyaeones  dont  font 
«  partie  les  Cimbri,  les  Teutoni  et  les  Chauci  3 . 

Nous  n'avons  aucune  conséquence  ethnographique  à  tirer 
des  textes  antiques  qui  remontent  à  l'époque  où  les  Romains 
ne  savaient  pas  distinguer  les  Germains  des  Gaulois.  On  ne 
peut  non  plus  opposer  à  la  doctrine  de  César  et  de  Pline  les 
documents  contemporains  de  œs  deux  auteurs-^  ou  postérieurs  à 
eux  5  et  dans  lesquels  persiste,  par  une  sorte  de  routine,  l'usage 
de  la  confusion  entre  les  Celtes  et  les  Germains. 

Le  D""  Kossinna  ne  s'appuie  pas  sur  les  écrivains  de  l'antiquité. 
Il  n'a  qu'un  argument  et  cet  argument  repose  sur  la  linguis- 
tique. Le  nom  des  Teutons,  Teutoni,  n'est  pas  germanique, 
prétend-il,  il  est  gaulois.  C'est  déjà  l'enseignement  de  Karl 
MûUenhoff^  :  si  ce  mot  avait  été  germanique,  les  Germains 
du  temps  de  Marins  auraient  prononcé  Theudanâs,  plus  tard 
en  dialecte  gothique  Thiudanôs.  Sans  doute,  ce  mot  n'est 
parvenu  aux  Romains  que  par  l'entremise  des  Gaulois  ;  mais 


1 .  Factura  ejus  hostis  periculura  patrum  nostrorura  memoria,  cura,  Cim- 
bris  et  Teutonis  a  Gaio  Mario  pulsis,  non  minorera  laudem  exercitus  quam 
ipse  imperator  meritus  videbatur.  Factura  etiam  nuper  in  Italia  servili  tu- 
muhu,  quos  taraen  aliquid  usus  ac  disciplina,  quae  a  nobis  accepissent,  su- 
blevarent.  César,  De  bello  gallico,  1. 1,  c.  40,  §  5. 

2.  Mullenhoff,  D.  ^.,  t.  II,  p.  155. 

3.  Pline,  1.  IV,  §  99. 

4.  G.  Marins  influentes  in  Italiam  Gallorum  raaximas  copias  repressiî. 
Cicéron,  Deprovittciis  consularihus,  13,  32. 

5.  n^o  01  Twv  xo'j  Map^O'j  '\)T.3.ii'.ùrj  ...-/ifjaa  KcÀtûv  sî;  ttjv  'lTaX;av  /.ai 
Trjv  FaXaTtav  EÎasXaXî  ...  $9'  o'j;  ô  Mâpto;  ajîoaTaXsl;  a7:avTa;  ots-^ôetpe.  Ap- 
pien,  De  rébus  gallicis,  I,  2;  édition  Didot,  p.  24. 

6.  D.  A.,  t.  II,  p.  113  et  suivantes. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons.  9 

un  passage  de  Strabon,  qui  nous  apprend  qu'on  a  vu  à  Rome 
sous  Auguste  les  ambassadeurs  des  Cimbres.  Les  Cimbres, 
rapporte  Strabon,  avaient  pour  prêtresses  des  femmes  à  che- 
veux blancs  qui  égorgeaient  les  prisonniers  de  guerre  en  faisant 
couler  le  sang  dans  une  chaudière  d'airain  ^  Ils  envoyèrent  à 
Auguste  cette  chaudière  sacrée  :  leurs  ambassadeurs  lui  deman- 
dèrent son  amitié  et  le  pardon  de  leurs  torts;  quand  ils  eurent 
obtenu  ce  qu'ils  désiraient,  ils  retournèrent  chez  eux-. 

Suivant  MûUenhoff,  M.  Mommsen,  qui  prend  ces  textes  au 
pied  de  la  lettre,  est  victime  d'une  illusion  qui  est  la  consé- 
quence des  doctrines  géographiques  reçues  à  Rome  au 
deuxième  siècle  avant  notre  ère,  quand  pour  la  première  fois 
on  y  entendit  parler  des  Cimbres.  Les  marins  de  la  flotte 
d'Auguste  n'ont  pas  trouvé  de  Cimbres  dans  le  Jutland,  mais 
ils  ont  cru  en  voir.  Auguste  n'a  pas  reçu  d'ambassadeurs 
cimbres,  mais  il  s'est  imaginé  en  recevoir,  ou,  sans  commettre 
personnellement  cette  erreur,  il  a  pris  plaisir  à  laisser  croire 
aux  Romains  que  des  envoyés  de  cette  nation  célèbre  étaient 
venus  soUiciter  sa  bienveillance.  Voici  comment  ce  curieux 
phénomène  s'est  produit  : 

La  géographie  des  Romains  au  deuxième  siècle  avant  notre 
ère  n'est  autre  chose  que  la  géographie  grecque.  Or,  dès  le 
quatrième  siècle,  suivant  la  géographie  grecque  telle  que  nous 
la  donnent  par  exemple  Ephore  et  Aristote,  les  Celtes  sont 
voisins  d'une  mer  qui  déborde  et  qui  engloutit  les  maisons,  en 
sorte  que  les  eaux  leur  font  périr  plus  de  monde  que  la 
guerre?.  Quand  les  Cimbres  apparurent  en  113,  on  crut  que 
c'étaient  des  Celtes,  c'est-à-dire  en  latin  des  Galli'*,  et  on 
expliqua  leur  migration  par  un  débordement  de  la  mer  qui, 

1.  Strabon,  1.  VII,  c.  2,  §  5  ;  édition  Didot,  p.  244,  1.  3. 

2.  Strabon,  1.  VII,  c.  2,  §  i  ;  édition  Didot,  p.  245,  1.  22-27. 

3.  Ephore  cité  par  Strabon,  1.  VII,  c.  2,  §  i  ;  édition  Didot,  p.  245, 
1.  55-36.  Aristote,  Ethic.  Nie,  III,  10;  Ethic.  Eitd.,  III,  i;  éd.  Didot, 
t.  II,  p.  32,  1.  59-41  ;  p.  210,  1.  9.  Voyez  les  textes  réunis  par  Mùllenhoff, 
D.  A.,  t.  I,  p.  231-235. 

4.  C'est  la  doctrine  de  Salluste  :  Per  idem  tempus  adversus  Gallos  ab 
ducibus  nostris  Q..  Caepione  et  C.  Manlio  maie  pugnatum.  Salluste,  Belhini 
Jugiirthinum.  Il  s'agit  de  la  campagne  de  l'année  105  contre  les  Cimbres 
et  les  Teutons.  Chez  Appien,  Illyrica,  IV,  éd.  Didot,  p.  372,  les  Cimbres 
sont  des  Celtes. 


10  H.  d'Arbois  de  Juhainville. 

pensait-on,  les  chassait  de  leur  pays.  Posidonius  contesta 
l'exactitude  de  cette  explication  ^  Mais  Tite-Live  la  repro- 
duisit :  nous  le  savons  par  son  abréviateur  Florus  :  «  Les 
«  Cimbres,  les  Teutons,  les  Tigurini  arrivés  en  fugitifs  des 
«  extrémités  de  la  Gaule  parce  que  l'Océan  avait  inondé  leurs 
«  terres,  cherchaient  dans  le  monde  entier  une  patrie  nou- 
«  velle-.  »  Dans  cette  phrase  il  y  a  deux  idées  à  remarquer; 
l'une  est  la  croyance  au  débordement  de  la  mer,  cause  imagi- 
naire de  la  migration  des  Cimbres  ;  l'autre  concerne  la  situa- 
tion des  Cimbres  à  l'extrémité  de  la  Gaule  :  c'est  une  idée 
grecque  comme  la  première.  Les  Cimbres  venaient  de  l'extré- 
mité du  monde  et  du  bord  de  la  mer  extérieure  au  ii'=  siècle, 
comme  au  siècle  précédent  les  Celtes  ou  Calâtes  qui  enva- 
hirent la  Grèce;  c'était  pour  ceux-ci  au  troisième  siècle  la  doc- 
trine de  Callimaque  :  les  Celtes  qui,  en  279,  profanèrent  le 
temple  de  Delphes  arrivaient,  dit  Callimaque,  de  l'extrême 
Occident?.  Suivant  Pausanias  copiant  Jérôme  de  Cardie,  ils 
habitaient  l'extrémité  de  l'Europe  sur  une  grande  mer  4. 

Telles  étaient  les  doctrines  reçues  à  Rome  au  11'=  siècle  de 
notre  ère  quand  on  y  entendit  parler  des  Cimbres,  des  Teu- 
tons et  de  leurs  redoutables  exploits.  L'enseignement  était  le 
même  un  siècle  plus  tard  au  temps  de  l'empereur  Auguste. 

Quand  donc,  en  l'an  5  de  notre  ère,  la  flotte  d'Auguste 
atteignit  l'embouchure  de  l'Elbe  et  le  Jutland,  les  marins  qui 
la  montaient  pensèrent  être  parvenus  à  l'extrémité  de  la 
Celtique  des  Grecs,  de  cette  Celtique  dont  la  Germanie  formait 
la  portion  orientale,  comme  nous  l'apprend  Denys  d'Halicar- 
nasse.  Ces  marins  conclurent  qu'ils  atteignaient  le  pays  des 
Cimbres,  ils  appelèrent  Cimbres  les  habitants  du  Jutland  ;  ils 
le  firent  de  très  bonne  foi.  Christophe  Colomb,  qui  en  abor- 
dant en  Amérique  croyait  arriver  dans  l'Inde,  était  aussi  de 


1.  Strabon,  1.  VII,  c.  2,  §   1-3  ;  édition  Didot,  p.  245-244. 

2.  Cimbri,  Teuloni  atque  Tigurini,  ab  extremis  Galliae  profugi,  cum  ter- 
ras eorum  inundasset  Oceanus,  novas  sedes  toto  orbe  quaerebant.  Florus, 

3.  'Oi^'-yovot  TiTT^v;;  a-j'  inr.ion-o  cayaroojvro:.  In  Delum. 
Pausanias,  1. 1,  c.  3,  §  6;  édition  Didot,  p.  5,  1.  21-22. 


Recherches  sur  la  [lus  ancienne  his!oire  des  Tentons.  1 1 

bonne  foi  quand  il  appela  Indiens  les  indigènes  de  l'Amérique, 
et  cette  dénomination  a  prévalu.  Le  nom  de  péninsule  cim- 
brique  est  dû  à  un  phénomène  psychologique  du  même  genre 
et  les  Cimbres  prétendus,  qui  vinrent  implorer  l'amitié 
d'Auguste  et  lui  apporter  leur  chaudron  sacré,  avaient  au  nom 
de  Cimbres  le  droit  qu'ont  au  nom  d'Indiens  les  indigènes 
des  îles  et  du  continent  américain. 

Les  Cimbres  n'habitaient  pas  le  Jutland,  la  situation  de 
leur  patrie  est  tout  indiquée  par  le  premier  fait  connu  de  leur 
histoire.  Ils  ont  attaqué  les  Boii  étaWis  dans  la  forêt  Hercynie, 
c'est-à-dire  dans  la  Bohême  moderne,  ou  en  d'autres  termes 
dans  la  vallée  du  haut  Elbe  ;  c'est  de  là  qu'ils  ont  gagné  au 
sud  du  Danube  le  pays  des  Taurisci,  dit  plus  tard.Norique, 
et  qu'ils  ont  été  livrer  la  bataille  de  Noreia,  aujourd'hui 
Neumarkt  en  Stirie,  au  consul  Cn.  Papirius  Carbo,  l'an  113 
av.  J.-C.  ^  Quand,  avant  cette  bataille,  ils  ont  voulu  con- 
quérir la  vallée  du  haut  Elbe,  ils  habitaient  la  vallée  de 
l'Elbe  moyen,  les  environs  de  Dresde,  de  Leipzig,  de  Halle, 
de  Magdebourg,  la  Saxe  royale,  ducale  et  prussienne,  nulle- 
ment le  Jutland. 

Telle  est  la  thèse  de  MûUenhoff-';  la  critique  dirigée  par  ce 
savant  contre  la  doctrine  de  M.  Mommsen,  qui  est  univer- 
sellement reçue,  est  certainement  ingénieuse,  elle  peut  sem- 
bler séduisante,  mais  il  n'est  guère  probable  qu'elle  engendre 
la  certitude  dans  beaucoup  d'esprits.  Quelques-uns  douteront 
que  les  Cimbres  aient  habité  le  Jutland,  on  ne  démontrera  pas 
qu'ils  ne  l'aient  point  habité,  on  ne  prouvera  pas  non  plus 
que  la  Saxe  moderne  ait  été  leur  patrie.  Telle  est  du  moins 
notre  opinion. 

VI.  —  Le  D^  Kossina  admeltant  l'exactitude  de  la  thcse  de  Karl  MùUeiihoff  sur 
la  patrie  des  Cimbres  lui  donne  un  corollaire  également  aventuré:  c'est  que  les 
Teutons  habitaient  la  Bavière  septentrionale,  quoique  les  anciens  les  placent 
beaucoup  plus  au  nord,  probablement  sur  la  Baltique  dans  le  Mccklenburg  ou, 
suivant  Karl  Mùllenhoff,  sur  les  côtes  de  la  Mer  du  Nord. 

Le  D""  Kossina  est  d'un  avis  différent  :  il  croit  établi  que  la 

1.  Posidonius  cité  par  Strabon,  1.  VII,  c.  2,  §  2;  éd,  Didot,  p.  244. 

2.  D.  A.,  t.  II,  p.  289. 


12  H.  d'Arbois  de  Jubainville. 

vallée  de  l'Elbe  moyen,  la  Saxe  moderne,  est  la  patrie  des 
Cimbres  ;  et,  voyant  que  des  l'année  113  les  Teutons  sont 
associés  aux  migrations  des  Cimbres,  il  pense  que  les  Teutons 
étaient  voisins  des  Cimbres  ;  il  leur  donne  pour  domicile  la 
vallée  du  Main,  c'est-à-dire  la  partie  septentrionale  du 
royaume  moderne  de  Bavière,  région  qui  touche  au  sud-ouest 
la  Saxe  ducale. 

Cette  thèse  nouvelle  est  une  conséquence  de  celle  que 
Mûllenhoff  a  émise  sur  la  patrie  des  Cimbres.  MaisMûllenhoff 
n'avait  pas  tiré  cette  conséquence  ;  il  croyait  comme 
M.  Mommsen,  comme  les  anciens,  comme  tous  les  modernes, 
que  les  Teutons  habitaient  les  côtes  septentrionales  de  l'Alle- 
magne moderne.  Zeuss  pensait  de  même,  quoiqu'il  y  ait 
entre  le  système  de  Zeuss  et  celui  de  Mûllenhoff  une  diffé- 
rence de  détail  qui  sera  signalée  plus  loin. 

La  doctrine  de  Zeuss  et  de  Mûllenhoff  est  celle  des  anciens. 
Tite-Live,  comme  nous  l'apprend  son  abréviateur  Florus,  fait 
venir  les  Teutons  comme  les  Cimbres  des  bords  de  l'Océan  ^ 
Mêla  place  les  Teutons  avec  les  Cimbres  sur  les  bords  du 
Sinus  Codanus,  c'est-à-dire  du  Cattegat,  qu'il  confond  avec  la 
Mer  Baltique^.  Pline  fait  des  Teutons  un  des  trois  rameaux 
de  la  branche  septentrionale  des  Germains  ;  suivant  lui,  les 
Ingyaeones  se  divisent  en  Chauci,  en  Cimbres  et  en  Teutons  5, 
Les  Chauci  habitaient  les  côtes  de  la  Mer  du  Nord,  entre 
l'Ems  et  l'Elbe,  sur  les  deux  rives  du  Weser,  dans  l'Olden- 
burg  et  le  Hanovre  moderne  ;  les  Cimbres  et  les  Teutons 
paraissent,  suivant  Pline,  avoir  été  leurs  voisins  orientaux,  les 
uns  dans  le  Jutland,  les  autres  sur  les  côtes  de  la  Mer  Baltique, 
dans  le  Mecklenburg.  Ptolémée  place  les  Teutones  au  delà  de 
l'Elbe,  dans  le  Mecklenburg,  à  côté  des  Tcutonoari  qui  sem- 
blent être  une  variété  des  Teutones  ^. 


1 .  Florus,  1.  III,  c.  3,  §  I. 

2.  In  eo  [sinu  Codano]  sum  Cimbri,  et  Teutoni.  Mêla,  III,  3. 

3.  Alterum  genus  Ingyaeones,  quorum  pars  Cimbri,  Teutoni,  Chau- 
corum  gcntes.  Pline,  1.  IV,  ^  99. 

4.  Ptolémée,  1.  II,  c.  11,  5  9;  édition  Didot,  t.  I,  p.  261,  1.  i  et  2. 
Comparez  la  carte  de  la  Germanie  de  Ptolémée  par  Kiepert,  chez  Mûllen- 
hoff, D.  A.,  t.  II,  planche  IV. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons.  i  ] 

De  ces  textes  il  faut  rapprocher  une  citation  de  Pythcas 
par  Pline  :  «  Pythéas  dit  que  les  Gutons,  peuple  de  Ger- 
«  manie,  habitent  un  golfe  nommé  Metonomon,  à  mille 
«  stades  (i,iio  kilomètres)  de  l'Océan.  De  cet  estuaire  à  l'île 
«  appelée  Abalus,  il  y  a  un  jour  de  navigation.  En  été,  les 
«  flots  rejettent  l'ambre  sur  cette  île,  c'est  ainsi  que  se 
«  nettoie  la  mer  au  dégel.  Les  habitants  d' Abalus  se  servent 
«  de  l'ambre  pour  faire  du  feu  et  le  vendent  aux  Teutons, 
«  leurs  voisins.  Timée  a  cru  à  ce  récit  de  Pythéas,  mais  il 
«  appelle  Basilia  l'île  d' Abalus  ^  »  Ce  texte  a  fliit  beaucoup 
travailler  l'esprit  des  savants.  On  a  d'abord  reconnu  que 
Pythéas  n'avait  pu  parler  de  la  Germanie  ;  il  a  dû  écrire 
«  peuple  de  Scythie  »  ou  quelque  chose  d'approchant.  En  effet, 
le  récit  de  Pythéas  arrangé  par  Timée  a  pénétré  chez  Diodore 
de  Sicile  :  «  En  face  de  la  Scythie,  qui  est  au  delà  de  la  Ga- 
«  latie,  dit  Diodore,  il  y  a  une  île  de  la  mer  prés  de  l'Océan; 
«  cette  île  s'appelle  Basilia  (l'Abalus  de  Pythéas)  :  dans  cette 
«  île,  les  flots  rejettent  en  abondance  la  matière  appelée 
«  ambre  qui  n'apparaît  nulle  part  ailleurs...  L'ambre  se  réunit 
«  dans  l'île  dont  nous  venons  de  parler;  les  habitants  la 
«  transportent  sur  le  continent  en  face,  d'où  il  est  conduit 
«  chez  nous  -.  » 

Nous  corrigerons  donc  le  texte  de  Pline  en  le  faisant  com- 
mencer ainsi  :  «  Pythéas  a  dit  que  les  Gutons,  peuple  de 
«  Scythie  ». 

On  a  ensuite  fait  observer  qu'il  y  a  dans  ce  passage  de  Pline 
une  contradiction  évidente.  Pline  commence  par  dire  que  du 
territoire  des  Gutons  à  l'île  d' Abalus  il  y  a  une  journée  de 

1 .  Pythéas  Gutonibus,  Germaniae  genti,  adcoli  aestuarium  Metono- 
mom  nomine  ab  oceano  spatio  stadiorum  sex  milium;  ab  hoc  diei  naviga- 
tione  abesse  insulam  Abalum  ;  illo  per  ver  fluctibus  advehi  (sucinum)  et 
esse  concret!  maris  purgamentum,  incolas  pro  Hgno  ad  ignem  uti  eo,  pro- 
xumisque  Teutonis  vendere.  Huic  et  Timaeus  credidit,  sed  insulam  Basi- 
liam  vocavit.  Pline,  1.  XXXVII,  §55;  édition  Teubner-Janus,  t.  V,p.  148. 

2.  Tfj;  Sx-uO^'a;  xr]i  ii-ïp  -rfiV  FaXa-i'av  xatavTtxpù  vf|ad;  èai'.  T^ilayio.  y.ctzoï. 
Tov  'Q/.ïavov  f)  T^poaayopEuOfxevT]  Baai'Xcta.  EU  taijTTjv  ô  xXijoojv  Èy.SâXXet  oai{;;Xèç 
to  /aÀo'j[ji£vov  rjXs/.Tcov,  oùôa[aoù  cï  tt;;  oly.OD^vn^i  tpatvop.£vov. ..  To  yàp  fjXE/.- 
Tpov  C'jvayâycTat  p.£v  £v  xt]  ~poi:zr^ixivrj  vr-Jato,  xo[i.;î^£Ta'.  Sa  Gtco  twv  £y/top;tov 
Tcpoç  TTjv  (xvTinEpav  7j';:£[pov,  8;"  f,ç  çi£p£Tai  npôi  toù;  xaô'  rjjjLa;  xo7:ou;.  Diodore, 
1.  V,  c.  33,  §  I,  s  ;  éd'.  Didot,  t.'l,  p.  267-268. 


14  W-  d' Artois  de  Jiivainville. 

navigation,  et  il  ajoute  que  les  habitants  d'Abalus  vendent  leur 
ambre  aux  Teutons  leurs  voisins.  Ces  Teutons  semblent  iden- 
tiques aux  Gutons  dont  il  a  d'abord  parlé.  Cette  probabilité  se 
change  en  certitude  quand  on  lit  le  fragment  de  Diodore  qui 
est  un  autre  arrangement  de  Pytheas.  Les  vendeurs  d'ambre 
transportent,  dit  Diodore,  leur  ambre  sur  le  continent  en  face. 
Or,  ce  continent  en  face  est  précisément,  d'après  Pline,  le  terri- 
toire des  Gutons.  Il  faut  donc  chez  Pline  lire  deux  fois  Gutons 
ou  deux  fois  Teutons. 

Zeuss  a  proposé  le  premier  système  :  suivant  lui,  Pythéas 
n'a  dit  mot  des  Teutons  dans  le  passage  précité,  il  avait  écrit 
deux  fois  le  nom  des  Gutons  qui  seraient  les  ancêtres  des 
Prussiens,  peuple  étranger  à  la  race  germanique.  Zeuss  croit 
reconnaître  le  golfe  Mentonomon  dans  le  Frisches-Hatf  qui 
sur  quatre-vingts  kilomètres  longe  la  Baltique  entre  Dantzig  et 
Koenigsberg  ^  ;  quant  à  l'île  Abalus  ou  Basilia,  il  pense  que 
c'est  l'île  russe  d'Oesel  dans  la  Baltique,  au  nord  de  Riga. 

Le  second  système  est  celui  de  Mûllenhoff  :  Pythéas  avait 
parlé  des  Teutons  et  non  des  Gutons.  Pythéas  n'avait  pas  dé- 
passé l'embouchure  de  l'Elbe,  donc  les  Teutons  de  Pythéas 
sont  un  peuple  établi  sur  les  côtes  de  la  Mer  du  Nord.  Cette 
doctrine  est  inconciliable  avec  le  texte  de  Pline  que  nous 
avons  donné  et  qui  met  le  golfe  Metonomon  à  six  mille  stades 
de  l'Océan.  Mais  nous  avons  adopté  la  leçon  de  Louis  Janus, 
Sillig  avait  donné  une  leçon  différente  :  il  faudrait  lire  chez 
Phne  en  combinant  la  leçon  de  Sillig  avec  les  corrections  pro- 
posées par  Mûllenhoff  :  «  Pythéas  a  dit  que  les  Teutons,  peuple 
«  de  Scythie,  habitaient  un  golfe  de  l'Océan  appelé  Mento- 
«  nomon  et  long  de  six  mille  stades  »  ^,  et  Pythéas  aurait  ap- 
pelé Mentonomon  la  partie  méridionale  de  la  Mer  du  Nord 
sur  les  côtes  du  royaume  des  Pays-Bas  et  de  l'Allemagne,  son 
île  Abalus  serait  une  des  nombreuses  îles  qui  s'étalent  le  long 
de  ces  côtes;  les  Romains  ont  trouvé  dans  ces  îles  de  l'ambre, 
en  latin  glaesum,  de  là  le  nom  de  Glaesaria  donné  à  une  de  ces 
îles  par  les  soldats  de  Drusus  l'an  12  av.  J.-C.3  ;  de  là  aussi  le 

1.  Zeuss,  Die  Deutschen,  p.  135,  269-270;  cf.  p.  672-673. 

2 .  Aestuarium  Oceani  Mentonomon  nomine  spatio  stadiorum  sex  milium. 

3 .  Pline,  1.  IV,  §  97;  1.  XXXVII,  §  42. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons  i  5 

nom  de  Glœsiae  que  la  géographie  romaine  attribue  à  l'en- 
semble du  groupe  d'îles  qui  borde  les  côtes  méridionales  de 
la  Mer  du  Nord;  les  Grecs  qui  appellent  l'ambre -oAsx-pcv  ont 
traduit  Glaesiae  par  Electrides  ^ 

Le  D^  Kossina  rejette  ce  système  comme  le  premier.  Sui- 
vant lui,  les  Teutons  n'ont  pas  plus  habité  les  côtes  de  la  Mer 
du  Nord  que  celles  de  la  Baltique.  Apparaissant  dans  l'histoire 
en  l'année  1 13  comme  les  Cimbres,  ils  étaient  certainement  leurs 
voisins.  Les  Cimbres  habitaient  la  Saxe,  Mùllenhoff  l'a  dé- 
montré (?).  Donc  la  patrie  des  Teutons  touchait  la  Saxe. 
C'était  une  région  celtique,  car  les  Teutons  portent  un  nom 
celtique  et  par  conséquent  sont  celtes.  Or  deux  régions  cel- 
tiques touchent  la  Saxe  :  l'une  au  sud-est  est  la  Bohême,  alors 
habitée  par  les  Boii;  l'autre  au  sud-ouest  est  la  vallée  du  Main, 
aujourd'hui  comprise  dans  la  Bavière  du  Nord,  le  D^  Kos- 
sina y  met  les  Teutons.  Que  fait-il  des  Volcae\ 

VII.  —  De  la  forme  du  nom  des  Teutons  doit-on  conclure  avec  le  D^  Kossina 
et  contrairement  à  la  doctrine  reçue,  que  les  Teutons  étaient  de  race  celtique  ? 
Nous  ne  le  croyons  point. 

_  Un  des  points  d'appui  de  la  doctrine  géographique  du  D-"  Kos- 
sina est  la  croyance  que  les  Teutons  sont  Celtes.  Cette 
croyance  est  la  cause  principale  pour  laquelle  il  rejette  à  la 
toisl  opinion  reçue  qui  met  les  Teutons  sur  la  Baltique  dans  le 
Mecklenburg,  et  le  système  de  Mùllenhoff  qui  les  transporte 
sur  les  cotes  de  la  mer  du  Nord,  dans  les  Pays-Bas,  le  Hanovre 
et  l'Oldenburg.  Sur  quoi  cette  croyance  est-elle  fondée  }  César 
et  Pline  disent  formellement  que  les  Teutons  sont  Germains. 
En  l'an  58  av.  J.-C,  menant  son  armée  combattre  les  Ger- 
mains d'Arioviste,  César  veut  donner  à  ses  soldats  confiance 
dans  le  succès  :  Nos  pères,  leur  dit-il,  ont  fait  l'expérience  de 
ce  que  vaut  l'ennemi  au  devant  duquel  je  vous  conduis  :  deux 
peuples  germains,  les  Cimbres  et  les  Teutons,  ont  été  vaincus 
glorieusement  par  les  troupes  romaines    que    Marius    com- 

1.  Pline,  l.IV,  §  103. 

2.  Ea  quae  fertilissima  Germaniae  sunt  loca  circum  Hercyniam  silvam 
Volcae  Tectosages  occupaverunt,  atque  ibi  consederunt,  quae  gens  ad  Le 
tempus  his  sedibus  sese  continet.  César,  De  bello  aallico   1   VI   c    .4 


,6  H.  d'Arbois  de  Jubainville. 

mandait,  et  depuis  d'autres  Germains,  qui  avaient  appris  de 
nous  le  maniement  des  armes  et  la  discipline,  ont  été  battus 
par  nous  dans  la  guerre  servile  ^ 

Cette  dernière  assertion  de  César  est  justifiée  par  d'autres 
textes  où  l'on  voit  que  des  esclaves  germains  ont  lutté  contre 
les  Romains  pendant  la  guerre  servile  en  72  et  en  71.  Karl 
Mûllenhoff  a  réuni  les  passages  des  auteurs  de  l'antiquité  qui 
concernent  ces  Germains  et  Gannicus  leur  chef^. 

Pline  le  Naturaliste  est  d'accord  avec  César  sur  l'origine 
germanique  des  Teutons.  «  Il  y  a  »,  dit-il,  «  cinq  races  ger- 
«  maniques  ...  la  seconde  est  celle  des  Ingyaeones  dont  font 
«  partie  les  CzwZ?n,  les  Teutoni  et  ks  Chauci  k 

Nous  n'avons  aucune  conséquence  ethnographique  à  tirer 
des  textes  antiques  qui  remontent  à  l'époque  où  les  Romains 
ne  savaient  pas  distinguer  les  Germains  des  Gaulois'.  On  ne 
peut  non  plus  opposer^  à  la  doctrine  de  César  et  de  Pline  les 
documents  contemporains  de  ces  deux  auteurs 4  ou  postérieurs  à 
eux 5  et  dans  lesquels  persiste,  par  une  sorte  de  routine,  l'usage 
de  la  confusion  entre  les  Celtes  et  les  Germains. 

LeD'  Kossina  ne  s'appuie  pas  sur  les  écrivains  de  l'antiquité. 
Il  n'a  qu'un  argument  et  cet  argument  repose  sur  la  linguis- 
tique. Le  nom  des  Teutons,  Teutoni,  n'est  pas  germanique, 
prétend-il,  il  est  gaulois.  C'est  déjà  l'enseignement  de  Karl 
Mûllenhoff^:  Si  ce  mot  avait  été  germanique,  les  Germains  du 
temps  de  Marins  auraient  prononcé  Theudanâs,  plus  tard 
en  dialecte  gothique  Thiudanôs.  Sans  doute,  ce  mot  n'est 
parvenu  aux  Romains  que  par  l'entremise  des  Gaulois  ;  mais 

1 .  Facium  ejus  hostis  periculum  patrum  nostrorum  memoria,  cum,  Cim- 
bris'et  Teutonis  a  Gaio  Mario  pulsis,  non  minorem  laudem  exercitus  quam 
ipse  imperator  meritus  videbatur.  Factura  etiam  nuper  in  Italia  servih  tu- 
multu,  quostamen  aliquid  usus  ac  disciplina,  quae  a  nobis  accepissent,  su- 
blevarent.  César,  De  hdlo  gallico,  1. 1,  c.  40,  §  5. 

2.  Mûllenhoff,  D.  A.,  t.  II,  p.  iSS- 

5.   Pline,  1.  IV,  §  99.  .  . 

4.  G.  Marins  influentes  in  Italiam  Gallorum  maximas  copias  repressit. 
Cicéron,  Deprovinciis  consularibus,  i}^  32.  ^  ,      ,  ., 

5.  ripô  3à  Twv  TOÛ  Maptou  utzxxemv  ...  -/.pTJiJLa  K£>.Tàjv  £i;  xrjv  IraXiav  xai 
•c^v  TaXaTiav  ElaîSaXs  ...  £9'  ouç  ô  M«f5to;  à^JiouTaXs'.;  a;:av:a;  ois-fOeipe.  Ap- 
pien,  De  rébus  gallicis,  I,  2;  édition  Didot,  p.  24. 

6.  D.  A.,  t.  II,  p.  113  et  suivantes. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons.  17 

il  est  inadmissible  que  ceux-ci  aient  rendu  à  ce  mot  la  forme 
qu'il  avait  avant  la  substitution  des  consonnes.  Si  un  peuple 
germain  s'était  appelé  dans  sa  langue  Theudanâs,  les  Gaulois 
en  le  reproduisant  auraient  conservé  la  seconde  dentale  d 
qu'ils  possédaient  ;  la  première  dentale  seule  th  qui  manquait 
à  Içur  alphabet  aurait  été  remplacée  par  un  équivalent  :  t  ou 
d;  Theudanâs  serait  devenu  dans  la  bouche  des  Gaulois  Teu- 
dmii,  Dmdani,  Deudoni  :  on  peut  citer  comme  exemple  le  nom 
d'homme  sicambre  Thcuda-rix,  écrit  Deudo-rix  ^^v  Strabon^, 
conformément  à  la  prononciation  qu'imposait  aux  Gaulois 
l'état  de  leur  alphabet  au  premier  siècle  de  notre  ère. 

Ce  raisonnement  n'est  pas  concluant.  Teutoni,  avec  une 
finale  celto-latine,  représente  une  notation  germanique  Teutonâs 
antérieure  à  la  substitution  des  consonnes.  Les  Celtes  ont 
connu  les  Germains,  ont  été  leurs  voisins,  probablement  leurs 
vainqueurs,  avant  l'époque  où  la  substitution  des  consonnes  a 
déformé  la  langue  germanique  dans  tous  ses  dialectes.  La 
substitution  des  consonnes  n'avait  pas  encore  donné  à  la 
langue  germanique  une  place  à  part  dans  le  monde  indo- 
européen, quand  les  thèmes  celtiques  rîg-  «  roi  »^  rîgio- 
«  royaume,  royauté  »,  ambh[i\-  acto-  «  serviteur  »,  Volca,  nom 
de  peuple,  ont  été  adoptés  par  les  Germains,  qui  ensuite 
les  ont  déformés  par  cette  substitution  et  en  ont  fait  rîh-, 
rîkja-,  ambahta-,  Valha-, 

Réciproquement  des  mots  germaniques  ont  pu  pénétrer 
dans  la  langue  des  Gaulois  avant  la  substitution  des  consonnes, 
et  s'y  maintenir  ensuite  sans  subir  cette  déformation. 

Koeln  et  Main:;^  sont  des  noms  de  villes  allemands  :  malgré 
leur  origine  romaine,  la  loi  de  l'accent  germanique  les  a 
modifiés  de  manière  à  leur  donner  une  nationaUté  nouvelle; 
en  français,  ils  conservent  une  forme  plus  ancienne,  ils  ne 
sont  pas  accentués  sur  l'initiale,  ils  gardent  l'accent  antique 
sur  la  seconde  syllabe,  .qui,  devenue  posttonique,  est  tombée 
en  allemand.  Quand  nous,  Français,  nous  disons  Cologne  au 
lieu  de  Koeln,  Mayence  au  lieu  de  Main::^,  nous  obéissons  à 
une  sorte  d'instinct  conservateur,  comparable  à  celui  qui,  vers 

I.    Strabon,  1.  VII,  c.  I,  §  4;  éditionDidot,  p.  142,  1.  32. 

Revue  Celtique,  XII.  3 


1 8  H.  d^Arbois  de  Jubainville. 

la  fin  du  second  siècle  avant  J.-C,  faisait  prononcer  par  les 
Gaulois,  suivant  un  usage  immémorial,  Teutoni  le  nom  de 
peuple  transformé  en  Theudanâs  depuis  un  siècle  ou  deux  (?) 
sur  la  rive  droite  du  Rhin  inférieur. 

Theudanâs  voulait  dire  «  les  rois  »,  c'était  un  modeste 
équivalent  de  Bitu-riges  «  rois  du  monde  »,  nom  de  peuple 
gaulois,  aujourd'hui  Bourges  en  français.  Theudanâs^  était 
probablement,  au  deuxième  siècle  avant  J.-C,  la  prononcia- 
tion germanique  du  nom  du  peuple  que  les  Gaulois  appelaient 
Teutoni  ;  ce  peuple  était  Germain. 

En  résumé,  nous  croyons  que  jusqu'à  présent,  sauf  sur  un 
point,  la  doctrine  de  M.  Mommsen  résiste  aux  attaques  de  ses 
contradicteurs.  Le  plus  probable  est  qu'il  a  raison  quand  il  dit 
que  les  Teutons  sont  Germains  et  que,  com.me  les  Cimbres, 
compagnons  de  leurs  migrations,  ils  venaient  de  l'Allemagne 
du  Nord.  Le  seul  point  sur  lequel  le  récit  de  M.  Mommsen 
semble  pouvoir  être  à  bon  droit  contesté  est  la  question  de 
savoir  à  quelle  date  les  Teutons  se  sont  associés  aux  expéditions 
guerrières  des  Cimbres.  En  fixant  cette  date  à  l'année  103  au 
lieu  de  113,  M.  Mommsen  paraît  avoir  interprété  d'une  façon 
trop  littérale  le  texte  si  concis  de  l'auteur  des  Periochae. 

Jubainville,  le  i^""  septembre  1890. 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


POST-SCRIPTUM. 

En  citant,  p.  10,  le  passage  de  Florus  qui  foit  venir  les  Cimbres  et  les 
Teutons  de  l'extrémité  de  la  Gaule,  ah  extremis  Galliae  2,  j'ai  parlé  de  la 
doctrine  géographique  grecque  qui  donne  la  Germanie  pour  une  subdivision 


1.  K.  MùUenhoff,  D.  A.,  t.  II,  p.  11$,  considère  comme  dif6cilement 
admissible  ropinion  qu'un  peuple  ait  pu  s'appeler  «  les  rois  »  :  il  n'avait 
pas  présent  à  l'esprit  l'exemple  des  Bituriges. 

2.  Voyez  ci-dessus,  p.  6,  n.  i. 


Recherches  sur  la  plus  ancienne  histoire  des  Teutons.  19 

de  la  Celtique,  car  la  Celtique  s'étend  à  l'est  jusqu'à  la  Scythie  et  à  la  Thrace  '  ; 
j'ai  aussi  appelé  l'attention  sur  l'influence  qu'a  pu  exercer  cette  doctrine  à 
Rome  au  siècle  d'Auguste.  Cette  doctrine  contredit  un  peu  les  idées  reçues 
en  France;  mais  il  y  a  un  fait  qui  les  contredit  davantage.  La  traduction 
latine  du  mot  grec  KeXxixtJ  était  Gallia.  Antérieurement  à  l'époque  où  les 
Romains  ont  appris  à  distinguer  les  Gaulois  des  Germains,  c'est-à-dire  an- 
térieurement à  l'année  72  av.  J.-C,  ^,  on  ne  pouvait,  comme  l'a  fait  Denys 
d'Halicarnasse  à  la  fin  du  premier  siècle  avant  notre  ère,  diviser  la  KsX-cf/.r)' 
en  ra).aTia  à  l'ouest  du  Rhin  et  en  rspfxavia  à  l'est  de  ce  fleuve.  Donc,  an- 
térieurement à  l'année  72  av.  J.-C,  la  Gallia,  identique  à  la  KeXt'.zïî,  com- 
prenait les  pays  à  l'est  du  Rhin  jusqu'à  la  Scythie  et  jusqu'à  la  Thrace. 
Voilà  pourquoi  Velleius  Paterculus,  écrivant  sous  Tibère,  mais  copiant  pro- 
bablement Tite-Live,  qui  lui-même  copiait  un  auteur  plus  ancien,  dit  que 
le  consul  Carbon  a  été  vaincu  en  Gaule,  in  Galliis  par  les  Cimbres  et  les 
Teutons  3.  Carbon  a  été  vaincu  à  la  bataille  de  Noreia,  aujourd'hui  Neu- 
markt  en  Stirie,  dans  l'empire  d'Autriche.  Ainsi  ce  texte  de  Velleius  Pater- 
culus place  en  Gaule  une  portion  de  l'empire  d'Autriche,  la  Stirie.  Une  des 
sources  médiates  et  primitives  de  ce  texte  peut  avoir  été  le  Rerum  gestarum 
liber  écrit  par  Sempronius  Asellio  entre  les  années  90  et  80  av.  J.-C.  Un 
fragment  de  cet  ouvrage,  conservé  par  une  scholie  de  Virgile,  parle  de  No- 
reia quae  est  in  Gallia  A.  Jules  César,  environ  trente  ans  après  Sempronius 
Asellio,  a  donné  du  mot  Gallia  une  définition  nouvelle,  qui  a  prévalu  de- 
puis et  qui  a  fait  oublier  l'ancienne  définition. 

H.  d'à.  de  J. 
Jubainville,  le  5  octobre  1890. 


1 .  Denys  d'HaHcarnasse,  1.  XIV,  c.  i  :  'H  os  ReXi;-/./)'  .  .  .  auvâ:T:T£[  . . . 
TOÎ;  nuppr]va;otç  zaTà  (jL£Tr]ijL6p;av  .  .  .  T(ô  oà  SxuOr/.w  te  xal  0pax;'w  yevst  xaià 
Popéav  av£[j.ov  xal  TroTajjLOv  "Icjrpov  ...  —  C.  2  :  S/i^sta'.  [xecjr]  TroiajjLto 
'Pr^vw  ...,  xaXstiat  o'  r)  [iiv  i~\  tocoe  tou  Prjvou,  SxûOa'.;  xal  ©pa^iv  6[xo- 
pouffa,  r£p[i.avia,  ...  t)  S'  è^il  8a-C£pa  xà  7cp6;  [i.£c;r][A6p;av  pXEJiouaa  [léy pi 
riuppr^vr);  ôpou;  .  .  .   FaXatca. 

2.  Voyez  ci-dessus,  p.  16. 

3.  Velleius  Paterculus,!.  II, c.  12,  §2.  Voir  le  texte  ci-dessus,  p.  5,  n.  i. 

4.  Mommstn  dsius  le  Rbeinisches  Muséum,  XVI(i86i),  p.  450;  cf.  Peter, 
Veterum  hisloricorum  romanorum  relliquiae,  t.  I,  p.  183. 


ANCIENS  NOELS   BRETONS 

Traduction  ' . 


XXII. 

291  Noël  !  Noël  !  Noël  !  Saint  Gabriel,  l'ange  de  Dieu, 
Vint  en  message  vers  Marie  en  vérité.  [chose. 
Sans  bruit  il  la  salua  et  lui  dit,  ce  qui  était  une  grande 
Que  la  seconde  Personne  [de  la  Trinité]  et  notre  Roi 

[descendrait  dans  la  Dame. 

292  Elle  s'humilia  en  entendant  cela. 

Et  dit  doucement  et  modestement  à  l'Ange  révélateur  : 
«  Je  suis  la  servante  de  Jésus  !  Que  très  gracieusement  et 

[joyeusement  [soit  faite] 
La  volonté  de  Dieu,  le  Roi  de  la  terre  !  Il  sait  tout  ce  qui 

[me  regarde.   » 

293  Par  l'effet  d'un  mystère  parfait  et  divin  de  la  Trinité, 
Vint  dans  la  Reine  et  la  Maîtresse  des  vierges  [reth, 
Le  Fils  de  Dieu  sur  la  terre,  notre  véritable  ami  de  Naza- 
Pour  tirer  certainement  de  peine  la  race  humaine. 

294  Quand  fut,  et  en  corps  et  en  âme,  conçu  le  Dieu  du  Ciel, 
Marie  le  porta  sans  tache,  sans  qu'elle  eut   rien  de  re- 

[préhensible. 


I.  Voir  t.  X.  pp.  1-49  et  288-319;  t.  XI,  pp.  46-67. 


ANCIENS  NOELS   BRETONS 

Texte. 


XXIP. 

291  Nouel,  Nouel,  Nouel  !  sant  Gabriel,  Eal  Doue, 
A  deuez  a  pen  queffridy  bete  Mary  diffoue. 
Hep  brut  he  saludas,  maz  lauaras,  tra  bras  voe, 
Ez  deuzye  en  Ytron  eil  Person  hac  bon  Roue. 


292  Hy  en  em  humilias  pan  cleuas  an  drase, 

Mas  comsas  cuff  hac  vuhel  dan  Eal  pan  révèle  : 
«  Me  so  matez  Jésus  !  Gratius  ha  yoayus  cre 

Joui  Doue,  Roue'n  nouar  !  Eff  a  goar  ma  oU  doare.  » 


293  Dre  an  mister  anterin  so  diuin  en  Dryndet, 

Ez  deuez  glan  en  Rouanez  Maestres  an  guercheset 
Map  Doue  voar  an  douar,  hon  guir  car  a  Nazaret, 
Euyt  scier  dyseren  lignez  humen  a  penet. 

294  Pan  voa  ha  corif  hac  eneffDoue  an  enff  conceuet, 
Mary  en  dougas  dinam,  ne  deffoue  blam  en  bet. 


I .    Nouel  voar  ton  Quand  l'empereur  de  Rome  arriva  dans  Paris,  ou  Mar- 
seille la  iolie. 


22  H.  de  La  Villemarqué . 

Quand  il  y  eut  parmi  les  habitants  du  monde  neuf  mois 

[accomplis, 

Elle  mit  au  monde  le  Roi  de  la  terre  pour  qui  la  terre 

[était  prête. 

295  Dans  une  misérable  écurie,  dans  l'étable  d'un  cane. 
Où  ils  reposaient  la  nuit,  il  naquit  sur  du  foin  ; 
D'autre  lit  n'eut  pas  le  Roi  de  nos  âmes,  à  cause  de  nous; 
Ainsi  [naquit]-il  dans  un  lieu  sombre,  entre  des  animaux. 

296  Aussitôt  que  Jésus  vint  à  naître  en  ce  monde, 

Les  saints  Anges  chantèrent  et  annoncèrent  clairement 
Avec  révérence  aux  Bergers  que  le  Roi  de  la  mer  était  né  : 
«  C'est  Jésus  le  vrai  Pasteur  ;  saintes  gens,  venez  le  voir.  » 

297  A  la  clarté  d'une  étoile  furent  très  bien  guidés 
Les  rois  de  l'Orient  dans  leur  chemin,  sachez-le; 

Et  ils  apportèrent  des  offrandes  et  force  riches  présents 
Pour  en  faire  don  à  Jésus  de  bon  cœur,  généreusement. 

298  Hélas!  nous  autres,  pécheurs,  nous  n'avons  d'autre  soutien 
Que  la  douce  Marie:  adressons-lui  toujours  nos  suppli- 

[cations  ; 
Que  notre  maîtresse,  que  la  mère  de  Jésus  nous  assiste 

[gracieusement 
Afin  que  nous  allions  tous  là  haut  où  est  le  salut. 


XXIIP. 

299  Chantons  Noël  humblement  et  à  haute  voix 

A  Marie  dont  les  couches 
Ont  donné  naissance  à  Dieu,  le  Roi  des  rois. 
Pour  nous  tirer  d'angoisse. 

I .   Noël  sur  l'air  Ave  fuit  prima  sains. 


Anciens  Nocls  bretons.  23 

Pan  voa  entr'en  bedys  pen  an  nao  mys  fournysset 

Ez  ganas  Roue'n  nouar,  ioa  en  douar  preparet. 


295       En  un  merchaucy  dyfflas,  en  presep  un  asen, 
Pan  voant  en  nos  reposet,  ez  voe  ganet  voar  fouen  ; 
Quen  guele  n'en  deffoue  Roue'n  anatfon,  dre  hon  pen; 
Hac  enff  en  lech  teffal  entr'en  chatal  eualhen. 

29e       Pan  voa  deuet  Jésus  buhan  voar  an  bet  man  ganet, 
An  Aelez  glan  a  canas  hac  a  quemennas  net 
Ez  oa  ganet  Roue'n  mor,  gant  enor,  dan  Pastoret  : 
«  Jesu  an  guir  buguel  ;  tut  santel,  deuet  de  guelet.  » 

297  Dre  an  sclerder  an  steren  ez  voe  cren  quelennet 
An  Rouanez  Orient  en  ho  hent,  enten[t]et; 

Maz  dygacsont  otfranc  ha  forz  chevancc  avancet 
Euyt  proff  da  Jésus  haetus  dre  craciustet. 

298  Allas  !  entromp,  pecheryen,  n'on  euz  souten  en  bet 
Quement  hac  an  goar  Mary;  dezy  supply  bepret; 

Hon  Maestres,  mam  Jésus,  gracius  hon  excuset 

Maz  ahimp  oll  ouz  Knech  pe  en  lech  ez  eux  iechet. 


XXIIP. 

299  Quenomp  Nouel  vuhel  ha  frez 

Da  Mary  he  guynyvelez 
A  ganas  Doue  Roue'n  rouanez 
Euyt  hon  lamet  a  hirez. 

I.  Nouel  voar  ton  Ave  fuit  prima  sains. 


24  H.  de  La  Villemarqiié. 

300  Entre  deux  animaux  muets,  très  misérablement 
Naquit  le  Dieu,  notre  Créateur, 

Dans  une  étable,  pour  [nous  servir  de]  guide, 

Du  corps  d'une  vierge,  notre  souveraine  maîtresse. 

301  A  Bethléem,  croyez-le,  est  [né] 
Bon  et  joyeux  dans  une  écurie 
Le  petit  Enfant  divin. 

Le  Sauveur  du  monde,  plein  de  gloire. 

302  Vierge  était  cette  [fille]  avant  d'enfanter. 
Oui,  et  vierge  [elle  fut]  après  cela  ; 

Et  elle  est  encore  dans  sa  virginité 

Quoiqu'elle  ait  mis  au  monde  Dieu  le  Roi  puissant. 

303  Trois  rois  d'Orient 

Se  rencontrèrent  dans  un  carrefour, 
Et  tous  les  trois,  par  leur  science. 
D'aller  jusqu'à  Dieu,  le  vrai  roi  des  saints. 

304  Une  étoile  brillante  les  guidait 

—  Par  la  grâce  de  Dieu  —  vers  le  lieu 
Où  était  Jésus  ;  et  ils  furent  heureux. 
Les  trois  rois,  de  trouver  Marie. 

305  Alors  ils  vinrent,  comme  on  le  dit, 
Trouver  Hérode  —  chose  établie  — 
Qui  était  plein  de  méchanceté. 

Et  d'envie  contre  Dieu  notre  Créateur. 

306  Et  il  dit  bellement  aux  rois  : 

«  Je  vous  prie  de  loger  [chez  moi]  aujourd'hui  », 
[Mais  c'était]  par  feinte  et  par  fausseté,  [vie. 

Car  c'était  —  sachez-le  —  [un  homme]  de  mauvaise 


Anciens  No'cls  bretons.  25 

300  Entre  daou  loezn  mut,  astut  meur, 
Ez  voe  ganet  Doue  hon  Croueur 
En  un  presep,  da  embreugueur  ^, 

A  corff  un  Guerches,  Maestres  meur. 

301  En  Beezleem,  credet,  ez  aedy 
Mat  ha  maou,  en  un  marchaucy, 
An  Mabic  bihan  damany, 
Saluer  an  [bet]  gant  meuleudy. 

302  Guerch  voa  houman  quent  ma  ganset-, 
Ya,  ha  Guerches  goude  se  ; 

En  guerchdet  choas  ezaedy 
Euit  guenel  Doue  Roue'n  velly. 

303  Rouanez  try  diouz  Orient 
Hos  em  caffas  en  un  croashent, 
Hac  y  ho  try,  dre  ho  squient, 
Mont  bede  Doue,  guir  Roue  an  sent. 

304  Un  steren  guen  ho  quelenne 

Da  monet  dan  place,  dre  grac  Doue, 

Ma  voa  Jésus  ;  eurus  voe 

Oz  caffout  Mary,  an  Try  Roue. 

305  Neuse  ez  deuzsont,  a  conter, 
Bete  Herod,  se  so  noter, 

A  yoa  carguet  a  drouc  preder 
Hac  auy  ouz  Doue  hon  Crouer. 

306  Hac  enffcomps  glan  dan  rouanez: 
«  Me  ho  pet  ez  lochet  vêtez  »  ; 

Dre  un  lent  hac  un  falsentez, 
Pan  voa,  chetu,  a  drouc  buhez. 


1 .  Aujourd'hui  ambrouger. 

2.  Ltse:{  ganse. 


26  H.  de  La  Villemarcjiié. 

307  Le  roi  Gaspar  dont  je  parle  [d'abord] 
Offrit  de  l'or  (il  n'était  pas  le  plus  pauvre) 
En  suppliant  de  tout  son  cœur 

Jésus,  le  Roi  du  ciel,  de  lui  pardonner. 

308  Le  bon  roi  Melchior 

Offrit  de  l'encens  —  la  chose  est  connue  — 
Comme  on  le  trouve  sans  conteste 
Dans  l'Ecriture,  nous  assure-t-on. 

309  Le  roi  Balthasar,  sans  hésiter. 
Offrit  de  la  myrrhe,  je  vous  assure, 
Très  aimablement  à  l'Enfant, 

Pour  aider  à  le  nourrir, 

310  Quand  ils  arrivèrent,  ils  se  prosternèrent  dévotement 
Sur  leurs  deux  genoux,  sans  émoi. 

Pour  louer  sans  mentir  cet  Enfant  ; 

Et  ils  chantaient  avec  joie  le  Roi  des  saints. 

311  Alors  Hérode  l'idiot 
Donna  ordre  que  l'on  tuât 
Sans  pitié  les  Innocents, 

Les  petits  enfants  saints  nouvellement  nés. 

312  Marie  et  Joseph  se  sauvèrent 

En  Egypte,  et  ils  y  trouvèrent  la  liberté  ; 
Et  là  ils  restèrent  quelque  temps, 
Sept  années,  disent  les  grands  Clercs. 

313  Saint  Jean  aussi  le  baptisa 

Avec  un  grand  amour  et  une  grande  foi 
En  disant,  —  ô  très  belle  achoison  !  — 
«  Le  Messie  vraiment  est  venu.  » 


Anciens  No'cls  bretons.  27 

307  An  roue  Jaspar  a  lauaraff 

A  profFas  aour  (ne  doa  paourhaff) 

A  deuffry  en  un  suppliaff 

Jesu,  Roue'n  Tron,  de  pardonnai  • 

308  An  roue  Melchion  deboner 
Esancc  a  profFas,  a  tra  scier, 
Euel  hep  abaff  maz  caffer 

En  Scritur,  ma  hon  assurer. 

309  An  roue  Balthasar,  hep  laûr, 
Myrr  a  proffas,  me  hoz  assur, 
Peur  hegarat  dan  Crouadur 
Euit  sycour  frez  e  mezur. 

310  Pan  arriusont,  ez  stoufsont  glan 
Voar  ho  daughnaou,  hep  saouzan, 
Da  jneuHff  hep  goap  an  Map  man  ; 
Gant  joa  ouz  Roue'n  sent  ez  grent  can. 

3 1 1  Neuse  Herod  an  assotet 
A  gourchemennas  ez  lazset 
Hep  credancc  an  Inocantet, 
An  mibien  glan  neuez  ganet. 

312  Mary  ha  lesus  a  tuhas, 
En  Egypt  en  em  acuitas, 

Hac  teno  ^  un  som  ez  chommas 
Seiz  bloaz,  a  lauar  an  Glouer  bras. 


y^:> 


Sant  Jan  yuez  en  badezas 
Gant  un  carantez  ha  feiz  bras, 
En  un  lauaret,  caezret  cas, 
«  Deuet  eo  a  deur'yn  Messias.   » 


I .   Liseï  eno. 


28  H.  de  La  Villemarqué. 

3 14  Puis  il  annonça  fidèlement 

La  Vérité  à  notre  race  avec  une  grande  foi, 
Et  tous  ceux  qui  crurent  parfaitement 
»  Il  les  guérit  de  tout  mal. 

315  Pour  le  fils  de  l'homme  il  souffrit 

Qu'on  le  suspendît  horriblement  sur  une  croix  de  bois, 
Par  trois  clous,  jusqu'à  ce  qu'il  mourût, 
Et  qu'il  rachetât  les  chrétiens. 

316  O  Marie!  nous  la  supplions, 
Nous  autres  Bretons,  qu'elle  prie 

Pour  que,  quand  nous  trépasserons,  quand  nous  chan- 
Jésus,  le  Roi  du  ciel,  nous  pardonne,  [gérons  de  pays. 
Amen. 


XXIV  ^ 

317  Chantons  Noël,  par  humilité, 

Avec  beaucoup  de  joie,  de  tout  cœur, 
Quand  le  Fils  de  Dieu,  le  Créateur,  est  venu 
Certainement  se  faire  homme. 

318  Du  paradis,  très  à  propos, 
Fut  envoyé  assurément 
L'humble  Gabriel,  le  bon  Ange, 
Le  vrai  messager,  en  ambassade. 

319  Et  il  annonça  bellement  à  la  chère  Vierge 
La  façon  divine  et  le  temps 

Où  descendit  en  elle  réellement 

Le  Sauveur  du  monde  Dieu  et  homme. 


I.    Sur  l'air  Noël'.  Chantons  et  fesons fête. 


Anciens  No'els  bretons.  29 

314  Goude,  guyrionnez  sarmonas^ 
Deomp  an  Guyrionnez  gant  feiz  bras, 
Ha  quement  parfet  a  credas 

A  pep  clenffet  ho  remedas. 

315  Euyt  Map  den  ez  soutenas 
Dyfflas  e  asten  en  pren  croas, 

Voar  poes  try  taig,  quen  maz  flachas, 
An  christenien  a  dazprenas, 

31e  Ha  Mary  !  ny  a  supplio, 

Entrom,  Bretonet,  maz  pedo 
Pan  tremenhimp,  pan  chenchymp  bro, 
Jésus,  Roue'n  tron,  don  pardonne. 
Amen. 


XXIV2. 

317  Quenomp  Nouel  dre  vuheltet, 
Gant  joa  meurbet,  a  caodet  plen, 
Pan  eo  deuet  Map  Doue  an  Crouer 
En  seder  en  em  ober  den. 

318  An  Barados  dre  propos  net 
Ez  voe  gygacçet  5  en  seder 
Gabriel  vuhel,  an  Eal  mat. 
An  guir  cannât  ambassader. 

319  Ma  comsas  spes  dan  Guerches  quer 
Glan  an  manier  liac  an  termen 
Maz  oa  enn  y  cren  disquennet 
Saluer  an  bet,  parfet  ha  den. 

1 .  Liseï  guyrion  ez  sarmonas. 

2 .  Nouel  voar  ton  Nouel  quenomp  ha  greornp  yoa. 

3 .  Lise\  digaczet. 


30  H.  de  La  Villemarqué 

320  Celle-ci,  Vierge  et  sainte,  engendra 
Le  Fils  de  Dieu  qui  nous  créa, 

Et  fille  en  sa  virginité,  pure 

Elle  toujours  est  restée  et  sans  tache. 

321  Jamais  ne  naquit  créature. 
Croyez-le  bien,  aussi  heureusement 
Que  naquit,  —  soyez-en  certains,  — 
De  notre  Maîtresse  le  doux  Jésus. 

322  Le  voilà  né,  n'en  faites  pas  de  doute. 

Le  Fils  de  Dieu  pour  nous  soutenir  dans  la  douleur  ; 
La  seconde  Personne  divine  de  la  Trinité 
Est  venue  au  monde  par  amour  pour  l'homme. 


y^i 


Quand  il  eut  passé  dans  le  monde 
Un  peu  de  temps,  décidé 
A  mourir  péniblement  sur  la  croix, 
Il  s'offrit  lorsqu'il  vit  le  moment. 

324  Hélas  !  lui-même,  au  milieu  de  grandes  douleurs, 

Dieu  nous  racheta,  il  n'y  failUt  pas; 
Prions-le  donc  de  tout  notre  cœur 
De  pardonner  aux  Bretons. 


XXV  ^ 

325  Noël  !  Noël  !  Alleluya  ! 

Offrons  nos  louanges  à  Marie 
Qui  enfanta  le  Roi  du  monde  —  ô  merveille  !  — 
[Nos  louanges]  à  la  Vierge  éclatante,  fille  de  sainte 

[Anne. 

I .  Noël  sur  l'air  A  solis  ortu  cardint. 


Anciens  No'èls  bretons .  3 1 

320  Houman  Guerch  a  glan  a  ganas 
Map  Doue  hon  croueas,  a  tra  sur, 
Ha  net  an  Merch  en  he  guerchdet 
A  so  chomet  bepret  a  pur. 

321  Bizcoaz  ne  ganat  crouadur 
Crédit  assur,  quen  eurus 

Ha  maz  eo  ganet,  credet  spes, 
Gant  hon  Maestres,  courtes  Jésus. 

322  Chetu  ganet,  na  lequet  douet, 
Map  Doue  ouz  hirvout  don  souten; 
An  Eil  Person  din  an  Dryndet 

So  deuet  en  bet,  dre  caret  den. 

323  Pan  oa  bezet  en  bet  seder 
Un  spacç  amser,  deliberet 

Da  meruel  gant  poan  en  lancroas, 
En  em  oftras  pan  guelas  prêt. 

324  Allas  !  e  hunan  gant  poan  bras 
Doue  hon  prenas,  ne  fallas  quet; 
Pedomp  Eff  real  a  calon 

Da  reyft  pardon  dan  Bretonet. 


XXV I. 

325  Nouel  !  Nouel  !  AUeluya  ! 

Greomp  meuleudy  da  Maria 

A  ganas  Roue'n  bet,  guelhet  tra; 

An  Guerches  splam,  merch  sant  Anna. 


I .  Nouel  voar  ton  A  solis  ortu  cardine. 


■^2  H.  de  La  Villemarqué. 

326  Quand  Gabriel  lui  parla, 

Elle  était  si  douce  et  si  humble 
Que  Jésus,  le  vrai  Pasteur,  vint 
Dans  cette  Vierge  agréable  et  sainte. 

327  Nous  étions  punis  à  cause  de  notre  père  Adam 
Et  de  notre  mère  Eve  trompée  ; 

Parce  qu'ils  avaient  mangé  la  pomme,  —  sort  fatal  !  — 
Nous  devions  tous  être  perdus. 

328  Nous  étions,  hélas  !  dans  la  misère, 
Dans  la  peine,  sans  trêve,  nuit  et  jour, 
Quand  Jésus  prit  pitié, 

Le  Roi  des  saints,  de  notre  pauvreté. 

329  Le  cher  fils  de  Dieu  le  Père,  du  Paradis, 
Vint  au  monde  assurément  à  minuit 
Dans  une  méchante  écurie  non  close, 
Quand  tout  reposait  dans  l'étable. 

330  Et  alors  l'air  s'illumina. 

Et  sur  les  hauteurs  et  dans  les  vallées  tout  resplendit, 

Et  les  anges  aussitôt  chantèrent. 

N'était-ce  pas,  [bonnes]  gens,  de  grands  signes  ? 

331  Et  par  la  lumière  brillante 
D'une  étoile,  il  fut  conseillé 

A  trois  rois  vénérables  de  venir 
Offrir  des  présents  à  l'enfant  béni. 

332  Prions  Jésus,  le  vrai  Pasteur, 
Au  temps  présent  qui  est  sacré. 

De  chasser  et  conduire  tout  mauvais  Esprit 
Loin  des  Léonais  Bas-Bretons. 


Anciens  Noëls  bretons.  3  3 

326  Pan  coumsas  out  y  Gabriel, 

Ez  voe  quen  cuff  ha  quen  vuhel, 
Maz  deuez  Jesu,  an  guir  buguel, 
En  Guerches  plesant  ha  santel. 

327  Dr'en  tat  Adam  ez  oamp  blamet 
Ha  Eva  hon  mam  estlamet  ; 

Oz  dibr'in  aual,  chance  calet, 
Voe  deomp  ny  oll  bezaff  collet. 

328  Ez  oamp  oll,  allas  !  e  lastez, 
En  poan  hep  repos,  nos  ha  dez. 
Pan  quemeras  Jesu  truez. 

Roue  an  sent,  ouz  hon  paourentez. 

329  Quer  Map  Doue'n  Tat  an  Barados 
A  ganat  scier  dan  hanter  nos 

En  un  coz  merchauci  disclos. 
Pan  oant  en  presep  oz  repos. 

330  Ha  neuse  an  aer  a  sclerhas. 
Ha  knech  ha  traou  a  goulaouas. 
An  Ealez  buhan  a  canas. 

An  n'en  doa,  tudaou,  synaou  bras  ? 

331  Ha  dre  an  goulaou  enaouet 
An  steren  ez  voe  quelennet 
Try  Roue  a  faeçon  da  donet 
Da  proffdan  Mabic  beniguet. 

332  Pedomp  Jesu,  an  guir  Buguel, 
En  amser  presant  so  santel, 

Da  cacc  ha  hambrouc  pep  drouc  Eal 
Diouz  Leonis  Breizis  izell. 


Revue  Celtique,  XII. 


Î4  W.  de  La  Vilkmarqué. 


XXVI  ^ 

333  Nocl  !  Noël!  Noël!  chantons  humblement: 

Le  Dieu  notre  ami  est  venu  sur  la  terre  ( —  dans  cette 
[merveille  y  a-t-il  du  doute  ?  — ) 
Et  il  est  né  d'une  fille  sans  qu'elle  perdît  sa  virginité, 
Pour  nous  décharger  du  fardeau  dé  péché. 

334  Peuple  du  monde,  éveillez-vous,  écoutez,  notre  traité  a 

[été  passé; 
Faites  attention  à  la  cérémonie,  et  solennisez-la; 
Réjouissez- vous  quand  vous  êtes  délivrés  de  toute  iniquité, 
Et  quittez  toute  fragilité. 

335  Du  corps  de  Marie  qui  est  sainte  celui-ci  est  né 

Et  venu   pour  nous  redimer,  pour  nous  racheter   tout 
Selon  la  prophétie;  la  voilà  accomplie,  [d'abord. 

Et  nous  sommes  tirés  de  l'abîme. 

336  Depuis  cinq  mille  ans  l'homme  était  dans  la  peine. 
Dans  les  gémissements  et  la  douleur,  demeurant  au  milieu 

[du  feu  : 
Voici  venu  le  temps  pour  l'homme  d'être  racheté. 
Que  le  fils  de  Marie  soit  remercié  ! 

337  II  est  né  le  Dieu,  le  Roi  des  Saints,  sur  la  voie  de  lapau- 

[vreté, 
Dans  une  étable,  dans  une  écurie  sombre  ;  voyez  quelle 

[pitié  ! 
Pensez,  peuple  de  ce  monde,  quelle  misère  était  celle-ci  ! 
Et  c'était  le  Roi  des  Rois  ! 


I     Noël  sur  l'air  Sandoram  meritis. 


Anciens  Noëls  bretons.  35 


XX  VP. 

333  Nouel  !  Nouel  !  Nouel!  quenomp  dre  vuheltet  : 

Deuet  eo  Doue  en  douar  hon  car,  an  deux  marz  deuet^, 

Ha  ganet  gant  un  Merch  hep  crenchaff  3  he  guerchdet, 
Don  lammet  a  bech  a  pechet. 

334  Pobl  commun,  dihunet,  cleuet,  gret  e'on  trete; 

Ouz  an  lit  ententit  ha  grit  sollennite  ; 
Joaiussait  pan  ouch  cuit  a  pep  iniquité, 
Ha  hst4  pep  fragiHte. 

335  A  corft  Mary  so  glan  ez  eo  heman  ganet 

Ha  deuet  don  redimaff,  don  prenaff,  quentaff  prêt, 
Heruez  an  Profecy  ;  chetu  hy  achiuet, 
Ha  ny  an  abim  redimet. 

336  Goude  pemp  mil  blizien  ez  voue  den  en  penet, 
En  hirvout  hac  en  poan,  en  creis  an  tan  manet  : 

Chetu  deuet  an  termen  da  bout  den  dazprenet. 
Map  Mary  ra  ve  gratiet  ! 

337  Ganet  eo  Doue  Roue'n  sent  en  hent  a  paurentez, 

En  presep,  en  craou  du,  chetu  pebez  truez  ! 

Songet,  pobl  an  bet  man,  houman  vo'an  bihanez  ! 
Ha  bout  heman  Roue  Rouanez  ! 


1 .  Nouel  voar  ton  Sanctorum  meritis. 

2.  Lwe:^  douet  (monosylîable) . 

3 .  Liseï  chenchaff. 

4.  Lw:(  lisit. 


j6  H.  de  La  Villemarqné . 

338  Le  Roi  des  Anges,  par  pitié  et  par  grand  amour, 
Est  venu  sur  la  terre,  tant  il  nous  a  aimés  ! 

Voilà  la  paix  conclue  et  toute  sorte  de  consolations  [nous 
Jésus  nous  a  tirés  de  tout  péril.  [arrive]. 

339  Les  Bergers  chantaient  :  «  Un  petit  Enfant  est  né  !  » 
En  arrivant  à  la  maison  où  était  Marie, 

Pleins  d'amour  pour  le  Dieu  notre  vrai  Roi,  en  s'agenouil- 
Pour  l'honorer  tout  d'abord.  [lant, 

340  L'air  et  le  village  étaient  devenus  aussi  clairs  que  le  jour: 
Aussitôt  que  les  Rois  virent  ce  prodige 

Ils  vinrent  à  Jésus,  voyez-vous,  à  cause  de  leur  vie. 
Lui  demander  doucement  pardon. 

341  L'œuvre  de  Dieu  qui  est  surnaturelle  ne  peut  être  appréciée  : 
Le  Créateur  de  la  créature  homme  tout  ensemble,  qui 
Est  venu  dans  ce  monde  aujourd'hui  prendre  naissance 

Pour  nous  racheter  tous  afin  que  nous  ne  soyons  pas 

[perdus. 

342  O  Dame,  ô  douce  Vierge,  ô  source  de  pitié 

Prie  pour  nous  Jésus  à  la  fin  de  notre  vie    [nous  reposer 
Afin  que  nous  allions  parents  et  amis,  firères  et  sœurs, 
Près  de  Michel  et  de  tous  les  Anges. 

343  Ayez  souvenir  de  la  bonne  Dame  des  Bretons; 
Ceux-là  sans  aucun  doute  vous  aiment  très  tendrement  ; 
En  vous,  en  Bretagne  et  en  France,  nous  avons  mis  notre 

Priez  toujours  pour  nous  !  [confiance; 


Anciens  No'éls  bretons.  37 

338  RoLie'n  Aelez,  dre  truez  ha  dre  Garantes  bras, 
So  deuet  voar  an  douar,  mar  dyspar  hon  caras  ! 
Chetu  gret  hon  acord  da  ^  pep  sort  confort  bras  ; 

Jésus  a  pep  blam  hon  lammas. 

339  An  Pastoret  a  can  :  Map  bihan  so  ganet  ! 
Pan  voan  deuet  bet'  en  ty  gant  Mary  arriuet, 
Gant  carantez  ouz  Doue  hon  guyr  Roue,  oz  stouet. 

De  enorafF  an  quentaff  prêt. 

340  Monet  a  geur'en  aer  han  kaer  quen  sler  han  dez  : 
Pan  guelas  an  dra  man  buhan  an  Rouanez 

A  deuez  bete  Jesu,  chetu,  en  ho  buhez, 
Da  gouUen  clouar  trugarez. 

341  Euffr  Doue  dreyst  natur  ne  guel  bout  musuret  : 
An  Crouer  crouadur  ha  den  pur  assuret 

So  deuet  voar  an  bet  man  breman  da  bout  ganet 
Don  prenaff  oll  na  vemp  collet. 


342  Itron,  Guerches  clouar,  feunteun  a  trugarez. 
Pet  euyd  omp  lesu  en  issu  hon  buhez 

Maz  a  himp  car  ha  par,  breuzr  ha  choar,  dan  gouarez 
Dauet  Michel  an  oll  Aelez. 

343  Couffhoz  bezet,  Itron  guyrion  an  Bretonet  ; 
An  re  se  hep[quet]  mar  clouar  hoz  car  parfet  ; 

En  och,  ha  Breiz  ha  France,  hon  iiziancc  so  lancet; 
Euyd  omp  bepret  ez  petet  ! 


I .    Lise:{  ha. 


)8  H.  de  La  Villemarqué . 


XX  VIP. 

344  Chantons  Noël  et  faisons  fête 
Par  un  Ave  à  Marie 

Qui  sans  mentir  a  mis  au  monde  le  fils  chéri  de  Dieu 
Pour  tirer  tout  homme  de  peine. 

345  Le  Sauveur  de  l'univers  entier 
Descendit  vraiment  dans  sa  chère  mère, 
Et  il  fut  tué  à  cause  d'Adam 

Qui  avait  péché  par  la  pomme. 

346  Sans  aucun  doute  la  douce  Marie 
Fut  choisie  exceptionnellement 

Pour  être  la  mère  de  Dieu,  notre  vrai  Roi  : 
Faisons-lui  fête  chaque  jour. 

347  Quand  Gabriel  vint  vers  Marie, 
Promptement  vint  le  Roi  des  apôtres 
Dans  la  Vierge  charmante  et  sainte 
Pour  se  faire  humble  entre  les  hommes. 

348  «  Jésus  notre  ami  de  Nazareth  », 

Tel  fut  le  nom  qui  lui  fut  aussitôt  donné  ; 
Et  il  fut  ensuite  baptisé 
Par  Jean,  le  fils  d'Èfisabeth. 

349  II  est  venu  le  Roi  des  saints  dans  la  pauvreté 
En  ce  monde,  et  dans  la  misère. 

Dans  une  écurie,  parmi  des  paysans, 
[De  voir]  né  Jésus  n'était-ce  pas  pitié  ? 


I .    Noël  sur  l'air  Jesu  Salvator  saeculi. 


Anciens  No'éls  bretons.  ^9 


XXVII  ^ 

344  Nouel  quenomp  ha  greompjoa 
Da  Maria  dre  un  Ave, 

A  ganas  hep  goap  quer  Map  Doue 
Da  lamet  pep  den  a  enoe. 

345  Saluer  an  bet  guityb  un  tam 
A  deuez  seder  en  e  quer  mam 
Hac  a  lazat  euit  Adam  ; 

Dr'en  aual  voe  en  deffoue  blam. 

346  Hep  quet  a  mar  clouar  Mary 
A  voe  diuiset  a  detry 

Da  bout  mam  Doue,  hon  guir  Roe  ny  ; 
Greomp  leuenez  bemdeiz  dezy. 

347  Pan  deuez  bet  Mary  Gabriel 

E  deuz  gant  fest  Roue'n  ebestel 
En  Guerches  plesant  ha  santel 
Entr'en  bedis  da  bout  isell, 

348  «  lesu  hon  car  a  Nazaret  » 
Ez  voe  buhan  heman  hanuet; 
Hac  ez  voe  yuez  badezet 
Gant  lahan  map  Elizabet. 

349  Deuet  eo  Roue'n  sent  en  pauren[tez] 
En  bet  man  hac  en  byhanez. 

En  merchauci,  entr'en  tiez, 
Ganet  lesu  an  doa  truez  ? 


I ,   Nouel  voar  ton  lesu  saluator  saecidi. 


40  H.  de  La  Villemarqué. 

350  Prions  ardemment  cette  Vierge 

Pour  que  nous  allions  tous  tant  que  nous  sommes 
Près  d'elle,  au  séjour  qui  ne  fait  pas  défaut, 
Pour  jamais.  Amen  !  Amen  ! 


XXVIIP. 

351  Chantons  Noël,  n'y  manquons  pas 
Quand  est  venu  le  Dieu,  Roi  des  prophètes. 
Prendre  vie  en  ce  monde, 

Par  qui  nous  sommes  sauvés,  tirés  de  peine. 

352  II  est  né  le  Dieu,  le  vrai  Roi  des  peuples, 
De  la  Reine  des  Vierges, 

Pour  effacer  nos  péchés, 

Nous  donner  lumière  et  confort. 

353  Marie  et  Joseph  de  chaque  côté 
De  Jésus  dans  l'étable,  mal  à  l'aise. 
Hélas  !  Dans  la  nuit  noire  prenant  le  repos 
Nécessaire  à  l'humaine  nature;  voyez-les. 

354  Nous  étions  tombés  dans  des  Hens  funestes 
Par  le  péché  d'Eve  et  d'Adam, 

S'ils  n'étaient  venus,  lui  et  sa  mère. 
Pour  nous  déhvrer  de  ce  péril. 

355  Quand  Hérode  apprit  [sa  naissance],  il  fut  si  sot 
Qu'il  lui  vint  à  l'esprit  très  sérieusement 

De  tuer  sans  faute  le  fils  chéri  de  Dieu, 

De  peur  qu'il  ne  trouvât  moyen  de  devenir  roi 


I .   Noël  sur  l'air  Noiiel  quenomp  da  Roue'n  velly. 


Anciens  Nocls  bretons.  41 

350  Pedomp  exprès  an  Guerches  man 

Maz  ahimp  ny  guitib  unam 
Dan  seig  na  disych  de  quichen, 
Da  bizuiquen.  Amen  !  Amen  ! 


XX  VHP. 

351  Nouel  quenomp,  na  fellomp  quet 
Pan  eo  deuet  Doue  Roue'n  Proffedet 
Voar  an  bet  man  da  bout  ganet, 
Maz  omp  saluet,  lamet  a  poan. 

352  Ganet  eu  Doue,  guir  Roue'n  ploueaou, 
Gant  Rouanes  an  guerchesaou, 

Euit  lamet  bon  pechedaou, 

Reiff  deomp  goulaou  ha  di[s]aouzan. 

353  Mary  ha  Joseph  a  pep  tu 
En  presep  dies  gant  lesu 
Allas  !  oz  repos  en  nos  du, 
Euit  natur  humen,  chetu. 

354  Couezet  voamp  ni  en  drouc  liam 
Dre  pechet  Eva  bac  Adam, 

Pa  na  deuzie  enff  hac  e  mam 
Don  ober  dinam  an  blam  man. 

355  Pan  cleuas  Herot  quen  sot  voue 
Maz  troas  en  e  spi  quen  diffoue 
Lazaff  hep  achap  quer  Map  Doue 
Na  vize  Roue  dre  nep  moyen. 


I .   Nouel  voar  ton  Nouel  Quenomp  da  Roue'n  velly. 


42  H.  de  La  Villemari^ué. 

356  Comme  la  lumière  [brille]  à  travers  le  verre, 
Sans  altérer  aucunement  l'eau 

Naquit  Dieu,  le  vrai  Roi  du  monde 
Dans  l'étable  d'un  âne  sur  du  foin. 

357  Certains  Bergers  vénérables 

Doucement  et  humblement  vinrent  lui  rendre  visite  ; 
Un  ange  les  avait  tout  d'abord  instruits 
Par  la  grâce  parfaite  de  l'Esprit-Saint. 

358  [Aussi]  vinrent  jusqu'à  Dieu  trois  bons  rois 
D'Orient,  après  un  long  voyage, 

Pour  adorer  le  Dieu,  le  vrai  Roi  du  monde, 
Qui  nous  préserve  de  tout  péril. 

359  Je  ne  sais  combien  de  centaines  d'Innocents 
Furent  mis  à  mort  par  trahison. 

Quand  on  chercha  le  Fils  de  sainte  Marie, 
Lorsqu'il  naquit  dans  ce  monde. 

360  Prions  notre  Dame  pleine  de  sagesse. 
Dévotement,  ô  Bretons  ; 
Supplions  Marie  toujours 

De  nous  bien  e-arder  en  ce  monde. 


XXIX  ^ 

361  Chantons  Noël,  n'y  manquons  pas, 

A  la  Reine  des  vierges 

Qui  enfanta  le  Fils  de  Dieu,  le  vrai  Roi  du  monde. 
Sans  perdre  rien  de  sa  virginité  : 
Offrons  nos  louanges  à  Marie. 

I .   Noël  dont  l'air  est  populaire. 


Anciens  Noéh  bretons.  4] 

356  Euel  an  sclerder  dr'en  guezren, 
Hep  bizcoaz  courrompaff  goazen, 
Ez  ganat  Doue,  guir  Roue  an  glen, 
En  craou  un  asen  voar  fouen  pur. 

357  Certen  gant  enor  Pastoret 
A  deuez  cuffvuhel  de  guelet  ; 
Ha  dre  an  Eal  quent  quelennet 
Dre  grâce  parfet  an  Speret  glan. 

358  Deuet  eo  bete  Doue  try  Roue  guyr 
Dyouz  Orient,  gant  un  hent  hyr, 

Da  meulilF  Doue  guyr  Roue  an  tyr, 
Ouz  pep  pirill  en  hon  myr  glan. 

359  Ne  gous  pet  cant  Inocantet 
Dre  ambuig  a  voue  distruget, 
Oz  clasq  Map  Mary  benniguet, 
Pan  voa  ganet  voar  an  bet  man. 

360  Pedomp  an  Ytron  raesonet 
Dre  deuotion,  Bretonnet; 
Greomp  da  Mary  supply  bepret 
Don  miret  parfet  en  bet  man. 


XXIX  ^ 

r 

361  Nouel  quenomp,  na  fellomp  quet, 

Da  Rouanes  an  guercheset 
A  ganas  Map  Doue,  guir  Roue'n  bet, 
Hep  coll  he  guerchdet  a  netra  : 
Greomp  meuleudy  da  Maria. 

I .    Nouel  pe  a  heny  an  ton  so  commun. 


44  W.  de  La  Villemarqué. 

362  Marie  avait  été  divinement  prédestinée 
Par-dessus  toute  créature  humaine 

A  être  de  bonne  aire,  la  mère  de  Jésus  : 

Elle  est  pure,  elle  est  bonne,  elle  est  très  aimable. 

Offrons  nos  louanges  à  Marie. 

363  Adam  par  gourmandise  nous  retira 
Tous  de  la  grâce  de  Dieu  notre  Créateur  ; 
Mais  le  Fils  de  Marie  nous  a  secourus 

Et  retirés  de  peine  très  grande. 
Offrons... 

364  II  fallait,  dans  les  gémissements,  sans  soutien. 
Aller  dans  le  puits  de  l'enfer  glacé, 

Quand  Marie  est  venue  très  à  propos  ; 
Par  elle  tout  homme  se  réjouit. 
Offrons... 

365  Jésus,  fils  de  Dieu,  vrai  roi  du  monde, 
Par  le  mystère  divin  de  la  Trinité, 

Du  corps  d'une  Vierge,  notre  digne  Maîtresse, 
Est  né  pour  nous  —  ô  la  merveille  !  — 
Offrons... 

366  Et  l'Esprit  saint  dominateur 

Est  venu  sans  aucun  doute  jusqu'à  Marie, 
Et  l'Ange  pareillement  lui  a  dit 
Certainement  :  Ave  Maria. 
Offrons... 

367  Le  fils  de  Dieu  naquit  sans  mal 
D'une  fille  pure  appelée  Marie, 
Dans  la  misère  selon  le  monde 

Pour  porter  nos  peines,  et  il  était  temps. 
Offrons... 

368  Les  Saints  Anges  tous  en  chœur 
Pour  louer  Dieu,  notre  vrai  Roi, 


Anciens  Noëls  bretons.  4^ 

362  Mary  din  a  prédestinât 
Dreyst  quement  sygur  a  furmat 
Da  bout  mam  lesu  a  tu  mat  : 
Ha  pur  ha  mat,  hegarataff. 
Greomp... 

363  Adam  dre  un  tam  hon  lammas 
OU  a  grâce  Doue  nep  hon  croueas  ; 
Map  Mary  flour  hon  sycouras 

Ha  hon  lammas  an  poan  brassa. 
Greomp... 

364  Ret  voa  en  hirvout  hep  souten 
Mont  dan  citern  an  Ifern  ien 
Paz  eo  deuet  Mary  peur  dien  ; 
Dreiz  y  pep  den  a  laouhenna. 
Greomp... 

365  Jesu  Map  Doue,  guir  Roue  an  bet, 
Dre  myster  diuin  an  Drindet 

A  corff  un  Guerches,  Maestres  net, 
A  so  deomp  ganet,  caezrhet  tra  ! 
Greomp... 

36e  Hac  an  Speret  glan  dammany 

A  deuez  hep  mar  bete  Mary, 
Han  Eal  yuez  a  comps  dezy 
A  deuffry  :  Ave,  Maria. 
Greomp... 

367  Map  Doue  hep  poan  a  voe  ganet 
Gant  un  merch  glan,  Mary  hanuet, 
En  paurentez  heruez  an  bet 

Da  douen  hon  penet,  ha  prêt  voa. 
Greomp... 

368  An  Aelez  glan  gant  letany 

Da  meuliflf  Doue,  hon  guir  Roue  ny 


46  H.  de  La  Villemarqné. 

Vinrent  sans  nul  doute  vers  Marie 
Et  ils  chantaient  :  Gloria  ! 
Offrons... 

369  Des  Bergers,  gens  très  honorables, 
Conduits  par  un  Ange  blanc 
Vinrent  pour  lui  rendre  visite 
Avec  beaucoup  de  joie,  je  l'affirme. 
Offrons... 

370  A  Rome,  dans  les  temples,  comme  un  grand  exemple. 
Cette  nuit,  visiblement  et  toutes  ensemble 
Tombèrent  çà  et  là 
Les  belles  idoles  d'Apollon. 
Offrons... 

371  Trois  rois  d'Orient 
Se  rencontrèrent  dans  un  carrefour 
Cherchant  le  Fils  de  Dieu,  le  vrai  roi  des  saints, 
Et  ils  lui  firent  grande  joie. 
Offrons... 

372  Une  étoile  brillante  guidait  Ij 
Chacun  d'eux  depuis  son  pays. 

Afin  qu'ils  oftrissent  des  dons  au  Fils  de  Dieu 

Dans  une  ville  de  Judée. 

Offrons... 


373  Au  Fils  de  Dieu,  comme  un  aveu,  ils  firent 
Don  de  beaucoup  de  choses  précieuses  : 
L'or,  la  myrrhe  et  l'encens. 

Furent  les  présents  qu'ils  choisirent. 
Offrons... 

374  Les  rois  avaient  été 
Chez  Hérode,  dans  le  but 
De  demander  où  était  né 

Le  Sauveur  du  monde  et  où  il  se  trouvait. 
Offrons... 


I 

I 


Anciens  No'éls  bretons.  j^-j 

A  deuez  hep  mar  bete  Mary 
Hac  ez  canent  [y]  Gloria  ! 
Greomp... 

369  Tut  plen  a  enor,  Pastoret, 

Pan  voant  dr'en  Eal  guen  quemennet 
A  deuez  en  quentel  de  guelet 
Gent  joa  meurbet,  me  a  creta. 
Greomp... 

370  En  Rom,  en  Templ,  dre  essempl  din, 
An  nos  se,  sclaer  hac  anterin 

Ez  aez  en  pep  tu  en  ruin 
An  Idol  fin  Appohna. 
Greomp... 

371  Rouanez  try  a  Orient 

En  em  caffas  en  un  croashent 

Oz  clasq  Map  Doue,  guir  Roue  an  sent, 

Hac  out  atf  hep  fent  ez  grent  joa. 

Greomp... 

372  Un  steren  guen  ho  quelenne  ^ 
Pep  unan  pront  diouz  e  contre, 

Euit  profi'  hep  goap  da  Map  Doue 
Bed'en  cite  a  ludea. 
Greomp... 

373  Reiff  da  Map  Doue  dre  auoeancc 
A  gresont  diuin  forz  finance, 
Aour  ha  myr  espres  hac  esancc 
Dre  ho  scianc  ho  oiîranc  voa. 
Greomp... 

374  An  Rouanez  a  yoa  bezet 
En  ty  Herodes  expresset 

Oz  gouien  glan  maz  oa  ganet 
Saluer  an  bet  na  maz  edoa 
Greomp... 


48  H.  de  La  Vïllemarqaé. 

375  Vite  et  promptement,  quand  il  les  vit, 

Il  guetta  le  moyen  de  les  tuer  tous  trois  ; 
Mais  le  Roi  du  monde  les  défendit, 
Et  rien  ne  put  leur  porter  préjudice. 
Offrons... 

37e  Car  soudain  pour  les  inciter 

A  ne  pas  retourner  vers  lui, 
Vint  Gabriel,  l'Ange  rapide, 
[Leur  disant]  qu'il  valait  mieux  se  garder  de  lui. 
Offrons... 

377  Prions  le  Roi  de  la  terre,  le  Fils  de  Marie, 

Qu'il  conduise  sûrement  au  repos 
Tout  le  peuple  du  Léon  sans  tarder 
Ad  Paradisi  gaudia. 
Offrons  nos  hommages  à  Marie. 


XXX^ 

378  Noël  !  chantons  entre  nous  et  soyons  gais  ! 
Faisons  joie  à  Jésus  qui  est  venu  nous  sauver; 
En  Marie  bénie  est  réellement  descendu 

Le  Sauveur  du  monde  ;  et  il  est  venu  nous  racheter. 

379  Rendons  gloire  et  honneur  à  Marie  : 
Dans  la  prophétie  à  son  sujet  il  est  écrit 
Que  par  son  humilité  elle  serait  de  droit 

Mère  du  Roi  tout-puissant;  qu'elle  en  soit  remerciée  ! 

380  Quand  saint  Gabriel  la  vit  si  sainte. 
Il  la  salua  en  lui  disant  :  Ave. 

Par  ces  paroles  alors  elle  conçut 
Le  Messie  ;  c'était  un  grand  mystère  ! 

I .  Noël  sur  l'air  Quenomp  Noue!  vuhel  da  NedeJec. 


Anciens  No'éls  bretom.  49 


375  Buhan  diligant  pan  santas 
Ho  lazafF  ho  try  a  spias  ; 
Hoguen  Roue  glen  ho  diffennas, 
Deze  dre  cas  na  noas  netra. 
Greomp... 

376  Escuit  euit  ho  iscitaff 

Na  distrosent  quet  davet  aff, 
Ez  deuez  Gabriel,  an  Eal  scafï, 
Miret  ount  aif  an  guelhaff  voa. 
Greomp... 

377  Pedomp  Roue'n  nouar,  Map  Mary 
Ha  maz  ay  hep  goap  dan  abry 
Holl  pobl  Léon  hep  essonny 

Ad  Paradisi  gaudia. 
Greomp  meuleudy  da  Maria. 


XXX  ^ 

378  Nouel!  quenomp  entromp  ha  bezomp  gae  ! 
Jésus,  greomp  joae,  so  deuet  don  pourueaff  ; 
En  Mary  guen  ez  eo  cren  dysquennet 
Saluer  an  bet,  ha  deuet  don  remedaff. 

379  Greomp  ny  gloar  a  memoar  da  Mary  : 
En  profecy  a  nezy  so  scriffet 

Ez  vise  rez  dr'en  humblez  a  nezy 
Mam  Roue'n  velly  ;  hy  ra  ve  graciet  ! 

380  Sant  Gabriel  santel  pan  he  guelas 
Hen  saludas  pan  lauaras  Ave. 
Dr'en  guiryaou  se  neuse  ez  conceuas 
An  Messias  ;  mister  bras  vou'en  dra  se  ! 

I .  Nouel  voar  ton  Quenomp  Nouel  vuhel  da  Nedelec  .. 
Revue  Celtique,  XII 


jo  H.  de  La  Villemàrcjué. 

381  Quand  naquit  le  Roi  du  monde  —  ô  merveille  !  — 
Furent  envoyés  en  grande  pompe 

Plus  de  mille  anges,  pour  saluer  très  saintement 
Le  Roi  des  Rois  venu  charmant  au  monde. 

382  Alors  au  ciel  et  sur  la  terre  des  signes  parurent; 
Une  grande  clarté  s'éleva,  je  vous  assure, 

En  témoignage  certain,  pour  faire  savoir 
Que  c'était  bien  le  Roi  du  monde  qui  était  né. 

383  Et  trois  bons  rois,  hommes  de  choix,  avec  des  richesses, 
Vinrent  à  l'étable  où  était  le  joyeux  Seigneur  ; 

Ils  offrirent  des  présents  convenables  au  Roi  des  saints, 
Car  ils  étaient  tous  trois  très  riches. 

384  Vierge  des  saints,  sainte  par  excellence, 
Mettez  au  premier  rang  la  Bretagne  et  la  France 
Faites,  ô  Reine,  notre  Maîtresse,  une  prière 
Bonne  Marie,  pour  les  Bretons  ! 

(A  suivre.) 


Anciens  No'els  bretons.  j  i 

381  Pan  voa  ganet  Roue  an  bet,  guelhet  tra  ! 
Ez  dileuz  eat  ^  gant  un  stat  ebatus 

Muy  guet  mil  Eal  peur  santel  da  guelet 
Roue  an  Princet  deuet  en  bet,  quenedus. 

382  Neuse  kernech-  traou  synaou  a  dynaouas; 
Un  sclerder  bras  a  sauas,  me  oz  assur, 

En  testeny  devry,  maz  gousyet 

Ez  oa  Roue'n  bet  a  yoa  net  ganet  pur. 

383  Ha  try  Roue  mat,  tut  a  stat,  gand  madaou, 
A  deuez  dan  craou  ma  edoa  Autraou  laouen, 
ProfF  da  Roue'n  sent  dre  squient  a  grent  y, 
Dre  maz  oant  y,  ho  try,  pinuidien. 

384  Guerches  an  sent,  santel  dre  excellancc, 
A  quentafF  lance  Briz,  Franc,  a  auancet! 
Grit,  Rouanez,  hon  Maestres,  oreson. 
Mari  guirion,  euid  an  Bretonet. 


1 .  £«£:(  dileuzrat. 

2 .  Lise^  knech. 


THE    SFXOND 

BATTLE    OF    MOYTURA 


The  foUowing  account  of  the  mythical  contest  between 
the  Tuath  Dé  Danann  and  the  Fomorians  is  abridged  from 
the  only  existing  copy,  that,  namely,  in  Harl.  5280,  a  ms. 
of  the  fifteenth  century,  preserved  in  the  British  Muséum.  A 
précis  of  the  taie  is  given  in  O'Curry's  Lectures,  pp.  248-250, 
and  two  or  three  fragments  hâve  been  printed  or  translated 
by  the  same  scholar.  Prof.  D'Arbois  de  Jubainville  has  print- 
ed §§53-68,  70,  71  with  a  French  version^,  and  Prof.  Rhys 
has  given  three  lines  of  §  125  in  his  Hibbert  Lectures,  p.  388, 
note.  But  on  the  whole  one  may  say  that  the  intelligible  parts 
of  the  story  are  now  for  the  first  time  pubHshed. 

As  to  the  date  of  its  composition,  O'Curry  asserted,  and 
probably  believed,  that  even  at  the  close  of  the  ninth  century 
«  this  story  must...  hâve  been  very  ancient,  else  Cormac  [mea- 
ning  the  compiler  of  the  so-called  Cormac's  Glossary]  would 
not  hâve  quoted  it  as  an  authority  as  he  does-  ».  But  Cor- 
mac's Glossary  is  not  as  old  as  the  ninth  century,  and  the 
statement  that  our  taie  is  quoted  in  it  is  inaccurate. 

A  more  trustworthy  means  of  approximating  to  the  date  of 
the  composition  is  to  coUect  the  loanwords  and  the  gramma- 
tical forms  which  it  contains.  Three  of  thèse  loanwords,  namely 
fuinncôic  «  window  »  133,  scildei,  scilte,  scitle  «  écus  »  and 
crob  «  body  »  132,  28,  29,  30,  are  borrowed  from  Old-Norse, 
and  can  hardly  hâve  been  naturalised  in  Ireland  before  the 
tenth  or  eleventh  century,  and  the   use  of  sceld  for  a  coin 

1.  Scethe  Revue  Celtique,  t.  X,  p.  239-241. 

2.  Manners  and  Customs  of  the  Ancient  Irish,  II,  250.  See  infra,  5  122. 


The  second  Battle  of  Moytura.  5  j 

points  to  the  fourtcenth.  Of  the  grammatical  forms  many  are, 
doubtless,  OlJ-Irisli.  But  the  following  belong  unmistakeably 
to  the  Middle-Irish  period  :  an  t-ôr,  and  ôr,  ind  or  «  the  gold  « 
29  :  na  Fomorc  (nom.  pi.)  92  :  claidme  «  swords  »  (nom.  pi.) 
161  -.fini  «  men  »  (nom.  pi.)  94:  na  druide  (nom.  pi.)  113  : 
anmanna  «  nomina  »  143,  144,  145  :  disemcradiiK  two  riveted 
shafts  »,  16  :  da  bantuathaig  «  two  witches  »,  116  :  ro-hor-biaa 
«  vobis  erit  »  40,  atbcrthei  «  dicitis  »  40  :  dadecb[ad]us  «  vëni  » 
47  :  gadhuis  (leg.  gâdhais)  «  precatusest  »  40  :  agoillis  «  he  con- 
versed  »  84:  docachnopad  «  she  would  chant  »  93  note:  din- 
gcbat-saK  Iwillward  off  »  140  :  rotinalid  (leg.  rotinôlait)  «  they 
were  collected  »  96  :  roshchait  (leg.  roskgait)  «  they  were 
beaten  »  138;  and  the  forms  with  ^roûïQiicf,  f-acai  iG,f-acu- 
tar  36,  f-aincc  20,  f-uc  23.  The  use  of  the  expression  Insi 
Gall  for  the  Hébrides,  51,  also  points  to  the  period  when  the 
population  of  those  islands  had  become  more  Scandinavian 
than  Celtic. 

On  the  whole,  however,  thelanguageofour  story  is  of  con- 
sidérable antiquity,  and  this  will  appear  more  clearly  if  we  re- 
move,  in  our  minds,  the  corruptions  caused  by  the  scribe's 
System  of  speUing.  He  writes,  for  instance  : 

a  ïor  i:  a  ji,  an  Fomore  (pi.  nom.)  85  :  for  0  :  al  56,  73, 
aidât  43 . 

ai  for  a:  aig  i,  regaim  60,  tuathai  i,  cathrachai  2,  fcsai  2, 
marai  16,  teorai  33,  122,  banai  109. 

ai  for  u  :  gabais  29  :  trenfiorai  36. 

ao  for  a  :  Daogdae  81 .  for  ô  :  aoclaigi  74. 

au  ïor  a  :  laut  ij,  166,  cauth^j\.,  138,  147,  ault'^T,,  intaun  131, 
Domnaund  138,  daum  139,  iiircbaud  133,  dorautus  29,  cenau  65, 
maug  85,  mucau  89,  no  imbcrthau  89,  aunachta  141,  aunastar 
149,  torcradaur  147,  attconnaurc  147,  ^az^Z'  147,  daul  (for  <^a//) 
26,  Eaîaulhan  138. 

^M  for  J:  /flz^;^  23,  91,  anaidai  36,  tocbhauiî  33,  aîaut  6^, 
Jaur  90,  ogslaun  99,  -/fl-zv/zz  133,  prautb  140.  namàu  147. 

aw  for  «î  :  Jaw/  40.  for  c  :  maura  148,  maur-ainfinc  148. 

^/;  for  w/;:  ro-mebhaid  138. 

c  for  o'  :  fundeoic  133. 


54  Whilley  Stokes. 

ce  for  gh  :  Lucc  8,  72,  83,  haoccul  149. 

r/7  for  gh:  fochlaim  3,  techhg  ^6,  tichernaib  146,  iâf/f[/;]ïV/- 
^0/^  131,  fochnojii  38,  fochail  149:  in  auslaut  :  m/;  147, 
sluoac[h]  133,  ftcttech  162,  L;/c/;  55,  96,  /fazV/;  64,  PnV/;  125. 

<:/;  for  //?:  atcicher  21,  oentaich  84. 

f/;r  for  0-/;  :  //c/;^  lé,  39. 

cl  or  J^  for  t\  tallaid  30,  a'/oJ  43,  cuid  26,  adraddis  r6i. 

tie  or  di  for  Jo  :  rfc  32,  124,  dcbert  8,  19,  derocair  133, 
derochratar  12,  131,  dechum  16,  42,  ^em^  29,  demenair  32, 
decomlai  42,  derurmisam  42,  éct-hirt  45,  degnither  89,  di-bcrt 
24,  Jm  95,  di-loutar  147,  dideoclmid  147,  J^'^'-^r/  163. 

^  (i.  e.  ^/;)  added  :  foghai-d  131,  beuthau-d  140,  airne-d8'). 

dh  omitted  :  Miach,  Mîoach,  Nuaaitt  70,  J/m  49. 

£?/?  for  o-/;  :  rofograidhsetor  162,  coblide  17,  cesnaidter  52, 
Temruid  56,  corrguinidh  63,  «zWc  84,  lechtloide  131,  modha- 
gaib  147,  ratbbiiidei'). 

dh  for  //?  :  a^/;  85,  fl^/;ar  133,  jaîV/  89,  imdecht  93. 

^72  for  «m:  fliw  16,  91,  147,  cmJn  16,  cradnai  iij,Jerodn  9, 
Sengaidn  i  r,  Manaidn  13,  iz^»a  30,  /«/Jn  34,  Jz/Jn  94,  «Jn  99, 
bomviadti  148. 

e  for  rt/;  roo-rZ?  26  :  for  z  :  j-^/z  24,  26,  ni^  ^^^  g^/;ï  133,  a/;{/^j 
21,  maineib  45  :  forr/;  ncm  133  :  for  /:  ^é^ 22  :  ior  0  :  decinn  16. 

-^î  for  -5:  /f/Tî  16,  azV/«  27,  M/<^i  68. 

-^f  or -<'/V  for  c:  j'^/  19,  56,  dci  9,  5«V  21. 

m  for  e:  îairneuch  131,  loindreuch  131,  duceur  i'^^,doneceud 
iy^,feurr  149. 

^o«  for  e:  Indeouch  138. 

^  (i.  e.  _f^/:?)  inserted  or  added  :  dccelai-g-ter  79,  cumdi-gh  14. 

0^  (i.  e.  o'/;)  for  dh\  môrfleg  53,  hivigac  131,  draigechta  133, 
modhagaib  i^j,fodeog  125. 

^^0-  for  7zxr  :  Joggaib  9,  tS^w  11,  wfl^'^^  16,  eggnanih  36,  iniscigg 
53,  cwma^^or  yc)^  ^f«;;w^a  98,  /oog/b;-/  89,  ^a/Wm  pi.  Ja/W„/ 
127,  diggiihail  105. 

z  or  m  for  a:  inn  26,  f  «  his  »,  lia  35,  57,  62,  f  «  their  » 
36,  m  63. 

f  for  ui  :  did  29,  didsiu  18. 

fe  for  z  :  aidirie  24,  bruindie  26,  cornarie  94,  imncsie  ^4,  fric 
114,  115,  7za/e  129,  //wm  36. 


The  second  Battle  of  Moytura.  5  5 

ie  for  î:  dcgbnic  2j,  Ineadb  37,  sic  42. 

io  îor  e  or  i  :  miliodh  132,  iond  113,  ion  t-oirech  40,  mirionn 
26.  for  f  .•  rwo^  53. 

m  for  r  or  /:  cridiu  148,  cJaidiuh  5,  sruitbiuin  29. 

M  or  //i  for  // :  fortilde  i,  innddd  34,  (T/'/Jf  ^^,  Jïdbcclda  69, 
imrold  97,  â^/7i  126:  ^A/  127,  /r^'-o/J  128,  capoild  93,  Ga/A/  50. 

mb  îor  hard  w:  rtr;»/;  131,  prcsimh  131,  imbnàrie  131. 

m/;  for  Z»/;:  daidiomb  161,  cwndigb  14. 

w^  for  WM  :  andôniad  33  =  fl/z  nôiiiad. 

0  hr  a:  110  113,  /fl^j/zo  126,  or////  53,  friscort  57,  r^/:om  63, 
/ï/o/^  84,  ^c//c)  85,  conocarthai  77,  gcntor  99  :  for  /r  ;  /ïto//  43  :  for 
é^  ;  j/^/;('  4 1 . 

ô  for  7//  :  50/  133. 

oa  for  rt:  /oo'/r  11,  foairi  39,  /'/o^  40,  bioas  29,  //o/z  33, 
/:«oa//  37,  ioarmn  43,  ^/o/z//;  91,  grioan  92,  j/mo/ïc  133, 
Mioacb  34,  35. 

d/z  or  oe  for  ô  :  môar  36,  moair  166,  edhoen  39. 

0/  for  a  or  a/  :  regotm  59,  dorssoid  58,  corpoib  80. 

ow  for  a  :  ////i^o//  63,  lanombnou,  84. 

OM  for  0:  oiipair  32,  foula,  jour  135,  co/zr/j  131,  loutar 
162,  diloutar  147:  in  auslaut:  o^oz^  69,  5o/<  79,  ^flww  86, 
ardou  113. 

CM  for  u  :  foulacbtae  133.  for  ///  :  soal  133. 

/)  or  ph  for  />/;:  in  anlaut  :  Pirs  13,  pm  18,  20,  pudccb  39, 
^/7^/;  44,  ^/W/V  133,  peîbai  29,  /^ra?  35,  /j^c  26,  /)fT///  80,  ^rc- 
j/m/'  1^1,  Prich  125,  prisc-bemniuch  131:  in  inlaut:  gapuis  36, 
gapbais  27,  gapail  41,  adpbai  22,  Cridinphél  26,  gapbonn  124, 
depretb  21  :  in  auslaut:  //t'//)/;  lé,  Jo/^  loi,  ^ôi^  149,  ^/^  164, 
^m////^  132,  7/W^zj^  9,  inbcraipl)  165. 

p  ior  b\  co pràutb  140,  0/  Prw  149  :  for/;  j^m  151. 

^  for  c  :  quia  80,  conacqu  16,  quibindes  18,  oidqui  73. 

/  or  //;  for  i/;  :  bliatan  97,  fufcbad  46,  slaithe  34,  athnocul 
35,  druitb  63,   133,  cosdotha  124,  faithius  50. 

-w  for -a  or  «:  conacqu  16,  maru  26,  ar/^  42,  5f^'///  43, 
<//<:/;«  42,  /277///  80  :  for  fl/  :  j//Z5«r  71 . 

M<2  for  fl  :  luat  49,  roflatbua  120,  /^/zr  17  :  for  cff  :  Dagdhua  26. 

ua  îor  fo  :  «^r  /z/z  tir  24. 

mZ;  for  /?/;  :   bodbuha   5,    nîr'uho  93,   roubatar    129,  fordu- 


j6  Whitley  Sîokes. 

rauhotar  90,  arauharach  31,  arnauharach  39,  fôuhith  ^j,^^airuh 
55,  Auhcan  60,  douhcradh  85,  nonuhar  105,  dcoghuhairi  iio, 
j/«/;jr  116,  lamaiuh  131,  doidhiuh  131,  tocauhar  i^^.  In  dôiniu 
and  suidiu  147,  the  /;  is  accidentally  oraitted. 

m/?  for/;  »/;t3;'  18. 

-Mi  for  -a  :  ûf^wî  16,  bargenui  39. 

-wf  for  -/  :  mathnii  36. 

7<o  for  (7:  uopair  2<^,  uothras  33,  muoir  ^2,  duoib  129,  Lwof/; 
136:  in  auslaut  :  rempuo  40,  /b/«o  132. 

7/0  for  7/:  Z-Moo-  102,  112,  114. 

MO  for  «fl  :  uothad  147. 


CATH  MAIGE  TURfDH  an  scél  so  sis, 

£?C«J'   GENEMAIN    BRES    Ucic   ELi7//?AIN   7    A   RIGHE. 

[Harl.  5280,  fo.  63  a]. 

1.  [B]awr  Tuathai  De  Danonn  i  n-indsib  tuasartachaib  an 
domw/n  aig  foglaim  fesa  7  fithnasflc/;/a  7  druide^/;/ai  7  amai- 
àcchtdi  ^  7  amainsd'(:/;/a-,  combtar  fortilde  îor  suthib  cerà  ngen- 
ntlir/;te. 

2.  Ceitri  cat[h]rachai  ir-rabawr  og  fochlaim  fhesai  7  eolflu 
7  diabuldan«J;^ai  .i.  Falias  7  Goirias,  Murias  7  Findias. 

3.  A  Falias  incad  an  Lia  Fail  bui  a  Temrfl/^.  NogescJ  fo 
cech  rig  nogeb^rJ  Erinn. 

4.  A  Gorias  tuc^if  an  tsleg  boi  ac  Lug.  Ni  gebtea  cath  fria 
no  frisinti  an  bidh  il-laimh. 

5.  A  Findias  mcad  claidiub  Nuadot.  Ni  uAùAh.  ner/;  dei  o 
dobirthe  asa  idnt/W;  bodhuha,  7  ni  gebtai  fris. 


1.  amaidichtai  infra,  §  119. 

2.  Cf.  LL.  9'^  2. 


The  second  Battle  of  Moytura.  57 

The  rarer  words  and  forms  are  collected  in  the  first  Index, 
the  names  of  persons  in  the  second. 

So  much  from  the  hnguistic  point  of  view.  The  value  of 
our  story  (corrupt  and  incomplète  as  it  is)  to  students  of 
mythology  and  folklore  appears  to  me  considérable;  but  can 
only  be  properly  estimated  by  scholars  like  Mr.  Lang,  Prof. 
Rhys,  M.  Gaidoz  and  Mr.  Alfred  Nutt,  who  hâve  made  a 
spécial  study  of  the  beliefs  and  practices  of  savage  races. 

W.  S. 

August,  1890. 


THIS  TALE  BELOW  (iS  THE  SECOND)  BATTLE  OF  MOYTURA, 

AND  THE  BIRTH  OF  ERES  SON  OF  ELATHAN,  AND  HIS  REIGN. 


1.  The  Tuatha  Dé  Danonn  were  in  the  northern  isles  of 
the  world,  learning  lore  and  magie  and  druidism  and  wizardry 
and  cunning,  until  they  surpassed  the  sages  of  the  arts  of 
heathendom. 

2.  There  were  four  cities  in  which  they  were  learning  lore 
and  science  and  diabolic  arts,  to  wit  Falias  and  Gorias,  Mu- 
rias  and  Findias. 

3.  Outof  Falias  was  brought  the  Stone  of  Fdl,  which  was 
in  Tara.  It  used  to  roar  under  every  king  that  would  take 
(the  realm  of)  Ireland. 

4.  Out  of  Gorias  was  brought  the  Spear  that  Lugh  had. 
No  battle  was  ever  won  against  it  or  him  who  held  it  in  his 
hand. 

5 .  Out  of  Findias  was  brought  the  Sword  of  Nuada.  When 
it  was  drawn  from  its  deadly  sheath,  no  one  ever  escaped  from 
it,  and  it  was  irrésistible. 


58  Whiîley  Stokes. 

6.  A  Murias  tucad  coiri  an  Dagdai.  Ni  teg^Jh  dam  dim- 
dach  uadh. 

7.  Cetri  druid  isna  cetri  cathmf/;rt//'-sin.  Mor-fesiE  bai  aFa- 
lias.  Esras  boi  hi  nGorias.  Uiscias  boi  a  Findias.  Semias  bai  a 
Murias.  IT  iad  sin  na  cetri  filid  ocar'  foglaindsit  Tuata  De 
lios  7  eolas. 

8.  Gnisit  iarwm  Tuatha  De  caratw;/  fri  Fomorib,  7  dehert 
Balar  ua  Néit  a  ing/;z  .i.  Ethne,  de  Cen  mac  Dien  œcbt^.  Go- 
nad  i-side  rue  an  gein  mbuadha  .i.  Lucc. 

9.  Tangatar  TuadDei  morloinges  mor  d'indsaig/V/  Erionn 
dia  gahail  arecin  ïor  Ferait  Bolc.  Roloisc[s]et  a  mbaraca  focetoir 
iar  torrâ;t7;/ain  crice  Corcu-Belgatan  .i.  Co/zm^/cne  mara  andiu, 
eatsen,  couapedh.  a  n-aire  ïor  teiched  cucu,  gur  rolion  an  dei  7 
an  céu  I3.naic  denaib  loggaib  an  ferodn  7  an  aer  robo  com- 
(ocus  doib.  Cov'id  assin  rogab^J  a  tir/;/ain  a  nelaip  ciach. 

10.  Fectha  cath  Muighe  Tuiré'^^  etorra  7  Fir  Bolc,  7  maite 
(or  Ferait  Bolc,  7  marhthar  cet  mile  diib  am  Eochaig  mac  n-Eirc 
immon  righ. 

11.  ISen  cath  sin  dno  robenad  a  lamh  de  Nuada[i]d  .i. 
Sregg  mac  Sengaidn  ropht'n  dei  hi,  go  tarad  Dien-cccbt  an 
liaigh  laim  airgid  foair  co  luth  cecai  lama,  7  Cr<?^hne  in  cerd 
ag  cungnam  fris, 

12.  Cid  Tuath  Dei  Dononn  dno  derocratar  gomar  isin  cath 
im  Edleo  mac  n Allai  7  am  Er(n)m//5;,  am  Fhiàchraig  7  im 
Turild  Bicreo  '. 

13.  Doneocb  inimorro  ier\a  de  Feraib  Bolc  asin  cath  lot^r 
ar  leched  de  saig/W  na  Fomor^,  gor'  gabsad  a  n-Arainn  7  and 
île  7  a  Manaidn  7  a  Rachraind. 


1 .  See  infra,  ^55. 

2.  near  Cong  in  the  co.  Mavo:  see  the  Four  Masters,  AM.  3503.  Taies 
about  the  two  battles  et'  Moytura  are  mentioned  in  Harl.  432,  fo.  3I'  2 
(=  Laws,  I  46). 

3.  This  should  perhaps  be  im  Tura  mac  Turild  7  im  Bicreo.  See  Kea- 
ting,  p.  141. 


The  second  Battle  of  Moytura.  59 

6.  Out  of  Murias  was  brought  the  Dagdae's  Caldron.  No 
Company  ever  went  from  it  unthankful. 

7.  Fourwizards  (there  were)  in  thosefour  cities.  Môr-fesae 
was  in  Falias  :  Esras  was  in  Gorias  :  Uscias  was  in  Findias  : 
Semias  was  in  Murias.  Those  are  the  four  poets  of  whom  the 
Tuatha  Dé  learnt  lore  and  science  ^ 

8.  Now  the  Tuatha  Dé  made  an  alhance  with  the  Fomo-- 
rians,  and  Balor,  grandson  of  Net,  gave  hisdaughter  Ethne  to  ■ 
Cian  son  of  Dian-cecht,  and  she  brought  forth  the  gifted  child, 
even  Lugh. 

9.  The  Tuath  Dé  came  with  a  great  fleet  unto  Ireland  to 
tals;e  it  perforce  from  the  Fir  Bolg.  They  burnt  their  barques 
at  once  on  reaching  the  district  of  Corcu-Belgatan  (that  is, 
Connemara  today),  so  that  they  should  not  think  of  retreating 
to  them  ;  and  the  smoke  and  the  mist  that  came  from  the 
vessels  filled  the  neighbouring  land  and  air.  Therefore  it  was 
conceived  that  they  had  arrived  in  clouds  of  mist^ 

10.  The  [first]  battle  of  Moytura  was  fought  between  them 
and  the  Fir  Bolg  ;  and  the  Fir  Bolg  were  routed,  and  a  hund- 
red  thousand  of  them  were  slain,  including  their  king  Eochaid 
son  of  Ere. 

11.  In  that  battle,  moreover,  Nuada's  hand  was  stricken  off 
—  it  was  Sreng  son  of  Sengann  that  struck  it  otf  him  — ,  so 
Dian-cecht  the  leech  put  on  him  a  hand  of  silver  with  the 
motion  of  every  hand-;  and  Credne  the  brazier  was  helping 
the  leech. 

12.  Now  the  Tuath  Dé  Danonn  lost  many  men?  in  the 
battle,  including  Edleo  son  of  Alla,  and  Ernmas,  andFiachra 
and  Turill  Bicreo. 

13.  But  such  of  the  Fir  Bolg  as  escaped  from  the  battle 
went  in  flight  unto  the  Fomorians,  and  settled  in  Arran  and 
in  Islay  and  in  Mann  and  in  Rathlin^. 


1.  As  to  this  paragraph  and  %  1-7  see  Keating's  History,  tr.  by  O'Ma- 
hony,  pp.  136-139. 

2.  See  'ntra,  §  33. 

3 .  Literally  «  fell  greatly  ». 

4.  So  Keating,  c.  ix,  tr.  O'Mahony,  p.  133. 


6o  Whitley  Stokes. 


14.  Bai  imcosn?/m  ûalhx  fher  n-Erenn  it/r  Tua[i]d  De  7  a 
mnd,  ar  nirb'  inrigha^  Nuadoo  iar  mbeim  a  laime  de.  Adpcr- 
tutar  ba  c^^mdigh  doip  rige  do  Près  mac  ElatJnn,  die  ngorm^c 
fesin,  7  co  sn[a]idh[m]f('rf  caratrmi  Fomurt'  fria  an  rige"  de  ta- 
hain  dosin,  ar  ba  [fo.  6^  ^]  ri  Fomore  a  atha/r,  edon  Elotha 
mac  Delbaeth. 


15.  IS  am}.aid  so  ïirum  anicht  com^en  Bresi. 

16.  Bai  didiu  ben  diib  lau  n-adn  oc  deicsin  an  marai  7  an 
tiri  do  tichc  Maoth  Sceni  .i.  Eri  ingen  Delbfl/7/;,  go  n-acui  an 
muir  fo  lanfeth  amail  ha  clar  CMmredli.  A  mbui  and  iarsin  con- 
facai  [ni.]  Dz^5n-arfas  ess  n-argait  isin  fairce.  Ba  mar  lee  a  méd 
acht  na  ianhragQsia?-  a  delp  dii,  7  dobn't  srut[h]  natuinde  riam 
decz^m  tirei.  Conacqu  iarw;;/  pa  duine  [ind]  ba  ferr  delph. 
Mogs;  orbude  foir  go  a  dib  guailh'/'.  Brat  go  srethaib  di  or- 
sndth  imbe.  A  lene  gond  indledhaib  de  orsnrt/h.  Delc  n-ôir 
ara  bruinde  go  ïorsannadh  de  liic  loghmair  adn.  Dia  gelgas 
airgide  7  di  semcradn  snasai  indib  de  credumas.  Coicroith  oir 
uara  muin.  Clodib  orduirn  go  fethaidib  airget  7  go  cichib  oir. 


17.  ISprrt  an  fer  frie  :   «    In   linn  bio  assa^   uar  coblige^  I 
laut  ?  »  " 

c  Nirud-dalwj-  em  »,  ol  in  phen. 

«  Tic  frisna  ddulM  »,  ol  esiwm. 

18.  Conscrnad  doib  iar///;/.  Ciich  an  pen  iar/////  antan  as- 
nérsc^  an  u/zer. 

«  Cid  cii  ?  »  ol  esi//m. 

«  Tatham  dede  rocoiner  »,  ol  in  bean:  «  scaradh  f/iutsa 
q/vibindes  a  CMmairnecmrtr.  Maccxma  Tùath  ^  nDea  Domno;/;/ 
[is]  et  iar  mo  caenghuide  7  mo  et  didsiu  amail  atomcotasiu.  » 

1 .  MS.  coblide  -  m 

2.  MS.  tûatha  1 


The  second  Baille  of  Moytura.  61 

14.  A  contention  as  to  the  sovranty  of  the  men  of  Ireland 
arose  between  the  Tuath  Dé  and  tlieir  women  ;  becausc 
Nuada,  after  his  hand  had  been  stricken  off,  was  disqualified 
to  be  king.  They  said  that  it  would  be  fitter  for  them  (to 
bestow)  the  kingdom  on  Bres  son  of  Elatha,  on  their  own 
adopted  son  ;  and  that  giving  the  kingdom  to  him  would 
bind  the  aUiance  of  the  Fomorians  to  them.  For  his  father, 
even  Elatha  son  of  Delbaeth,  was  king  of  the  Fomorians. 

15.  Now  the  conception  of  Bres  came  to  pass  in  this  wise  : 

16.  Eri,  Delbaeth's  daughter,  a  woman  of  the  Tuath  Dé, 
was  one  day  looking  at  the  sea  and  the  land  from  the  house 
of  Maeth  Sceni,  and  she  beheld  the  sea  in  perfect  calm  as  if  it 
were  a  level  board.  And  as  she  was  there  she  saw  somewhat. 
A  vessel  of  silver  was  revealed  to  her  on  the  sea.  Its  size  she 
deemed  great,  save  that  its  form  did  not  appear  to  her.  And 
the  stream  of  the  wave  bore  it  on  to  land.  Then  she  saw  that  in 
it  was  a  man  of  fairest  form.  Golden-yellow  hair  was  on  him 
as  far  as  his  two  shoulders.  A  mantle  with  bands  of  golden 
thread  was  around  him.  His  shirt,  had  trimmings  of  golden 
thread.  On  his  breast  was  a  brooch  of  gold,  with  the  sheen 
of  a  precious  stone  therein.  Two  w^hite  silvern  spears,  and  in 
them  two  smooth  riveted  shafts  of  bronze.  Five  circlets  of 
gold  on  his  neck.  A  golden-hilted  sword  with  inlayings  (?)  of 
silver  and  studs  of  gold. 

17.  The  man  said  to  her  :  «  Is  this  the  time  that  our  lying 
with  thee  will  be  easy  ?  » 

«  I  hâve  not  made  a  tryst  with  thee,  verily  »,  said  the 
woman. 

«  Come  against  the  trystings  (?)  »,  saith  he. 

18.  Then  they  stretched  themselves  down  together.  Now 
the  woman  wept  when  the  man  would  rise. 

«  Why  weepest  thou  ?  »  saith  he. 

«  I  hâve  two  things  for  which  I  should  Liment  »,  saith  the 
woman.  «  Severing  from  thee  however  (?)  we  hâve  met.  The 
fairyouths  of  the  TuathaDea  Danonn  they  hâve  been  entrea- 
ting  me  (in  vain),  and  my  désire  is  for  thee  as  thou  hast  pos- 
sessed  me  ». 


62  W  hitley  Stokes. 

19.  «  Didigeswr  do  broc  din  dcde  si  »,  ol  sei.  Tiscaid  a  6r- 
naisc  ^  n-6ir  dia  meor  medhô'm  7  debrrt  ina  laim,  7  asprrt  ria 
na  tesed  uaide  i  crcc  ind  i  n-âisccd,  achi  de  neJ;  diam^i/ 
coimsie  -  die  meor  sin. 

20.  «  IS  deitheden  eli  domsce  »,  ol  in  pen,  «  nat  fetar  cia 
dom-fainec  ». 

21.  «  Ni  bo  hainfes  det  andisin  »,  ol  seie.  «  Dit-ana/r  Elo- 
tha^  mac  Delpac//;  ri  Fomore.  Bérz  mac  diar  comruc,  7  ni 
tartflr  ainm  do  acht  Eocha  V>rcs,  edon  Eocha  Cïuûiach,  ar  cech 
crnihach  atcither  3  a  n-'Erinn,  etir  mag  7  dun  7  cuirm  7  coin- 
deil  7  ben  7  fer  7  ech,  is  risin  m^vr  sin  dobiter^,  con-ep[er]thflr 
as  bres  dô  annsin  », 


22.  IS  iarsin  luidh  an  fer  doridisi  ina  fritheng,  7  doluid  an 
phen  dia  hadphai,  7  depreth  de  an  com^en  airdt^rc. 

23.  Ben  in  maciavum-j  debreth  dô  an  ainm  atbfrt  Elo/ha 
.i.  Eocha  Frcs.  INtan  ba  laun  a  sccbtmad  athseoltai  ina  mnaa 
bui  forp^Tt  cxictiges  ïor  in  mac,  7  rofuc  an  arthrach  sin  go 
cend  a  secht  mhliadan  go  roucbt  {orpan  .xiiii.  bliada». 

24.  IS  den  cosnam  sin  boi  et/V  Tuaith  Deu  dohrcth  ^aiîh 
Ereuji  don  mac  sin,  7  dob^rt  .uii.  n-aidirie  di  trmferuib  Ercnn 
À.  a  matri,  fn  hasic  na  ûathce  uad  ma  fofertis  a  mifholt:^ 
fesin,  DibtTt  a  màthan  tir  do  iarsin,  7  dongnit  dun  les  uar  an 
tir  .i.  Dun  mBre^c,  7  ba  hé  an  Dagdhœ  dogene  an  dun  sen. 


25.  O  rogeb  \2xum  Bres  righe  ronaisceata^-  Vomoraig  À.  In- 
dech  mac  Dei  Domnann  7  EXatJm  mac  Delb^//;  7  Tethra,  tri 
rig  Vovïiorach,  a  cios  for  Exinn,  co  na  boi  dei  do  ck^he  a  n- 


1 .  MS.  orsnasc 

2.  cuimse,  Wb.  14^  5  :  22-'»  i. 

3 .  MS.  atcicher 


The  second  Battle  of  Moytura.  65 

19.  «  Thy  anxiety  shall  be  taken  away  from  thèse  two 
things  »,  saith  he.  He  draws  his  golden  ring  from  his  middle- 
finger,  and  put  it  into  her  hand,  and  told  her  that  she  should 
not  part  with  it,  by  sale  or  by  gift,  save  to  one  whose  finger 
it  should  fit. 

20.  «  I  hâve  another  sorrow  »,  saith  the  woman.  «  I  know 
notwho  hath  corne  to  me  ». 

21.  «  Thou  shah  not  be  ignorant  of  that  »,  saith  he. 
«  Elotha  son  of  Delbaeth,  king  of  the  Fomorians,  hath  come 
to  thee.  And  of  our  meeting  thou  shah  bear  a  boy,  and  no 
name  shall  be  given  him  save  Eoct^aid  Bres,  that  is  Eochaid  the 
beautiful  ;  for  every  beautiful  thing  that  is  seen  in  Ireland, 
whether  plain  or  fortress  or  aie  or  torch  or  woman  or  man 
or  steed,  will  be  compared(?)  to  that  boy,  so  that  men  will 
say  of  it  then  «  it  is  a  Bres  ». 

22.  After  that  the  man  went  (back)  again  by  the  way  he 
had  come,  and  the  woman  fared  to  her  house,  and  unto  her 
was  given  the  famous  conception. 

23.  Then  she  brought  forth  the  boy,  and  he  was  named 
as  Elotha  had  said,  even  Eochaid  Bres.  When  a  week  after  the 
woman's  lying-in  was  complète  the  boy  had  a  fortnight's 
growth;  and hemaintained that  increase  tilltheendofhis  (first) 
seven  years,  when  he  reached  a  growth  of  fourteen  years^ 

24.  Because  of  that  contest  which  took  place  among  the 
Tuath  Dé  -  the  sovranty  of  Ireland  was  given  to  that  boy  ; 
and  he  gave  seven  hostages  to  Ireland's  champions,  that  is, 
to  her  chiefs,  for  restoringthe  sovranty  if  his  ownmisdeeds  (?) 
should  so  give  cause.  His  mother  afterwards  bestowed  land 
upon  him,  and  on  the  land  he  had  a  fortress  built,  even  Dûn 
Brese  ;  and  it  was  the  Dagdae  that  built  that  fortress. 

25.  Now  when  Bres  had  assumed  the  kingship,  Fomo- 
rians, even  Indech  son  of  De  Domnann  and  Elatha  son  of  Del- 
baeth, and  Tethra,  three  Fomorian  kings,  bound  their  tribute 
upon  Ireland,  so  that  there  not  a  smoke  from  a  roof  in  Ire- 


1.  Cf.  the  story  of  Gwydion's  boy,  Lied,   Rhys,  H.  L.  307,   from  the 
Mabinogi  of  Mâth  ab  Mathonwy. 

2.  See§  14  supra. 


I 


64  Whitley  Stokes. 

Erinn  iorsna.  beth  dos  doib.  Dobr^fha  dno  na  tré'nfirae  a  fo- 
ghnam  dou  .i.  Oghmas  fou  cualx  connaidh  7  an  Daghdo  'na 
rathbuige  ^  gonfl^h  se  rocladh  Rath  mBrese. 

26.  Ba  toirs'ich.  dnoan  Dagdo  ocund  obair,  7  atcliched  daul 
esba  isin  tech,  Cridenbel  a  ainm,  a  beol^  di  suide  asa  bruindie. 
Ba  pec  la  Crichinphél  a  cuid  fesin  7  bâ  mar  cuid  an  Dagdae. 
As  inn  athen  :  «  A  Dagda;,  dot  mchaib  na  tri  mirionn  bes 
dech  dot  [fo,  64*]  cliuid  tapraither  domsse  !  »  Dobfredh 
iarwm  an  Dagd^  dô  cech  n-oidche.  Maru  immorro  a  mirionn 
an  cainte  .i.  met  degmuce  ba  hed  an  mir.  Ba  trian  immorro 
de  cuid  an  Dagdhua  na  tri  mirenn  sen.  Mesai-de  bla  an 
Dagdh^  dinni  sin. 

27.  Lau  n-ann  didiu  bai  an  Dagdai  isin  clad  conacai  an 
Mac  n-Oc  cuige.  «  Maith  sin,  a  Dzgdai  /  »  or  in  M^c  Ôc. 
«  Amin  »,  ol  in  Dagdae.  «  Cidh  deghnie  drochfethoi  ?  »  ol  se. 
«  Tathum  a  damhnai  »,  ol  esiwm.  «  Cridenbel  Cdinte  gaphazi 
algas  dim  gac[h]as  nôn^  ira  na  tri  mirionn  as  dech  dim  cui- 
brind  ». 

28.  «  Tatham  airlei  deit  »,  ol  in  Mac  Oc.  Dobm- laim  ina 
bossan,  7  gadaid  *  tri  scildei  ôir  ass  7  dobtvV  doo. 

29.  «  Tapair-si  »,  ol  se,  «  na  tri  scitle-si  isna  tri  mirinn 
deo^-la^i  do  Cridenbel.  Is  ed  iarum  is  sruitium  bioas  fort  mes, 
7  adsuife  an  t-ôr  ina  broinn  co  n-epili  de,  7  ni  ba  maith  a  cen 
do  Bres  iar«w.  Atbertar  frisin  righ  «  romarbh  an  Daghdo 
Cridenbel  tre  luib  eccineol  derat  dou  » .  Isperce  iarww  an  ri  de 
mavhad.  Isherusa  fris  :  «  Ni  fior  Hatlm  deit,  a  ri  oc  fenei,  a 
n-udberQ,  ar  domringarta  3  o  gabais  mo  uopair^  7  asp^red 
frim  :  «  tidnaic  dom,  a  Dagdai,  na  tri  mirinn  ata  dech  dot 
cuibrionn  :  is  olc  mo  treba^  annocht  ».  Docoatsai  dno  desin 


1 .  MS.  rathbuide 

2.  MS.  gadaig 

3 .  From  do-in-gaur,  tingairim.  But  read  perhaps  do-tn-r-imgarta  «  I  was 
emreated  ». 


The  second  Baitle  of  Moytura.  65 

land  thcit  was  not  undertribute  tothem.  The  champions  were 
also  reduced  to  his  service,  to  wit,  Ogma  had  to  carry  ■  a 
bundle  of  firewood,  and  the  Dagdae  (was)  a  rath-builder, 
wherefore  he,  the  Dagdae,  trenched  Rath  Brese. 

26.  So  the  Dagdae  was  weary  at  the  work,  and  he  used  to 
meet(?)  in  the  house  an  idle  bUnd  man  named  Cridenbél, 
whose  mouth  was  out  of  his  breast.  Cridenbél  thought  his 
own  ration  small  and  the  Dagdae's  large.  Whereupon  he  said: 
«  O Dagdae!  ofthy  honour  let  the  three  best  bits  of  thy  ration 
be  given  to  me  !  »  So  the  Dagdae  used  to  give  (them)  to  him 
every  night.  Large,  however,  were  the  lampooner's  bits,  the 
size  of  a  good  pig,  this  was  the  bit.  But  those  three  bits 
were  the  third  of  the  Dagdae's  ration.  The  Dagdae's  health  (?) 
was  the  worse  of  that. 

27.  Oneday,  then,  as  the  Dagdae  was  in  the  trench,  he  saw 
the  Mac  Ôc-  coming  to  him.  «  That  is  good,  O  Dagdae  », 
says  the  Mac  Oc.  «  Even  so  »,  says  the  Dagdae.  «  What 
makes  thee  look  so  ill  ?  »  says  the  Mac  Oc.  «  I  hâve  cause 
for  it  »,  says  the  Dagdae.  «  Every  evening  Cridenbél  the  lam- 
pooner  demands  the  three  best  bits  of  my  portion  ». 

28.  «  I  hâve  a  counsel  for  thee  »,  says  the  Mac  Oc.  He 
puts  his  hand  into  his  pouch,  and  takes  thereout  three  crowns 
of  gold,  and  gives  them  to  him. 

29.  «  Put  »,  says  the  Mac  Oc,  «  thèse  three  crowns  into 
the  three  bits  (which  thou  givest)  at  close  of  day  to  Cridenbél. 
Thèse  bits  will  then  be  the  goodliest  on  thy  dish  ;  and  the  gold 
will  turn  in  his  belly  so  that  he  will  die  thereof,  and  the  judg- 
ment  of  Bres  thereon  will  be  wrong.  Men  will  say  to  the 
king  :  «  The  Dagdae  has  killed  Cridenbél  by  means  of  a 
deadly  herb  which  he  gave  him  ».  Then  the  king  will  order 
thee  to  be  slain.  But  thou  shalt  say  to  him  :  «  What  thou  ut- 
terest,  O  king  of  the  warriors  of  the  Féne,  is  not  a  prince's 
truth.  For  I  was  watched  [by  Cridenbél]  when  I  was  at  my 
work,  and  he  used  to  say  to  me  «  Give  me,  O  Dagdae,  the 
three  best  bits   of  thy   portion.    Bad  is  my  housekeeping  to- 

1 .  Literally  a  was  under  » 

2.  See  as  to  him  LU.  129^  and  Rhys,  Hibhert  Lechircs,  pp.  144-15 1,  169. 

Revue   Celtique,  XII.  5 


66  Whitley  Sîokes. 

minam-cobradis  na  teorai  scillice  [fjûar  andiu.  D?/^-radas  form 
cuid  :  doraut«i  iarmii  do  Criàenhél,  ar  is  edh  is  dech  bhui  ar- 
mohelaib,  and  ôr.  As  dx  ïa.rum  ind  or  a  Cridenb^'/  co  «-er- 
bailt  de. 

«  IS  mé!»ann  »,  ar  an  ri.  «  TiscaithtT  a  tarr  fon  cainte  dus 
in  fw/restflfr  ind  or  ann.  Min  (uircsrar  con  bebhausa.  Di  f«/res- 
lar  immorro  ha  pethai  did.  » 

30.  larsin  tallaid  a  tarr  fon  cainte,  go  fwfresta  ^  na  teorai 
scilte  oir  adna  bru,  7  anacbtx  an  Dag^ae-. 

31.  Tolluid  an  Dagdae'ms.  obair  ian^w  arauharach,  7  tanzV 
an  Mdfc  Og  cucai,  7  atbtrt  side  :  «  As  gargo  rois  th'  obazV5^  7 
ni  cunghis  fochrec  go  tucaith^r  det  cethri  'Erenn,  7  togai  diib 
dairt  mongduib  ndiiib  nde/ztaaice;m  leo  ». 

32.  IS  iarsin  dogeniu  an  DdLgdae  a  oup^/r  go  forcend,  7  as- 
b^rt  fris  Br«,  cid  nogeba^i  il-log  a  sasthiair.  Frisg^rt  an  Dag- 
dac  :  «  Atgnasa  fort  cethre  'Erenn  »,  al  se,  «  de  teglomath  a 
n-oenmaighin  ».  Dongnith  an  ri  anndisin  ama//  aspt^rt,  7  togai 
diib  an  dairt  asp^rt  an  Ma-c  Ôc  fris.  Ba  ht'ccomhnart  la  Eres 
annisin  :  demenair  side  ha  ni  pudh  moo  dogegadh. 


33.  Boi  àno  Nuadc^  oga  uothras  7  dobrdh  laim  n-argazV 
foair  lioa  Dien-cecht  go  luth  cecha  lamha  indte.  Nir'uomaith 
dno  liaa  mac-s\um  sen  .i.  le  Miach.  Airemcht  sim  don  laim  7 
atbi'rt  «  nuit  fh  hait  di,  7  feith  fri  feth,  »  7  icuis  fri  teorai  no- 
maidhe.  IN  cetna  nàmad  imm//.scuirid  comair  a  tœib  7  rotoni- 
sestar.  An-dômad  tanisde  immascuirid  aro  brundib.  An  très 


1 .  Leg.  fuifechta 

2.  The  story  told  in  '^J}  26-30  is  referred  to  in  LL.  ii^\  Unes  12,  13. 
5 .   MS.  chobfliV 


The  second  Battle  o{  Moytura.  67 

night  ».  So  I  shoulJ  hâve  perished  thereby  had  not  the  three 
shillings  which  I  found  today  helped  me.  I  put  them  on  niy 
ration.  I  then  gave  it  to  Cridenbél,  for  the  gold  is  the  best 
thing  that  was  before  me.  Hence,  then,  the  gold  is  inside  Cri- 
denbél, and  he  died  of  it  ». 

«  It  is  clear  »,  says  the  king.  «  Let  the  lampooner's 
belly  be  eut  open  to  know  if  the  gold  be  found  therein.  If  it 
be  not  found,  thou  shalt  die.  If,  however,  it  be  found,  thou 
shalt  hâve  hfe  ». 

30.  After  that  they  eut  otî  the  lampooner's  belly,  and  the 
three  crovi/ns  of  gold  were  found  in  his  stomach,  and  (so) 
the  Dagdae  was  saved. 

31.  Then  the  Dagdae  went  to  his  work  on  the  following 
morning,  and  to  him  came  the  Mac  Oc  and  said  :  «  Thou 
wilt  soon  finish  thy  work,  and  thou  shalt  not  seek  reward  till 
the  cattle  of  Ireland  are  brought  to  thee,  and  of  them  choose 
a  heifer  black-maned,  black...  » 

32.  Thereafter  the  Dagdae  brought  his  work  to  an  end,  and 
Bres  asked  him  what  he  would  take  in  guerdon  of  his  labour. 
The  Dagdae  answered  :  «  I  charge  (?)  thee  »,  saith  he,  «  to 
gather  the  cattle  of  Ireland  into  one  place  ».  The  king  did 
this  as  the  Dagdae  said,  and  the  Dagdae  chose  of  them  the  heifer 
which  the  Mac  Oc  had  told  him  (to  choose).  That  seemed 
weakness  unto  Bres  :  he  thought  that  the  Dagdae  would  hâve 
chosen  somewhat  more. 

33 .  Now  Nuada  was  in  his  sickness,  and  Dian-cecht  put  on 
him  a  hand  of  silver  with  the  motion  of  every  hand  therein. 
That  seemed  evil  to  his  son  Miach.  He  went  to  the  hand 
(which  had  been  struck  otî  Dian-cecht),  and  he  said  «  joint  to 
joint  of  it  and  sinew  to  sinew,  »  ^  and  he  healed  (Nuada)  in  thrice 
three  days  and  nights-.  The  first  seventy-two  hours  he  put  it 
overagainst  his  side,  and  it  became  covered  with  skin.  The 
second  seventy-two  hours  he  put  it  on  his  breasts.  The  third 


1.  Cf.  the   English  spell  cited  by  Kemble,  Saxons  in  England,  I,  365 
(«  set  joint  to  joint,  and  bone  to  bone,  sinew  to  sinew  «). 

2 .  So  Hermès  restores  the  tendons  which  Typho  had  eut  ont  of  Zeus' 
hands  and  feet,  Apollodorus  1-6-3  cited  by  Rhys,  Hibbert  Lectures,  121,  620. 


68  Whiîley  Stokes. 

nomiiil  dobidccd  gel  sg::ai  di  boc-sibn//4i  dubhoib  o  ro  dubtis 
a  ten. 

34.  Ba  holc  lia  Dien-cecht  an  freap^fJ  sin.  Duleicc  àaid'imh 
a  muWach  a  mcic  go  rotend  a  tuidn  f/i  feoil  a  cinn.  Icais  an 
gillai  tre  inndeld  a  eladon.  Atcomaic  ahhurrach  go  ro  teind 
a  feoil  corrodic  cnaimh.  ICais  an  gilde  den  indel  cétnse.  Bissis 
an  très  bein  co  ranzV  srebonn  a  inchinde.  Icais  dno  an  gilk 
don  indcll  cétnx.  B'isius  dno  an  cethramad  mbein  co  «derba  an 
inchind,  conid  apu  Mioach,  7  atbrrt  Dien-cer/;f  nach  n-idad 
lieig  b^desin  o[n]t[sllaithe  sin. 


35.  [fo.  64 ^']  larsin  rohadhnor/;/  lia  Dien-cecbt  Mioach,  7 
asaid  coic  lube  sescut  ar  tri  cétuih  tresin  athnocul,  fo  lion  a 
altai  7  fethe.  Is  iarsin  scarais  Airmedh  a  prat  7  decechla  na 
lube  sin  iarna  techtai.  Tosarluid  Dien-cect  7  conmesc  side 
na  lube,  cona  fesai  a  frepai  cori  mrt;ns-tecaisceth  an  Splntt  iar- 
tain.  Ociis  atbert  Den-cecht  :  «  Mane  pé  Mioach  mera/rfh  Air- 
meth  ». 

36.  Gapuis  tra  Bres  an  û.aith  feib  donid[n](7c/;/  do.  Bui  fo- 
dhord  môar  imbe  lie  mathrui  la  Thuaith  Dei,  ar  nibtar  beol- 
uide  a  scenai  uatha.  Cid  meinc  notistais  niptar  cormaide  a  n- 
anaulai.  Ni  fhacutar  dno  a  filidh  ina  a  mbardai  no  a  cainte  no 
i  crutire  no  i  CMjlendaig^  no  a  cornairie  no  i  clesomhnaig  no  a 
n-onmide  oga  n-airfide  arucinn  isin  techlwo'.  Ni  co  loiar  dno  a 
comromai  a  segonn.  Ni  facuMr  a  trmfiorai  do  fromadh  fri  eg- 
gnamh  liesin  righ,  acht  oenfer  namma  .i.  Oghmai  mac  Etnœ. 


37.  Ba  heord  frism-boi,  tohain  connaid  don  dun.  Doberidh 
cuoail  cech  lai  a  hindsib  Mod^.  Noberiud  an  muir  da  trien  a 
coile  aire  fôuhith  ba  hen/rt  cen  bieadh.  Ni  taprad  acht  entrian, 


î .    MS.  ic!/5lendaib 

2.    conart  Mod  otat  Insi  Mod.  LL.  lé"  •'  $0. 


The  second  Battlc  oj  Moytura.  69 

seventy-two  hours  he  would  cast  white...  of  black  bulrushes 
when  they  were  blackened  in  fire. 

34.  That  cure  seemed  evil  to  Dian-cecht.  He  flung  a  sword 
on  the  crown  of  his  son's  head  and  eut  the  skin  down  to  the 
flesh.  The  lad  healed  (the  wound)  bymeans  of  his  skill.  Dian- 
cecht  smote  him  again  and  eut  the  flesh  till  he  reached  the 
bone.  The  lad  healed  (this)  by  the  same  means.  He  struck 
him  the  third  blow  and  came  to  the  membrane  of  his  brain. 
The  lad  healed  (this)  also  by  the  same  means.  Then  he 
struck  the  fourth  blow  and  eut  out  the  brain,  so  that  Miach 
died,  and  Dian-cecht  said  that  the  leech  himself  could  not 
heal  him  of  that  blow. 

35.  Thereafter  Miach  was  buried  by  Dian-cecht,  and  herhs 
three  hundred  and  sixty  five,  according  to  the  number  of  his 
joints  and  sinews,  grew  through  the  grave.  Then  Airmed  ^  open- 
ed  her  mantle  and  separated  those  herbs  according  to  their 
properties.  But  Dian-cecht  came  to  her,  and  he  confused  the 
herbs,  so  that  no  one  knows  their  proper  cures  unless  the 
(Holy)  Spirit  should  teach  them  afterwards^.  And  Dian-cecht 
said  «  If  Miach  be  not,  Airmed  shall  remain  ». 

36.  So  Bres  held  thesovranty  as  it  had  been  conferred  upon 
him.  But  the  chiefs  oitheTuath  Dé  murmured  greatly  against 
him,  for  their  knives  were  not  greased  by  him,  and  however 
often  they  visited  him  their  breaths  did  not  smell  of  aie.  Mo- 
reover,  they  saw  not  their  poets  or  their  bards  or  their  lam- 
pooners  or  their  harpers  or  their  pipers  or  their  hornblowers 
or  their  jugglers  or  their  fools  amusing  them  in  the  house- 
hold.  They  did  not  go  to  the  contests  of  their  athlètes. 
They  saw  not  their  champions  proving  their  prowess  5  at  the 
king's,  save  only  one  man,  Ogma  son  of  Etain. 

37.  This  was  the  duty  which  he  had,  to  bring  fuel  to  the 
fortress.  He  used  to  carry  a  bundle  every  day  from  the  Clew 
Bay  islands.  And  because  he  was  weak  from  w^ant  of  food  the 
sea  would  sweep  away  from   him   two  thirds  of  his  bundle. 

I .   Dian-cecht's  daughter. 

2     See  O'Curry,  Atlantis  vu  and  viii  158,  and  Joyce,  C  el  tic  Romances ,  403. 
3.   Or  perhaps    «  tried  by  their  prowess  ».  The  preps.  do  and  Jri  are 
oddly  used  hère. 


70  Whiîley  Siokes. 

7  nofiuradh  an  sluaigh  on  trath  co'role. 

38.  Ni  roan  ira  fochnom  nô  eraic  dona  tuathaih,  7  ni  tap- 
radis  seoit  na  tuaithe  a  foicidli  na  tuaithe  oli. 

39.  Tan/V  an  file  fer/;/  ann  br  oighidhecht  do  tichc  Bres[e], 
edlioen  Corp/r  mac  Etoine,  file  Tuailbe  Dei.  Ran/V  a  tecli 
mbic  c«mang  ndub  ndorchai  sech  ni  raibe  tene  ;iô  indt'I  no 
derghau[d]  ann.  Tucthœ  teorai  bargenui  becai  do,  atéi  turui, 
for  me[i]s  muhic.  Airacbl  iaiiaii  arnauliaracli,  7  nir'bo  pudecli. 
Oc  tccht  tar  an  les  do  as  ind  itbt'rt  : 

Cen  coït  fer  crib  [cernine  ^  ; 
cen  gert^  ferbba^  fora  n-assa  athirni-t; 
cen  adba  5  fir  fo  druba  disorchi  ^  ; 
cen  dil  ddmi  resi  7,  rob  sen  Brisse]  ^ 

«  Ni  fil  amain  tra  Bresi  »,  ol  se.  Ba  fir  on  dno.  Ni  boi  acht 
meth  foairi-sim  ond  uair-sin.  Co/md  si  sin  céirne  hoer  doronct^h 
a  n-Erinn. 

40.  larsin  tra  dollot^r  Tuath  Dea  a  hoentai  do  agalkfm  an 
gairm/c  .i.  Bres  mac  Eladiia  7  co7idioàchtutar  cucx  die  n-arai- 
ghib.  Tobt'rt  doib  tasiuc  na  Hathx,  7  ni  bo  sofoltach  fiiu  disin. 
Gadhuis  im  anuth  fris  co  cend  .uii.  hliadan.  «  Rut-bioa  »,  ol 
ion  t-oirecht  cc;'/nai  a  hoentai,  «  acht  docui  forsan  rathai  cétnu 
coinge  cech  tor^^  tairfenat  fritlaimh,  etzV  treb  7  tir  j  or  j  ar- 
gat,  buar  7  biad,  7  diolnw///e  do  cios  7  eraic  conict  sin  ». 


«  Robor-biaa  »,  ol  Près,  «  ^mail  atberthei  ». 

1 .  .i.  clàr 

2.  .i.  cen  loim  no  cen  geilt 

3.  .i.  bô 

4.  .i.  lôeg 

5.  .i.  cen  tech 

6.  .i.  adaig 

7.  .i.  scelaigi 

8 .  The  words  in  brackets  and  thc  glosses  thcreon  are  taken  from  LU.  8-' 
Forthose  words  and  glosses  Harl.  5280  has  only  yrl.  (i.  e.  et  reliqua). 


The  second  Battle  of  Moytura.  71 

(So)  he  could  only  carry   one  third,    and  (yet)   he  had    to 
supply  the  host  from  day  to  day  ^ 

38.  Neither  service  nor  wergild  from  the  tribes  continued, 
and  the  treasures  of  the  tribe  were  not  dehvered  by  the  act  of 
the  whole  tribe. 

39.  Once  upon  a  time  the  poet  came  a-guesting  to  Bres' 
hcuse,  even  Corpre  son  of  Etain,  poet  of  the  Tuath  Dé.  He 
entered  a  cabin  narrow,  black,  dark,  wherein  there  was  neither 
lire  nor  furniture  nor  bed.  Three  small  cakes,  and  they  dry  2, 
were  brought  to  him  on  a  Httle  dish.  On  the  morrow  he 
arose  and  he  was  not  thankful.  As  he  went  across  the  garth 
he  said  : 

«  Without  food  quickly  on  a  dish  : 
without  a  cow's  milk  whereon  a  calf  grows  : 
without  a  man's  abode  under  the  gloom(?)  of  night  : 
without  paying  a  company  of  story-tellers,  let   that  be 

[Bres'  condition. 

«  So  there  is  no  amainÇÏ)  in  Bres  »,  saith  he.  Now  that 
was  true.  Nought  save  decay  was  on  him  from  that  hour. 
That  is  the  first  satire  that  was  Jiiade  in  Ireland. 

40.  Now  after  that  the  Tuath  Dea  went  together  to  hâve 
speech  with  their  fosterson,  Bres  son  of  Elatha,  and  demanded 
of  him  their  sureties.  He  gave  them  the  restitution  of  the 
realm,  and  he  was  not  well-pleased  (?)  with  them  for  that. 
He  begged  to  be  allowed  to  remain  till  the  end  of  sevenyears. 
«  Thou  shalt  hâve  this  »,  says  the  same  assembly  together, 
«  but  thou  shalt  come  on  the  same  security  ...  every  fruit  ... 
to  thy  hand,  botli  house  and  land  and  gold  and  siiver,  kine  and 
food,  and  freedom  from  rent  and  w^ergild  until  then  » . 

«  Ye  shall  hâve  »,  says  Bres,  «  as  ye  say  ». 


1.  Lit.  «  from  the  (one)  canonical  hour  to  (the)  other  »,  i.  e.  to  the 
same  hour  on  the  foUowing  day. 

2.  i.  e.  without  butter  or  other  condiment. 


72  Whitley  Stokes. 

41.  IS  airi  gesu  doib  an  daul,  co  M/'comlat-sim  tr^'nfiru  an 
tsidho  .i.  na  Fomore,  fri  gapfl/7  na  tuatb  zredn,  acht  go  tairs^û? 
les  doqhlte(?).  Fa  scith  lais  a  ionnarbad  asa  rige. 

42.  Decomlai  ian/m  dechum  a  mâthar  7  imcomairct^r  di 
cia  bo  can  a  cinel.  «  Is  derb  lium  »,  ol  sie,  7  luidh  riam  docum 
na  tilchu  dia  n-acu  an  es  n-aivcit  asin  muoir.  Luid  rcmhi  docwm 
na  trachta,  7  dob^rt  a  mâthair  ind  ôrnasc  dofacbhud  lei  do,  7 
dobcrt-sium  imma  meor  medonuch,  7  ba  fomhais  dou.  Ar 
nach  duine  dotarf/r  si  et/r  crée  7  aisc^i.  Ni  raibe  diib  dia.mad 
imairgide  cusan  laithe  sin. 

43.  Loiar  rcmpuo  ioarmii  con-rancutar  tir  na  Fomore.  Rdn- 
cutar  mag  mor  co  ii-airechtaib  iomdaih.  An  t-oirer/;/  ba  so- 
cïuidic  diobh  doUowr  cucau.  IMmafouf/;/  scelu  dib  isin  oirecht. 
AtpcrtLiwr  ba  de  kraib  Erenn.  ITbiTt  friu  iàruni  an  rabuwr 
coin  ocLi,  ar  iss  é^J  ba  bes  isin  aims/r-sin  slog  teged  a  n-o'irecht 
alale  cumclwzVhe  116  cocluiche  do  tocbhauil.  [fo.  65  ^]  «  Atat 
coin  lenn  »,  al  Près.  FochartaMr  lar uni  an  coin  cocluiche,  7 
bator  luaithe  coin  Tuath  nDea  oldalfe  coin  na  Fomore,  Focres 
forrai  dno  dus  am-bi  leo  eich  ri  comrith.  Athertztar  sam 
«  Atod  »,  7  batiiT  luaithe  aidât  eich  na  Fomore. 


44.  Focres  forra  dno  dus  a  mbi  leu  nech  paJh  calmai  fri 
laim  imb^rtai  cloid/7'.  Nid  frith  leu  acht  Brcs  a  oenar.  Antan 
denu  argaib-siz/m  a  laim  cosin  cloideb  aithgin  a  athair  and  ôr- 
nasc imma  meor,  7  friscomhairc  cioa  bo  cuich  en  liech.  Fris- 
cart  a  mâlbair  darucenn,  7  asb^rt  risin  rig  ba  mac  dou  he.  At- 
cua[i]d  dou  an  scél  n-uli  :\mûil  derurmes^mi. 

45.  Fa  bronrtrh  a  athair  fris.  Atb^rt  an  t-athair  :  «  Cisi  ecin 
det-b/rt  asin  tir  hi  ïoi'gdhais  ^  ?  Frisga/t  Brcs  :  «  Nim-tucc  acht 

s/    m'anthir  7  m'anuabhar  fesin.  Diusriubart  die  setaib  7  main- 
eib  7  a  mbiadh  fesin.  Nid  tallas  cios  no  eric  dib  cosindiu  ». 

1  .    Cf.  forgabail  infra  ^109. 


The  second  Battle  of  Moyiura.  73 

41.  This  is  why  they  were  asked  for  the  delay,  that  he 
might  gather  the  champions  of  the  Fairy-Mound,  even  the 
Fomorians,  to  seize  the  tribes  perforée,  provided  that... 

Grievous  to  him  seemed  his  expulsion  from  his  Ivingdom. 

42.  Then  he  went  to  his  mother  and  asks  her  whence  was 
his  race  ?  «  I  am  certain  of  that  »,  saithshe;  and  she  went  on 
to  the  hill  whence  she  had  seen  the  vessel  of  silver  in  the  sea.  She 
(then)  went  on  to  the  strand,  and  his  mother  gave  him  the 
ring  which  had  been  left  with  her  for  him,  and  he  put  it 
round  his  middle-finger,  and  it  fitted  him.  For  sake  of  no  one 
had  she  dehvered  it,  either  by  sale  or  gift.  Until  that  day  there 
was  none  of  them  whom  it  suited. 

43 .  Then  they  went  forward  till  they  reached  the  land  of 
the  Fomorians.  They  came  to  a  great  plain  with  many  assem- 
blies  therein.  They  advanced  to  the  fairest  of  thèse  assemblies. 
Tidings  were  demanded  of  them  therein.  They  replied  that 
they  were  of  the  men  of  Ireland.  They  were  then  asked  whe- 
ther  they  had  hounds  ;  for  at  that  time  it  was  the  custom, 
when  a  body  of  men  went  to  another  assembly,  to  challenge 
them  to  a  friendly  contest.  «  We  hâve  hounds  »,  saith  Bres. 
Then  the  hounds  had  a  coursing-match,  and  the  hounds  of 
the  Tuath  Dé  were  swifter  than  the  hounds  of  the  Fomor- 
ians. Then  they  were  asked  whether  they  had  steeds  for  a 
horse-race.  They  answered,  «  We  hâve  »  ;  and  their  steeds 
were  swifter  than  the  steeds  of  the  Fomorians. 

44.  They  were  then  asked  whether  they  had  any  one  who 
was  good  at  sword-play.  None  was  foundsave  Bres  alone.  So 
when  he  sets  his  hand  to  the  sword  his  father  recognises  the 
ring  on  hisiinger,  and  inquires  who  was  the  hero.  His  mother 
answered  on  his  behalf  and  told  the  king  that  Bres  was  a  son 
of  his.  (Then)  she  related  to  him  the  whole  story  even  as  we 
hâve  recounted  it. 

45.  His  father  was  sorrowful  at  him.  Said  the  father: 
«  What  need  has  brought  thee  out  of  the  land  wherein  thou 
ruledst  ?  »  Bres  replied  :  a  Nothing  has  brought  me  save  my 
own  injustice  and  arrogance.  I  stript  them  of  their  jewels  and 
treasures  and  their  own  food.  Neither  tribute  nor  wergild 
was  taken  from  them  till  today  ». 


74  Whitley  Stokes. 

46.  «  Duaig  sin  »,  al  o  athair.  «  Pa  ferr  ar-rath  oldas  ar- 
righe.  Ba  ferr  a  nguide  oldds  a  n-eguidhi.  Cid  dia  tutchoiJ 
diu  ?  »  ol  a  athair. 

47.  «  Dadech[ad];/j  do  cuindch/J  trcnfer  cugaibsi  »,  ar  se. 
«  Nogebrt/////  in  tir  sin  ar  eigin  ». 

48.  «  Ni  rogaba  la  hainbfir  ïminorro  mam  gaba  la  fir  »,  ol 
se. 

49.  «  Os/,  diu,  caidhe  mo  airrle  si  luat  ?  »  ol  Bres. 

50.  Faithi/^5  iarsin  cusan  trénïtr^  co  Bal///-  hua  Neitt,  co 
righ  na  n-innsi,  7  co  hlndrrh  mac  De  Domnand,  co  rig  Fo- 
moire,  7  nos-taireclamat-s/We  doneoch  bui  o  Lochlaiim  siar 
do  sluag  docum  n-Erenn,  do  astad  a  cisa  7  a  righi  ar  eigin  for- 
uib,  gur'ba  haon  droichet  long  o  indsib  Galld  co  hEmid  léo. 


5 1 .  Ni  tanaic  do^//m  nEreiin  drem  bud  mo  g/'din  nô  aduath 
inda  in  slogsin  naPomoiridhi.  Ba  combag  ogond  fir  o  Sgiathia 
Lochlaindi  7  a  hinnsib  Gall  immon  slogad  sin. 

52.  lMt//5a  imvwrro  Tuaithi  De  is  ed  imma  cesnaidt^r 
sund. 

53.  Bui  Nuadhx'  doridesi  tareïs  Brese  a  rige  ïor  Thuaith 
Deu.  Bui  môrtled  ^  ocus/c/e  di  Tuaith  Dei  a  Temmig  an 
inbaidsin.  Boi  dnooruli  ogktch  og  saighid  de  Temr/z/V,  Samh- 
ildânach  a  ainm-side.  Botar  dorsaidi  for  Temraig  an  inbuid 
sin  .i.  Gamal  mac  Figail  7  Camald  mac  Riaghaild  a  n-an- 
monn  sidei.  A  mboi  side  and  atci  an  dirim  n-anetarcn^/Wh 
'na  docum.  OgUuch  coem  cruthach  co  n-imscigg  riog  a 
n-airenuch  na  buidne  sin. 

54.  Aihcnatar  risin  dovsaid  ara  n-indised-  a  Temruich  a 
liachtai.  Atbcrt  in  dorsaid  :  «  Cia  fil  and  ?  » 

55.  «  Fil  sunn  Luch  Lonnandsclech  mac  Ciein  mcic  Dien 
cccht    7    Ethne    ing/;/e    Baloir  :    dalta    siden    Taillne    ingirie 


1 .  MS.  morfleg. 

2.  MS.  n-indiset 


The  second  Battle  of  Moytura.  7^ 

46.  «  That  is  bad  »,  says  the  father.  «  Better  were  their 
prosperity  than  their  kingship.  Better  their  prayers  than  their 
curses.  Why  hast  thou  corne  hither  ?  »  says  his  father. 

47.  «  I  hâve  corne  to  ask  you  for  champions  »,  saith  he. 
«  I  would  take  that  land  perforce  » . 

48.  «  Thou  shoiildst  not  gain  it  by  injustice  if  thou  gain 
it  not  by  justice  »,  said  the  father. 

49.  «  Query,  then,  what  counsel  hast  thou  for  me  ?  »  says 
Bresi. 

50.  Thereafter  he  sent  him  to  the  champion,  to  Balor 
grandson  of  Nett,  the  king  of  the  Isies,  and  to  Indech  son  of 
DéaDomnand  the  king  of  the  Fomorians;  and  thèse  assembled 
ail  the  forces  from  Lochlann  westwards  unto  IreLind,  to  im- 
pose their  tribute  and  their  rule  perforce  on  the  Tuath  Dé,  so 
that  they  made  one  bridge  of  vessels  from  the  Foreigners' 
Isles  to  Erin. 

5 1 .  Never  came  to  Ireland  a  host  more  horrible  or  fearful 
than  that  host  of  the  Fomorians.  The  man  from  Scythia  of 
Lochlann  and  (the  man)  out  of  the  Western  Isles  were  rivais 
in  that  expédition. 

52.  Now  as  to  the  Tuath  Dé,  this  is  what  is  hère  dealt 
with. 

53.  After  Bres,  Nuadawasagain  in  sovranty  overthe  Tuath 
Dé.  At  that  time  he  held  for  the  Tuath  Dé  a  mighty  feast  at 
Tara.  Now  there  was  a  certain  warrior  on  his  way  to  Tara, 
whose  name  was  Samildanach^.  And  there  were  then  (two) 
doorkeepers  at  Tara,  namely  Gamal  son  of  Figal  and  Camall 
son  ot  Riagall.  When  (one  of)  thèse  w^as  there  he  sees  a 
strange  company  coming  towards  him.  A  young  warrior  fair 
and  shapely,  with  a  king's  trappings,  was  in  the  forefront  of 
that  band. 

54.  They  told  the  doorkeeper  to  announce  their  arrivai  at 
Tara.  The  doorkeeper  asked  :  «  Who  is  there  ?  » 

5  5 .  «  Hère  there  is  Lugh  Lonnannsclech  son  of  Cian  son 
of  Dian-cecht,  and  of  Ethne  daughter  of  Balor.  Fosterson,  he, 


1 .  Hère  obviously  is  a  lacuna. 

2.  Literally  «  possessing  many  arts  at  the  same  time  »,  tj(jl-qÀj-c3/vo;. 


76  Whitley  Stokes. 

Magmoir  ri  Espdine  7  Echdach^  Gairuh  mac  Duach.  » 

56.  Rofiarfoï^  ion  dorsaid  do  t-Samhilldanuch  :  «  Cia  dan 
frisa  ng[n]eie?  »  al  sei,  «  ar  ni  teid  nech  cin  dan  i  Temruig^  » 

57.  «  Dene  mo  athcomarc  »,  ol  se:   »  am  sxr.  » 
Friscort   an  dorsaid  :    «  Nit-regaim  i  leas.   Ata  sœr    lenn 

cenu  .i.  Luclitai  mac  Luachadhi^.  » 

58.  AtpéTt-sum  :  «  Atum-athccmairc,  a  dorrsoid  :  am 
gobhœ.   » 

Frisgart  ion  dorsaid  dou  :  «  Ata  gobœ  liond  cenai  .i.  Colum 
Cuaolléinech  teorae  nua-gres.  » 

59.  Atpen-som:  «  Atom-athcomairc,  am  tmifer.  » 
Friscart  in  dors^zW  /   «  Nid-regoim  a  les:  ata  tranftr  lend 

cenu  .i.  Oghmx-  mac  Ethlend.  » 

éo.  Atb^rt-sum  diridesi  :  «  Atom-athcoma/;T^  »  ar  se  :  «  am 
crutiri  ». 

«  Nit-regaim  [fo.  65  '']  a  les  :  ata  crutiri  lenn  cènai  .i.  Auh- 
can  mac  Bicelmois  aran-utgatar  fir  tri  ndea  i  sidoib.  » 

61.  Atp^rt-sum  :  a  Atom-athcomafrc;  am  niadh.  » 
Friscart  an  dorrsoidh  :    «  Nit-regam  e  les.  Ata  niad  lion 

chenu  .i.  Bresal  Echarlam  mi7c  Echach  Bœthlaim.  » 

62.  Atb^rt-sum  iarum  :  «  Adum-athcom^/rr^  a  dorsaid,  am 
file  7  am  senchaid.  » 

«  Nid-regam  i  les  :  ata  file  7  senchaid  cenai  lenn  .i.  En  mac 
Ethoma/n.  » 

63.  Atbfrt-sum  :  «  Atom-athcomanT  »,  ol  se,  «  im  corr- 
guinech  ». 

«  Nit-recom  e  les  :  Ataut  corrguinigh  3  lionn  cheno  :  at 
imdou  ar  ndruith  7  ar  lucht  cumhachtai.  » 

64.  Atbfrt-som  :  «  Atom-athcoma/Vi:,  am  liaich.  » 


1.  MS.  Echtach 

2.  MS.  temruid 

5 .   MS.  corrguinidh 


The  second  Battle  of  Moytura.  77 

of  Tallan^  daughter  of  Magmor  king  of  Spain  and  of  Echaid 
the  Rough,  son  ofDuach.  » 

56.  The  doorkeeper  asked  of  Samilddnach  :  «  What  art 
dost  thou  practise?  »  saith  he;  «  for  no  one  without  an  art 
enters  Tara.  » 

57.  «  Question  me  »,  saith  he.  «  I  am  a  wright.  » 

The  doorkeeper  answered  :  «  We  need  thee  not.  We  hâve 
a  wright  already,  even  Luchtae  son  of  Luachaid.  » 

58.  Hesaid:  «  Question  me,  O  doorkeeper!  lam  a  smith.  « 

The  doorkeeper  answered  him  :  «  We  hâve  a  smith  already, 
even  Colum  Cualléinech  of  the  three  new  processes.  » 

59.  He  said  :  «  Question  me  :  I  am  a  champion.  » 

The  doorkeeper  answered  :  «  We  need  thee  not,  We  hâve  a 
champion  already,  even  Ogma  son  of  Ethliu.  » 

éo.  He  said  again  :  «  Question  me  »,  saith  he,  «  I  am  a 
harper.  » 

«  We  need  thee  not.  We  hâve  a  harper  already,  even 
Abhcdn  son  of  Bicelmos  whom  the  Men  of  (the)  three  gods 
chose  (?)  in  the  £iiry  hills.  » 

61.  Said  he:  «  Question  me  :  I  am  a  hero.  » 

The  doorkeeper  answered  :  «  We  need  thee  not.  We  hâve 
a  hero  already,  even  Bresal  Echarlam-  son  of  Echaid 
Baethlam.  » 

62.  Then  he  said  :  «  Question  me,  O  doorkeeper!  lama 
poet  and  I  am  a  historian.  » 

«  We  need  thee  not.  We  hâve  already  a  poet  and  historian, 
even  En  son  ofEthaman.  » 

63.  He  said.  «  Question  me  »,  says  he,  «  lam  a  sorcerer.  » 

«  We  need  thee  not.  We  hâve  sorcerers  already.  Many  are 
our  wizards  and  our  folk  of  might.  » 

64.  He  said  :  «  Question  me  :  I  am  a  leech.  » 


1 .  This  is  Keating's  «  Talti  »,  whose  first  husband  was  Eochaiclh  mac 
Eirc  §  10  ;  her  second  was  Eochaidh  Garbh,  a  chieftain  of  the  Tuatha  de  Da- 
nann,  Keating,  p.  143. 

2.  Leg.  Etharlam  ? 


78  Whitley  Stokes. 

«  Nit-regam  a  les  :  «  Ata  Dien-cecht  do  liaigh  lenn.  » 

65.  «  Atom-athcom^//rr,  aisé,  «  am  dcogbore.  » 

«  Nit-regom  a  les  :  ata[t]  deoghairc  linn  cenau  .i.  Delt  7 
Dmcht  7  Daithe,  Taei  7  Talom  7  Trog,  Glei  7  Glan  7 
Glési.  » 

66.  Athen  :  «  hxom-athcomairc  :  am  cert  maith  ». 

«  Nit-regom  e  les  :  ata  cert  lind  cenu  .i.  Credne  c^rd.  » 

67.  Atb^rt-som  aitherrafr/;  :  «  Ahatr  frisind  rig  »,  ol  se,  «  an 
fil  les  oeinffT  codogabai  ina  danw-ja^  ule,  7  ma  ata  les  ni 
tocus-sa  in  Temraig.  » 

68.  Luid  in  dorsaid  isin  rigtech  iar  sudiu  co»-eicid  dond 
nogh  ulci.  «  Tanaic  odaech  iondoras  lis  »,  al  se,  «  Samill- 
dan^rh,  7  na  huili  dano  arufognot  det  muntir-si  atat  les  ule  a 
oenor,  ro/zedh  fer  cacha  danai  ule  ei.  » 

69.  As  ed  atb^rt-som  go  rocurit  fidhcelda  na  Temrach  dia 
saigidh-siwm  annsin,  7  gou  rug-som  a  toichell,  con^id  andsin 
dorigne  an  Crô  Logo.  Acht  masa  i  n-uamas  an  catha  Troianna 
rohairgt'J  in  fi[d]ceall  ni  tonacbt  Herinn  andsin  i,  uair  is  a 
n-donaimsir  rogniadh  cath  Muigi  Tmred^  7  togail  Traoi. 

70.  Rohinnised  iar^in  thrd  do  Nua[d]aitt  anni  sin.  «  Tuleic 
isin  les  »,  ar  Nuadha,  «  ar  ni  tinaic  riam  fer  a  shzmail  sin 
isin  dun-sa  »^ 

71.  Dolleig  larum  an  dorrsaidh  seca,  7  luid  isin  dûn,  7 
siasur  a  suide  suad,  ar  bo  sui  cach  dàno  é. 

72.  Focairtt  iar  uni  Ogma  an  mar-licc,  a  rabatar  feidm 
cet/i  .XX.  cuinge,  trésan  tech  co  mbui  fri  Temair  anecbliùr: 
Do  cor  algz/^a  for  Lucc  on.  Ducorastar  Lucc  forcula  co  mm-bui 
for  Iar  an  righthighi,  7  docorust^/r  an  mbloig  hen  riam  amach 


I .   Magh  Tuiredh  is  now  a  townland  in  the  barony  of  Tirerrill,  co.  Sligo. 


The  second  Fattle  of  Moytura.  79 

«  We  nced  thee  not.  We  hâve  for  a  leech  Dian-cecht.  » 

63.  «  Question  me  »,  saitli  he  :  «  I  am  a  cupbearer.  » 

«  We  need  thee  not.  We    hâve  cupbearers   ah'eady,  even 

Delt  and  Drucht  and  Daithe,  Taé  and  Talom  and  Trog,  Glei 

and  Ghin  and  Glési.  » 

66.  He  said  :  «  Question  me.  I  am  a  good  brazier.  » 

«  We  need  thee  not.  We  hâve  a  brazier  already,  even 
Credne  Cerd.  » 

67.  He  said  again.  «  Ask  the  king  »  ,  saith  he,  «  whether 
he  has  a  single  man  who  possesses  (?)  ail  thèse  arts,  and  if 
he  has  I  will  not  enter  Tara.  « 

68.  Then  the  doorkeeper  went  into  the  palace  and  declared 
ail  to  the  king.  «  A  warrior  has  came  before  the  garth  », 
saith  he.  «  (His  name  is)  Samildanach,  and  ail  the  arts  which 
thy  household  practise  he  alone  possesses,  so  that  he  is  the 
man  of  each  and  every  art.  » 

69.  This  he  (the  king)  said  then,  that  the  chessboards 
of  Tara  should  be  fetched  to  him  (Samildanach);  and  he 
won  ail  the  stakes,  so  that  then  he  made  the  Crô  of  Lugh  ^ 
But  if  chess  was  invented  at  the  epoch(?)  of  the  Trojan  war, 
it  had  not  reached  Ireland  then,  for  the  battle  of  Moytura  and 
the  destruction  of  Troy  occurred  at  the  same  time^. 

70.  Then  that  was  related  to  Nuada.  «  Let  him  into  the 
garth  »,  says  Nuada  ;  «  for  never  before  has  man  like  him  en- 
tered  this  fortress.  » 

71.  Then  the  doorkeeper  lets  Lugh  pass  him,  and  he 
entered  the  fortress  and  sat  down  in  the  sage's  seat,  for  he 
was  a  sage  in  every  art. 

72.  Then  the  great  flag-stone,  (to  move)  which  required 
the  eftort  of  four-score  yoke  (of  oxen),  Ogma  hurled  through 
the  house,  so  that  it  lay  on  the  outside  of  Tara.  This  was 
a  challenge  to  Lugh.  But  Lugh  cast  it  back,  so  that  it 
lay  in  the  centre  of  the  palace;  and  he  put  the  pièce  which 

1 .  Probably  some  hut  or  other  enclosure  in  which  Lugh  put  his  win- 
nings. 

2 .  This  sentence  is  obviously  a  scribe's  note  inserted  in  the  text  by  the 
copyist.  According  to  the  Four  Masters,  the  second  battle  of  Moytura  was 
lought  A.  M.  5330.  ' 


8o  Whitley  Stokes. 

a  taob  an  rigtige  co  mbo  slan. 


'0"0* 


73.  «  Seindt^r  cruitt  duin  »,  alid  sluaig.  Sephaind  iar«m 
an  i-oglaech  suantraige  dona  sl^ao^aib  7  don  righ  an  c^7-oid- 
qm.  Focairtt  a  suan  on  trath  co'raili.  Sephainn  goUtraigi  "^ 
co  mbatar  oc  casi  7  ac  dogra.  Sephainn  gendtraigi  co  mbawr 
hi  subai  7  a  forbfailti. 

74.  IMrordaid  iaram  Nuadai,  o'uonnmrc  ïlcumachiaï  n-aoc- 
lagi,  dus  an  caomnacair  dingbail  na  dairi  dib  fo  mbawr  lasna 
Fomoiri.  Gnis/t  iivum  comuirle  im  dalai  and  oglaich.  IS  si 
comuirle  arria^/;/ Nuadha,  cœmclodh  suidi  frisin  n-occlaech. 
Luid  Samill[d]anûf  J;  a  suide  rig,  7  atrerac/;/  an  ri  riam  co  cend 
xiii  la. 

75.  IMma  n-arladair  dô  larum  fria  da  brathazV  .i.  Dagdo  7 
Ogma,  for  Greallaig  Dollaid  iarnamarach.  G'[no]ccartha  cucu 
a  bratha/r  .i.  Goihniu  7  Dian-cecht. 

76.  Blhdan  lan  doib  immon  run-sin  in  lin-sin,  conadh 
desin  dogarwr  [fo.  66"]  Amhrun  Fer  nDea  fri  Grellaid 
nDoWaid. 

77.  Co?zocarthai  cucau  iarsin  druid  Erenn  7  a  lege  7  a 
n-aruid  7  a  ngoboinn  7  a  mhnugaid-  7  a  mbrethemam. 
lM«5-n-agaIlawr  doib  a  ndiclet. 

78.  Rofiarfo/V  hruîH  don  corrguinech?  .i.  Matgen  a  ainm, 
dus  cia  CMmang  gonanacair.  Atb^rt  side  focichrt'i  [slébe]  Erenn 
tri  gritai  fona  Fomorib,  go  locrad  im-mulloch  fri  talmain. 
Ocus  doadbasMr  doib  da  priomshVz/;  decc  tiri  Erenn  do  bith 
fo  Tuat/w  DeDanonn  og  imbualad  dib  .i.  Sliah  Liag  7  Denda 
Ulad  7  Bennai  Boirche  7  Bri  Ruri  7  SUab  Bladmai  7  Sliab 
Snecbtx,  SliabMis  7  Blai-slw^  7  Némthenn  7  Sliab  M^ïccu  Bel- 
godon  7  Segois  7  Cruachan  Aigle  4. 


1 .  MS.  goUtraigis 

2.  MS.  an  bnugaid 
3  .  MS.  corrguru 

4.  Now  Croaghpatrick. 


The  second  Batîle  of  Moytura.  8 1 

it  had  carried  away  into   the  side  of  the  palace   and   made 
it  whole. 

73.  «  Let  a  harp  be  played  for  us  »,  say  the  hosts.  So  the 
warrior  played  a  sleep-strain  for  the  hosts  and  for  the  king  the 
first  night.  He  cast  them  into  sleep  from  that  hour  to  the  same 
time  on  the  foUowing  day.  He  played  a  wail-strain,  so  thatthey 
were  crying  and  lamenting.  He  played  a  smile-strain,  so  that 
they  were  in  merriment  and  joyance. 

74.  Now  Nuada,  when  he  beheld  the  warrior's  many  pow- 
ers,  considered  whether  he  (Samildânach)  could  put  away 
from  them  the  bondage  which  they  suffered  from  the  Fo- 
morians.  So  they  held  a  council  concerning  the  warrior.  This 
is  the  décision  to  which  Nuada  came,  to  change  seats  with 
the  warrior.  So  Samildânach  went  to  the  king's  seat,  and 
the  king  rose  up  before  him  till  thirteen  days  had  ended. 

75.  Then  on  the  morrow  he  met  with  the  two  brothers, 
even  Dagdae  and  Ogma,  on  Grellach  DoUaid  ^  And  his  bro- 
thers Goibniu  and  Dian-cecht  were  summoned  to  them. 

76.  A  full  year  were  they  in  that  secret  converse,  where- 
fore  Grellach  Dollaid  ^  is  called  Amrun  of  the  Men  of  the 
Goddess. 

77.  Thereafter  the  wizards  of  Ireland  were  summoned  to 
them,  and  their  leeches  and  charioteers  and  smiths  and  far- 
mers  and  brehons.  They  held  speech  with  them  in  secret. 

78.  Then  Nuada  inquired  of  the  sorcerer  whose  name  was 
Mathgen,  what  power  he  could  wield  ?  He  ans  wered  that  through 
(his)  contrivance  he  would  cast  the  mountains  of  Ireland 
on  the  Fomorians,  and  roll  their  summits  against  theground. 
And  he  declared  to  them  that  the  twelve  chief  mountains  of 
the  land  of  Erin  would  support  the  Tuatha  Dé  Danonn,  in 
battling  for  them,  to  wit,  Slieve  League,  and  Denna  Ulad 
and  the  Mourne  Mountains,  and  Bri  Ruri  and  Slieve  Bloom 
and  Sliab  Snechtai,  Slemish  and  Blai-sliab  and  Nemthenn  and 
Sliab  Maccu  Belgodon  and  Segais^  and  Cruachan  Aigle. 


1 .  Now Girley,  two  miles  south  of  Kells,  in  Meath,  F.  M.  A.  D.  693  and 
Keating's  Hist.  éd.  O'Mahony,  p.  481  n. 

2.  The  Curlieu  Hills,  in  Roscommon  and  Sligo. 

Revue  Celtique,  XH.  6 


82  Whitley  Stokes. 

79.  IMcomaircidh  dno  den  deogbori,  cia  a/magg  conano- 
cair?  Atbcrt-side  dob^radh  da  primloch  dcc  na  hÈrenn  ina 
fiadnoisi,  7  ni  fugbitis  usœ  indtib  cid  iota;  not-gahad.  At  iad 
sou  eat-side,  Dtrc-loch,  Loch  Lmmnigb,  Loch  n-Orbsen,  Loch 
Ri,  Loch  MescdhcTs,  Loch  Cuan,  Loch  Lœig,  Loch  n-Echach, 
Loch  ¥ebail,  Loch  Déchet,  Loch  Rioach,  Marloch^  Arossci- 
chersit  do  dib  primaihnib  dec  ina  hEmm  .i,  Buas,  Boann, 
Banna,  Nem,  Lai,  Sinond,  Muaid,  Sligech,  Samair,  Fionn, 
Ruirtech,  Siuir,  7  decelaigt^r-  ar  Fomor ib  uUe  cona  foighbid 
bando  indtib.  Targebu  deogh  firu  Ercnn  ce  bet  go  cenn  secht 
mhlizdan  isin  cath. 


80.  Atb^rt  dno  Figol  mac  Mamois  a  ndrui  :  «  Firfit  teorai 
frasœ  tened  Homsou  a  n-enech  sluaig  na  FomhoR,  7  pérut  da 
trian  a  ngaiH  7  a  ngasc/J  7  a  nein  estib,  7  amenas  a  fual  ina 
corpoib  fodesin  7  a  corpaib  a  n-ech.  Nach  anui  dotlegfet  firu 
Evenn  bod  formach  golie  7  gaisg/^  7  nirt  doib.  Quia  bed  isin 
cath  go  cenn  secht  mhliadan  ni  bot  scithie  acach  » . 


81.  Atb^rt  an  Daogdae  :  «  An  cwmang  arbagaid-si  dogen-sou 
ule  amaon.  »  «  IS  tu-sai  an  Dagdael  »  or  cach,  gonad[d]e 
rot-lil  «  Dâgdae  »  o  sin  e. 

82.  Scaraid  iarwm  asin  comairlie  go  comairsitis  die  teoru 
mhliadan. 

83.  O  ro  indlid  ïariiiii  airicill  an  catha  amlaid  sin,  luid 
Lucc  7  Dagdae  7  Ogma  go  tri  Deo  Danonn,  7  doberot  side 
gn'ssa  an  cathie  do  Lugh,  7  roboth  sect  mhliadnai  oca  foichill 
7  ag  denom  a[n]arm3. 

84.  Boi  tegdus  den  Dagdae  a  nGHonn  EtinantwazV/;.  Bai  dno 

1 .  z=  Mor-loch  a  name  of  Loch  Ribh  near  Lanesborough,  co.  Roscommon. 

2.  better  dochélaiter 

3 .  Hère  are  omitted  a  short  speech  of  the  Morrfgan  to  Lugh  and  a  long- 
er prophecy  and  exhortation  by  the  druid  Figol  son  of  Marnas. 


The  second  Baille  of  Moytura.  8^ 

79.  Then  he  asks  of  the  cupbearer,  what  power  fe  could 
wield  ?  He  answered  that  he  would  bring  the  twelve  chief 
loughs  of  Ireland  before  the  Fomorians,  and  that  they  would 
not  find  water  therein,  whatever  thirst  might  seize  them. 
Thèse  are  those  loughs  :  Derg-loch,  Loch  Luimnigh,  Lough 
Corrib,  Lough  Ree,  Lough  Mask,  Strangford  Lough,  Loch 
Lœig,  Lough  Neagh,  Lough  Foyle,  Lough  Gara,  Lough  Reagh, 
Mdrloch.  They  would  betake  themselves  to  the  twelve 
chief  rivers  of  Ireland,  even  Bush,  Boyne,  Baa,  Nem,  Lee, 
Shannon,  Moy,  Sligo,  Erne,  Finn,  Lifley,  Suir;  and  they 
will  ail  be  hidden  from  the  Fomorians,  so  that  they  will  not 
lînd  a  drop  therein.  Drink  shall  be  provided  for  the  men  of 
Ireland,  though  they  bide  in  the  battle  to  the  end  of  seven 
years. 

80.  Then  said  Figol  son  of  Mamos,  their  druid  :  «  I  will 
cause  three  showers  of  lire  to  pour  on  the  faces  of  the  Fo- 
morian  host,  and  I  will  take  out  of  them  twb  thirds  of  their 
valour  and  their  bravery  and  their  strength,  and  I  will  bind 
their  urine  in  their  own  bodies  and  in  the  bodies  of  their 
horses.  Every  breath  tjiat  the  men  of  Ireland  shall  exhale 
will  be  an  increase  of  valour  and  bravery  and  strength  to  them. 
Though  they  bide  in  the  battle  till  the  end  of  seven  years  they 
will  not  be  weary  in  any  wise.  » 

81.  Said  the  Dagdae  :  «  The  power  which  ye  boast  I  shall 
wield  it  ail  by  myself.  »  «  It  is  thou  art  the  Dagdae  («  good 
hand  »)  ;  saith  everyone:  wherefore  thenceforward  the  name 
«  Dagdae  »  adhered  to  him. 

82.  Then  they  separate  from  the  council,  (agreeing)  to  meet 
(again)  that  day  three  years. 

83.  Now  when  the  provision  (?)  of  the  battle  had  then 
been  settled  Lugh  and  Dagdae  and  Ogma  went  to  the  three 
Gods  of  Danu^  and  thèse  give  Lugh  the...  of  the  battle; 
and  for  seven  years  they  were  preparing  for  it  and  making 
their  weapons. 

84.  The  Dagdae  had  a  house  in  Glenn  Etin  in  the  north. 


I.   i.  e.  Brian,  luchar  and  lucharba,  Keating,  p.  40.  Cf.  fir  trindea,  60. 


84  Whitley  Stokes. 

bandai  forsin  Dagdae  dia  bliadnas  [fo.  66  ^]  imon  samain  an 
catha  oc  Glind  Edind.  Gongair  an  Unius  la  Connacbla  frioa 
andes.  Conaca  an  mnai  a  n-Unnes  a  Corand,  og  nige  %  indarna 
cos  di  fri  Allod  Echîe  .i.  Echumech-,  fn  husci  andes,  alole  fri 
Loscondoib,  fri  husce  antiiaith.  Noi  trillsi  taitbechtai  fora 
ciond.  Agoillis  an  Dagdae  hi  7  dogniad  oentaith?.  Lige  ina 
Lanomhnou  a  ainm  an  baile  osin.  IS  hi  an  Morrigan  an  uhen 
sin  isberur  sunn. 


85.  TThen  si  hrum  frisin  Dagdae  deraghdis  an  Fomore 
a  tir  .i.  a  Maug  Scène,  7  aragarudh  an  Dagdae  oes  danu 
Erionn  arocendsi  for  Adh  Unsen,  7  noragad  si  hi  Scetne  do 
admillid  [rig]  na  Fomore  .i.  Indech  macDeiDo[m]n(^wn  a  ainm, 
7  douhéradh  si  crû  a  cride  7  airned  a  gailie  uad.  Dobtrt-si 
didiu  a  di  bois  den  cru  sin  deno  sluagaib  hatar  oconn  idnaidhe 
{or  Adh  Unsen.  Bai  Ath  Admillte  iar um  a  ainm  ond  admillid 
sin  an  riog. 

86.  Degnith  iQrum  lesin  oes  ndanou  ind  sen,  7  docachnotar 
brechtau  (or  sluagaib  na  Fomore. 

87.  Secbtmad  rie  samain  sen,  7  scaruis  cach  oroile  diob  go 
comairnect///'  fir  Ercnn  uili  al-la  rie  samain.  Se  t/ichaid  cet  al- 
lion  .i.  da  tricha[i]d  [cet]  gech  trin. 

88.  Foides  ier^^m  Lug  an  Dagdae  de  tascekii  forsna  Fomho- 
rib  7  dia  fuirech  go  tiostais  fir  Ereiin  den  cath. 

89.  Luid  ïanim  an  Dagdae  go  loggfort  na  Fomore  7  cunges 
cairde  cathai  forrai.  Dobreth  do  amail  co«anoic[h].  Degnither 
lite  do  lasna  Fomor/,  7  ba  dia  cudhud  on,  oir  ba  mor  st'rc  liten 
lasium.  Nos-lintar  core  coecduirn  an  rioa;  dôu,  a  ndechotar 


1 .  MS.  nide 

2.  Perhaps  Echuinech 

3.  MS.  oentaich 

4.  a  stroke  over  the  d 


The  second  Battle  of  Moytura.  85 

Nowthe  Dagdae  had  to  meet  a  woman  in  Glenn  Etin  on  that 
day  year  about  the  Allhallowtide  of  the  battle.  The  (river) 
Unius  of  Connaught  roars  to  the  south  of  it.  He  beheld  the 
woman  in  Unius  in  Corann,  washing  (herself),  with  one  of  her 
two  feet  at  Aliod-Echae  (i.  e.  Echumech),  to  the  south  of  the 
water,  and  the  other  at  Loscuinn,  to  the  north  of  the  water. 
Nine  loosened  tresses  were  on  her  head.  The  Dagdae  conversed 
with  her,  and  they  make  a  union.  «  The  Bed  of  the  Couple  » 
is  the  name  of  the  stead  thenceforward.  The  woman  that  is 
hère  mentioned  is  the  Morrigan  (Lamia). 

85.  Then  she  told  the  Dagdae  that  the  Fomorians  would 
land  at  Magh  Scène,  and  that  he  should  summon  (?)  Erin's 
men  of  art  to  meet  her  at  the  Ford  of  Uinius,  and  that  she 
would  go  into  Scetne  to  destroy  Indech  son  of  Dé  Donann, 
the  king  of  the  Fomorians,  and  would  deprive  him  ofthe  blood 
of  his  heart  and  the  kidneys  of  his  valour^  New  she  [after- 
wards]  gave  her  two  handfuls  ^  ot  that  blood  to  the  hosts  that 
were  waiting  at  the  Ford  of  Uinius.  «  Ford  of  Destruction  » 
became  its  name,  because  of  that  destruction  of  the  king. 

86.  Then  that  was  done  by  the  artists,  and  they  chanted 
spells  on  the  hosts  of  the  Fomorians. 

87.  This  was  a  week  before  Allhallowtide,  and  each  ot 
them  separated  from  the  other  until  ail  the  men  of  Ireland 
came  together  on  Allhallowseve.  Six  times  thirty  hundred  was 
their  number,  that  is,  twice  thirty  hundred  in  every  third. 

88.  Then  Lugh  sent  the  Dagdae  to  spy  out  the  Fomorians 
and  to  delay  them  until  the  men  of  Ireland  should  corne  to 
the  battle. 

89. 3  So  the  Dagdae  went  to  the  camp  ofthe  Fomorians  and 
asked  them  for  a  truce  of  battle.  This  was  granted  to  him  as 
he  asked.  Porridge  is  (then)  made  for  him  by  the  Fomorians, 
and  this  was  (done)  to  mock  him,  for  great  was  his  love  for 
porridge.  They  fiU  for  him  the  king's  caldron,  five  fists  deep, 


1.  his  testicles?  cf.  aime  toile,  O'Dav.  54. 

2.  Lit.  palms 

3.  §§89-95   are  translatée!    by  some  charlatan    in  pp.  dcxxxix-dcxl  of 
the  volume  prefixed  to  O'Curry's  Manmrs  and  Customs. 


86  Whitley  Stokes. 

cetri  ficet  sesrai  do  lemlacht  7  a  cubât  célna'i  de  men  7  beoil. 
Dob^rthar  gabair  7  coerig  7  mucau  indtie,  7  nos-combruithit^r 
lei.  Nos-dortitcr  a  ndcrc  talman  dou,  7  atb^rt  [Indech]  fris  no 
imberthau  fair  bas  mono  tomledh  ule,  ardaig  na  berad  ecnach. 
Fomorc  co  rocaithfi/  a  said. 

90.  Gabois  iersin  a  leig  7  ba  himaircithe  go  tallfoJ  lano- 
mrt/// ina  lige  foro  laur  naleghi.  IT  e  didiu  m[ir]ionn  fordura- 
uhotar  inde,  lethau  tindei  7  cethrom//;«  bloinge. 

91.  IS  ann  adbt'rt  in  Dagdac  :  «  Fo  bioath  indso  ma  rosaigh 
a  broth  an  rosaig  a  blas  ».  Antan  immorro  noberid  an  leg  laun 
ina  beolu,  is  adn  adb^red  :  «  Nis-collet  a  micuirne,  ol  in 
sruith  ». 

92.  Dobffr-sium  immorro  a  mer  crommtar  domain  an  d^rcu 
foderid  it/r  ur  7  gnoan.  Dolluid  coûud  foair  icrwm  ar  caitem  a 
liten.  Ba  méditer  scabol  tige  a  bolc  fair,  gon  tibsid  im  sodain 
na  Fomore. 

93.  Luid  uaidib  ïeruin  co  Trachta  Ebaî.  Niruho  herosai  tra 
den  lœc[h]  imdecbt  lie  meta  bronn.  Badrochruid^  a  congraim. 
Cochline  go  bac  a  di  ullend.  Inor  aodhar  imbe  go  foph  a  tonai. 
IS  ed  deiw  ucbtlehar  penwtol.  Da  broicc  imbe  di  croicinn  ca- 
poild  7  a  find  sec/;/oir.  Gabol  gicca  rothach-  feidm  or/;/air  ina 
diaid,  go  mba  lôr  do  clod  coicrice  a  slicht  'nadegaidh,  gonad 
dei  dogaror  Slicbt  Loirge  an  Dagdai  K 


[fo.  67%  Une  24] 4 

94.  Tecoid  iannii  na  Fomo^re  co  mbatar  a  ndichmaid  a 

1 .  Leg.  dochrud 

2.  MS.  gicc  aroth. 

3 .  In  the  ms.  the  sentences  beginning  respectively  with  Is  ed  and  Da 
broicc  come  afterthe  sentence  beginning  with  Gabol. 

4.  Hère  is  omitted  an  account  of  the  meeting  of  the  Dagdae  and  the 
daughter  of  Indech  under  difficuhies  caused  by  the  distention  of  theDagdae's 
stomach.  Much  of  it  is  obscure  to  me,  and  much  of  the  rest  is  too  indécent 
to  be  published  in  this  Revue.  The  upshot  is  that  Indech's  daughter  under- 
takes  to  practise  hcr  magie  arts  against  her  father's  army.  (Atbg/t-si  dno 
no  riastrabadh  si  no  Fomore  7  docachnopaih  [brichtUj  forraij.  Cf.  §  86. 


The  second  Batîle  of  Moytura.  87 

into  which  went  four-score  gallons  of  new  milk  and  the 
like  quantity  of  meal  and  fat.  Goats  and  sheep  and  swine  are 
put  into  it,  and  they  are  (ail)  boiled  together  with  the  por- 
ridge. They  are  spilt  for  him  into  a  hole  in  the  ground,  and 
(Indech)  told  him  that  he  would  be  put  to  death  unless  he 
consumed  it  ail  ;  he  should  eat  his  fiU  so  that  he  might  not 
reproach  the  Fomorians  (with  inhospitality). 

90.  Then  the  Dagdae  took  his  ladle,  and  it  was  big  enough 
for  a  man  and  woman  to  lie  on  the  middle  of  it.  Thèse  then 
are  the  bits  that  were  in  it,  halves  of  salted  swine  and  a 
quarter  of  lard. 

91.  Then  said  the  Dagdae:  «  Good  food  this,  ifits  broth 
attains  what  its  taste  attains  ».  But  when  he  used  to  put  the 
ladle  full  into  his  mouth,  then  he  would  say  :  «  Its  . . .  do  not 
spoil  it  »,  says  the  old  man.  » 

92.  Then  at  the  end  he  puts  his  curved  finger  over  the 
botrom  of  the  hole  among  mould  andgravel.  Sleep  came  upon 
him  then  after  eating  his  porridge.  Bigger  than  a  house- 
caldron  was  his  belly,  so  that  the  Fomorians  laughed  at  it. 

93.  Then  he  went  away  from  them  to  the  strand  of  Eba. 
Not  easy  was  it  for  the  hero  to  move  along  owing  to  the  big- 
ness  of  his  belly.  Unseemly  was  his  apparel.  A  cape  to  the 
hoUow  of  his  two  elbows.  Adun  tunic  around  him,  as  far  as 
the  swelling  of  his  rump.  It  is,  moreover,  long-breasted,  with 
a  hole  in  the  peak.  Two  brogues  on  him  of  horse-hide,  with 
the  hair  outside.  A  wheeled  ...  fork^  (to  carry)  which  required 
the  effort  of  eight  men,  behind  him  so  that  its  track  after  him 
was  enough  for  the  boundary-ditch  of  a  province.  Wherefore 
it  is  called  The  Track  of  the  Dagdae's  Club, 

94.  Then  the  Fomorians  march  till  their ...  were  in  Scetne. 


I .   Cf.  the  three  cralid  gici  which  Conaire's  swine-herds  kept  on  thewall 
above  them,  LU.  95a. 


88  Whitley  Stokes. 

Scetne.  Batar  firu  Erenn  im-Moigh  Aurfhokf^h,  Bawr  ierum 
ag  imnesie  cathai  in  dâ  sluag  so.  «  An  cauth  arfolmowr  fir 
Eicnn  de  tabfl/Vt  dùdn  »,  al  Près  mac  Elier  frihindech  mac  De 
Dom[nonn].  «  Dobiur  so  inoe72  »,  ol  Indech,  «  eu  mbat  minai 
a  cnamhas  mina  ernet  a  cano  ». 

95.  Bui  comairli  lia  firu  Erenn  im  nemlegodh  Logai  isin 
cath,  ara  coime.  Go  nderor/;tor  a  noi  [njoide  die  comet  .i. 
Toll//5-dam  7  Ech-dam  7  Bru,  Ref/;/aid  Fionn,  7  Fosadh  7  Fed- 
limz'^h,  lubor  7  Scib^;;-  7  Minn.  Ecol  leo  iarwm  mochscelie 
den  oclaich  ar  imot  a  dan.  As  airie  nar'  tela^sit  din  cath. 


96.  Rotinalid  tra  maithe  Tuaithe  De  Danonn  go  Luch.  Ro 
imcomhoirc  a  gaboinn  .i.  Gaibne,  cia  cumong  conanocur 
doib  ? 

97.  «  Ni  anse  »,  al  se.  «  Gé  bet  fir  Ere?in  isin  cath  go  cenn 
secht  mhliztan,  gai  det^t  dia  crunn  ann,  no  claidem  memais 
ann,  tarceba  arm  nua  uamsai  ina  inoth.  Nach  rind  degeno 
mo  lam-so  »,  ol  se,  «  ni  focertar  imrold  de.  Nach  cnes  i  ragre 
noco  blasfe  hexhaid  de  iersin.  Ni  bô  gnithe  do  Dulb  gobhas  na 
Fomore  annisin.  Atu  dom  cor  do  cath  Muis;e  Turedh  anosa.  » 


98.  [fo.  67^]  «  Os  tusai,  a  Dien-cecht  »,  or  Lug,  «  cia 
cumos;»  ^onicid  si  em  ?  » 

99.  «  Ni  anse  »,  ol  sie  :  «  Nach  fer  gentor  ann,  acht  mona 
bentor  a  cedn  de,  nô  min  tesct^rr  srebonn  a  inchinde  no  a  smir 
sentuinde^  bodh  ogslaun  fimsu  'sin  cath  arabharoch  ». 


100.  «  Os  tusai,  a  Credne  »,  or  Lug  firie  cerd,  «  caide  do 
cumong  isin  cath  ?  » 

loi.  «  Wi  anse  »,  ar  Credne.  «  Semonn  a  ngai  7  dornclai 
a  cloidim  7  cohraid  a  sciath  7  a  mbile  rusia  hmsai  doip  ule  ». 


The  second  Battle  of  Moytura.  89 

The  men  of  Ireland  were  in  Magh  Aurfolaigh.  Then  thèse  two 
hosts  were  threatening  battle.  «  The  men  of  Ireland  venture 
to  offer  the  battle  to  us  »,  says  Bres  son  of  Elier  (sic)  to  In- 
dech  son  of  Dia  Domnann.  «  I  give  this  anon  »,  says  Indech, 
«  so  that  their  bones  will  be  small  ^  unless  they  pay  their  tri- 
butes  ». 

95.  Because  of  Lugh's  knowledge-  the  men  of  Ireland  had 
made  a  resolution  not  to  let  him  go  into  the  battle.  So  his 
nine  fosterers  are  left  to  protect  him,  even  Tollus-dam  and 
Ech-dam  and  Eru,  Rechtaid  the  white  and  Fosad  and  Fedli- 
mid,  Ibor  and  Scibar  and  Minn.  They  feared  an  early  death 
for  the  hero  owing  to  the  multitude  of  his  arts.  Therefore 
they  did  not  let  him  forth  to  the  fight. 

96.  Then  the  chiefs  of  the  Tuath  Dé  Danann  were  ga- 
thered  round  Lugh.  And  he  asked  his  smith,  even  Goibniu, 
what  power  he  wielded  for  them  ? 

97.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  he.  «  Though  the  men  of 
Erin  bide  in  the  battle  to  the  end  of  seven  years,  (for  every) 
spear  that  parts  from  its  shaft,  or  sword  that  shall  break  there- 
in,  I  will  provide  a  new  weapon  in  its  place.  No  spearpoint 
which  my  hand  shall  forge  »,  saith  he,  «  shall  make  a  missing 
cast.  No  skin  which  it  pierces  shall  taste  life  afterwards.  That 
has  not  been  done  by  Dolb  the  smith  of  the  Fomorians.  I  am 
now  ...  for  the  battle  of  Magh  Tuired  ». 

98.  «  And  thou,  O  Dian-cecht  »,  saith  Lugh,  «  what  power 
can  you  wield  in  sooth  ?  » 

99.  «  Not  hard  to  say  »,  saith  he.  «  Every  man  who  shall 
be  wounded  there,  unless  his  head  be  eut  off,  or  the  mem- 
brane of  his  brain  or  his  spinal  (?)  marrow  be  severed,  I  will 
make  quite  whole  in  the  battle  on  the  morrow  ». 

100.  «  And  thou,  O  Credne  »,  says  Lugh  to  his  brazier, 
«  what  is  thy  power  in  the  battle  ?  » 

loi.  a  Not  hard  to  say  »,  quoth  Credne,  «  Rivets  for  their 
spears,  and  hilts  for  their  swords,  and  bosses  and  rims  for 
their  shields,  I  will  supply  them  ail  » . 


1 .  i.  e.  will  be  broken  into  small  pièces. 

2.  coimi  zzi  caôtnha  «  skill,  knowledge  »,  O'Br. 


90  Whitley  Sîokes. 

102.  «  Os  tusa,  a  Luc/;ta  )),or  Luog  frie  a  soer,  «  cia  cu- 
mong  rosta  'sin  cat[hj  ?  » 

103.  «  Ni  anse  »,  or  Luchtai,  «  a  ndoethain  sciat[h]  7 
crand  sleg  rosix  lemsai  doib  ule  » . 

104.  «  Os  tusa,  a  Oghmau  »,  ol  Lug  frie  a  trenfer,  «  caide 
do  cumong  isin  cath  ?  » 

105.  «  Ni  anse  »,  ol  sié:  «  digguhail  and  riog  lia  d'mghail 
tri  nonuhar  dia  cairdib,  la  gohail  in  catha  go  trian  la  firu 
Erenn  ». 

106.  «  Os  iuss.,  a  Morrighan  »,  ol  Lug,  «  cia  cwmang  ?  » 

107.  «  Ni  anse  »,  ol  si;  «  ar-rosisor  dosifius,  dosselladh  ar- 
rosel//j-^  ar-rosdibu  nosriaswf  ». 

108.  «  Os  sibsie,  a  corrgunechai  »,  al  Lugh,  «  cia  cu- 
mang  ?  » 

109.  «  Ni  anse  »,  ar  na  corrguinigh,  «  a  mbuind  banai 
forra  iarn[a]  trascraJ  trienar  C(vd-ne,  goro  marbwr  a  n-i\ïscid^, 
7  da  trian  a  neirt  do  gaid  foraib,  lie  (orgahail  aru  fual. 

iio.   «  Os  sibse,  a  deoguhairi  »,  or  Lug,  «  cia  cwmong?  » 
m.   «  Ni  anse  »,  ar  na  deogbore,  «  dobt'Vaimne  robhar 
itadh  foraib  7  nemùioghail  dige  dia  cusc  doib  ».  » 

112.  «  Os  sibse,  a  druide  »,  ol  Luog,  «  cia  cumong?  » 

113.  «  Ni  anse  »,  ar  na  druide,  «  doberomne  cetha  tened 
fo  gnuisib  no  Fomor^^  go  nar'  fetad  fegodh  a  n-ardou,  corus- 
gonot  fou  cumas  iond  oicc  het  ag  imgoin  friu  » . 

114.  «  Os  tusai,  a  Corpri  meic  Etnai  »,  or  Luog  frie  a  filid, 
«  cia  [cumang]  conicid  -  isin  cath  ?  » 

115.  «  Ni  anse  »,  ol  Corpri,  «  degen-sai  glaim  ndicind 
douib,  7  nns-oeïuh  7  n/^^-anfialub,  cona  gebat  frie  hôcu  trie 


1.  PI.  nom.  o(  asca,  pi.  dat.  ascainib  {g\    aemulis)  Ml.  3' 

2.  MS.  cia  condoid,  but  see  conicid  supra  §  98. 


The  second  Battle  of  Moytura.  .  91 

102.  «  And  thou,  O  Luchta  »,  says  Lugh  to  his  wright^, 
«  what  power  wouldst  thou  attain  to  in  the  battle  ? 

103.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  Luchta.  «  Ail  the  shields 
and  javelin-shafts  they  require^  I  will  supply  them  ail  ». 

104.  «  And  thou,  O  Ogma  »,  saith  Lugh  to  his  champion, 
«  what  is  thy  power  in  the  battle  ?  » 

105.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  he  :  «  repelling  the  king 
and  repelling  three  enneads  of  his  friends,  and  capturing  the 
battalion  up  to  a  third  by  the  men  of  Ireland  ». 

106.  «  And  thou,  O  Morrigan  »,  saith  Lugh,  «  what  po- 
wer [wilt  thou  wield  ?] 

107.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  she.  «  What  I  shall  follow 
I  shall  hunt  (?)  :  what  I  shall  strike  has  been  ...  :  what  I  hâve 
eut  out  shall  be  ...  » 

108.  «  And  ye,  O  sorcerers  »,  saith  Lugh,  «  what  power 
[«  will  ye  wield  ?  »] 

109.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  the  sorcerers.  «  Their 
white  soles  on  them  when  they  hâve  been  overthrown  by  our 
craft,  till  their  heroes  are  slain,  and  to  deprive  then  of  two 
thirds  of  rheir  might,  with  constraint  on  their  urine ^  ». 

1 10.  «  And  ye,  O  cupbearers  »,  saith  Lugh,  «  what  power  ?  » 

111.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  the  cupbearers.  «  We  will 
bringa  strong  thirst  3  upon  them,  and  they  shall  not  find  drink 
to  quench  it  ». 

112.  «  And  ye,  O  druids  »,  saith  Lugh,  «  what  power  ?  » 

113.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  the  druids.  «  We  will 
bring  showers  of  fire  on  the  faces  of  the  Fomorians,  so  that 
they  cannot  look  upwards,  and  so  that  the  warriors  who  are 
contending  with  them  may  slay  them  by  their  might  ». 

114.  «  And  thou,  O  Carpre  son  of  Etain  »,  saith  Lugh  to 
his  poet,  «  what  power  can  you  wield  in  the  battle  ?  » 

115.  a  Not  hard  to  say  »,  quoth  Carpre.  «  I  will  make  a 
c[lam  dicinn^  on  them.  And  I  will  satirize  them  and  shame 


1 .  Lit.  «  their  suffîciency  of  shields  «  etc. 

2.  See  §  80,  p.  83  supra. 

3.  Lit.  a  strength  of  thirst. 

4.  See  as  to  the  Glam  dicinn,  infra,  pp.  1 18-120. 


92  Whitley  Stokes. 

hricht  mo  danu-sa.  ». 

ii6.  «  Os  siuhse,  a  Uheculde  7  a  Di[a]nand^  »,  or  Lug  fria 
da  ban-tua[thaig],  «  cia  [cumang]  conicid  ^  isin  cath  ?  » 

117.  «  Wiansc  »,  olsied,  «  dolbfamid-ne  nacradnai5  7  na 
clochai  7  fodai  an  talmon,  gommod  sluag  fon  airmgaisczW 
doib,  co  rainfed  hi  techedh  frie  huatbas  7  craidenus  », 

118.  «  Os  Visa.,  a  Dag^n/  »,  ol  Lug,  «  cia  cumang  connic 
for  sluag  na  Fomhor^  isin  cath  ?  » 

119.  «  Ni  anse,  »  ol  in  Dagdac.  »  Dugensa  leath  fria  ïeraib 
Erenn  etir  caemsler/;/  7  admiWiud  7  amaidif/;/ai.  Bud  lir  bom- 
monn  egai  fua  cosaib  grt'gai  a  cnaimreth  fum  luirg  an  f.  sie 
dit  a  comraicid  diab,  namod  for  rdi  Muige  Tuired  ». 

120.  Ruaicill  tra  Lug  cach  aruair  dib  fria  a  ndanoib  on 
mud-sin,  7  rus-nert  7  rz/j-aicill  a  sluag  co  mbo  menmanvad 
righ  nô  rofla//;ua  la  cech  fer  dib  fon  cruth  sin. 

121.  Ro  ssrnatai  tra  an  cath  cech  laei  etir  fine  Vomore  7 
ThuatJn  Dea,  acht  nammad  ni  botar  righ  no  ruiri^^  oga  taba/rt, 
acht  oes  feigh  foruallrtr/;  nama. 

122.  Ba  ingn^^f  tra  liasna  Fomoire  alaill  tarfas  doib  isin 
cath.  Bot^r  cloite  a  n-airm-sie  .i.  a  ngaoi  7  a  cloidme,  7  an 
romarbad  dia  feruib-si«m  ni  ticdis  iernabharuch.  Ni  ha  edh 
hmnorro  de  Tuathaib  Dea,  ar  cia  no  clotis  a  n-airm-si^m  an- 
diu  atgainidis  amirach,  fobith  roboi  Goibnenn  Goba  isin  c^rd- 
chai  ag  denam  cale  7  gai  7  sleg,  ar  dognith  side  na  harma  sin 
fria  teorai  grcssai.  Dognit[h]  dono  Luchla'me  soer  na  crondo  fri 


1.  Bechuille  ocus  Dianand  dit  marba  na  dibantuathig,  LL.  li  ■'•  41, 

2.  MS.  cia  connai 
î .   MS.  crudnai 


The  second  Battle  of  Moytura.  93 

them,  so  that  through  the  spell  of  my  art  they  \\'ill  not  resist 
warriors  », 

116.  «  Andye,  O  Bé-chulle  ^  and  O  Dianann  »,  saith  Lugh 
to  his  two  witches,  «  what  power  can^'c  (wield)  in  the  battle  ?  » 

117.  «  Not  hard  to  say  »,  quoth  they;  «  we  will  enchant 
the  trees  and  the  stones  and  the  sods  of  the  earth,  so  that  they 
shall  become  a  host  under  arms  against  them  ^,  and  shall  rout 
them  in  flight  with  horror  and  affliction  (?)  » 

118.  «  And  thou,  O  Dagdae  »,  saith  Lugh,  «  what  power 
canst  thou  wield  on  the  Fomorian  host  in  the  battle  ?  » 

119.  «  Not  hard  to  say  »_,  quoth  the  Dagdae.  «  I  will  take 
the  side  of  the  men  of  Erin  both  in  mutual  smiting  and  de- 
struction and  wizardry,  Their  bones  under  my  club  will  be  as 
many  as  hailstones  under  feet  of  herds  of  horses  ...  where  ye 
meet  ...  on  the  battlefield  of  Moytura  » . 

120.  So  in  that  wise  Lugh  had  speech  as  to  their  arts  with 
every  one  of  them  in  turn  ;  and  he  strengthened  and  addres- 
sed(?)  his  army,  so  that  each  man  of  them  had  the  spirit  of  a 
king  or  a  mighty  lord. 

121.  Now  every  day  the  battle  was  joined  (?)  between  the 
tribe  of  the  Fomorians  and  the  Tuatha  Dé,  save  only  that 
kings  or  princes  were  not  delivering  it,  but  only  keen  and 
haughty  folk. 

122.  Now  the  Fomorians  marvelled  at  one  thing  which 
was  revealed  to  them  in  the  battle.  Their  weapons,  their  spears 
and  their  swords,  to  wit,  were  blunted  and  broken  >  and  such 
of  their  men  as  were  slain  used  not  to  come  on  the  morrow. 
But  it  was  not  so  with  the  Tuatha  Dé.  For  though  their  wea- 
pons were  blunted  and  broken?  to-day,  they  were  renewed^ 
on  the  morrow,  because  Goibniu  the  Smith  was  in  the  forge 
making  swords  and  spears  and  javehns.  For  he  would  make 
those  weapons  by  three  turns.  Then  Luchtaine  the  Wright 
would  make  the  spearshafts  by  three  chippings,  and  the  third 


1.  Spelt  Becuille,  BB.  360^. 

2.  Cf.  Taliessin  cited  by  Rhys,  H.  L.  258. 

3 .  Lit.  were  defeated 

4.  Lit.  reborn 


94  Whitley  Stokes. 

teora[fo.  éS'^Jsnasau,  7  ba  feith  an  très  snas,  7  ata-ind[s]mad  ' 
hi  cro  an  gai,  O  robidis  arm  de  isin  Idh  ina  ccrdchai  dobid- 
cet-som  na  crou  cusna.  crandoib,  7  ni  bo  hecin  aitherrar/; 
indsma  doib.  Dugnith  dno  Credne  cerd  na  semonn  fri  teorai 
grisai,  j-  dobidged  cro  na  ngau  diib,  7  ni  bo  ecen  tairbir  re- 
mib,  7  noglentais  S3.mlaid~. 

123.  IS  edh  dono  doberiud  bruith  isna  hogaib  nogontais 
ann,  comtar  aniu  iarnauan/r/;,  fobith  roboi  D'ien-cecht  7  a  di 
mac  7  a  ingen  'i.  Of/;/triuil  7  Airmedh  7  Miach,  oc  dicetul 
(or  an  ûhrait  À.  Slaine  a  hainm.  Foc^rtdidis  a  n-athgoite 
indte  immorro  airlestis.  Bôtar  bi  notegdis  esde.  Bâti  sian  a 
n-athgoite  tre  nen  an  diceta/7  na  cethri  lege  robatûr  immon 
nhrait. 

124.  Tanaic  d'idiu  frisna  Fomor^  annisin,  go  tudciset  som 
fer  n-uadaibh  de  descin  cathai  7  cosdotha  Tuath  nDea  .i.  Rua- 
dan  mac  Bresi  7  Brighi  ingene  in  Dagdai.  Ar  ba  mac  side  7  ba 
ua  do  Thuaith  Dea.  Atcuaid  ierum  gnim  an  gaphonn  7  an 
tsaeir  7  an  cerdou  7  na  cetri  lege  rouhatizr  imon  ûhrait  do 
¥omorib.  Rofaided-som  afridisie  fri  marbod  neich  den  oes  da- 
na  .i.  Gaibniu.  Toûiloigestar  goi  ossoide,  a  semonn  on  cé'rdai 
7  a  crand  on  tsoer.  Debreth  ierum  amail  ishen.  Bai  dono  ben 
and  fri  bletli  arm  .i,  Cron  mâthair  Fianluig,  is  i  rz/j-meil  gai 
Ruad^/?z.  Dobretiidi  Kuadàn  didiu  an  gai  o  mathri,  a)/md[d]esin 
doberar  gai  matn  de  garmnaib  heus  a.  n-Emni. 


125.  IMmesoi  didiu  Ruad^nier  tahain'm  gai  do,  7  geogoin 
Goibn/n;î.  Tiscaid  sen  an  gai  as  7  fochaird  (or  Ruadfl7z,  col- 
luid  trit  7  co  n-erbailt  arhdaib  a  atlwr  a  n-o'irecht  na  Fomore. 
Tic  Bric[h]  7  caines  a  mac.  Éghis  artôs,  goilis  fodeod?.  Coiiud 


1 .  From  ad-indsmaim  with  infixed  proa. 

2 .  A  similar  taie  is  told  in  Cormac's  Ghssary. 

3 .  MS.  fodeog. 


The  second  Battle  of  Moytiira.  95 

chipping  was  a  finish  and  would  set  them  in  the  ring  of  the 
spear.  When  the  spearheads  were  (stuck)  in  the  side  of  the 
forge  he  would  throw  the  rings  with  the  shafts,  and  it  was 
needless  to  set  them  again.  Then  Credne  the  Brazier  would 
make  the  rivets  by  three  turns,  and  would  cast  the  rings  of 
the  spears  to  them,  and  it  was  needless  to...  before  them; 
and  thus  they  used  to  cleave  together. 

123 .  This  then  is  what  used  to  putfire  into  the  warriors  who 
were  slain  there,  so  that  they  were  swifter  on  the  morrow. 
Because  Dian-cechtand  his  two  sons,  even  Octriuil  and  Miach, 
and  his  daughter  Airmed  were  singing  spells  over  the  well 
named.  Now  their  mortally  wounded  men  were  cast  into  it 
(as)  they  would  be  slain.  They  were  alive  (when)  they  would 
come  out.  Their  mortally  wounded  became  whole  through  the 
might  of  the  chant  of  the  four  leeches  who  were  about  the  well. 

124.  Now  that  was  harmful'^^  to  the  Fomorians,  so  they 
told  a  man  of  them  to  inspect  the  battle  and  the  custom(?) 
ofthe  Tuath  Dea,  namely  Ruaddn  son  of  Bres  and  of  Brigh 
the  Dagda's  daughter.  For  he  was  a  son  and  agrandson  ofthe 
Tuath  Dé.  Then  he  related  to  the  Fomorians  the  work  ofthe 
Smith  and  the  Wright  and  the  Brazier  and  the  four  Leeches 
who  were  around  the  well.  He  was  sent  again  to  kill  one  of 
the  artists,  even  Goibniu.  From  him  he  begged  a  spear,  its 
rivets  from  the  Brazier  and  its  shaft  from  the  Wris^ht.  So  ail 
was  given  to  him  as  he  asked.  Now  there  was  a  woman  there 
grinding  the  weapons,  even  Cron  mother  of  Fianlug,  she  it 
is  that  ground  Ruadan's  spear.  Now  the  spear  was  given  to 
Ruaddn  by  a  chief,  wherefore  (the  name)  «  a  chiefs  spear  » 
is  still  given  to  wxavers'  beams  in  Erin  -. 

125.  Now  after  the  spear  hadbeen  given  him,  Ruaddn  turned 
and  wounded  Goibniu.  (But)  he  plucked  out  the  spear  and 
cast  it  at  Ruaddn,  so  that  it  went  through  him,  and  he  died 
in  the  présence  of  his  father  in  the  assembly  of  the  Fomo- 
rians, Then  Brigh  cornes  and  bewailed  her  son.  She  shrieked 
at  first,  she  cried  at  last.  So  that  then  for  the  first  time  crying 

1 .  lit.  came  against 

2 .  Compare  I  Samuel  XVII .  7  :  «  And  the  staff  of  his  spear  was  Hke  a 
weaver's  beam  ». 


96  Whitley  Stokes. 

andsin  roclos  gol  7  egem  artos  a  n-Erinn.  IS  si  didiu  an  Prich 
sin  roairich  feit  do  caismert  a  n-oidci. 

126.  Luid  ira.  Gaibnm  ïonûhrait  7  ba  slanside.  Bai  oclaech 
lasno  Fomofre  .i.  Octriallar/;  mac  Indich  meic  Dei  Domnanw, 
mac  ngVomoire.  Atbert-side  frisna  Fomore  aro  tabroidis  cloich 
cech  ain  tir  leo  de  clocha//'  Drobesa  do  cor  ar  tihrait  Slaine  a 
n-Acli^^T'  Abla  fri  Magh  Tulred  andiar,  fri  Loch  n-Arboch  an- 
tuaid.  Lotar  didiu  7  doberod  cloich  cech  fir  for  in  ûpvait.  Go- 
nud[d]e  ata  Carn  Octrialdâî/c/;  ïor  an  carn.  Ainm  n-aild  dono 
din  tibroid-sin  Loch  Luibe,  ar  dobered  Dien  cecht  ind  [luib] 
cech  losa  rouhotar  a  n-Eri. 


127.  O  TANaic,  tra,  airis  an  cathai  moir  atrâvochtov  na 
Fomo/Ve  asa  scoraibh  secbtàir,  7  deronsud  catha  daiggne  dito- 
gladai  dib.  Ni  rabhu  tra  airich  no  fer  e[n]gnam.i2  diob  cen 
luir/>  friae  chnes,  cen  catbarr  fo[r]  a  cend,  cin  manais  muir- 
nig  'na  deis,  gen  cloidim  tromger  foi  a  cris,  gen  scieth  daig- 
gen  (or  a  formnai.  Ba  bein  cinn  fri  hald,  ba  laum  a  net  na- 
trach,  ba  haigedh  go  tenid  cor  fri  sluag  na  Fomoire  isin  lo 
sin. 

128.  Kohtar  iet  sorig  7  toisich  rouhatar  og  n^rtadh  sluaig 
na  Fomofre  .i.  Babr  mac  Doit  mcic  Neid,  Bres  mac  EWon, 
TuirlQ  TortbuilltY/;  mac  Lobois,  Goll  7  Irgold,  Loscenn-lom 
mac  Lomgluinigh,  Indecch  mac  De  Donmann  ri  na  Fomoire, 
Octrial[lach]  mac  Indich,  [fo;  68^]  Omna  7  Bagnai,  Elotha 
mac  Delbaet[h]. 

129.  At>a.cbtotarTuath Dca  Donann  don  leth.  eli  7  dofagaibsid 
a  naie  celi  ag  cornet  Logai,  7  lotar  do  oiris  an  catha.  INtan 
iarww  segar  -  an  cath  consdn  Lug  asa  coimet  a  mboi  ina  cair- 
ptecb,  go  mbo  hé  bai  arinchaib  catha  Tuath  nDeaJ.  Roferud 


1 .  Now  Lough  Arrow,  on  the  borders  of  the  counties  of  Roscommon 
and  Sligo. 

2.  Leg.  fegari.  e.  fechar  isfought? 

3 .  a  dash  over  the  d  of  dea. 


The  second  Batlle  of  Moytiira.  97 

and  shrieking  were  heard  in  Erin.  Now  it  is  that  Brigh  who 
invented  a  whistle  for  signalling  at  night  ^ 

126.  Then  Goibniu  went  into  the-  well,  and  he  became 
whole.  There  was  a  warrior  with  the  Fomorians,  even  Oc- 
triallach  son  of  Indech  son  of  Dé  Domnann,  son  of  the  Fomorian 
king.  He  told  the  Fomorians  that  each  man  of  them  should 
bring  a  stone  of  the  stones  of  Dro\ves5  to  cast  into  the  well  of 
Slaine  in  Achad  Abla  to  the  west  of  Moytura,  to  the  east  of 
Loch  Arboch.  So  they  went,  and  a  stone  for  each  man  was 
brought  on  the  well.  Wherefore  the  cairn  [thus  made]  is  call- 
ed  Octriallach's  Cairn.  But  another  name  for  that  well  is 
Loch  Luibe,  for  Dian-cecht  used  to  put  into  it  one  of  every 
herb  (lub)  that  grew  in  Erin. 

127.  Now  when  the  meeting  of  the  great  battle  came,  the 
Fomorians  marched  out  of  their  camp  outside^  and  formed 
themselvQs  into  strong  indestructible  battahons.  Not  a  chief 
nor  man  of  prowess  of  them  was  without  a  hauberk  against 
his  skin,  a  helmet  on  his  head,  a  broad,  sounding(?)  spear 
in  his  right  hand,  a  heavy  sharp  sword  on  his  belt,  a  firm 
shield  on  his  shoulder.  To  attack  the  Fomorian  host  on  that 
day  was  «  striking  a  head  against  a  clitf  »  was  «  a  hand  in  a 
serpent's  nest  »,  was  «  a  face  up  to  lire  ». 

128.  Thèse  were  the  kings  and  chiefs  that  were  hearten- 
ing  the  host  ofthe  Fomorians,  namely,  Balor  son  of  Dot  son 
of  Net,  Bres  son  of  Elathu,  Tuiri  Tortbuillech  son  of  Lobos, 
Goll  andirgoll.  Loscenn-lomm  son  ofLommglùnech^^  Indech 
son  of  Dé  Domnann,  the  king  of  the  Fomorians,  Octriallach 
son  of  Indech,  Omna  and  Bagna,  Elathu  son  ofDelbaeth. 

129.  On  the  other  side  the  Tuath  Dé  Domann  arose  and 
left  his  nine  comrades  keeping  Lugh,  and  they  marched  to 
the  meeting  of  the  battle.  Then  when  the  battle  follows(?) 
Lugh  escaped  from  the  keeping  in  which  he  was,  as  his  cha- 
rioteer,  so  that  it  was  he  who  was  in  front  of  the  battalion  of 
the  Tuath  Dea.  So  then  a  keen  and  cruel  battle  was  fought 

1 .  See  Rhys,  Hibbert  Lectures,  pp.  587-389. 

2.  Lit.  under  the 

5  .   A  river  flowing  out  of  Lough  Melvln  and  into  the  Bay  of  DonegaL 
4 .    «  bare-kneed  » 

Revue  Celtique,  XII.  7 


98  Whitley  Siokes. 

tra  imairec  aith  amnns  and  so  et/V  fine  Fomoire  7  firu  Eretin. 
Boi  Lug  og  n^rtad  ter  n-Evciin;  coro  ferdais  go  dicra  an  cath, 
fodegh  na  beidis  a  ndoiri  ni  bod  sirie.  Ar  ba  ferr  duoib  bas 
d'fhogail  oc  diden  a  n-athardho  indas  beith  fo  doiri  7  fou  cis 
amail  rouhatar.  Con'id  and  rocan  Lug  an  cetw/  so  sios  (or 
lethcois  7  letsuil  nmchell  fer  nEreiin  : 

Arotroi  cath  comartan,  etc. 

130.  Ros-laisiud  na  slurti^  gair  mor  oc  dol  isin  cath,  Com- 
rancot^zr  iersin,  7  rogab  cach  for  truasdrad  a  céle  dibbh. 

131.  Mor  do  coemaib  derochrotrtr  ann  a  mbuaiHe  bais. 
Mor  an  t-ar  7  an  lechtloige  ^  roboi  ann.  Roboi  uall  7  imnaire 
and  leth  for  leth.  Bui  ferg  7  honîad.  Ba  himdae?  reun  folu 
tar  gdcnius  moethocl^ch  ann  iarna  leudh  do  lamaiuh  let-: 
miuch  oc  ttichti  an  gauhad  ar  imbnârie.  Ba  hamnwj  muirn  7 
sai  toi  na  curud  7  na  lath  ngali  ic  immditin  a  ngœ  7  a 
sciath  7  a  courp  indtaun  n^^j-bitis  a  ceH  ica  truasdrad  denaib 
gaib  7  denaib  cloidbiuh.  Amnw^^  dno,  an  tarneuch  ruboi  and 
sechnon  an  cathie  .i.  gair  na  lœchraidï  7  presimb  na  sciath, 
loindreuch  7  fedgairi  na  cloidhim  7  na  cale  ndéd^  cairchiu  7 
grindegur  na  saicidbolc,  sian  7  etigud  na  foghaid  7  na  nga- 
bluch,  7  priscbemniuch  na  n-armb. 


132.  Es  bec  trana  comrancatûtr  inn  a  mmeur  ocus  a  coss  oc 
in  imtuarcain,  co  tw^iitis  assa  sessrtm  He  slimre^h  na  foluo  fou 
cossaib  na  miliodh,  co  ;;mibentaïis  a  cinno  diob  ana  suidip. 
Conuargabud  cath  crôtda;,  cresachtocch,  broineuch,  fuilech,  7 
rurassa  Unnsenn  hi  crobaiph  hidhad  annside. 


1 .  MS .  lechiloide 

2.  MS.  himgae 
l .   forteched? 


The  second  Battle  of  Moyîara.  99 

between  the  tribe  of  the  Fomorians  and  the  men  of  Ireland. 
Lugh  was  heartening  the  men  of  Ireland  that  they  should  light 
the  battle  fervently  so  that  they  should  not  be  any  longer  in 
,  bondage.  For  it  was  better  for  themlo  find  death  in  protecting 
their  fatherland  than  to  bide  under  bondage  and  tribute  as 
they  had  been.  Wherefore  then  Lugh  sang  this  chant  below, 
as  he  went  round  the  men  of  Erin,  on  one  foot  and  with  one 
eye  (closedj  : 

Arotroi  cath  comartan,  etc.' 

130.  The  hosts  uttered  a  great  shout  as  they  entered  the 
battle.  Then  they  came  together  and  each  of  them  begaa  to 
smite  the  other. 

131.  Many  beautiful  men  fell  there  in  the  stall  of  death. 
Great  the  slaughter  and  the  grave-lying  that  was  there  !  Pride 
and  shame  were  there  side  by  side.  There  was  anger  and  indi- 
gnation. Abandant  was  the  stream  of  blood  there  over  the 
white  skin  of  young  warriors  mangled  by  hands  of  eager^ 
men  while  fleeing  the  danger  for...  Harsh  was  the  ...  and  ... 
of  the  heroes  and  the  champions  mutually  fending  their  spears 
and  their  shields  and  their  bodies  when  the  others  were 
smiting  them  with  spears  and  with  swords.  Harsh,  more- 
over,  was  the  thunder  that  was  there  throughout  the  battle, 
the  shouting  of  the  warriors  and  the  clashing  ^  of  the  shields, 
the  flashing  and  whistling  of  the  glaives  and  the  ivory-hilted 
swords,  the  rattHng  and  jingling  of  the  quivers,  the  sound 
and  winging  ofthe  darts  and  the  javelins,  and  the  crashing  of 
the  weapons  ! 

132.  The  ends  of  their  fingers  and  of  their  feet  almost  met 
in  the  mutual  striking,  and  owing  to  the  slipperiness  of  the 
blood  under  the  feet  ofthe  soldiers,  they  would  fall  from  their 
upright  posture  and  beat  their  heads  together  as  they  sat.  A 
battle  was  upheaved,  gory,  shivering,  cro\vded(?),  sanguinary, 
and  then  (the  river)  Unnsenn  ran  in  corpses  of  foes. 


1.  léidmeach  strong,  robust,  O'Br.  Cf.  leitmîge,  LL.  aiy''. 

2.  presimb  ==  breisim  .i.  gàir,  H.  3.  18,  p.  ^i^. 


1 00  Whitley  Sîokes. 

133.  Derocair  dno  Nuodai  Aircetlaum  ocus  Maucha.  ingen 
Ernmoiss  lie  Balur  ui  Neit.  Duceur  Cassmoel  lie  hOgtriallug 
mac  n-Indich.  IMmacomairnic  de  Luc[h]  7  di  Bolur  Birug- 
derc  esin  cat[h].  Suil  milldagach  le  suide.  Ni  horscailtie  inn 
soûl  acbt  ir-roi  cat[h]ie  namma.  Cetrar  turcbaud  a  malaig  die 
sol  coim  drolum  omlithi  triena  malaig.  Sluoac[h]  doneceud 
d^rsan  sol  nin-geptis  f;i  hocco  cie  pidis  lir  ilmili.  Es  de  boi 
inn  nem  sin  fuirri^  .i.  druit[h]  a  adhar  hotar  oc  îulucht  drai- 
àechtx^.  Tanaic-seum.  7  ruderc  Mrsan  fundeoic,  co  ndechaid 
de  en  foulachne  fuithi,  gonid  ïorsan  suil  dodecaid  nfm  an 
fouW/?/a  iersin.  Condrecait  ierum  Luc[h]3. 


[fo.  69%  1.  13].     .     .     .     . _   . 

134.  «  Tocaib  mo  malaig,  a  gille  »,  al  Babr^  «  co  ?7doeciz/j 
an  ier  rescrtrh  fil  ocum  acalkfm.  » 

135.  Tocauhar  a  malie  dia  deirc  Bab/r.  Fucaird  Luc[h]  ier- 
sin  liic  talma  do,  co  7idechaid  an  suil  triena  cend.  Con'id  a 
sluag  bodessin  derecacha.  Co  torcair  four  sluag  na  Fomore, 
conda-apztir  tri  nonuhair  dib  fou  a  toeb,  co  mhoi  a  mullach 
frie  bruinni  n-Indig  meic  De  Domnann,  co  sescaind  a  loim 
foul:e  tar  a  beolu  side. 

136.  «  Ct);zgarar  dams^e  »,  ar  Indiuch,  «  Luoch  Lethglass 
.i.  mo  fili  .1.  lethglass  e  0  talmain  go  mulluA  a  cinn.  Toticd 
'na  docum.  «  Finnta  damsa  »,  cl  Indeach,  «  ciarotoUas  formsa 
in  n-orcur-sai4  ». 

[fo.  69^] 

137.  Tanaic  in  Morrigrtn  ingen  ErnmMJ"a  anduidhe,  7  boi 
oc  n^rtad  Tuath  nDea  co  fvtôis  an  cath  co  dur  7  co  dicrai  : 
conid  ann  rocan  in  laid  se  sis  : 

Afraigid  rig  don  cath  s,  etc. 

1 .  MS.  fuirrir 

2.  MS.  draigesrA/se. 

3  .   Hère  is  omitted  an  unintelligible  dialogue  between  Lugh  and  Balor, 

4.  The  rest  of  Indech's  speech,  and  the  replies  of  Lugh  Lethglass  and 
of  Lugh  the  successful  slinger,  are  omitted  as  uninteUigible. 

5 .  The  rest  of  the  Morri'gan's  lay  is  omitted.  It  is  very  obscure. 


The  second  Battle  of  Moytara.  loi 

133.  Then  Nuada  Silverhand  and  Mâcha  daughter  of  Ern- 
mass  fell  by  Balor  grandson  of  Net.  And  Cassmael  fell  by 
Octriallach  son  ofindech.  Lugh  and  Balor  of  the  Piercing  Eye 
met  in  the  battle.  An  evil  eye  had  Balor.  That  eye  was  never 
opened  save  only  on  a  battle-field.  Four  men  used  to  lift  up 
the  lid  of  the  eye  with  a  polished(?)  handle  (which  passed) 
through  its  Hd.  If  an  army  looked  at  that  eye,  though  they 
were  many  thousands  in  number  they  could  not  resist  [a  few] 
warriors.  Hence  had  it  that  poisonous  power.  His  father's  druids 
were  concocting  charms^  He  came  and  looked  over  the  win- 
dow,  and  the  fume  of  the  concoction  came  under  it,  so  that 
the  poison  of  the  concoction  afterwards  came  on  the  eye  that 
looked^.  Then  he  and  Lugh  meet. 

134.  «  Lift  up  mine  eyelid,  my  lad  »,  says  Balor,  «  that  I 
may  see  the  babbler?  who  is  conversing  with  me  ». 

135.  The  lid  is  raised  from  Balor's  eye,  Then  Lugh  cast  a 
sling-stone  at  him,  which  carried  the  eye  through  his  head*. 
And  so  it  was  his  own  army  that  looked  (at  it).  And  it  fell  on 
the  host  of  the  Fomorians,  and  thrice  nine  of  them  died  beside 
it,  so  that  the  crowns  of  their  heads  came  against  the  breast  of 
Indech  son  of  Dé  Domnann,  and  a  gush  of  blood  sprang  over 
his  lips. 

136.  Says  Indech:  «  Let  Loch  Half-green  my  poet  be 
summoned  to  me  1  »  Half-green  was  he  from  the  ground  to 
the  crown  of  his  head.  Loch  goes  to  the  king.  «  Make  known 
to  me  »,  saith  Indech,  «  who  has  flung(?)  this  cast  on  me?  » 

137.  Then  the  Morrigan,  daughter  of  Ernmass,  came,  and 
was  heartening  the  Tuatha  Dea  to  fight  the  battle  fiercely  and 
fervently.  So  then  she  sang  this  lay  below  : 

«  Kings  arise  to  the  battle  »,  etc. 


1 .  Lit.  cooking  wizardry. 

2.  Translated  by  O'Curry,  Proceedings  of  the  R.  I.  Academy,  vol.  I. 
Irish  MS.  séries,  pp.  198,  199. 

5.  rescach  =r  réascach  prattling,  talkative,  O'Br. 

4.    See  O'Flaheriy's  Of v^/a,  London  1685,  pp.  176,  177. 


102  Whitley  Stokes. 

138.  Romebhaid  ierutn  in  cauth  iersin  7  roslechait  na  Fo- 
more  co  muir.  Dorochratar  comtuitim  Ogma  mac  Ealamhan 
an  trénïcr  7  Indeouch  mac  De  Domnaund  ri  na  Fomore. 

139.  AilisLocti  Leatglas  for  Lucch  a  anaco/.  «  Mo  tri  drinn- 
roisc  daum  !  »  for  Luch. 

140.  «  Rod-bie  »,  our  Loch.  «  Dingebat-sa  fochail  Fomore 
d'Erinn  co  pràuth,  7  a  ngebas  di  teu/zg^e  iocfaid  fri  diaid  mbeu- 
thaud  ar  car/;  n-aingceus  ». 

141 .  Aunauchta  Loch  iermn.  Is  ann  czchain  in  dail  n-asdadha 
do  Gâïdelaib  :  «  Gehat  foss  findgrinde  »,  etc. 

142.  Asbévt  Loch  dano  doberadh  ainm  di  nai  cairptib  Lo- 
chca  ara  anacw/.  Asb^rt  dano  Lucc  ara  n-ainmnig//tf.  Frisgart 
Loch,  condep^rt  «  Luachta,  Anagat  »,  etc. 

143.  «  Cest,  cie  lianmanna  na  n-aradh  robatar  inn  im- 
morro  ?  » 

«  Medol,  Medon,  Moth  »,  etc. 

144.  «  Cie  hanmanna  na  ndeled  batwr  'na  lamaib  ?  » 

«  Ni  anse.  Fes,  Res,  l-(oches,  »,  etc. 

145.  «  Cie  hanmanna  na  n-ech  ?  » 
«  Can,  Doriadha  »,  etc. 

14e.   «  Cest,  cie  Hon  ind  air  ?  »  for  Lucc  fri  Loch. 

«  Ni  [f]edar  cia  lion  do  mhechaib  7  do  drabarsiuflo-.  Mad 
an  Hon  do  tic[h]6'rnaib  7  d'aïrechaib  7  do  amadaih  7  do  mac- 
uib  righ  7  do  airdrigaib  Fomore  rofetar  .i.  triar  tri  Jicb'n 
A.  cet  for  .XX.  cet  tri  côica.it  .ix.  cuicir  cetri  .xx.  mile,  ochtar 
ocht  Jicbk,  moirsest-r  cetri  .xx.,  seisé^r  cetri  .xx.  coic^r  ocht 
/f/;it^  dias  cethrachat  im  [fo.  70'']  hua  NV  noicait^  IS  he  sin 
lion  ind  air  dorochair  di  aïrdiigaib  7  do  aiidûccrnaib  na  Fo- 
more isin  cath.   » 


I.  The  nurnbers  are  thus  given  in  LL.  9^  12-14  :  Secht  fir  .uii,  fichit 
.uii.  cet.  uii.  1.  L.  nôi  cet.  xx.  xl.  imm  ua  Neit  nocha  .i.  im  Ogma  mac 
Elathan  maie  Neit. 


The  second  Battle  of  Moxtura.*  loj 

138.  Thereafter  the  battle  became a  rout,  and  the  Fomorians 
were  beaten  to  the  sea.  The  champion  Ogma  son  of  Elathu, 
and  Indech  son  of  Dé  Domnann,  the  king  of  the  Fomorians, 
fell  in  single  combat. 

139.  Loch  Half-green  besought  Lugh  for  quarter.  «  (Give 
me)  my  three  wishes  »,  says  Lugh. 

140.  «  Thou  shalt  hâve  them  »,  says  Loch.  «  Till  Doom 
I  will  ward  off  from  Ireland  (ail)  plundering  by  the  Fomo- 
rians, and  what at  the  end  of  (the)  world  ^  for  every  ali- 
ment ». 

141.  So  Loch  was  spared.  Then  he  sang  to  the  Gael  the 
«  decree  of  fastening  »  :  Gebat  foss,  etc. 

142.  Then  Loch  said  thathewouldbestownames  on  Lugh's 
nine  chariots  because  of  the  quarter  that  had  been  given  him. 
So  Lugh  told  him  to  name  them.  Loch  answered  and  said^ 
«  Luachta,  Anagat  »,  etc. 

143.  «  Query,  what  are  the  names  of  the  charioteers  who 
were  in  them  ?  » 

«  Medol,  Medon,  Moth  »,  etc. 

144.  «  What  are  the  names  of  the  rods  that  were  in  their 
hands  ?  » 

«  Not  hard  to  say;  Fes,  Res,  Roches  »,  etc. 

145.  «  What  are  the  names  of  the  horses  ? 
«  Can,  Doriadha  »,  etc. 

146.  «  Query:  what  is  the  number  of  the  slain  ?  »  says 
Lugh  to  Loch. 

«  I  know  not  the  number  of  peasants  and  rabble.  As  to  the 
number  ofFomorian  lords  and  nobles  and  champions  and  kings' 
sons  and  overkings,  I  know,  even  live  thousand  and  three 
score  and  three  men  :  two  thousand  and  three  fifties  :  four 
score  thousand  and  nine  times  live  :  eight  score  and  eight  ; 
four  score  and  seven  :  four  score  and  six  :  eight  score  and 
five  :  two  and  forty  including  Nét's  grandson.  That  is  the 
number  of  the  slain-  of  the  Fomorian  overkings  and  high 
nobles  who  fell  in  the  battle.  » 


1.  beuthaud  ioxhetha:  cf.  den  deridh  an  betha,  5  166. 

2.  Lit.  slaug;hter. 


104  Whitley  Stokes. 

147.  «  Mad  al-lion  immorroà'i  aithechcf/^y  di  drochdôiniu[h] 
7  di  dacscn^slua^f^  7  d'aos  cecin  danœ  olcheiiœ  dilouwr  a  co- 
mçïdecht  an  marsluaig  —  aur  dideochaf^  cech  anroth  7  ctch 
ardtoisccbj  cech  airdri  de  Vomorcaibcom  sochraide  din  chauth 
co  torcradaur  adn  uili  a  soir  7  a  ndaoir  —  nisn-airmium  acht 
uoihad  di  moghada/Z''  na  n-airdrigh  namdu.  ISsed  adnso  au... 
lion  ro  airmios  di  suidlîiu[h]  amal  attco//naurc.  Sechl  fir  secht 
ûchit  secht  cet  secht  caocœ  .l.  di  cAaib  cet  .xx.  fichi.  cet  cet  .xl. 
immon  Saub  n-Uancendach  mac  Carprf  Cuilc,  mac  sidiie  moga 
di  Indeucli  mac  De  Domnadn  .i.  m.ac  [moga]  ricli  Fomore  ». 

148.  «  Madh  a  ndo[ro]chfl!/;'  adn  chena  de  IcAdoinib  7  di 
crandasc.  iianlaic[li]  dineoch  nad  roaclit  cridiu  catiiiE,  co  ro 
hairmith^r  r[e]anda  nime  7  gainem  maurœ  7  loa^  snechtse  7 
di'ucht  for  faichtlîi  7  bommadn  egliœ  7  feur  fo  cossaib  gregh^ 
7  groigh  m«c  Lir  la  maur-ainfini,  ni  hairmidKr  side  it/V  ». 

149.  lArsin  dono  frith  baocc«/  Br^i  m.eic  Elath^n  dôip. 
Atbt'/t-sidhe  :  «  Is  feurr  m'anacw/  »,  ol  se,  «  oldass  mo  guin  ». 

150.  «  Cid  annsnfie  biass  de?  »  aur  Lucc. 

«  Bid  sh-hlechtach.  hse  Erenn  »,  ol  Fies,  «  dias  nom-aunas- 
tar-sa  ». 

«  Comarfofssa  diar  ngaothuib  »,  or  Lug. 

151.  IS  desin  luid  Lug  co  Maoi[l]tne  Morbretach,  co  n-epfrt 
pris  :  «  An  anusiar  Bres  ar  bithblir/;/  do  buaibh  Ercnii  ?  » 

152.  «  Nach  anw.ftair  »,  [ar]  Moeltne,  (ç.  nad  cumhaicc  a[n] 
oes  nach  a  n-indoth,  ce  choni  a  mhYicht  airet  beat  bi  ». 

153.  Atp^rt  Lug  fria  Bres  :  «  Ni  ed  annisin  not-anuig  ;  nad 
cuimgi  a  n-oes  nach  a  n-inddoth,  ce  chonis  a  mhlicht  » . 

154.  Atprrt  Bres:  «  Forbotha  ruada  :  Roic/??  Mailtne  ». 

155.  «  An  fil  n-aill  nut-ain,  a  Bres?  »  ar  Lug. 


I .   MS  moàha.s,aih 


The  second  Battle  of  Moyîura .  1 05 

147.  «  Howbeit  as  to  the  number  of  peasants  and  common 
people  and  rabble,  and  folk  of  every  art  besides  who  came  in 
Company  with  the  great  army  —  for  every  champion  and  every 
high  chieftain  and  every  overking  of  the  Fomorians  came  with 
his  host  to  the  battle,  so  that  ail  fell  there,  both  his  freemen 
and  his  slaves  —  we  reckon  only  a  few  of  the  servants  of  the 
overkings.  This  then  is  the  number  that  I  hâve  reckoned  of 
thèse  as  I  beheld  :  seven  hundred,  seven  score  (and)  seven 

men together  with  Sab  Uanchennach  son  ofCarpre  Colc, 

son  was  he  of  a  servant  of  Indech  son  of  De  Domnann,  that 
is,  a  son  of  a  servant  of  the  Fomorian  king.  » 

148.  «  As  to  what  fell  besides  of  «  half-men  »  and  of ...  who 
reached  not  the  heart  of  the  battle,  thèse  are  in  no  wise 
numbered  till  we  number  stars  of  heaven,  sand  of  sea,  flakes 
of  snow,  dew  on  lawn,  hailstones,  grass  under  feet  of  herds, 
and  the  Son  of  Ler's^  horses  in  a  sea-storm  ». 

149.  Thereafter  they  (Lugh  and  his  comrades)  found  Bres 
son  of  Elathu  unguarded.  He  said  :  «  It  is  better  to  give  me 
quarter  than  to  slay  me  ». 

150.  «  What  then  will  follow  from  that  ?  »  says  Lugh. 

«  If  I  be  spared  »,  says  Bres,  «  the  kine  of  Erin  will  always 
be  in  milk  ».  ^. 

«  I  will  set  (this)  forth  to  our  wise  men  »,  says  Lugh. 

151.  Hence  Lugh  went  to  Maeltne  Mor-brethach  2,  and 
said  to  him  :  «  Shall  Bres  hâve  quarter  for  (giving)  constant 
milk  to  the  kine  of  Erin  ?  » 

152.  «  He  shall  not  hâve  quarter  »,  saith  Maeltne;  «  he 
has  no  power  over  their  âge  or  their  offspring  (?)  though  he 
can  milk  them  so  long  as  they  are  alive  ». 

153.  Lugh  said  to  Bres:  «  That  does  not  save  thee  :  tliou 
hast  no  power  over  their  âge  and  their  offspring  (?)  though 
thou  canst  milk  them  » . 

154.  Said  Bres:  «  Forbotha  »,  etc. 

155.  «  Is  there  aught  else  that  will  save  thee,  O  Bres  ?  » 
says  Lugh. 

1.  The  seagod's.  See  Corm.  Gl.  s.  v.  Manannan  mac  Lir. 

2.  «  having  great  judgments  ». 


Jo6  Whitley  S'okes. 

«  Fil  ecin  :  abair  fri  bar  mbrethiomain,  bibhsiutt  buain  cech 
raithi  ar  m'anocol-sa  ». 

156.  Atb^rt  Lug  fria  Moeltne:  «  An  anustar  Bres  ar  buain 
n-etha  cech  raithi  di  fo'uib  Evenn  ?  » 

157.  «  IS  ed  immanairnicc  lind  »,  or  Maoiltne,  «  errach 
fria  har  7  silad,  7  tosach  sa.mmid  fri  foirc^n^i  7^  sonairti  n-etha, 
7  tossach  n-aipchi  ^  foghamair  fri  iorcend  aipchi  n-etha  7  fria 
buain.  Gaimr^'rf  fria  tomalta  ». 

158.  «  Nis-tessaircc  annisin  »,  or  Lug  fria  Br^^. 
«  Forbotha  ruadha,  roicht  Mailtni  »,  or  se. 

159.  «  IS  luga  dot-essaircc  »,  or  Lug. 
«  Cid  ?  »  ol  Bres. 

160.  «  Co  conebrad  5,  co  silfad,  co  cliobibsad  fir  En'»»  ?  Is 
iar  fis  an  trede  siu  manad  znustar  ». 

«  Ahair  friu,  Mairta  n-ar,  Mairt  hi  corad  sil  a  ngurt,  Mairt 
a  n-imbochdt  ». 

161.  Rolecca^  ass  didiu  Brcss  triasan  celgsin. 

162.  ISan  cath  sin  dïdiu  fuair  Oghma  trenfer  Ornai,  clai- 
^(iomh  Tetra  ri  Fomôre.  Tofoslaicc  Oghma  in  claideb  7  glanais 
he.  ISandsin  ro  indis  an  claideb  nach  nd^rnad  de,  ar  [ba]  bessdo 
claidbib  antansin  dotorsilcitis  doadhbadis  na  gnimha  dognithea 
dib  intansin.  Conid  desin  dlegaid  daidme  cios  a  nglfl«tai  iarna 
tosluccai.  IS  de  dno  f^rcomét^r  brechda  hi  cloïdbib  osin 
amach.  IS  aire  ïmmorro  nolabra/disdemnad'armaib  isan  aims/'r 
sin,  ar  no  adraddis  airm  6  dainib  isin  ré-sin  7  ba  do  comair- 
cib  na  haimsire  sin  na  hairm.  IS  don  cloïdibh  sin  rochan  Loch 
L^/[h]glas  in  lôid-si  : 


Admell  maorna  uath,  etc. 


1 ,  This  ocus  seems  an  erroneous  insertion. 

2.  So  this  n-aipchi  sctms  wrongly  inserted. 

3  .   Perhaps  a  scribal  error  for  con-airfet,  the  /'-fut    pi.  3  of  airim. 


The  second  Battle  of  Moytura.  1 07 

«  Thereisinsooth.  Tellyour  brehon  thatforsparingme  the 
men  of  Ireland  shall  reap  a  harvest  in  every  quarter  of  the  year  » . 

156.  Said  Lugh  to  Moeltne  :  «  Shall  Bres  be  spared  for 
(giving)  the  men  of  Ireland  a  harvest  of  corn  every  quarter  ?  » 

157.  «  This  has  suited  us  »  ;  saith  Maeltne  :  «  the  spring 
for  ploughing  and  sov^ing,  and  the  beginning  of  summer  for 
(the)  end  of  the  strength  of  corn,  and  the  beginning  of  autumn 
for  the  end  of  the  ripeness  of  corn  and  for  reaping  it.  Winter 
for  consuming  it  » . 

158.  «  That  does  not  rescue  (thee)  »,  saith  Lugh  to  Bres. 
«  Forbotha  »  etc.,  saith  he. 

159.  «  Less  (than  that)  rescues  thee  »,  saith  Lugh. 
«  What  ?  »  says  Bres. 

160.  «  How  shall  the  men  of  Ireland  plough  ?  How  shall 
they  sow  ?  How  shall  they  reap  ?  After  making  known  thèse 
three  things  thou  wilt  be  spared^  ». 

«  Tell  them  »  [says  Bres]  «  that  their  ploughing  be  on  a 
Tuesday,  their  casting  seed  into  the  field  be  on  a  Tuesday, 
their  reaping  on  a  Tuesday  ». 

léi.  So  through  that  stratagem  Bres  was  let  go  free. 

162.  In  that  fight,  then,  Ogmathe  champion  found  Orna 
the  sword  of  Tethra  a  king  of  the  Fomorians.  Ogma  i^i- 
sheathed  the  sword  and  cleansed  it.  Then  the  sword  related 
whatsoever  had  been  done  by  it;  for  it  was  the  custom  of 
swords  at  that  time,  when  unsheathed,  to  set  forth  the  deeds 
that  had  been  done  by  them.  Andtherefore  swords  are  entitled 
to  the  tribute  of  cleansing  them  after  they  hâve  been  unshea- 
thed. Hence,  also,  charm.s  are  preserved  in  swords  thencefor- 
ward.  Now  the  reason  why  démons  used  to  speak  from  wea- 
pons  at  that  time  was  because  weapons  were  worshipped  by 
human  beings  at  that  epoch,  and  the  weapons  were  among 
the  safcguards  of  that  time  -.  It  is  of  that  sword  that  Loch 
Lethglas  sang  this  lay  : 

Admell  maorna  uath,  etc. 

1 .  tnanad  anustar  seems  a  mistake  for  not-anaslar 

2.  Translated  by  O'Curry,  M.  and  C.  II,  254,  where  for  «  unsheathed  » 
he  puts  «  opened  ».  As  to  démons  speaking  from  swords  see  Serglige  Con- 
culainn,  LU.  43->.  As  to  worshipping  swords,  PoUock,  Oxford  Lectures, 
1S90,  p.  270  note. 


io8  VVbitley  Stokes. 

163.  Loutar  andiaid  na  Fomore  dno  Lug  7  an  Daghdou  7 
Ogma,  ar  cruitire  an  Dagda  ron-ucsad  leo,  Uâitniu  a  ainm 
[fo.  70''].  Rosaghad  ier/mi  a  flettech  a  mboi  Bres  mac  Elathan 
7  Elathan  mac  Delhaith.  Is  ann  boi  in  crot  îor  in  fraighid.  IS 
si  in  cruit  sin  ara  nenaisc[inDagdae]naceolaconnarofograigh- 
setor  ^  tria  gairm  co  wdegart  in  Dagda  intan  atb^rt  annso  sis  : 


Tair  Daur-dablao, 
Tair  Coir  cetharchuir, 
Tair  sam,  tair  gam, 
beola  crot  7  bolg  7  buinne. 

Dâ  n-ainm  dnobatfl^r  foran  cruit-sin  .i.  Dur-dabla  7  Coirce- 
thairchuir. 

164.  Doluid  an  crot  assan  froig  ïeru»!,  7  marbaid  nônbor, 
7  tanuicc  docum  an  Daghda,  7  sepainn  s/Je  a  irédhi  fora  nemi- 
thir  crmùn  doib  .i.  sùantra/o-i  7  genntra/o-i  7  golltraigi.  Se- 
painn goWiraig'x  doib  co  Hgolsad  a  mna  d^'racha.  Sep^i/nn 
genntraigi  doib  co  tibsiot  a  mna  7  a  macraith.  Sepainn  suan- 
traigi  doib  co  tuilset  an  tsluaigh.  IS  de  sén  dierlatrtr  a  triur 
slajj  uaidib  ciamadli  ail  a  ngoin. 


165.  Dob^rt  an  Dagda  diu  laiss  tria  gém  na  dairti  dobreth 
dô  ara  soethûfr.  Ar  intan  rogessi  a  gaimmain  ^  rogeltatar  cetri 
Erinn  uili  doneoch  bertatar  Fomore  dip  ina  cios. 

166.  lAr  mhnsiud  ierum  an  catha  7  iar  nglanad  ind  air, 
fochard  and  Morrigan  ïngen  Ernmais  do  tascc  an  catha  sin  7 
an  coscair  moair  forcoemnocair  5  ann  do  ri[g]dingnaib  Erenn 
7  dia  sidhcairib  7  dia  ard-M5cib  7  dia  inb^raiph.  Cowid  do  sin 


1 .  MS.  rofograidhsetor 

2.  Leg.  gamain. 

î.   MS.  forcoemnoc/;air 


The  second  Baîtle  of  Moytura.  109 

163.  Nûw  Lugh  and  the  Dagdae  and  Ogma'  pursued  the 
Fomorians,  for  they  had  carried  off  the  Dagdae's  harper,  whose 
name  was  Uaitne.  Then  they  reached  the  banqueting-house 
in  which  were  Bres  son  of  Elatha  and  Elathan  son  of  Del- 
baeth.  There  hung  the  harp  on  the  wall.  That  is  the  harp  in 
which  the  Dagdae  had  boundthe  mélodies  so  that  they  sounded 
not  until  by  his  call  hesummoned  them  forth  ;  whenhe  said 
this  below  : 

«  Corne  Daurdabla! 
Corne  Coir-cethar-chuir  ! 
Corne  summer,  Corne  winter  ! 
Mouths  of  harps  and  bags  and  pipes  !  » 

(Now  that  harp  had  two  names,  even  Dur-da-bla  «  Oak  of  two 
greens(?)  »  and  Coir-cetharchuir^;  «  Four-angled  music  »). 

164.  Then  the^  harp  went  forth  from  the  wall,  and  kills 
nine  men,  and  came  to  the  Dagdae.  And  he  played  for  them 
the  three  things  whereby  harpers  are  distinguished,  to  wit, 
sleep-strain  and  smile-strain  and  wail-strain.  He  played  wail- 
strain  to  them,  so  that  their  tearful  women  wept.  He  played 
smile-strain  to  them,  so  their  women  and  children  laughed. 
He  played  sleep-strain  to  them,  and  the  hosts  fell  asleep. 
Through  that  (sleep)  the  three  of  them  escaped  unhurt  from 
the  Fomorians  though  thèse  desired  to  slay  them^. 

165.  Then  the  Dagdae  brought  with  him3...  through  the 
lowing  ofthe  heifer  which  had  beengiven  him  for  his  labour4. 
For  when  she  called  her  calf  ail  the  cattle  of  Ireland  which 
the  Fomorians  had  taken  as  their  tribute,  grazed. 

166.  Now  after  the  battle  was  won  and  the  corpses  cleared 
away),  theMorrigan  daughter  of  Ernmas  proceeded  toproclaim 
that  battle  and  the  mighty  victory  which  had  taken  place,  to 
the  royal  heights  of  Ireland  and  to  its  fairy  hosts  and  its  chief 

1 .  He  has  been  killed  in  §  138. 

2.  Paragraphs  163  and  164  are  translated  by  O'Curry,  M.  and  C.  III, 
213-214. 

3.  Some  omission  hère. 

4.  See  §  32  supra. 

5 .  Literally  :  «  after  the  breaking  of  the  battle  and  after  the  cleansing  of 
the  slaughter  ». 


1 10  Wintley  Stok-rs. 

innesM^  Badb  aird-gniomha  heus.  «  Nach  scel  laut  ?  «  ar  cach 
friaise  ann-suide  : 


Sith  co  nem. 
Nem  co  doman. 
Doman  fo  nim 
Nert  hi  cach,  etc. 

167.  Boi  si  iarww  oc  taircetw/  deridh  an  hetha.  ann  heus  7 
oc  tairngire  cech  uilc  nobiad  ann,  7  cech  teadma  7  gach  di- 
glau  ;  conid  ann  rocachain  an  laid  se  sis  : 

Ni  a.ccus  bith  nombeo  baid, 
sam  cin  blatlia, 
beti  bai  cin  blichda, 
mna  can  feli, 
fir  gan  gail, 
gabala  can  rish. 


feda  cin  mes, 
muir  can  torad 

sen  saob[b]retlia, 
brecfdsach  mbrithioman, 
braithiomii  cech  fer, 
foglaid  cech  mac. 
Ragaid  mac  il-ligie  a  athar, 
Tâgaid  Sithair  al-ligi  a  meic, 
cUamain  cach  a  brawr, 

olc  aims^r. 

immera  mac  a  âthair, 

imera  ingen  [a  mâthair]. 


The  second  Battle  of  Moytnra.  1 1 1 

waters  and  its  rivermouths.  And  hence  it  is  that  Badb  also 
describes  high  deeds.  «  Hast  thou  any  taie?  »  saith  every  one 
to  her  then.  [And  she  said  :] 

Peace  up  to  heaven, 
Heaven  down  to  earth, 
Earth  under  heaven, 
Strength  in  every  one,  etc. 

167.  Then,  moreover,  she  was  prophesying  the  end  ofthe 
world,  and  foretelling  every  evil  that  would  be  therein,  and 
every  disease  and  every  vengeance.  Wherefore  then  she  sang 
this  lay  below  : 

I  shall  not  see  a  world  that  will  be  dear  to  me. 

Summer  without  flowers, 

Kine  will  be  without  milk, 

Women  without  modesty, 

Men  without  valour, 

Captures  without  a  king. 


Woods  without  mast, 
Sea  without  produce, 


Wrong  judgments  of  old  men, 

False  précédents  of  brehons, 

Every  man  a  betrayer, 

Every  boy  a  reaver. 

Son  will  enter  his  father's  bed, 

Father  will  enter  his  son's  bed, 

Every  one  (will  be)  his  brother's  brother-in-law. 


An  evil  time  ! 

Son  will  deceive  his  father, 

Daushter  will  deceive  her  mother. 


1 12  Whitley  Stokes. 


INDEX  OF  THE  RARER  WORDS. 

(The  bare  numbers  rejer  to  the  paragraphs). 


acach  80  in  gênerai,  at  ail,  Wind.  Ir.  Texte  p.  121,  1.  20. 

accus,  166  j-fut.  sg.  I  (abs.  form)  oî  at-ciu  q.  v. 

z<ih-iabode,  bouse  39. 

ad-sôim  I  turn,  b-iul.  sg.  3  ad-suije,  29.  adsûifet,  LU.  81''  17. 

a.ÏTaigim  I  arise,  près.  ind.  act.  pi.  3  afraigid  137. 

air-dibenim  /  dcstroy  :  see  dihenim  infra. 

airicill  83,   leg.  airichill,  provision,  and  cf.  Na  sccht  mhliadna. 

maithe  ba  nesa  doib  airichligis  loseph  na  drochb/ZaJna  dib, 

LB.  116^  15. 
airis  a  meeting,  127,  oiris  129. 
airlestis  123  seems  pass.  pi.  3  of  2dy  s-  conj.  of  a  verb  cogn. 

with  airlech  slaughter,  root  slegh. 
aith-gnim  I  recognise,  près.  ind.  sg.  3  aithgin,  44. 
alid  =  oldait  they  say,  73  or  for  al  inîl 
amaidechtae  wi:^ardry  of  some  kind,  gen.  sg.,  i  ace.  119:  de- 

rived  from  animait . 
amain  39. 
2m2Anstdii  cunning ,  gen.  sg.  -a,  i,  and  also  in  LL.  9*  2:  for 

*  amnaisecht,  derived  from  amnas. 
amrùn,  fer  ndea,  76. 
an-fialaim  /  dishonour,  Mut.  sg.  i  anfiaJuh,  115.  Cf.  anfhéle 

shamclcssness. 
aniu  123,  compar.  oi  an  À.  luath,  O'Dav.  p.  47. 
anruith  warriorl  147,  anraidh  a  champion  »  O'R.  pl.dat.  anra- 

daib,  146.  The  nom.  dualis  givtn  as  dâ  anruilb  (?)hy  O'Cur- 

ry,  M.  and  C.  III,  446,  the  nom.  sg.  as  ansrulh  ibid.  517. 
an-uabar  arrogance  45  «  excessive  pride  »  O'R.  Hence  the  adj. 

anuaibrech,  Four  Masters  1570. 
-apu  (forapa)  «  periit  »,  34,  pi.  -apatar  «  perierunt  »  135,  en- 

clitic  forms  of  the  perfect  of  the  verb  of  which  atbath  and 

at-bathatar  are  the  orthotonic  forms  of  the  /-  preterite. 


The  second  Buttle  of  Moytura.  1 1 3 

drach  surety,  hostage,    O'Dav.    55   and  60  s.  v.  bobhan  :  tre- 

baire  gan  ârach,  LL.  Si''  cited  M.  and  C.  III.  416.  pi.  dat. 

araighib,  40.  And  see  Ancient  Laws  I.  118,  25e,  260. 
ar-cichersit  79,   redupl.  s-fut.  pi.  3.   of  some  verb  (ar-cher- 

daim  ?)  to  me  unknown. 
ar-gabim  I  sei^s,  capture,  grasp,  bold.  act.  près.  ind.  sg.  3  ar- 

gaib  44.  pass.  près.  ind.  sg.  3  argaibther  frisin  toinn,  BB. 
ar-nascim  /  bind,  restrain  :  près,  indic.  sg.  3,  bretnas  ,i.  brat- 

nas,  arindi  ar-a-naisc  brat,  H.  2.  16,  col.  92.  redupl.  s-fut. 

sg.  I.  amenas  80. 
arthrach  increase,  23  :   cf.  arthraighim  /  incnase,   or  enlargc 

O'B. 
ar-ud-gaim  I  sélect?  perf.  pi.  3,  with  infixed  relative,  ar-an- 

utgatar  60  :  see  dogu  infra. 
at-ciu  I  see,  pass.  près.  ind.  sg.  3,  atcither  [ms.  -cicher]  21. 
at-dichim  I  meet  ?  aa.  2dy  près.  sg.  3,  atcliched26. 
zl-Q0t2i possiduit,  H.  3.  18.  cited  in  O'Curry's  M.  and  C.  III. 

517;  atom-cota-siu  thou  hast  possessed  me   18.  atcotaiset  .i. 

fuaradar  nô  dosealbaigedur,   H.    3.    18,   adcotat    «   adqui- 

runt  »,  Wb.  6-'  h. 
at-gna-sa  I charge?  32. 
athirne  a  calf,  39. 

ath-seolad  the period  after parturition,  gen.  -tai  23. 
at-indsmaim  /  set,  insert?  act.  2dy  près.  sg.  3,  with  infixed 

pron.  ata-ind[s]mad,  122  :  see  indsnia  infra. 
bac  a  di  uillend,  93,  :=  bac  na  righe[dh]  the  hollow  of  the  arm 

upon  bending  the  elhow,  O'R.  citing  O'Hic. 
baethlam  61. 

ban-ddl  an  assignation,  84,  lit.  «  a  woman-meeting  ». 
ban-tuathach  flf  wîVf/;,   116. 
barc  a  barque,  pi.  baraca,  9,  where  the  second  a  seems  svara- 

bhakti.  From  Low-Lat.  barca,  barica. 
bebhausa  morieris  29^  for  bebha-sa,  act.  redupl.  fut.  sg.  2  of 
the  verb  whence  bebe  «  mortuus  est  »,  Wb.  3''.  The  3d  sg. 
beba  «  morietur  »  is  in  the  Trip.  Life,  p.  88,  1.  2. 
beoluide /a^^3'^  greasy,  36,  derived  from  beoil,  89. 
birug-derc  (leg.  birach-derc),  speary  eye,  piercing-eyed,  an  epi- 
thet  for  Balor,  133.  Derived  from  bir  ■=  Lat.  (g)veru.. 
Revue  Celtique,  XII.  8 


!  14  Whitley  Stokes. 

his-ius,  bis-is,  34,  s-pret.  sg.  3  oï  hïim  I  strike,  with  suffixed 
pron.  of  sg.  3.  Hence  also  the  b-fut.  bifed,  LL.  60,  28,  110- 
bifed,  LL.  61^  5,  and  the  t-pret.  ro-bith,  Tig.  218. 

1.  bld  health?  26.  bld  .i.  slan,  O'CL 

2.  bld  for  blae  a green  ?  À.  faithche,  O'CL  dur-da-bla.  163. 
boc-sibin    bulrush,    pL    dat.     bocsibnib,    33.     bogsheimhin, 

O'R. 
bodhuha  (for  bodba  ?)  5,  cro-bodba,  LU.  79^,  a  deriv.  oîbodb 

cogn.  with  A.  S.  bcadhit. 
boimm  ega  a  haihtone  (lit.  bit  of  ici),  pi.  n.  bommonn  egai 

119  =  bommann  eghie  148. 
bongim  /  reap,  redupl.  s-fut.  pi.   3  (abs,  form)  bibsiutt  (for 

bibsit)  155.  The  subjoined  form,  bibsad  (leg.  bibsat)  is  in 

§  160. 
bor  infixed  pers.  pron.  of  pi.  2  :  ro-bor-biaa  «  vobis  erit  »  1.  e. 

habebitis,  40. 
bres  comely,  shapely,  2 1 . 
brisc-bémnech  cracking,  crashing.  131. 
broc  sorrowl  anxiety?  19  :  brôg  .i.  brônach,  O'CL 
broinech  132,  is  perhaps  =  braineach  .i.  iomadach,  O'CL 
bruith  ace.  sg.  glow,  fire,  123.  gen.  sg.  a  Uaithne  lan-brotha, 

H.  2.  16,  citedbyO'Curry,  M.  and  C.IIL  221.  broth  «fire  », 

O'R. 
buaile  bdis  lit.  «  byre  of  death  »,  battle-field ,  131.  So  crô  catha. 
caemslecht  119  =  covLi-'wnm-siQâMiuutualsmiîing? 
c2.Qn-g\iià.e  wûoing  ?  18. 
cairchiu  rattling  ?  121. 

canim  I  sing,  perL  sg.  3  cachain  =  cecinit  141,  rocachain  167. 
capall  =  caballus,  gen.  sg.  capoild  93. 
cechla  35,  perL   sg.  3   of  an  unknown  verb,   perhaps  cogn. 

with  v.'Kxii)  I  break.  The  context  shews  that  the  Irish  word 

means  scparavit.  A  cognate  subst.  dechla  .i.  deligud  occurs, 

LL.  10''  II. 
cengim  I  go.  près.  ind.  pi.  i.  cengmai,  Harl.  5280,  fol.   69'' 

s-fut.  pL  I  cichsimiu,  ibid. 
cernine  a  small  dish  (cern  =^  vApoq)  39. 
cestnaigim  /  question,  pass.    près,  indic.   sg.   3   cestnaigther 

[ms.  cesnaidter],  52. 


The  second  Battle  of  Moytura .  115 

cethav-chuir  four-cornered   163  ace.   pi.  f.  ecailsi  cetharchairi, 

Trip.  Life,  iio,  1.  18. 
cnchpioravit,  18,  perf.  act.  sg.  3  oiciim.  So  in  LU.  133''  Cich 

in  ben  aithiruch  thewoman  wept  again. 
cicli  ôir  a  boss  or  stud  (lit.  pap)  ofgold,  16. 
clad  coichriche  the  boundary  dite]}  of  a  district,  dat.  sg.  93. 
cndimr&ih.  boncs ,  119,  collective  oi  cnàim,  pi.  n.  cnamhœ  94. 
cochline  93,  a  littie  cochall  =  Lat.  cucullus. 
cocluiche  a  game  together,  43 . 
coime  knowhdge  ?  95,  =  caomha  «  skill,  knowledge  »  O'Br. 

but  Rhys(H.L.  6 18),  perhaps  rightly,  renders  co/w^  hère  by 

«  comeliness  ». 
coimsie  19  =  cuimse^  Wb.  14*  3,  22=^  i. 
coire  in  Dagdai,  6.  See  Rhys,  H.L.  257. 
cohfood  39,  Corm.  Gl.  s.  v,  Ascalt. 
com-airicim  I corne  together,  perf.  pi.  i,  cumairnecmar  18.  pi.  3 

comairnectur  87,  2dy  s-fut.  pi.  3.  comairsitis  82,  sg.  3  co- 

mairsed,  Trip.  Life, 
com-bruithim  /  Z'ot/  together,  pass.  près,  indic.  sg.  3,  nos-com- 

bruithit[h]er,  89.  See  bruith  supra, 
com-tuitim  a  falling  together,   138,  used  of  a  duel  in   which 

both  combatants  fell. 
con-acarim  (con-ad-gar.)  /  summon,  pass.  prêt.  pi.  3   cono- 

carthai  77,  t-pret.  pi.  3  conacartatar,  Trip.  Life  134  1.  6. 
con-gabaim  I  hold,  possess,  act.  près.  ind.  sg.  3  with  infixed /a- 

co-do-gabai,  67. 
congraim  n/)/)rtr^/  93  and  LU.  105''  31,  .i.  culaidh,  O'Cl. 
con-ïcivci  I  amable,  près.  ind.  sg.  3  (encl.  form)  nad  cumhaicc 

152.  perfect  sg.  3  gonanacair  78.  conanocair  79. 
con-sernaim  /  spread  together,  pass.  prêt.  sg.  3,  consernad  18. 

consernar  .i.  gabthar,  O'Dav.  6^  s.  v.  buicinn. 
cormaide  beery,  smelling  of  aie,  36.  Deriv.  oicuirm  21. 
corrguinech  a  kind  of  magician,  63,    100,    109.  The  corre- 

sponding   abstract  noun  corrguin\c\acht  is  thus  defined  by 

O'Davoren,  p.  63  :  «  to  be  on  one  foot  and  on  one  hand  and 

on  one  eye,  making  Ûiq glam  dicinn  ». 
craidenus  117.  may  be  cogn.  with  crdidim  /  torment. 
crandasc.  tianlaich,  148. 


ii6  Whitley  Stokes. 

cresachtach  132.  Cf.  cres  .i.  crithnugh[udh],  O'Dav.  p.  64. 

crip,  crib  39  .i.   luath,  szvift,  O'Dav.    69   .i.  luas,  swiftness, 

H.  3.  18,  p.  664^ 
crô  Logo  69. 
crob  body^  pi.  dat.  crobaibh  132.  Borrowed  from  O.N.  kroppr 

«  kôrper  ». 
cumdigh  14,  ïor  cubdiu,  compar.  oî  cubaid  (.'-fit,  harmonious.  » 
cumredh  16,  for  cumréidh  quite  smooth. 
cunghis  31,  a  scribal  error  for  cundis  s-fut.  sg.  2  (encl.  form) 

of  cuindigim  «  I  request  »  s-pret.  sg.  3  cunges  89  and  co«- 

an-aich  89  :  verbal  noun  cuindchid  47. 
dail  astuda  i^cr^é  offastenmg,  141. 
derc  talman  lit.  «  eye   of  earth  »,  a  pit  89,  gen.  dercu  for 

derca  92. 

1 .  dia  tzuo,  1 6 . 

2.  dia  «  day  »,  die  teoru  mbliadan  tbat  day  three  y  car  s,  82. 
dia  bliadne  84. 

diabul-ddnacht  diabolism,  3. 

ài-\)tmm  I  strike  out ,  eut  ont,  perf.  sg.  3  ^0  n-de-r-ba  34,  with 
infixed  ro.  In  ar-ro-s-dibu,  «  I  destroyed  them  »,  107,  we 
hâve  perhaps  the  ist  sg.  of  thesame  tensefrom  air-di-benim, 
près,  indic.  sg.  3  ni  airdben  (nec  interimit)  Sg.  30%  airdbe- 
nara^  is  eut  »  O'Don.  Supp.  O.  W.  du-bencticion{g\.  exsectis). 

dichmaid  94. 

di-digestar  19,  =  du-dichestar  (gl.  ducetur)  Ml.  30^^  25,  pass. 
s-fat.  sg.  3  :  cf.  fu-duidchestar  (gl.  subduci)  Ml.  36^. 

ài\vn:x\nQ  frcedom,  exemption,  40. 

dimdach  unihanhful,  6,  from  *  dim-buidech . 

di-sorche  darhiess,  night,  39. 

diu,  49,  165,  a  Middle-Irish  corruption  ofdidiu,  inde,  igitur, 
G.  C^  349,  712. 

diupraim  (di-od-ber-)  /  deprive  :  t-pret.  sg.  i  with  infixed 
pron.  di-us-r-iubart,  45. 

do-coatsai  29,  perhaps  for  dothoetsainn  2dy  s-fut.  sg.  i  of 
tuitim  I  fall. 

*do-crinim,  perf.  pi.  3  derocratar  ^/;g/t'//,  12. 

do-écim  I see,  perf.  sg.  3  do-r-ecacha  135,  s-fut.  sg.  i  doecius 
134.  Root  kes. 


The  second  Battle  oj  Moyiura.  117 

do-ess-urc,  I  rescue:  près.  ind.  sg.  3  dot-essairc  159.  t-pret.  sg. 

3  do-r-esart,  Trip.  Life,  204,  1.  21. 
do-gu  I choose,  root  gus,  imperat.  sg.  2,  togai  31,  redupl.  2dy 

près.  sg.  3  dogegadh  32.  sg.  i  dogegaind,  Trip.  Life,  112, 

L  10. 
domain  dcpth,  boîtom,  92. 
do-moiniur  /  think,  perf.  sg.  3,   demenair  32.  pL  3   do-ru- 

mmenatar,  Trip.  Life,  100,  1.  4. 
do-sennaim  /  pur  suc,  redupL  s-inl.   sg.  i  dosifius  107,  root 

svend.  Other  forms  in  Windisch's  Wôrterb.  s.  v.  toibnim. 
drocli-fethol  ///  appearance  27  :   feathal  .i.   eccosg  no  cûma, 

O'Cl.  «  face,  coLintenance  »,  O'R.  feuthal  .i.  eugasg,  Corm. 

Tr.  p.  81. 
drochruid  93,  a  scribal  error  for  do-chrud  (gL  indecor)  Sg. 

65-'',  203^  the  opposite  of  sochruid. 
drolam  handle,  dat.  drolum  133.  dual  nom.  co'ûech  argait  he  7 

di  drolam  da  cech  leth  ass,  LB.  158  a  20. 
druba  39.  seems  cogn.  with  A.  S.  drôf,  NHG.  tnïhe;  but  cf. 

drubh  .i.  tairisiomh  no  comhnaidhe,  O'CL  drubh  ainm  do 

charbad,  Derbsiur  1 1 . 
duaig  W  46  .i,  àoni  lurctched ,  O'Cl.  fer  duaig  dothengthach, 

LU.  127'^  22. 
éccineol  unkindly  ?  and  then  deadly,  poisonous,  29. 
éccomnart  (é-comnart)  weakness  32;  not-saerfa  for  cech  n-eco- 

mn^rt,  LB.  117''  16. 
echarlam  61. 

ecol  fear  95,  a  sister-form  of  ecla. 
éguide  (é-guide)  a  non-prayer,  a  curse  46. 
-eicid  narravit,  6,  8,  enclitic  form  of  adcuaid  124. 
ess  N,  vessel  16,  es  42.  ess  .i.  long,  O'Cl. 
etigud  winging,  131  :  cf.  eiteach  iumgs,fins,  O'R. 
feidm  ^^or^^  f.  cethri  .xx.  cuinge  72.  f.  ochtair  93. 
ferb  coiu,  gen.  ferbba,  39. 
ÎQt  whistle,  sg.  ace.  feit  125.  Compound  :  fed-gairi  131.  W. 

chwythell. 
féthaide,  pi.  dat.  fethaidib  16  :  cf.  carpat  fidgrind  féthaidi,  LU. 

105^  38. 
^àài^Wchessboard? .G<).  W.  gwyddbvjyll. 


1 1 8  Whiîley  Stokes. 

Fir  bolg  9,  lo,   13,  lit.    «  Men  of  breeks  »   seems  the  Irish 

reflex  ofGallia  Braccata  :  cf.  fear-bholga  .i.  brlsdc  breccbes, 

O'Cl. 
fithnasacht  sorcery,  gen.  -a,  i  :  cogn.  with  fiothnaise  .i.  draoi- 

dheacht,  O'Cl. 
fiurad  u'ould  supply  :  no  fiuradh  37.  2dy  b-fut.  Ni  fagbaithi  and 

bruithi  ach[t]  con-furfadh  in   daim,   no   hoiled  (meal)   was 
found  therein  save  what  would  supply  the  company,  BB.  261*. 

O'R.  bas  a  gloss  fiuradh  .i.  sasad. 
flettech  (=  fled  -f  teg)  banqueting-housc,  i62^W . gzvledd-dv. 
fo-cherdaim,  I  cast,  act.  2dyredupl.  fut.  sg.  3  focichred  78  :^ 

fochichred,  LU.  64^  39. 
fo-feraim  I  cause,  act.  2dy  près.  pi.  3  fofertis  24.  The  près.  ind. 

sg.  3  seems  to  be  in  fodera  =^  fo-d-fera,  lit.  «  causes  it  ». 
foichill  preparatiofî  83. 

foicidh  action  38,  for  foichidh  :  cf.  O'Don.  Supp.  s.  v.  foichi. 
fomhais  fit  ?  42 . 

foph  a  tonai,  rump,  93  =  foph  a  thona,  LU.  104^  37. 
forbotha,  154,  158. 

for-gabail  control,  109,  forcible  taking,  Laws  i.  90,  1.  29. 
for-gabim,  I take forcibly ,  and  hence  I control  :  ^pret.  sg.  2.  for- 

gabais  45.  ma  for-n-gabaid,   if  he  takes  it  forcibly,  Laws  L 

220,  1.  10. 
{onillprevailing,  surpassing,  pi.  n.  fortildei.  io\ïû\able,strong, 

hardy,  O'R.  compar.  foirtille,  FM.  p.  2254. 
frepaid  a  cure  34  (from  *frith-bati),  pi.  nom.  frep[th]ai  35. 

freapadh  .i.  leigheas,  O'Cl.  gen.  sg.  freptha,  O'Dav.  93. 
fris-com-arcim  /  ask,  près,  indic.  sg.  3  friscomhairc  44.  Hence 

s-fut.  act.  friscofuarser,  O'Dav,  p.  93, 
fundeôc  =  O.  Norse  vindauga,  sg.  ace.  fundeoic  133,  pi.  dat. 

tar  fuinneogaib  tempoill,  Betha  Féchin,  1 5 . 
gablach /aw/w  131  seems,  like  A.  S.  gaflàc,  borrowed  from 

W.   gaflach  ex  * gabalacco- ,   see  Thurne3^sen,   Keltoroma- 

nisches  93. 
gabol  gica  93  =  (tri)  gabul-gici,  LU.  93,  1.  5. 
gae  mathri  a  lucaver's  bcain,  124. 
gen-traige  73,  163,  music  which  no  one  could  liear  without 

laughing. 


The  secondlBattle  of  Moytura.  1 1  9 

gert  milk  39.  geart  .i.  lacht,  O'Cl. 

gésim  I roar,  hellow,  act.  2dy  près,  sg.  3  no-gesed  3,  act.  prêt, 
sg.  3  rogessi  164,  près.  ind.  sg.  3  gessit  ^  buar  ndmat  [ms. 
nanad]  fri  sleaga,  the  enemfs  kine  roar  at  the  javelins,  Tiger- 
nach  543  =  gesis  buar  namhat  fri  slegha,  FM.  537. 

gldni  dicinn  an  extempore  curse,  1 1 5 .  a  kind  of  metrical  malé- 
diction of  which  a  spécimen  (Maie,  bare,  gare  Caieur,  etc.) 
is  given  in  Three  Irish  Glossaries  xxxviii,  and  the  making 
of  which  is  thus  described  in  the  Book  of  Ballymote, 
p.  284%  lines  24-5 1  : 


IS  amhlaidh  dognithe  isi- 
dhe,  troscadh  îor  fearand  in 
righ  dia  ndenta  in  duan  ocus 
comorle  .xxx.  laech  7  xxx.  es- 
por  7  xxx  fil^^h  im  air  do 
dhenum  iartain,  7  robo  cin 
doib  tairmeosc  na  hairi  iar  fe- 
m£'^/h  naduaisi.  Cidfil  and  tra 
acht  in  file  fodesin  do  dul  moir- 
seséT  .i.  sessear  imaille  fris 
fein  fora  mbetis  se  grada  fi/t'dh 
7  ite  annso  a  n-anmand  .i. 
fochloc,  mac  fuir[m]t'dh,  doss, 
cana,  ch,  anrad,  oWam  .i.  in 
moirseisidh  .i.  a  dul  re  twrc- 
bail  ngrme  co  mullach  no- 
bhiadh  a  coicrich  .uii.  ferunn 
7  aighidh-  gâch  graidh  dibh 


Thus  it  was  made  :  (there 
was)  fasting  on  the  land  of 
the  king  for  whom  the  poem 
had  been  composed,  and  a 
council  of  thirty  laymen  and 
thirty  bishops  and  thirty  poets 
as  to  making  a  satire  after- 
wards  ;  and  it  was  a  crime  for 
them  to  prevent  the  satire  af- 
ter  the  reward  (for  the  poem) 
was  refused.  Howbeit  then 
the  poet  himself  had  to  go  in  a 
Company  of  seven  —  that  is  six 
along  with  himself —  of  whom 
the  six  degrees  of  poets  had 
been  (conferred),  and  thèse 
are  their  names,  ty^n  fochloc, 
mac  fuirmid,  doss,  cana,  clî, 
anrad,  ollam,  that  is,  the  se- 
venth  to  go  at  sunrise  to  a 
hilltop  which  should  be  on 
the  boundary  of  seven  lands, 
and  the  face  of  each  degree  of 


I  .   Out  of  this  O'Reilly  makes  his  «  géiseadh,  s.  imposing  tribute  ». 
2.    MS.  aidhidh 


20 


Whitley  Stokes. 


{or  a  ierunn,  7  aigidh  inn  ol- 
loman  ann  for  ferann  in  righ 
no  egnaighfed  ^,  7  a  ndro- 
manna  uile  re  sciaigh  nobiadh 
ar  muUach  na  tulcha,  7  in 
ghaeth  atuaidh,  7  cloch  thro- 
thail  2  7  dealg  don  sciaigh  il- 
laim  gach  fir,  7  rann  forinais- 
di-sea  gacti  fir  dibh  do  gabail 
intib  andis  don  righ,  7  in  t- 
oWam  do  gabail  raind  rompu 
ardus,  7  siat  sum  a  n-seniecht 
iarsin  do  gabail  a  rand,  7 
cach  do  chur  a  chloichi  7  a 
delge  fo  bun  na  sciach,  7  dia- 
mad  iatson  bad  chintach  ann 
talumh  na  tulchi  dia  slugadh; 
diamadh  è  in  righ  imînorro 
bud  cintach,  talam  dia  slogud 
7  a  bhen  7  a  mac  7  a  each  7 
a  arm  7  a  erriudh  7  a  chu. 


Glamh  in  meic  (mmid  ar  in 
coin,  glamh  in  îochlocon  ar  in 
erridh,  glamh  in  duis  ar  in 
glamh  in  chanad  ar  in  mnai. 


them  towards  his  land,  and 
the  face  of  the  ollave  there 
towards  the  land  of  the  king 
whom  he  would  lampoon, 
and  the  backs  of  them  ail 
(turned)  towards  a  hawthorn 
which  should  be  on  the  top  v 
of  the  hill,  and  the  wind  frora  1 
the  north,  and  a  slingstone 
and  a  thorn  of  the  hawthorn 
in  every  man's  hand,  and 
each  of  them  to  sing  a  stave  in 
this  kind  of  mètre  into  thèse 
two  (the  slingstone  and  the 
thorn)  for  the  king,  the  ollave 
singing  his  stave  before  the 
others,  and  they  afterwards 
singing  their  staves  at  once, 
and  each  (is  then)  to  put  his 
stone  and  his  thorn  at  the  butt 
of  the  hawthorn.  And  if  it 
were  they  that  w^ere  in  the 
wrong  the  earth  of  the  hill 
would  swallow  them  up.  But 
if  it  were  the  king  that  was  in 
the  wrong,  the  earth  would 
swallow  up  him  and  his  wife 
and  his  son  and  his  horse  and 
his  arms  and  his  dress  and  his 
hound, 

The  curse  of  the  Mac  fur- 
mid  (fell)  on  the  hound  :  the 
curse  of  the  fochloc  on  the 
dress  :  the  curse  oiûvtdoss  on 
the  arms  :  the  curse  of  the 
cano  on  the  wife  :  the  curse  of 


1 .  MS.  noegnaidhfed 

2.  Leg.  throchail,  cognate  with  Lat.  torqneo,  tor(c)mentuni. 


The  second  Battie  of  Moytura.  1 2 1 

glamh    in    cli     ar    in     mac,  the  cli  on  tlie  son  :  tiie  curse 

glamb  in  anradii   îor  in  fea-  of  the  anradh  on  the  land  :  the 

runn,  glamh  in  oWoman  ior  in  curse   of  the    ollave  on   the 

rig.  king. 

gol-traige  73,    163,  music  which  no  one  could  hear  without 

waihng. 
gon-garim  I  roar,  I  proclaim,  act.  près.  ind.  sg.  3  gongair  84. 

gongarar  garm  rigi  dô,  LU.  46''  34. 
gonim  vitlncro,  act.  conj.  pi.  3  gonot  113,  redupi.  prêt.  sg.  3 
geogoin  125,  pass.  redupi.  fut.  sg.  3  gentor  (leg.  géntar)  99. 
gor-mac  14,  gen.  gairmic  40,  lit.  pious  son,  then  sister's  son, 

O'Cl.  adoptai  son,  Laws  i.  206.  1.  16. 
gressa  an  cathae  83. 
grian,  gnoan  gravcl,  92.  =  W.  graean,  graian.  This  griaii  is 

masc.  and  disyllabic  [cf.  the  hne  Fil  and  grian  Glinne  hAi] 

and  is  thus  distinguished  from  grian  «  sun  »,  which  is  fem. 

and  monosyllabic. 
grindegur  jingling  ?  131. 

gritai  78,  borrowed  from  O.  N.  greidhi,  Mid.  Eng.  greithe. 
groig    mie  Lir   148,  literally  herd  of  horses  of  Ler's  son,  the 

crests  of  sea-waves  :   cf.   the  English  expression   «  white 

horses  ». 
immafoucht  43  =  immafoacht  it  was  asked,  LU.  24^  15  = 

imme-fo-fac-t. 
imm-air-icim,  perf.  sg.  3  imm-an-airnicc  157. 
imm-bocht  reaping,  160. 
imme-sôim  /  turn  round;  immesoi  125   =  immesôi,  Trip. 

Life,  p.  82,  1.  16. 
imnese  catha  a  threatcning  (?)  of  battie  94. 
imrordait  74,  corruptly  for  immrordid,  O.  Ir.  imme-ro-rdid, 

Sg.  197*^  15.  prêt.  sg.  3  of  immradim. 
imscing  5  3 ,  seems  to  mean  some  ornament  or  article  of  dress  : 

.i.  cumhdach,  O'R.  The  simplex,  seing,  is  in  LB.  6^,  cuir 

dit  do  seing  rigda. 
indarna  one  of  the  Pwo,  84,  O.  Ir.  ind-ala  n-ai. 
indsma  a  setting,  insertion?  122:  see  ata-indsmad  supra  122. 

Is  iôs  ata  tioi  in  miled  diar'  <:onad  cride  in  Choimded  iarna 


122  Whitley  Stokes. 

indsma  isin  croich  craind  fil  a  n-erdum  na   heclusi,  LB. 

138^  26. 
inntech  scabbard,  sheath,  sg.  dat.  idntiuch  5,  =  intiuch  LU. 

é8^  ^2^  ace.  intechLU.''82^ 
inddoth,  mdoth offspring  152,  153,  sg.  dat.  innud,  LL.  iéo''4i. 
lenim  I folloiu,  redupl.  prêt.  sg.  3  rot-lil,  81. 
Xeûi-àmnQ  scmivir,  pi.  dat.  lethdôinib  148. 
létmech,  letmiuch  131.  Hence  leitmige,  leidmhighe  .i.  mian- 

ghas,  O'Cl. 
lia  Fâil  stone  of  Fàl,  3.  See  Rhys,  H.  L.  205,  576,  and  LL.  9^. 
lia  tailme  a  slingstone,  sg.  ace.  liic  talma,   135  =r  liic  telma, 

LU.  jî^  42.  Another  expression  for  «  slingstone  »  seems  to 

be  cloch  trochail ;  see  supra  s,  v.  glam  dicinn. 
liag,  liach  spoon,  ladle  (Lat.  ligula),  gen.  leghi,  dat.  leig,  90. 
lonn-andscleclî,  epithet  of  Lugh,  55. 
littiu,  liie  porridge,  89,  gen.  liten  89,  92.  W.  /////;. 
lucht  cumachta  lit.  folkof  niight,  zui:(ards,  63. 
luth,  motion,  11,  33.  Root  plu? 
vndiiàim.  I  break,  perf.  sg.  3  romebhaid  138,  redupl.  s-îni.  act. 

sg.  3  memais  97  :  pass.  2dy  près.  sg.  3  maite  10. 
manais  a  broadheaded  lance,  127,  manais  lethanglas,  LU.  55'' 

manaois  .i.  sleag,  O'Cl. 
mathre  a  chief,  gen .  mathri  24,  mathrui  3  6 . 
mi-cuirne  91. 
mï-ïola,  lui  If ul  burt,  inisdeed  p\.  mifolt^e  24;  cf.  sofoltach  40, 

anfola,  etc.  Gloss.  to  Togail  Troi,  p.  132,  anfolta  H.  3,  18, 

cited  O'Curry,  M.  and  C.  III,  514,  520. 
milldagach  133,  perh.  for  *  milledach  destructive. 
moch-scéla  early  (evil)  tidings,  and  hence  early  death,  96. 
muirn  131  some  kind  of  noise  ? 

muirnechnofy)'^  epithet  for  a  lance  127,  derivedfrom  muirn  moîV^. 
naiscim  I  bind,  act.  perf.  sg.  3   nenaisc  163,   pi.  3  ro  nais- 

cetar  25.  See  amenas  and  cf.  Lat.  ncxo. 
nômad  aperiod  of  72  (=  9X8)  hours,  3  3 ,  pi.  'ace.  nomaide  3 3 . 
omlithi  133  dat.  sg,   from  od-mlithe?  or  for  somlithi  ?  cogn. 

with  O'R.'s  somalta  bulky  ?  or  for  fomlithe  cogn.  with  the 

/bmflf/^  of  the  Laws,  I.  166,  1.  22. 
penntol  93  for  *benn-toll  <(■  having  a  hole  through  the  peak  »  ? 


Tke  second  Battle  of  Moytura.  123 

V3.ih.hmgQ  ratb-builder  25,  =^  rat(h)  buig(e),  LL.  29'':  the  buige 
seems  borrowed  from  ON.  hyggjo-  «  to  build  ». 

rescach  talkative  134,  deriv.  oi*resc  «  talk  ». 

ress  a  taie,  gen.  resse  :  dame  resse,  39  is  daime  risse  in  Cor- 
mac's  Gl.  s.  v.  Riss. 

robhar  stren^th  m.  Borrowed  from  Lat.  robur? 

roflaith  a  ^r/'^^a^  /cr^  O'R.,  gen.  roflathua^  120. 

rosta  102.  seems  2dy  s-fut.  sg.  2  oî  roichim. 

rothach  wheeled?  93,  from  roth  =  rota. 

saiget-bolc  quiver  131,  lit.  arrow-bag. 

sam-il-ddnach  5M/^i  in  niany  arts  togcther,  Q'j\mo'kùxEyyoq,  53, 
56,  68.  Hère  sam  is  =  a[xa.  Skr.  samà-m  «  zu-sammen  ». 

scaboltigert/;oM5^-ra/iirc»/z^92.scabha]  .i.  aighean  no  coire,  O'Ci. 

scendim  /  spring,  redupl.  prêt.  sg.  3  sescaind  135. 

sceld  écu,  scudo  (scutum),  the  coin  called  a  crown,  pi.  ace. 
scildei  28,  nom.  scilte  30.  denarii  auri  puri  cum  scuto, 
deniers  d'or  fin  a  l'escu,  Ducange,  Gl,  s.  v.  moneta.  Bor- 
rowed from  a  prehistoric  form  of  O.  N.  skjoldr  «  shield  ». 

scillic  a  shilling,,  pi.  n.  scillice  29.  From  AS.  scilling  or  O. 
N.  skillingr. 

sendim  I play  music,  perf.  sg.  3  sephaind,  sephainn  73,  163. 

sesra  =  Lat.  sextarius,  W.  hestaur,  pi.  gen.  sesrai  89,  sg.  ace. 
cutruma  fria  sesra  he,  LB.  158=*  21. 

sidchaire  a  fairy  host,  pi.  dat.  sidhcairib  166,  comp.  of  sid 
«  elf  »,  sg.  gen.  sidho  (leg.  sîdhe^  41,  pi.  ace.  side,  Fiacc's 
hymn,  and  cuire,  Gaul.  corio-s  (in  Petru-corii')  ==  Goth. 
harjis,  Germ.  Heer. 

sisor,  rosisor,  107^  seems  5-fut.  sg.  i  ofsechur  =  sequor? 

sYigim.  ^=  schlage,  redupl.  s-fut.  sg.  i,  roselus  107. 

slimreth  slipperincss  134,  seems  a  deriv.  of  *  slimb,  root  slib, 
cogn.  with  Eng.  to  slip  (AS.  to-slijan),  Nhg.  schleifen. 

smir  sentuinne  îhc  spinal  (?)  marrow,  99.  W.  7nêr. 

sruith  old,  vénérable,  91,  and  hence  goodly,  excellent.  Superl. 
sruithium  29. 

sruth  tuinne  lit.  streain  of  (the)  zuave,  16.  current,  tide? 

suan-traige  73,  163,  music  which  no  one  could  hear  without 
falling  asleep:  a  lullaby. 

smdiur  I  s it,  s-aor.  sg.  3  siasur  (for  siasair)  71. 


1  24  Whitley  Stokes. 

tallas  45,  pass.  prêt.  sg.  3  oîtallahn  by  analogy  to  roclos,  fo- 

cres  43,  44,  etc. 
tarceba  97,  targebu  zw7/  be  providcd  ?  79. 
tarthraigim  (to  +  arthraigim)  /  appear,  depon.  s-pret.  sg.  3 

tarthragestar  lé. 
tasiuc  (=  to  -f-  asiuc)  restitution,  rcstoration,  40. 
tdtham  I hâve  18,  28,  tathum  27,  lit.  «  est  mihi  ». 
-tocLis-sa  67,  encl.  form.  ofthe  s-fut.  sg.  i  oî dochuaid  «  ivit  ». 
toichell  .i.  buaidh  victory,  H.  3.  18,  p.  606'',  seemsin  §69  to 

mean  the  stakes  of  a  wager. 
-tolLiï  136,  a  scribal  error  for  tolléci,  LU.  iii^? 
*tonnigim,  I  cover  luith  shin  (tonn)  ?:  depon.  s-pret.  sg.  3  ro- 

tonigestar  33. 
trige  in gen-traige,  gol-traige,  suan-traige,  a  musical  strain,  cogn. 

with  -p'.v-ixô^,  xp'^ox 
-tudchiset  124,  encl.  form  ofthe  s-pret.  of dodechim. 
tur  dry,  pi.  nom.  turui  (for  tura)  39. 
uamas  timeê^,  miswritten,  perhaps,  for  *ammas  (as  uar  ïor  ar, 

17).  If  so,  it  is  cogn.  with  aiimi  and  ainiser. 
ucht-Iebar  long-hreasted,  93. 
-us  suffixed  pers.  pronoun  of  sg.  3  m  bisius  34,  faithius,  50. 


INDEX    OF   NAMES. 


a.    —   TUATHA   DÉ    DANONN. 

Abhcan  mac  Bicelmois,  60.  =  Ahcan  mac  Bic  felmais,  LL. 

ir''  49  :  Lugh's  poet,  killed  by  Oengus. 
Airmedh,  Airmeth,  a  daughter  of  Dian-cecht,  35,  123,  Airmed 

banliaig,  LL  9*^  23. 
Alla,  gen.  Allai,  11. 
Badb  165,  a  witch  or  wargoddess,  whose  name  is  cogn.  with 

AS.  headu  and  ON.  hôdh.  She  was  wife  of  Tethra  50^  LU. 

wife  of  Néit,  LL.  ii^'  18. 
Bé-culle  a  witch,  116.  Bechuille,  LL.  11''  41. 
Bicelmos  for  Becc-felmas.  60. 
Bresal  Echarlam.  61. 
Brig  (Bric,  Brich)  daughter  of  the  Dagdae,   [24,  125. 


The  second  Battle  of  Moytura.  125 

Camall  son  of  Riagall,  53. 

Cassmoel  133  =  Casmael,  LL.  11''  34,  killed  by  Octriallach. 

Cian  son  of  Dian-cecht,  husband  of  Ethne  and  father  ofLugb, 
gen.  Ciein  55,  dat.  Cen,  8.  The  gen.  Ccin  occurs  inCorm. 
s.  V.  Gaileng.  Cogn.  perhaps  with  Skr.  çyena  «  eagle  ». 
N.  B.  Lieu,  theWelsh  équivalent  ofLugh,  assumes  the  form 
of  an  eagle,  Rhys,  H.  L.  398. 

Colum  Cualléinech  a  smith,.58. 

Corpre  mac  Etoine,  39,  113,  or  Etnai  114,  the  poet  of  the 
T.  d.  d.  kiUed  by  a  sunbeam,  marb  de  gai  gréne  glaine 
Corpre  môr  mac  Etaine,  LL.  11''  29  :  mentionedin  Cormac's 
Glossary  s.  vv,  Cernine  and  Riss. 

Credne  cerd  11,  GG,  100,  122  mentioned  in  Cormac's  Glos- 
sary s.  V.  Nescoit;  drowned  in  bringing  golden  ore  from 
Spain  to  Ireland,  LL.  11^  37.  Bretha  Creidhine  [leg.  Crei- 
dhni]  «  Credne's  Judgments',  are  mentioned  by  O'Davo- 
ren,  p.  76,  s.  v.  Dirna^,  and  a  dmna  Credni  «  Credne's 
Mound  »,  in  LL.  16 r\  by  Cinaeth  hua  hArtagan. 

Cridenbél  a  lampooner,  26,  27.  Crithenhel,  O'Curry's  Lectures, 
221,  seems  the  same  name.  Crichinbél  ...  primchainte 
Tuathe  Dé  Danann,  LL.  11''  12. 

Cron  mother  of  Fianlach,  124. 

Dagdae,  24-27,  29-32,  81,  83-85,  89,  91,  118,  119,  162-164, 
or  Dagdo  75  ;  coiri  an  Dagdai  6.  From  dagv.  good  »  and  dae 
«  hand  ».  O'Cl.  dae  lame  (gl.  lacertus).  His  real  name  was 
Eocho  OUathir,  LL.  9**  17,  or  (see  the  Four  Masters,  A. M. 
3450  note  a)  Echaid  OUathair.  He  is  called  Dagan  in  LL. 
245''.  He  was  also  called,  according  to  Cormac,  Ruad  ro- 
fessa.  More  of  the  Dagdae  in  O'Curry's  Lectures  505,  where 
a  quatrain  is  printed  (with  four  mistakes)  from  BB.  354'', 
hnes  5-7. 

*Danu  gen.  Danonn,  i. 

Déi  Danonn  «  Danu's  gods,  ace.  go  tri  Deo  Danonn  83,  Brian, 
lucharba  and  luchair,  sons  of  Bres  mac  Elathan,  LL.  30'^. 
Killed  by  Lugh  in  Mana,  LL.  11''  3. 

Delbaeth,  father  of  Elatha,  14,  16. 

Dian-cecht  75,  Dien-cecht  the  leech,  11,  33-35,  64,  98,  126: 
ainm  do  said  legis  na  hErenn,  Corm.  Gl.  gen.  Dein  checht, 


126  Whitley  Sîokes . 

LL.  Il'' 6.  Father  of  Cian,  55,  Midach,  and  of  Airmed  and 
Etan  ban-lecerd,  Corm.  Gl.  Mentioned  in  the  St  Gall  incan- 
tation :  Admuinur  in  slanicid  foracab  Dian  cechtliamuintir. 
The  cecht  is  explained  by  Cormac  as  meaning  «  power  ».  It 
seems  to  occur  also  in  Mac  cecht,  the  name  of  one  of  S. 
Patrick's  smiths. 

Dianann  a  witch,  116.  Kilied  by  aerial  démons,  LL.  11^  42. 

Echaid  Baethlam  61. 

Echdam  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Edleo  son  of  Alla,  12  =  Edleo  mac  Aldôi,  LL.  9^  25,  Aldui, 
LL.  II''  21. 

Elathu  gen.  Elathan,  also  nom.  sg.  Elathan  162. 

En  son  of  Ethoman,  poet  and  storyteller,  62. 

Eri  daughter  of  Delbaeth  and  mother  of  Bres  by  Elotha  (who 
seems  to  hâve  been  her  own  brother)  16. 

Ernmass,  Er(n)mus  11  ;  gen.  Ernmais  165,  Ernmoiss  133,  but 
Ernmusa  137.  Kilied  in  iirst  battle  of  Moytura,  LL.  11^  23. 

Eru  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Esras  druid-teacher  of  the  T.  d.  d.  7. 

Etaingen.  Etnae,  Ogma'smother36,  Etnai  Corpre's mother  114. 

*Ethliu,  gen.  Ethlend,  Ogma's  mother,  59. 

Ethoman  62,  father  of  En  (En  ?)  the  poet. 

Fâl,  Ireland?  gen.  Fail  3,  a  name  for  L-eland  but  see  Harl. 
5280  fo,  71,  cited  in  O'Curry's  Lectures  p.  618,  according 
to  which  the  stone  of  Fâl  had  been  brought  to  Ireland  from 
another  island  named  Foal  (=  Fdl). 

Falias  name  of  a  city,  2,  3,7. 

Fedlimid  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Fiachra,  ace.  Fiochraig  12,  and  see  LL.  11^  23. 

Fianlach,  gen.  Fianluig  124. 

Figal,  gen.  Figail  53. 

Figol  son  of  Mamos,  druid,  80. 

Findias  name  of  a  city,  2,  5,  7. 

Fir  Dea,  «  viri  Deae  »,  gen.  Fer  nDea,  76.  Fir  tri  nDea  60. 

Fosad  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Gamal,  son  of  Figal,  53,  seems  borrowed  from  ON.  gamall 
«  old  ». 

Goibniu  75,  Gaibne  96,  Gaibniu  126,  ace.  Goibninn  125,  A 


The  second  Battle  of  Moyiura.  127 

nom.  Goibnenn  122  is  also  in  the  St  Gall  incantation.  W. 
Gofannon,  Rhys,  H.  L.  319. 

Goirias  2,  Gorias  4,  7,  the  name  of  a  city. 

Insi  Mod,  the  Ckiu  Bay  Islaiids,  37. 

lubor  one  of  Lugh's  fosterers,  for  Ib  or  =  Eburo. 

Luchtai,  Luchta  son  of  Luachaid,  a  wright,  57,  102,  103  =: 
Luchtaine  122.  Luchtine  Corm.  s.  v.  Nescoit,  Luigne  in 
saer,  LL.  11^  36. 

Lug  (Lucc,  Luch,  Lugh,  Luog)  son  of  Cian,  gen.  Logo  (cor- 
ruptiy  Logai),  4,  55,  69,72,83,88,95,96,100,102,129; 
reigned  40  years,  LL.  11^8:  mvQwttà.  fidchell  ^nà  ball-play 
and  horsemanship:  called  Lonn-andsclech  55,  orLonn-bem- 
nech,  HarL  5280,  fo.  69^  A  gioss  in  HarL  5280,  fo.  69^, 
on  the  Word  lethsuanacb  which  Rliys  ingeniously  corrects  into 
lethsianach,  states  that  a  red  colour  used  to  be  on  himfrom 
sunset  to  morning  (dath  àerc  nobid  fair  o  fuine  grâii  co 
matain)  :  mentioned  in  Cormac's  Glossary  s.  v.  Lugnasad. 
Equated  by  Rhj's  with  the  W.  Lieu,  the  GauHsh  Lugu-. 
More  as  to  Lugh  in  O'Curry's  Lectures,  p.  478. 

Mâcha  (corruptly  Maucha)  daughter  of  Ernmass,  133,  and 
therefore  sister  of  Morrigan  and  Badb,  Killed  by  Balar,  LL. 
Il''  32.  The  following  gloss  from  H,  2.  16,  coL  119,  refers 
to  her:  Mâchas  .i.  badb;  no  as  i  an  très  morrigan  :  mesrad 
Machae  .i.  cenda;  doine  iarna  n-airlech,  «  a  scaidcrow  ;  or 
she  is  the  third  Jamia.  «  Macha's  mast  »  i.  e.  the  heads  of 
men  who  hâve  been  slaughtered».  Cogn.  with  Lat.  mac-to, 
macellum  ? 

Mac  Oc,  or  Mac  ind  Oc  («  son  of  the  two  young  ones  »  ?) 
a  name  for  Oengus,  son  of  the  Dagdae,  27-29,  31,  32,  and 
see  Windisch  Ir.  Texte,  p.  130. 

Maeltne(orMoeltne)  Môrbrethach,  judge,  151,  152,  156,  157. 

Mamos,  gen.  Mamois,  80. 

Mathgen,  wizard,  78.  Probably  cogn.  with  maitheas  À.  draoi- 
dheacht,  O'Cl.  and  niatlnnarc  «  augur  ». 

Miach,  son  of  Dian-cecht,  33,  34,  123.  This  seems  a  corrup- 
tion of  Midach,  which  Cormac  s.  v.  brings  from  Lat.  mc- 
dicus;  but  there  is  a  midhach  .i.  calma,  O'Dav.  p,  103,  mi- 
dhach  feora  cam  «  a  vaHant  man  of  three  fights  ». 


128  Whitley  Stokes . 

Minn  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Môr-fesae,  druid  7. 

Mor-rigan  84,  106,  137,  165,  166  =  morigain  (gl.  laniia), 
Regina2i5,  fo.  loi''^  Morrigan  LL.  10^27.  The  pi.  nom. 
niorrigna  occurs  in  Connacs  Glossary  s.  v.  Guidemain, 
and  appears  to  dénote  three  sisters,  Anand  (the  Morri- 
gan,  -/.a-:'  kloyf,^/),  Badb and  Mâchai,  who  may  be  Irish réflexes 
of  the  three  witches  referred  to  in  the  inscription  lamiis 
TRIBVS  found  at  Benwell,  C.  I.  L.,  vii,  No.  507.  The  rigan 
means  «  queen  »  :  the  mor  seems  identical  with  OHG.  and 
AS.  mara,  Eng.  mare  in  night-mare,  Germ.  mar  (gl.  lamia), 
Grimm  Wôrterb.  s.  v.  Mahr,  Pol.  mor  a.  The  mark  of  length 
sometimes  found  over  the  0  of  Mor-  is  due  to  popular  ety- 
mology  :  so  bôrama  for  bôroma.  Cognate  apparently  are  Fo- 
morach,  Fo-more,  and  Fo-moride,  qq.  v. 

Murias,  name  of  a  city,  2,  6,  7. 

Nuada,  Nuadha,  Nuadoo  14,  33,  70  (corruptly  Nuadai  74, 
Nuodai  133),  gen.  Nuadot  5,  dat.  Nuada[i]d  11,  Nua[d]ait 
70:  surnamed  Silverhand  (^»r^//i7MW  13 3)'  reigned  seven 
years  before  he  lost  his  hand,  LL.  10^,  last  line.  Equated  by 
Rhys  with  the  Old-British  Nodcns  and  the  W.  Niïdd  and 
Llâdd  Llaw-ereint,  and  connected  by  the  same  scholar  {H. 
L.  125  note)  with  Goth.  niutan,  Nhg.  ge-niesseii. 

Ocht-triuil  a  son  of  Dian-cecht,  123. 

Ogma,  Ogmae,  Ogmai,  the  champion  ofthe  T.  d.  d.  25,  36, 
59,  72,  75,  83,  204,  138,  162,  mac  Etnae  36,  mac  Eth- 
lend  59,  mac  Elathan  138.  Killed  by  Innech  son  of  Dé 
Domnand,  LL.  11''  33.  Phonetically:=the  Gauhsh  Ogmios. 

Rechtaid  Finn  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Riagall,  gen.  Riaghaild,  53. 

Scibar  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Semias  druid-teacher  of  the  T.  d.  d.  7. 

Tollus-dam  one  of  Lugh's  fosterers,  95. 

Tuath  Dei  Dononn  12,  Tuath  De  7,  8,  14,  Tuad  Dei  9, 
Tuath  Dea  40,  sg.  gen.  Tuaithe  Dei  39,  Tuaithi  De  52, 
dat.  Tuaith  Deu,  Dei  53,  ace.   Tuaith  Dei  36,   pi.  nom. 

I.   Kuhn's  Zeitschrift,  XXX,  556. 


The  second  Battle  of  Moyîura.  1 29 

Tuathai  De  Danonn  i,  gen.  Tuath  nDea  43,  Tuath  nDea 
Domno»;/  18,  ace.  Tuatha  De  D.  78,  Tuatha  Dea  121. 
The  correct  spelling  of  the  nom.  seems  to  be  Tûath  (or 
Tuatha)  Déa  Danonn  «  the  Folk  (or  Folks)  of  the  Goddess 
Danu  ».  A  synonymous  expression  is  Fir  Dea  «  Men  of 
the  Goddess  »,  76. 

Turild  Bicreo,  11  =  T/«nll  Picreo,  LL.  ir^  24,  killed  in  the 
first  battle  of  Moytura. 

Uaitniu,  the  Dagdae's  harper  163,  spelt  Uaitne,  Uaithne,  LL. 
249%  11.  27,  30. 

Uiscias  druid-teacher  of  the  Tuath  D.  D.,  7. 

b.    —    FOMORIANS. 

Bagna  128. 

Balar  (Balor,  Balur,  Bolor)  son  of  Dot,  grandson  of  Net,  8, 50, 
55,128,  133-135,  gen.  Baloir5  5,i35,=Balair,  LL.  11-^32, 
dat.  Bolur  133,  called  Birugderc  133.  His  wife  was  Cethlenn. 

Bres  son  of  Elatha  14,  21,  32,  36,  40,  44,  45,  49,  128,  149, 
son  of  EHer  94,  gen.  Brese  24,  Bresi  15,  39,  124;  (but 
Breiss,  Corm.  s.  v.  Bab)  :  dat.  Bres  29,  ace.  Bres  32,  an 
epithet  for  Eochaid  21 .  Killed  by  a  stratagem  of  Lugh  at  Carn 
hu  Néit,  LL.  11^  39. 

Carpre  Colc  147. 

Dé  Domnann,  sg.  gen.  sg.  Dei  (De)  Domnann,  26,  50,  ace. 
la  Dé  nDomnand  dTomorchaib  LL.  11^  26.  The  father  ot 
Indech.  Similar  names  seem  the  Pictish  Deo  Ardivois,  Deo 
Cillimon,  Deo  Ord,  and  Deo  Totreic. 

Dolb  a  smith,  dat.  Dulb,  97,  cognate  with  the  verb  dolb- 
famid,  117. 

*Domnu,  gen.  Domnann  25,  50,  agod  or  goddess,  whosename 
may  be  cogn.  with  that  of  the  Dumnonii,  Rhys  H.  L.  597, 
The  place-name  Inher  Do)Jinann  isconnected;  seeO'Curry's 
Lectures  485,  note  38. 

Dot  son  of  Net,  128. 

Elathu  (Elotha)  son  of  Delbaeth,  14,  21,  25,  128,  gen.  sg. 
Elathan  14. 

Eocha  Bres,  Eochaid  Bres,  21,  23. 

Ethne  daughter  of  Balor  and  wife  of  Cian,  8,55. 

Revue  Celtique,  XII.  9 


1  ^o  Whitley  Stokes. 

Yomorzch Fomorian,  gen.  pi.  89.  dat.  Fomorchaib,  LL.  11^26. 

The  -morach  seems  cogn.  with  the  mor  oî  mor-rigan,  q.  v. 

Fomori  (Fomore)  92,  gen.  Fomore,  Fomhore,  Fomoire,  Fo- 

mure  13,  14,  43,  80,  86,  89,  dat.  Fomorib  8,  78,  79,  ace. 

Fomoiri  74.  The  tribute  paid  to  them,  25,  was  caWeàcimb, 

Corm.  cogn.  with  Lat.  cingo.  They  seem  to  hâve  been  sub- 

t^erraneous  as  well  as  subaqueous  (Rhys  H.  L.   p.    596). 

Hence  they  are  called  §  41  trénfiru  an  tsidho  «  the  champions 

of  the  sid  or  fairymound  ».  As  to  their  descent  see  LU.  2''. 

Fomoiridhi  gen.  pi.  51. 

Goll  128. 

Indech  (Indiuch,  Indeouch),  mac  Dé  Domnann,  25,  50,  85, 
94,  128,  13e,  138,  147,  gen.  Indich  126,  Indig  135,  ace. 
la  hinnech  mac  Dé  Domnand,  LL.   11^  33.   slain  by  the 
Morrigan  85. 
IrgoU  128. 
Lobos  128. 

Loch  Lethglass,  Indech's  poet,  136,  139,  141,  142,  161. 
Lomm-glûinech  «  Bare-kneed  »  128. 
Loscenn-lomm,  128. 

Net,  gen.  Neit  8,  133,  Neitt  50,  Neid  128,  the  grandfather 
of  Balor.  According  to  Cormac's  glossary  Neit  (leg.  Net  ?) 
was  a  battle-god  of  the  heathen  Gael,  and  Ncman  was  his 
wife.  A  Néit  mac  Indûi  is  mentioned  in  LL.  11^,  18  and 
189^.  In  the  former  place  he  is  said  to  hâve  had  two  wives, 
Badb  and  Némaind.  The  Goth.  ana-nanthjanSk\j.xi  has  been 
compared. 
Octriallach  son  of  Indech  126,  128  =  Ogtriallug  133,  Oc- 

trilach,  LL.  11^34. 
Omna  128. 

Ruaddn  son  of  Bres,  124,  125. 
Sab  Uanchennach,  147. 

Tethra  25,  161,  a  king  of  the  Fomoire,  LL.  187^,  gen.  Te- 
thrach,  Corm.  s.  v.  TethraÇGr.  TÉxpa^?).  His  wife  was  Badb, 
LU.  50. 
Tuiri  Tortbuillech,  128. 


NOMS  GAULOIS  BARBARES  OU  SUPPOSÉS. TELS 
TIRÉS  DES  INSCRIPTIONS. 


(Deuxième  supplément  à  la  liste  Creuly.) 

J'ai  publié,  en  1887^,  une  liste  des  noms  barbares  absents 
de  la  liste  Creuly  et  relevés  dans  les  inscriptions  publiées  pen- 
dant l'année  1885.  La  liste  que  je  donne  aujourd'hui  contient 
le  dépouillement  des  recueils  épigraphiques  parus  pendant  les 
années  1886,  1887  et  1888.  J'ai  môme  dépouillé  deux  ou  trois 
ouvrages,  un  peu  antérieurs  ou  postérieurs  à  ces  dates,  mais 
concernant  des  régions  de  la  Gaule  qui  ne  sont  pas  encore 
comprises  dans  les  volumes  du  Corpus  inscriptionum  latinarum. 

Je  n'ai  plus  à  exposer  le  but  de  cette  publication  ;  il  suffit 
de  renvoyer  le  lecteur  à  la  courte  introduction  qui  précède  ma 
première  liste.  J'y  ajouterai  seulement  quelques  renseigne- 
ments utiles  pour  l'intelligence  de  cette  seconde  liste  dans  la- 
quelle j'ai  introduit  quelques  améliorations  : 

Les  gentilices  sont  précédés  du  signe  *. 

J'ai  indiqué,  soit  dans  le  texte  même,  soit  en  note  quand  la 
clarté  le  demandait,  les  noms  des  potiers,  bronziers,  etc.,  en 
un  mot  les  noms  inscrits  sur  des  objets  destinés  à  l'exportation. 
Il  est  évident,  en  effet,  que  la  provenance  n'a  plus  le  niême 
intérêt  quand  il  s'agit  de  ces  objets  trouvés,  le  plus  souvent, 
loin  de  leur  lieu  d'origine. 

J'ai  employé  des  0  grecs  pour  indiquer  les  D  barrés  des  noms 
celtiques. 

I.   Revue  Celtique,  t.  VIII  (1887),  p.  378  et  ss. 


M2 


Henry  Thédenat. 


A.  E.  M. 

A.  1. 

AllmerDissard. 

Barthélémy. 

B.  C. 

B.  D.  A. 
B.  E. 
B.  J. 

B.  M. 

C.  I.  L. 

Creuly. 

espérandieu. 

JULLIAN. 

K. 

Lejay. 

LiÉNARD. 
M.  A. 

Maxc-Werly. 


ABRÉVIATIONS    BIBLIOGRAPHIQUES. 

Archeologisch-epigraphische  Miîtheilungen   aus  Oes- 

terreich-Ungarn,  publ.  parBenndorfetBormann. 
Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres.  Comptes 

rendus  des  séances. 
Trion.  Anti(juités  découvertes  en  1885,  1886  et  anté- 
rieurement,   au  quartier  de   Lyon  dit  de  Trion, 

Lyon,  1887- 1888,  in-8^ 
Légendes  de  monnaies  gauloises  (1887);  dans  Revue 

Celtique,  t.  IV  ^  18881,  p.  26  ss. 
Bulletin  archéologique  du  Comité  des  travaux  histo- 
riques. 
Bulletin  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 

France. 
Bulletin  épigraphique  publié  sous  la  direction  de 

M.  R.  Mowat. 
lahrbiicher    des   Vereins  von  Alterthumsfreunden  im 

Rheinlande. 
Bulletin  monumental,  dirigé  par  le  comte  de  Marsy. 
Corpus  inscriptionum  lat inarum. 
Liste  des  noms  supposés  gaulois  tirés  des  inscriptions, 

dans  Revue  Celtique,  l.  III  (1877),  p.   153-167 

et  298-j  1  2. 
Epigraphie  romaine  du  Poitou  et  de  la  Saintonge. 

Paris,  Melle,  1889,  in-8°. 
Inscriptions  romaines  de  Bordeaux.  Bordeaux,  1887, 

in-4°. 
Korrespondenzblatt  der  Westdeutschen  Zeitschrift  fur 

Geschichte  und  Kunst. 
Inscriptions  antiques  de  la  Côte-d'Or.  Paris,  1889, 

in-80. 
Archéologie  de  la  Meuse,  5  vol.  in-fol.,  1881-1885. 
Mémoires  de  la  Société  nationale  des  Antiquaires  de 

France. 
Collection  des  monuments  épigraphiques  du  Barrois. 

Paris,  1883,  in-8". 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  1 3  3 

MowAT  A.  Remarques  sur  les  inscriptions  antiques  de  Paris.  Pa- 

ris, i88j,  in-8». 

MowAT  B.  Notice  épigraphique  de  diverses  antiquités  gallo-ro- 

maines. Paris,  1887,  in-8°. 

R.  A.  Revue  archéologique. 

R.  C.  Revue  celtique. 

R.  E.  Revue  épigraphique  du  midi  de  la  France,  rédigée 

par  M.  Mimer. 

Robert-Cagnat.  Epigraphie  gallo-romaine  de  la  Moselle,  3  vol.  in-4''. 
Paris,  1875-1888. 

Thédenat.  Liste  des  noms  gaulois,   barbares  ou   supposés  tels, 

tirés  des  inscriptions,  première  liste  ;  dans  Revue 
Celtique,  t.  VIII  (1887),  p.  378  et  ss. 

Vaillant.  Epigraphie  de  la  Morinie.  Bo\i\ogne-sur-Mer,  1890, 

in-8«. 

W.  Z.  Westdeutsche  Zeitschrift  fiir  Geschichte  und  Kunst. 


Abalvs'  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhônel,  Amiens   (Somme),    Londres. 

Allmer-Dissard,  t.  2,  p.  341. 
Abiamar^  (Matronae).  Floisdorf  (Germanie  inférieure).  B.  J.,  t.  83, 

p.  148,  n°  295. 
Abianivs  3  (Deus).  Roussillon  (près  Cordes,  Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII, 

6034. 
*Abicelia  (nom  de  femme).  Antibes,C.  I.  L.,  XII,  215, 
Abinivs  (nom  d'un   dieu).  Cimiez  (Alpes-Maritimes).   R.    E.,  1887, 

n<»  262,  I. 
Abinnaevs.?  (nom  d'homme).  Troesmis,k.  E.  M.,  1887,  p.  29,  n"  24. 
Abirenibvs  (Deis).  Deutz.  B.  J.,  t.  81 ,  p.  82  ;  t.  85,  p.  172,  n°  450. 
Abriilvs  4    (nom   de    potier).   Alise-Sainte-Reine   (Côte-d'Or).    Lejay, 

p.  3$,  22. 
Absarivs  .f*  (nom  d'homme).    Langres  (Haute-Marne).   B.   J.,   t.    83, 

p.  129,  n"  168. 
*Abvccias  (nom  de  femme).  Lyon  (Rhône).  R.  E.,  1886,  no  590. 


1.  Barthélémy  :  Aballo. 

2.  Creuly,  d'après  Brambach  :  Abiamar(cis), 

3.  Creuly:  Abiano  et  Mercurio,  Substuntion. 

4.  Creulv  :  Adrevtvbocivs,  Langres. 

5.  Barthélémy:  abvcato. 


1 5  4  Henry  Thédenat. 

*Abvdivs'  (nom  d'homme).  Vaison,C.  I.  L.,  XII,  ipj,  1388. 
Abvs  (marque  de  potier).  Lyon  (Rhône),  Paris.  Allmer-Dissard,  t.  2, 

p.  541- 
AccA*  (grafitte  sur  un  vase).  Bricdel  sur  la  Moselle.  B.  J.,  t.  84,  p.  1 16. 
*  AccAViA  (nom  de  femme).  Paris.  Mowat,  A.,  p.  62. 
AcCAVVS?  (nom  d'hommeK  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  5975. 
Acco4(nomde  potier).  Lyon  (Rhônel,  Allmer-Dissard,  t.  2,  p.  541. 
AccoRVS  (Dieu).  Rognes  (près  Aix,  Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 

$785. 
AciRGVS  (nom  de  potier).  Narbonne  [Aude],  Vienne  (Isère),  Genève.  C.  I, 

L.,  XII,  $683,  17. 
Agonis  (nom  d'homme  au  nom.).  Marseille  (Bouches-du-Rhône).  C.  I. 

L.,  XII,  418. 
*AcoNivs5  (nom  d'homme).  Le  Luc  (Var).  C.  I.  L.,  XII,  287  add. 
AcoRVS^  igeniusl.  Lançon  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII,  5798. 
AcTALVS  (nom  d'hommel.  Nîmes  (Gard).  R.  E.,  1887,  647. 
AcTEROLVS  (nom  d'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.   112,  127. 
*AcvTivs7    (nom  d'homme).    Passim.    C.    I.    L.,    XII,    517,    3367, 

3843,  etc. 
AOaricvs^  (nom  d'homme).  Les  Provenchères  (Mayenne).  Mowat,   B., 

p.  88. 
Adbvcietvs'^  (nomd'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n"  19,  p.  56. 
Adebvgivs'°  (nom  d'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  116,  mj. 
Adganai"  (vicani.?).  Galliano  (Cisalpine).  B.  J.,  t.  83,  p.   116,  n°  53. 
Adgatvs  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  2,  p.  342. 
*Adgennia  '2  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  5368. 


1.  Barthélémy:  Abvdos,  Abvds. 

2.  Creiily  :  Espagne.  Aca,  Vienne  des  Allobroges  ;  Acan,  musée  de  Toulouse;  Acci, 
ville  de  Tarraconaisc. 

3.  Creuly  :  Saccavvs,  Vienne;  Iccavos.   Voyez  Acca. 

4.  Creuly  :  Gumiel  (Espagne). 

5.  Il  manque  peut-être  une  lettre  au  commencement  du  mot:  [Pjaconius? 

6.  V.  ACCORVS. 

7.  Je  n'aurais  pas  songé  à  faire  entrer  ce  nom  dans  cette  liste  si  on  ne  le  trouvait 
pas  sur  une  monnaie  gauloise  :  Barthélémy:  Acvtios. 

8.  Creuly.  Adarvs,  Trêves. 

9.  Creuly  lit  Adbvcie,  à  tort.  Adbocivs,  Rhin. 

10.  Creuly:  Adebdalvs;  adeitvvs,  Saint-Bertrcind-dc-Comminges. 

11.  Creuly:  Adcennoni,  Novare ;  Adconna,  Nimes. 

12.  V.  Adcennvs. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  1 3  5 

Adgennvs'  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L,,  XII,  3369. 
Adgvbillvs^  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gardl.  C.  I.  L.,  XII,  3042. 
Adgvbiovn  ^  ...  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3042. 
ADiATi4(nom  d'homme).  i4r/es  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 

5696,  4. 
*Adivs  (nom  d'homme).   Arles   (Bouches-du-Rhône).   C.  I.   L.,  XII, 

n°  796. 
*  Admativs  (nom  d'hommel.  Die  (Drome).  C.  I.  L.,  XII,  1601. 
Adnamvs  (nom  de  femme),  près  Siders  (Suisse).  C.  I.  L.,  XII,  1 34. 
AoNAMVsé  (nom  d'homme),  près  Niederbronn.  K..,  1886,  p.  20. 
Adnatvs  (nom  d'homme).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  I,  p.  83. 
AD0NNICCVS7  (nom  d'homme).  Les  Provenchères  (Mayenne).  Mowat  B, 

p.  88. 
ASpecaixvo;  (nom  d'homme).  Saint-Côme  (Gard).  B.  C.,  1887,  p.  202. 
*Adreticia  ^nom  de  femme).  Cabasse  (Var).  C.  I.  L.,  Xli,  344. 
*Adreticivs  (nom  d'hommel,  Cabasse  (Var).  C.  I.  L.,  XII,  344. 
*Adretonivs  (nom  d'hommel.  Arles   (Bouches-du-Rhône).   C.  I.  L., 

XII,  759- 
Adrettivs  (nom  d'homme).  Mougins  (Alpes-Maritimes).  C.  I.  L.,  XII, 

208. 
Adsmerivs  (Mercurius).  Poitiers  (Vienne).  Espérandieu,  p.  124. 
Adtvsta  (nom  de  femme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  164,  p.  279. 
Advlvs^  (nom  d'homme).  Vaison  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  1403. 
ADV0C1SVS9  (nom  de  potierl.  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  15. 
Advorix  (nom  d'homme),  fior^^aux  (Gironde).  Jullian,  n°  126,  p.  251. 
Aebvlia  '°  (nom  de  femme).  Soulosse  (Vosges).  Robert-Cagnat,  I,  p.  70. 
Aeclanvm  ?  (nom  delieul.  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  4379. 
Aeclanvs  (Ethniquel.  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  4526. 

1.  Creuly:  Adgennivs,  Nîmes;  Ad^jEnno  (nom  de  femme),  A^ovi^rê;  Adcentu  (vicus  ), 
Adgonna,  Nîmes. 

2.  «  Titulus  suspicione  non  caret  »  (C.  I.  L.). 

3.  «  Titulus  suspicione  non  caret  «  (C.  I.  L.V 

4.  «  T  littera  incerta  "  (C.  I.  L.V  Peut-être  y  avait-il  Adiantvs,  ce  serait  proba- 
blement alors  un  nom  d'origine  grecque.  Cf  cependant  Creuly:  Adiantoni  Toutio, 
Biîle;  Barthélémy:  Adietvanvs  ;  Thédenat:  Ahiantvnnena,  Thi  lucourt. 

5.  Creuly:  Adnamativs,  Adnamatvs,  Rhin;  Adnamato,  Carinthie  ;  Adnametvs, 
B:irde.wx;  Aonema,  Cj/j  ;  adnomatvs,  Viruni.  Barthélémy:  Adnamati. 

6.  V.  Adnamv. 

7.  Creuly:  Adoneico  (Iovi\  Milan. 

8.  Creuly,  sans  la  provenance  exacte. 

9.  Creuly:  Suisse.  Thédenat:  Lyon. 

10.    Ou   AEBVTIA. 


1 3  6  Henry  Thédenat. 

Aethucolis'  (peut-être  Thucolis),  Anîibes,  C.  I.  L,,  XII,  5724. 
Aflims^   (Matronis).   Wesseling  (Germanie  inférieure!.    B,  J.,   t.  83, 

p.  144,  n°  272. 
Agalo  [marque  de  potier).  Brege  (Autriche-Hongriei.  A.  E.  M.,  1887, 

p.79,  n°  27,2,. 
Agcello  [nom  d'homme].    Alexandrie  [Egypte),  R.  A.,   1887,  t.  X, 

p.  I 20. 
Agedomopatis?  inom  d'homme  au  gén.).  Sdf/Vzfé's  (Charente-Inférieure). 

Espérandieu,  p.  265-266. 
Agedovirvs  (nom   d'homme).   Nantes    (Loire-Inférieure).    Mowat   B, 

p.  61, 
AGIEDICVM4  [vicus).  Sens  (Yonne).  B.  C,  1888,  p.  313, 
Agriccos  (nom  d'homme).  Pouilly-sur-Vingeanne  (Côte-d'Or).  Lejay, 

p.  195,  248. 
Ahineae  s  ?  (matronae).  Anîveilcr  (Germanie  inférieure).  B.  J.,   t.  83, 

p.  1 58,  no  229. 
kxkSk'^  [marque  de  potier).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  no 4 18,  p.  495. 
AicvRiA  (marque  de  potier;.  Vic-de-Chassenay  (Côte-d'Or>.  Lejay,  p.  230, 

290  bis. 

*Akanivs7  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  4378. 

AlagabiaeS  (matronae).  Bûrgel  (Germanie  inférieure).  B.  J.,  t.  83, 
p.  1 52,  no  3 16. 

Alaisiagae  Beda  et  Fimmilena  (duae).  Déesses.  Housesiead  (Angle- 
terre). B.  J.,  t.  83,  p.  173,  n°s  460,  461  ''. 

Alambrima  (déesse).  La  Piarre  (près  Serres,  Hautes-Alpes).  C.  I.  L., 
XII,  5848. 

Alanis  (nom  de  femme  au  gén.K  Tetz  (Germanie  inférieure).  B.  J., 
t.  83,  p.  151,  n°  310. 

Alatervae'o  (Matres).  Cramo/^t/ (Ecosse).  B.  J.,  t.  83,  p.  161,  no  378. 


1.  Creuly  :  Aetvra  Andergi,  Valença  de  Minho  (Espagne}. 

2.  Creuly:  Afliae  matronae,  musée  de  Cologne. 

3.  Creuly:   agedillvs;   Ai-eioni    .,deo  ,   Hautes-Pyrénées  ;  Barthélémy:   Acedoma- 

PATIS     ou  ACEDOMAPATIS''    GaIV  I. 

4.  Creuly,  sans  provenance.  Barthélémy  .  ATHA. 

<i .   La  lecture  est  incertaine,  d'autres  ont  lu:  Atirienivae. 

6.  Creuly  :  Aianandonis  , femme,  gén.),  Dacie. 

7.  Creuly:  Aca,  fille  d'Inosumotus  ;  Acan,  nom  d'homme. 

8.  Creuly:  alateiviae  (déesses),  Rhin.  Barthélémy:  ALABPOAIIOC. 

9.  N"  461  :  Alaesiaga. 

10.  Creuly:  Ai.ateivia  (déesse;,  Rhin. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  1 37 

[AlJatervos?  (nom  d'homme).  Nantes  (Loire-Inférieure).  B.  E.,  1886, 

p.  264. 
Alavcvs'  (nom  d'homme)    Narbonne  (Aude).  C,  I.  L.,  XII,  4801. 
Alavnivs^  (Dieu).  Commune  de  Lurs,  près  du  lieu  dit  Aulun  (Basses- 

Alpesl.  C.  I.L.,  XII,  15 17. 
ALBELLA5  (nom  de  femme),  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L,,  XII,  5391. 
ALBI0RICA4  (déesse).  Saint-Saturnin-d'Apt  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII, 

1060. 
Alcovindoss  (nom  d'homme).  Rodez  (Aveyron).  B.  E.,  p.  92. 
Aleasivmara*^  (nom  de  femme).  Lourmarin  (Vaucluse).  C.  I.   L,,  XII, 

1 124. 
kLZS\^'i^s\\s]i .  Alise-Sainte-Reine  [Cbxt-à'Ox].  Lejay,  p.  3 1 ,  n°s  i4ets. 
Algo  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,XXI,  4878. 
Alhiahenae*^   (Matronae).  Neidenstein   (Germanie  supérieure).  B.  J., 

t.  83,  p.  152,  n°  181. 
Alisanvs''  (nom  d'un  dieu).  Couchey,  Visignoî  (Côte-d'Or).   Mowat  B, 

p.  1 10,  1 19, 
Alleyorix'°  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gardl.  C.  I.  L.,  XII,  3396. 
Allobrox"  (Dieu).  La-Bâtie-Mont-Saléon  [HauXes- Alpes). 
Allvsa  (nom  d'homme)  '^.  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°^  383-389, 

p.  469-471. 
Almanticenses'3  (lapidarii).  Arles  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 

7Î2. 
Alpina  (nom  de  femme).  Barcelonnette  (Basses-Alpes).  C.  I.  L.,  XII, 

82. 
*Alp!NIVS  (nom  d'homme).  Trêves,  K.,  1888,  p.  180. 


1.  Barthélémy  :  Alav,  Alavcos. 

2.  Creuly  :  Alavnivm,  nom  de  ville  sur  la  Durance.  alavnvs  (Mercurius),  Rhin. 

3.  Creuly:  Albarino  [deo),  près  Carpentrûs. 

4.  Creuly  :  Albiorici   ^Marti),  Sablet  prés  Vaison  (Vaucluse). 
(.  Creuly,  à  tort:  Aicovindvs. 

6.  Creuly  :  aleba,  Espagne;  ALETANvs(pagus),  Drôme ;  Aletvs,  Espagne. 

7.  Sur  une  tessére  en  plomb  que  Lotigpérier  regarde  comme  une  monnaie;  il  ré- 
sulte d'un  travail  encore  inédit  de  L.  Maxe- Werly  que  c'était  plutôt  des  jetons  rela- 
tifs à  des  jeux. 

8.  Creuly:  Albiahenae  et  Albiahenehae  (Matronae),  Rhin. 

9.  Creuly:  environs  de  Dijon.  Alisha  (nom  de  lieu),  Alise-Sainte-Reine. 
10.  Creuly  lit  Allevorix. 

:  I.  Creuly:  allobrox  (nom  d'homme\  Nimes  ;  allobroges  (nom  de  peuple). 

12.  Sur  des  figurines  en  terre  cuite. 

13.  Thedenat:  Almahae  [maiTes),  Plan-d'Aups  (Var). 


I  j8  Henry  Thédenat. 

Alpinvs'  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard);  Vahon  (Vaucluse)  ;  Vienne, 

Uriagc  (Isère);  Serre-de-la-Croix  (Hautes-Alpes);  Lyon   (Rhône)  2; 

Trêves.  G,  I.  L.,  XII,  5402,  5679,  22,  2;,  24.  Allmer-Dissard,  t.  2, 

p.  346;  K.,  1888,  p.  180. 
Alpo  (nom  d'homme).  Geich  (Germanie  inférieure).  B.  J,,  t.  85,  p.  142, 

n°  2SS- 
Alvtvm  5  (flumen].  Cologne.  B.  J.,  t.  85,  p.  145,  n°  277. 
Amainivs  (nom  d'homme).  Segisamo  1  Espagne).  Mowat  B,  p.  177. 
AMBIDAVVS4  (nom  d'homme).  Die  (Drôme).  G.  I.  L.,  XII,  1 577,  1603. 
Ambitovtvs)  (nom  d'homme).  5)^/^.  G.  I.  L.,  XII,  p.  21. 
Ammai^  (nom  defemme,  au  dat.)    Namur.^.Y..,  1886,  p.  503. 
Ammia7  (nom  de  femmel.    Narbonne  (Aude);  Namur.  G.  I.  L.,  XII, 

5251.  W.  Z.,  1886,  p.  251. 
Ammille^  (-inis,  nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  4033. 
Ammivs''  (nom  d'homme).  Namur.  W.  Z.,  1886,  p.  251. 
Ammo'°  (nom  d'homme).  Remoulins  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  2988. 
Amnfraix  II  (nom  de  femme).  Aps  (Ardèchel.  G.  I.  L.,  XII,  2682. 
Amvtvsi»    (nom  d'homme).  Aix  (Bouches-du-Rhônel.   G.  I,  L.,  XII, 

5682,  5. 
Anaillvs'?  (nom  de  potier).   Vienne   (Isère),   Lyon  (Rhône).  G.  I.  L., 

XII,  5686,  42;  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  347. 
Anavvs'4  (nom  d'homme).  Bourges;  Herculanum'S.  Mowat  A,  p.  92. 

Mowat  B,  p.  135. 

1.  Creuly  :  alpini    nom  de  peuplel. 

2.  Vaison,  Vienne,  Uriage,  Serre-de-la-Croix,  Lyon,  nom  de  potier. 

3.  Creuly:  Alovnis   divinités,  au  datif). 

4.  V.  Ambitovtvs. 

5.  Creuly:  ambacthivs,  Rhin;  Ambada,  Ambaicvs,  Ambatvs,  Espagne;  Ambianvs, 
ethnique;  Ambidrabvs,  Carinthie;  ambimogidvs,  Espagne;  ambiomarcis  (Maîronis), 
Rhin  ;  Ambirenvs,  Ambirodvcvs.  Suisse  ;  AMBissov,près  Agen.  Barthélémy  :  ambactvs, 
Ambiu-Ebvro,  Ambiorix. 

6.  Creuly:  ammaca  (femme),  Rhin;  Ammaciacvs  (fundus'i,  Belley  ;  Ammacivs,  musée 
de  Leyde;  Ammaia  (femmei,  Lisbonne;  nom  d'un  municipe,  Portalègre  ;  Ammava, 
Ammavsivs,  Rhin. 

7.  Creuly  :  Belley. 

8.  Creuly  :  Ammilla,  Sens,  Oppenheim. 

9.  Creuly:  Bordeaux.  Amminvs,  Lusitanie.  Barthélémy  :  Ammi;  Amminvs-Dvn. 

10.  Creuly  :  Espagne.  Thédenat:    IValdfischbach    Bavière'. 

11.  n  Nomen  corruptum,  fuit  forte  ams[e]reix  »  ,C.  I.  L.  . 

12.  Creuly:    Amyro,  Carniole.   Barthélémy:   Amyto   BaCtiÀï'jç).  Thédenat:    amvta 
(homme),  Lyon. 

15.  Creuly:  Anaelvesvs.. 

14.  Crevly  :  anavo  i^femme,,  Luxembourg.  Thédenat  :  Anamo  ^nom  de  lieu;,  Angle- 
terre. 
i<j.  A  Herculanum,  il  y  a  Ana"0s, 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  1 39 

Andamionivs  (nom  d'homme).  Près  Humatz  (Herzégovine).  A.  E.  M., 

1887,  p.  89. 
Andamvs'   (nom  d'homme).  Près  Humatz  (Herzégovine).  A.  E.  M., 

1887,  p.  89. 
Andarevisivs^  (nom  d'homme).  Novare  (Italie).  R.  C,  1886,  p.  259. 
Andas...  (nom  d'homme).  Nanterre  (Germanie  inférieure).  B.  J.,  t.  83, 

p.  155,  n°  3Î2. 
Andebrocirix'  (nom  d'homme).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  (924. 
ANDECAMVL0S4   TovTissiCNOS    (Andecamulus   Toutissi  filius).    Nevers 

(Nièvre).  Jullian,  n°  244,  p.  337. 
Andelipas  (nom  de  femme).  Bordeaux  [G'uonàé] .  Jullian,  n°  126,  p.  )  5 1. 
And(ematvnnvm)''.  Langres,   Dijon,  Sacquenay,  Sainte-Sabine   (Côte- 

d'Or).  Lejay,  p.  124  et  196,  198. 
ANDEREX07  (nom  d'homme).  Val  d'Aran.  B.  M.,  1886,  p.  463. 
Anderov[rvs]  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L,,XII,  4577. 
*Andia  (nom  de  femme).  Nuovolento  (cisalpine).  B.  J.,  t.  83,  p.  1 17, 

no  71. 
*Andivs8  (nom  d'homme).  Grenoble  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  2256,  2274. 
AND09  (nom  d'homme).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  1988. 
Andocombogivs  (nom  d'homme).  Novare  (Italie).  R.  C,  1886,  p.  259. 
Andomvs  (pagus).  Dijon  (Côte-d'Ori.  Lejay,  p.  239^  294. 
Andorovrvs'°  (nom  d'homme].  Cougnioulet  près Mons  (Gard).  C.  I.  L., 

XII,  2876. 

ANDOSSE.  V.  ILVNNO. 


1.  Creuly  :  Andaitia,  Espagne.  Andangianivs,  Sens. 

2.  Creuly  :  Andarta  (dea),  Die. 

3.  Creuly  en  fait  à  tort  un  nom  de  femme. 

4.  Creuly  ;  Andecamvlenses.  V.  Camvlvs. 

<).  Creuly:  andedvnis  (génitif);  Andelonenses.  Barthélémy:  Andeca,  Andecombo- 
Andecom.  Thedenat:  andvs,  Tarquinpol;  Andegenvs,  Lyon. 

6.  Sur  des  milliaires. 

7.  Creulv  :  andere  (femme),  Martres-Tolosanes ;  Andergvs,  Valença  do  Minho ; 
Anderesene,  Barcougnas-Bagnères-de-Luchon;  Anderex,  près  Luchon  ;  Anderoni 
(lovi',  Espagne;  Andes,  Daimatie  ;  Andetrivm  (ville). 

8.  Creuly:  andvs,  Toulouse  ;  andvsia,  Niines  ;  Andic\-s.  Barthélémy:  Andv,  Andv- 
GovoNi.  Voir  plus  loin  Anovs. 

9.  Creuly:  Andoblata  (femme),  Af//i?«  ;  Andolativs,  Nimci  ;  Andossivs  ;  Andossvs, 
Andostemvi  (gen.),  andoxponni  (datif),  Saint-Bertrand-dc-Commingcs  ;  Andosten, 
Cier-de- Rivières  ;  AnDovARTotii  (datif,  Milan  ;  M<do\vs,  Mettes.  Barthélémy:  Ando- 
BRU.  And,  Ando,  Andoco. 

10.  Creuly  :  Vézenobre. 


140  Henry  Thédenat. 

Andvs'  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde)  ;  Etaples^  (Pas-de-Calais), 

Jullian,  n°  2^9,  p.  547.  Vaillant,  p.  17$/ 
Anemasinehae  (matronae).  Geich  (Germanie  inférieure).  B.  J.,  t.  83, 

p.  142,  n°  2$8. 
Anetvs  (nom  d'homme).  Auch  (Gers).  R.  E,,  1888,  n"  749. 
ANEXTI0MARVS3  (Apollo).  Sarthe ^  Mov; al  B,  p.  56. 
Anextlatvs  (nom  de  potier).  Poitiers  (Vienne).  Mowat  B,  p.  58. 
ANEXTLVS4  (nom  d'homme).  Saint- Pierre-les-E^lises   (Vienne).   Espé- 

randieu,  p.  236. 
Angetvs  (nom  d'homme).  Près  Humatz  (Herzégovine).  A.  E.  M.,  1887, 

p.  89. 
Aninos  (nom  de  potier).  Sarthe.  Mowat  B,  p.  69. 
Annaneptae   (matres).  Xanten  (Germanie   inférieure^    B.  J.,  t.  S], 

p.  in^n"  331- 

Ansi  s  (marque  de  potier).  Bordeaux  {G\ror\àe'\ .  Jullian,  n"  452,  p.  498. 

Antestianvs''  (nom  d'homme).  Vienne  (Isère).  G.  I.  L.,  XII,  \S]o. 

Antillvs  (nom  d'homme).  Aramon  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  2817. 

Antodo  [nom  d'homme).  Orange  (Vaucluse).  G.  I.  L.,  XII,  1271. 

Antvlla  (nom  de  femme).  Arles  (Bouches-du-Rhône),  Claren'^ac 
(Gard),  Narbonne  (Aude),  Cologne.  G.  I.  L.,  XII,  755,4141,  4946, 
B.  J.,  t.  83,  p.   171,  no  448. 

ANTVLLVS7  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  G.  I.  L.,  XII,  2336. 

Anvnivs  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône),  Paris,  Londres.  Allmer-Dis- 
sard,  t.  3,  p.  349. 

AoMBO  (nom  de  potier).  Vallée  de  VHuveaune  (Bouches-du-Rhônel.  G. 
1.  L.,  XII,  5686,  .06?. 

Apa^  (nom  de  potier).  Orange  (Vaucluse),  Fins  d'Annecy  (Savoie),  Nar- 
bonne (Aude).  G.  I.  L.,  XII,  5686,  4îs. 

Apas  (nom  d'homme,  génitif  Apae).  Fréjus  (Var).  G.  I.  L.,  XII,  262. 


1.  Creuly  :  Toulouse;  Andvsia  (nom  de  v\\\é] ,  Nîmes.  Barthélémy:  Andu;  Andvco- 
voni-Celiicorix.  Thédenat:  Tarquimpol. 

2.  Marque  de  bronzier. 

3.  Le  texte  de  Mowat  porte   .  .  .TANEX.  . .  ;  la  restitution  [Apollin]i  Anex[?(o- 
maro]  est  de  Héron  de  Villefosse,  A.  D.  I.,  séance  du  9  mai  1890. 

4.  Sur  ce  nom  et  les  analogues,  cf.  Mowat  B.,  p.  59,  note  1. 
J.  Barthélémy  :  Ansali. 

6.  Creuly:   Antelvs,   Wiesbaden.   Barthélémy:  AnteO,   Anted  ;   anteuricv.  Thé- 
denat: Antessivs,  Les  Pd/u«j  1  Bouches-du-Rhône.'. 

7.  Creuly  :  Màcon,  Espagne  ;  antubel.  Espagne. 

8.  Creuly  :  Eréjus.  Barthélémy  :  AflAM*  )G-L.M  VNAT,  AP. 


Noms  gamols  barbares  ou  supposés  tels.  141 

Apetemarvs'  (nom  d'homme).  Buoux  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  1 148. 

Apinossa  (nom  defemmel.  Gevrey  (Côte-d'Orl.  Lejay,  p.  155,  19^ 

Appacvs  (nom  de. potier).  Lodève  (Hérault).  C.  I.  L.,  XII,  5686, 67. 

Appaea'  (nom  de  femme).  Narbonne  (Aude).  Jullian,  p.  17. 

AptenseS)  (ethnique  des  habitants  d'Apt).  Apt  (Vaucluse),  Nîmes 
(Gard).  C.  I.  L.,  XII,  1116,  3275. 

Aqvitanvs  (nom  de  potier).  Alise-Sainte-Reine  (Côte-d'Or),  Mandeure 
(Doubs),  Lyon  (Rhônel.  Lejay,  p.  56,  n°  25.  R.  A.,  1888,  t.  II, 
p.  544.  Allmer-Dissard,  t.  2,  p.  350-351. 

ARABVS4  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I,  L.,  XII,  4872. 

ArandvniciJ  (Vicani-Calvisson?).  Ca/Wsson  (Gard).  C.  I.  L.,XII,4F  55. 

Araricvs^  (Nautal.  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  96. 

ARASSVS7  (nom  de  potier).  Sarthe.  Mowat  B,,  p.  68. 

Aravsienses  ou  Aravsenses^  (ethnique  des  habitants  d'Orange),  Die 
(Drômel.  C.  I.  L  ,  XII,  1 567,  i  21  2. 

Arbacia''  (nom  de  femme).  Luc  (Drôme).  C.  I,  L  ,  XII,  1692. 

Arcevotvrvm  (vicus  de  Nimes?).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,   $894. 

Ardacvs'°  (nom  de  potier).  Orange  (Vaucluse),  Nîmes  (Gard),  Nar- 
bonne (Aude),  Vienne  (Isère),  Genève,  Paris,  Mayenne.  C,  I.  L.,  XII, 
5686,  72,  75.  Mowat  B.  p.  73,  13,  78, 96,  80.  Mowat  C,  p.  82. 

Arelate"  (Colonia  Iulia  Paterna).  Près  Géménos,  Arles  (Bouches-du- 
Rhônel,  etc.  C.  I.  L.,  XII,  594,  595,  689,  694,  etc. 

[A  suivre.]. 

Henry  Thédenat. 


1.  L'inscription  est  perdue;  c'est  peut-être  une  mauvaise  lecture  d'ATEPOMARVs? 
Creuly  :  Apemantvs,  Rome. 

2.  Creuly:  Appa  (homme),  Espagne.  Barthélémy  :  AP.  Thédenat:  Apa,  Lyon. 

3.  Creuly:  Apta  (Apt),  Aquae  Apoll. 

4.  Creuly  :  araica,  Araivs,  Espagne.  Thédenat:  Aramo  (Dieu),  Collias  (Gard). 

5.  Creuly  a  lu  :  aranoonici. 

6.  Creuly  :  arar  {la  Saône'.,  Arardvs  (deus),  Saint-Béat. 

7.  Creuly  :  arar  ^la  Saône)  ;  Arardvs  (deus),  Saint,Béat  ;  Aravrica,  Rhin  ;  Arausa, 
Espagne  ;  Aka\s\o  [Orange). 

8.  Creuly  :  Aravrica,  Munzath  ;  Aravsa  (homme).  Espagne  ;  kRAVSio  [Oràngt). 

9.  Creuly:  arba  (île  dalmate'. 

10.  Creuly:  arda,  Ffurj- ;  ardacis,  gen.  ;ardbinna  (dea),  Rhin.  Ardoinna,  Rome. 
Barthélémy:  Arda.  Thédenat:  Lyon. 

1 1.  Creuly:  Arelata. 


NOTES 

ON 

WELSH    CONSONANTS 

BY   DR.    M.    NETTLAU 
(Suite') 


102.  The  Welsh  équivalent  of  Breton  guerc'h  (see  Ernault, 
1.  c.)  offers  some  difficulties.  Meir  gwiri  B.  of  Carm.  Nr.  21; 
mor6yn  wyra  L  p.  254  (dimet.),  morôyn  6yra  S  f.  27b; 
Didr.  Casgl.  p.  251  (Oderic's  travels):  ac  y  golchant  my6n 
dyf6r  hallt  ac  odyna  yny  d6fyr  gwyry  (ib.  eiry,  hely)  ;  Rich- 
ards dict.  .•  ymenyn  gwyryf,  in  Southwales  ymenyn  gwyra  ; 
ib.  dwfr  croyw,  in  Southw.  dwfr  gwyra;  (as  to  croew  cf. 
bara  croew,  unleavened  bread  Sp.  ;  Sal.  A''.  T.  bara  croyw 
(marg.  crai,  crei,  cri)  f.  74a);  emenyn  g6yry  Medd.  Mydd- 
fai,  Herg.  §  7  (2)  ;  Sp.  dict.  gwyryf  fresh,  pure  ;  gwyryfdod 
virginity  ;  gwyryf,  -onvirgin,  maid;  gwyryddbachelor;  Davies 
Ll.  y  Res.  :  NorthW.  wyryfon  =  morwynion  ieuangc  ;  also 
St.  Hughes,  Haiies  y  ffydd  :  NorthW.  gwyryf  =  morwyn 
ieuanc.  But  in  the  Gwentian  Homilies,  1606  occurs  also  :  pa 
sawl  merch  a  anwyryfir  (marg.  dreisir)  I  p.  165  ;  cf.  also  Add. 
Ms.  14986  (i6th  cent.)  z*"  kariadol  vam  wyraf  (in  rhyme 
with  mi  a  af )  f.  30  a,  pronounced  wyra.  Add.  Ms.  14913, 
f .  I  b  omenyn  gwyra,  f.  19  b  menyn  gwyra,  ib.  bloneg  gwyn 
gwyry  (written  in  another  hand);  Add.  Ms.  15049,  f.  23  a 
ymenvn  gwyrf,  f.  4  a  ymenvn  giurf.  Gwyry,  gwyra  (gwyraf  is 

I.   Voir  t.  IX,  p.  164;  t.  X,  p.   105  ;  t.  XI,  p    68 


Notes  on  Welsh  Consonanîs.  143 

merely  an  inverse  orthograph),  gwyryf,  gwyrydd,  gwyrdd, 
gwyrf  are  evidently  forms  of  the  sameword,  but  it  is  not  clear 
how  they  are  connected  with  each  other,  since  the  assumption 
of  new  suffixes  added  to  the  old  word  is  not  probable. 

Perhaps  the  dropping  of  final  dd  and  f  in  pronunciation, 
whilst  they  were  kept  in  the  interior  of  words,  led  to  some 
analogical  formations  ;  gwyry  might  possibly  follow  the  analogy 
both  of either  dy-iyddiau  and  tre-trefydd ,  theplurals,  gwyryfon 
and  gwyry ddon  and  thence  gwyryf,  gwyrydd  being  the  resuit  ? 
Spurrell  prints  gwelydd  and  gwelyf  (bed)  besides  gwely ,  perhaps 
instances  of  the  same  character.  Gwyrdd  and  gwyrf  remain  ; 
gwyrdd  (green)  can  hâve  been  changed  into  gwyrf  like  tordd, 
torf,  etc.,  andthenthe  similar  words,  denoting  similar  things: 
green  and  pure,  fresh  must  hâve  been  mixed  up.  Perhaps  the 
modem  dialects  may  help  to  clear  up  this  problem. 

103.  In  conclusion  of  the  remarks  on  the  letter  g  I  will 
point  out  some  dialectal  différences  with  regard  to  the  Welsh 
word  ftaw,  borrowed  from  Latin  fagus.  Spurrell  has  ffiawwydd 
fir  trees,  pinetrees  and  ffawydd  beechtrees.  This  would  turn  out 
as  a  mcdern  orthographie  régulation  (also  given  by  D.  S. 
Evans,  llytbr.  §  181  note:  NorthW.  ffawwydd  =  SouthW. 
coed  fyr  neu  fFyr,  but  ff'awydd  =  fagus),  if  the  following  re- 
marks of  E.  Lhuyd  and  L.  Morris  are  right.  The  former  says 
(^Arch.  Br.,  at  y  C.)  ftawydh,  gwydd  ffag,  pren  arverol  ing 
Uent  a  Morganwg  ;  in  Gwynedd  the  ffinidwydd  are  wrongly 
called  ffawydd.  L.  Morris,  Add.  Ms.  14944,  f.  85  a  :  fyrr,  a 
common  word  in  Cardiganshire  for  the  fir  tree,  Pren  y  Fyrr; 
in  NorthW.  ffawydd;  ib.,  f.  86  a  :  ff'awydd  in  Merionethsh. 
fagus,  beechtree,  but  in  Anglesey  and  the  neighbouring 
country  abies,  dealtree  (ffynidwyd  in  Davies,  dict.);  rhwyf 
ffawydd  a  deal  oar  etc.  in  Anglesey. 

t,  th,  d,  dd;  s;  h. 

104.  As  to  the  change  of  initial  t  and  d  (see  §  87)  cf.  dan, 
dros,  the  usual  forms  of  tan,  tros;  dyma,  dyna,  but  e.  g.  a 
thyna,   Y  S.  Gr.  §  23  ;  tyma,  tyna,  a  thyma  in  modem  use. 

dyre,  dere,  (seeRhys,  Rev.  Celt.  VI).  L.  Morris,  Add.  Ms. 


144  Nettlaii. 

14923  :  SouthW.  dere'n  gloi  =  NorthW.  tyrd  yngwit,  sydyn, 
fuan  (corne  quickly)  f.  133  a;  tyr'd  in  Anglesey,  Add.  Ms. 
14944,  f.  153  b.  SouthW.  dyre,  dere  =  NorthW.  dyred,  ty- 
red,  Richards,  dict.  dere  'nglau  (Williams  Pant  y  Celyn)  = 
NorthW.  tyred  yn  fuan,  Y  Tracth.  1870,  p.  414;  NorthW. 
tyd,  Sweet,  p.  420. 

titan,  ditan  a  nipple  (L.  Morris,  Add.  Ms.  15025,  f.  80  b, 
from  Anglesey)  ;  NorthW.  ditten  W.  Morris,  Add.  Ms.  14947, 
f.  258  b;  engl.  teat;  Sp.  tithen,  tethan,  diten. 

titriwr  «  potius  didryfwr  »  Davies,  dict.;  «  didryfwr  »  some- 
times  ditriwr,  titriwr  Richards  dict. 

tylluan,  dylluan  an  owl  L.  Morris,  Add.  Ms.  15059 
f.  165  b;  ttulluan,  Cleop.  B  5,  i.  6G  a;  tylluan  B.  of  Herg., 
col.  768  (thrice)  ;  Sai.  dict.  1547:  duUuan,  dullhuan  (duU, 
blind,  huan  sun,  an  etymological  bungle  of  Sal.  or  really  a 
product  of  popular  etymology  ?),  twyllhuan  (of  which  the 
same  must  be  said  ;  from  tywyll  and  huan  or  from  twyllo), 
tylluan  an  owle. 

teirthion  f.  ague  fit,  ague  (tertiana,  lèon.  terzyenn,  vann. 
terhyan,  tarhyan  Rostr.,  ar  ghar(h)ian,  in  Sarzeau,  Rev.  Celt., 
III,  p.  236,  enndrehenn,  Ernault,  dial.  of  Bat:^^,  1883,  p.  12); 
Sal.  N.  T.  cryd  (marg.  deirton,  twym  neu  haintgwres)  f.  12  a; 
Add.  Ms.  14913  (i6th  cent.)  rac  y  ddeirton  f.  84  b,  87  b; 
Hom.  i6oé  i'r  ddeirton  (cryd)  I,  p.  2,  y  dderton  neu'r  cowyn 
(marg.  cryd  neu'r  nodau),  I,  p.  72;  L.  Morris,  Add.  Ms. 
14923  SouthW.  y  wrach^,  y  ddeirton,  the  ague  —  NorthW. 
yr  acses,  cryd,  f.  134  a^. 


1.  As  to  gwrach  cf.  also  SouthW.  balan  a  rockfish,  a  sea  tench  — 
NorthW.  gwrachen,  prys  godya  (?,  leg.  pysgodyn),  L.  Morris  ib.  ;  Add. 
Ms.  14947  f.  187  b  gwrach  the  wrasse.  a  fish  (W.  Morris). 

2.  Some  further  détails  on  the  dialectal  distribution  of  thèse  words  are  : 
acsus  in  Anglesey,  an  ague,  W.  Morris,  Add.  Ms.  14947  f.  71  a;  Nor.hW. 
y  cryd  —  SouthW.  y  wrach,  Y  Gwyliedydd  1828;  ib.  SouthW.  twymyn- 
(fever)  —  NorthW.  llycheden  (i.  e.  Uucheden flash oflightning;  fit  of  fever 
Sp.  dict.)\  llycheden  in  Anglesey  :  a  fit  of  fever  or  hit  ofsickness  L.  Morris, 
Add.  Ms.  14944.  f-   ii8a. 

As  to  Uuchetlen  in  the  sensé  of  flash  of  lightning  (in  Southwales)  cf. 
Ll.  V  Res.  NorthW.  mellt  —  SouthW.  Uuched  ;  Hughes  1822:  SouthW. 
Ilechan  (?,  Sp.  Uechen)  —  NorthW.  mellt.  C afin,  y  C,  1672  Uyched 
(marg.    mellt)    p.  167,  y  Uuched  (mellten)  p.   165,  llycheden  (mellten) 


Notes  on  Welsh  Consonants.  145 

dwrdd,  twrdd  sonus,  strepitus  Davies,  dict.^  ir.  dordaim 
(Thurneysen,  Kcltoromanisches,  p.  47). 

drythyll;  drythyhvc  wantenes  Sal.  dict.;  thrythyllwch 

N.  T.  f.  361  a;  drithywUwch  Add.  Ms.  14973,  f.  69  b; 
NorthW.  trythyll  =  glwth,  Hanes  y  ffydd  ;  ir.  dretill. 

tremio,  dremio  Sp.  dict.  to  look  ;  ty  thremyn,  thy  glance, 
Tal.  p.  193  (=  ddr.)  ;  yn  gwelet  (marg.  tremio,  edrych)  Sal. 
N.  T.  f.  28  b,  yn  tremyaw  (marg.  edrych),  yn  tremiaw 
f.  170  b;  yn  hylltremio  arnam  ni,  f.  174  a. 

105.  Initial  tl-  becomes  in  dialects  cl-,  cf.  Balliol  Collège 
Ms.  353  ^  in  a  list  of  some  Welsh  words  explained  :  «  gem- 
mau,  clyseu  guervawr,  costely  juells  »  (tlws);  L.  Morris  in  a 
letter  printedin  YC.  II,  p.  145  (1761),  mentions  chefrol  (chwe- 
fror),  clowes  (clywais)  etc.  and  «  clws  read  tlws  »  in  some 
SouthWelsh  poems.  Y  Traeth.  III,  p.  i2:dyma  bethclws  ofna- 
dwy  ;  Yr  Anu.  merchaid  clysion  20,  8,  1857;  k^ws,  klûsjon, 
klawd,  klodjon  Sweet,  p.  439.  This  change  is  well  known 
and  fréquent  in  other  languages,  cf.  Brugmann,  Grundriss, 
I,  §  367,  Leskien-Brugman,  diakct  of  Godkiua  (Htuan.)  §  29; 
Archiv  fur  slav.  Philologie,  I,  p.  157;  also  gle  for  die,  in 
Sarzeau,  Rev.  Celt.,  III,  p.  54,  etc. 

107.  Sometimes  •  se  and  st  change,  cf.  breton  mousk, 
moust,  etc.,  and  the  regular  change  of  se  to  st  in  Manx  (los- 
tey,  burning  =  losgadh,  etc.).  Cf.  diost  for  diosg,  quoted  by 
Rhys,  Rev.  Celt.,  III,  p.  87  ;  ib.  y  ueistawn  ÇMab.)  for  y 
weiscon,  gwasg,  engl.  waist,  trysglen,  engl.  throstle  ;  rhasgl, 
Gael.  rasdal,  Manx  raistyl;L.  Morris,  Add.  Ms.  14909  mentions 
ystol  for  ysgol  (instead  of  ysgol  a  ladder,  ystol  a  stool)  f.  5  5 
b;  Add.  Ms.    14944:  ystol  «  corruptly  »  for  ysgol,   scala  in 


p.  355  etc.  From  Norih  Cardiganshire.  near  Aberaeron  :  trwst  (N.  W. 
taran),  lluched  for  mellt,  cesair  for  cenllysg  are  given,  Cambr.  Joiirn.  III, 
p.  II.5.  C.Ip.2i2:y  buse  tarane  trwm  a  llechede  ofnadw'  yn  y  bore  ; 
clefyd,  fever  (NorthW.),  Sp.  dict.;  on  lluched  and  mellten  see  Rhys,  hct. 
on  Celtic  Mytholooy,  p.   59. 

I .  In  the  Camhrian  Journal  vol.  IV  an  index  of  the  contents  of  this  Ms. 
is  given  ;  it  is  a  SouthWelsh  Ms.  of  the  first  h-alf  of  the  i6th  cent.  (cf. 
wh-efrawr,  budyd.  a  tynoedd,  [a  œidd]  etc.)  and  contains  the  poem  O  migh- 
tie  Ladie  our  ledyng  to  hâve  at  Hevyn  our  abeyding  etc.  and  another  Eno'Hsh 
poem  :  Eitell  tu  iow  as  swm  du  siow  etc.  ;  see  Rev.  Celt.,  IX,  p.  71,  note. 

Rtvue  Celtique,  XII.  10 


1^6  Nettlau. 

Angleseyf.  164  b.;  D.  S.  Evans,  Uytbr.  ystol  f.  =  llcdring(lad- 
der)  instead  of  yscol  (scala);  ystol  fair,  common  centaury, 
ystôl  =  stool;  see  also  Rhys,  Arch.  Camhr.  loanwords  s.  v. 
scala  :  in  Anglesey  ystol  ;  yscawl  crist,  B.  of  Herg . ,  Medd .  Mydd- 
fai,  §  12.  llwynhidydd,  ysgelynllys,  pennau'r  gwyr,  traetur- 
iaid  y  bugeilydd  et  Démet,  astyllenlys,  quinquefolium,  plan- 
tago  minor,  Davies  dict. 

107.  The  group  n  +  t  is  akeredin  Welsh  in  varions  ways, 
depending  upon  the  position  of  the  accent.  In  stressed  monosyl- 
lables  final  -nt  is  kept,  cf.  pédwar  cdnt,  but  cann  érw  (Rhys). 
In  the  interior  of  words  nt  becomes  nn  before  the  stress  : 
ddnt  dannedd  (older  *dannédd)  but  nt  may  be  reintroduced  by 
analogy  into  such  forms,  cf.  NorthW.  cantoedd  =  SouthW. 
cannoedd,  D.  S.  Evans,  Uytbr.  §  167,  note).  Groups  of  con- 
sonants  before  the  stress  are  liable  to  be.  reduced  with  regard 
to  the  strength  of  articulation,  so  NorthW.  danéddog  (=:*dan- 
heddôg):  *dannédd:  ddnt  (Rhys).  Cf.  amd  =  amhdu,  pard 
=  parhau,  etc.,  Sweet  p.  428.  As  to  final  -nt  in  words  of 
more  than  one  syllable  it  is  not  pronounced  since  early  middle- 
Welsh,  e.  g.  in  the  3nd  plur.  of  the  verb  and  in  préposi- 
tions with  sufiîxed  pronouns.  But  in  thèse  forms  it  was  kept 
in  memory  by  the  monosyllabic  ynt,  wynt  ;  in  other  forms, 
where  no  such  regularly  kept  nt  exist,  it  is  early  omitted,  cf. 
the  suffix  -eint  :  gwragedeint,  m.eibionein  B.  of  Hergr,  Sk. 
p.  202,  posberdein  Tal.,  i  ;  arnynt  eu  hunaint  occurs  Medd. 
Myddfai  p.  276,  kymeint  ag  ehunant^  Yst.  Gwl.Ieiian  Vendi- 
geit,  Hgt.  Ms.  II,  p.  333  ;  thèse  inverse  orthographs  prove 
the  identity  of  final  -nt  and  -n  in  pronunciation.  —  Oe 
de6red  ae  fynya?//  kychwy;;^  Add.  Ms.  19709,  f.  31b? 

108.  In  afew  words  final -nt  is  written  in  early  manuscripts 
but  disappears  later.  Cf.  iawn  :  OldW.  eunt,  gl.  aequus  (Eu- 
tych.);  Vesp.  A  14  o  dugleis  hit  i  cimer.  y  cimer  in  niaunt 
bet  nan  luit  etc.  f.  5  8  b  (see  my  Beitr.  p.  11);  Ms.  A  (Venedot. 


t.  Hughes  1822  says  that  in  SouthW.  ei  hunan,  fy  hunan,  in  NorthW. 
ei  hun,  fy  hun  are  the'preferred  forms.  I  hâve  not  studied  this  alleged  dia- 
lectal différence.  Sal.  N.  T.  ynoch  eich  unain,  yn  dy  lygat  dyun,  oth 
lygat  tyun,  etc. 


Noies  on  Welsh  Consonants.  147 

Code)  emay  yaunt  yr  enat  p.  74,  yaunt  p.  77,  78.  —  digaunt 
A  p.  79.  —  diffrint  and  hint  rhyme  in  the  Book  of  Carm., 
Nr.  30,  dyffrynt  and  kynt  in  the  B.  of  Herg.,  Sk.  p.  227, 
dyffrynt  and  gorwynt  p.  228;  Ms.  F  yn  dylîrynt  p.  414;  Ll. 
Giu.  Rh.  dyffrynt  p.  32  (2);  Davies,  Granim.  p.  198  :  dyffrynt 
(Daf.  ap  Gwilym)  ;  dyffryn  Sp.  dict. 

109.  In  the  groups  s-t,  11-t,  f-t  d  for  t  is  written  so  often 
and  in  so  varions  texts,  that  thèse  orthographs  seem  to  de- 
sign an  altération  in  the  real  pronunciationof  thèse  groups.  Cf. 
thegaehcorthography.  In  the5.  of  Herg.  occur  e.  g.  llamhys- 
daenco/.  775,  yny  holldes^o/.  777,  837,  y  déy  groffd  co/.  750; 
Jes.  Coll.  Ms.  141  dyalld  drwy...  f.  142  b,  yr  hoU  aniveliet 
gwylldion  f.  146  b.  Sal.  dict.  angraifdiaw  rebuke  (=anghreiff- 
tio).  Add.  Ms.  14986  (i6th  cent.)  holldodd  f.  23  a.  Add. 
Ms.  14882  (1591V  f-  50  b.  dalld;  Add.  Ms.  14973  (1640) 
bussdyl  f.  19  a,  yn  eissde  f.  19  a;  Add.  Ms.  31057  ystdor- 
fell  f.  122  a;  Add.  Ms.  14969  (i7th  cent.)  a  ddisdrowiodd 
f.  235  b.  In  modem  texts  :  yn  ddisdaw,  wedi  isda,  yn  Ches- 
dar,  melldan,  gwalld,  gwylldeua  etc.  in  Yr  Arw.  (21,  5,57; 
20,  i;  10,  12,  59). 

1 10.  An  apparently  additional  t  occurs  very  early  after  final 
11,  s,  ft  and  is  hence  introduced  also  into  the  interior  ot 
words  (in  plurals  etc.).  Ut  in  words  like  gallofydd,  galltofydd, 
fferyll,  fferylltetc.  was  beheved  by  Rhys  to  be  the  resuit  of  an 
early  *lj.  There  occur  hoUti,  hoUi  findere  Davies  dict.; 
dyall,  dyallt  etc.,  but  also  an  evidently  secondary  lit  in  mo- 
dem (NorthW.)  dialects.  Cf.  Jes.  Coll.  Ms.  144  dyallt,  dyalld 
druy  etc.,  f.  142  b;  Y drych  Christ,  ynei  dhealht,  dyallt  etc.  ; 
NorthW.  dallt  (see  §  95);  Sweet,  p.  427  dâllt,  also  deallt. 
gwedy  byw  ff  'hollt  oes,  C.  f'eiu.  T.  p.  258;  hollt  Yr 
Arw.  19,  II,  56.  yn  sefyllt  Yr  Arw.  29,  7,  57;  sefullt,  19, 
II,  56,  etc. 

m.  fft  :  Rhys,  loanwords  s.  v.  anagrippa  :    angraifft,   en- 


I .  In  this  Ms,  f.  50  b.  occurs  the  only  remark  on  dialects  which  I  found 
in  a  Ms.  prior  to  the  i8th  century  :  a  na  ddowch  (in  the  month  of  de- 
cember)  yn  rhy  agos  ir  tan,  krimpie  yn  iaith  ddehevbarth,  ag  yn  iaith 
wynedd  i  gelwir  krimoge,  kanys  aviachvs  yw.  » 


148  Netîlau. 

graifFt  or  cngmff  ;  taligrafft  (telcgraph)  in  the  colloquial  lan- 
guage  etc. 

st  :  ffals  and  ffalst  Sp.  Cf.  am  inor  ffalst  prouadwy,  Ll. 
Gw.  Rb.  p.  182;  Sal.,  N.  T.  falst,  fteilston  f.  397  b,  391  a 
(Huet)  ;  Add.  Ms.  14986  geiriav  ffeilston  f.  24  a.  As  to  trost 
for  tros,  commonly  used  in  C.feiv.  T.  (Merionetlisli.)  see  Y 
Cymmr.  Ylll,  p.  130;  bret.  dreist.  Vann.  drésst'on  mé  i?.  C. 
7.  334  Myst.  Trost  may  be  a  wrong  abstraction  from  trostof, 
trosto  etc.  —  In  Ms,  ^   machd  for  mach  (bail)   occurs  on 

PP-  54'  55.  56,  etc. 

Cf.  oldir.  arithissi  —  a  rîst  in  the  Munster  dialect,  quoted 
by  O'Donovan,  Banquet  of  Dun  na  ngedh,  1842,  p.  70  note; 
—  gael.  a  rithist,  pron.  a  rêsht,  Mac  Alpine;  i  riste  in  Biau- 
nachk  Baird,  1730  (=  i  rithisd),  Trans.  Gael.  Soc.  Inverness, 
III,  p.  192  —  manx  reesht,  Kelly's  dict.  In  Breton  see  Rev. 
Celt.  V,  p.  220;  Ernault,  dialect  of  Bat:{,  p.  17,  etc. 

112.  //;.  th  and  dd  are  exchanged  sometimes  in  Mss.  More 
frequently  th  occurs  instead  of  dd  than  dd  for  th.  Cf.  from 
médiéval  Mss.  :  Janredethu  p.  12,  aguethti  (agweddi)  p.  42; 
E=  Add.  Ms.  1493 1  nauth,  naud  f.  i  b,  certhoryon  f  i  b, 
pi.  beirth  f.  6  a;  Od  n.  genataoth  p.  573.  B.  of  Carm.  oeth, 
Nr.  5,  hoethyl,  Nr.  23  (cf.  hoedl  Hfe,  «  the  ancient  said 
hoeddl  »  Richards  dict.  besides  oetun,  hetiv  etc.  where  t  de- 
notes  dd)  ;  Tal.  ty  thremyn  p.  193,  see  §  104.  Ll.  Gw.  Rh. 
nys  gwthost  p.  23  i  (nyni  a  wdam  ib.),  ac  attoeth  p.  204.  S  = 
Add.  Ms.  22356  gossod  b6g6th  ar  nathunt  f.  65  a,  0  gattoeth 
f.  63  a  (Pob  g6ad  hagen  gann  dygû  k6byl  a  vyd  diga6n  — 
Ms.  digiga6n  —  yr  g6ad6r  ac  yr  reith6yr  o  gattoeth  kynny 
bo  g6ir,  see  Y  Cymmr.  IX,  p.  90).  Cleop.  B  5  :clathpwyt  f.  19  b, 
26  b,  70  b,  113  a,  113  b,  114b,  116  a,  117  a  (2),  etc.;  clath- 
pwit  f.  129  a,  135  a;  cladwyt  f.  1 15  b;  clatpwyt  f.  22a,  126a 
(claddu).  —  Very  often  in  the  dimetian  Ms.  Tit.  D  22,  cf. 
in  the  text  edited  from  it  by  Powel  in  Y  C.  III  pan  daruy- 
thant,  ny  fyth,  ythau,  ytha6,  arwython,  gwethieu,  gweithred- 
oyth  daa,  istethuae,  vthunt6y,  hethiô,  ynissoyth,  ynyssoyth, 
ynissoyd,  he61yth,  wethel,  milioyth,  cyfr6ythyt  (cyfarwyd- 
dyd),  y  ymlathant  etc.  —  Add.  Ms.  14912  dr6y  y  vl6ythyn 
f.  77  a,  mis  Tachweth  13  b.  G6aharth,  Ms.  Cleop.  B   5,  f. 


Notes  on  Welsh  Consonants.  149 

159  a;   cf.  diuuoharth,  Rev.   Celt.  VIII  p.  508  (old  bret.), 
gwahardd,  gwardd. 

113.  Inlater  texts  :  Sal.,  N.  T.  does  (imper.)  ffwrthf.  26  b, 
monyth  f.  43  a,  75  b,  mynyth  f.  72  b  etc.  ;  (Huet)  :  heith 
(marg.  haidd,  barlis)  f.  380  a,  y  bob  duyn  yn  ol  y  vutho  y 
weithredoedd  (==  byddo)  f.  399  b.  Y  drych  christ.  1585  yn 
canlyn  eu  gilyth  f.  A  2.  Add.  Ms.  14986  agadwyth  f.  42  a 
(agatfydd  f.  è()  a).  Add.  Ms.  149 13,  f.  3obgwraith  y  danat 
koz  ;  Ll.  achau  :  yn  Theheibarth  p.  27,  yn  Thehoibarth,  p.  24. 
Add.  Ms.  14973  :  Iflin  brydyth  hir  f.  107  a  etc.  Forms  of  the 
verb  subst.  now  used  are  botho,  bothoch  =  byddo,  b3'ddoch; 
cf.  Add.  Ms.  14898  lie  botho  ych  ffansi  f.  74  a;  Add.  Ms. 
31060,  f.  137a  fel  y  botho  gwiw  ych  caru  etc.  ;  C.  fciu.  T. 
am  byd  bothol  berffaith  p.  278.  But  thèse  th  for  dd  belong  to 
the  old  altérations  of  consonants  in  the  old  optative  and  con- 
junctive,  due  to  the  former  position  of  the  accent.  —  efo  ag 
ethi  hi,  gydag  ethyn  nhw  are  given  in  Y  Traetb.  III  from 
northern  dialects;  ithi  hi  C.  few.  T.  etc.,  see  Y  Cynimr. 
VIII,  p.  139. 

114.  dd  for  th  is  not  so  frequently  met  with  and  only  in 
later  texts,  because,  I  think,  whichsoever  the  pronunciation 
may  hâve  been,  the  double  value  of  d  and  of  t  in  médiéval 
Welsh  (d  and  dd,  t  and  dd)  was  likely  to  prevent  the  scribes 
from  using  d  for  a  th  of  a,  may  be,  softened  pronunciation. 
In  Ms.  S  occurs  g6eidred  f.  93  a,  perhaps  a  clérical  error  caused 
by  the  following  d.  Sal.,  pron.  1547  says  :  yn  sathredic  cam- 
arferwn  dd  pro  th  :  dialaydd  pro  dialayth.  Add.  Ms.  14986 
cyfreiddlon.  Ll.  Achau:  gohelith  and  gohelidd  p.  15  etc.  L. 
Morris,  Add.  Ms.  14944,  f.  34  a  batheuad  :  commonly  pro- 
nounced  bytheiad,  byddeiad.  Richards,  dict.  y  ddiwlith,  diw- 
lydd  great  celandine  (botan.)  ;  true  maidenhair  Sp.  ;  Wil- 
Hams  Pant  y  Celyn  :  perffeiddio  (F  Traetb.  1870,  p.  412).  Y 
drych  christ.  :  yr  hoU  berpheidhrwydh  a  glowsoch,  yn  berphei- 
dhiach  f.  64  a,  druy  i  fawr  drugareth  f.  74  b. 

Sp.  has  ceddw,  cethw,  cedw  mustard,  in  which  words  dd 
seems  to  be  supported  by  the  léon.  sezo,  cornouaill.  seo  ; 
tréc.  sevn  ;  vann.  seon  seun  (mustard);  but  it  has  probably 
the  same  origin  as  dd  in  chweddel,  anaddyl  etc. 


I  jo  Nettlau. 

115.  The  orthography  of  the  old  Venedotian  Ms.  A  is 
scarcely  in  any  other  point  so  unsettled  and  inconstant  tlian 
with  regard  to  the letter  th.  In  some  parts,  especially  on  pp.  53- 
79,  also  125,  391  s,  sh,  h  are  nearly  always  written  for  th  ; 
see  Zeuss,  Gr.  C.^  p.  156  to  whose  quotations  I  add  : 
kereis  p.  57,  vrh  llu  p.  56,  kauuersit  p.  57  (=  cywerthydd), 
kafreishiaul  p.  58,  aghafreishiaul  ib.,  ar  i  sseisuet  p.  56,  e 
doissihion  p.  59,  heb  gneisur  p.  62  ;  onahunt  p.  56  with  h  :=- 
th  for  dd.  In  other  parts  of  the  same  Ms.  t,  d  (=  dd),  ht  and 
th,  dh  are  often  written  for  th.  Cf.  pedh  p.  2,  teregueyt  p.  3, 
seuduet  p.  27,  tranoeht  p.  18,  seyhuet  p.  38,  hiteu  p.  43  etc. 
As  to  ht  cf.  controHaht,  oldbret.  gloss  in  Ms.  Otho  E  13, 
f.  42  b  ;  keuarhc  A  p.  72,  decreu  p.  2.  When  I  consider  ortho- 
graphs  like  brahudur,  mahurth  etc.  in  A  (see  below.)  I  am  not 
incHnedtothinkwith  Ebel,  Gr.  C  ^  p.  156,  that  «  liis  »  in  sei- 
hisbluit,  kefreihis  etc.  is  written  for  th,  but  I  think  that  h  be- 
longs  to  the  diphthong,  whose  reai  pronunciation  it  tries  to 
express  like  h.  in  brahudur,  vie.  both  parts  of  the  diphthong 
being  of  about  the  same  strength  owing  to  a  circumflex  accen- 
tuation. In  doissihion  (=  doethion)  h  seems  used  to  dénote 
the  nearly  syllabic  value  of  NorthWelsh  j.  The  only  other 
example  known  to  me  of  such  spellings  of  Ms.  A  exists  in 
Ms.  E  (Add.  Ms.  1493 1),  in  the  little  passage  written  in 
older  orthography  (see  Owen,/)n/.  p.  XI)  :  f.  52  a  kefreisial; 
ib.  i  ueret  (werth). 

116.  wsnos  is  the  common  NorthW.  word  for  week  (lit. 
form  wythnos),  cf.  Yr  Ariu.,  YGcn.  G.  C.fau.  T.  etc.  It  is 
probably  due  to  an  assimilation  of  th  to  the  final  s,  since  the 
tedious  vicinity  of  thèse  sounds  was  altered  also  in  other  dia- 
lects,  cf.  wsnoth,  quoted  by  Powel,  loanwords  and  occuring 
e.  g.  in  Y  Giucithiwr  (Aberdare),  17,  7,  1859.  —  troedlath, 
vulgo  troedlas,  suppedaneum,  insile,  Dav.  dict.  ? 

117.  In  a  few  instances  a  change  offf  and  th  occurs,  which 
can  be  compared  to  the  more  fréquent  change  of  f  and  dd. 
Cf.  defhol,  nonnuUi  deffol  (o  Phylip  a  de/o/ais,  I5th  cent.) 
Davies  dict.  ;  deftbl  —  dethol  —  ethol  —  dewis,   Y  Traeth. 

II  p.  12  ;  deffol  =  dethol  Sp.,  cf.  Add.  Ms.  14996  (1750)  de- 
iïoledig  f.  90  b. 


Notes  on  Welsh  Consonants.  1 5 1 

dattod  explicare,  dissolvere  etc.,  démet,  dathodi  Davies 
dict.  ;  the  form  dathodi  explains  the  otherwise  strange  note 
of  L.  Morris,  Add.  Ms.  14944  daffod  pro  dattod  f.  20  a;  cf. 
Yr  Arw.  a  thyna  fo  yn  i  daffod  o  (se.  cadach)  ac  yn  tynu 
rhwbath  wei  llufr  alian  ;  Sweet  p.  449  :  inf.  dathod  ;  dtho- 
dodd,  dthodson;  ipt.  dathod,  pi.  dathodwch,  dotwch  p.  449; 
dotwch  is  unique;  perhaps  *(d)thôd\vch  was  transposed  to 
dôthwch  ? 

118.  bennffic  B.  of  Cann.  56;  a  venfygya6d  Tit.  D  22, 
f.  157  b;  in  5,  f.  100  a  benffygi6r  and  benthyc  occur  several 
times  on  the  samepage;  Powel,  Dimetian  loanwords  p.  24 
also  quotes  from  Hving  dialects  bentig,  mentig  and  even  men- 
cid.  — penneffand  penneth  (penknife),  ib.  p.  14,  pengcneth 
p.  20.  —  cf.  ymgythlybv  Add.  Ms.  14986,  f.  20  b  (=  ymgy- 
ffelybu).  —  On  the  third  sg.  près,  in  -iff,  -ith,  see  my  Notes 
on  the  welsh  verb  §  5-7;  they  are  wrongly  confused  with  the 
third  sing.  in  -it  in  R.  Celt.  7,  190,  note  4. 

119.  Final  th  is  dropped  in  the  word  peth  in  the  hving 
(northern)  dialects;  e.  g.  bêdio,  Sweet  p.  426  =  (pa)  beth 
ydy(w)  o;  be  haru  chi  hyiddiw,  Yr.  Arw.  17,  7,  56;  ba 
haru  mi  yn  wir  ?,  be  haru  ti,  C.  f'eiu.  T.  p.  337  etc.  where 
haru  =  ddaru,  ddarfu,  a  word  of  most  common  use  in 
Northwales  ;  the  loss  of  dd  in  this  position  is  also  rather  strange. 
(Cf.  Add.  Ms.  1492 1  pe  elwir  f.  39  a  =  peth  a  elwir.) 

120.  d.  I  do  not  know  the  etymology  ofyswidw,  syw^dw, 
yswigw,  parus  (given  in  Davies  dict.);  Sp.  s.  v.  titmouse 
has  sywidw;  the  Anglesey  word  is  tommy  titw  lâs.  — 
On  change  of  dd  and  d  cf.  the  paragraphs  on  dl,  dn,  rd  etc.  ; 
also  cedw  §  114.  — Final  d  is  oftener  omitted  in  Mss.  than 
other  consonants,  except  n  and  of  course  dd  and  f,  which 
are  dropped  in  pronunciation  the  former  in  dialects,  and  the 
latter  regularly,  whilst  the  loss  of  final  d  seems  to  be  due  to  cer- 
tain laws  of  sandhi  which  it  is  not  possible  to  précise  from  the 
scarce  materials  at  my  disposai  ;  cf.  the  disappearance  of  t 
before  consonants  in  yd-,  y-  in  later  Welsh.  Cf.  S  =  Add. 
Mss.  22356  hep  bra6  na  —  f.  95  b;  (y  bra61yfyr  p.  609, 
bra6tl°  p.  610);  Cleop.  B  5  diw}Tnaw  gwedy  f.  13  a  (d  is  in- 
serted  by  a  latcr  hand)  ;  Tit.  D  22  dyd  bra6,  kyn  dyd  bra6, 


iji  Nettlau. 

teruyn  dyyd  bra6  bellach  etc.  (ib.  trws  for  tnvst,  noise)  ;  Add. 
Ms.  1492 1  (see  §  41  on  n)  :  d  lost  once  before  k,  thrice  be- 
fore  r  (=^  3  -f  r),  I  -|-  b,  3  +  vowels,  e.  g.  y  kladdwy  bre- 
nin  f.  24  b,  y  gnythbwy  ran  f.  25  b,  dangosiâ  o  f.  33  b,  kyd- 
nâbo  y  bechod  f.  36  a  etc.  —  Add.  Ms.  15038  ac  yna  i  dwa 
pantan  na  wyddiad  ef  ddim  help  f.  loé  b  ;  ib.  i  dwad  ef  etc. 
—  Cydwely:  cywely,  cf.  Ms.  S  ky6elogaeth  — ogyh6elogaeth 
kyhocdauc  — -  o  g6elogaeth  kyh6yda6c,  f.  113  h;  o  gyéely 
f.  49a;  Add.  Ms.  14944,  f-  15e  a:  «  tydwed  and  tudwed 
earth,  clods  »  ;  in  Cardigansh.  clods  is  tywed,  »  the  d  being 
melted  ». 

121.  dd.  dd  and  f  frequently  change.  In  most  instances  f 
is  the  organic  consonant.  In  Y  Cymmr.  VII  p.  235  some  in- 
teresting  instances,  are  collected  :  phvydd  for  plwyf  in  South 
Cardiganshire  (cf.  L.  Morris,  Add.  Ms.  14923,  f.  123  b 
SouthW.  plwyddogion  parishioners  =  NorthW.  phvyfoHon  ; 
S.  C.  (dimct.)  III  p.  325  y  phvydd);  tyddu  (tyfu)  ;  rhwyddell 
in  Breconshire  for  hwyfcll  ;  rhoddiau  for  rhotiau  (shovels), 
godderbyn  for  gyftrbyn  ;  adaon  Mab.  II  p.  402  for  Afaon,  n. 
pr.;  Hafod  Lwyddog?  (cf.  E.  Lhuyd,  1693  (in  Cambrian 
Journal,  II  p.  211  Hafod  Lwyfog  a  henwir  fellu  o  ran  fôd  yno 
brennau  Liwyfane,  and  :  heblaw  yr  henw  hwnnw,  mae  iddi 
henw  arall  mewn  cowyddau  sef  Hafod  Lwyddog)  ;  Eiddionyd 
{Gwaith  Lleiu.  GL  C.  174)  for  Eivionydd;  cf.  Eifionydd, 
Yfionydd,  Eiddionydd  Y Geninen  III  p.  59;  in  Evionyth,  Gir. 
Cambr.,  //.  Camhr.  (VI  p.  123)  ;£^.  of  Carm.  Meironit,  Ewio- 
nit  (Cynddelw),  Eiwonit  poem  32;  5.  oj  An.  Ewyon}'dd 
(p.  93)  ;  eiwynyd  ac  ardud6y  B.  of  Herg.  col.  763  ;  o  Vio- 
nydd,  Hcr.  Visit.  II  p.  102,  223  (2)  etc.  :  yn  eidonyd,  Boiiedd 
y  Seint,  Hengzurt  Ms.  202,  f.  25  a  5  (Y.  Cymmr.  VII), 
14  th.  cent. 

Max  Nettlau. 
(A  suivre.) 


MÉLANGES 


DOCUMENTS  IRLANDAIS  PUBLIES  PAR  M.  WINDISCH. 

La  Société  royale  des  sciences  de  Saxe,  dans  sa  séance  du 
19  juillet  1890,  a  entendu  la  lecture  d'un  savant  mémoire  de 
M.  E.  Windisch  sur  cinq  documents  vieil-irlandais. 

Le  premier  de  ces  documents  consiste  en  deux  quatrains 
conservés  par  le  Codex  Boenicrianus  des  épitres  de  saint  Paul, 
Le  Codex  Bocrnerianus  contient  le  texte  grec  de  saint  Paul  avec 
une  traduction  latine  interlinéaire  ;  il  appartient  à  la  biblio- 
thèque royale  de  Dresde  où  il  est  coté  Msc.  Dresd.  A.  145  ''. 

Les  quatre  autres  documents  sont  des  incantations  copiées 
sur  une  feuille  de  parchemin  du  recueil  de  mélanges  qui  cons- 
titue le  ms.  1395  de  la  bibliothèque  du  chapitre  de  Saint-Gall. 

M.  Windisch  a  examiné  avec  attention  les  deux  mss.,  en 
sorte  qu'il  a  pu  corriger  diverses  fautes  de  lecture  des  précé- 
dents éditeurs,  notamment  de  M.  Zimmer;  il  a  donné  sur  plu- 
sieurs points  une  interprétation  nouvelle.  Voici  sa  lecture  avec 
une  traduction  interlinéaire  en  français  conforme  à  la  tra- 
duction allemande  proposée  par  le  docte  celtiste.  Je  mets  en 
note  quelques  corrections  proposées  à  M.  Windisch  par 
M.  Gûterbock  qui  a  aussi  vu  le  ms.  de  S'  Gall  1395. 


Aller        à  Rome 
Teicht  do-R6im, 

Beaucoup  de  peine,  peu  de  profit. 
môr  saido,  becc  torbai. 


IJ4  Mélanges. 

Le  roi  que  tu  demandes  ici-bas, 
In-ri        chondaigi     hi-foss, 

Si  tu  ne  l'apportes  avec  toi,  tu  ne  [le]  trouves  pas 
ma-ni-m-bera     latt,  ni-fogbai. 

Grande  sottise,  grande  extravagance, 
2  M6r  bais,  mor  baile, 

grande  perte  de  sens,  grande  folie, 
môr  coll  ceille,     môr  mire, 

puisque  est  imminent         aller  à  mort 
ol-ais     airchenn  teicht  do  écaib  ^ 

qu'il  soit  sous     ...     de  fils  de  Marie, 
beith     fo    étoil-  maie  Maire. 


n. 

N'[est]  plus  haut  rien  que  ciel, 
Ni         artu     ni     nim, 

N'[est]  plus  profond  rien  que  mer 
ni         do/?7nu     ni     muir 

devant      saintes  paroles 
ar-nôib    briathraib 

[que]  dit  Christ  de    sa    croix, 

ro-labrastar  Crist  ass-â-chroich. 

Eloigne     de  moi   l'épingle. 
Diuscart  dim  a  n-delg, 

épingle  [qui]  a  déchiré 
delg  diuscoilt 


cru  ceiti 


I  .  En  vieil-irlandais  teicht  do  Roim  «  aller  à  Rome  ».  est  une  formule 
qu'on  peut  employer  comme  équivalent  de  teicht  do  écaib  «  aller  à  mort  », 
«  mourir  ».  De  là  la  liaison  entre  les  deux  quatrains. 

2.    «  Malveillance  »  est  la  traduction  proposée  jusqu'ici. 


Mélanges.  1 5  5 


meim  meinni 

coup         là  ; 

bé  di     béim  n-and; 

y         va  [toi]  ;  (impératif) 
10  do-d-athscenn  ; 

va,  ramène-le. 

toscen,  to-d-aig. 

Très  forte  la  science         de  Goibniu  ; 
Rogarg       fiss         Goibnen[n]; 

que  pointe  de  Goibniu 
aird  Goibnenn 

devant  pointe  de  Goibniu 
ren-aird       Goibnenn 

marche         hors  de  cela. 
15  ceingeth        ass. 

Est  mise      cette  incantation-ci    en  beurre  qui  ne  vient       en  eau      et 
Focertar       ind-epaid-se  in-im,  nad-tét       i;ï-uisce  ocus 

on  enduit  de  ce  [beurre]  autour  de  l'épingle  tout  à  l'entour    et    [le  beurre] 
fuslegar  de  imm-an-delg  immecudirt  ocus 

ne  va     sur    la    pointe       ni      sur    la  blessure;    et     si  n'est  pas   l'épingle 
ni-tét  for-an-airrinde  nach-for-an-dlath;  ocus  ma-ni-bé  an-delg 

là,     tombera    l'une  des  deux  dents  du  devant  de  sa  tête. 
and,  dotôeth^     in-dala-fiacail     aithir       a-chinn. 


m. 

,POUR   MALADIE   d'uRINE. 
AR-GALAR  FUAIL. 

Je  me  sauve  ; 
Du-m-esurc-sa  ; 


I .   Dutueth.  Gùterbock. 


1 5  6  Mélanges. 

maladie  d'urine  ceci 
diangalar  fûail  se. 

Nous  sauve       ; 

Du-n-esairc  eu  et; 

Nous  sauvent 

du-n-escarat  {pour  esarcat) 

oiseaux,  d'oiseaux  troupes, 
5  eûin,  énlaithi, 

savants  de  sorcières. 
admai  ibdach. 


Est  fait        ceci  toujours  dans  place  où  tu  donnes  ton  urine. 
Focertar  ïnso  dogrés  i-maigin    hi-tabair    th'  dal. 


IV. 

Caput  Christi  ; 
oculus  Isaiae  ; 
frons  nassiuw  N6e  ; 
labia,  lingua  Salomonis  ; 
collu?;/  Temathei  ; 
mens  Benjamin  ; 
pectus  Pauli; 
unctus  Johannis; 
fides  Abrache 
sanctus,  sanctus,  sanctus 
dominus  Deus  Sabaoth. 


Est  chantée  cette  chose-ci  chaque  jour  autour  de  ta  tête  contre  de  tête 
Canir        a-ni-siu      cach-dia     im-du-chenn        ar-chenn- 

mal.  Après  son  chant  tu  donnes  deux  salives  dans  ta  main  et  tu  les  donnes 
galar.  larn-a-çabdil  dobir  da-sale        i-t-bais        0C74S  d-a-bir 

autour  de  ta  tête  (c.-à-d.  autour  de  tes  deux  tempes)  et  sur  ton  occiput, 
im-du-chenn  (.i.  im-du-da  are)  ocus  for-t-chulatha, 


Mélanges.  157 

et  tu  chantes  ton  pater  trois  fois  sur  ceci  et  tu  donnes  croix  de  ta  salive  sur 
ocuscain^     du  paùT  fo-thri  la-se    on/i'dobircrosdi-t-sailiu  for- 
haut         de  ta  tête     et         tu  fais  ce  signe-ci  alors  :     U  sur  ta  tête. 
ochtar  do-chinn  ocus  dogni  a-tôirand-sa  dana  U  for-t-chiunn. 


je  sauve  le  mort; 
Tessurc  marb  ; 

je  suis  contre  rot, 
biu    ar-diring, 

contre  droit  tordu, 
ar-goth  sring, 

contre  tumeur  subite, 
ar-att-dichinn, 

contre  sang  [produit  par  blessure]  de  fer, 
5  ar-fuilib  hiairn, 

contre  . . .  que  brûle  feu, 
ar-ul         loscas  tene, 

contre  .  .  .  que  mange  chien  ; 
ar-ub        hithes  cù  ; 

que  soit  .  . ,  qui  dépérit 

rop       acuhrû  3  crinas 

trois  noix 
teora-cnoe  crête, 

trois      nerfs       ...  ; 
10  teora-féthi  fichte; 

Je  bats   sa  maladie  ; 
benim  a  galar; 

je  combats  les  sangs  ; 
arfiuch    fuili  ; 

1.  Cani.  Gùterbock. 

2 .  Ce  morceau  paraît  plus  ancien  que  les  trois  précédents. 

3.  Faute  pour  a-chrû  «  son  sang  »?  Wh.  St. 


1^8  Mélanges. 

des  plaintes,  du  sang  ; 
guil          fuil  ; 

que  ne  soit  tumeur  de  durée  ; 
ni-ru-b-  att      rée  ; 

que  soit  sauf  celui  sur  qui  [maladie!  est. 
15  .       ro-p      slàn  for-sa-te. 

Je  bénis         le    Sauveur, 
Admuinur  in-Sldnicid, 

qui  laissa     Diancecht      à  sa  famille, 
fo-r-a-cab  Diancecht  li-a-muntir, 

à  fin  que  fût  sauve  la  chose  sur  laquelle  [la  maladie]  est. 
co-     ro-p    sldn     a-ni    for-sa-te. 

Est  fait        ceci    toujours  dans  ta  main    pleine  d'eau      en  lavant     et 
Focertar  in-so  dogrés    i-t-bois       Idin  di-uiscia  oc-indlutorw^ 

tu  le  poses  dans  tes  lèvres  et   tu  mets  les  deux  doigts  qui  sont  le  plus  près 
d-a-bir     i-t-béulu     ocus  imbir    in-da-mér       ata-nessam 

du  petit  doigt  dans  tes  lèvres  chacun  d'eux  de  son  côté, 
do-lutain    i-t-bélaib  cechtar      ai      d-leth. 


VI. 


Pour  montrer  que  «  fin  »  est  un  des  sens  du  mot  airchenn, 
contenu  dans  le  second  quatrain  du  premier  morceau,  M.  Win- 
disch  a  publié  et  traduit  dans  son  commentaire  la  pièce  suivante 
d'après  le  fac-similé  du  Livre  de  Leinster,  p.  278,  col.  i. 

Dit  Daniel     Ua      Liathaite       archidiacre  de  Lismor        en    sa 

Atrubairt  Daniel  hua  Liathaite   archinnech    Lismôir  oc   a 

demande  par  la  femme.  Est  lui  [qui]  fut      confesseur  "     à  elle,  fut  elle  ce- 
guide      don  mndi.  Es-seom  ro-po  anm-chara  disi,   bdi  si  im- 
pendant à  le  désirer  lui.  [C']est  alors  [que]  dit-il  : 
morro  oc  a  thothlugud-som.        Is  and  asbert-som  : 


I .  Littéralement  «  ami  d  ame  ». 


Mélanges.  159 

O  femme  !  bénédiction  sur  toi,  ne  parle. 

1  A  ben  !    bennacht  fort,       na  raid. 

Méditons       assemblée  de  jugement  éternel  ; 
Imraidem       dail        bratha      buain; 

est    mort      sur  chaque  créature  ; 
atd  irchra  for  câch      n-duil  ; 

je  crains  venir  en      terre    froide 
atag«r  dul     i    n-ùir  n-ûair. 

Tu  penses  folie    sans  force  fondée  ; 

2  Imradi  bais  cen  brig  m-bûi; 

[il]  est  bien  connu  [que]  non  sagesse  tu  sers  ; 
is  suaichnid  ni    gais    frisgni  ; 

ce  que        tu  dis  sera       rencontre  vide  ; 
i/m     atbfri-siu  bid       dal      fds  ; 

sera  plus  proche  notre  mort  que  cela,  comme  elle  arrivera, 
bid  nessu  ar  m-bas  siu,  mar-ri. 

La  fin  est  devant  cela  ; 

3  An  airchend  fil  ar  a     cind  ; 

sera  mémoire  à  nous  voyage  court  ; 

bid       mebor     linn    erim  n-gand  ; 

ici       si  nous    affligeons   le    roi, 
sund  cia  no    crdidem  in  rig 

nous  serons  repentants  dans  la  terre  là. 
bati«        athrig     is     tir  thall. 

Ciel      je  ne  donne  pour  [le]  péché; 

4  Riched  ni  renaim  ar  chol  ; 

tu  pâtiras  si  tu  [le[  fais, 

dawadfither  cia  dogner. 

Chose  que  tu  ne  trouveras  après  cela 
Ni  nad  faigbe-su  iarsin 

je  ne  donne  pour      femme,  ô  femme  ! 
ni  thabro  ar        ben,     a  ben  ! 


i6o  Mélanges. 

O  femme  !  bénédiction  sur  toi  etc. 
I       A  ben  !    bennacht    fort    etc. 

Moi,    toi  !  toi,    moi  ' 

5  Messe  tw^su  !  iiissu  mé  ! 

Je  crains,  toi  crains  Dieu  bon  ; 
Agur,     aigde  fiada  fo  ; 

prie  loi,     je  prierai  moi    maître    saint, 
guid-siu,       gig-sa     comdiu  cdid. 

O  femme  !     ne    dis    chose  qui  soit  plus. 
A  ben  !     na  raid    ni    as     mo^ 

Ne  sois  toi    en  chasse  de  quelque  chose    non    bonne, 

6  Na  bi-  siu  ar  seilg  neicli        nach  maith, 

car         te  mettra      le  seigneur  au  ciel  ; 
daig  no-t-ciiuirfe  in  flaitli   ar  cel; 

crains  toi,  je  crains  Christ  sans  péché; 
aig-siu,     âgur    Crist    cen  chin  ; 

je  n'ose       perversité,  ô  femme  ! 
na-ro-iamur      trist,    a    ben  ! 

O  femme  !  bénédiction  sur  toi,  etc. 
I      A  ben  !    bennacht   fort    etc. 

Sera  vrai  ceci,  dit-elle;  elle  s'agenouilla  sur  son      être  pur      celui-ci  en 
Bid  iir  on,  or  sisi  ;  ro-slécht-si    for    a    bith  denma-  som    in 

temps  où  fut  en  vie. 

eret    ro-bôi  i  m-bethaid. 


Le  champ  labouré  forme  un  parallélogramme  plus  long  que 
large,  on  appelait  en  irlandais  tôih^  chacun  des  côtés  longs 
de  ce  parallélogramme.  Les  deux  côtés  courts  s'appelaient  air- 
chenn.  En  français  les  côtés  longs  sont  ceux  par  lesquels  le 
champ  est  «  tenant  »  ;  les  côtés   courts   ceux  par  lesquels  il 


1 .  C'est  par  erreur  qu'ici  le  ms.  indique  la  répétition  du  premier  quatrain. 

2 .  tolb  est  identique  au  breton  tu. 


Mélanges.  i6i 

est  «  aboutissant  »  :  aircbenn  peut  donc  être  traduit  par  «  bout  », 
c'est  un  des  sens  de  penn  en  breton  :  pcnn-goal  veut  dire 
«  bout  du  bois  ».  Aircbenn  serait  aussi  une  mesure  agraire 
de  superficie  qui,  suivant  O'Donovan,  supplément  à  O'Reilly, 
p.  567,  aurait  7776  pieds  carrés^  ;  en  ce  sens,  ce  mot  pourrait 
être  la  forme  irlandaise  du  gaulois  arcpcnnis. 

Mais  cette  doctrine  paraît  le  résultat  d'un  contre-sens  commis 
par  O'Donovan  en  traduisant  un  passage  du  texte  juridique 
intitulé  Fodla  tire  «  Divisions  de  terre  »  (Ancicnt  laïus  of  Ire- 
land,  t.  IV,  p.  276,  1.  21-25).  A  ^^  doctrine  de  ce  document 
il  faut  comparer  celle  du  Lehar  Aide  {Ancient  laws  of  Ireland, 
t.  III,  p.  334,  1.  20-24)  1^^  nous  allons  donner  d'abord  : 

Tri  graindi  i  n-orlach,  ceithri  orlaighi  i  m-bais,  teora  basa 
i  troigid,  da  troigid  dec  in  fertaig,  da  fertaigh  dec  i  forraigh, 
da  forraig  dec  i  tir  cumaile  dia  fot,  se  foirrge  dia  lethet. 

«  Trois  grains  dans  un  pouce,  quatre  pouces  dans  une 
«  paume,  trois  paumes  dans  un  pied,  douze  pieds  dans  une 
«  verge,  douze  verges  dans  \x\\  forrach,  douze  forrach  de  long 
«  et  six  forrach  de  large  dans  le  tir-cumaiJe  (c'est-à-dire  dans 
«  la  terre  qui  vaut  une  femme  esclave)  ». 

Voici  le  passage  correspondant  tel  qu'on  le  trouve  dans  le 
Fodla  lire  : 

Tri  grainne  i  n-ordlach  innraic,  se  ordlaige  i  n-dorn,  ocus 
da  dorn  a  traigid,  se  traigthi  i  n-deisceim,  se  deisceimanda  a 
n-inntrit,  se  inntrit  a  lait,  se  laiti  a  forraig,  se  forraich  i  n-air- 
ceand.  Tir  cumaile  da  forraig  dec  dia  fot. 

«  Trois  grains  dans  le  pouce  légal^  six  pouces  dans  le 
«  poing,  deux  poings  dans  le  pied,  six  pieds  dans  le  pas,  six 
«  pas  dans  Vintritt,  six  intritt  dans  le  lait,  six  lait  dans  le  for- 
«  rach,  six  forrach  dans  Vaircenn.  Le  tîr-cumaile  [dont  Vaircenn 
«  est  la  largeur]  a  douze  forrach  de  long  ». 

Les  deux  textes  s'accordent  pour  nous  donner  d'abord  des 
mesures  de  longueur,  à  commencer  par  le  grain  p~ur  finir  par 
\&  forrach  dans  le  premier,  par  Vaircenn  dans  le  second  ;  chacun 
des  textes  termine  par  une  mesure  de  superficie,  le  tir  cumaile 
qui  a  douze  forrach  de  long  dans  les  deux  textes  et  six  forrach 

I.    Cf.  Ancient  Jau's  of  Ireland,  t.  IV,  p.  126,  note  2. 

Revue  dltique,  XII.  H 


102  Mélanges. 

de  large  dans  le  premier.  Or,  ces  six  forrach,  c'est,  nous 
apprend  le  second  texte,  la  mesure  de  longueur  appelée  air- 
cenn ;  aircenn  c'est  la  largeur  du  tir  cumaile.  Mais  quel  était  la 
longueur  du  forrach  dont  six  font  V aircenn  ? 

A  cette  question  les  deux  textes  ne  répondent  pas  de  la 
même  façon.  Suivant  le  premier  le  forrach  est  une  longueur 
de  144  pieds,  suivant  l'autre  c'est  une  longueur  de  576  pieds, 
c'est-à-dire  le  quadruple.  Il  semble  qu'il  n'y  avait  pas  plus 
d'accord  entre  les  mesures  agraires  de  l'Irlande  qu'entre  celles 
de  la  France  avant  l'établissement  du  système  métrique.  Mais 
ce  qui  nous  semble  certain  est  que  airchenn  est  le  nom  de 
chacun  des  deux  petits  côtés  de  la  pièce  de  terre  labourable. 
C'est  ainsi  que  ce  mot  doit  être  entendu  par  exemple  dans  les 
Breaiha  coinaithcesa  {Ancicnt  laws  of  Ireland,  t.  IV,  p.  126,  1.  9; 
p.  136,  1.  21;  p.  138,  1.  15). 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


DONNOTAURUS. 

Ce  nom  porté  par  un  princcps  Helviorum  (Ardèche),  chez 
César  ^,  doit  être  corrigé  en  Donno-tarvos  et  signifie  «  taureau 
princier,  royal  »  ;  le  premier  terme  est  identique  au  donn  À. 
uasal  no  brithem  no  righ  du  glossaire  d'O'Davoren  ^.  Donno- 
tarvos  est  un  nom  de  divinité  employé  comme  nom  d'homme, 
comparez  CamuJus,  Cuno-hilinus .  C'est  en  même  temps  le 
nom  du  taureau  dont  la  conquête  légendaire  fut  l'objet  de  la 
guerre  racontée  dans  la  plus  ancienne  et  la  plus  célèbre  des 
compositions  épiques  irlandaises,  le  Jàin  bô  Ciïalnge.  Cette 
légende  aura-t-elle  été  connue  en  Gaule  avant  d'être  localisée 
en  Irlande  ?Le  rival  du  Donn  de  Ciialnge,  le  «  Beau  Cornu  », 
Findbeunach,  ne  serait-il  pas  représenté  quelque  part  dans  les 


1.  De  helh  gallico,  1.  VII,  c.  65. 

2.  Whitley  Stokes,  Three  trish  gîossaries,  p.   77;  cf.  Windisch,  Irische 
Texte,  t.  I.  p.  499. 


Mélanges.  165 

nombreux  monuments  figurés  qui  nous  rappellent  le  souvenir 
de  la  religion  des  Gaulois  ? 

H.  D'A.  DE  J. 


LES  HYPERBOREENS. 

Saint-Germain,  12  août  1890. 

Cher  Maître, 

Dans  vos  Premiers  habitants  de  l'Europe  (t.  I,  p.  237  de  la 
deuxième  édition),  vous  avez  énuméré  les  écrivains  grecs  qui 
ont  confondu  les  Hyperboréens  avec  les  Celtes.  A  la  liste  que 
vous  en  avez  donnée,  il  faut,  je  crois,  ajouter  un  nom,  ou  plutôt 
un  auteur  anonyme,  celui  de  la  Periégésis  adressée  à  Nico- 
mède  II  (147-95)  ou  à  Nicomède  III  (95-75)  et  qui  a  passé 
longtemps,  sur  l'autorité  d'Holstein  et  d'Isaac  Vossius,  pour 
l'œuvre  de  Scymnus  de  Chios. 

J'espère  pouvoir  établir  ce  fait  en  montrant  que  le  passage 
du  Ps.  Scymnus  relatif  aux  Celtes  est  tiré  du  roman  d'Hécatée 
d'Abdère  sur  les  Hyperboréens. 

Voici  les  deux  premiers  vers  du  Ps.  Scymnus  (v,  183,  184): 

Xpwvxai  oà  KsXtoi  -coTç  sôecr'.v   'E/vA'^vaoTç, 

Or,  Diodore  de  Sicile  (II,  47,  éd.  Teubner,  p.  208),  citant 
Hécatée  d'Abdère  au  sujet  des  Hyperboréens,  parle  de  la 
grande  île  qu'ils  habitent  et  où  ils  ont  élevé  un  temple  ma- 
gnifique à  Apollon.  Il  ajoute  :  ïyev)  oà  toù;  'TizapSopio-jq  lot'av 
xivà  oÛAc/.-ov  y.al  Tzpoç  zohq  'EXX'^vaç  o'.y.s'.STaxa  îtaxeïcôai. 
Les  mots  que  je  souligne  ici,  rapprochés  du  vers  que  j'ai  sou- 
ligné plus  haut,  prouvent,  ce  me  semble,  que  le  Ps.  Scymnus 
s'est  contenté  de  mettre  Hécatée  en  iambiques  trimètres  et 
qu'il  a  simplement  appliqué  aux  Celtes  ce  qu'Hécatée  dit  des 
Hyperboréens. 

Le  Ps.  Scymnus  ajoute  en  parlant  des  Celtes  (v.  186)  : 

cùv  ixc'jz'.'/.fi  0    â'vc'j^'.  xi?  £y.xXY;aiac. 


164  Mélanges. 

Hécatée,  cité  par  Diodore,  dit  la  même  chose  :  tôv  Osov  tcStov 
(Apollon)  -/.aO'  r,'f)Apx>  jz'  ajTwv  {([AvsTsôa'.  aôi:'  M^'qq  auvsyûç. 

Dans  les  vers  qui  suivent  ceux  que  j'ai  transcrits,  le  Ps. 
Scymnus  raconte  qu'à  l'extrémité  du  pays  des  Celtes  il  y  a 
une  colonne  boréale,  zx^kt,  (âipsiiç,  d'une  grande  hauteur,  qui 
avance  sa  pointe  dans  la  mer  agitée.  «  Les  lieux  voisins  de 
cette  colonne  sont  habités  par  les  Celtes  les  plus  éloignés  (Kel- 
Twv  oaot  AY)YCJ7'.v  cvTsç  hyxzo'J),  les  Enètes  et  les  plus  lointains 
des  Istres,  qui  atteignent  d'autre  part  la  mer  Adriatique.  On 
dit  que  l'Ister  prend  là  sa  source.  » 

Les  derniers  vers,  que  j'ai  traduits  comme  j'ai  pu  ensuivant 
les  indications  de  Meineke,  sont  peut-être  corrompus,  mais  la 
question  principale  est  celle-ci  :  que  signifie  la  colonne  boréale? 
On  a  proposé  d'entendre  par  là^  :  1°  Le  promontoire  entier  de 
la  Bretagne;  2°  Le  promontoire  formé  par  les  Alpes  dans 
l'Adriatique;  3°  L'ensemble  des  Alpes  et  des  Pyrénées;  4°  La 
colonne  d'Hercule  située  au  nord  du  détroit  de  Gibraltar; 
5°  Le  menhir  de  Locmariaker. 

La.  stèle  boréale  du  Ps.  Scymnus  fait  encore  penser  aux  Hyper- 
boréens  d'Hécatée.  Elle  appartient  sans  doute  à  la  même 
classe  de  monuments  que  le  grand  temple  circulaire  signalé 
par  Hécatée  dans  l'ile  des  Hyperboréens  et  où  les  antiquaires 
anglais  du  temps  de  Stukeley  reconnaissaient  Stonehenge. 
Peut-être  aussi  n'est-elle  qu'un  pendant  septentrional  aux  co- 
lonnes d'Hercule,  Abila  et  Calpe.  En  tous  les  cas,  je  suis  dis- 
posé à  croire  qu'Hécatée  en  a  été  le  constructeur. 

L'influence,  médiate  ou  immédiate,  du  roman  d'Hécatée 
se  reconnaît  encore  dans  d'autres  fables  que  les  écrivains  pos- 
térieurs ont  débitées  sur  les  pays  celtiques. 

Tacite,  au  chap.  3  de  la  Germanie,  rapporte  que,  suivant 
certains  auteurs  qu'il  ne  désigne  pas.  Hercule  et  Ulysse  auraient 
été  en  Germanie  et  que  ce  dernier  aurait  fondé  Asciburgium 
près  du  Rhin. 

Comme  preuves  de  ce  voyage  d'Ulysse,  on  alléguait  un 
autel  portant  les  noms  d'Ulysse  et  de  Laerte,  ainsi  que  des 
inscriptions  grecques  gravées  sur  des  monuments  et  des  tom- 

I .   Voir  Mùllenhoff,  Deutsche  AlterthumsJcunde,  t.  I,  p.  89. 


I 


Mélanges.  165 

beaux  entre  la  Germanie  et  la  Rhétie  :  Aram  quin  etiam  Ulixi 
consccratam  adjccto  Laertae  patris  nomine  eodem  loco  olim  repertam 
monumentaque  et  tumulos  quosdam  Graecis  litteris  inscriptos. 

Il  est  difficile  de  ne  pas  rapprocher  ce  passage  de  celui  d'Hé- 
catée  cité  par  Diodore,  où  il  est  dit  que  certains  Grecs  (Diodore 
résume  et  ne  transcrit  pas)  se  sont  rendus  chez  les  Hyper- 
boréens  /.al  xl3.^T^\).y.-x  tSk'j-zzkt^  •axtxK'.t:^.')  ypxixixxi'.^i  EXXr^- 
vr/.cTç  £7:'.Y£Ypa[j,[j,Éva.  La  source  du  chap.  3  delà  Gerniaïtie 
est  le  livre  de  Pline  l'Ancien  sur  ce  pays  ;  or,  Pline  avait  lu 
Hécatée  et  le  cite  dans  son  Histoire  naturelle.  Il  est  donc 
permis  de  penser  que  ces  prétendues  inscriptions  grecques 
dans  le  pays  des  Hyperboréens  ou  des  Celtes  sont  une  inven- 
tion du  romancier  abdéritain,  acceptée  et  précisée  par  Pline. 
Evhémère  avait  aussi  allégué,  à  l'appui  de  ses  révélations  sur 
les  dieux  de  la  Grèce,  des  inscriptions  découvertes  par  lui 
dans  l'île  de  Panchaïe. 

Une  fois  la  fable  d'un  voyage  d'Ulysse  sur  les  bords  du 
Rhin  lancée  dans  la  circulation,  il  suffisait  qu'un  nom  de  lieu 
celtique  présentât  quelque  analogie  avec  celui  du  héros  grec 
pour  donner  naissance  à  la  légende  que  Tacite  rapporte  sans 
doute  d'après  Pline.  Mûllenhoff  a  supposé  avec  vraisemblance 
que  le  nom  germanique  d'Asciburgium  est  celui  d'une  localité 
qui  aura  porté  plus  anciennement  un  nom  celtique,  tel  que 
Olispo,  Olisia,  propre  à  suggérer  une  connexion  avec  celui 
d'Ulysse. 

Je  crois  donc  qu'Hécatée  avait  cité  Ulysse,  le  grand  voya- 
geur, qu'Homère  condui*:  dans  le  pays  des  Cimmériens,  parmi 
les  Grecs  qui  visitèrent  le  pays  des  Hyperboréens  et  qui  y 
laissèrent  des  inscriptions  comme  traces  de  leur  passage.  Cette 
audacieuse  assertion  fut  acceptée  par  des  écrivains  sans  cri- 
tique, qui  trouvèrent  là  un  moyen  commode  d'expliquer  les 
analogies  entre  la  toponymie  de  l'Europe  du  Nord  et  celle  de 
la  Grèce. 

Solin,  dans  un  passage  bien  connu,  dit  qu'Ulysse  aborda  à 
l'extrémité  de  la  Calédonie  et  qu'un  autel  portant  des  lettres 
grecques  atteste  son  passage  en  ces  lieux  (in  qiio  rccessu  Ulyxeni 
Caledoniae  appiilsnni  manifestât  ara  graecis  litteris  scripta.) 
Solin  ou  son  auteur  (on  songe  naturellement  encore  à  Pline) 


1 66  Mélanges. 

a  remarqué  que  le  nom  de  Caledonia  rappelait  celui  de  Calydon 
et  conclu  de  là  qu'il  devait  dériver  du  grec,  c'est-à-dire  avoir 
été  apporté  en  Bretagne  par  un  Hellène. 

Ce  rapprochement  absurde  s'est  présenté  aussi  à  l'esprit  des 
modernes  :  ainsi  Powall,  en  1770,  n'hésitait  pas  à  dire  que  les 
Romains  appelèrent  Calydonia  les  parties  boisées  de  la  Bretagne, 
en  souvenir  de  la  forêt  de  Calydon  {Archaeologia,  t.  II,  1773, 
p.  241). 

Or,  Hécatée  racontait  peut-être  qu'Ulysse  avait  visité  le 
pays  des  Hyperboréens  et  y  avait  laissé  des  ex-voto  avec  ins- 
criptions grecques  ;  d'autre  part,  l'île  des  Hyperboréens  dont 
parle  Hécatée.  île  qu'il  dit  être  aussi  grande  que  la  Sicile  et 
située  vis-à-vis  de  la  Celtique,  ne  pouvait  être,  dans  l'esprit  de 
ses  lecteurs,  que  la  Bretagne.  En  voilà  assez  pour  expliquer  le 
passage  de  Solin  et  faire  porter  au  roman  d'Hccatée  la  respon- 
sabilité d'une  fable  grossière  qui  a  foit  couler  et  fera  couler 
encore  des  flots  d'encre. 

En  somme,  les  erreurs  que  je  signale  sont  analogues  à 
celles  qui  se  produiraient  aujourd'hui  si  des  géographes  naïfs 
voulaient  appliquer  aux  nains  découverts  par  Stanley  dans 
le  bassin  du  Congo  ce  que  Switt,  dans  les  voyages  de  Gulliver, 
raconte  des  Lilliputiens. 

Respectueusement  à  vous. 

Salomon  Reinach. 


SAINT  DENIS  PORTANT  SA  TETE  SUR  LA  POITRINE. 

La  légende  si  répandue  qui  nous  montre  les  martyrs  déca- 
pités portant  leur  tête  sur  la  poitrine  n'est  pas  très  ancienne 
dans  l'Eglise:  ainsi,  jamais  saint  Paul  n'a  été  représenté  de 
cette  façon. 

Cette  légende  aurait-elle  une  origine  celtique  ?  Dans  le  t.  I 
de  SCS  Irische  Texte,  M.  Windisch  a  publié,  d'après  le  Lebar 
na  h-Uidre,  écrit  on  le  sait  vers  iioo,  le  texte  épique  irlan- 
dais intitulé  «  Festin  de  Bricriu  »,  Flcd  Bricrcnd.  Les  trois 
grands  héros  d'Ulster,  Loegaire  Buadach,  Conall  Cernach  et 


Mélanges.  167 

Cûchulainn  se  disputent  le  morceau  du  héros  ;  ils  recourent  à 
l'arbitrage  de  Uath  mac  Imomain,  c'est-à-dire  de  Terrible  fils 
de  Grande  Crainte.  «  Terrible,  fils  de  Grande  Crainte,  était  un 
«  homme  qui  avait  une  faculté  merveilleuse.  Il  prenait  toutes 
«  les  formes  qu'il  lui  plaisait.  Il  pratiquait  le  druidisme  et  des 
«  artifices  qui  produisaient  ces  changements.  Terrible,  fils  de 
«  Grande  Crainte,  est  le  géant  sauvage  qui  a  donné  son  nom 
«  à  Belach  Muni  dit  du  Géant  Sauvage,  et  on  l'appelait  Géant 
«  Sauvage  à  cause  de  sa  grande  taille  sous  les  formes  diverses 
«  qu'il  revêtait  ^  »  Ce  personnage  commence  par  faire  prendre 
aux  trois  héros  l'engagement  solennel  de  se  soumettre  à  sa 
sentence.  «  Il  y  a  »,  dit-il  ensuite,  «  un  marché  que  je  vous 
propose,  et  celui  d'entre  vous  qui  l'acceptera  aura  le  morceau 
du  héros  ».  —  «  Quel  est  ce  marché?  »  demandèrent  les  trois 
guerriers.  — •  «  J'ai  une  hache  »,  dit-il,  «  qu'un  de  vous  la 
prenne  en  main  et  me  coupe  la  tête  aujourd'hui.  Moi  je  lui 
couperai  la  tête  demain^.  »  Conall  et  Loegaire  refusèrent 
d'accepter  cette  convention,  racontent  les  uns;  d'autres  livres, 
dit  l'auteur,  rapportent  qu'après  l'avoir  accepté  et  après  avoir 
coupé  la  tête  du  géant,  ils  ne  revinrent  pas  le  lendemain.  Cû- 
chulainn fit  avec  le  géant  la  convention  proposée  et  l'exécuta 
consciencieusement.  Mais  dans  le  récit  irlandais,  le  passage  sur 
lequel  nous  voulons  appeler  l'attention  est  celui  où  l'auteur 
nous  dépeint  la  décapitation  du  géant.  «  Terrible,  après  avoir 
«  fait  sur  le  tranchant  de  sa  hache  une  incantation,  met  sa  tête 
«  sur  la  pierre  devant  Cûchulainn.  Cûchulainn  prenant  la 
«  hache  du  géant  le  frappe  et  lui  coupe  la  tête.  Puis  Terrible 
«  partit  et  plongea  dans  le  lac,  tenant  d'une  main  sa  hache, 
«  de  l'autre  sa  tête  sur  la  poitrine  3.  » 

Lequel   est  le  plus  ancien,  de  la  légende  irlandaise  et  de 
celle  de  saint  Denis? 

H.  D'A.  de  J. 


1.  îrische  Texte,  t.  I,  p.  293,  1.  II-IS. 

2.  Ihid.,  1.  20-24. 

3.  Ibid.,  p.  294,  1.  2-6. 


BIBLIOGRAPHIE 


H.  d'Arbois  de  Jubainville,  Recherches  sur  l'origine  de  la 
propriété  foncière  et  des  noms  de  lieux  habités  en 
France.  Paris,  Thorin,  1890,  in-8. 

Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  l'on  étudie  l'état  de  la 
propriété  foncière  en  Gaule  à  l'époque  gauloise  et  à  l'époque 
romaine  :  tous  ceux  qui  ont  écrit  sur  l'histoire  ou  sur  les 
mœurs  des  Gaulois  ont  été  obligés  de  s'occuper  de  la  question, 
sinon  de  la  résoudre;  mais  jamais  on  n'avait  eu  l'idée  de  s'at- 
taquer au  sujet  par  le  côté  que  M.  d'Arbois  de  Jubainville  a 
choisi  pour  l'aborder.  Tous  ses  prédécesseurs  ont  procédé, 
ainsi  qu'il  semblait  rationnel  de  le  faire,  en  résumant  les 
textes  où  César  et  d'autres  historiens  nous  ont  parlé  des  Gau- 
lois, en  les  rapprochant  les  uns  des  autres  et  en  tirant  de  leur 
examen  comparatif  les  conséquences  qui  leur  paraissaient  en 
découler.  M.  d'Arbois  de  Jubainville  a  été  amené  à  la  solution 
d'une  tout  autre  façon.  En  étudiant  les  noms  géographiques 
de  la  France,  il  a  été  frappé  d'un  fait  que  les  lecteurs  de  la 
Revue  Celtique  connaissent  pour  l'avoir  vu  exposé  ici-même  : 
c'est  que  la  plupart  des  noms  de  lieux  habités  en  Gaule  déri- 
vent du  nom  de  leur  propriétaire  et  qu'aucun  de  ces  noms 
n'est  antérieur  à  l'époque  romaine.  Cette  assertion  qui  ne 
saurait  être  discutée,  puisqu'elle  repose  sur  l'étude  de  faits 
aussi  probants  que  nombreux,  entraîne  nécessairement  une 
conséquence  qui  est  qu'à  l'époque  gauloise  il  n'y  avait  pas  de 
propriété  foncière  individuelle  et  que  celle-ci  date  de  l'époque 
romaine.  Le  résultat  du  problème  était  donc  trouvé  avant 
toute  discussion;  mais  il  restait  à  en  taire  la  preuve  par  l'exa- 
men des  textes  qu'on  possède  sur  la  question  et  à  le  discuter  à 


Bibliogmphie.  1 69 

fond  :  c'est  ce  qui  fait  l'objet  de  la  première  partie  du  livre.  La 
doctrine  de  M.  d'Arbois  de  Jubainville,  qu'il  appartient  aux 
jurisconsultes  de  juger,  est  la  suivante:  L'aristocratie  gauloise 
ne  jouissait  du  sol  qu'à  titre  précaire,  la  civitas  ayant  le  do- 
maine éminent  ;  quand  les  Romains  eurent  conquis  le  pays  et 
surtout  depuis  qu'Auguste  eut  remplacé  le  tribut  (impôt  de 
répartition)  par  le  cens  (impôt  de  quotité),  les  particuliers 
furent  substitués  à  la  civitas  comme  possesseurs  légaux  et  in- 
vestis d'une  sorte  de  propriété  foncière  pour  la  partie  du  sol 
qu'ils  détenaient  en  fait  :  la  propriété  individuelle  était  créée. 

Il  y  a  là,  on  le  voit,  une  conception  dont  l'originalité  n'a 
pas  besoin  d'être  signalée  longuement  et  qui  jette  un  grand 
jour  sur  l'état  de  la  Gaule  avant  la  conquête  romaine  :  c'est  la 
partie  du  travail  qui  intéressera  le  plus  les  historiens;  la  se- 
conde est  destinée  plutôt  aux  linguistes.  L'auteur  y  examine 
successivement  un  grand  nombre  de  lieux  habités  et  les  dis- 
tribue en  catégories,  suivant  la  façon  dont  ils  ont  été  formés  ; 
il  arrive  ainsi  à  établir  que  tous  proviennent  de  gentilices  ou  de 
surnoms,  surtout  de  gentilices.  Les  uns  comme  les  autres  sont 
rarement  demeurés  intacts,  ainsi  qu'il  arrive  pour  Magontia 
(Mayence)  qui  est  legentiliceMogontius,  Turenna  (Turenne) 
qui  est  le  gentilice  Turenus,  Tullum  (Toul)  qui  est  le  sur- 
nom TuUus.  D'habitude  un  suffixe  a  été  ajouté  au  nom  ro- 
main pour  former  l'ethnique  :  c'est  ainsi  qu'Albinius  a  donné 
Albiniacus  d'où  vient  Aubigny;  Avenus  Avennacus  (Avenay); 
Asellus  —  qui  est  un  surnom  —  Asellacus  (Asellac)  ;  Tullius, 
Tullio  (Touillon)  ;  Vibius,  Vibiscus  (Vevey)  ;  AmbiUus,  Am- 
bihavus  (Ambillou);  Vindonius,  Vindonissa  (Windisch),  etc. 
Cette  théorie  paraît  bien  simple,  mais  pour  l'appuyer  soli- 
dement l'auteur  a  dû  collectionner  un  nombre  d'exemples 
considérable,  parmi  lesquels  un  quadruple  index  (noms  de 
lieu  anciens,  noms  de  Heu  modernes,  noms  de  personnes, 
finales  de  noms  de  lieu  anciens)  permettra  de  se  retrouver 
aisément.  Il  n'est  donc  que  juste  de  signaler  à  ce  propos  la 
richesse  des  informations  dont  il  a  fait  preuve.  Afin  de 
réunir  ces  matériaux,  il  a  fouillé  partout  :  auteurs,  recueils 
d'inscriptions,  chartes,  dictionnaires  topographiques  et  ono- 
mastiques,  il  a  tout  mis  à  contribution  ;  et,  ce  qui  est  mieux 


1 70  Bibliographie. 

encore,  chaque  détail  a  été  étudié  avec  soin  et  rigoureusement 
classé.  Ce  volume  dénote  une  sûreté  de  méthode  tout  à  fait 
remarquable.  J'ai,  pour  ma  part,  regardé  de  très  près  tout  ce 
qui  touche  à  l'onomastique  latine  et  c'est  à  peine  si  j'ai  pu  re- 
lever deux  ou  trois  points  de  détail  qui  prêteraient  à  une  ob- 
servation. 

Il  est  regrettable,  par  exemple,  que  M.  d'Arbois  de  Jubain- 
ville  n'ait  pas,  pour  certains  noms,  cherché  des  exemples  dans 
les  deux  dernières  parties  de  VEpigraphie  de  la  Moselle  de  Ch. 
Robert;  il  eût  pu  remplacer  par  là  avantageusement  certaines  réfé- 
rences à  VOnomasticon  de  De  Vit  dont  la  critique  épigrapliique 
laisse  beaucoup  à  désirer.  Il  aurait  trouvé  à  Metz  un  Carantus 

—  ce  qui  porte  à  cinq  au  moins  et  non  à  quatre  (p.  132)  le 
nombre  des  inscriptions  où  se  lit  ce  surnom  —  un  Carantius 

—  on  notera  qu'il  y  a  une  localité  nommée  Charancey  dans 
la  Moselle  —  et  un  Caratius;  un  Macirius,  autre  forme  de 
Maccriiis;  une  Brixa  (=  Bricaï)  qui  eût  été  bonne  à  citer  à 
cause  du  nom  de  ^r/xg^'-aux-Chanoines,  dans  la  Meuse  ;  enfin 
un  Vendus,  surnom  qui  a  donné  le  gentilice  Vendius  =  Vin- 
dius  et  qui  sert  d'intermédiaire  entre  ce  mot  et  l'adjectif 
«  vindos,  blanc  »  cité  par  l'auteur  (p.  338).  De  même  il  ne 
fallait  pas  dire  que  le  gentilice  Acouius  est  celui  d'un  préfet  de 
la  ville  de  Rome  et  d'un  proconsul  d'Afrique  bien  connu.  Il 
est  prouvé  aujourd'hui  qu'ils  s'appelaient  Aco  (Mélanges  de 
l'Ecole  française  de  Rome,  1887,  p.  258  et  suiv.). 

On  voit  que  ce  ne  sont  pas  là  des  griefs  bien  graves.  Par 
contre,  je  dois,  en  terminant,  remercier  M.  d'Arbois  de  Jubain- 
ville  d'un  service  que  son  travail  rendra  indirectement  aux  études 
épigraphiques.  On  est  parfois  tenté,  même  parmi  les  érudits, 
de  regarder  les  inscriptions  funéraires  comme  à  peu  près  inu- 
tiles, et  ceux  qui  se  donnent  la  peine  de  les  copier  et  de  les 
publier  comme  des  gens  qui  ont  du  temps  à  perdre  ;  et  pour- 
tant, sans  les  inscriptions  funéraires  et  les  noms  innombrables 
qu'elles  renferment,  M.  d'Arbois  de  Jubainville  n'aurait  pas 
pu  faire  de  son  livre  ce  qu'il  est.  C'est  une  preuve  de  plus,  et 
,  celle-ci  très  convaincante,  qu'en  épigraphie  il  ne  fiut  rien 
mépriser  :  un  jour  viendra  où  le  moindre  détail  trouvera 
quelque  savant  pour  l'utiliser.  R.  Gagnât, 


CHRONIQUE 


SOMMAIRE  :  I.  L'édition  des  Annales  d'Uister  par  M.  Hennessy.  —  II.  Les  Hihernica 
de  M.  Whitley  Stokes.  —  111.  The  histoyical  value  oj  the  irish  Annals,  par  le  même. 
—  IV.  Soniou  Breiz-lz:l,  par  M.  Luzel.  —  V.  Tinkersand  their  talk,  par  M.  John 
Sampson.  —  VI.  Recherches  du  Rev.  Edmund  Mac  dure  sur  les  noms  d'hommes 
gallois.  —  Vil.  Etude  de  M.  R.  Mowat  sur  les  inscriptions  de  la  cité  des  Lin- 
gons.  —  VIII.  Mémoires  de  MM.  J.-E.  Lloyd  et  W.  Edwards  sur  les  noms  de  lieu 
du  Pays  de  Galles  et  sur  l'établissement  des  Bretons  de  Grande-Bretagne  dans  la 
Bretagne  française.  —  Posjscr]pt:m.  Errata  aux  Hibernicae  de  M.  Whitley  Stokes. 
Mémoire  de  M.  Alfred  Nutt. 

I. 

J'ai  commis  dans  le  premier  article  de  la  dernière  chronique  un  singulier 
lapsus  calami.  Racontant  la  vente  de  la  bibliothèque  de  W.  M.  Hennessy, 
j'ai  attribué  à  O'Donovan  l'édition  des  Annales  d'Uister  par  Hennessy  et  le 
manuscrit  encore  partiellement  inédit  de  ce  regretté  celtiste  que  nous  ve- 
nons de  perdre.  La  plupart  des  lecteurs  de  la  Revue  Celtique  ont  dû  recon- 
naître qu'il  y  avait  dans  ma  phrase  un  nom  écrit  pour  un  autre  ;  mais  je 
préviens  ceux  qui  n'auraient  pas  deviné  cette  énigme  :  le  directeur  de  la 
Revue  Celtique  est  sujet  à  des  distractions  ;  comme  lui  disent  les  gens  polis, 
il  se  laisse  parfois  absorber  par  un  sujet  différent  de  celui  dont  il  parle  ou 
sur  lequel  il  écrit. 

II. 

Dans  le  second  cahier  du  tome  XXXI  de  la  Revue  de  Kuhn,  p.  232-255, 
M.  Whitley  Stokes  a  publié  sous  le  titre  à'Hibernica  un  recueil  de  gloses  et 
de  divers  textes  irlandais  très  courts  qu'il  a  lires:  1°  d'un  commentaire  des 
psaumes,  aujourd'hui  ins.  palatin  68  de  la  Bibliothèque  Vaticane,  viii"  siècle  ; 
2°  du  célèbre  Livre  d'Armagh.ix^  siècle;  3°  d'un  évangile  de  saint  Mathieu 
coté  Mp.  th.  f.  61  à  la  bibliothèque  de  Wi.irzburg,  viii'-"  ou  ix^  siècle  ;  4°  de 
la  couverture  de  deux  mss.  de  Reichenau  aujourd'hui  conservés  dans  la 
Bibliothèque  de  Carlsruhe  (dans  l'un  de  ces  mss.  aujourd'hui  coté  CLXVIl, 
la  couverture  renfermait  un  fragment  de  Bède,  ix^  siècle  ;  la  couverture 
de  l'autre,  coté  CCXXIII,  renfermait  un  fragment  de  pénitentiel  irlandais, 
XI*-"  siècle)  I  ;    5°  du  ms.  autographe  de  Marianus  Scotus,    aujourd'hui  pa- 

I .  Ces  deux  mss.  ont  été  signalés  à  M.  Whitley  Stokes  par  M.  le  D^  Al- 
fred Holder. 


172  Chronique. 

latin  830  de  la  Bibliothèque  Vaticane,  xi<=  siècle;  6°  du  ms.  de  la  Biblio- 
thèque Bodléienne  coté  70,  xi^  ou  xii^  siècle  ;  7°  du  commentaire  latin 
sur  Job  qui  forme  le  n°  460  du  fonds  Laud  dans  la  même  bibliothèque, 
xie  ou  xiie  siècle. 

M.  Whitley  Stokes  est  le  premier  éditeur'd'une  partie  de  ces  documents; 
pour  d'autres,  il  a  eu  des  prédécesseurs  :  ainsi  le  P.  Hogan  avait  déjà  publié 
les  gloses  du  livre  d'Armagh  dans  ses  Documenta  de  S.  Patricio  Hibernorum 
apûstolo,  p.  155-139;  M.  Zimmer  avait  donné,  mais  d'une  manière  incor- 
recte, dans  ses  Glossae  hibernicae ,  p.  274-284,  une  partie  des  textes  irlandais 
contenus  dans  le  Marianus  Scotus  du  Vatican. 

M.  Whitley  Stokes  accompagne  ces  documents  de  bonnes  traductions  et 
de  commentaires  toujours  fort  instructifs,  quand  même  on  ne  partagerait 
pas  de  tous  points  la  doctrine  du  savant  auteur.  Par  exemple  il  n'est  pas, 
je  crois,  tout  à  fait  exact  que  l'irlandais  io//;,  thème  hûîa-,  dont  le  nominatif 
accusatif  pluriel  hotha  se  trouve  au  fo  27  v"  du  ms.  du  Vatican,  Palatin  68, 
soit  identique  à  l'allemand  moderne  hude  «  baraque  »  ;  l'allemand  moderne 
hude,  plus  anciennement  hiode,  avait  primitivement  à  la  première  syllabe 
une  voyelle  longue. 

Q.uoi  qu'il  en  soit,  cette  publication,  comme  toutes  celles  de  M.  Whitley 
Stokes,  est  du  nombre  des  travaux  qui  font  le  plus  avancer  la  science. 


m. 

M.  Whitley  Stokes  a  lu  devant  la  Philoîogicaî  Society,  le  6  juin  dernier,  un 
mémoire  sur  la  valeur  linguistique  des  annales  irlandaises. 

Ce  mémoire  commence  par  un  relevé  des  manuscrits  et  des  éditions  des 
chroniques  irlandaises.  Ces  chroniques,  suivant  M.  Stokes,  sont  au  nombre 
de  quinze  :  i^  Annales  de  Boyle,  écrites  auxiii^  siècle,  donnant  l'histoire  des 
années  420-1245  ;  —  2°  Annales  d'Inisfallen,  xiiF  et  xi\"^  siècle,  de  la  créa- 
tion à  13 19;  —  30  Annales  de  LochCé,  xvie  siècle,  1014-1590;  —  4"  Annales 
d'Ulster,  xv^  et  xvie  siècle,  431-1541  ;  —  5°  Chronicon  Scotorutn,  xw^  siècle, 
de  l'an  du  monde  1599  à  l'an  de  notre  ère  1151  ;  —  6°  Annales  des  Quatre 
Maîtres,  xviF  siècle,  du  déluge  à  ifai6  ;  —  7°  Annales  conservées  par  le 
Livre  de  Leinster,  xii^  siècle,  de  l'introduction  du  christianisme  en  Irlande 
à  l'année  1189;  —  8°  fragments  de  Bruxelles,  date  inconnue,  573-7355 
662-704,  851-913  ;  —  9"  fragments  des  annales  de  Tigernach,  XF  siècle: 
A.  de  la  fondation  de  Rome  aux  Antonins,  B.  de  34  à  378,  C.  de  305  à 
360,  D.  de  489  à  766,  E.  de  975  à  1088  avec  une  continuation  de  1088 
à  1178;  —  10°  Annales  de  Connaught  ;  —  11°  fragment  de  chronique  au 
British  Muséum,  Clarendon  XLV,  add.  4792,  fo^  27-40;  —  12''  frag- 
ment de  chronique  à  la  Bibliothèque  Bodléienne  d'Oxford,  Rawlinson 
B  488,  fos  27-28  ;  —  150  fragment  de  chronique  dans  le  même  ms., 
fos  29-34;  —  14°  fragment  de  chronique  à  Cheltenham,  bibliothèque 
PhilUps,  n"  9194,  f°  9'  et  suivants  ;  —  15"  fragment  de  chronique  dans  la 
même  bibliothèque,  n"  9195,  f"^  1-12. 


Chronïijm.  17  j 

M.  Whitley  Stokes  a  coUationné  sur  les  niss.  les  textes  mentionnés  sous 
les  neuf  premiers  numéros  de  cette  nomenclature,  et  il  y  a  relevé  environ 
3500  mots  dont  les  uns  ne  se  trouvent  dans  aucun  dictionnaire  et  dont  les 
autres  ne  sont  accompagnés  d'aucune  indication  de  source.  De  ces  mots 
l'auteur  érudit  donne  un  choix  dans  l'ordre  suivant  :  Mots  irlandais  dont 
l'étymologie  est  intéressante  ;  —  mots  bas-latins,  emprunts  de  l'irlandais  au 
latin,  emprunts  de  l'irlandais  au  vieux  français  ;  —  noms  gallois,  emprunts 
de  l'irlandais  au  gallois  ;  —  mots  pietés  ;  —  mots  vieux-scaudinaves,  em- 
prunts de  l'irlandais  au  vieux-scandinave  ;  —  noms  anglo-saxons,  emprunts 
de  l'irlandais  à  l'anglo-saxon,  emprunts  de  l'irlandais  au  moyen-anglais. 

Parmi  les  mots  étymologiquement  intéressants  citons  comme  exemple  al- 
tru  «  nourricier  »  (Chronicon  Scotorurii),  génitif  altrann  (Tigernach  et  An- 
nales d'Ulster)  ou  mieux  altronn  (Annales  de  Loch  Ce)  ;  comparez  le  breton 
aoirou  «  seigneur  »,  au  pluriel  ao/rou«i?:(.  Le  dictionnaire  irlandais  d'O'Reilly 
ne  donne  que  la  forme  moderne  altra. 

La  liste  des  mots  pietés  présente  un  grand  intérêt  ethnographique,  elle 
paraît  établir  d'une  manière  évidente  que  les  Pietés  étaient  une  nation  cel- 
tique. Déjà  Ptolémée  nous  montre  à  l'extrémité  la  plus  septentrionale  de  la 
Grande-Bretagne  des  Cornavii  ',  nom  d'un  peuple  breton  qui  paraît  avoir 
eu  son  principal  établissement  dans  le  centre  de  l'Angleterre  moderne  2  et 
dont  au  v^  siècle  une  partie  vint  s'établir  sur  le  continent  d'où  le  nom  de 
Cornouaille  dans  la  Bretagne  française.  Près  des  Coinavii  les  plus  septen- 
trionaux, on  trouve  chez  Ptolémée  les  Smertae  dont  le  nom  est  un  mot 
gaulois  bien  connu  3,  un  peu  plus  au  sud  les  Epidii  4,  dont  le  nom  paraît 
encore  gaulois.  Dans  les  textes  de  la  fin  de  l'empire  romain  et  du  haut 
moyen  âge  on  voit  réunies,  sous  le  nom  de  Pietés,  toutes  les  populations 
qui  habitaient  la  Bretagne  septentrionale  sous  l'empire  romain  ;  et  chez  les 
Pietés,  les  noms  d'origine  celtique  abondent,  comme  M.  "Whitley  Stokes 
l'établit;  on  doit,  ce  semble,  reconnaître  dans  ces  noms  les  débris  d'un  dia- 
lecte intermédiaire  entre  le  breton  et  l'irlandais. 

M.  Whitley  Stokes  qui  a  pris  copie  de  la  partie  irlandaise  des  annales  de 
Tigernach  devrait  copier  la  partie  latine  et  publier  le  tout.  Il  est  inconce- 
vable que  pour  un  texte  aussi  important  on  soit  réduit  à  la  pitoyable  édition 
d'O'Conor. 

IV. 

Un  volume  intitulé:  «  Soniou  Breii-Iiel,  —  chansons  populaires  de  la 
«  Basse-Bretagne  recueillies  et  traduites  par  F. -M.  Luzel  avec  la  eoUabora- 
«  tion  de  A.  Le  Braz.  —  Soniou  (Poésies  lyriques),  tome  prerïiier  «,  —  vient 
de  paraître  à  la  librairie  Bouillon.  Sous  ce  titre  un  peu  confus,  les  auteurs  ont 

1 .  Ptolémée,  livre  II,  c.  3,  §  8  ;  édition  Didot-Miiller,  t.  I,  p.  94,  1.  2. 

2.  Ibid.,  §  II  ;  p.  99,  1.  2. 

3.  Ibid.,  §8;  p.  95,  1.  2. 

4.  /Z-/^.,  §8;p.  93,1.  8. 


174  Chroniijue. 

réuni  le  texte  breton  et  la  traduction  de  deux  sortes  de  pièces,  celles  qu'ils 
appellent  «  enfantines  >•>,  p.  1-115,  et  celles  qu'ils  appellent  «  sentimen- 
tales »,  p.  118-355.  On  sait  que  M.  Luzel  s'est  toujours  attaché  à  repro- 
duire fidèlement  la  littérature  populaire  ;  cette  absolue  sincérité  fait  la  va- 
leur du  texte  breton  de  cet  ouvrage  comme  du  texte  breton  contenu  dans 
les  deux  volumes  de  Giuer:(iou  qui  l'ont  précédé.  Je  n'ai  guère  à  reprocher  à 
l'auteur  qu'un  défaut,  il  l'a  en  commun  avec  le  plus  grand  nombre  des 
bretons  bretonnants  ;  ce  défaut  consiste  à  éviter  trop  souvent  de  traduire 
littéralement  le  breton  en  français.  Exemple,  p.  4  : 

Rac  va  c'heuneud  a  zo  er  c'hoad, 

Ha  va  bouc'hal  a  zo  didroad  —  Ac'han  ! 

Ha  va  bouc'hal  azo  didroad. 

cela  veut  dire  : 

Car  mon  bois  à  brûler  est  dans  la  forêt, 
Et  ma  hache «5/  sans  manche,  —  Ac'han! 
Et  ma  hache  est  sans  manche. 

M.  Luzel  écrit  : 

Car  mes  fagots  sont  dans  le  hois, 

Et  ma  hache  a  perdu  son  manche,  —  Ac'han  1 

Et  ma  hache  2.  perdu  son  manche. 

Il  a  voulu  éviter  la  répétition  du  mot  est  dans  trois  vers  de  suite,  au  verbe 
«  être  »  il  a  substitué  dans  le  second  vers  le  verbe  «  perdre  » .  Mais  par  là 
le  sens  est  un  peu  changé  —  car  rien  ne  prouve  que  la  hache  dont  il 
s'agit  ait  jamais  eu  un  manche,  —  et  la  simplicité  du  style  est  altérée. 

Un  peu  plus  haut,  p.  2  : 

Da  vamm  a  zo  ama,  coantic, 
Euz  da  luskellad,  mignonic  ; 

Da  vamm  a  zo  aman,  oanic, 
Dide  0  canan  he  zonic. 

En  deiz  ail,  e  voele  calzic, 
Hac  hirio  e  c'hoarz  da  vammic. 

On  pourrait  traduire  : 

Ta  maman  est  ici,  beau  petit, 

A  te  bercer,  petit  mignon 
Ta  maman  est  ici,  petit  agneau, 

A  te  chanter  sa  chansonnette. 
L'autre  jour  elle  pleurait  un  peu  beaucoup. 

Et  aujourd'hui  elle  rit,  ta  petite  maman. 

C'est  plus  littéral  et.  je  crois,  tout  aussi  français  que  : 

Ta  mère  est  ici,  mon  bel  enfant, 
h.  te  bercer,  petit  chéri. 


Chroni(jue.  175 

Ta  mère  est  ici,  petit  agneau, 

Oui  te  chante  une  petite  chanson. 
L'autre  jour  elle  pleurait  dru, 

Aujourd'hui  elle  sourit  ta  petite  mère. 

Mignonic,  diminutii  de  mignon,  veut  dire  «  petit  mignon  »,  pourquoi 
remplacer  cette  traduction  littérale  par  «  petit  chéri  »  ?  Kal^ic  est  un  dimi- 
nutif de  kalz  «  beaucoup  »  et  veut  dire  «  un  peu  beaucoup  »  formule  fami- 
lière, tandis  que  «  dru  »  est  étranger  à  la  langue  des  enfants.  Mamm,  nom 
de  la  mère  en  breton,  comme  tad  nom  du  père,  est  un  terme  hypocoristique, 
équivalent  du  français  «  maman  «  ;  le  breton  n'a  pas  de  mot  solennel  cor- 
respondant à  «  mère  »  ni  à  «  père  ».  Le  «  qui  »  du  quatrième  vers  dans  la 
traduction  de  M.  Luzel  n'existe  pas  dans  le  texte  breton  correspondant,  etc. 

Plus  bas,  p.  II. 

Ar  iaric,  ar  iaric, 
Pe-lech  eman  e  zi  ? 

voudrait  dire  suivant  M.  Luzel  : 

La  poulette,  la  poulette, 
Où  est  sa  demeure  ? 

Non  ;  «  demeure  »  n'est  pas  à  sa  place  ici  ;  les  enfants  ne  connaissent  pas  ce 
mot;  il  faut  traduire  littéralement: 

La  poulette,  la  poulette, 
Où  est  sa  maison  ? 


P.  29,  on  lit  : 


Me  n'am  euz  nemet  eut  blanc, 
Setu  eno  ma  hol  arc'hant  ; 
Comerret  me,  pe  lezet  me  : 
Setu  ma  hol  danve. 

Voici  la  traduction  de  M.  Luzel  : 

Moi  je  n'ai  qu'un  sou, 
C'est  tout  mon  argent  ; 
Prenez-moi  ou  laissez-moi, 
Voilà  toute  ma  fortune. 

Cette  traduction,  en  supprimant  une  répétition  qui  se  trouve  dans  le  texte 
breton,  modifie  ce  texte  au  détriment  de  sa  gracieuse  naïveté  :  il  faut  dire  : 

Moi  je  n'ai  qu'un  sou, 
Voilà  tout  mon  argent  ; 
Prenez-moi  ou  laissez-moi, 
Voilà  toute  ma  fortune. 

Souvent  un  breton  bretonnant  considère  comme  déplacées  dans  les  livres, 
un  certain  nombre  d'expressions  et   de  tournures  familières  parfaitement 


iy6  Chroniijue. 

françaises  que  la  langue  bretonne  calque  littéralement  ;  il  leur  substitue 
d'autres  expressions  qui  rendent  moins  exactement  le  breton  et  qui  de  temps 
en  temps  donnent  à  une  traduction,  fidèle  du  reste,  quelque  chose  de  pré- 
tentieux quand  le  breton  est  simple  et  naturel.  Toutefois  dans  le  livre  de 
M.  Luzel  ce  défaut  est  rare.  La  traduction  est  en  général  fort  bonne.  Je 
ne  sic^nalerai  qu'un  contre-sens,  il  est  dû  à  un  lapsus  calami.  On  lit  à  la 
page  192: 

C'hantren  eur  cloarec  iaouanc,  gant  he  camarado, 
C'hantren  eur  cloarec  iaouanc  en  satin  guenn  guisket. 

c'est-à-dire  : 

Entre  un  jeune  clerc  avec  ses  camarades, 
Entre  un  jeune  clerc,  de  satin  blanc  vêtu. 

M.  Luzel  a  écrit  : 

Entre  un  jeune  clerc  avec  ses  compagnons, 
Entre  un  jeune  clerc  avec  ses  compagnons. 

«  Compagnons  »  pour  «  camarades  »  dans  le  premier  vers  est  le  résultat 
du  système  de  traduction  que  je  critiquais  tout  à  l'heure.  Dans  le  second 
vers  «  avec  ses  compagnons  »,  au  lieu  de  «  vêtu  de  satin  blanc  »  est  l'effet 
d'une  distraction  du  traducteur  ou  d'une  faute  d'impression,  c'est  un  dou- 
blon. 

V, 

Le  Journal  of  the  Gypsy  Lore  Society,  no  d'octobre  1890,  renferme  un 
très  savant  article  sur  l'argot  des  Tinkcrs  d'Irlande.  M.  John  Sampson,  au- 
teur de  ce  travail,  prétend  que  cet  argot  est  d'origine  gaélique,  et  qu'il 
remonte  à  une  date  où  le  gaélique  n'avait  pas  encore  subi  les  altérations 
phonétiques  qui  font  de  l'irlandais  moderne  une  langue  si  différente  de  l'ir- 
landais préhistorique.  Pour  juger  cette  doctrine  en  connaissance  de  cause, 
il  faudrait  avoir  fait  sur  les  lois  qui  président  à  la  formation  de  l'argot,  des 
études  comparées  auxquelles  je  ne  me  suis  jamais  livré. 

VL 

Dans  VArchaeologia  Cambrensis  d'octobre  dernier,  le  Rév.  Edmund  Mac 
Clure  a  inséré  une  étude  sur  les  noms  d'hommes  gallois  dont  il  compare  la 
formation  avec  celle  des  noms  d'hommes  dans  plusieurs  'autres  langues 
indo-européennes.  L'auteur  montre  une  connaissance  approfondie  de  cer- 
taines parties  de  son  sujet,  mais  il  aurait  eu  besoin  d'étudier  un  peu  plus 
à  fond  la  grammaire  comparée.  Ainsi  ce  qu'il  dit  du  thème  cuu-  «  chien  «, 
p.  263-264,  montre  qu'il  ignore  la  déclinaison  du  mot  dont  il  s'agit  :  en 
sanscrit  nom.  sing.  çvâ,  gén.  çunas;  en  irlandais  eu,  gén.  con,  etc.,  et 
qu'il  a  lu  un  peu  superficiellement  le  Grundriss  de  Brugmann  qu'il  cite  à 
ce  propos  : 


i 


Chronicjue.  177 

«  Look,  for  instance,  at  the  stem  Cun,  which  is  a  prominent  élément 
«  in  early  Celtic  names.  I  take  it  to  represent  the  early  form  of  the  Welsh 
«  Ci,  irish  Cu  (dog),  and  that  this  early  form  w a.s  Jî.xed  by  its  becoming  a 
«  Personal  name.  » 

Les  connaissances  de  M.  Edmund  Mac  Clure  en  celtique  ne  sont  pas 
beaucoup  plus  approfondies:  ainsi  il  parle  deux  fois,  p.  261  et  271,  du 
thème  «  veiido-  »  (lisez  vindo-)  «  blanc  »  ;  il  attribue,  p.  260,  à  hodh,  nom 
de  la  corneille  (mot  dont  la  voyelle  est  brève),  la  même  racine  qu'à  bâaid 
=:  bôdi-  «  victoire  ».  S'il  avait  lu  la  Chrestomathic  bretonne  de  M.  Loth,  p.  47, 
100,  148,  167,  il  n'aurait  pas  dit,  p.  258,  que  le  thème  gaulois  tigerno-  n'ap- 
paraît qu'au  second  terme  dans  les  noms  propres  armoricains  composés,  etc. 

VIL 

M.  R.  Mowat  a  donné  en  1889  et  en  1890  à  la  Revue  archéologique, 
t.  XIV,  p.  363;  t.  XV,  p.  403;  t.  XVI,  p.  26,  un  mémoire  sur  les  ins- 
criptions latines  de  la  cité  des  Lingons.  Plusieurs  sont  inédites  et  contien- 
nent des  noms  de  personnes  curieux. 

Tel  est  Ocîa,  à  rapprocher  d'AH-oxtus  et  à'Ati-oxta  que  nous  connais- 
sons par  les  Inscriptions  de  Bordeaux  de  M.  JuUian.  Les  Gaulois  avaient 
un  nom  de  personnes  Octos,  Octa  ou  avec  changement  du  c  médial  en  ch 
Ochtos,  Ochta.  C'est  ce  nom  de  personne  qui  explique  le  nom  de  lieu 
Octo-durus.  Octo-durtis,  M.artigny-en-Vsla.is,  veut  dire  «  forteresse  d' Octos». 

Sacro-bena  est,  dit  avec  raison  M.  Mowat,  le  féminin  de  Sacro-virus  ;  bena 
en  effet  est  l'irlandais  ben  «  femme  »,  comme  virus  ou  mieux  viros  est 
l'irlandais /tr  «  homme  ». 

M.  Mowat  a  reconnu  dans  Samo-ricos  ou  mieux  5awo-nVo5  le  génitif  sin- 
gulier de  Saiiio-rix.  Ne  serait-ce  pas  le  premier  exemple  signalé  jusqu'ici  du 
génitif  singulier  d'un  thème  consonantique  gaulois  ? 

VIII. 

La  première  partie  du  tome  IX  de  l'excellente  revue  Y  Cymmrodor  con- 
tient trois  articles.  Le  premier  par  M.  J.  Romilly  Allen  traite  de  la  con- 
servation des  monuments  anciens  en  Galles.  Le  second  et  le  troisième, 
l'un  par  M.  J.-E.  Lloyd,  et  l'autre  par  M.  W.  Edwards,  offrent  un  intérêt 
plus  général,  ils  ont  pour  objet  les  noms  de  lieu  en  Galles  et  l'établisse- 
ment des  Bretons  de  Grande-Bretagne  dans  la  Bretagne  française.  Toute- 
fois ils  doivent  leur  principale  valeur  aux  notes  que  M.  Egerton  Phillimore, 
directeur  du  Cymmrodor,  a  jointes  au  travail  primitif  des  auteurs.  M.  Lloyd 
n'a  guère  étudié  qu'un  groupe  de  noms  communs  fréquent  comme  élément 
syntactique  dans  les  noms  de  lieux  modernes  du  pays  de  Galles  :  din,  dinas, 
caer,  castel,  tref,  pcittref,  inaenor  ou  niaenoï,  tyddyn  ;  dans  les  notes,  M.  Egerton 
Phillimore  traite  savamment,  par  exemple  de  nant,  vallée,  p.  41-42;  du 
nom  d'homme  Efwr  ziz  Eburos,  p.  44-45  ;  il  montre,  p.  57-58,  que  macnor 
ou  maenol  n'a  rien  à  faire  avec  le  français  «  manoir  »,  etc.  Le  mémoire  de 

Renjue  Celtique,  XII.  12 


178  Chronique. 

M.  Edwards  sur  l'ctablissement  breton  en  France  n'est  guère  qu'un  arran- 
gement des  travaux  de  MM.  de  La  Borderie  et  Loth  sur  le  même  sujet; 
mais  à  la  fin  se  trouve  une  note  érudite  et  originale  de  M.  Egerton  Philli- 
more  sur  le  mot  Cymry;  on  y  voit  par  exemple  que  ce  mot  apparaît  pour 
la  première  fois  dans  un  texte  de  l'an  mil  ou  environ;  c'est  un  passage 
de  la  chronique  d'Ethelwerd  qui,  racontant  un  événement  de  l'année  875, 
se  sert  des  mots  Pihtis  Cuinbrisque,  etc.  '. 


Jubainville  (Vosges),  le  12  novembre  1S90. 


H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


POSTSCRIPTUM. 


I. 


J'ai  reçu  de  M.  Whitley  Stokes  Verrata  suivant  à  ses  Hibernica  dont  j'ai 
parlé  sous  le  no  II  de  cette  chronique. 

P.  235,  1.  7,  for  * taldo-  read  * taxlo-. 

P.  241,  note  II.  The  urkelt.  form  of  assa  is  axio-s.  In  gall-asn  «  foreign 
shoes  »,  the  asu  is  ace.  pi,  of  assa,  as  F.  Hogan  has  seen. 

P.  244,  note  8.  Hère  again  F.  Hogan  has  hit  the  nail  on  the  head.  In 
fu  acis,  the  acis  is  dat.  sg.  of  accais,  a  loan  from  Lat.  occasio,  whence  also 
Welsh  achaws. 

P.  244,  n.  14,  add  «  cognate  with  lat.  cingo  ». 

P.  247,  1.  18.  I  should  hâve  mentioned  that  nôiiiL:  may  possibly  be  =^ 
Mid.  Ir.  nâna,  Welsh  iieuyn  «  famine  ». 

P.  254,  1.  9.  Cîp  occurs  compounded  with  fait  «  hair  »,  in  falt-chep  «  a 
leek  »,  where  note  the  change  of  î  to  c  in  the  post-tonic  syllable. 

II. 

M.  Alfred  Nutt  m'a  envoyé  un  mémoire  dans  lequel  il  défend  sa  doctrine 
sur  l'origine  des  romans  de  la  Table-Ronde  contre  les  attaques  de 
MM.  Zimmer  et  Fôrster.  Ce  mémoire  paraîtra  dans  le  prochain  numéro. 


I,   Pétrie,  Monuineitta  historka  hritannica,  p.  515,  1.  9  et  10. 


ERRATA  DU  TOME  XI. 


P.  389,  note,  1.  7-8  :  au  lieu  de  irlandaises  lise:{  bretonnes.  Le  nis.  latin 
nouvelles  acquisitions  1616  est  identique  au  ms.  Ashburnham  45  où  des 
gloses  bretonnes  ont  été  signalées  plus  haut,  t.  IX,  p.  419. 

P.  403,  1.  17:  au  lieu  de  Carraaig,  lise:(  Carraig. 

—       1.  22:  fl/^m  Pasinulius,  insérei  P^hiut'ms,  Paphnutius. 

P.  421,  1.  25:  ati  lieu  de  sciath,  lise^  sgiath. 

P.  428,  col.  I  :  au  lieu  de  Adamnain,  /wq  Adamnan. 

P.  494,  1.  21  :  au  lieu  de  flatr  port,  lise^  flatr,  port. 

P.  498,  1.  10:  au  lieu  de  latin,  Use^  ladin. 

P.  500,  1,  2  :  au  lieu  de  mac,  lise:(  rnag. 

W.  S.  -    H.  D'A.  deJ. 

TOCHMARC   EMIRE,    MÊME   TOME. 

P.  433,  last  line,  read  mcamruint. 

P.  434,  note  I,  1.  5,  read  Rev.  Celt.  IX,  p.  458,  4  :  for  folaig  n-ath- 
loiscthe  na  hecailsi. 

P.  435,  1.  26,  for  Taide  read  Taidc. 

P.  439,  note,  dele  Mu  main  for  Mumna. 

P.  444,  1.  40,  read  erchoat,  as  in  the  MS. 

P.  445,  1.  II,  for  in  read  into. 

P.  451,  1.  26,  for  throw  lier  on  the  g  round  read  dash  her  agaliist  the  ground, 

KuNO  Meyer. 


ERRATA  DU  TOME  XII. 


P.  11,1.  29  et  34,  au  lieu  de  Kossina,  lise^  Kossinna. 
P.  18,  1.  6,  Bituriges,  traduit  par  «  rois  du  monde  »  paraît  plutôt  signi- 
fier «  toujours  rois  » . 


Le  Propriétaire-Gérant:  E.  BOUILLON. 


Chartres.  —  Imprimerie  DURAND. 


LES  DERNIERS  TRAVAUX  ALLEMANDS 

SUR 

LA  LÉGENDE  DU   SAINT  GRAAL 


[Dans  cet  article,  dont  la  majeure  partie  écrite  avant  le  mois  de  novembre 
n'a  pas  pu,  par  suite  d'un  accident  de  poste,  être  insérée  dans  le  numéro 
de  janvier,  je  renvoie  surtout  aux  ouvrages  ou  aux  articles  suivants  : 

Erec.   Erec  und  Enide  von   Christian  von  Troyes,  hrsg.  von  Wendelin 

Foerster.  Halle,  1890. 
ZiMMER.   Gôttingische  gelehrte  Anzeigen.  N°    12.  10  juin  1890.    (Ce  nu- 
méro contient  un  compte  rendu  de  mes  Studies  on  the  Legend  of  the  Holv 
Grail,  qui  occupe  les  pages  488-528.  Tous  les  renvois  à  M.  Zimmer 
sans  autre  mention  s'y  rapportent.) 
Zimmer.  Gôttingische  gelehrte  Anzeigen.  N°  20.  i  Oct.  1890.  Pages  785- 
852.  Contient  un  compte  rendu  du  t.  XXX  del'Hist.  lit.  de  la  France. 
Zimmer.  Zeitschrift  fur  franz.  Sprache  und  Literatur.  XII,  i.  Bretonische 
Elemente  in  der  Arthursage  des  Gottfried  von  Monmouth. 

(Ces  deux  derniers  articles,  ainsi  que  la  préface  de  l'Erec,  et  les 
travaux  de  M.  Golther  dont  l'énumération  suit,  sont  surtout  occupés 
à  combattre  les  idées  de  M.  Gaston  Paris  sur  l'origine  et  le  dévelop- 
pement des  romans  arthuriens.  J'ai  laissé  de  côté  tout  ce  qui  se  rap- 
porte à  cette  polémique  qui,  du  reste,  importe  fort  peu  à  la  thèse 
soutenue  dans  mon  ouvrage,  estimant  qu'il  fallait  attendre  la  réponse 
de  M.  Gaston  Paris). 
Golther.  Sitzungsberichte  der  philos. -philol.  und  histor.  Classe  der  K. 
Bayer.  Akademie  der  Wissenschaften.  1890.    II.  11.  Pages  171-217  : 
Chrestien's  conte  del  Graal  in  seinem  verhàltniss  zum  wàlschenPeredur 
und  zum  englischen  Sir  Perceval.  (Tous  les  renvois  à  M.  Golther  sans 
autre  mention  se  rapportent  à  cet  article.) 
Golther.    Zeitschrift    fur    vergleichende   Litteraturgeschichte   etc.   Neue 
Folge,  Bd.  III,  pages  409-423  :  Beziehungen  zwischen  franzôsischer 
und  keltischer  Litteratur  in  Mittelalter  (cité  Z.  v.  L). 

Revue  Celtique,  XIL  13 


i82  Alfred  Nutt. 

GoLTHER.  Beilage  zur  AUegmeinen  Zeitung,  1890,  No  209,  30  juillet.  Per- 
ceval  und  der  Gral. 

Je  cite  mes  Studies,  etc.,  par  l'abréviation  Grall.  Les  renvois  à  Arg.  Taies 
ou  Taies  se  rapportent  à  :  Waifs  and  Strays  of  Celtic  Tradition,  Argyllshire 
Séries,  vol.  II.  Folk-  andHero  Taies  from  Argyllshire,  collected,  edited  and 
translated  by  the  Rev.  D.  Mac  Innés,  with  notes  by  the  editor  and  Alfred 
Nutt,  1890.] 


Dans  la  préface  de  son  édition  de  l'Erec,  M.  Foerster  con- 
tinue sa  campagne  contre  les  théories  de  M.  Gaston  Paris  sur 
l'origine  et  le  développement  des  romans  Arthuriens,  En 
même  temps,  M.  W.  Golther,  dans  les  articles  précités, 
applique  la  doctrine  de  M.  Foerster  aux  romans  appartenant 
au  cycle  du  Graal,  et  cherche  à  démontrer  que  ceux-ci,  dans 
leur  ensemble,  ont  pour  source  unique  le  roman  inachevé  de 
Chrestien.  L'un  et  l'autre  se  prévalent  de  la  critique  qu'a  faite 
M.  Zimmer  de  mes  Studies  on  the  Legend  of  the  Holy  Grail 
pour  écarter  ceux  de  mes  résultats  qui  pourraient  les  gêner. 
Ces  deux  savants  jouissent  d'une  légitime  autorité;  je  les 
crois  dans  l'erreur,  aussi  je  veux  me  hâter  de  leur  répondre 
pour  ne  point  me  laisser  condamner  par  défaut.  Il  y  a  aussi, 
je  l'avoue,  un  autre  motif  qui  me  fait  agir.  On  ne  s'émeut 
point  de  certaines  choses  lorsqu'elles  sont  dites  par  M.  Zimmer; 
on  a  pour  elles  le  sourire  indulgent  accordé  aux  boutades  d'un 
enfant  gâté  auquel  on  passe  ses  caprices  en  raison  de  la  vie  et 
de  la  vigueur  dont  il  déborde.  Mais,  jusqu'à  présent  du 
moins,  ni  M.  Foerster,  ni  M.  Golther  ne.se  sont  fait  la  répu- 
tation peu  enviable  du  professeur  de  Greifswald.  Aussi  ai -je 
été  surpris  d'entendre  chez  eux  l'écho  des  reproches  que 
m'avait  adressés  M.  Zimmer,  et  ne  faudra-t-il  pas  s'étonner 
de  trouver  un  élément  personnel  dans  l'article  que  l'on  va  lire. 
Je  tâcherai,  du  reste,  de  le  restreindre  autant  que  possible. 
Ceux  qui  m'ont  lu  savent  quel  cas  il  faut  faire  de  la  plupart 
des  observations  blessantes  de  M.  Zimmer.  Quant  à  ceux  qui 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.        185 

ne  sont  pas  au  fait  du  débat,  j'essaierai  de  les  mettre  à  même 
de  se  former  un  jugement  éclairé.  S'il  m'échappe  parfois  un 
blâme  pour  les  procédés  de  controverse  qu'emploient 
MM.  Golther  et  Foerster,  c'est  moins  parce  que  je  suis  la  vic- 
time de  ces  procédés,  que  parce  qu'ils  dérogent  à  l'idéal  d'amé- 
nité, d'impartialité  et  de  loyauté  que  doit  se  proposer  tout 
savante 

L'article  de  M.  Zimmer,  sur  lequel  s'appuient  MM.  Gol- 
ther et  Foerster,  sans  qu'ils  aient  fait  le  moindre  effort  appa- 
rent pour  en  contrôler  les  assertions,  se  divise  en  trois  par- 
ties, d'étendue  et  de  valeur  fort  inégales.  Il  y  a  le  compte 
rendu  de  mon  ouvrage;  cela  occupe  peu  de  place  et  cela  a, 
j'ose  le  dire,  encore  moins  d'importance.  Il  y  a  ensuite  une 
série  de  dissertations  de  omnibus  rcbus,  qui  pour  la  plupart  ne 
se  rattachent  que  faiblement  à  la  donnée  de  mon  livre.  Ces 
dissertations  sont  nourries  et  intéressantes  ;  tout  celtisant  les 
hra  avec  fruit.  En  troisième  heu,  M.  Zimmer  esquisse  une 
théorie  du  cycle  Arthurien,  sur  laquelle  il  revient  dans  le 
compte  rendu  du  tome  XXX  de  VHist.  littéraire  de  la  France, 
et  que  je  m'abstiens  pour  le  moment  de  discuter,  me  per- 
mettant seulement  de  mettre  en  regard  des  conclusions  de 
M.  Foerster  celles  auxquelles  est  arrivé  M.  Zimmer.  Cette 
confrontation  est  instructive  et  je  crois  qu'elle  donnera  fort  à 
réfléchir  aux  sectateurs  de  la  doctrine  foersterienne. 


I ,  Je  tiens  à  affirmer  in  limine  ma  sincère  admiration  pour  l'œuvre  de 
M.  Zimmer,  admiration  dont  j'ai  témoigné  en  me  faisant  dans  la  mesure 
de  mes  forces  l'interprète  de  ses  travaux  auprès  du  public  anglais.  M.  Zim- 
mer est  un  des  plus  forts  travailleurs  devant  l'Eternel  dans  ce  pays  de  grands 
et  vaillants  travailleurs  qui  s'appelle  l'Allemagne.  En  outre,  par  son  talent 
divinatoire,  son  esprit  subtil  et  sa  puissance  synthétique  il  renouvelle  tout 
sujet  auquel  il  touche.  Ses  erreurs  mêmes  ont  une  valeur  que  n'ont  sou- 
vent pas  les  conclusions  les  plus  sages  et  les  mieux  appuyées  d'autres  éru- 
dits.  Quel  dommage  qu'il  ne  reconnaisse  pas  lui-même  qu'il  possède  les 
défauts  de  ses  qualités  et  que  son  amour  de  l'inédit  le  fait  verser  souvent 
dans  le  paradoxe.  Q.uel  dommage  surtout  qu'il  ne  puisse  se  débarrasser  de 
ces  fâcheuses  habitudes  de  controverse  qui  lui  ont  valu  la  position  de  «  pri- 
vileged  person  »  ;  j'emploie  ici  une  expression  anglaise  qu'il  est  impossible 
de  rendre  en  français,  attendu  que  le  genre  d'individu  qu'elle  vise  n'existe 
pas  dans  un  pays  où  la  courtoisie,  la  mesure  et  le  savoir-vivre  sont  des  qua- 
lités exigées  de  tout  homme  qui  se  produit  en  public,  à  moins  toutefois  que 
ce  ne  soit  dans  un  rôle  politique. 


184  Alfred  Nuîî. 

Avant  d'aborder  l'examen  de  l'article  de  M,  Zimmer, 
je  me  permets  de  mettre  en  relief  l'idée  qui  sert  de  lien  à 
l'ensemble  d'études  indépendantes,  et  parfois,  il  se  peut,  dé- 
cousues, dont  se  compose  mon  livre.  Quand  j'ai  commencé 
l'étude  des  romans  du  Graal,  la  doctrine  régnante  était  celle 
de  M.  Birch-Hirschfeld  qui  faisait  de  la  trilogie  de  Robert  de 
Borron  le  point  de  départ  du  cycle  entier,  qui  cherchait  dans 
la  légende  chrétienne  l'unique  source  du  Graal  lui-même,  et 
qui  réduisait  l'élément  celtique  à  quelques  emprunts  secon- 
daires et  sans  importance.  La  lecture  des  textes  me  convainquit 
que  l'ordre  de  développement  des  divers  romans  préconisé 
par  M.  Birch-Hirschfeld  était  erroné,  et  je  fus  amené  à  assi- 
gner au  roman  de  Chrestien  la  première  place  dans  le  rang 
d'ancienneté  des  textes  qui  nous  sont  parvenus.  J'eus  le  bon- 
heur de  me  rencontrer  avec  M.  Gaston  Paris  qui  émit  la 
même  doctrine  sans  que  j'eusse  eu  connaissance  de  ses  recher- 
ches. Cette  doctrine  est  maintenant  universellement  acceptée, 
et  la  valeur  de  ma  démonstration  est  reconnue  par  chacun  de 
mes  trois  adversaires.  J'en  fais  mention,  non  pour  en  tirer 
vanité,  mais  pour  constater  que  nous  sommes  d'accord  sur  la 
base  de  toute  discussion  scientifique,  c'est-à-dire  sur  l'ordre  de 
développement  des  textes  français.  L'examen  attentif  du  conte 
du  Graal,  tant  de  la  partie  due  à  Chrestien  que  des  suites  suc- 
cessives qui  lui  furent  ajoutées,  me  fit  penser  qu'il  y  avait  là 
le  remaniement  de  deux  thèmes  de  contes  populaires  ;  dans 
le  conte  gallois  de  Peredur,  qui  est  en  partie  une  adaptation 
du  roman  inachevé  de  Chrestien,  je  crus  reconnaître  un  de 
ces  thèmes  dans  une  forme  plus  ancienne  et  plus  pure  que 
chez  Chrestien. 

Arrivé  à  ce  point  je  me  suis  efforcé  de  rassembler  tous  les 
similaires  de  ces  deux  thèmes  que  je  pourrais  trouver  dans  la 
tradition  celtique,  soit  dans  des  légendes  héroïques  gaéliques 
(irlandaises)  qui  remontent  aux  vir-xii^  siècles  de  notre  ère, 
soit  chez  les  seules  populations  celtiques  de  la  Grande-Bretagne 
qui  aient  conservé  une  tradition  orale,  c'est-à-dire  chez  les 
paysans  gaéliques  de  l'Irlande  et  de  l'Ecosse. 

Ici  se  placent  les  deux  objections  de  principe  que  me  fait 
M.  Zimmer  : 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       185 

(i)  Je  n'aurais  pas  dû  comparer  des  textes  gaéliques  avec 
une  légende  héroïque  kymrique  (galloise),  c'est-à-dire  la  légende 
arthurienne. 

(2)  Je  n'aurais  pas  dû  comparer  des  contes  recueillis  dans 
ce  siècle-ci  avec  des  textes  du  xii^  siècle. 

La  première  objection  n'est  formulée  nulle  part  d'une  façon 
précise.  Mais  M.  Zimmer  dit  (p.  489)  «  den  Grundlagen  und 
dem  Princip  der  Forschung  widerspreche  ich  »,  et  il  me  de- 
mande (p.  492)  «  wie  kommt  es  dass  gerade  die  irische  Lite- 
ratur  bei  der  Untersuchung  eine  so  grosse  ja  die  entscheidende 
Rolle  spielt  ?  »  Il  continue  en  me  disant  que  l'épopée  héroïque 
pan-celtique  («  gemeinkeltische  Heldensage  »)  ne  peut  être 
reconstruite  même  «  in  den  grôbsten  Umrissen  »,  et  que 
quand  j'emploie  le  mot  «  celtique  »  à  l'égard  de  la  légende 
arthurienne  ce  mot  «  besagt  einzig  und  allein  kymrisch-bre- 
tonisch  ».  Je  ne  crois  donc  pas  me  tromper  ou  être  injuste 
envers  M.  Zimmer  en  formulant  son  objection  de  la  façon 
précitée.  Eh  bien,  M.  Zimmer  m'a  épargné  la  peine  de  lui 
répondre.  A  la  page  493  il  nous  af&rme  qu'Arthur  «  ist 
keine  gemeinkeltische  oder  urkeltische  Figur  ».  A  la  page  516 
il  se  demande  ce  qu'il  y  a  de  probablement  «  gemeinkel- 
tisch  »  dans  les  plus  anciens  textes  du  cycle  arthurien.  Il 
répond  en  citant  l'épisode  des  traces  du  sang  dans  la  neige  qui 
se  trouve  et  dans  le  récit  de  la  mort  du  fils  d'Usnech  et  dans 
le  roman  de  Chrestien  ;  il  compare  l'épée  d'Arthur,  Caledviulch, 
à  Tépée  de  Fergus,  Caladbolg,  dans  le  Tàin  bô  Cûalnge  (les 
deux  épées  proviennent  du  royaume  des  fées)  ;  il  met  en  regard 
des  traits  caractéristiques  de  Kei,  tels  qu'on  les  trouve  dans 
Kulhwch,  et  de  Cûchulain,  tels  qu'on  les  trouve  dans  le  Tain; 
il  compare  les  héros  de  la  Table-Ronde  d'Arthur  avec  ceux 
de  la  table  de  festin  de  Conchobar  et  rappelle  que  de  part  et 
d'autre  on  s'en  va  «  errant  »  à  la  recherche  des  aventures  ;  il 
cite  les  obligations  d'honneur  («  geasa  »  en  irlandais,  ce  qu'il 
traduit  excellemment  par  «  tabuartige  Verpflichtungen  »)  qui 
pèsent  également  sur  les  héros  d'Arthur  et  sur  ceux  de  Con- 
chobar. Il  compare  les  «  enfances  »  de  Cûchulain  avec  celles 
de  Perceval  :  «  die  Aehnlichkeit  springt  in  die  Augen  »  (p.  520). 
Je  suis  tellement  enchanté  de  cette  démcyistration  qui  occupe 


i86  Alfred  Nutt. 

quatre  pages,  que  c'est  à  peine  si  j'ose  faire  remarquer  que 
beaucoup  des  éléments  en  sont  empruntés  à  mon  livre  et  no- 
tamment aux  pages  230-234.  Rappelons-nous  en  outre  que 
tous  ces  points  de  comparaison  sont  établis  entre  des  textes 
kymriques,  dont  la  tradition  diplomatique  ne  peut  être  pour- 
suivie au  delà  du  xii^  siècle  (bien  entendu  je  ne  parle  pas  de 
l'ancienneté  des  légendes  elles-mêmes)  et  des  textes  gaéliques 
dont  M.  Zimmer  lui-même  a  placé  la  rédaction  aux  vii^- 
viii^  siècles;  rappelons-nous  que  M.  Zimmer  ajoute  (p.  520) 
«  der  Beziehungen  zu  dem  Stoff  der  Arthursagentexte  lassen 
sich  in  der  alten  Heldensage  und  in  den  Stûcken  des  mytho- 
logischen  Cyklus  noch  manche  nachweisen  »  (les  italiques  sont 
de  moi),  et  que  «  Nutt  hat  einiges  sicher  richtig  verglichen  », 
cet  «  einiges  »  se  rapportant  à  des  comparaisons  du  genre  de 
celle  que  venait  de  faire  M.  Zimmer,  et  l'on  conviendra  que 
de  l'aveu  et  de  l'exemple  de  mon  critique  lui-même,  la  com- 
paraison que  j'ai  faite  d'incidents  appartenant  aux  cycles  hé- 
roïco-mythiques  des  deux  peuples  celtiques  n'est  pas  en  prin- 
cipe contraire  à  une  saine  méthode.  Il  me  semble  donc  que  je 
suis  dispensé  de  répondre  lorsque  M.  Zimmer  me  demande 
pourquoi  j'ai  fait  une  si  large  place  à  l'ancienne  littérature 
irlandaise,  mais  je  veux  bien  lui  dire  que  je  m'étais  naïvement 
imaginé  qu'il  fallait  rechercher  des  «  origines  »  dans  les  plus 
anciens  textes  connus  et  dans  une  tradition  orale  manifes- 
tement apparentée  à  celle  de  ces  textes. 

A  vrai  dire,  cette  question  des  rapports  entre  les  cycles  de 
traditions  héroïco-mythiques  des  deux  peuples  celtiques  mérite 
un  instant  d'examen.  Les  trois  cycles  qui  sont  en  jeu  —  le 
cycle  ultonien,  celui  de  Finn  et  celui  d'Arthur  —  ont  eu  leur 
origine  sous  leur  forme  actuelle  et  sont  parvenues  à  cette  forme 
dans  le  courant  des  vr-xii^  siècles.  Or,  pendant  toute  la  durée 
de  cette  période  de  700  ans  les  rapports  entre  Gael  et  Kymry 
furent  continus,  intimes,  et  s'étendirent  à  la  vie  privée  et 
publique  de  ces  deux  peuples.  Les  faits  à  l'appui  de  ce  que  je 
dis  là  sont  tellement  nombreux  qu'ils  rempliraient  un  volume 
de  la  Revue  Celtique,  tellement  notoires  que  je  n'ai  certes  pas 
besoin  de  les  citer  ici.  Je  n'en  relèverai  qu'un  qui  me  paraît 
avoir  un  rapport  tout  spécial  au  sujet  qui  nous  occupe.  Cor- 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.        187 

mac,  le  roi-évêque  de  Cashel,  tué  en  903,  donne  dans  son 
Glossaire  suh  voce  Mug-éime  une  série  de  traditions  relatives  à 
la  suprématie  des  Gaels  dans  la  Grande-Bretagne,  au  courant 
de  laquelle  il  parle  de  «  Glastonbury  des  Gaels  ».  Qu'on  se  rap- 
pelle la  position  de  Glastonbury  dans  la  légende  arthurienne 
telle  que  nous  la  trouvons  dans  les  romans  du  xii^  siècle,  et 
l'importance  de  ce  témoignage  est  évidente  ^ 

Ces  rapports  séculaires  se  seraient  produits  sans  exercer 
auci^  influence  sur  l'épopée  héroïque,  soit  de  l'un,  soit  de 
l'autre  peuple  ?  Cela  n'est  point  croyable.  Du  reste  cela  n'est 
pas,  et  M.  Zimmer  lui-même  a  cité  quelques  exemples  (p.  512, 
note)  :  le  poème  gallois  bien  connu  sur  Cûroi  mac  Daire,  le 
fait  que  le  nom  de  plusieurs  personnages  dans  les  Mabinogion 
(Math,  Mathonwy,  Matholwch)  décèlent  clairement  leur  ori- 
gine irlandaise,  quoique  ce  dernier  fait  soit  loin  d'être  aussi 
certain  que  le  prétend  M.  Zimmer,  etc.  Encore  une  fois  je 
suis  trop  content  de  voir  M.  Zimmer  dans  cette  bonne  voie 
pour  lui  tenir  rigueur  de  ce  qu'il  passe  complètement  sous 
silence  le  fait  que  j'ai  cité  il  y  a  sept  à  huit  ans  dans  mon 
étude  sur  Branwen  ^,  plusieurs  autres  points  de  contact  entre 
les  Mabinogion  proprement  dits  et  la  tradition  irlandaise.  Je 
m'étonne  seulement  que  M.  Zimmer  n'ait  pas  poussé  un  peu 
plus  avant.  Quiconque  lit  avec  attention  des  récits  gallois  tels 
que  Kulhwch  et  le  Songe  de  Rhonabwy,  et  les  compare  à  des 
récits  irlandais  des  vii^-x'^  siècles  tels  que  Mesca  Ulad  ou  Bruden 
da  Derga,  ne  peut  manquer  d'être  frappé,  non  seulement  par 
une  communauté  de  ton  et  de  coloris  (cela  pourrait  et,  peut- 
être,  doit  être  mis  sur  le  compte  du  génie  celtique),  mais  encore 
par  une  communauté  de  procédés  littéraires?.  Si  cela  est,  on 


1 .  Je  cite  Cormac  souvent,  aussi  je  tiens  à  dire  que  je  ne  préjuge  nulle- 
ment la  question  de  l'âge  des  plus  anciennes  parties  du  Glossaire.  Mais 
quand  même  celles-ci  seraient  d'une  rédaction  plus  récente  que  l'âge  de 
Cormac  lui-même,  les  faits,  tant  historiques  que  linguistiques  qui  y  sont 
notés,  doivent  remonter  aux  ixe-x<=  siècles. 

2.  Mabinogion  Studies,  I.  :  Branwen  daughter  of  Llyr.  Folk-Lore  Re- 
cord, vol.  V,  1882.  Il  y  a  beaucoup  d'omissions  dans  cet  article,  mais  je 
crois  que  les  faits  y  sont  vus  de  la  bonne  manière. 

3 .  J'ai  déjà  insisté  sur  ce  point  dans  mon  compte  rendu  de  Mesca  Ulad, 
Archaeological  Review,  vol.  IV,  1889. 


i88  Alfred  Nutt. 

ne  peut  guère  douter  de  quel  côté  vient  l'influence.  La  grande 
école  des  rhapsodes  irlandais  des  vii^'-x^  siècles  ne  nous  a  proba- 
blement pas  laissé  la  vingtième  partie  de  ce  qu'elle  a  composé, 
néanmoins  ce  qui  nous  reste  de  l'ancienne  littérature  héroïque 
des  Gaels  dépasse  au  moins  dans  la  proportion  de  lo  à  i  ce 
que  les  Gallois  nous  ont  légué.  Du  reste,  les  quelques  exem- 
ples que  je  viens  de  citer  d'après  M.  Zimmer  sont  concluants. 
Cette  influence  s'est-elle  étendue  au  fond  de  ces  récits  ? 
M.  Zimmer  semble  pencher  à  croire  que  les  quatre  br||iches 
des  Mabinogion  sont  pour  le  fond,  autant  que  pour  certains 
noms,  d'origine  irlandaise.  Je  puis  me  tromper,  car  tout  ce 
qu'il  dit  là-dessus  (p.  512,  13,  notes)  est  fort  peu  clair.  Je 
crois  que  l'on  ne  peut  pas  encore  se  prononcer,  et  je  suis  loin 
de  vouloir  faire  de  la  tradition  galloise  un  simple  écho  de 
celle  des  Irlandais. 

Il  reste  toutefois  un  point  à  établir.  Un  des  principaux  griefs 
de  M.  Zimmer  est  que  je  fasse  usage  de  textes  appartenant  au 
cycle  de  Finn,  lesquels  ne  remontent  pas  au  delà  du  xv^  siècle 
et  sont  souvent  beaucoup  plus  jeunes.  Il  faut  donc  déterminer 
autant  que  cela  se  peut  l'antiquité  de  certains  épisodes  des 
deux  cycles,  celui  de  Finn  et  celui  d'Arthur.  Disons  auparavant 
qu'à  part  les  rapports  cités  soit  par  M.  Zimmer  soii  par  moi 
dans  mon  étude  sur  BranM'en,  à  part  aussi  la  communauté 
de  procédés  littéraires  sur  laquelle  je  viens  d'insister,  il  y  a 
fort  peu  de  points  communs  entre  l'ancienne  littérature  irlan- 
daise, en  tant  que  celle-ci  comprend  le  cycle  ultonien  et  les 
récits  historico-légendaires  d'événements  des  vMx=  siècles,  et 
la  littérature  galloise,  soit  en  prose,  soit  en  vers,  en  dehors 
de  la  légende  arthurienne.  Par  contre  celle-ci  a,  avec  le  cycle 
de  Finn,  au  moins  deux  de  ces  points  de  contact  qui  témoi- 
gnent d'une  réelle  affinité.  Ce  sont  l'infidélité  de  la  femme  du 
principal  personnage  de  la  légende  et  le  fait  que  par  l'histoire 
de  leur  naissance  et  de  leurs  «  enfances  »  ces  personnages  se 
rattachent  tous  deux  à  cette  série  de  récits  héroïques  étudiés 
pour  la  première  fois  par  feu  J.  G.  v.  Hahn  sous  le  nom  de 
Arische  Aussetzungs-  und  Rûckkehr-Formel  K 

I.   Sagwissenschaftliche  Studien.  lena,  1876. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       189 

La  plus  ancienne  trace,  dont  nous  connaissions  la  date,  du 
premier  de  ces  incidents  dans  le  cycle  d'Arthur  se  trouve,  on 
le  sait,  dans  Gaufrei  (Lib.  X,  cap.  xiii)  qui  accuse  très  nette- 
ment Ganhumara  d'adultère  avec  le  neveu  de  son  mari. 
L'histoire  racontée  dans  la  Vita  S.  Gildae  est  probablement 
aussi  ancienne  que  Gaufrei  pour  la  forme  et  certainement 
plus  ancienne  quant  au  fond.  Là  la  femme  s'appelle  Guen- 
nimar  (c'est-à-dire  Guenuimar  =  Gwen(h)wyfar)  ^  d'après 
la  lecture  du  plus  ancien  ms.,  et  elle  est  enlevée  par  un  chef 
du  nom  de  Meluas^.  On  sait  que  d'après  M.  Gaston  Paris 
V enlèvement  de  la  femme  constitue  le  fond  primitif  et  mythique 
du  récit  que  nous  trouvons  au  xii^  siècle  dans  le  roman  de 
Lancelot.  Quel  est  l'âge  véritable  de  ce  récit,  a-t-il  toujours 
appartenu  au  cycle  d'Arthur,  quelle  est  sa  forme  primitive  et 
quelles  altérations  il  a  subies,  voilà  des  questions  qui  sont 
toujours  à  éclaircir.  Mais  s'il  faut  s'en  tenir  strictement  au  té- 
moignage des  textes,  on  n'est  pas  fondé  à  le  faire  remonter  au 
delà  du  xi^  siècle. 

Dans  le  cycle  de  Finn,  au  contraire,  cet  épisode  peut  être 
suivi  jusqu'au  commencement  du  x^  siècle,  puisqu'il  y  est  fait 
allusion  par  un  vers  cité  dans  le  commentaire  sur  l'Amra  Cho- 
luim  Chilli,  duquel  il  existe  des  textes  qui  remontent  certai- 
nement au  commencement  du  xi^  siècle  5.  Il  faut  noter  que 
d'après  ce  vers  la  femme  de  Finn  n'est  pas  enlevée,  elle  est 
infidèle.  Il  faut  aussi  noter  que  si  le  récit  bien  connu  de  la 
fuite  de  Diarmaid  et  Grainne,  dont,  il  est  vrai,  les  textes  ma- 
nuscrits ne  remontent  pas  au  delà  du  xv^  siècle,  si  ce  récit, 
dis-je,  avait  été  introduit  dans  le  cycle  de  Finn  d'après  les 
romans  français  de  Lancelot,  il  n'y  aurait  eu  aucune  raison 
pour  faire  de  Diarmaid  le  neveu  de  Finn.  Or  il  l'est,  comme 
Mordred  est  le  neveu  d'Arthur  chez  Gaufrei  4. 

L'exemple  des  «  enfances  »  est  encore  plus  frappant.  Pour 
Arthur,  Gaufrei  est  de  nouveau  le  premier  garant  pour  la 

1.  Y  Cymmrodor,  XI,  79. 

2.  Edition  Schulz,  p.  123. 
5.   Cf.  Argyll.  Taies,  p.  403. 

4.  Du  reste,  VAlthed  Grainne  re  Diarmaid  figure  dans  la  liste  d'histoires 
du  Livre  de  Leinster,  c'est-à-dire  l'histoire  était  connue  à  la^fin  du  x^  siècle. 


190  Alfred  Nutt. 

naissance  merveilleuse  du  héros.  On  a  comparé  son  récit  à 
celui  de  la  naissance  d'Ambrosius  chezNennius,  et  on  a  pensé 
à  la  fable  classique  de  Jupiter  et  Alcmène.  Pour  ma  part,  tout 
en  estimant  que  Gaufrei  a  beaucoup  arrangé  ce  récit,  je  crois 
que  celui-ci  forme  néanmoins  une  partie  du  fond  primitif  de 
la  légende.  Mais  encore  une  fois  on  ne  peut  en  suivre  la  tra- 
dition plus  loin  que  le  xi^  siècle.  Or  il  est  certain  qu'un  conte 
populaire  sur  les  «  enfances  »  de  Finn  était  courant  au 
x^  siècle.  Il  existe  en  effet  un  récit  inséré  dans  le  Leabhar  na 
hUidhre  qui  contient  presque  tous  les  éléments  de  la  formule 
étudiée  par  J.-G.  von  Hahn,  mais  présentés  de  telle  façon 
qu'ils  ont  l'air  d'une  chronique  de  faits  réels.  C'est  le  Fotha 
Catha  Cnucha,  traduit  par  feu  Hennessy  dans  le  premier  volume 
de  la  Revue  Celtique.  Notons  aussi  qu'un  poème  de  Gilla  in 
Chomded,  mort  au  plus  tard  en  1124,  inséré  dans  le  Livre  de 
Leinster,  fait  allusion  à  une  foule  de  récits  sur  Finn  qui  ont 
entièrement  disparu,  mais  dont  quelques-uns  devaient  res- 
sembler au  conte  populaire  sur  les  «  enfances  »  dont  il  existe 
un  texte  du  xv^  siècle.  Pour  plus  de  détails  à  ce  sujet,  je 
renvoie  à  mon  article  «  The  Aryan  Expulsion  and  Return- 
formula  among  the  Celts  »,  paru  il  y  a  plus  de  neuf  ans  (Folk- 
Lore  Record,  vol.  IV^)-. 

Encore  une  fois  je  ne  prétends  pas  que  la  légende  d'Arthur 
soit  calquée  sur  celle  de  Finn.  Je  ne  puis  me  permettre  aucune 
hypothèse  à  ce  sujet.  J'entends  seulement  démontrer  que  je 
n'ai  pas  fait  erreur  en  me  servant  de  textes  appartenant  au  cycle 
de  Finn;  loin  d'être  plus  jeunes,  ceux-ci  sont  au  contraire  plus 
anciens  que  ceux  du  cycle  Arthurien.  Voilà  donc  la  première 
objection  de  M.  Zimmer  mise  à  néant,  plutôt,   dois-je  dire, 


1 .  Il  y  a  certainement  bien  des  erreurs  de  détail  dans  cet  article,  mais 
je  crois  que  j'y  ai  vu  les  faits  de  la  bonne  manière  et  qu'en  somme  les  con- 
clusions en  sont  justes. 

2.  Tout  ce  que  je  dis  au  sujet  de  Finn  doit  être  comparé  avec  la  nou- 
velle théorie  de  M.  Zimmer  (Kelt.  Beitraege,  III).  J'ai  déjà  exprimé  mon 
admiration  pour  ce  très  remarquable  travail  (Academy,  I4février  1891),  mais 
il  est  évident  que  les  conclusions  en  devront  être  soumises  à  une  critique  rigou- 
reuse avant  d'être  acceptées.  Du  reste,  M.  Zimmer  aurait-il  raison,  la  saga 
de  Finn  serait-elle  une  importation  étrangère  et  récente,  ce  que  je  dis  au 
sujet  de  ses  rapports  avec  la  légende  arthurienne  n'en  serait  pas  moins  vrai. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       191 

par  lui-même  que  par  moi.  Il  est  vraiment  fâcheux  que 
M.  Golther  n'ait  pas  su  démêler  la  véritable  pensée  de 
M.  Zimmer.  En  effet  il  me  reproche  (Z.  v.  L.  p.  425)  de 
me  servir  d'un  «  Material  welches  fur  die  daraus  gezogenen 
Schlûsse  unbrauchbar  ist,  indem  es  irisch-gaelisch  ist  wâhrend 
die  Erklilrung  der  Artusepen,  falls  ihr  etwaiger  keltischer 
Ursprung  erôrtertwird,  sich  ans  bretonisch-armorische  halten 
muss  ».  Comment  M.  Golther  n'a-t-il  pas  vu  que  M.  Zimmer 
agit  précisément  de  même  dans  les  exemples  que  j'ai  cités 
d'après  lui  (supra  p.  185).  Si  les  comparaisons  que  fait 
M.  Zimmer  sont  justes,  alors  les  rapports  entre  les  deux  tra- 
ditions sont  possibles,  mais  dans  ce  cas  que  devient  le  «  muss  » 
de  M.  Golther? 

J'aurai  encore  moins  de  peine  à  démontrer  la  nullité  de  la 
seconde  objection  de  M.  Zimmer.  Je  pourrais  simplement 
récuser  la  compétence  de  mon  critique,  et  je  n'aurais  qu'à 
citer  la  phrase  où  M.  Zimmer  veut  bien  m'apprendre  quelle  est 
l'opinion  scientifique  en  Allemagne  sur  l'origine  des  contes 
populaires  depuis  la  publication  du  Pantshatantra  de  Benfey 
(p.  492).  Quiconque  est  au  fait  de  ces  questions  sait  fort  bien 
que  la  thès^  de  M.  Benfey  ne  s'applique  qu'à  une  partie  seule- 
ment des  contes  populaires,  qu'elle  est  fort  contestable  (dans 
la  forme  sous  laquelle  il  l'a  présentée)  même  pour  cette  partie, 
et  qu'elle  ne  s'applique  pas  plus  à  beaucoup  de  «  màrchen  » 
proprement  dits,  à  fortiori  aux  épopées  héroïques,  qu'elle  ne 
s'applique  aux  anneaux  de  Saturne  ou  à  la  théorie  atomique. 
Si  je  voulais  imiter  M.  Zimmer,  je  ne  manquerais  pas  ici  de 
lui  décocher  une  longue  dissertation  sur  l'état  actuel  des  études 
folk-loristiques,  et  notamment  sur  les  travaux  et  les  résultats 
de  feu  Mannhardt  et  de  MM.  Maclennan,  Tylor,  Lang, 
Gomme  et  Frazer.  Citons  un  autre  exemple  frappant  du  savoir 
de  M.  Zimmer  dans  cet  ordre  d'études.  Il  me  demande  pour- 
quoi je  n'ai  pas  recherché  les  traces  de  la  légende  arthurienne 
chez  les  Bretons,  et  il  ajoute  :  «  Dasjenige  was  von  Luzel,  Se- 
billot  u.  A.  von  wirklich  volkstûmlicher  bretonischer  Literatur 
gesammelt  und  verôffentlicht  ist,  ûbertrifftan  Umfang  in  jeder 
Hinsicht  Campbell's  Popular  Taies  und  Kennedy's  Legendary 
Fictions    ».  Cela    doit  signifier    que   la   tradition   orale  des 


192  Alfred  Nutt, 

Bretons  est  plus  importante  que  celle  des  Gaëls.  Or  il  n'en 
est  rien.  M.  Zimmer  ne  sait-il  donc  pas  que  Campbell  a  publié 
le  «  Leab.  na  Feinne  »  aussi  bien  que  les  «  Popular  Taies  »,  et 
que  ces  deux  publications  ne  représentent  pas  la  trentième 
partie  de  ses  collections?  Ne  connaît-il  pas  d'après  le  Scottish 
Celtic  Review  et  le  Celtic  Review  les  grandes  collections  de 
M.  Campbell  de  Tirée,  de  M.  A.  Carmichael,  de  M.  K.  Mac- 
kenzie  ?  Ignore-t-il  la  collection  de  M.  Mac  Innés  ?  Ne  sait-il 
pas  que  Kennedy  a  publié  deux  autres  volumes  de  folk-lore  en 
outre  des  «  Legendary  Fictions  »  ?  Ne  connaît-il  pas  la  collection 
de  M.  Douglas  Hyde  (dont  je  viens  d'éditer  un  échantillon 
seulement)?  Le  livre  de  M.  Curtin  lui  est-il  resté  inconnu? 
N'a-t-il  jamais  entendu  parler  des  collections  de  M.  Larminie 
et  de  M.  David  Fitzgerald  ?  Je  parle  en  pleine  connaissance 
de  tout  ce  qui  a  été  publié  et  de  la  plupart  des  collections 
manuscrites  du  folk-lore  celtique,  soit  dans  les  Iles-Britanniques, 
soit  en  Bretagne,  et  je  n'hésite  pas  à  affirmer  que  l'étendue, 
la  valeur  scientifique,  l'importance  enfin  des  traditions  gaéhques 
dépassent  celles  des  Bretons  dans  la  proportion  de  20  à  i . 

Je  pourrais  aussi  me  contenter  d'opposer  à  M.  Zimmer  les 
opinions  de  M.  Golther,  savant  fort  versé  dans  ces  questions. 
Le  conte  de  Peredur  «  ist  ôfters  in  den  mârchenhaften  Ton 
verfallen  »  (p.  186),  l'essai  de  l'épée  dans  Peredur  «  ist  ein 
weit  verbreiteter  Màrchenzug  »   (p.    189),  l'histoire  du   fils 
de  la  veuve  qui  venge  son  père   «  ist  eine  weitverbreitete 
Mârchenerzâhlung  »  (p.  205),  «  die  volkstûmliche  Sage  und 
die  Marchenzùge  sind  wie  eine  ewig  fliessende  Quelle  ;  gewiss 
ist  ein  grosser  Theil  der  Kunstliteratur  der  mittelalterlichen 
Kulturvôlker  daraus  hervorgegangen  »  (p.  205),  Chrestien  a 
façonné  son  poème  «  aus  umlaufenden  volkstûmHchen  Sagen- 
elementen  »  (p.  21 6).  Voilà  ce  que  je  lis  chez  M.  Golther. 
Je  ne  demande  pas  autre  chose  que  ces  vérités  soient  recon- 
nues et  appliquées.  Il  a  donc  existé  des  contes  populaires  avant 
les  romans  de  chevalerie,  ils  ont  même  influencé  ces  derniers. 
Que  sont-ils  devenus,  ces  contes,  ont-ils  disparu  de  la  terre  ? 
ne  faut-il  pas  plutôt  au  contraire  leur  rattacher  les  contes  que 
l'on  recueille  actuellement  ? 

Eh  bien,  voilà  toute  l'étendue  de  mon  crime.  Sachant  que 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       193 

les  récits  romantiques  du  moyen  âge,  de  même  que  ceux  de 
l'antiquité  classique  et  de  l'Orient,  fourmillent  de  thèmes  de 
contes  populaires,  il  ne  m'est  jamais  venu  à  l'esprit  que  l'on 
pouvait  me  chicaner  sur  l'emploi  de  ces  derniers  comme  élé- 
ments de  comparaison.  Qu'il  faille  y  mettre  de  la  critique, 
beaucoup  de  critique,  plus  de  critique  peut-être  que  dans  n'im- 
porte quel  autre  genre  de  recherches  .historiques,  j'en  con- 
viens et  j'ai  toujours  essayé  de  m'en  souvenir.  Mais  quant  au 
principe,  M.  Zimmer  ne  peut  le  contester  que  parce  qu'il 
ignore  l'a  b  c  de  ces  études,  et  M.  Golther  ne  peut  pas  le  con- 
tester sans  se  mettre  en  contradiction  ouverte  avec  lui-même. 
Du  reste,  M.  Golther  précise;  c'est  heureux  pour  moi,  car  cela 
me  permet  de  montrer  bien  clairement  de  quel  côté  est  la 
vérité.  En  effet,  d'après  M.  Golther  (Z.  v.  L.  425),  j'ai  le  tort 
de  me  servir  de  «  nur  ganz  junge  Volkssagen  und  Mârchen, 
welche  zum  Theil  halbliterarischer  Entstehung  und  fremden 
Ursprunges  fur  die  Zeit  der  Artusgedichte  iiberhaupt  gar  nicht 
in  Betracht  kommen  kônnen  » .  Voyons  : 

Ainsi  que  je  l'ai  déjà  dit  ^  j'ai  cru  démêler  deux  thèmes  de 
contes  populaires  dans  le  roman  inachevé  de  Chrestien.  L'un 
de  ces  thèmes  est  celui  dont  j'ai  déjà  fait  mention  sous  le  nom 
d'«  Aryan  Expulsion  and  Return  formula  ».  Il  correspond  au 
récit  des  «  enfances  »  de  Perceval.  Je  l'ai  déjà  dit,  ce  thème 
a  été  incorporé  dans  la  légende  héroïque  de  Finn  au  plus  tard 
à  la  fin  du  x^  siècle,  puisque,  profondément  altéré,  il  figure 
sous  une  forme  pseudo-historique  dans  un  ms.  de  la  fin  du 
xi^  siècle  copié  sur  un  autre  ms.  du  commencement  de  ce 
siècle.  Ce  thème  figure  aussi  dans  la  légende  héroïque  de  Cû- 
chulain,  c'est-à-dire  qu'il  remonte  certainement  au  viii^  siècle. 
M.  Zimmer  le  constate  lui-même  (supra  p.  185),  mais  il 
oublie  de  dire  que  cette  constatation  est  de  moi  et  que  je  l'ai 
faite  il  y  a  neuf  ans. 

Presque  partout  où  se  retrouve  ce  thème,  il  est  étroitement 
lié  à  un  autre  dont  le  sujet  est  le  combat  du  héros  contre  des 
monstres  et  la  délivrance  par  lui  de  l'héroïne  exposée  à  un 
grand  péril.  Ainsi  Persée  tue  le  monstre  et  délivre   Andro- 

I .  Supra  p.  184. 


194  Alfred  Nutt. 

mède,  ainsi  Siegfried  tue  Fafnir  et  délivre  Brunhild.  Il  en  est 
de  même  chez  les  Celtes.  Cûchulain  dans  un  récit  dont  on 
ne  peut,  il  est  vrai,  suivre  la  tradition  diplomatique  au  delà 
du  xii^  siècle,  tue  les  Fomors  et  délivre  la  fille  de  Ruad.  Ces 
deux  thèmes  sont  encore  de  nos  jours  très  répandus  parmi 
les  paysans  gaéliques,  soit  de  l'Irlande,  soit  de  l'Ecosse;  je 
connais,  tant  imprimées  que  manuscrites,  plus  d'une  tren- 
taine de  variantes,  dont  au  moins  une  douzaine  se  rattachent 
étroitement  à  la  légende  de  Finn  et  racontent  cette  même  his- 
toire dont  nous  avons  une  version  populaire  du  xv=  siècle  et 
une  version  pseudo-historique  du  x=  siècle.  J'ai  fait  usage  de 
ces  variantes  orales,  mais  peut-on  prétendre  que  ce  sont  là 
de  «  ganz  junge  Mârchen  und  Volkssagen  »?  Il  m'a  semblé 
aussi  que,  puisque  les  «  enfances  »  de  Perceval  sont  mani- 
festement une  variante  d'un  de  ces  thèmes,  il  était  à  la  fois 
plus  conforme  au  simple  bon  sens  et  plus  strictement  scienti- 
fique de  rattacher  cette  variante  (que  Chrétien  n'a  pas  pu  in- 
venter, qu'il  a  dû  trouver  quelque  part)  aux  autres  versions 
celtiques. 

Le  second  thème  que  j'ai  cru  démêler  dans  le  conte  du 
Graal  est  celui  du  héros  qui  entreprend  une  vengeance  à  l'ins- 
tigation et  avec  l'aide  d'un  être  qui  en  bénéficie,  puisque  seul 
l'accomplissement  de  cette  vengeance  peut  le  délivrer,  lui, 
d'un  enchantement.  Ce  thème  ne  peut  être  démêlé  dans  le 
roman  français  que  lorsqu'on  confronte  celui-ci  avec  le  conte 
gallois  de  Peredur  qui,  lui,  le  présente  sous  une  forme  claire 
et  logique.  Il  est  vrai  que  je  n'ai  pas  pu  trouver  une  variante 
exacte  de  ce  thème  dans  l'ancienne  littérature  irlandaise,  en 
d'autres  mots  que  je  n'ai  pas  pu  le  suivre  au  delà  de  Peredur. 
Mais  j'ai  trouvé  un  exemple  d'une  des  deux  données  de  ce 
thème  —  la  quête  accomplie  avec  l'aide  d'un  être  qui  en  béné- 
ficie —  dans  un  des  plus  anciens  monuments  que  nous  ayons 
de  la  littérature  irlandaise,  c'est-à-dire  dans  le  glossaire  de 
Cormac.  J'ai  étudié  cet  exemple  très  remarquable  à  tous  les 
points  de  vue  (voy.  Taies,  467-468)  et  je  renvoie  à  cette 
étude.  Il  faut  remarquer  que  les  variantes  modernes  de  ce 
thème  (à  l'exception  de  l'Amadan  Mor  dont  je  parlerai  tout  à 
l'heure)  n'ont  rien  qui  rappelle  la  forme  sous  laquelle  il  se  pré- 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       195 

sente  dans  Peredur.  Encore  une  fois  n'est-il  pas  plus  scienti- 
fique de  rattacher  Peredur  à  la  filière  traditionnelle  qui  va  du 
viii^  siècle  (conte  de  Cormac)  à  nos  jours,  que  d'en  faire  la 
source  de  toutes  les  versions,  quelque  diverses  qu'elles  soient, 
recueillies  postérieurement  ? 

Un  autre  thème  de  conte  populaire  qui  entre  très  certai- 
nement dans  le  Conte  du  Graal  et  que  les  divers  auteurs  de 
ce  vaste  poème  n'ont  certainement  pas  pu  inventer,  car  il  ne 
répond  à  rien  dans  les  croyances  courantes  du  xii^  siècle,  est 
celui  de  la  visite  du  héros  au  pays  de  «  l'autre  monde  ».  J'ai 
essayé  de  montrer  (Grail,  ch.  vu)  que  la  manière  dont  ce 
thème  est  présenté  dans  le  conte  du  Graal,  tant  dans  son  en- 
semble que  dans  ses  détails,  ne  peut  s'expliquer  qu'en  la  com- 
parant à  la  tradition  celtique.  Quels  sont  les  «  nur  ganz 
junge  Mârchen  etc.  »  dont  je  me  suis  servi  comme  termes 
de  comparaison?  J'ai  cité  (p.  184)  une  tradition  sur  les 
Tuatha  de  Danann,  rapportée  par  Keating  qui  écrivait  au 
xvii^  siècle  et  qui  a  suivi  des  sources  plus  anciennes  dont 
beaucoup  sont  perdues.  J'ai  cité  (p.  185)  la  bataille  de  Magh 
Rath,  roman  pseudo-historique  du  xii"  siècle,  et  j'ai  renvoyé 
à  des  contes  du  cycle  Ultonien  (c'est-à-dire  du  viii^-x''  siècle)  ; 
j'ai  cité  le  Mabinogi  de  Branwen,  qui  d'après  M.  Golther  lui- 
même  (p.  197,  note)  est  antérieur  au  Conte  du  Graal  ;  j'ai 
cité  le  conte  gaélique  de  Manus,  au  sujet  duquel  je  renvoie 
à  mon  étude,  Arg.  Taies,  pp.  483-84.  Je  dirai  seulement  ici 
qu'il  me  paraît  très  improbable  que  ce  conte  moderne,  qui 
présente  de  fortes  analogies  avec  le  conte  du  Graal,  dérive 
de  ce  dernier.  Je  dirai  aussi  que  le  conte  de  Manus  est  tout  à 
fait  distinct  de  la  ballade  de  Manus,  qui  appartient  en  effet  à 
un  stage  assez  récent  du  cycle  de  Finn  ;  il  faut  donc  se  garder 
de  rapporter  à  l'une  des  constatations  faites  sur  l'autre.  J'ai 
cité  (p.  193)  la  visite  de  Cormac  mac  Art  au  royaume  de 
Manannan  mac  Lir.  Ce  récit  ne  nous  est  parvenu  que  sous 
une  forme  très  récente,  mais  un  récit  de  ce  genre  était  connu 
au  x^  siècle,  puisque  le  titre  en  a  été  conservé  dans  la  grande 
énumération  du  Livre  de  Leinster.  Du  reste,  le  conte  actuel  a 
beaucoup  de  rapports  avec  d'autres  variantes  de  la  visite  au 
pays  de  l'autre  monde,    notamment   avec  l'histoire  de  Bran 


1 96  Alfred  Nutt. 

mac  Febail,  histoire  qui  se  trouve  dans  le  Leabhar  na  h'Uidhre 
et  qui  remonte  certainement  à  l'époque  pré-chrétienne  de 
l'Irlande.  N'cst-il  donc  pas  plus  naturel  de  rattacher  le  conte 
de  Cormac  qui  nous  est  parvenu  au  conte  perdu  du  x^  siècle 
que  d'en  faire  un  dérivé  du  Conte  du  Graal  ?  En  tout  cas, 
que  l'on  dise  franchement  si  l'on  préconise  ou  non  cette 
dernière  théorie.  Dans  le  cas  affirmatif,  je  me  fais  fort  d'en 
démontrer  le  néant.  J'ai  cité  aussi  (p.  202)  plusieurs  variantes 
d'un  thème  qui  figure  la  visite  d'un  héros  dans  le  pays  des 
ombres  où  il  est  exposé  soit  à  des  dangers,  soit  à  des  humi- 
hations.  La  plus  ancienne  remonte  au  xi*"  siècle  au  moins, 
puisqu'elle  se  trouve  dans  le  Livre  de  Leinster.  C'est  le  poème 
qui  a  été  traduit  ici-même  par  M.  Whitley  Stokes  (VII, 
p.  289).  Il  s'y  trouve  le  trait  bien  connu  de  la  disparition  des 
puissances  ennemies  (contre  lesquelles  lutte  le  héros)  au  lever 
du  soleil,  trait  que  j'ai  noté  plusieurs  fois,  sous  une  forme  un 
peu  différente,  dans  le  Conte  du  Graal.  M.  Zimmer  me  citera 
peut-être  l'Alwismal,  et  prétendra  que  ce  trait  est  emprunté 
aux  traditions  Scandinaves.  Je  n'en  crois  rien.  J'ai  discuté  cet 
incident  (p.  202)  et  je  ne  vois  absolument  rien  qui  en  justifie 
l'attribution  aux  Teutons  plutôt  qu'aux  Celtes,  aux  Celtes 
plutôt  qu'aux  Teutons.  Une  autre  variante  citée  par  moi  est 
beaucoup  plus  récente  et  peut  bien,  sous  sa  forme  actuelle,  ne 
pas  remonter  au  delà  du  xvii''  siècle  ;  c'est  le  texte  bien  connu 
«  les  illusions  de  Conan  dans  la  maison  de  Ceash  ».  Il  présente 
des  analogies  frappantes  avec  la  visite  de  Thor  à  Utgarth 
Loki,  telle  qu'elle  est  racontée  dans  l'Edda  de  Snorri.  Eh 
bien,  j'ai  signalé  cette  analogie  et  j'ai  fait  des  réserves  expresses 
au  sujet  de  ce  texte  (p.  201).  J'ai  aussi  cité  une  version  re- 
cueillie dans  la  tradition  orale  (imprimée  ici  même  par  feu 
Campbell,  I,  p.  154)  et  j'ai  constaté  que  cette  version,  toute 
moderne  qu'elle  est  dans  un  sens,  se  rattache  non  pas  au 
texte  en  prose  du  xvii'^  siècle,  mais  au  poème  du  xi^  siècle. 
Enfin  j'ai  cité  des  contes  modernes  qui  offraient  un  parallèle 
à  la  visite  de  Perceval  au  château  des  Pucelles  ;  mais  cet  épi- 
sode remonte  à  une  très  haute  antiquité  en  Irlande,  puisqu'il 
se  trouve  dans  le  voyage  de  Maelduin  (voyez  la  traduction  de 
M.  Stokes,  supra  Tome  IX,  et  ma  note,  X.  34)  qui  d'après  la 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.        197 

belle  démonstration  de  M.  Zimmer  lui-même  doit  remonter  aux 
viii^-ix^  siècles.  Or,  dans  le  voyage  de  Maelduin,  il  se  trouve 
déjà  dénaturé  dans  un  sens  chrétien  et  il  est  moins  archaïque 
que  dans  les  contes  recueillis  en  Ecosse  il  y  a  une  trentaine 
d'années.  Je  ne  puis  poursuivre  cette  démonstration  en  détail, 
aussi  me  contenterai-je  d'une  simple  statistique.  J'ai  fait  entre 
le  Conte  du  Graal  et  la  tradition  gaélique  environ  28  com- 
paraisons dont  10  sont  empruntées  à  des  textes  qui  remontent 
au  delà  du  xi''  siècle,  i  à  un  texte  du  xii*"  siècle,  i  à  un  texte 
du  xv^  siècle,  3  à  des  textes  des  xvi^-xvii''  siècles,  et  le  reste  à 
des  contes  recueillis  dans  la  tradition  orale.  Mais  la  plupart  de 
ces  derniers,  ainsi  que  je  viens  de  le  dire,  se  rattachent  étroi- 
tement aux  anciens  textes. 

Les  faits  que  je  viens  de  citer  se  trouvent  consignés  soit 
dans  mes  travaux  de  1881-82,  travaux  auxquels  je  renvoie 
fréquemment  dans  le  Grail,  soit  dans  le  Grail  lui-même, 
où  j'ai  consacré  deux  pages  à  répondre  d'avance  aux  objections 
de  M.  Zimmer  (p.  158-59),  soit,  développés  plus  amplement, 
dans  Arg.  Talcs.  Le  lecteur  pourra  donc  apprécier  le  bien  fondé 
et,  je  regrette  d'être  obligé  d'employer  ce  mot,  la  loyauté  de  la 
critique  qu'on  m'a  faite  «  de  m'être  servi  exclusivement  de 
textes  tout  récents,  d'une  origine  à  demi-littéraire  et  étran- 
gère ». 

M.  Zimmer  s'en  tient  presque  exclusivement  à  des  critiques 
générales  de  ma  méthode,  formulées  de  telle  façon  que  celui 
qui  ne  connaîtrait  pas  mon  travail  en  aurait  l'idée  la  plus 
fausse  ;  aussi  m'a-t-il  bien  fallu  esquisser  à  grands  traits  la 
démonstration  que  j'ai  développée  en  détail  dans  mon  livre. 
J'arrive  maintenant  aux  objections  de  détail.  Elle  se  réduisent 
à  trois  : 

(i)  P.  508-09.  J'ai  tort  de  dire  que  l'épisode  de  la  sorcière, 
chez  Gerbert,  est  puisé  dans  la  tradition  celtique. 

(2)  J'ai  tort  de  faire  usage  du  poème  gaélique  l'Amadan 
Mor,  dont  le  plus  ancien  texte  se  trouve  dans  un  ms.  qui 
contient  aussi  une  traduction  irlandaise  d'un  roman  arthurien. 

Donc,  ajoute  M.  Zimmer,  «  sapienti  sat  »  (p.  510). 

(3)  P.  518-15.  J'ai  tort  de  dire  que  le  conte  gallois  de 
Peredur  est  un  ramassis  d'incidents  qui  n'ont  de  lien    que  la 

Rtvuc  Celtique,  XII.  14 


198  Alfred  Nutt. 

personnalité  du  héros.  Au  contraire,  dans  Pcredur,  «  die  Art 
der  Bearbcitung  ist  vollkommen  dicsclbe  »  que  pour  le  Che- 
valier au  Lion  ou  Geraint,  et  il  n'existe  pas  une  seule  trace  de 
l'activité  que  j'attribue  à  Tauteur  de  Peredur. 

Quant  au  premier  point,  je  pourrais  me  contenter  d'opposer 
à  l'assertion  de  M.  Zimmer  celle  de  M.  Golther.  En  effet,  ce 
dernier,  tout  en  contestant  le  bien  fondé  des  déductions  que 
j'avais  tirées  de  ce  fait,  reconnaît  (p.  197,  note)  «  dass  die 
bei  Gerbert  verwendete  Episode,  deren  Unursprûnglichkeit 
leicht  einzsusehen  ist,  an  letzter  Stelle  auf  kymrische  Sage  zu- 
rûckgeht  ».  Mais  ce  serait  un  procédé  peu  courtois  vis-à-vis  de 
M.  Zimmer.  Du  reste,  il  est  bien  entendu,  M.  Zimmer  le  crie 
sur  tous  les  tons,  que  je  suis  un  parfait  ignorant  en  tout  ce 
qui  touche  à  l'histoire  littéraire  du  moyen  âge.  Voici  une 
occasion  de  m'instruire,  je  m'assieds  humblement  aux  pieds 
de  ce  Gamaliel  et  je  recueille  avec  empressement  la  précieuse 
doctrine  que  je  vais  exposer. 

Afin  qu'on  soit  à  même  d'en  goûter  toute  la  saveur  et 
toute  —  l'originalité  —  il  me  faut  dire  quelques  mots  sur 
cet  épisode.  Il  se  trouve  chez  Gerbert  (Potvin,  t.  VI,  p.  181-84. 
Grail,  p.  165-66)  :  Perceval  rencontre  4  chevaliers  qui  trans- 
portent leur  père,  cruellement  blessé,  il  apprend  que  c'est  son 
oncle,  et  qu'il  lutte  contre  des  ennemis  qu'il  tue  le  jour,  mais 
qui  sont  ressuscites  la  nuit  par  une  hideuse  vieille  au  moyen 
d'un  philtre  dont  elle  leur  frotte  la  bouche.  Elle  est  l'émissaire 
du  roi  de  la  «  Gaste  Chité  » .  Elle  reconnaît  son  vainqueur 
dans  Perceval,  qui  s'empare  d'un  peu  de  baume  et  ainsi  tue 
les  ressuscites  et  se  guérit  de  ses  blessures.  Le  Sir  Perceval  du 
ms.  Thornton  a  le  même  incident,  mais  dénaturé.  Le  héros 
rencontre  son  oncle  et  ses  cousins  (il  y  a  neuf  fils,  3X3)  qui 
ont  peur  de  lui,  le  prenant  pour  le  ChevaUer  Rouge,  dont  il 
porte  les  armes.  Mais  Perceval  a  déjà  tué  et  le  Chevalier 
Rouge  et  la  mère  de  ce  dernier,  la  vieille  sorcière.  J'ai  cité 
des  variantes  de  ce  thème  empruntées  à  la  tradition  orale 
gaélique  —  eh  bien,  celles-ci  ne  s'accordent  pas  avec  le  poème 
anglais  du  xv^  siècle,  mais  avec  le  roman  français  du  xiii*  siècle. 
Il  me  semble  que  cela  donne  à  réfléchir.  Mais  c'était  la  des- 
cription de  la  hideuse  vieille  qui  m'avait  le  plus  frappé  chez 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       199 

Gerbert,  description  qui  répond  étroitement  à  celle  qu'en  donne 
le  paysan  gaélique  d'aujourd'hui.  Il  m'a  semblé  que  ces  faits 
justifiaient  la  conclusion  que,  chez  Gerbert,  cet  épisode  qui, 
ainsi  que  M.  Golther  l'a  bien  remarqué,  n'est  manifestement 
pas  de  son  invention,  remontait  à  un  conte  populaire  celtique. 
Que  dit  M.  Zimmer  ?  Il  cite  une  variante  gaélique  de  cet  épi- 
sode, beaucoup  plus  ancienne,  quant  à  la  date  de  sa  trans- 
cription, que  celle  dont  j'avais  fait  usage;  elle  est  du  commen- 
cement du  xvii^  siècle.  Là,  la  hideuse  vieille  se  trouve  dans 
l'armée  de  Lochlann  contre  laquelle  lutte  Finn.  Il  continue 
«  Dass  dièse  nordgemanische  caillech  die  nordgermanische 
Hilde  in  irischer  Auffassung  ist,  kann  fûgUch  nicht  in  Zweifel 
gezogen  werden  » .  Ainsi  la  parenté  entre  Gerbert,  le  poème 
gaéUque  du  xvii^  siècle,  et  le  conte  gaélique  d'aujourd'hui^ 
provient  de  ce  que  ce  sont  trois  emprunts  faits  à  la  «  nordger- 
manische Hildesage  »,  laquelle  a  dû  exister  au  xii^  siècle, 
puisque  Gerbert  écrivait  au  xiii^.  Voyons  les  faits-. 

Les  deux  plus  anciennes  versions  que  nous  ayons  de  la  «  Hil- 
desage »  se  trouvent  dans  l'Edda  de  Snorri  et  dans  l'Historia 
danica  de  Saxo  Grammaticus.  Chez  Snorri,  Hilde  est  la  fille  de 
Hogne,  enlevée  par  Hedin,  poursuivie  par  son  père  qui  atteint 
les  fuyards.  La  lutte  s'engage.  Elle  durera  jusqu'au  dernier 
jour,  parce  que  chaque  nuit  Hilde  réveille  tous  les  morts.  Saxo 
raconte  à  peu  près  la  même  histoire.  Hilde  voit  combattre  son 
mari  et  son  frère,  et  elle  réveille  les  morts  au  moyen  de  ses 
chants  magiques.  Voilà  les  deux  seules  versions  de  la  Hildesage 
dont  on  puisse  dire  avec  raison  qu'elles  soient  plus  anciennes 
que  le  roman  de  Gerbert.  Or,  je  me  demande  quel  rapport 
il  y  a  entre  la  hideuse  vieille  de  Gerbert,  l'ennemie  du  héros, 
qui  fait  la  guerre  à  son  oncle  et  qui  ressuscite  seulement  ses 


1 .  M.  Zimmer  ne  parle  pas  du  Sir  Perceval.  Evidemment  il  ignorait  que 
l'incident  s'y  trouvait.  Pourtant  je  l'avais  bien  constaté  dans  mon  ouvrage 
dont  son  article  a  la  prétention  d'être  un  compte  rendu.  Je  dis:  il  ne  le  sa- 
vait pas,  car  il  ne  peut  certainement  pas  l'avoir  ignoré  de  parti  pris  parce 
que  ce  fait  démolirait  sa  critique  de  fond  en  comble. 

2 .  Dans  ce  qui  suit  je  renvoie  à  l'excellente  édition  de  Gudrun  par  M.  B. 
Symons,  Halle,  1885.  On  y  trouvera  une  étude  courte,  mais  suffisante,  du 
développement  de  la  légende.  Quant  à  ses  rapports  avec  la  mythologie 
germanique,  je  renvoie  à  mon  étude  sur  Branwen,  Folk-Lore  Record,  1882. 


l 


200  Alfred  Nutî. 

adversaires,  et  Hilde,  «  femme  si  belle  qu'on  ne  trouve  pas 
sa  pareille  sur  la  terre  »  (Kudrun,  st.  211),  l'amante  du  héros, 
qui  ressuscite  également  et  les  guerriers  de  celui-ci  et  ceux  de 
son  père.  Si  Gerbert  a  connu  la  Hildesage,  comme  le  prétend 
M.  Zimmer,  comment  cette  transformation  s'est-elle  faite  ? 
M.  Zimmer  devrait  bien  nous  le  dire.  Mais  comment  aussi 
l'éminent  professeur  de  Greifswald,  ce  connaisseur  si  appro- 
fondi de  la  littérature  romantique,  est-il  arrivé  à  ces  con- 
clusions ?  Très  simplement  ;  il  a  pris  une  ballade  courante 
aux  îles  Faroë  dans  le  xvii^  siècle,  où  la  tradition  est  tellement 
altérée  que  Hilde  ne  s'appelle  plus  Hilde,  mais  Gudrun  \  et  où 
en  effet  elle  est  décrite  sous  des  traits  qui  rappellent  la 
«  Vieille  »  de  Gerbert,  et  il  a  argué  de  cette  version  récente 
et  dénaturée,  au  lieu  de  se  rapporter  à  la  véritable  «  nordgerma- 
nische  Hildesage  »  du  xii^  siècle.  En  outre,  d'après  M.  Sy- 
mons,  le  seul  incident  (la  résurrection  des  morts)  qui  soit 
commun  à  la  Hildesage  et  au  récit  de  Gerbert  n'appartient 
pas  originellement  au  premier  ;  il  manque  en  effet  à  la  légende 
de  Walther  et  Hildegonde,  et  il  aurait  été  ajouté  après  que 
le  mythe  germanique  eut  pénétré  aux  pays  Scandinaves.  Je  ne 
puis  m' associer  à  ces  conclusions  de  M.  Symons,  mais  qui  ne 
voit  que,  si  elles  sont  vraies,  elles  enlèvent  jusqu'à  la  pauvre 
feuille  dont  la  théorie  de  M.  Zimmer  voile  sa  nudité?  En 
tout  cas,  M.  Zimmer  aurait  certainement  dû  en  tenir  compte. 
Il  convient  de  noter  que  deux  des  données  dont  se  com- 
pose la  Hildesage  de  Snorri  se  trouvent  dans  la  littérature 
celtique.  C'est  d'abord  le  combat  se  prolongeant  à  l'infini 
pour  l'héroïne  :  pour  Kreiddylad  se  battent  et  se  battront 
chaque  premier  jour  de  mai,  jusqu'au  jour  du  jugement, 
Gwythyr,  fils  de  Greidiawl  et  Gwynn,  fils  de  Nudd  (Kulhwch, 
éd.  Loth,  p.  224).  Or,  le  conte  de  Kulhwch,  tel  que  nous  l'avons, 
est   antérieur  à  toute  influence  française  (voir  ce  qu'en  dit 


I .  C'est-à-dire  que  le  trait  caractéristique  de  la  mère  a  été  reporté  sur  la 
fille.  Peut  être  aussi  cette  version  a-t-elle  été  influencée  par  la  légende  de 
Kriemhild-Gudrun.  En  effet,  la.  Hvens'che  Chronik  du  commencement  du 
xvii<=  siècle,  qui  dénature  l'histoire  des  Nibelung  aussi  fortement  que  la 
ballade  des  iles  Faroë  dénature  celle  de  Hilde,  représente  Kriemhild-Gudrun 
sous  des  traits  défavorables.  Voir  Branwen,  p.  22. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.        201 

M.  Zimmer,  p.  523).  C'est  ensuite  la  résurrection  des  guer- 
riers tués.  M.  Symons  pense  aux  einherjar  de  la  mythologie 
Scandinave  (Kudrun,  p.  50).  Toutefois  il  faut  remarquer  que 
les  einherjar  ne  sont  pas  censés  renaître  dans  cette  vie.  Or, 
cet  incident  se  trouve  dans  le  Mabinogi  de  Branwen^  dont 
M.  Golther  dérive  l'épisode  de  Gerbert  (p.  197,  note)  et  que 
M.  Zimmer  place  au  nombre  des  récits  gallois  qui  corres- 
pondent pour  la  forme  aux  plus  anciens  récits  irlandais  (G. 
G.  A.  p.  808),  ce  qui  vient  à  l'appui  de  l'attribution  que 
j'avais  faite  de  ce  récit  aux  x^-xi^  siècles.  On  peut  aussi  com- 
parer la  légende  sur  les  Pietés  telle  qu'on  la  trouve  dans  les 
additions  au  Nennius  irlandais(éd.  de  Todd,  p;  125),  additions 
qui  sont  probablement  du  xi^  siècle.  Les  Pietés  blessés  doivent 
se  baigner  dans  du  lait  frais,  et  ils  se  relèvent  sains  et  saufs. 

Voilà  donc  les  ressemblances  entre  la  Hildesage  et  la  tradition 
celtique  du  x^-xii=  siècle.  Je  ne  crois  pas  que  l'on  puisse  les 
mettre  sur  le  compte  d'emprunts  faits  par  les  Celtes  aux  Scan- 
dinaves. Voyons  maintenant  les  ressemblances  beaucoup  plus 
grandes  entre  le  récit  de  Gerbert  et  celui  de  Sir  Perceval  et 
l'ancienne  tradition  celtique.  J'ai  déjà  parlé  de  la  résurrection 
des  morts  ;  il  est  évident  que  la  lutte  du  héros  contre  la  vieille 
sorcière,  mère  de  son  ennemi  (Sir  Perceval),  a  au  moins 
autant  d'importance  dans  ce  récit  que  la  résurrection.  Or, 
nous  retrouvons  cet  incident  dans  la  forme  la  plus  ancienne 
du  Tochmarc  Emere,  texte  publié  et  traduit  par  M.  Kuno 
Meyer,  ici  même  (X,  4).  Il  est  à  noter  que,  tandis  que  cette 
rédaction  que  M.  Meyer  assigne  au  viii^  siècle  ne  donne  qu'un 
fils  à  l'adversaire  deCùchulain,  lavulgate  lui  en  donne  3  (Arch. 
Review,  I,  p.  302).  Il  me  semble  que  la  vulgate,  quoique 
d'une  rédaction  postérieure,  a  gardé  un  trait  primitif.  Notons 
-aussi    qu'un    des   premiers    exploits    de    Cûchulain    est    son 


I .  Comme  dans  mon  étude  sur  Branwen  j'ai  indiqué  que  ce  conte  a  très 
probablement  été  influencé  et  par  des  récits  du  cycle  Nibelung  et  par  des 
récits  du  cycle  Hilde-Gudrun,  ce  qui  montre  inter  alia  que  je  n'ai  aucun 
parti  pris  contre  l'influence  allemande  quand  elle  est  bien  démontrée,  je 
tiens  à  dire  ici  que  je  ne  crois  pas  que  l'idée  de  la  résurrection  de  guerriers 
tués  fût  inconnue  aux  Celtes  avant  qu'ils  eussent  entendu  des  récits  alle- 
mands, comme  le  veut  M.  Zimmer  (509,  note). 


202  Alfred  Nutt. 

combat  contre  les  3  Mac  Nechtain.  O'Curry  dans  son  analyse 
(M.  C.  II,  366)  parle  d'une  mère  de  ces  trois  personnages; 
l'analyse  de  M.  Zimmer  (Z.  v.  S.,  1887,  p.  448)  n'en  fait 
pas  mention.  Si  O'Curry  a  raison,  je  crois  que  voilà  une 
autre  variante  du  même  incident. 

Résumons.  La  Hildesage  ne  peut  être  l'origine  de  l'épisode 
chez  Gerbert,  a  fortiori  de  celui  de  Sir  Perceval  ;  il  est  très 
douteux  qu'elle  ait  influencé  le  Cath  Finntragha,  comme  le  veut 
M.  Zimmer  (p.  509,  note).  Pour  appuyer  une  conclusion 
fausse  en  tous  points,  M.  Zimmer  se  prévaut  d"un  texte  récent 
et  corrompu  qui  a  bien  pu,  lui,  être  influencé  par  la  tradition 
celtique. 

Ajoutons  que  la  plupart  des  faits  précités  se  trouvent  dans 
mon  étude  sur  Branwen.  Si  M.  Zimmer  s'était  reporté  au 
travail  déjà  ancien  de  l'homme  qu'il  tançait  si  superbement  de 
l'ignorance  la  plus  grossière,  il  se  serait  épargné  l'incroyable 
bévue  que  j'ai  dû  exposer.  J'emprunte  à  M.  Zimmer,  en  y 
changeant  un  mot,  une  phrase  qui  donne  bien  la  moralité  de 
cette  histoire  :  «  Das  Beispiel  ist  instructiv,  aber  in  einem 
anderem  Sinne  als  Zimmer  meint  ». 

M.  Zimmer  a  parfaitement  raison  dans  une    partie   de  ce 
qu'il  me  reproche  au  sujet  de  l'Amaadan  Mor.  J'aurais  dû  re- 
marquer qu'O'Donovan,  en  parlant  du  texte  du  Ms.  H.  2.  6 
l'avait  ainsi  qualifié:  38  pages  of  pure  Irish  prose,  supposed 
to  be  a  translation  from  Welsh  ;  astory  in  which  king  Arthur's 
knights  are  introduced  and  necromancers  ».  Du  reste,  comme 
cela  arrive  souvent,  j'ai  retrouvé  ce  passage  quand  il  était  trop 
tard  et  j'en  ai  pris  bonne  note  pour  ma  seconde  édition,  si 
jamais  celle-ci  doit  paraître.  Mais  M.  Zimmer  se  contente  de 
constater   cette  erreur.    L'indication  d'O'Donovan   suffit-elle 
pour  démontrer  que  j'avais  tort  en  croyant  à  l'origine  pure- 
ment irlandaise  de  l'Amadan  Mor  ?  Voyons  les  faits.  En  pre- 
mier lieu,  le  texte  de  17 16  (c'est  la  date  du  Ms.  H.  2.6)  est  en 
prose,  tandis  que  c'est  une  ballade  que  j'ai  étudiée.  Le  texte 
de  1716  a-t-il  été  mis  en  vers  dans  le  courant  du  xviii^  siècle 
en  Irlande,  a-t-il  pénétré  en  Ecosse  dans  le  courant  des  der- 
nières 150  années  ?  Sinon,  la  ballade  n'est-elle  pas  plus  an- 
cienne que  le  texte  en  prose,   et  dans  ce  cas  le  fait  que  ce 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.        205 

dernier  se  trouve  accolé  dans  un  manuscrit  récent  à  un  texte 
qui  est  certainement  d'origine  arthurienne  (la  traduction  du 
Chevalier  au  Lion)  ne  perd-il  pas  toute  sa  valeur?  Pourquoi 
M.  Zimmer  n'a-t-il  éclairci  ce  point,  au  lieu  de  se  contenter 
d'une  constatation  qui  peut  éblouir  les  ignorants,  mais  qui, 
prise  isolément,  ne  prouve  absolument  rien  contre  la  thèse  que 
j'ai  soutenue.  J'avais  espéré  pouvoir  éclaircir  ce  point  moi- 
même,  mais  des  renseignements  précis  sur  le  texte  de  H.  2.  6 
me  font  défaut.  Je  ne  puis  donc  que  communiquer  une  liste 
des  textes  contenus  dans  le  Ms.  H.  2.  6,  liste  que  je  dois  à 
l'obligeance  du  Rev.  T.  K.  Abbott,  bibliothécaire  de  Trinity 
Collège:  i.  Life  of  the  son  of  Magnus  M"  Guire;  2.  Life  of  St 
Magog;  3.  The  enchanted  castle  (a  Fenian  romance);  4.  His- 
tory  of  the  Gilla  Duan  (Fenian)  ;  5 .  A  satire  on  the  vulgar 
by  R.  Nugent  ;  6.  Hugh  Feardy  son  of  Danan,  a  story  ;  8. 
Songs  ;  9.  The  story  history  ofthe  sons  ofthe  King  ofHirroe; 
10.  The  history  of  the  sons  ofthe  King  of  Spain;  11.  The 
little  feast  of  Almain  ;  12.  The  history  of  the  Knight  and  the 
lion;  13.  The  history  of  the  great  fool.  On  le  voit,  les 
textes  rassemblés  dans  ce  Ms.  sont  évidemment  de  prove- 
nances très  diverses.  Peut-on  dire  que  le  seul  fait  de  se  trouver 
à  côté  d'un  récit  arthurien  suffise  pour  établir  la  nature  arthu- 
rienne du  n°  13  ?  Dans  ce  cas-là,  pourquoi  n'en  serait-il  pas 
ainsi  du  n°  1 1  ?  Je  me  demande  du  reste  si  O'Donovan  ne  s'est 
pas  trompé  et  si  l'indication  précitée  ne  se  rapporte  pas  au 
n°  12  et  non  pas  au  n°  13  ?  Espérons  que  les  celtistes  de  Dublin 
résoudront  ce  point  intéressant.  En  tout  cas,  après  avoir  relu 
de  nouveau  la  ballade  de  l'Araadan  Mor,  je  me  refuse  à  y 
voir  une  adaptation  du  roman  arthurien.  Je  puis  me  tromper, 
mais  il  faut  qu'on  le  démontre.  C'est  là  ce  que  M.  Zimmer 
aurait  dû  faire,  c'est  là  ce  qu'il  n'a  pas  ftit. 

J'arrive  au  troisième  grief  de  M.  Zimmer,  celui  de  m'être 
servi  du  conte  gallois  de  Peredur  pour  éclaircir  l'origine  du  conte 
du  Graal,  alors  que  le  premier  n'est  que  le  dérivé  du  second. 
M.  Zimmer  se  contente  d'assertions  à  l'appui  desquelles  il  ne 
produit  pas  un  seul  argument;  c'est  M.  Golther  qui  se  charge 
de  fournir  des  preuves,  et  la  doctrine  qu'il  professe  mérite  une 
discussion  sérieuse.   Mais  auparavant  examinons  un  peu   les 


204  Alfred  Nutt. 

assertions  de  M.  Zimmer.  J'avais  écrit  que  le  conte  gallois  de 
Peredur  «  est  un  composé  factice  d'incidents  divers  auxquels  la 
personnalité  du  héros  seule  sert  de  trait  d'union,  et  dont  l'au- 
teur a  évidemment  glané  les  matériaux  un  peu  au  hasard  ». 
A  grand  renfort  d'italiques,  M,  Zimmer  déclare  qu'on  ne  peut 
observer  chez  le  conteur  gallois  aucune  trace  des  procédés  que 
je  lui  attribue  (p.  514).  Voici  les  faits  : 

Le  conte  de  Peredur  remplit  les  pages45-iio  du  fascicule  II 
de  la  traduction  des  Mabinogion  de  M.  Loth.  On  peut  le  di- 
viser en  25  épisodes  ou  incidents  différents,  comme  je  l'ai  fait 
dans  le  Grail  (p.  33-37).  Je  donne  en  note  la  concordance  de 
ces  «  incidents  »  avec  la  pagination  de  M.  Loth^. 

La  concordance  du  Peredur  et  du  conte  de  Graal  se  trouve 
p.  132-33  du  Grail.  Il  suffit  de  dire  ici  que  les  «  incidents  » 
I  à  9  et  20  à  22  ont  des  rapports  avec  Chrestien,  et  les  inci- 
dents 24-25  avec  une  des  continuations  de  Chrestien.  Restent 
les  incidents  10  et  12  à  19  qui  n'ont  aucun  rapport  ou  n'ont 
qu'un  rapport  très  éloigné  avec  le  roman  français.  Ils  occupent 
une  vingtaine  des  65  pages  dont  se  compose  le  conte,  c'est-à- 
dire  qu'ils  en  forment  presque  le  tiers.  Ni  M.  Zimmer  ni 
M.  Golther  n'en  tiennent  aucun  compte.  Je  reparlerai  tout  à 
l'heure  de  ces  incidents  ;  pour  le  moment  il  me  suffit  de  cons- 
tater qu'ils  sont  très  disparates. 

Aussi  M.  Golther  aurait-il  parfaitement  raison,  les  parties 
du  Peredur  qui  ont  des  rapports  avec  le  conte  du  Graal  n'en 
seraient-elles  qu'une  simple  traduction  abrégée,  qu'il  serait 
néanmoins  vrai,  littéralement  et  textuellement  vrai,  que  le 


Inc.  14,  p.  80-82. 

Inc.  I),  p.  82-86. 

Inc.  16,  p.  86-90. 

Inc.  17,  p.  90. 

Inc.  18,  p.  90-92. 

Inc.  19,  p.  92-96. 

Inc.  20,  p.  96-98. 

Inc.  21,  p.  98-101 . 

Inc.  22,  p.  101-102. 

Inc.  23,  p.  102-105. 

Inc.  24,  p.  106-108. 

Inc.  25,  p.  108-110. 


Inc. 

I  Loth,  p.  46-49 

Inc. 

2,  p.  49-51. 

Inc. 

5,  p.  51-56. 

Inc. 

4,  p.  56. 

Inc. 

5,  p.  56-58. 

Inc. 

6,  p.  58-60. 

Inc. 

7,  p.  60-62. 

Inc. 

8,  p.  62-68. 

Inc. 

9,  p.  68-69. 

Inc. 

10.  p.  69-70. 

Inc. 

II.  p.  70-75. 

Inc. 

12,  p.  75-76. 

Inc. 

13,  p.  76-80. 

Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       205 

conte  gallois  tel  que  nous  l'avons  est  un  composé  d'incidents 
de  provenances  diverses.  M.  Zimmer  l'a  nié,  mais  c'est  en 
ignorant  de  parti  pris  le  tiers  du  conte.  M.  Zimmer  ajoute  des 
réflexions  que  je  ne  veux  pas  lui  rendre  le  mauvais  service  de 
répéter,  et  qu'il  regrette  peut-être  à  cette  heure  —  du  moins 
je  l'espère. 

Mais  M.  Golther  a-t-il  parfaitement  raison  ?  Il  n'expose 
nulle  part  sa  thèse  d'une  façon  claire,  mais  je  ne  crois  pas 
aller  au  delà  de  sa  pensée  en  la  formulant  ainsi  :  Chrestien  a  le 
premier  traité  le  sujet  de  la  quête  du  Graal  et  de  la  lance  qui 
saigne  ;  tout  ce  qui  a  été  écrit  depuis  relève  de  son  roman 
inachevé  et  a  été  écrit  dans  le  but  de  le  compléter;  à  la  vérité 
il  avoue  avoir  puisé  à  une  source  antérieure,  mais  cette  source 
est  entièrement  perdue  et  n'a  eu  aucune  influence  sur  les  'autres 
écrivains  du  cycle. 

Avant  d'aborder  l'examen  de  cette  thèse,  qu'il  me  soit 
permis  de  dire  deux  mots  sur  les  parties  du  Peredur  pour 
lesquelles  M.  Golther  n'a  su  trouver  aucun  original  français. 
Il  s'agit  surtout  de  deux  épisodes  :  Peredur  se  fait  le  champion 
des  jeunes  hommes  tués  chaque  jour  par  le  monstre  lacustre 
et  ressuscites  le  lendemain  à  l'aide  d'un  baume  merveilleux. 
Il  tue  le  monstre  grâce  aux  conseils  d'une  dame  dite  du  Mont. 
A  cet  endroit  du  récit,  Peredur  passe  au  miHeu  d'une  vallée  à 
travers  laquelle  coule  une  rivière,  un  troupeau  de  moutons 
blancs  se  trouve  d'un  côté,  un  troupeau  de  moutons  noirs  de 
l'autre  ;  dès  qu'ils  traversent  la  rivière  ils  changent  de  couleur. 
Or  cet  incident  se  trouve  (et  il  ne  se  trouve  nulle  part  ailleurs 
à  ma  connaissance)  dans  le  voyage  de  Maelduin,  texte  irlan- 
dais qui,  d'après  la  belle  démonstration  de  M.  Zimmer, 
remonte  aux  viii^-ix^  siècles.  Quant  au  reste  de  l'épisode,  sans 
vouloir  abuser  du  mot  «  celtique  »,  il  est  impossible,  me 
semble-t-il,  de  n'y  pas  reconnaître  le  tour  et  le  ton  des  récits 
celtiques,  soit  de  l'ancienne  épopée  irlandaise,  soit  des  contes 
populaires  d'aujourd'hui.  L'autre  épisode  est  celui  où  Peredur 
assiste  incognito  à  un  tournoi,  il  y  est  vainqueur,  l'impératrice 
le  fait  chercher,  il  ne  se  rend  qu'à  la  quatrième  sommation, 
après  avoir  repoussé  les  messagers  qui  voulaient  l'amener  de 
force.   L'impératrice  se  trouve  être  la  dame  du  Mont,  et  ils 


2o6  Atfred  Nuit. 

vivent  ensemble  quatorze  ans.  M.  Golther  insiste  sur  le  ton 
français  de  cet  épisode,  le  tournoi,  la  courtoisie,  le  service  des 
dames.  Il  a  raison  dans  une  certaine  mesure,  et  je  ne  pré- 
tends pas  que  cet  épisode  soit  aussi  archaïque  que  l'autre  ;  il  a 
été  rédigé  au  xii^  siècle  au  plus  tôt.  Mais  le  fond  de  l'épisode 
est  un  thème  de  conte  très  répandu.  M.  Golther  prétend-il 
que  toutes  les  versions  gaéliques  dérivent  du  conte  gallois  ? 
Sinon,  n'est-il  pas  plus  simple  de  voir  dans  l'épisode  du  Pe- 
redur  une  variante  de  ce  thème  populaire  mise  au  goût  du 
jour  ?  Rappelons-nous  que  dans  un  récit  irlandais  qui  remonte 
certainement  au  xi'^  siècle  Cûchulain  lutte  incognito  contre  les 
trois  Fomors  et  se  dérobe  aux  recherches  ^ 

Revenons  à  la  thèse  de  M.  Golther.  Je  reprocherai  à  ce 
savant  de  n'avoir  pas  envisagé  le  problème  du  Graal  en  son 
entier;  autrement  il  ne  lui  aurait  pas  échappé  que  la  solution 
qu'il  en  propose  n'explique  que  certains  faits  et  en  laisse 
d'autres  encore  plus  inintelligibles  que  chez  M.  Birch-Hirsch- 
feld  ou  chez  moi.  Quelques  mots  suffiront  pour  mettre  au 
fait  ceux  qui  ne  connaissent  pas  de  première  main  le  cycle  du 
Graal.  Celui-ci  comprend,  outre  le  conte  du  Graal  (environ 
60,000  vers)  et  ses  imitations  (Wolfram,  Heinrich  v.  d.TûrHn), 
plusieurs  romans,  soit  en  vers  (Robert  de  Borron),  soit  en 
prose  (la  Queste  del  Saint  Graal,  le  Perceval  le  Gallois,  le 
Grand  Saint  Graal),  dont  l'étendue,  pris  ensemble,  égale  celle 
du  Conte  del  Graal.  Dans  cette  vaste  littérature  on  distingue 
nettement  deux  parties  :  1°  l'histoire  du  Graal  en  Palestine 
et  le  récit  de  son  transport  jusqu'en  Grande-Bretagne;  2°  le 
récit  de  la  quête  faite  pour  le  trouver  par  des  chevaHers  de  la 
cour  d'Arthur.  Je  désigne  ces  deux  parties  par  les  noms  géné- 
riques d'histoire  et  de  quête. 

Il  est  certain  que  la  seconde  partie  est  en  réahté  la  plus  an- 

I .  L'on  m'objectera  peut-être  que  ce  trait  se  trouve  dans  la  deuxième  ré- 
daction du  Tochmarc  Emere  dans  laquelle  MM.  Zimmer  et  Kuno  Mever  ont 
distingue  une  influence  Scandinave.  J'admets  parfaitement  ce  qu'a  dit 
M.  Meyer  ici-même  (XI,  p  414  cl  scq.)  de  l'influence  Scandinave,  mais  je 
ne  puis"  admettre  que'toutes  les  diftcrences  qu'il  signale  entre  le  texte  du 
viii"^  et  le  texte  du  xr  siècle  soient  des  emprunts  faits  aux  Scandinaves.  Le 
texte  qu'a  publié  M.  Mcyer  me  fait  l'efïet  d'être  très  abrégé,  et  je  ne  puis 
croire  qu'il  représente  la"  rédaction  orale  d'un  otlamh  du  viiie  siècle. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal        207 

cienne  ;  il  est  également  hors  de  doute  que  le  roman  inachevé 
deChrestien,  qui  décrit  h^  quête  seulement,  est  la  plus  ancienne 
rédaction  d'aucun  récit  du  cycle  qui  nous  soit  parvenu  ;  hors 
de  doute  aussi  que  l'on  ne  saurait  dire  d'une  façon  absolu- 
ment certaine  si  oui  ou  non  Vhistoire  a  existé  avant  Chrestien, 
ni  comment  celui-ci  aurait  achevé  son  roman.  Ce  sont  là,  si  je 
ne  me  trompe,  les  seules  certitudes  que  l'on  ait.  Aussi  toute 
solution  du  problème  devra  forcément  se  contenter  de  n'être 
qu'un  à  peu  près.  Trois  questions  se  posent  :  une  version  de 
Vhistoire  a-t-elle  existé  avant  Chrestien;  les  continuateurs  de 
Chrestien  ont-ils  eu  d'autre  source  que  lui  ;  en  est-il  de  même 
pour  le  Peredur  gallois  et  le  Sir  Perceval  en  vers  anglais  ? 

M.  Golther  décide  la  première  question  négativement. 
Chrestien,  on  le  sait,  laisse  planer  un  mystère  profond  sur  la 
provenance  et  la  nature  du  Graal  et  de  la  lance  qui  saigne. 
Ce  mystère  a  piqué  la  curiosité  d'un  continuateur  anonyme 
qui  a  eu  l'idée  de  mettre  ces  objets  merveilleux  en  rapport 
avec  la  Passion  de  Notre-Seigneur  et  avec  Joseph  d'Ari- 
mathée.  Ensuite,  ou  peut-être  auparavant,  Robert  de  Borron 
a  développé  cette  donnée  dans  son  poème  bien  connu.  Les 
écrivains  plus  récents  tels  que  les  auteurs  du  Perceval  en 
prose  et  de  la  Queste  del  Saint  Graal  se  sont  servis  et  de 
Chrestien  et  de  Robert;  enfin  les  derniers  continuateurs  de 
Chrestien,  Mennecier  et  Gerbert,  suivent  surtout  les  romans 
en  prose  ^ 

Il  faut  comparer  cette  évolution  des  romans  du  Graal  avec 
celle  que  j'ai  préconisée  (Grail,  95)  et  qui  en  diffère  surtout 
en  ceci  que  je  n'attribue  au  poème  de  Robert  aucune  influence 
sur  les  romans  postérieurs,  si  ce  n'est  sur  le  Grand  Saint 
Graal.  On  voit  que  M.  Golther  hésite  à  nous  affirmer  que 
Robert  de  Borron  ait  eu  le  premier  l'idée  de  compléter  Chres- 
tien. C'est  pourtant  là  un  point  d'une  importance  capitale. 
L'on  s'étonne  que  M.  Golther  ne  soit  pas  frappé  du  fait  que 
chez  Chrestien  la  lance  qui  saigne  a  une  importance  tout  au 
moins  égale  à  celle  du  Graal,  et  que  chez  Robert  (du  moins 


I     Zeitschrifl  fur  Vgl.  Lit.  419-20. 


2o8  Alfred  Nutt. 

dans  le  Joseph)  il  n'en  est  fait  aucune  mention  ^  Est-ce  bien  là 
le  procédé  d'un  homme  qui  n'écrit  que  pour  éclaircir  les  points 
mystérieux  dans  l'œuvre  de  son  prédécesseur?  Continuons: 
trois  hypothèses  sont  possibles  si  la  théorie  de  M.  Golther  est 
vraie.  Ou  le  continuateur  anonyme  a  connu  Robert,  ou  celui- 
ci  a  connu  le  continuateur,  ou  les  deux  ont  eu  l'idée  indépen- 
damment l'un  de  l'autre  d'imaginer  la  même  fable  pour  expli- 
quer et  compléter  le  roman  de  Chrestien.  Si  M,  Golther 
préconise  la  première  hypothèse,  je  lui  ferai  observer  que  le 
récit  chez  Robert  est  infiniment  plus  détaillé  que  chez  le  conti- 
nuateur et  que  l'on  ne  comprend  absolument  pas  pourquoi 
celui-ci  l'aurait  négligé  en  faveur  de  la  version  banale  et  con- 
fuse qu'il  nous  offre-.  D'autre  part,  si  Robert  a  connu  le 
continuateur,  où  a-t-il  pris  les  personnages  nouveaux,  Brons, 
Enygeus,  Alain,  Petrus,  de  son  poème  ?  Quant  à  la  troisième 
hypothèse,  il  sera  temps  de  la  discuter  si  jamais  elle  est  posée 
sérieusement. 

Quelle  est  ma  doctrine  à  ce  sujet?  Je  croyais,  et  je  crois 
encore  qu'il  a  existé  avant  Chrestien  des  légendes  qui  attri- 
buaient la  conversion  de  la  Grande-Bretagne  à  Joseph  d'Ari- 
mathie  et  qui  établissaient  un  rapport  quelconque  entre  lui  et 
l'épopée  arthurienne.  Je  suis  tenté  de  croire,  et  que  dès  avant 
Chrestien  ce  rapport  portait  sur  le  vase  mystérieux,  et  que  si 
Chrestien  avait  achevé  son  œuvre  il  aurait  donné  une  signifi- 
cation chrétienne  et  à  la  lance  et  au  Graal.  Mais,  je  le  répète, 
il  est  impossible  de  se  prononcer  là-dessus.  En  tout  cas,  je 
crois  fermement  que  Robert  aussi  bien  que  les  autres  écrivains 
qui  nous  ont  donné  Vhisîoire  ont  puisé  dans  une  tradition  déjà 
établie  et  ne  l'ont  pas  créée  de  toutes  pièces.  Du  reste,  que 
l'on  relise  Chrestien  et  que  l'on  dise  si  l'idée  de  compléter 
son  œuvre  en  la  rattachant  à  l'histoire  de  Joseph  d'Arimathie 
est  aussi  simple  que  le  prétend  M.  Golther. 

Dès  le  début,  on  le  voit,  M.  Golther  ne  se  rend  pas  bien 
compte  des  conséquences   de   son   hypothèse.  Quand  même 

1.  C'est,  on  le  sait,  une  des  raisons  qui  ont  porté  M.  Birch-Hirschfcld  à 
attribuer  à  Robert  une  date  plus  ancienne  que  celle  de  Chrestien. 

2.  Le  texte  se  trouve  à  la  fin  du   tome  IV  du  Conte  del  Graal,  édition 
Potvin. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       209 

aussi  Vhistoire  dériverait  tout  entière  du  roman  de  Chrestien, 
cela  ne  prouverait  en  aucune  façon  que  la  quête  fût  l'invention 
du  poète  français.  Mais  si  le  contraire  est  vrai,  si  Vhistoire  est 
plus  ancienne  que  Chrestien,  à  fortiori  peut-on  dire  la  même 
chose  de  la  quête.  Continuons  à  examiner  la  théorie  de 
M.  Golther  et  voyons  comment  il  explique  les  rapports  de 
Chrestien  et  des  continuateurs  auxquels  il  prétend  donner  le 
poète  champenois  comme  source  unique. 

D'après  Chrestien,  Perceval,  après  avoir  vaincu  le  cheva- 
lier rouge,  reçu  Tinstruction  chevaleresque  de  Goenemans  et 
délivré  sa  cousine  Blanchefleur,  est  arrivé  chez  le  roi  pêcheur. 
Là  on  lui  fait  cadeau  d'une  épée  qui  lui 'est  destinée  et  il  voit 
passer  la  lance  qui  saigne,  le  Graal  et  le  plat  d'argent.  Il  ne 
demande  pas  qui  l'on  sert  avec  ces  objets,  et  le  lendemain, 
lorsqu'il  s'en  va,  il  trouve  le  château  désert,  et  il  essuie  de 
vifs  reproches  de  la  part  de  sa  cousine  ;  elle  lui  apprend  que 
s'il  avait  posé  cette  question  il  aurait  guéri  le  roi  pêcheur 
blessé  dans  une  bataille.  Il  doit  aussi  avoir  bien  soin  de  l'épée 
qui  se  brisera  autrement,  mais  qui  pourra  être  raccommodée  si 
on  la  trempe  dans  un  lac  près  duquel  habite  son  forgeron, 
Trebucet.  Plus  tard,  Perceval  essuie  de  nouveaux  reproches 
de  la  part  de  la  demoiselle  hideuse  %  et  il  se  met  en  quête  du 
château  du  roi  pêcheur.  En  même  temps  Gauvain  s'en  va  à 
Montesclaire  délivrer  une  princesse,  et  Giflet  se  met  à  la  re- 
cherche du  Château  Orgueilleux.  Perceval  apprend  d'un 
ermite,  son  oncle,  que  son  péché  en  quittant  sa  mère  lui  a 
fermé  la  bouche  lorsqu'il  est  arrivé  pour  la  première  fois  chez 
le  roi  pêcheur.  Puis  Chrestien  décrit  les  aventures  de  Gauvain 
dans  le  Château  des  Merveilles,  et  là  son  poème  s'arrête 
brusquement. 

L'œuvre  de  Chrestien  ne  forme  que  la  sixième  partie  du 
Conte  del  Graal.  On  s'accorde  maintenant  à  reconnaître 
quatre  continuations  2  :  (i)  celle  d'un  anonyme,   vers  10602- 

1 .  M.  Golther  a  négligé  le  beau  rapprochement  qu'a  fait  M.  Kuno  Meyer 
de  la  demoiselle  hideuse  avec  Leborcham  la  ménagère  du  roi  Conchobar 
dans  l'ancienne  épopée  irlandaise  et  que  j'ai  signalé  (Academy,  1889,  juin). 
Encore  un  point  de  contact  entre  la  tradition  gaélique  et  le  roman  Irançais. 

2.  Dans  mou  Grail  j'ai  suivi  M.  Birch-Hirschfeld  en  attribuant  les  deux 


2  10  Alfred  Nuit. 

2191e  (Inc.  1-5  de  mon  analyse,  Grail,  p.  15-16).  Gauvain 
3'  achève  les  aventures  du  Château  des  merveilles,  et  après  une 
foule  d'autres  arrive  chez  le  roi  pécheur  où  il  subit  une  aven- 
ture à  peu  près  identique  à  celle  de  Perceval  chez  Chrestien. 
Il  y  a  toutefois  un  nouvel  incident  :  on  veut  lui  faire  resouder 
une  épée  brisée,  il  n'y  parvient  pas. 

Il  est  vrai,  comme  le  veut  M.  Golther,  que  le  continuateur 
aurait  pu  inventer  cet  incident  nouveau,  mais  il  convient  de 
faire  remarquer  que  tout  cet  épisode  est  d'un  ton  plus  ar- 
chaïque que  chez  Chrestien.  Ainsi  Gauvain,  parce  qu'il  accom- 
plit l'épreuve  a  moitié,  fait  refleurir  la  campagne  qui  était 
devenue  déserte  à  la  suite  de  l'enchantement  qui  pesait  sur  le 
roi  pêcheur.  Or  Chrestien  a  lui-même  pris  soin  d'indiquer 
quels  résultats  eussent  été  produits  si  Perceval  avait  posé  la 
question,  et  il  ne  se  trouve  rien  de  semblable  parmi  eux^  Doit- 
on  attribuer  ce  trait  à  l'invention  d'un  écrivain  du  xiii«  siècle? 
Je  ne  le  crois  pas. 

La  seconde  continuation,  de  Gaucher  de  Dourdan,  s'étend 
du  vers  2 19 17  au  vers  34943  (Inc.  6-22  de  mon  analyse, 
Grail,  p.  1 6- 19).  Perceval  y  accomplit  les  aventures  du  Châ- 
teau à  l'échiquier,  revoit  Blanchefleur  et  la  quitte  une  seconde 
fois,  visite  le  Château  aux  Pucelles  et  arrive  pour  la  seconde 
fois  chez  le  roi  pêcheur  ;  de  nouveau  il  voit  la  lance  qui  saigne 
et  le  Graal  ;  on  lui  présente  aussi  l'épée  brisée  qu'il  ressoude, 
après  avoir  cette  fois-ci  posé  la  question  libératrice. 

Je  parlerai  tout  à  l'heure  de  l'épisode  du  Château  à  l'échi- 
quier. Si  l'on  s'en  tient  simplement  à  ce  que  Gaucher  dit  du 
roi  pêcheur  et  du  Graal,  il  n'y  a  là,  j'en  conviens,  rien  qu'il  ne 
puisse  avoir  inventé.  Mais  ajoutons  que  l'incident  de  l'épée 
brisée  est  escamoté  par  M.  Golther  avec  une  singuhère  désin- 
volture. Je  cite  ses  paroles  :  «  Nun  war  das  geheimnissvolle 
Schwert,  welches  Perceval  nach  Chrestien  bei  seinem  Gral- 
besuch  erhielt,  ûber  dessen  Bedeutung  wir  aber  nichts  erfa- 
hren,  dazu  ausersehen  eine  RoUe  zu  spielen  »  (p.  200),  mais 


premières  continuations  à  Gaucher  de  Dourdan.   Mais  j'ai  fait  des  réserves 
formelles  sur  l'homogénéité  de  cette  partie  du  conte 
I  .    Chrestien,  v.  4765-67,  cf.  aussi  Grail,  p.  87. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       1 1 1 

l'épée  brisée  du  premier  continuateur  et  de  Gaucher  n'a  rien  à 
faire  avec  l'épée  que  reçoit  Perceval  chez  le  roi  pêcheur  lors 
de  sa  première  visite  (cf.  Chrestien,  v.  4831,  et  Gaucher^ 
34750-51),  et  je  ne  comprends  pas  comment  l'incident  chez 
Chrestien  eût  pu  donner  lieu  à  celui  de  ses  continuateurs.  Au 
contraire,  les  paroles  de  Chrestien  sont  de  nature  à  suggérer 
des  aventures  d'un  tout  autre  genre  ;  pourquoi  les  continua- 
teurs ne  se  seraient-ils  pas  tenus  tout  simplement  à  leur  modèle 
et  auraient-ils  dénaturé  à  plaisir  cet  incident  ? 

La  troisième  continuation,  celle  de  Mennecier,  comprend 
quelque  10,000  lignes.  Le  roi  pêcheur  y  raconte  avec  un 
grand  luxe  de  détails  (ce  que  du  reste  avait  déjà  fait  le  pre- 
mier continuateur)  tout  ce  qui  se  rapporte  à  la  lance,  au 
Graal,  aux  diverses  autres  merveilles  de  son  chcâteau,  enfin  à 
l'épée  brisée.  Son  frère  (l'oncle  de  Perceval)  a  été  tué  traîtreu- 
sement par  Partinal  dont  l'épée  se  brisa  en  portant  le  coup 
félon.  C'est  en  maniant  les  fragments  de  cette  épée  que  le  roi 
pêcheur  s'est  blessé.  Après  beaucoup  d'aventures  Perceval 
arrive  chez  Trébucet  qui  raccommode  son  épée  (celle  de  Chres- 
tien, non  pas  celle  des  Continuateurs,  cf.  Chr.,  v.  4831,  et 
Mennecier,  v.  41537),  revoit  Blanchefleur  de  nouveau,  trouve 
Partinal,  le  tue,  pend  sa  tête  à  son  arçon,  et  après  avoir  erré 
pendant  une  année,  retrouve,  par  accident,  le  château  duVoi 
pêcheur.  Celui-ci  est  immédiatement  guéri,  on  plante  la  tête 
de  Partinal  sur  un  pieu  tout  en  haut  du  château,  et  après  la 
mort  du  roi  pêcheur,  Perceval  lui  succède. 

Or  il  y  a  ici  contradiction  formelle  entre  Mennecier  et 
Chrestien,  qui  est,  d'après  M.  Golther,  son  unique  source. 
Chrestien  dit  formellement  que  le  roi  pêcheur  fut  blessé  en 
bataille.  Quel  motif  a  pu  déterminer  à  rompre  avec  son  mo- 
dèle le  copiste  ignorant  qu'est  Mennecier  d'après  la  théorie 
de  M.  Golther  (p.  200)?  Voilà  ce  que  devrait  nous  expliquer 
celui-ci.  Je  crois  pour  ma  part  que  l'épisode  de  Partinal  faisait 
partie  de  la  source  de  Chrestien,  que  celui-ci  avait  l'intention 
de  l'éHminer,  qu'à  cet  effet  il  a  fait  plusieurs  changements, 
notamment  dans  ce  qui  se  rapporte  à  l'épée,  et  que  Mennecier 
a  reproduit  la  donnée  primitive  sans  se  soucier  de  ce  qu'il  se 
mettait  en  désaccord  avec  Chrestien.  Considérons  bien  l'épi- 


2  12  Alfred  Nutt. 

sodé  lui-même;  cette  tête  que  Ton  pend  à  l'arçon,  cette  tête 
que  l'on  plante  sur  un  pieu  en  haut  d'un  château  —  sont-ce 
là  des  traits  de  moeurs  françaises  du  xiii'^  siècle,  peut-on  les 
attribuer  à  l'invention  d'un  rimeur  français  de  ce  siècle?  Ce 
sont,  au  contraire,  les  mœurs  de  la  plus  ancienne  épopée  irlan- 
daise, dont  les  guerriers  sont  de  véritables  chasseurs  de  têtes, 
et  dans  laquelle  les  palais  royaux  présentent  l'aspect  d'un  vil- 
lage Dyak  ou  d'un  kraal  africain,  entourés  qu'ils  sont  de  pieux 
couronnés  de  têtes  de  guerriers  ennemis  ^ 

La  quatrième  interpolation,  celle  de  Gerbert,  comprend 
quelque  15,000  lignes.  Dans  ce  qu'il  rapporte  du  Graal  il  ne 
se  trouve  rien,  j'en  conviens,  qui  ne  pourrait  être  de  son  in- 
vention. Mais  il  faut  tenir  compte  des  rapports  probables  de 
Gerbert  avec  le  poème  français  perdu  qui  a  servi  de  modèle  à 
Wolfram  von  Eschenbach,  et  que  chez  ce  dernier  le  ton  du 
récit  est  souvent  plus  archaïque  que  chez  Chrestien  (cf.  Grail, 
262),  fait  qu'on  doit  attribuer  au  modèle  français;  aussi  est- 
il  peu  probable  que,  soit  ce  dernier,  soit  Gerbert,  dérivent 
entièrement  de  Chrestien  comme  le  veut  M.  Golther.  Ger- 
bert contient  aussi  l'épisode  de  la  sorcière  qui,  nous  l'avons 
déjà  vu,  se  rattache  en  toute  probabiHté  à  l'ancien  fond  de  tra- 
ditions celtiques. 

Résumons.  Cet  examen  hâtif  des  romans  français  qui  s'oc- 
cupent du  Graal  n'appuie  en  aucune  façon  la  théorie  d'après 
laquelle  ils  ont  leur  source  unique  dans  Chrestien.  Au  con- 
traire, cette  théorie  fourmille-  de  difficultés  ;  elle  ne  peut  rendre 
compte  de  la  genèse  soit  de  Robert  de  Borron,  soit  de  la  version 
de  Vhistoire  du  Graal  qui  se  trouve  chez  les  continuateurs  ; 
elle  n'explique  pas  les  divergences  entre  Chrestien  et  ses  conti- 
nuateurs, et  surtout  elle  rend  parfaitement  inexplicable  le  dé- 
saccord formel  entre  Chrestien  et  Mennecier. 

Passons  aux  rapports  du  conte  gallois  et  du  roman  en  vers 
anglais  avec  le  conte  du  Graal.  Ces  deux  ouvrages  contiennent 
des  épisodes  qui  ne  sont  pas  dans  Chrestien.  Ou  bien  ils  les 

I.  Cf.  Afff.  Taies,  413.  Il  faudrait  y  ajouter  le  passage  des  enfances  de 
Cûchulain  où  celui-ci  emporte  les  têtes  des  5  Mac  Snechtain,  les  premiers 
guerriers  qu'il  a  tués  (Manners  and  Customs,  II,  366). 


Defniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       2  1 3 

ont  pris  à  la  source  de  Chrestien  ou  bien  à  ses  continuateurs 
M.  Golther  est  logique,  c'est  à  cette  seconde  alternative  qu'il 
s  arrête,  et  il  prouve  encore  une  fois  combien  la  logique  est 
mauvaise  conseillère  dans  les  investigations  historiques 

Dans  le  Peredur,  le  héros,  parvenu  chez  le  roi  pêcheur,  voit 
passer  devant  lui  non  pas  une  lance  et  un  «  Graal  »,  mais  une 
lance  et  une  tête  coupée  dans  un  plat.  Pourquoi   une  tête  ? 
Cest  que,  répond  M.   Golther,   Chrestien  ne  s'expHque  pas 
sur  la  nature  et  la  provenance  de  son  «  Graal  »  ;  ce  mot  a  dé- 
route le  traducteur  gallois  et  il  lui  a  tout  bonnement  substitué 
une  tête.  Mais  quel  motif  a  poussé  le  conteur  gallois  à  faire 
choix  du  mot  tête  de  préférence  à  tout  autre  ?  La  réponse  de 
M.  Golther  est  étonnante.  Le  gallois  l'a  pris  chez  Mennecier 
Suivons  avec  attention  ce  raisonnement.  Le  mot  Graal  était 
inconnu  au  traducteur,  il  n'en  devine  pas  la  nature,  il  n'ap- 
proche pas  le  moins  du  monde  de  sa  vraie  signification,  mênie 
après  avoir  lu  les  trois  descriptions  longues  et  détaillées  de  l'objet 
mystérieux  qui  se  trouvent  chez  les  continuateurs.   Ce  n'est 
qu  après  avoir  lu  quelque  40,000  lignes  que  la  lumière  se 
tait  dans  son  esprit:  il  trouve  une  tête  coupée  qui,  soit  dit  en 
passant,  n  a  absolument  rien  à  voir  avec  le  Graal  lui-même   et 
il  assimile  cette  tête  au  Graal,  quoiqu'il  eût  là  sous  ses  yeux 
non  pas  une  fois,  mais  deux  et  trois  fois  tout  ce  qu'il  fallait  pour 
1  eclaircir  sur  la  véritable  nature  de  l'objet  qui  l'avait  intrigué 
chez  Chrestien.  Voilà,  on  en  conviendra,    un   beau  trait    et 
I  on  ne  peut  qu'être  reconnaissant  au  savant  qui  nous  procure 
quelques  moments   de  douce  gaîté,  au  milieu  d'études  aussi 
arides  que  le  sont  celles  sur  les  romans  du  Graal. 

Sans  m'arrêter  à  une  réfutation  que  je  me  permets  de  regarder 
comme  mutile,  je  dois  pourtant  faire  remarquer  que  Mennecier 
écrivait  vers  1225  et  que  si  le  Peredur  l'a  connu,  il  ne  peut 
remonter  ■^^ndehàe  1230.  Voilà  une  date  bien  récente  pour 
ce  conte;  MM.  Rhys  et  Evans  auront  certainement  des  ré- 
serves a  faire  sur  ce  sujet.  Du  reste,  à  cette  date,  la  Queste  del 
bamt  Graal  (qui  donne,  on  le  sait,  une  version  détaillée  de 
Ihtsotre)  était  très  probablement  connue  dans  le  Pays  de 
Galles  ;  il  existe  une  traduction  galloise  de  ce  roman,  faite 
d  après  une  rédaction  plus  ancienne  qu'aucun  des  textes 
Revue  Celtique,  XII. 


214  Alfred  Nutt. 

français  qui  nous  soient  parvenus.  On  ne  peut  guère  croire 
que  l'auteur  de  Peredur,  s'il  écrivait  aux  abords  de  1230,  ait 
ignoré  cette  traduction  ou  que,  la  connaissant,  il  l'ait  négligée. 

Le  croirait-on  ?  La  théorie  que  je  viens  d'exposer  charme 
tant  M.  Golther,  qu'elle  lui  sert  aussi  pour  expliquer  le  Sir 
Perceval  anglaise  Ce  petit  poème  est  du  xv^  siècle  dans  sa  ré- 
daction actuelle.  Mais  je  n'ai  pu  que  me  rencontrer  avec  des 
érudits  distingués,  en  y  reconnaissant  des  traits  archaïques. 
L'auteur,  on  le  sait,  laisse  absolument  de  côté  tout  ce  qui, 
chez  Chrestien,  se  rapporte  au  Graal.  La  faute  en  est  toujours, 
d'après  M.  Golther,  aux  allures  énigmatiques  du  poète  fran- 
çais ;  dans  le  doute,  le  traducteur  anglais  s'est  abstenu.  Voilà 
une  réserve  dont  on  trouverait  difficilement  un  second  exemple 
chez  les  écrivains  du  moyen  âge.  Mais  lui  aussi  a  connu  non 
seulement  Mennecier,  auquel,  d'après  l'indication  formelle  de 
M.  Golther,  il  a  emprunté  la  fin  de  son  roman,  mais  aussi 
Gerbert,  auquel,  ex  hypotbesi,  il  a  dû  emprunter,  en  le  déna- 
turant étrangement,  l'épisode  de  la  vieille  sorcière.  Lui  donc 
aussi,  il  a  négligé  les  indications  formelles  de  ses  modèles  sur 
la  nature  et  la  provenance  du  Graal  ;  lui  qui  ex  hypotbesi  Gol- 
//;er/ écrivait  vers  1250  au  plus  tôt  (Gerbert  est  de  1230-1240), 
a  ignoré  l'immense  littérature  qui  existait  dès  lors  sur  l'his- 
toire du  Graal. 

Passons  à  un  autre  ordre  de  fiits.  Un  des  épisodes  les  plus 
intéressants  de  la  continuation  de  Gaucher  de  Dourdan  est 
celui  du  Château  à  l'échiquier  et  de  la  Chasse  du  cerf  blanc.  Il 
se  trouve  aussi  et  dans  le  Peredur  gallois  et  dans  le  Perceval 
en  prose  qui  nous  est  parvenu  dans  deux  manuscrits  à  la 
suite  du  Joseph  et  du  MerHn  de  Robert  de  Borron.  J'ai  étudié 

I.  En  1881  j'avais  dit  de  l'hypothèse  de  M.  Schulz  sur  l'origine  de  ce 
poème  «  that  it  was  probably  correct  ».  C'était  là  une  erreur.  En  1888  j'ai 
consacré  cinq  pages  à  ce  poème  et  l'on  y  trouvera,  je  le  crois,  la  théorie  la 
plus  conforme  à  tous  les  faits  qu'on  ait  encore  exposée  à  cet  égard.  M.  Gol- 
ther (p.  204)  cite  l'opinion  de  1881,  mais  ne  souffle  mot  de  celle  de  1888, 
qui  lui  a  évidemment  échappé.  C'est  fâcheux  pour  lui,  car  j'y  signale  un 
fait  qui  démontre  que  le  Sir  Perceval  actuel  n'est  qu'un  abrégé  et  qu'il  a  dû 
suivre  un  modèle  plus  archaïque  que  le  poème  de  Chrestien.  Si  M.  Golther 
l'avait  vu,  il  aurait  évidemment  évité  les  erreurs  dans  lesquelles  il  est  tombé 
au  sujet  de  ce  récit. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       2 1 5 

cet  épisode,  pp.  139-142  de  mon  Grail,  et  voici  les  résul- 
tats auxquels  je  suis  parvenu  :  le  Peredur  gallois  présente 
d'une  façon  claire  et  logique  tous  les  éléments  d'un  thème 
de  conte  populaire  qui  peut  se  résumer  ainsi  :  les  parents  du 
héros  sont  en  butte  aux  attaques  d'ennemis  surnaturels,  un 
cousin  est  tué,  un  oncle  est  blessé  ;  c'est  le  héros  qui  doit 
être  l'instrument  de  vengeance.  Mais  auparavant,  il  lui  faut 
accomplir  des  épreuves  ;  il  n'y  réussirait  jamais  s'il  n'était 
poussé  et  aidé  par  un  cousin  qui,  à  cet  effet,  revêt  plusieurs 
déguisements.  Un  des  éléments  de  ce  thème  rappelle,  on  le 
voit,  l'histoire  qui  se  trouve  chez  Mennecier,  et  en  même 
temps,  c'est  une  variante  de  l'épisode  de  la  sorcière  qui  se 
trouve  et  dans  Gerbert  et  dans  le  Sir  Perceval.  Quant  à  l'autre 
élément,  celui  de  l'aide  donnée  au  héros  par  un  personnage, 
qui  subit  des  transformations,  nous  l'avons  déjà  retrouvé  chez 
Cormac,  c'est-à-dire  dans  l'Irlande  du  ix^  siècle  (supra,  p.  194) 
et  il  est  actuellement  très  répandu  parmi  les  populations  gaé- 
liques, ainsi  que  dans  toute  l'Europe  moderne.  Notons  tou- 
tefois que  le  folk-lore  actuel  a  conservé  un  trait  absent  dans 
le  Peredur  ;  l'auxiliaire  du  héros  a  un  intérêt  direct  à  la  réus- 
site de  l'aventure,  à  ce  prix  seulement  il  pourra  être  délivré 
d'un  enchantement  qui  pèse  sur  lui.  Ce  trait,  qu'on  ne  peut 
pas  attribuer  à  l'invention  des  paysans  d'aujourd'hui,  empêche 
de  considérer  le  Peredur  comme  la  source  des  contes  actuels. 
Du  reste,  si  M.  Zimmer  ou  M.  Golther  veulent  soutenir  cette 
dernière  thèse,  qu'ils  le  disent.  Quant  au  Conte  du  Graal,  on 
y  trouve,  soit  chez  Chrestien,  soit  chez  Gaucher,  presque  tous 
les  éléments  du  thème  précité,  mais  épars,  point  combinés  de 
façon  à  faire  un  tout  organique  comme  cela  se  trouve  dans  le 
Peredur  ;  de  plus,  l'élément  final  manque  complètement.  C'est 
donc  le  conteur  gallois  qui  l'aurait  inventé,  qui  aurait  recueilli 
et  coordonné  une  foule  de  détails  pris  au  hasard,  dont  per- 
sonne avant  moi  n'a  reconnu  le  vrai  caractère,  ce  qui  m'a  été 
possible,  grâce  seulement  à  ma  connaissance  des  contes  mo- 
dernes !  C'est  lui  qui  aurait  façonné  un  récit  dont  on  trouve 
des  variantes  dans  tous  les  coins  de  l'Europe  ! 

On  ne  peut  pas  dire  que  cette  supposition  soit  impossible, 
mais,  à  coup  sûr,  elle  est  peu  probable.  Quelle  est  au  contraire 


2i6  Alfred  Nutî. 

ma  doctrine  ?  Je  pars  d'une  donnée  certaine,  l'assertion  for- 
melle de  Chrestien  au  sujet  d'une  source  antérieure  ;  celle-ci 
se  rattachait  d'une  façon  qu'il  est  impossible  de  préciser  à  des 
traditions  celtiques,  qu'elles  fussent  gaéliques  ou  kymriques,  on 
ne  peut  le  savoir  ;  elle  fut  fortement  remaniée  par  Chrestien, 
tandis  que  ses  continuateurs,  auxquels  il  manquait  sa  force 
créatrice,  la  suivirent  plus  fidèlement.  Elle  était  apparentée 
à  des  récits  qu'on  peut  démêler  encore  et  dans  le  Peredur 
gallois  et  dans  le  Sir  Perceval  anglais,  où  toutefois  l'influence 
de  Chrestien  (mais  aucunement  celle  de  ses  continuateurs)  se 
fait  sentir,  et  a  produit  un  bizarre  mélange. 

M.  Golther  trouve  que  c'est  là  «  une  hypothèse  péniblement 
construite,  dont  l'examen  des  faits  démontre  l'entier  manque 
de  fondement  ».  Je  crois  avoir  exposé  les  faits  avec  assez  de 
détails  pour  que  chacun  puisse  en  juger.  Mes  lecteurs  décide- 
ront si  mon  hypothèse,  ou  celle  de  M.  Golther,  a  le  plus  de 
fondement,  offre  le  moins  de  difficultés,  répond  le  mieux  à 
tout  ce  que  nous  savons  et  sur  l'activité  littéraire  au  moyen 
âge  et  sur  les  manifestations  de  l'esprit  de  tradition  à  toutes 
les  époques  et  dans  tous  les  pays. 

Il  arrive  presque  toujours  que  celui  qui  pousse  une  hypo- 
thèse à  l'extrême,  se  charge  lui-même  d'en  faire  la  reductto  ad 
ahsurdum.  C'est  le  cas  de  M.  Golther.  Voici  ce  que  je  lis 
Z.  V.  L.,  p.  425  «  Die  Triade  welche  von  Bran  (Hebron)  als 
Bekehrer  Britanniens  spricht  (bei  Loth,  Mab.  II,  284,  Nutt, 
p.  219)  dûrfte  fûglich  wie  so  vieles  andere  eher  aus  den  fran- 
zôsischen  Romanen  stammen  als  zu  ihrer  Erklârung  dienen  ». 
Ceci  mérite  un  examen.  Relevons  d'abord  une  inexactitude:  la 
triade  de  M.  Loth  ne  parle  pas  de  Bran  (Hebron),  comme  on 
pourrait  le  croire  d'après  M.  Golther,  mais  seulement  de  Bran. 

Voici  quelques  faits  qui  mettront  le  lecteur  à  même  d'ap- 
précier l'hypothèse  de  M.  Golther.  Chez  Robert  le  roi  pêcheur, 
le  premier  gardien  du  Graal,  et  celui  qui  l'apporte  dans  la 
Grande-Bretagne,  s'appelle  ou  Hebron  (cette  forme  ou  les 
formes  apparentées  de  Hebrons  ou  Hebrunsse  trouvent  douze 
fois)  ou  Brons  (cette  forme  ou  celle  de  Bron  se  trouve  dix- 
sept  fois)  ;  il  a  pour  femme  Enygeus  (2  fois)  ou  Enyseus 
(2  fois,  on  trouve  aussi  la  forme  Anysgeus),  pour  fils  Alein. 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       217 

Ce  dernier  nom  est  certainement  celtique,  celui  d'Enygeus 
l'est  probablement.  Dans  la  tradition  galloise,  il  y  a  un  roi 
Bran,  auquel  on  donne  l'épithète  de  «  béni  »,  par  exemple, 
dans  le  Mabinogi  de  Branwen  (récit  dont  la  rédaction  manus- 
crite est  assez  récente,  mais  dont  le  fond  remonte  certainement 
au  delà  de  l'épanouissement  du  roman  Arthurien),  dans  la 
triade  du  xiii^  siècle  (Loth,  II,  p.  217)  et  dans  la  triade  ré- 
cente, seule  citée  par  M.  Golther.  Cette  dernière  triade  explique 
l'épithète;  dans  les  deux  autres  cas  on  ne  trouve  que  l'épithète 
elle-même,  ce  qui  donne  à  supposer  que  la  légende  qu'elle  im- 
plique était  familière  aux  Gallois.  Il  m'a  semblé  que  le  roi 
Bran  le  béni,  et  le  Brons  du  poète  français  étaient  au  fond 
le  même  personnage,  c'est  aussi  l'avis  de  M.  Golther.  Mais 
au  lieu  de  rattacher  Brons  à  la  tradition  galloise,  comme  je 
l'avais  fait,  M.  Golther  fait  dériver  celle-ci  du  roman  français. 
C'est-à-dire  que  Robert  aurait  inventé  le  nom  et  le  personnage 
de  Brons  ou  Hebrons,  lui  aurait  donné  une  femme  et  un  fils, 
dont  l'un  est  celtique  à  coup  sûr,  et  l'autre  l'est  proba- 
blement, ce  qui  ne  laisse  pas  d'étonner,  puisque  son  Brons  est 
le  beau-frère  de  Joseph,  de  sorte  que  l'on  attendrait  un  nom 
biblique  ou  quasi  oriental;  un  gallois  inconnu  aurait  lu  le 
poème  de  Robert,  n'en  aurait  retenu  que  le  nom  et  le  rôle 
de  Brons  ou  Hebrons  (car  des  autres  détails  du  récit  de 
Robert  il  ne  se  trouve  pas  une  seule  trace  dans  la  littérature 
galloise),  aurait  pris  en  main  le  Mabinogi  de  Branwen  (récit 
pré-Arthurien)  et  l'aurait  amélioré  en  ajoutant  l'épithète  de 
«  béni  »  au  nom  de  Bran,  partout  où  il  trouvait  celui-ci  ;  il 
en  aurait  agi  de  même  avec  la  triade  du  xiii^  siècle,  laquelle 
se  rattache  étroitement  au  Mabinogi;  finalement,  un  autre  écri- 
vain gallois  aurait  forgé  la  triade  plus  récente  à  seule  fin  d'ex- 
pliquer ce  surnom  de  «  béni^  ».  Voilà  jusqu'où  l'esprit  de  so- 
phisme peut  conduire  un  savant  aussi  estimable  que  M.  Golther^. 


1 .  Du  reste,  cette  dernière  supposition  pourrait  être  vraie  sans  que  pour 
cela  il  fût  nécessaire  de  rattacher  l'épithète  «  béni  »  à  l'œuvre  de  Robert. 

2.  Bien  entendu,  M.  Golther  n'a  pas  fait  ce  raisonnement,  il  en  aurait 
lui-même  vu  l'absurdité,  mais  il  découle  logiquement  de  sa  thèse.  Il  y  a 
dans  le  travail  de  M.  Golther  une  foule  d'autres  aperçus  qui  ont  l'air  ingé- 
nieux au  premier  abord,  mais  qui  ne  soutiennent  pas  l'examen. 


2i8  Alfred  Nuit . 

Presque  chaque  page  de  l'article  de  M.  Golther  me  don- 
nerait matière  à  de  pareilles  objections.  C'est  un  travail  que 
je  ne  puis  entreprendre  ici  ;  du  reste  je  crois  qu'il  paraîtra 
inutile  après  les  échantillons  que  j'ai  donnés.  Je  désire  seu- 
lement que  le  ton  dogmatique  de  M.  Golther  ne  fasse  pas 
préjuger  la  question  chez  ceux  qui  ne  connaissent  pas  les 
textes  de  première  main. 

J'ai  voulu  me  défendre  contre  les  critiques  de  MM.  Zimmer 
et  Golther  ;  on  m'accordera,  je  l'espère,  leur  peu  de  fonde- 
ment, et  l'on  ne  trouvera  pas,  comme  l'ont  fait  ces  messieurs, 
que  j'ai  forfait  aux  règles  d'une  saine  méthode  historique,  en 
me  servant  des  continuateurs  de  Chrestien,  du  Peredur  gal- 
lois et  du  Sir  Perceval  anglais  pour  éclaircir  les  origines  et  le 
développement  de  la  Quête  du  St  Graal. 

Je  regrette  d'avoir  dû  entreprendre  une  longue  polémique 
contre  M.  Zimmer,  parce  qu'elle  est  inutile  ;  au  fond, 
M.  Zimmer  et  moi  sommes  bien  du  même  avis  sur  l'épopée 
arthurienne.  On  ne  le  penserait  jamais  en  lisant  ses  attaques 
intempérantes  contre  certains  côtés  de  mon  travail,  aussi  me 
faut-il  citer  ses  propres  paroles  : 

P.  516.  «  Ich  bin  durchaus  nicht  der  Ansicht  dass  nur  die 
Namen  der  PersônHchkeiten  und  die  OrtstafFage  den  fran- 
zôsischen  Dichtern  durch  diekymrisch-bretonischeArthursage 
gegeben  wird  » . 

P.  521.  «  Eine  kymrisch-bretonische  Arthursage  war  im 
II.  und  12.  Jarhrhundert  vorhanden...  Alte  keltische  Helden- 
und  Gôttersagen,  die  uns  in  Irland  in  der  Cuchulinnsage  und 
in  einzelncn  anderen  alten  Sagentexten  in  irischer  Entwick- 
elung  erhalten  sind,  gaben  ein  Hauptbestandtheil  des  Ge- 
webes  ab.  Aber  ebensowenig  wie  in  Irland  die  Finnsage 
Anspruch  erheben  kann  rein  keltisches  Sagenmaterial  zu 
bieten,  sondern  eine  enge  Vermischung  der  alten  Sagenele- 
mente  mit  klassischenund  nordgermanischen  Sagenelementen 
aufweist,  so  wird  auch  die  kymrisch-bretonische  Arthursage 
des  8-1 1  Jahr.  ailes  das  mit  verarbeitet  haben  was  in  dem 
Ideenkreis  der  Kymren  und  Bretonen  getreten  war  und  trat.  » 
Ainsi,  M.  Zimmer  croit  que  les  poètes  français  ont  pris 
dans  une  tradition  (laquelle  est  galloise  aussi  bien  que  bre- 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal        2 1 9 

tonne)  autre  chose  encore  que  la  simple  nomenclature  de  leurs 
personnages  et  l'emplacement  de  leurs  récits.  Je  le  crois  aussi. 
M.  Zimmer  est  plus  précis  que  moi,  il  croit  que  les  poètes 
français  ont  connu  une  forme  surtout,  pour  ne  pas  dire 
exclusivement,  bretonne  de  cette  tradition.  Cela  se  peut,  et 
j'avoue  avoir  été  très  impressionné  par  les  arguments  de 
M.  Zimmer,  mais  quand  même  cela  serait,  il  ne  serait  pas 
nécessaire  de  changer  une  seule  ligne  à  mon  ouvrage.  Car, 
de  l'aveu  même  de  M.  Zimmer,  il  y  a  des  rapports  indéniables 
entre  cette  «  kymrischbretonische  sage  »  et  la  tradition  gaé- 
Hque  d'où  j'ai  tiré  la  plupart  de  mes  exemples.  M.  Zimmer 
reconnaît  aussi  qu'une  épopée  arthurienne  a  existé  aux  xi^- 
xii'^  siècles,  c'est-à-dire  avant  que  les  poètes  français  eussent 
commencé  à  écrire.  —  Cet  aveu  me  suffirait,  mais  il  va  plus 
loin  ;  selon  lui,  cette  épopée  se  composait  dans  une  grande 
mesure  des  mêmes  légendes  historiques  ou  mythiques  qui 
nous  ont  donné,  sous  une  forme  gaéUque,  le  cycle  de  Cûchu- 
lain  et  d'autres  anciens  récits  épiques  de  Tlrlande.  C'est 
parfaitement  mon  opinion,  jamais  je  n'ai  prétendu  autre  chose, 
mais  jamais  je  n'ai  osé  formuler  cette  opinion  aussi  nettement 
que  le  fait  M.  Zimmer.  Il  proteste,  il  est  vrai,  contre  l'idée 
que  cette  épopée  fût  purement  celtique,  «  rein-keltisch  ». 
Mais  à  qui  en  veut-il  avec  cette  protestation  ?  A  coup  sûr,  ce 
ne  peut  être  à  moi.  Je  serais  fort  ejnbarrassé,  comme  le  serait 
du  reste  M.  Zimmer,  de  trouver  quoi  que  ce  soit  de  «  rein- 
keltisches  »,  et  tous  deux  nous  éprouverions  un  égal  embarras  à 
déterrer  quelque  chose  de  purement  teutonique  ou  purement 
hellénique.  Ce  serait  méconnaître  les  faits  les  plus  élémen- 
taires du  folk-lore  comparé,  que  de  croire  qu'aucune  race  ait 
jamais  développé  une  épopée  mythique  ou  héroïque  qui  lui 
fût  absolument  spéciale.  Mais  je  crois  que  chaque  race  arrange 
à  sa  façon  des  éléments  qui  sont  communs  à  l'humanité,  et  je 
crois  que  l'on  peut  désigner  cet  arrangement  par  le  nom  de 
la  race.  J'ai  employé  le  mot  «  celtique  »  dans  ce  sens,  en 
opposition  à  français  ou  allemand.  Si  Chrestien  a  pris  un 
incident  dans  un  conte  ou  dans  un  lai  breton,  pour  moi,  il 
puise  à  la  tradition  celtique,  ce  qu'il  ne  fait  pas  s'il  le  prend 
dans  un  conte  de  récente  origine  orientale,  ou  dans  des  tra- 


2  20  Alfred  Nutt. 

ditions    normandes  qui   remontent  à  l'épopée  germanique. 
L'origine  première  de  l'incident  du  conte  breton,  gallois  ou 
irlandais  est  une  autre  question,  et  peut,   comme  toutes  les 
questions  d'origine,  être  sinon  impossible,  du  moins  très  dif- 
ficile à  résoudre.  Il  m'a  semblé  que  si  cet  incident  se  trouvait 
à  la  fois  dans  la  littérature  légendaire  des  Irlandais  des  vii''- 
xi^  siècles  et  dans  la  tradition  populaire  des  Gaels  d'aujour- 
d'hui, et  qu'il  n'y  eût  pas  de  raison  sérieuse  pour  faire  dériver 
cette  dernière  des  romans  français,  on  pouvait  alors  lui  attri- 
buer un  caractère  celtique,  et  cela  serait  vrai  dans  le  sens  de 
ma  thèse  quand  même  cet  incident  aurait  été  emprunté  par 
un  Celte  (Gael  ou  Kymro)  du  vii^  ou  viii^  siècle   aux  tra- 
ditions  classiques,  bibhques  ou  teutoniques.   On   le  voit,  il 
n'y  a  réellement  qu'un  point  de  divergence  entre  M.  Zimmer 
et  moi  ;  je  fais  une  part  beaucoup  plus  large  que  lui  à  la  tra- 
dition populaire  d'aujourd'hui;  je  crois  qu'elle  a  conservé  une 
infinité  de  traits  anciens,  et  quand  elle  se  rencontre  avec  un 
récit  littéraire  du  moyen  âge,  je  ne  crois  pas  qu'elle  en  soit 
nécessairement  dérivée.   Du   reste,  je  crois  pouvoir  affirmer 
que  j'ai  étudié  à  fond  tous  les  côtés  de  ce  problème  si  com- 
plexe et  si  touff"u  de  l'origine  et  de  la  distribution   des  tra- 
ditions  populaires.    M.   Zimmer  paraît  peu    versé   dans    ces 
questions.  Il  n'y  a  donc  rien  de  surprenant  à  ce  que  nous  soyons 
d'avis  différent  là-dessus,  c'est  le  contraire  qui  étonnerait. 

Jusqu'ici  les  citations  que  j'ai  faites  de  M.  Zimmer  ont 
porté  sur  la  question  Arthurienne  prise  dans  son  ensemble  ; 
je  vais  maintenant  en  donner  sur  la  question  plus  limitée  de 
l'origine  des  poèmes  de  Chrestien  : 

G.  G.  A.  N°  20,  p.  832.  «  Die  Form  in  der  die  Stoffe  der 
bretonischen  Arthursage  durch  die  fr.:nzôsisch  redenden  breto- 
nischen  Conteurs  nachNordfrankreicb  und  der  Normandie  ka- 
men,  war  vornehmlich  die  Prosaerzahlung  und  zwar  in  \venig 
kûnstlerischer  Anlage  mit  Vorliebe  fiir  das  rein  Stoffliche. 
Solchc  Prosaerziihlungen  lieferten  Chrétien  das  Material,  das 
er,  wohl  auch  umdichtend  und  durch  eigene  Erfindung  be- 
reichernd  seinen  dichterischen  Ideen  dienstbar  machte  ». 
Tout  en  faisant  mes  réserves,  et  sur  la  nature  poétique  ou 
prosaïque  des  récits  qui  servirent  de   modèles   à   Chrestien, 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       221 

(quoique,  je  l'avoue,  l'argumentation  de  M.  Zimmer  me 
semble  difficile  à  réfuter),  et  sur  leur  provenance  purement 
bretonne,  j'accepte  le  reste  du  passage  comme  tout  à  fait  con- 
forme aux  résultats  de  mes  propres  recherches.  Je  me  suis 
exprimé  d'une  façon  aussi  décidée  que  le  fait  ici  M.  Zimmer 
sur  les  changements  qu'a  faits  Chrestien  à  ses  modèles 
(Grail,  p.  146).  Je  continue  à  citer:  «  Dass  weniger  schôpfer- 
ische  Naturen  als  Chrétien  weniger  selbststandigmit  dem  Stofî 
verfahren  ist  natûrlich.  Es  ist  daher  nicht  unmôglich,  dass 
jûngere  Dichter  in  manchen  Abweichungen  von  Ch.  die  Er- 
zahlungen  der  Bretonen  treuer  widerspiegeln  als  unsere  iil- 
teste  Quelle  fur  dieselben.  Chrétiens  Epen  ».  On  le  voit,  de 
même  qu'auparavant  je  n'ai  eu  qu'à  citer  M.  Golther  pour 
confondre  M.  Zimmer  (.vw^ra,  p.  192),  ici  c'est  M,  Zimmer  qui, 
d'une  seule  observation  pleine  de  bon  sens,  démolit  l'édifice 
si  péniblement  élevé  par  M.  Golther.  Je  n'ai  pas  à  exprimer 
mon  accord  avec  M.  Zimmer,  je  n'ai  qu'à  me  féliciter  de  ce 
qu'il  approuve  les  idées  émises  par  moi  il  y  a  plus  de  trois  ans 
et  brièvement  retracées  dans  les  pages  précédentes. 

On  connaît  les  premières  idées  de  M.  Foerster  sur  les  ro- 
mans Arthuriens  ;  elles  sont  exposées  dans  la  préface  de  son 
Yvain.  Ce  récit,  de  même  que  ses  semblables,  ne  contient  de 
celtique  que  la  scène  et  les  noms  des  personnages,  le  reste  est 
l'invention  de  Chrestien,  ou  plutôt  le  renouvellement  heureux 
d'un  sujet  oriental  connu  depuis  longtemps,  celui  de  la  Ma- 
trone d'Ephèse.  Le  roman  Arthurien  est  au  point  de  vue  des 
idées,  des  moeurs  et  des  sentiments  («  seinem  geistigen  Inhalt 
nach  »)  une  création  française.  Comme  dans  la  tragédie  clas- 
sique du  xvii"  siècle,  c'est  l'esprit  français  qui  s'exprime,  quoi- 
qu'il revête  une  forme  étrangère  (Yvain,  xxxi). 

Pendant  les  trois  ans  qui  séparent  l'Erecde  l'Yvain,  M.  Foer- 
ster a  fréquenté  M.  Zimmer  ;  celui-ci  lui  a  ouvert  les  trésors 
de  son  érudition,  et  M.  Foerster  a  dû  reconnaître  que  ses  pre- 
mières opinions  étaient  trop  absolues.  Comme  il  le  dit  lui- 
même,  il  a  mis  de  l'eau  dans  son  vin.  Les  amateurs  du  vin 
pur  n'auront  pas  trop  de  reproche  à  lui  faire.  Il  reconnaît 
qu'il  a  existé  une  épopée  Arthurienne  celtique,  et  il  en  voit 
les  dernières  traces  dans  les  romans  en  prose  (il  ne  dit  pas 


2  22  Alfred  Nuit. 

quels  romans,  mais  ce  doivent  être  le  Merlin,  le  Lancelot,  la 
Mort  Arthur)  qui,  selon  lui,  sont  les  représentants  des  récits 
que  les  conteurs  bretons  ont  popularisés  dans  tout  le  nord  de 
la  France.  Cette  école  de  récits  (si  l'on  peut  s'exprimer  ainsi) 
a  atteint  son  apogée  avant  Chrestien;  une  convention  s'est 
ainsi  formée,  dont  le  poète  champenois  s'est  servi  pour  mieux 
recommander  ses  créations  à  ses  contemporains  (cf.  Erec, 
XXVII,  xxviii).  On  le  voit,  M.  Foerster  n'admet  plus  de  com- 
promis dès  qu'il  s'agit  de  Chrestien. 

Notons,  en  passant,  que  les  raisons  qui  décident  M.  Foer- 
ster à  donner  cette  place  d'honneur  aux  romans  en  prose 
sont  bien  les  mêmes  qui  ont  amené  M.  Zimmer  à  ne  pas 
chercher  l'origine  des  romans  Arthuriens  dans  la  Grande,  mais 
bien  plutôt  dans  la  Petite-Bretagne.  M.  Foerster  est  frappé  des 
détails  précis  et  quasi  historiques  dont  fourmillent  les  romans 
en  prose,  de  leurs  rapports  évidents  avec  la  légende  Arthu- 
rienne  telle  qu'on  la  retrouve  dans  Gaufrei.  M.  Zimmer,  lui, 
distingue  deux  couches  de  tradition  Arthurienne  :  i°  une 
couche  armoricaine  qui  conserve  la  vraie  tradition  locale  (du 
pays  des  Kymris  du  Nord),  mais  qui,  désintéressée  du  senti- 
ment historique  de  la  race,  a  tourné  au  merveilleux  ;  2°  une 
couche  galloise  qui  a  gardé  plus  vivant  le  souvenir  d'Arthur 
comme  personnage  historique  ayant  vécu  et  combattu,  mais 
qui  l'a  transporté  dans  le  sud  et  dans  l'ouest  de  la  Grande- 
Bretagne,  et  lui  a  fait  assimiler  une  foule  d'événements  his- 
toriques plus  récents.  C'est  parce  que,  selon  M.  Zimmer,  les 
romans  français  ne  décèlent  rien  de  cette  transformation, 
parce  qu'Arthur  y  est  un  roi  de  «  féerie  » ,  que  le  savant  de  Greifs- 
wald  leur  refuse  une  origine  galloise.  On  le  voit,  les  deux 
érudits  se  contredisent  et  se  complètent  à  la  fois,  et,  on  peut  le 
dire,  il  y  a  du  vrai  dans  l'une  et  l'autre  hypothèse  Pour  des 
raisons  déjà  exposées,  je  ne  veux  point  m' attarder  ici  à  ce 
qu'il  y  a  aussi  de  faux.  Mais  ce  qu'il  me  faut  signaler,  c'est  le 
peu  de  cas  que  fait  M.  Foerster  des  opinions  de  M.  Zimmer, 
lorsque  celles-ci  ne  lui  plaisent  pas.  M.  Foerster  ne  laisse  pas 
de  s'en  prévaloir  lorsqu'il  veut  écarter  mes  recherches  comme 
celles  d'un  celtomane  et  d'un  songe-creux.  Il  ne  souffle  mot 
de  la  profonde  divergence  qu'il  y  a  entre  elles  et  ses  propres 


Derniers  travjux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       223 

vues.  Le  professeur  de  Greifswald  lui  est  un  excellent  bâton 
pour  assommer  l'importun  qui  le  gêne,  mais  il  refuse  son 
aide  pour  guider  ses  pas  dans  les  sentiers  inconnus  et  difficiles 
de  l'archéologie  celtique.  Après  ce  court  aperçu  sur  ses  pro- 
cédés de  controverse,  je  me  crois  dispensé  de  commenter  en 
détail  la  phrase  injurieuse  dont  il  m'honore.  Quelles  que  soient 
les  erreurs  dont  j'ai  pu  me  rendre  coupable,  j'ai  toujours 
essayé  de  dégager  la  vérité  avec  sincérité  et  loyauté,  j'ai  cité 
en  leur  entier  les  opinions  qui  étaient  opposées  aux  miennes, 
j'ai  exposé  le  plus  amplement  que  j'ai  pu  tout  ce  qui  était  à 
l'avantage  de  mes  adversaires  et  à  mon  propre  désavantage. 
Sachant  cela,  je  préfère  ne  pas  avoir  à  caractériser  des  procédés 
qui  diffèrent  essentiellement  des  miens. 

Mais  il  est  nécessaire,  en  vue  de  la  légitime  autorité  dont 
jouit  M.  Foerster  comme  romaniste,  d'éclairer  par  un  seul 
exemple  son  incompétence  comme  «  celtiste  ».  Ayant  à  rendre 
compte  (Folk-Lore,  II)  du  travail  de  son  élève,  M.  K.  Othmer, 
sur  les  rapports  de  l'Erec  et  du  Geraint,  j'ai  dû  en  critiquer 
assez  vivement  les  erreurs  dans  le  domaine  de  l'histoire  et  de 
la  littérature  celtiques.  Je  regrette  fort  de  le  dire,  le  professeur 
me  paraît  dans  le  même  cas  que  l'élève.  On  connaît  l'histoire 
d'Erec  (Geraint)  ;  le  prince  qui  épouse  la  pauvre  fille,  qui 
oublie  dans  son  amour  ses  devoirs  de  chevalier,  qui  inter- 
prète mal  les  regrets  de  sa  femme  et  la  soumet  à  de  dures 
épreuves  dont  elle  sort  victorieuse.  Voilà  l'expression  d'idées 
françaises,  dit  M.  Foerster.  Le  point  d'honneur  chevaleresque, 
la  tendresse  conjugale  intime  («  innige  gattenliebe  »)  voilà 
des  choses  complètement  étrangères  aux  Celtes,  d'origine  pu- 
rement continentale  et  française  (Erec,  xlviii).  On  est  vrai- 
ment émerveillé  de  voir  que  le  pays  et  l'époque  qui  ont  in- 
venté l'amour  chevaleresque,  c'est-à-dire  l'amour  en  dehors 
du  mariage,  qui  ont  discuté  si  l'amour  était  possible  entre 
mari  et  femme,  qui  ont  inscrit  l'adultère  au  code  de  la  société 
mondaine,  ont  eu  le  monopole  de  la  tendresse  conjugale. 
Mais  M.  Foerster  ne  s'en  tient  pas  là,  il  n'a  pas  suffisamment 
rabattu  le  fol  orgueil  de  ces  Celtes  qui  s'imaginaient  avoir 
quelques  notions  d'honneur  et  de  vertu.  «  Si  l'on  croit  en- 
core »,  dit-il  (Erec,  lui),  «  à  la  celticité  des  trois  récits  gallois 


2  24  Alfred  Nutt. 

qui  se  rapportent  à  Arthuc,  que  l'on  lise  les  véritables  textes 
celtiques  du  Livre  Rouge.  L'on  y  verra  que  le  héros  parle  de 
l'héroïne  comme  d'une  «  belle  génisse  qui  n'a  pas  encore  été 
saillie  par  le  taureau  »,  et  l'on  cessera  d'attribuer  des  motifs 
comme  ceux  de  Tamour  conjugal  le  plus  tendre  (Erec)  aux 
Celtes  ».  Que  l'on  lise  ces  textes  en  effet  (on  les  trouvera 
dans  le  premier  volume  des  Mabinogion  de  M.  Loth),  et  l'on 
n'y  verra  pas  un  seul  mot  de  ce  que  cite  M.  Foerster.  Loin  de 
là,  ces  récits  gallois  rédigés  aux  x'^-xii^  siècles  sont  non  seule- 
ment très  chastes  de  ton,  mais  témoignent  souvent  d'une 
grande  délicatesse  et  élévation  de  sentiment.  Nulle  part  même 
dans  cette  charmante  littérature  française  du  moyen  âge,  qui 
compte  tant  de  délicieuses  descriptions  de  jeunes  filles,  y  a-t-il 
rien  de  plus  charmant  que  la  description  d'Olwen  (Loth,  I, 
233-34).  Voyez  encore  la  conduite  de  Pwyll  dans  le  Mabi- 
nogi  de  ce  nom,  celle  de  Manawyddan  et  de  Kicva  dans  le 
Mabinogi  de  Manavv'yddan  ;  on  ne  trouvera  pas  facilement 
dans  les  romans  français  un  idéal  d'amitié  plus  loyal  et  plus 
délicat.  Et  si  l'on  compare  le  roman  de  Perceval  avec  le  conte 
gallois  de  Peredur,  on  verra  que  sur  un  point  le  Gallois  l'em- 
porte infiniment  sur  le  Français.  Lorsque  Perceval  arrive  au 
château  de  Blanchefleur,  celle-ci  vient  s'offrir  à  lui  sans  faire 
guère  plus  de  façons  qu'une  fille  d'auberge  interlope  (Ch., 
v.  5100-350).  Dans  le  conte  gallois,  au  contraire,  ce  sont  les 
frères  de  Blanchefleur  qui  la  poussent  à  agir  de  cette  façon, 
elle  s'y  refuse  d'abord  :  «  Aller  me  proposer  à  lui  avant  qu'il 
ne  m'ait  fait  la  cour  !  Je  ne  le  saurais  pour  rien  au  monde  » 
(Loth,  II,  p.  64),  dit-elle,  et  elle  ne  cède  qu'aux  menaces. 
Peredur,  lui,  ne  se  comporte  pas  comme  le  Perceval  français, 
mais  comme  un  «  gentleman  »  moderne,  il  la  rassure  et  la 
renvoie  avec  courtoisie  et  respect.  Il  me  semble  que  le  conteur 
gallois  n'avait  pas  à  recevoir  de  Chrestien  des  leçons  de  déli- 
catesse sur  les  rapports  des  sexes.  Mais  d'où  vient  l'erreur  de 
M.  Foerster,  d'où  vient  la  citation  dont  il  fait  si  grand  usage  ? 
De  l'histoire  des  fils  d'Usnech,  conte  irlandais  dont  la  rédaction 
remonte  à  coup  sûr  à  la  fin  du  x^  siècle  et  très  probable- 
ment au  vi^  ou  vii^  siècle.  Quand  Noisé  voit  Derdriu,  «  elle  est 
belle  »,  dit-il,  «  la  génisse  qui  passe  près  de  moi  ».  «  Il  faut 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       22  j 

de  grandes  génisses  là  où  sont  les  taureaux  »  répliqua-t-elle  ^ 
Voilà  certes  un  parler  franc  et  primitif.  Les  gens  qui  parlaient 
ainsi  ne  devaient  guère  dépasser  le  niveau  des  Zoulous  ou 
des  Maoris  actuels.  C'est  précisément  le  mérite  des  anciennes 
traditions  irlandaises  de  nous  révéler  une  société  très  archaïque. 
Mais  l'état  social  peut  être  rude  sans  que  pour  cela  la  ten- 
dresse conjugale  fasse  défaut,  je  n'en  veux  pour  preuve  que 
l'Iliade  ou  la  Genèse,  je  n'en  veux  pour  preuve  que  ce  même 
conte  des  fils  d'Usnech.  Quand  Noisé  a  été  tué  par  trahison, 
Deirdre  se  lamente  sur  lui  : 

«  Chéri,  joli  !  séduisante  était  ta  beauté.  Bel  homme,  fleur  attrayante  ! 
La  cause  de  ma  tristesse  est  que  désormais  je  n'attends  plus  le  retour  du 
fils  d'Usnech. 

Bien-aimé  à  l'esprit  ferme  et  droit  !  Bien-aimé,  guerrier  noble  et  mo- 
deste !  Après  avoir  traversé  les  bois  d'Irlande,  doux  était  avec  lui  le  repos 
de  la  nuit. 

Bien-aimé  à  l'œil  bleu,  amour  de  sa  femme,  mais  redoutable  aux  enne- 
mis! Après  avoir  parcouru  la  forêt,  on  se  retrouvait  au  noble  rendez-vous. 
Bien-aimée  sa  voix  de  ténor  à  travers  les  bois  noirs. 

Je  ne  dors  plus  moitié  de  la  nuit  dans  mon  lit.  Mon  esprit  voyage  autour 
des  foules,  mais  je  ne  mange  ni  ne  souris. 

Ne  brise  pas  aujourd'hui  mon  coeur  ;  j'atteindrai  bientôt  ma  tombe  pré- 
maturée. La  douleur  est  plus  forte  que  les  vagues  de  la  mer,  le  sais-tu,  ô 
Conchobar  ?  2  « 

M.  Foerster  peut-il  citer  dans  la  plus  ancienne  littérature 
française  un  passage  aussi  passionné,  aussi  tendre,  aussi  «  in- 
nig  »  que  celui-là  ? 

Si  M.  Foerster  était  tant  soit  peu  au  fait  de  la  plus  ancienne 
littérature  celtique,  il  saurait  que  tout  ce  qui  se  rattache  à  la 
vie  conjugale  y  joue  un  grand  rôle.  Rappelons  seulement 
qu'un  des  genres  dans  lesquels  étaient  divisées  les  histoires  que 
devait  connaître  un  ollamh  était  celui  des  «  tochmarca  »  ou 
épousailles,  un  autre  celui  des  «  aitheda  »  ou  enlèvements,  et 

1.  Je  cite  d'après  la  traduction  de  M.  Ponsinet,  Rev.  des  Trad.  Pop., 
in,  201-207   M.  Ponsinet  paraît  avoir  fait  un  contresens  dans  sa  traduction. 

2.  Comme  ce  poème  n'est  pas  narratif,  je  pense  que  M.  Zimmer  ne 
l'annexera  pas  au  profit  des  Vikings  qui,  selon  lui,  ont  appris  aux  Celtes 
l'art  de  raconter  en  vers. 


2  26  Alfred  Nuit. 

que  dans  la  grande  liste  des  récits  du  Livre  de  Leinster  qui 
comprend  en  tout  187  titres,  25  appartiennent  à  ces  deux 
classes,  et  il  y  a  au  moins  une  douzaine  d'autres  que  l'on 
peut  aussi  ranger  parmi  les  histoires  d'amour.  Cette  liste,  il 
faut  s'en  souvenir,  tout  en  donnant  une  idée  assez  juste  de 
l'état  de  la  littérature  traditionnelle  en  Irlande  au  début  du 
xr  siècle,  ne  prétend  pas  être  tout  à  fait  complète.  Parmi 
les  histoires  qui  y  sont  citées  et  qui  nous  sont  parvenues,  je 
signalerai  surtout  celles  du  Tochmarc  Emere  (trad.  par  M.  Kuno 
Meyer,  Arch.  Review,  t.  I),  du  Tochmarc  Etain  (analysé  par 
M.  Zimmer,  Z.  v.  S.,  1887,  p.  585  et  seq.),  de  ÏAided  Conrui 
(cf.  Keating,  éd.  O'AIahony,  p.  282)  et  j'y  ajouterai  le  Serg- 
ligé  Cojichulainn  (trad.  par  O'Curry,  Atlantis  i  362  et  seq. 
ii  96,  et  analysé  par  le  même  M.  C.  ii,  195-198;  ce  conte 
qui  se  trouve  dans  LnH  n'est  pas  mentionné  dans  la  liste  du 
Livre  de  Leinster)  comme  exemples  de  la  large  part  que  fai- 
saient les  anciens  Irlandais  aux  manifestations  de  l'amour. 
Quant  à  la  position  qu'y  occupait  la  femme,  on  n'a  qu'à  voir 
l'ouverture  du  Tain  bo  Cuailgne  où  Medhbh  traite  avec  son 
mari  sur  un  pied  d'égalité  parfaite,  ou  le  Fled  Bricrend  où  ce 
sont  en  partie  les  jalousies  des  femmes  des  principaux  héros 
qui  déterminent  l'action  du  récit.  A  moins  toutefois  que 
M.  Zimmer  ne  veuille  voir  dans  ce  dernier  trait  un  écho  de  la 
querelle  entre  Kriemhild  et  Brunhild.  Quand  donc  M.  Foers- 
ter  récuse  l'origine  celtique  de  l'Erec,  parce  que  ce  conte 
roule  sur  le  thème  de  l'amour  conjugal,  il  se  fourvoie  aussi 
complètement  que  lorsque  dans  l'Yvain  il  refuse  aux  Celtes  la 
conception  du  point  d'honneur  chevaleresque  («  Ritterehre  »). 
Il  serait  difficile,  au  contraire,  de  pousser  cette  dernière  con- 
ception à  des  limites  plus  extravagantes  que  ne  le  fait  l'ancienne 
épopée  irlandaise  des  viii'^-xi^  siècles,  et  je  ne  crois  pas  m'être 
trompé  en  affirmant  (Grail,  ch.  X)  que  la  prédominance  de 
ce  sentiment  dans  les  récits  celtiques  était  une  des  principales 
raisons  de  leur  vogue  parmi  les  hommes  du  xii^  siècle. 

M.  Foerster  s'appuie  surtout  sur  la  longue  dissertation 
(Zeitschrift  fur  deutsches  Alterthum,  1889,  pp.  281-284)  qu'a 
consacrée  M.  Zimmer  à  l'éternel  féminin  dans  l'ancienne  litté- 
rature irlandaise.  M.  Zimmer,  dont  la  pudeur  s'effarouche  aussi 


Derniers  travaux  allemands  sur  la  légende  du  saint  Graal.       227 

aisément  que  celle  de  la  «  miss  anglaise  »  traditionnelle,  a  été 
très  choqué  de  la  proéminence  donnée  à  cet  élément  de  la  vie 
par  les  Irlandais  ;  aussi  s'est-il  appliqué  à  épuiser  la  chronique 
scandaleuse  de  l'épopée  gaéhque  à  seule  fin  d'appuyer  son  dire 
«  Die  Frauengestalten  in  Heldensage  und  Légende  (der  Iren) 
tragen,  mit  wenigen  Ausnahmen,  einen  gemeinen  Charakter, 
wie  es  mir  in  der  Art  bei  meinen  Studien  nirgends  sonst  be- 
gegnet  ist  ».  M.  Zimmer  se  calomnie  à  plaisir,  ses  études 
n'ont  pas  été  aussi  bornées  qu'il  veut  bien  le  dire.  Aussi  faut- 
il  croire  que  les  réformes  de  l'empereur  d'Allemagne  ont  eu 
un  effet  rétroactif  et  que  la  culture  httéraire  de  l'éminent  pro- 
fesseur de  Greifswald  s'est  arrêtée  dans  les  environs  de  Ross- 
bach,  mettons  à  la  xMessiade  de  Klopstock.  Autrement  il  ne 
lui  aurait  point  échappé  que  l'on  raconte  des  histoires  peu  édi- 
fiantes sur  Aphrodite  et  sur  Hélène,  sur  Danaé  et  sur  Léda, 
sur  Médée  et  sur  Rhéa  Silvia.  Et  s'il  veut  relire  Lokasena,  il 
verra  que  la  chronique  scandaleuse  de  l'Olympe  des  Germains 
n'avait  rien  à  envier  à  celle  des  Hellènes  ou  des  Celtes. 
M.  Zimmer  n'a  pas  vu  le  point  curieux  et  intéressant  de  la 
question  féminine  dans  l'ancienne  littérature  gaélique.  Je 
m'étais  pourtant  étendu  assez  longuement  là-dessus  dans  le 
ch.  IX  de  mon  Grail.  L'épopée  héroïco-mythique  irlandaise 
se  joue  dans  un  milieu  social  beaucoup  plus  primitif  que 
l'épopée  héroïque  des  Germains,  à  fortiori  que  l'épopée  franco- 
germaine.  Le  niveau  social  est  aussi  archaïque  que  dans  les  plus 
anciens  récits  de  la  mythologie  hellénique.  Cela  fait  que  l'hé- 
roïne irlandaise  se  distingue  bien  nettement  de  l'héroïne  des 
récits  épiques  allemands  ou  français  des  vii^-xii^  siècles,  et 
par  cela  même  se  recommandait  aux  hommes  des  xii^-xiii^  siè- 
cles, époque  où  la  condition  de  la  femme,  grâce  à  un  en- 
semble de  faits  politiques  sociaux  et  moraux,  a  subi  une  évo- 
lution très  marquée.  Quant  à  la  «  Gemeinheit  »  (mot  que  je 
ne  saurais  rendre  en  français)  spéciale  de  l'épopée  irlandaise,  il 
faut  dire  qu'ici,  comme  cela  lui  arrive  ailleurs,  M.  Zimmer 
voit  certains  fliits  avec  une  telle  intensité  que  sa  vision  en  est 
troublée.  Il  y  a  des  choses  très  naïves,  très  archaïques  dans 
ces  récits,  mais  on  y  trouve  peu,  si  je  ne  me  trompe,  d'obs- 
cène. M.  Zimmer  cite,  il  est  vrai,  l'anecdote  bien  connue  du 


2  28  Alfred  Nutt. 

jugement  de  Niall  Frosach  (LL.  273'»),  mais  c'est  là  un 
exemple  de  casuistique  sexuelle  comme  il  s'en  trouve  des  mil- 
liers dans  les  traités  spéciaux  de  confesseurs  ou  de  médecins- 
légistes.  On  ne  juge  pas  les  Français  ou  les  Allemands  d'au- 
jourd'hui d'après  M.  Tardieu  ou  M.  Krafft  Ebing. 

Je  me  permets  donc  de  considérer  que  les  résultats  exposés 
dans  mes  Studies  on  the  Legend  of  the  Holy  Grail  n'ont  pas 
été  ébranlés  jusqu'à  présent.  La  critique  de  M.  Zimmer  ne 
porte  que  sur  des  points  tout  à  fait  secondaires  ;  elle  est,  en 
outre,  ou  mal  renseignée,  ou  erronée,  ou  incomplète  ;  la  critique 
de  M.  Golther  est  entièrement  mal  venue,  ainsi  que  celle  de 
M.  Foerster,  si  toutefois  on  peut  appeler  critique  la  simple 
répétition  des  griefs  d'autrui  qu'on  ne  s'est  pas  donné  la  peine 
de  comprendre  et  qu'on  a  exagérés  par  cela  même.  Il  est  heu- 
reux d'espérer  que  les  textes  qu'édite  M.  Foerster  soient  établis 
avec  plus  de  conscience  que  lorsqu'il  s'agit  pour  lui  d'at- 
taquer les  travaux  d'autrui. 

Je  voudrais  aussi  espérer  que  partout  on  cesse  de  ne  voir  dans 
les  recherches  d'autrui  sur  la  matière  de  Bretagne,  de  quelque 
côté  qu'elles  viennent,  qu'une  occasion  de  déployer  son  propre 
talent  de  critique.  J'estime  que  dans  ces  problèmes  si  touffus 
on  peut  et  doit  faire  usage  de  la  bonne  volonté  et  des  capacités 
de  tous  les  travailleurs,  et  pour  cela  qu'il  faut  surtout  rechercher 
et  reconnaître  ce  qu'il  y  a  de  nouveau  et  de  fécond  chez  les 
autres.  Il  me  semble  qu'une  des  œuvres  dont  l'étude  des  ro- 
mans arthuriens  profiterait  le  plus  serait  la  compilation  d'un 
Onomasticon  Arthurianum  qui  tiendrait  compte  de  l'ensemble 
des  textes  tant  manuscrits  qu'imprimés.  Ce  serait  là  une  œuvre 
gigantesque,  mais  qui  pourrait  être  menée  à  bonne  fin  si  tous  les 
érudits  qui  s'occupent  de  ces  études  y  apportaient  un  concours 
actif.  Les  travaux  de  M.  Sommer  sur  Malory  qui  donne,  on 
le  sait,  un  abrégé  des  textes  les  plus  importants  du  cycle, 
pourraient  servir  de  base.  Je  serais  pour  ma  part  heureux  de 
concourir  dans  la  mesure  de  mes  forces  à  la  réalisation  de  cette 

idée. 

Alfred  Nutt. 


ON  THE  IRISH   TEXT 

TOGAIL   BRUIDNE   DA   DERGA 

AND   CONNECTED  STORIES 

BY   DR.    MAX   NETTLAU 


March  8,  1890. 
I.  LU.  i2pa-bi^. 

LU.  129a  1-20,  b  5-15  contains  a  story on  Êtâin,  daughter 
of  Ailill  and  wife  of  Mider,  on  Fùamnach  and  Bresal  Etarlâim, 
the  Mac  Ôc,  Étâin's  imprisonment  in  a  grïanân,  lier  second 
birth  by  the  wife  of  Étar  ofinber  Cichmaine  in  Ulster,  Fûam- 
nach's  death  by  the  Mac  Ôc. 

LU.  129  b  10-19  gives  another  version  of  Fùamnach's  (and 
Siugmall's)  death  (by  Manannan). 

Into  tliis  account  LU.  129a  2i-b4  appears  to  be  inserted  : 
Étâin's  second  birth  was  1012  years  after  the  first  one.  She 
grows  up,  with  50  maidens  in  her  company;  the  bath  in  the 
river,  the  fairy  knight  and  his  poem  full  of  propheticing  allu- 
sions. 

On  Fùamnach  and  Siugmall  being  burned  by  Manannan 
see  Zimmer,  pp.  685-9.  The  words  «  ocus  Midir  »  instead  of 
Siugmall  are  obviously  an  error,  but  the  whole  passage  in  no 
way  warrants  to  me  the  conclusions  drawn  from  it  by  Zimmer, 
p.  689,  namely  that  this  passage  supports  and  proves  his 
theory  of  Flann  Manistrech  being  the  compiler  (redactor)  of 
Revue  Celtique,  XII.  l6 


230  Nettlau. 

the  LU.  texts.  By  the  way,  when  in  LL.  11  b  20,  21  (cf.  B. 

of  Bail.  35  b,  36,  37)  «  Siugmall  »  is  found  altered  into  «  siur 
Siugma/U  »  the  existence  of  tliis  degree  of  relationsliip  bet- 
ween  Fûamnach  and  Siugmall  is  not  supported  by  LL.  lia 
48  :  la  Siugmall  ua  soer  Midir,  translated  by  Zimmer  as 
«  Siugmall,  der  Schwager(?)  des  Midir  »  (the  brother  in  law 
of  Midir)  :  thèse  words  clearly  mean  :  S.,  the  noble  grandson 
ofMider;  cf.  B.  of  Bail.  203  a  25,  26  :  Fuawnach  b(en)  Mi- 
dhir.  Oignîa  7  Bn  Bruach  brec  ada  iwgen ;  LL.  137  a  :  Ogniad 
iwgen  Midir  maith.  Bri  Bruach  brecc  a  hi«gen  aile;  LL. 
163  b  :  ...  Sigmall  m(a)c  ai;7gine  [se.  of  Midir]  fail  issïd  nôi- 
thech  Ne'nta  :  Ogniad  ai«m  amatharsom.  iwgenside  do  Midir 
etc.  Siugmall  was  the  son  of  Ognïad,  the  daughter  of  Mider 
and  Fûamnach. 


II.  LU.  I2pb  20-}^. 

i)  LU.  129b  20-39:  Eochaid  Airem,  king  of  Ireland; 
proposed  feast  of  Tara;  refusai  ofthe  Irish  chiefs  to  corne  un- 
less  the  king  was  married  ;  messengers  sent  out  for  a  wife  ; 
Étâin,  daughter  of  Etair  found  at  Inber  Cichmaine  and  mar- 
ried by  Eochaid. 

2)  The  same  account,  partly  in  a  more  explicite  form  oc- 
curs  in  the  beginning  oïûiq  Bruidhen  Da  Derga  text  of  Ms.  Eg. 
1782  (printedin  Windisch'/m^k  Ti^x^^I,  pp.  117,  1-120,33). 

A  comparison  of  this  text  with  the  other  Br.  Da  D.  Mss. 
{Stowe  Ms.  992,  Yellow  B.  of  Lecan,  two  copies  —  A  —  B, 
Ms.  Eg.  92)  shows  that  an  ampUfied  text  o{ LU.  129  b  20-39 
(and  ofthe  text  folio wing  upon  it  in  LU.  as  we  shall  see)  has 
been  interpolated  in  the  Br.  Da  D.  text,  also  telling  the  cour- 
ting  of  Étâin,  of  which  then  two  versions  are  amalgamated  in 
Eg.,  which  are  separately  kept  in  LU.  and  the  other  Br.  Da 
D.  Mss. 

Cf.  I.  Eg.  p.  (ofWindisch'  texts)  117,  1-2  —  Stowe  Ms.  : 
Bai  ri  amrai  airegda  f(or)  Erïnd.  Eochaid  Fedl(ech)  aainw.  Eg. 
like  LU.  has  Eochaid  Airem. 

2.  Eg.  iiy,  2-7  Eochaid' s  genealogy. 


Togail  Bruidne  da  Derga.  251 

3.  Eg.  118,  1-119,  II  — •  LU.  129  b  20-39  :  the  LU  ver- 
sion of  the  courting  of  Étâin. 

4.  Eg.  119,  11-120,  31  —  Stoiue  Ms.  etc.  :  the  beginning 
of  the^r.  Da  D.  text,  the  Br.  Da  D.  version  of  the  courting 
of  Étâin. 

(5.  Eg.  120,  31-33  Étâin  is  brought  to  Tara;  a  short  pas- 
sage inserted  to  introduce  the  following  interpolation  of  Ail- 
hll's  sickbed). 

Étâin  is  the  daughter  of  Etair,  Hving  at  Inber  Cichmaine 
{LU.);  she  is  the  daughter  of  Etair,  ri  Eochraide  among  the 
side,  born  20  3^ears  ago  in  the  sid  ;  she  is  wooed  by  the  peo- 
ple  in  the  sid,  she  loves  Eochaid  from  the  stories  told  about 
him  and  cornes  to  meet  him  (Br.  Da  D.) 


III.  Serclighe  Aililla. 

LU.  i29b-39-i3ob  18. 

Eg.  1782,  p.  121,  1-128,  12. 

Comparing  both  texts  vv^e  find  but  small  différences,  sho- 
wing  however  their  immédiate  independence  from  each  other. 
Cf.  Ailill  Anguba,  LU.  :  Ailill  Anglonnach  no  Oenglond(ach) 
Eg.  (121,  2,  3,  26)  ;  the  name  of  Ailill's  wife,  given  only  in 
Eg.  (121,  9)  ;  Ailill  and  his  brother  (121,  13-122,  3)  only  in 
Eg.  ;  Ailill's  préparations  made  to  keep  himself  awake,  only 
in  LU.  (126,  28-30).  In  the  Eg.  poems  w^hich  are  evidently 
young  Eochaid  Feidlech  occurs  instead  of  Eochaid  Airem, 
like  in  the  Br.  Da  D.  Mss.  The  promise  of  Étâin  to  follow 
Mider  if  told  to  do  so  by  her  hushand  (128,  25,  26)  is  not 
mentioned  in  the  Eg.  Ms.  ;  it  is  difficult  to  décide  whether  it 
was  inserted  in  LU.  to  connect  this  story  with  the  following 
one,  or  whether  it  was  ommitted  in  Eg,  or  its  sources  as 
such  a  story  did  not  follow  in  them. 

Étâin  is  called  Étâin  Echraide  ingen  Aililla  (127,  7,  23)  at 
the  time  she  was  Mider's  wife.  We  then  hâve  three  accounts 
of  her  origin  :  that  in  the  Fûamnach  and  Serclighe  Aililla 
stories  ;  her  second  birth  in  the  Fûamnach  story  (I)  and  the 
LU.  version  of  her  courtship  (II)  ;  the  Br.  Da  D.  account  (II). 


232  Nettlau. 

AU  three  are  somewhat  mixed  up,  there  is  a  confusion  about 
Etair  and  Eochraide. 


IV.  LU.  12^ a  2i-b 4. 

The  short  text  LU.  129  a  21-h  ^  about  Étâin'  and  her  fifty 
maiden's  meeting  with  a  fairy  knight  etc.  is  perhaps  a  frag- 
ment of  a  separate  version  of  the  events  preceding  Étâin's 
abduction  by  Mider,  corresponding  to  the  dialogue  of  Êtâin 
and  Mider  at  the  end  of  Serclighe  AiHlla.  The  facts  men- 
tioned  in  the  poem  :  the  curing  of  the  eye  of  the  king  in  the 
well  of  Loch  Dâ  Lïg,  the  hunting  of  birds  from  Tethba,  the 
drowning  of  the  horses  of  the  king  in  Loch  Dâ  Airbreeh  do 
not  occur,  as  far  as  I  know,  in  other  texts.  Tethba  occurs  in 
the  stories  in  luachair  Tetb(a),  LU.  p.  132,  4;  the  men  of 
Teablitha  killed  Eochaid  Airem  (O'Curry,  lect.  pp.  284-5); 
Tethba  was  the  name  of  a  daughter  of  Eochaid  Airem,  LL. 
137  b  etc. 

LU.  132a  28-35  contains  another  account  of  their  first 
meeting,  a  year  before  the  events  told  in  that  part  of  LU. 
(thegameofchess);  Mider  says  :  atusabU(adain)  ocdochui;zgid 
co?/miamib  7  sctaib  at  âildem  inEre  etc.  This  is  not  mentioned 
in  the  other  accounts  but  as  to  Etâin's  remarks  about  Eochaid 
seUing  her,  they  correspond  to  the  end  of  the  Serchghe  Ai- 
Hlla  account. 

In  the  interpolation  from  Lebor  Dromma  Sncchta,  as  it  ap- 
pears  to  be,  in  LU.  (131  b  26-132  a  16)  this  first  meeting  is 
also  referred  to. 


V.  The  différent  versions  of  Êtâin' s  abduction  by  Mider  and  of  her 
recapture  by  Eochaid  Airem, 

A.  LU.  130b  19-26,  132  a  17-46  (131  a,  132  b  etc.  are  lost). 

Mider  plays  several  games  of  chess  with  Eochaid  ;  the  first 
one  for  50  horses,  the  second  one,  apparencly  (131  a  is  lost) 


Togail  Bruidne  da  Derga.  23  j 

for  a  number  of  tasks  which  were  imposed  on  Mider,  the 
looser,  namely  (as  they  are  given  in  theL.  Dromma  Snechta 
interpolation)  intôchor  7  dichlocad  Midi  7  luachair  Tetb(a)  7 
fid  dar  Bre(fni),  L [7.  132a  5  ;  cf.  Tochur  tarMoin  Lamraide. 
fid  tarBrefni.  diclocad...  Mide  7  luacar  for  Tebtha,  B.  ofBall. 
353  b  27,  28  in  quite  another  account  in  which  the  games  of 
chess  do  not  occur  at  ail  (see  below).  In  the  part  kept  of  the 
LU.  text  only  tôchur  dar  Moin  Lamraige  is  found,  the  other 
tasks  may  hâve  been  described  on  131  a  lest.  A  third  game  is 
won  by  Mider  who  demands  Étâin.  He  cornes  to  fetch  her 
on  the  day  fixed  and  notwithstanding  the  précautions  taken 
by  Eochaid  he  leaves  with  her  both  changea  into  swans,  pro- 
ceeding  to  the  sïd  arfemain  which  Eochaid  and  the  Irish  theh 
besiege.  (The  rest  is  lost). 

B.  LU.  231  b  26-132  a  16  :  the  L.  Dromma  Snechta  account. 

It  contains  not  much  matter  independent  from  A  ;  it  inserts 
a  proper  version  of  IV  and  the  Bc  fhind  poem,  and  the  Curthe 
illand  etc.  poem  not  fully  given  in  A.  Are  thèse  facts  only 
told  to  justify  the  insertion  of  thèse  poems  which  L.  Dr.  Su. 
contained  in  surplus  of  the  other  version,  or  had  LU.  (131a, 
in  the  column  lost)  a  différent  account  on  the  tasks  etc.  ? 
From  the  exceedingly  clumsy  way  of  introducing  this  L.  Dr. 
Sn.  text  one  might  feel  justified  in  thinking  of  very  material 
différences  of  both  versions  which  could  not  be  doser  amal- 
gamated.  Or  the  compilers  of  the  Ms.  had  some  extracts  from 
L.  Dr.  Sn.  ready  made  like  those  in  LU.  99  a  and  simply 
inserted  them.  It  may  be  mentioned  also  that  the  lost  parts  of 
LU.  may  bave  contained  other  quotations  from  L.  Dr.  Sn. 
which,  if  kept,  might  hâve  shown  the  reason  of  our  présent 
quotations  (131b  20-132  a  16). 

C.  Ms.  Eg.  1782,  p.  128,  14-23,  129,  11-130,  II  (Windisch' 

text  s). 

Mider  robbed  Etâin  (and  her  handmaid  Croichen  Chrodtrg) 
from  Dun  Fremainn  and  brouçht  her  to  the  sïd  of  Bri  Leith 


2^4  Nettlau. 

(mie  Celtcair).  Eochaid  sent  out  for  her  and  went  out  himself, 
without  success,  for  a  year.  The  druid  Dalan  discovers  her 
abodeby  meansof  some  tricks  with  oghams.  Eochaid  besieged 
the  sïd  and  won  her  back  ;  they  return  to  Dun  Fremainn. 

Within  this  story  an  épisode,  telling  Mider's  and  Ëtâin's 
staying  in  the  sid  of  Sinech,  a  friend  of  Mider,  is  inserted 
(^Eg.  p.  129,  i-io).  It  gives  an  explanation  of  the  name  of 
Rath  Cruachan  and  occurs  in  the  Dinsenchas  (prose:  LL. 
170a  40-52,  B.  of  Bail.  384a  1-14,  poem  :  LL.  157  a  6-49, 
B.  of  Bail.  384a  15-b.  13).  Those  aecounts  chiefly  tell  the 
Croichen  épisode  but  mentionenoughof  the  main  story  toshow 
that  they  are  taken  from  atext  much  like  that  in  the  Eg.  Ms. 

Eg.  p.  128,  20-23  do  not  occur  in  the  Dinsenchas  texts. 
Eg.  129,  1-5  and  7-9  are  transposed  in  both  the  pi^ose  and 
the  poem.  The  first  question  of  Croichen  (129,  2)  occurs  in 
the  prose  but  not  in  the  poem  in  which  she  directly  asks  for 
her  name  to  be  given  to  the  place  where  they  stay  ;  on  the 
other  side  in  the  poem  like  in  Eg.  Croichen  asks  the  second 
question  (129,  8)  which  is,  perhaps  more  properly,  asked  by 
Etâin  herself  in  the  prose  text.  Eg.  and  the  poem  :  nômaide  : 
IX  tmth  of  the  prose  text.  Both  the  prose  text  (Cruacu  no 
Croichen)  and  the  poem  (Cruacu,  B.  of  Bail.  44)  give  Crua- 
chu  and  Croichen  as  the  names  of  the  handmaid  ;  Eg.  has 
only  Croichen.  On  Aenach  Aengusa,  B.  of  Bail.  384a  4 
where  Midir  and  Étâin  went  first  to,  cf.  LL.  212a  39  ? 

The  second  part  of  the  poem,  not  occurring  in  the  prose 
text,  is  a  shortened  abrupt  account  oï  Eg.  p.  129,  11-16,  31- 
130,  4.  Thèse  events  are  given  as  the  beginning  of  Toch- 
marc  Étâine.  The  identity  of  many  words  and  phrases  in  Eg. 
and  the  Dinsenchas  texts  proves  the  existence  of  the£V.  text 
in  the  présent  form  at  the  time  of  the  composition  of  the  Din- 
senchas poems  and  the  différences  found,  however  small,  show 
the  superiority  of  the  Dinsenchas  source. 

D.  The  Dinsenchas  of  Rath  Essa. 

An  account  of  the  siège  of  the  sid  of  Bri  Leith  is  not 
found  in  LU.^  since  132  b  etc.  is  lost,  nor  in  the  Eg.  Br,  Da 


Togail  Bruidne  da  Derga.  235 

D.  text  ;  it  is  kept  in  the  Dinsenchas  of  Rath  Essa  (prose  : 
only  B.  of  Bail.  353  a  25-45  ;  poem  :  LL.  163  a  26-b  32,  B.  of 
Bail.  353  a  46-b  48.  Rests  ofother  versions  of  this  siège occur 
in  the  text  de  sil  Conaire  Moir  (B.  of  Bail.  139  b  42-140  a  17, 
Ms.  H.  2,  7  p.  9ob-94,  T.  C.  D.):  thèse  texts,  also  telling 
the  origin  of  Conaire,  could  not  occur  in  the  Br.  Da  D.  texts 
as  we  shall  see. 

i).  Ess,  the  daughter  of  Eochaid  Airem  and  Étâin  went 
to  the  sid  of  Brî  Leith  with  hundred  of  every  kind  of  ani- 
mais (cet  cach  mil,  cf.  Eg.  p.  125,17),  and  was  brought 
up  there  (dalta  Midir)  for  a  period  of  9  years.  Eochaid,  told 
by  Codai  Crincichech  (or  Crincosach)  where  Ëtâin  is,  besie- 
ges  the  sîd  for  9  years.  When  Mider  is  defeated  he  brings  60 
women  in  Étâin's  shape  to  Eochaid  who  chooses  his  daughter 
Ess  from  amongst  them.  She  becomes  through  him  the  mo- 
ther  of  Mess  Buachalla,  Conaire's  mother  (Prose  text,  B.  of 
Bail). 

In  the  poem  thèse  lines  occur  :  lar  togail  intshida  sin  do- 
luidh  c^ega  ïer  fuilgnech  (I.L.  furmech)  robodelbda  indinisijz 
do  agallaim  na  rig  ruibneach  (5.  of  Bail,  b  11-12);  on  dîa 
cetai/ze  60  women  (B.  of  Bail.')  —  150  in  LL.  —  are  given 
to  Eochaid  etc. 

Ess  finally  chooses  one  of  Eochaid's  castles  for  her  rési- 
dence, hence  its  name  :  Rath  Essa  (prose  text  and  poem). 

2)  Eochaid  returns  to  the  sïd  of  Brî  Leith  and  this  time 
has  Etâin  given  back  to  him  and  her  eric  (fine)  :  tocur  dar 
Moin  Lamraige,  fid  tar  Brefni,  diclocad  Midhi  and  luacair 
tar  Tebtha,  vie.  the  tasks  imposed  on  Mider  in  the  game  of 
chess  version  (see  A). 

3)  The  end  of  the  poem  {B.  of  Bail,  b  30-48)  must  be 
considered  separately,  the  first  poem  ends  on  1.  37.  Like  in 
the  Dinsenchas  of  Rath  Cruachan  the  second  poem  added 
proved  to  be  a  short  versification  of  the  events  following  in 
theMs.  source  {Eg.),  so  in  this  case  the  poem  added  (11.  38-48) 
probably  saved  us  a  second  extract  from  the  full  old  text. 

Other  versions  of  thèse  stories  are  : 

of  i)  a:  Eg.  1782,  pp.  129,  130:  the  druid  Dalan  and 
Codai  Crinchichech  or  Crinchosach. 


2^6  Neitlau 

h  :  De  sil  Ccnaire,  B.  of  Bail.  139  b  46  etc.  «  Conairi  Mor 
m(a)c  Meisi  Buachalla  .i.  amath(ar).  Eas  ingen  Eachach  Aire- 
man  is  Etaine  amna  mathair  Mesi  Buach(alla).  Bretha  Ess  hi 
sith  Breg  Leith.  Clasa  asith  la  hEt<^rscel  conluià  forru  indnon- 
bur  .1.  laithi  gaili  lais  diUlltaib.  Toberr  aben  do  osith  aridisi. 
bertc  Mes  Buachaill  blsodain  nadfir  fobith  fomor  ahetchi  7 
amet  7  f(or)ïmthegid  side  7  muire  7  laaimtigi  7  bai  imbo- 
chailiM^  isleb  Fhuaid  7  isleib  Derg  (H.  2,  7  :  hi  sleib  Gergg  7 
isleib  Fuait)  oaide  oEttrscel  mor  m(a)c  Ui  Toir  7  hadar  com- 
mor  7  ise  Et/rsgel  no  de  toirrchestair  [M(es)a]buachaili5  7  con- 
cleth  cepo  chuith  intairrches  coaec  Et^rsgel. 

Conaire,  her  son,  grows  up  in  ignorance  of  his  father; 
than  he  becomes  king  of  Ireland  by  the  help  of  a  fairy  host 
(see  below)  who  disappeared  «  ni  fes  (5.  of  Bail.)  140  b  4 
etc.)  candodechadar.  nifes  cid  dochuadar  »  ;  it  is  added  :  acht 
is  doig  bad  iat  lucht  sida  Breg  Leith  tangadar  dia  thoirithin 
ara  senmath(air)  dobeith  ria?»othach  acu  aris(edh)  adherad 
foirenn  : 

conid  accu  rothoirrched   ben    f/irsgeoil  7  gorub  dib   Mes 
Buachaill  7  comaà  aire  tangadar  intsochraide. 
Atherait  araile  : 

is  torrach  rofucad  ben  Etirsœo'û  isi?/sith  7  rob  ingen  di 
Et/rssel  Mesa  Buachalla  7  isaire  notheçjed  isithaib  arasasith 
Breg  Leith  tainig  anam  înti  ambroind  amathar.  rofoglai/n 
amath(air)  amaidt'f/;/  7  siû\c3.irecht  an«  7  ise  jE'/irsgel  fen  ros- 
toirrchestair  iartain  diarugad  Conaire  7  isaire  roceil  Mes  Bua- 
ch(alla)  cuich  inm(a)c  cenbai  ag  Eitirsgel  arbanair  le  ahathair 
dia  toirrched.  ise  in  Conairi  sin  iar(u);u  robcrtadar  siabra  irigi. 
In  this  account  Eterscel  takes  the  place  of  Eochaid  Airem 
and  Ess  that  ofÉtâin;  the  nonbur  .1.  laithi  gaile  correspond 
to  the  fifty  men  in  the  Dinsenchas  poem,  etc.  Ess  is  Eter- 
scel's  wife,  and  the  question  in  which  this  account  again  is 
split  within  itself,  is  :  Nvhether  Mess  Buachalla  was  the  daugh- 
ter  of  one  of  the  side  of  Bri  Leith  and  of  Ess,  or  as  other  au- 
thorities  say  :  of  Eterscel  and  of  Ess,  born  in  the  sid  of  Bri 
Leith  ;  in  the  lattcr  case  Conaire  was  her  son  by  her  hither; 
likewise  in  the  Rath  Essa  texts  she  hcrself  is  the  daughter  of 
her  mother  and  her  mother's  father. 


•  Togail  Bruidne  du  Derga.  237 

Ess  is  found  mentioned  in  the  list  of  women,  LL.  136b 
16  etc.  :  137  b  20  Ben  Echach  Aireman  Étaiw.  Esa  aingen  olc 
a/;ord.  ai«m  uathi  f(or)  uâchtar  inaid.  cairdes  tr/achi«aid  ra- 
chorb.  Mess  Buachalla  higen  Ésa.  trfathiudrem  bësa  badborb. 
M(athai)r  Conairi  moir  mohair.  Mes  Buachalla  maith  i;miind. 
ua  da/;athair  siur  dam(athai)r.  ûa  dÉtâin.  fhataig  i«dflii«d. 

In  thèse  lines  the  complicated  relationship  of  Mess  Bua- 
challa is  alluded  to.  Ûa  dahathair  would  mean  that  she  was 
the  daughter  of  her  own  father's  daughter,  thence  she  was 
also  siur  damathair,  sister  to  Ess,  as  both  were  daughters  of 
Eochaid.  This  shows  thèse  verses  to  be  taken  from  the  same 
version  as  the  Dinsenchus  of  Rath  Essa. 

We  find  in  the  BainsenchasErind,  B.  of  Bail.  282  a  11  etc.  : 
283  a  40  Edâin  h(e)n  Eathach  Aireaman.  Eas  i(nge)n  Eat- 
hach  Airemai»  7  Edai?2e  m(athai)r  Mesi  Buachalla.  7  basi 
m(athai)r  Chonaire  Moir  m(i)c  Edirsceoil  7  dô  ba  bancheli  do 
Choncob(ar)  m(a)c  Nesa  ïn  Mhes  Buachalla  s'in  7  gowad  hi 
m(athai)r  Corm(ai)c  Conloingis  iartaïn.  If  the  words  :  mac 
Etirsceoil  were  not  so  usually  applied  to  Conaire  we  could 
draw  from  thèse  quotations  otherwise  corresponding  to  the 
Rath  Essa  version  the  inference  that  this  version  knew  Etirscel 
as  Conaire's  father,  differing  thus  from  the  Br.  Da  D.  texts, 
and  so  it  probably  was,  but  the  worls  :  mac  Etersceoil  are  to 
often  and  commonly  used  to  enable  us  hère  torely  upon  them. 

O'Flaherty,  Ogygia  1685,  p.  271  (seealso  p.  283)  bas:  Eda- 
nia  fiha  Edarii  Eochradiae  domini,  â  quo  Binneduir  prope 
Dubhnium,  Margâ  matre  genita  Regina  Hiberniœ  Achaio 
régi  Esam  filiam  peperit,  quae  Cormaco  Conlongais,  filio  Con- 
quovari  régi  Ultoniae  nupta  Mesbocallam  edidit  Ederscolii 
régis  Hiberniae  Reginam.  This  seems  to  be  nothing  more 
than  an  amalgamation  of  the  Ess  and  the  Br.  Da  D.  versions. 

On  Cormac  Conlonges  see  below. 

The  Lebor  Dromma  Snechta  account  (LU.  99  a)  is  as  follo- 
wing  :  Mess  Buachalla  is  the  daughter  of  Eochaid  Airem  and 
of  bis  daughter  whose  name  is  not  a:iven.  Was  it  Ess  or  was 
it  Etâin,  as  in  the  Br.  Da  D.  texts  ?  Probably  Etain  (Etain's 
daughter)  as  the  différence  would  hâve  been  noted  which  is 
not  the  case.  Conaire  is  given  as  Eterscel's  son. 


2^8  Nettlau. 

Finally  the  Br.  Da  D.  version,  see  below.  Etâin,  Étâin's 
and  Eochaids  daughter,  is  married  to  Cormac  fer  na  tri 
mbuada.  Her  daughter  is  Mess  Bùaclialla,  the  mother  of  Co- 
naire  by  Niamglan  or  Nemglan,  king  of  the  birds. 

of  2)  :  the  eric  of  Etâin  is  identic  with  the  tasks  imposed 
on  Mider  after  the  loss  of  the  second  play  ofchess,  in  LU. 
(see  above,  V,  A). 

The  above  given  versions  of  Conaire's  parentage  can  be 
summarized  in  pedigree  form,  thus  : 

I.  Dinsenchas  of  Rath  Es  sa. 
Eochaid  Airem     Êtâin 


Eochaid 
Airem 


— Ess 

Mess  Buachalla  -7-  Eterscel  B.  of  Bail.  283  a  51 

Conaire 

II.  De  sil  Conaire. 
Etain 

(first  version)  (second  version 

Ess  -T-  a  side  of  Brî  Leith  -r  Eterscel 


Mess  Buachalla  —  Eterscel    Mess  Buachalla  -r-  Eterscel 
Conaire  Conaire 

III.  Bruidhen  Da  Derga. 

Eochaid  —  Étâin 
Feidiech 

Etâin  —  Cormac  fer  na  tri  ?;?buada 

•  Niamglan  ri  enlaithe 


Mess  Buachalla 
(afterwards  Eterscel's  wife) 


Conaire. 


Togail  Bruidne  da  Derga.  2]^ 

We  then  hâve  one  independent  account  (Br.  Da  D.)  and 
several  others  in  which  Ess  and  Mess  Buachalla  on  one  and 
Eochaid  and  Eterscel  on  the  otherside  playrather  similar  relis. 
Ess  and  Mess  Buachalla  both  bearchildren  to  their  fathers,  etc. 
We  may  remember  hère  that  Mess  Buachalla  is  said  to  hâve 
been  the  mother  of  Cormac  Conlonges  (see  above),  who  is 
commonly  said  the  son  of  Conchobar  and  his  mother  Ness, 
but  is  also  said  to  hâve  been  the  son  of  Clothra,  vvdio  has  a  son 
Lugaid  Rïabnderg  by  her  three  brethren,  the  three  Findemain 
and  another  son  Crimthan  Niadmar  again  by  Lugaid  Rïabn- 
derg, her  son.  So  a  rather  long  séries  of  similar  stories  is 
connected  with  Ess,  Mess  Buachalla  (and  Ness,  Clothra  etc.). 
I  do  not  think  we  are  justified  in  reducing  ail  thèse  accounts 
by  assuming,  to  use  this  term,  the  working  of  «  folse  analo- 
gies »,  to  one  or  two  single  factsof  what  we  now  call  incests. 
On  the  contrary,  we  hâve  only  the  gênerai  forms  of  tribal 
matrimony  of  those  times  kept  hère,  and  later  tradition  strived 
to  embody  thèse  common  things  of  a  past  period  in  always 
tewer  persons  who  then  are  passed  on  as  shocking  examples  of 
horror  like  Clothra  and  her  brethren  or  Conchobar  and  his 
mother.  Looking  from  this  standpoint  on  the  above  accounts 
we  find  no  more  confusion  in  them  than  in  a  modem  genealogy. 


VI.  On  Siugmall  (B.  of  Bail,  ^jjb  ^S-48,  LL.  16)  a  ij-22). 

After  the  Dinsenchas  of  Rath  Essa  poem  follows  in  the  B. 
ofBall.  353  b  38-48,  LL.  163a  13-22  (LL): 

Midir  iarcoll  (B.  iarcu...)  mithisi  dolluid  modâil  (B. 
imonndail)  dëtla 

coEchdaig  daridisi         iwmonchaingin  côir  cêtna. 

Gaid  Midir  infinwbili  môles  (B.  imôales)  dïan  monde- 
rnta  (B  ndiancond^rna) 

Sigmall  m(a)c  aiwgine         fail  issîd  nôitech  Nenta. 

Ogniad  ai/zm  amatharsom         i»genside  do  Midir 

nochonolc  alatharsom  condesciw  (B  cendethui»)  cirt  na- 
dUgid. 

Rucad  Êtâin  aireglan  (B  airirgl-)         sïar(5siur  over  which 


240  Nettlau. 

a  much  effaced  word  is  written,  apparently  no  sier)  ciarbo 
tholgda  intuistim 

rocend  (5  lacenn)  Echach  Aireman  cowboi  issîd  Nenta 
iarnuscin, 

Atâ  thîar  inslôg  drongach         ic  Sigmall  sîd  cenfhulla. 

hicou  (B.  ichu)  Midir  Môrglonnaig  7  nithoracht  (5  ni- 
thainig)  sunda.  S. 

Not  ail  parts  of  this  much  shortened  account  are  clear  to 
me.  It  refers  to  another  abduction  of  Étcâin  by  Midir,  to  sîd 
Nenta  of  Siugmall,  the  grandson  of  Midir,  and,  if  fully  told, 
might  hâve  explained  the  death  of  Eochaid  Airem,  ascribed  to 
Siuçmall. 


*&' 


VII.  Beginning  of  the  Bruidhen  Da  Derga  Mss. 

Stoîue  Ms.  etc.  see  above  II;  then  : 

Stoiue  Ms.  etc.  :  Eochaid  Feidlech  died  ;  Eg.  1782,  p.  130, 
11-12  :  Eochaid  reigned  12  years  and  wasburned  inFremainn. 

On  his  death  cf.  LL.  23  a  37  Eocho  Airem  brâthir  Ech- 
dach  Feidlich  XIÎ.  Siugmall  raloisc  i  Fremai^zd.  LL.  131b  40 
Eochaid  Airem  ort  i  Fremaind  la  Siugmall  side  Nenta;  4 
Masters,  I  p.  89,  note  w  :  he  was  burned  by  Siugmall  after  a 
reign  of  xv  years,  a  variant  due  to  the  misreading  of  u  for  ii  ; 
the  Annals  of  Clonmacnois  :  25  years. 

In  the  text  «  Sluagid  Dathi  co  Sliab  nElpa  »  the  death  of 
Eochaid  Airem  is  ascribed  to  the  Feara  Cul  of  Teabhtha  who 
tried  to  attribute  it  to  Siugmall  but  were  found  out  etc.,  see 
O'Curry,  lect.;,  pp.  284-8.  —  O'Flaherty  bas  :  apud  Fremonn 
TefEae  collem  in  Westmidia  fulmine  tactus  {Ogygid,  1685, 
p.  271).  On  his  grave  see  LU.  38a  («  arnamarbad  domôr- 
mael  55). 

As  to  his  offspring:  Tethba  was  a  daughter  of  his,  see  LL. 
137  b  etc.;  in  the  text  Cogadh  Fergais  7  Conchobair  (Ms.  Eg. 
loé)  we  find  Dûag^^^  fionn  m(a)c  Eoch(aid)  Oirem(ain). 

Then  folio ws  in  the  Mss.  : 

Eg.  1782,  p.  130,  12-13  :  Conid  hi  serdighi  Ailillu  ahim 
insceuil  sin  7  Tochmarc  Êtainiu  ; 


Togail  Bruidne  da  Derga.  241 

Eg.  1782,  p.  130,  14-21  :  Étâin  was  Eochaid's  and  Ëtâin's 
only  daughter  ;  Conaire  the  son  of  Mess  Buachalla,  daughter 
of  Etâin.  His  gess  overtook  him,  his  life  was  taken  and  arcain 
Muighe  Bregh  was  made  by  the  sithchaire  of  Mag  Breg  and  by 
Midir  of  Bri  Leith  in  revenge  of  the  destruction  of  the  sîd  of 
Bri  Leith  and  of  Ëtâin's  recovery  by  Eochaid.  Thèse  remarks 
are  probabily  taken  from  a  L.  Dromma  Snechta  fragment  Hke 
that  kept  in  LU.  99a;  they  are  repeated  further  on  in  Eg. 
1782,  the  only  Br.  Da  D.  Ms.  which  knows  of  Eochaid 
Airem  and  of  thèse  side  at  ail  (see  below). 


VIII.   The  birth  and  maidenhood  of  Mess  Buachalla. 

Stowe  and  Eg.  1782  Mss.  :  Cormac  (fer  na  tri  mbuad) 
married  Étâin,  the  daughter  of  Eochaid  and  Étâin.  «  Lecid 
Cormac...  ingiw  nEch(aidh),  daig  ba  haimrit  acht  ingen  rue 
do  Chormac  iarnwdenaw  i7/brochai«  (brodchain,  £V,  52,  broth- 
chan,  Lec.^  dobert  awmath(air)  di  .1.  inben  asidib.  isanw 
asb^rt  si  frfamath(air)  iscuil  doratis  dam.  Bid  ingen  nombera 
(Eg.  92  nobera,  Lee.  nosber,  Eg.  1782  nomber).  nibason 
olamath(air)  biaid  taigid  rig  f(air)ri. 

Cormac  takes  back  his  wife  but  wants  the  child  killed.  Who 
is  this  Cormac  ?  O'Flaherty  gives  him  as  Cormac  Conlonges  ; 
that  may  be  but  then  this  fact  entirely  disagrees  chronologi- 
cally  with  the  current  other  traditions  :  as  we  saw  above  he 
is  sometimes  called  the  son  of  Mess  Buachalla.  He  dies  young 
at  the  Bruidhen  Da  Choga  which  event  must  fall  after  the 
Tâin  Bo  Cuailnge  etc.  Of  course  ail  the  chronological  arran- 
gements in  thèse  taies  are  ofhttle  consistency  and  Imean  only 
to  say  that  this  tradition  about  Cormac  Coulonges,  if  it  is  he 
indeed  who  is  spoken  of,  is  outside  of  the  ranks  of  the  usual 
other  traditions  about  him. 

Two  servants  of  Cormac  bring  the  child  to  a  pit  to  drown 
her. 

^tow/^  Ms.  :  the  child  smiles  Eg.  1782:  they  looked  at 

at  them  and  they  bring  it  to  the  child  at  the  bottom  of  the 
the  shed  (lias  gamno)  of  the      pit  and  moved  by  pity  they 


242  Nettlau. 

herds  (buachailli)  of  Eterscel      brought  it  to  a  hole  under- 
mac  h  lair,  king  of  Tara.  neath  an  oak.  It  is  found  by 

the  swines   of  Eterscel    mac 

hui  laîr,  king  of  Tara.  The 

swineherds  become  aware  of 

it,  said  :  isse  seo  im(orro)  in 

mess   môr  flatha    .7   infn'thi 

flathas,  and  they  brought   it 

to  the  shed. 

{Stowe  Ms.  :  2,  Eg.  1782  :    i)  :  The  swineherds  construc- 

ted  a  house  for  her  (Mess  Buachalla)  without  doors,  only  with 

a  window  and  skyHght.  ÇStowc  Mss.,  i,  Eg.  1782  :  2);  Mess 

Buachaha  was  thus  brought  up  until  she  was  the  fairest  girl 

in  Ireland. 

Résides  this  account  on  M.   B.   we  hâve  that  of  the  text 
de  sil  Conaire,  see  aboe  V,  D,  i,  b. 


IX.  The  hirth  of  Conaire. 

Stowe  etc.  Mss.  and  Eg.  1782:  People  of  Eterscël's  house- 
hold  found  the  house,  saw  Mess  Buachalla  through  the  sky- 
Hght and  told  Eterscel  about  her.  A  prophesy  existed  :  a  son 
was  to  be  born  to  Eterscel  by  a  woman  of  unknown  origin. 
He  sends  for  her. 

That  night  a  bird  cornes  to  the  skylight,  descends  und 
cohabits  with  Mess  Buachalla,  He  tells  her  that  she  would 
be  brought  this  night  by  force  to  Eterscel,  that  she  should 
become  the  mother  of  a  son  of  his  who  never  must  kill  birds 
and  is  to  he  called  Conaire. 

Mess  Buachalla  is  brought  to  the  king,  her  fosterers  are 
rewarded  and  «  dognithea  airig  dib  iarsiw  co?ndar  rer/;/aire 
uile  ro«ide  atat  inda  Feidlime  rechtaide  uile  ;  »  Conaire  is  then 
born  as  the  supposed  son  of  Eterscel. 

Besides  this  text  we  hâve  the  de  sil  Conaire  account  of 
Conaire's  origin  :  EterscL4  was  his  real  father,  he  also  being 
the  father  of  Mess  Buachalla  according  to  one  of  the  two  ver- 
sions quoted,  see  above  V,  D,  i,  b. 


Togail  Bruidne  da  Derga.  243 

The  Br.  Da  D.  Mss  do  not  mention  the  side  of  Brï  Leith, 
but  Nemglam,  the  king  of  the  birds  himself  tells  Conaire  his 
gess'es.  L.  Dromnia  Snechta  has  the  side  of  Brï  Leith  version, 
and  this  I  think  to  be  the  older  tradition  connected  with  Co- 
naire in  particular.  The  birdstory  is  of  the  totemistic  type  ; 
the  origin  of  the  whole  tribe  was  connected  with  thèse  birds, 
and  later  on  this  gênerai  tribal  legend  was  told  in  particular 
with  the  Hfe  and  origin  of  every  remarkable  man  of  this 
tribe.  Again  in  a  later  period,  when  the  proper  understanding 
of  the  signification  of  this  legend  had  vanished  to  a  certain 
degree  it  was  doser  fixed  f.i.  to  the  origin  of  Conaire  in  the 
form  it  iskept  in  the^r.  Da.  D.  texts  and  whilst  in  the  older 
accounts  that  L.  Dromma  Snechta  and  the  Dinsenchas  frag- 
ments represent,  it  is  entirely  disregarded,  in  the  younger 
artificial  composition,  our  Br.  Da  D.  text  properly,  it  is  fully 
told,  perhaps  to  enhance  the  glory  of  Conaire,  the  hero  of  so 
large  and  elaborated  a  text.  In  this  way  the  occurence  of  those 
both  accounts  of  Conaire's  origin  would  hâve  nothing  surpri- 
sing  to  us  :  one  account  gives  his  traditional  personal  origin 
and  the  other  confers  the  gênerai  tribal  legend  upon  him. 
So  although  thèse  totemistic  traditions  are  to  ail  appearance 
very  old  they  are  introduced  in  our  text  only  secondarely  ; 
if  from  this  standpoint  we  consider  that  the  text  left  (the 
L.  Dr.  Su.  text)  seenis  to  contain  nothing  of  them,  is  this  not 
a  sign  of  not  so  great  an  âge  of  this  text  too,  as  genuine  old 
traditions  probably  would  hâve  connected  Conaire's  disaster 
with  the  totemistic  traditions  ? 


X.  Hoiu  Conaire  is  brought  up. 

Stowe  etc.  Mss.  :  7  ba  hiat  Ms.  Eg.  1782  :  7  tuctha  in- 

atn  dindruisc  f(or)sinrig  .  i .  m(a)csin  f(or)  ûltramni  donda 

altram  am(i)c  iteora  aicci  .1.  Fheidlimith.    7  nada    Maiwe 

nahaiti^  rosnaltatar  7  na  da  Milsgothachu. 

I.  LU.  91  b  38  Driss  and   Snithi  are  given  as  the  names  of  Conaire's 
aiti;  also  in  Eg.  1782  etc.;  cf.  LU.  94a  8-21? 


244  Neîîlau. 

Maine  Millscothach  7  atcom- 
naicc  bodesin  7  atb^;t  si  i»ti 
duthrasMr  ni  donm(a)cso  di- 
f^raib  Er(enn)  dobtra  dinaib 
teoraib  tr^baibsi  arcoemad  (ar- 
chomet  v.  /.)  i«mic. 

Stoiue  etc.  Mss.  (i),  -E"^.  1782  (2)  :  Alta  iar(u)m  7rofeda- 
dar  {Eg.  rochùalaMr)  fir  Er(enn)  i;niiacso  isi;/laithe  irogenair 
foc(et)oir. 

Stoiueeic.  Mss.  (2),  Eg.  1782  (i)  :  Fer  Le,  Fer  Gair,  Fer 
Rogai»  {Eg.  1782  Fer  Gair,  Fer  Rogein,  Fer  Lee),  the  three 
sons  of  Ui  Duinn  Desa  inn  fen«itha  .1.  fear  sochraid  deso- 
chradi  am(i)c  were  brought  up  together  with  Conaire. 

Conaire  had  tlie  three  gifts  (bûadha)  :  b,  cluais  (Eg. 
êstechto  ;  Fer  Rogein),  b.  radairc  (Eg.  Fer  Gair)  and  b.  aird- 
mhesa  {Eg.  Fer  Le)  ;  each  of  the  three  learned  one  of  thèse 
gifts  (the  names  are  only  given  in  Eg.,  as  just  mentioned). 
They  shared  their  food  amongst  themselves  etc.  and  Hved  in 
perfect  equahty. 

The  text  de  sil  Conaire  knows  nothing  about  this  ;  Conaire 
Hves  with  his  mother,  in  ignorance  of  who  his  father  was. 

There  were  sevcn  sons  of  Ui  Duinn  Dessa;  a  poem  on  them, 
L.  U.  87-89,  upper  margin,  isprinted  by  Zimmer,  1.  c.  p.  578, 
n.  I,  in  a  partly  incorrect  form;  a  better  text  can  now  be 
restituted  by  means  of  the  B.  of  Ballymote  copy  (in  the  Din- 
senchas  of  Belach  Conglais;  not  in  LL.  195  b). 

B.  of  Bail.  369  a  20  : 
Câin  treit  tadbanur         oen  f(or)  sec/;/  saerbrathar 
m(a)cna  Desa  dibcrge         ba  duind  denmig  daf(or)baig 
Fer  Gair  gnim  iri  reil  foircsin         Lee  fri  cl(uas)u  coteigsed 
Rogair  reil  fri  roairdmes         Lomna  à.omnais  drecht  ndatha 
Rorogair  fri  nia  naqoib  (fr/  nascii  niad,  prose  text)         bahe  in- 

cing  f(or)comramu. 
Geil  fer  fri  gail  ndam  duiwe         Glas  fri  sernad  saerselga. 
Buaid  geil  fhingaine  gaileon         cob  croderge  cmitchta 
brogsat  bruidn  breogaile  cafne         turscair  tair^raig  sac  saimne 
suth  sa^rniad  gmm  glonw  gnataltaig         mume  mwfrne  m(a)c 

niad  mul  maiche gac m(e)?/nota cirt       ba  Cairp(re)  cain.  c.  t. 


Togail  Bruidne  da  Derga.  245 

In  the  Dinsenchas  prose  text  on  Glas  and  the  poem  ÇB.  of 
Bail.,  1.  c,  LL.  195  b)  the  death  of  Glas,  the  chief  hunter  of 
Eterscel  and  Conaire,  is  told,  whilst  hunting  the  magie  pigs 
of  Derdriu  in  the  period  when  his  brethren  were  exiled.  The 
story  about  his  death  is  similar  to  that  of  the  death  of  Niai, 
see  the  Dinsenchas  of  Loch  Néil,  LL.  24  b;  Dreibrend  — 
another  form  of  Deirdriu,  Deirdrinne —  rofhâid  assahulc  seirb 
drend  irechtaib  ruad  mue  ;  in  the  Glas  story  they  are  mucca 
delbda  draidechta  and  mucca  dergga  Dreibrinwe  (LL.  212  a 
19  gen.  Derbrin;ze;  211  b  13  Dreibrend).  I  know  nothing 
further  about  thèse  magie  red  pigs  ;  in  the  Br.  Da  D.  a  hald 
blcck  pig  is  several  times  mentioned  :  with  Fer  Caill,  with  the 
swineherd  of  Badb;  is  the  red  colour  given  to  thèse  pigs  in 
any  connection  with  the  three  red  ones,  otherwise  called  the 
three  Rùadchoin,  Red-dogs  in  the  Br.  Da  D.  and  other 
texts  ? 

The  sons  of  Ui  Duinn  Dessa  in  the  prose  Dinsenchas  of 
Belach  Conglais  are  the  same  as  in  the  poem  :  Fear  Gair 
(faircsiu),  Fer  Lee  (cloistecht),  fer  ïri  hairdmes  (sic),  Lomna 
(drutieht^,  Fear  Rorogair  (fn  nascu  niad  .i.  frigalu  trenfcr),  Fear 
Geai  (fn  galuib  ainfir),  Fear  Glas  (ïri  concuru). 

Thèse  lists  do  not  agrée  with  the  names  in  the  Br.  Da  D. 
Mss.  ;  Rogair,  Rorogair  on  one,  Rogein,  on  the  other  side 
vary  rather  constantly.  LU  84  b:  Fer  Gair  7  Gabur  7  Fer 
Rogain;  Lee.,  Stowe,  Eg.  92  and  Eg.  1782:  Ger  7  Gabur  7 
Fer  Rogai/z  (LL/"  no  Fer  Lee  written  over  Gabur);  LUSj^: 
Fer  Gër,  Fer  Gel,  Fer  Rogel,  Fer  Rogain;  Fer  Gel,  Fer  Gair, 
Fer  Rogel,  Fer  Rogain,  H,  Stowe,  Lee.  Eg.  1782;  Li792  b  Fer 
Gar,  FerRôgel,  Fer  Rogain;  Fer  Le,  Fer  Gar,  Fer  Rogh(ain), 
H.,  Stoiue,  B.  of  Fermoy,  Eg.  1782. 

Mane  Milscothach  is  called  a  son  of  Donn  Dësa  :  LL.  137  b 
Ruad  Rig  ingen  Mane  Milscoith  m(i)c  Duind  Desa,  but  LL. 
211  b  31  :  Rùad  m(a)c  Mane  Milscothï.  LL.  107  b  and  else- 
wdiere  Mane  Mîscoth  is  one  of  the  9  sons  of  Carbad  (Cenn- 
liath)  :  so  in  Lebor  Ultach  {B.  of  Bail.,  B.  of  Lecan  (R.  L 
Ac).  In  the  L.  Dr.  Sn.  fragment  in  LU.  99  a  he  is  aiso  : 
son  of  Carbad. 

The  sureties  given  to  Incel  {LU.  84b)  are  Fer  Gair  7  Ga- 

Revue  Celtique,  XII.  i-j 


246  Netîlau. 

bur  (no  Fer  Lee)  7  Fer  Rogain  (LU.');  Ger,  Gabur,  Fer  Ro- 
gain  in  the  other  Mss.,  see  above  ;  L.  Dr.  Sn.  knows  Gêr 
(Geer)  Uînecae,  and  Mane  Milscothach  and  Mane  Andoe  as  fer 
cluais  and  fer  radairc  and  airdmhesa  occur  in  oneof  the  versions 
amalgamated  in  our  présent  Br.  Dû  D.  text.  In  the  occurrence 
of  Ger  for  Gair,  in  the  mentioning  of  Mane  Milscothach  as 
son  of  Donn  Dêsa  etc.  we  may  hâve  faint  traces  of  what  led 
to  thespUt  of  the  ancient  traditions  in  thetwo  versions  which 
are  beHeved  to  exist  in  our  présent  texts. 


XL   The  death  of  Eterscèl. 

Stoiue  etc.  Mss.  and  Eg.  1782:  Eterscèl  died  (Eg.  :  killed 
by  Nuadu  Necht  of  Leinster  who  was  killed  by  Conaire).  Cf. 
LL.  23  a  Eterscèl  Mor  mac  h.  lair  dErnaib  Muwan  —  (5 
years  he  reigned)  cotor(chair)  la  Nuad(u)  Necht  [son  of 
Setnai,  LL.  45  a].  Then  followed  the  coicedaig  :  Conchobar 
mac  Fachtna,  Carpre  Nia  Fer,  Tigernach  Tetbannach,  Curui 
mac  Daire,  Ailill  mac  Matach;  then  Nuadu  Necht  di  Laignib 
(1/2  year),  cotorc(hair)  la  Conaire  icAth  Cliath  in  h.  Dronna. 
Conaire  Môr  mac  Eterscëoil  70  (no  14)  irrige  hErinn  cotor- 
(chair)  imbrudin  Da  Derga  :  no  combad  a;zdso  nacoicedaig. 
Then  followed  Lugaid  Riabderg  (22  years).  See  also  f.  i.  LL. 
319  b,  129  a,  B.  of  Fenagh  p.  33  etc.  :  the  coicedaig  are  re- 
corded  several  times  in  thèse  two  places. 

The  text  de  sil  Conaire  Moir  (printed  in  Petrie's  Tara,  pp. 
154-5  from  the  book  of  Donald  Mac  Firbisp.  384,  and  kept 
in  Mss.,  B.  of  BalL  and  H  2,  7)  has  :  Orobith  Etersgeil  geo- 
guin  Nuadu  Necht  m(a)c  Setna  Sithbaicc  do  Laignib  ar  Lu- 
gaid Riabnd^r^  dourscarad  rigi  re  Lug(aid)  Riabnd^r^'-.  (B.  of 
Bail.  139c  6  etc.)  and:  niarroedatar  Lugaid  Riabnd^rg  acet- 
oir  iarnguin  f^irsgeoil  (B.  of  Bail.  139  c  24  etc.),  se.  the  mi- 
raculous  stones  of  Tara  refused  to  give  the  omen  favourable 
to  Lugaid  Riabnderg  so  that  he  then  was  refused  to  be  made 
king.  I  hâve  not  met  elsewhere  with  this  candidature  of  Lu- 
gaid Riabnderg  for  the  kingship  of  Tara  at  that  time  (after 
Eterscèl's  death). 


Togail  Btuidne  da  Derga.  247 


XII.  Hoiu  Conaire  bccamc  king  of  Tara,  and  on  the  gcss put  on  him. 

Two  versions  of  thèse  events  are  kept  :  one  based  on  the 
tarbfess  and  the  help  of  Conaire's  father  Nemglan,  the  king  of 
the  birds  (in  the  Br.  Da  D.  texts)  and  one  based  on  a  num- 
ber  of  flivourable  omina  happening  at  Tara  and  on  the  help 
of  Mess  Bûachalla  and  the  side  of  Brî  Leith  (in  the  de  sil  Co- 
naire Moirtext,  probably  the  L.  Dromma  Smchta  version). 

I.  Br.  Da  D.  Mss.  Tarbfess  at  Tara,  described  similarly  to 
that  in  LU.  46a  18-24;  Conaire  and  his  three  comaltada 
were  playing  in  their  chariots  in  Life  ;  he  is  fetched  by  his 
aite. 

Hère  Stowe  Ms.  and  Lee.  (not  Eg.  92  and  1782)  insert  :  the 
man  of  the  tarbfess  saw  in  his  slecp  a  naked  man  «  indiaid 
nahaidchi  iarshgi  na  Temrach  7  acloch  inathailu  ». 

Conaire  said  he  would  go  to  Tara  next  morning.  He  went 
in  his  chariot  to  Ath  CHath  where  he  saw  wonderful  birds. 
He  pursued  them  «  co/»t(ar)  scitha  naheich  .  «otheigtis  fot 
naurchora  riam  7  niteigtis  nibusia. 

Tarbling  7  gabaid  athailm  doib  asincharp(at).  imsui  com- 
bui  comuir  inandegait.  fosruwet  indeoin  f(or)sintuind.  Luid- 
som  cucu  cotub(air)t  alai/w  tarsiu.  facbait  naheoin  anêncen?z- 
cha  7  imdasoat  fair  congaib  7  claidbib.  \Eg.  1782:  7  marbaid 
seom  cenmotha  oenfher  rocunnaig  anachul  fair].  Aincithi  ï.er 
dib  7  atgladast(7r  coyiQ'çeri  (ris  : 

I  am,  lie  said,  Neinglam  (Eg.  1782  Nïamglan),  king  of  the 
birds  (ri  enlaithe),  thy  father  ;  «  ar  dograd  dit  dibrigud  en, 
arnifil  sunn  nech  nad  padir  dait  oath(air)  no  omath(air  » .  Co- 
naire said,  he  did  not  know  that,  and  he  is  then  told  about 
the  tarbfess  and  the  above  mentioned  resuit  of  it  (fer  lom- 
nacht  etc.). 

Eg.  1782  bere  inserts  the  list  of  Conaire's  gess'es  put  on  him 
by  Nemglan. 

Conaire  proceeds  in  the  attire  mentioned  to  Tara  where 
tiiree  kings  are  waiting  on  each  of  the  four  roads  leading 
thither;  he  is  met  by  his  aite  who  put  royal  garments  on 


248  Nettlau. 

him.  The  people  are  discontenteJ  with  the  resuit  of  the  tarb- 
fess  as  he  is  an  unbearthed  youth,  but  he  reconciles  them  by 
some  clever  remarks  as  «  infer  ocontuinw  »  (Nemglan)  had  told 
him. 

He  had  told  him  :  his  reign  would  be  prosperous  ;  birds 
ought  to  be  «  sainemail  »  in  his  reign  ;  the  foUowing  were  his 
gess  : 

1.  {Eg.  1782)  Ni  thudchaiss  desel  Tem(rach)  natuaith- 
bel  in  Breg.  Cf.  LU.  83  a  (4). 

2.  nirtaibnith^r  let  clôenmila  Cerna;  cf.  LU.  83  a;  one  of 
the  gess  put  on  Cormac  Conlonges  by  Cathbad  was,  not  to 
kill  the  clôenmila  moige  Sainb  (glanmil  muige  Sainw,  v.  I.). 

3 .  Et  nirechtm  cech  nômaid  aidhche  sech  Tem(raigh)  ;  cf. 
LU.  83  a;  L.  Dromma  Sncchta,  LU.  99  a;  arnâ  echtmd  a 
Tewraig  cach  nômaid  aidche(3). 

4.  Et  ni  rofhai  hitig  asfa  f(or)rêil  soillsi  tened  iarfuniud 
grêni.  7  imbi  ecnach  domaig;  cf.  LU.  83  b  and  the  vv.  11.  of 
the  .other  Mss.  :  Stowe  Ms.  ni  roi  itig  asambi  spre  nasoillsi 
tene  imach;  Eg.  92  asambi  ecnai  suilsi  immach  iarfui;ziudh 
ngr^nea  ;  Lee.  nir[  ]ei  itig  asmbi  egcna  suillsi  tenead  immach 
iarfuinead  ngrene  ;  H.  2,  17  nirfhoide  atigh  asamba  hecnai 
soillsiu  tenedh  imhach  iarfuin(iudh)  ngrme.  7  asambi  hecnai 
dimoigh  (ecna  damuig,  Stowe  Ms.)  ;  L.  Dromna  Sn.,  LU. 
99  a  :  7  nafoïed  hitaig  asmbiad  ecna  soilse  iarfuiniud  grme. 
(6). 

5.  Et  ni  tiat  riut  tri  deirg  dotig  deirg;  ci.  LU.  83  b,  84a; 
do  thigh  dheirc;  Eg.  92,  Lee.,  H.  2,   17;  not  in  Stowe  Ms. 

(7).. 

6.  Et  niragabthar  diberg  itfhaith  ;  cf.  LU.  84  a  ;  L.  Dr.  Sn., 

LU.  99  a:  7  na  gabtha  diberg.  (2). 

7.  Et  nitï  dâw  oenmna  no  oënfliir  hitech  f(or)t  iar  fuin- 
iud  grem;  cf.  LU.  84  a  and  86a  (8). 

8.  Et  ni  aurrais  augm  dodamogad;  cf.  LU.  83  a;  L.  Dr. 
Sn.,  Lt/.  99  a:  7  ni  airs  augra  iwdatùathmail  tûath  maug- 
na;  (see  below)  (i). 

L.  Dr.  Sn.  tells  about  the  gess  (LU.  99a)  :  Argabais  sow 
flaith  indiaîd  aathar  7  asb^rt  Niniôn  drùi  bâtar  ne  airchoilte 


Togal  Bruidne  du  Derga.  249 

aflatha.  (i)  arnâechtmd  a  Te^nraig  cach  nômaid  aidhche  (2) 
7  nï  fuiwmils  gâta  inaflaith  (3)  7  nagabtha  dlherg.  (4)  7  ni 
airs  augra  i«datuath  maîl  tuâth  maugnas.  (5)  7  nafoied  hitaig 
asmbad  ecna  soilse  iarfuiwiud  grêne  jr. 

It  will  be  seen  that  gess  1-8  of  the  Br.  Da  D.  Mss.  occur 
in  the  Br.  Da  D.  text  in  the  foUowing  sequel  :  4,  5,  3,  6,  7, 
2,  8,  I  ;  they  are  given  in  the  L.  Dr.  Sn.  excerpt  :  3,  x,  6,  8, 
4;  the  words  :  7  ni  fuimils  gâta  inaflaith  are  not  clear  to  me. 

2.  De  sil  Conaire  Moir  (B.  of  Bail.,  H.  2,  7)  :  whena  king 
was  elected  in  Tara  after  Eterscêl's  death,  the  following  omina 
entered  into  opération  :  (i)  a  chariot  with  (2)  two  horses 
never  before  yoked  under  a  chariot  ;  the  chariot  would  only 
admit  the  proper  person  to  be  king,  and  the  horses  would 
then  start  ; 

3 .  a  king's  casai  in  the  chariot  would  only  fit  the  proper 
candidate  ; 

4.  Bloc  and  Bluicne,  two  stones  at  a  handbreath's  distance 
from  each  other  would  open  so  far  as  to  let  the  chariot  pass 
between  them  ;  (elsewhere  always  three  stones  :  Mael,  Blocc, 
Bluicni  are  mentioned,  f.  i.  B.  of  Bail.  350a  41  ;  Pétrie  in 
his  book  on  the  Antiquities  of  Tara  quotes  no  other  autho- 
rities  on  thèse  stones,  the  chariot,  the  casai  etc.  than  our 
very  text)  ; 

5.  the  fol  at  the  head  of  Oenuch  incharbait  would  roar  at 
the  proceeding  of  the  chariot  with  the  proper  person  in  it. 

Lugaid  Riabnderg  could  not  fulfill  thèse  conditions. 

Mess  Bùachalla  told  Conaire  what  was  being  done  in  Tara 
and  who  his  father  was  ;  he  wants  to  go  there  to  become 
king  after  his  flither.  That  happened  on  Shab  Derg  (H.  2,  7 
Gergg,  as  always  in  this  Ms.).  Mess  Bùachalla  went  away 
and  returned  immediately  with  large  hosts.  Conaire  went  over 
Mag  Breg  to  Tara  and  his  mother  before  him.  «  Doarlaic 
ahinar  impe  coacris  anos  a//mong  dub  tathmigthe  imacend 
trelam  dub  mor  le  7  druith  rau[  Jnemnig  (B.  of  Bail,  run 
nemig)  roimpe  7  fiansceith  7  canti  7  chornaire  resnaslogaib 
moraib  7  bat(ar)  mora  indfir.  nithairiset  intloig  batar  hi  Te- 
mair  aracind.  dergit  Temraig  ronadusib  7  cocarpat  naflatha. 
Then  Conaire,  instructed  by  his  mother,  fulfills  ail  the  con- 


2)0  Nettlau. 

ditions  enumerated.  He  became  king.  The  hosts  stayed  with 
him  co  de  nomaide  and  left  the  airmit  on  him  :  na  funfeth  7 
na  taurcelath  grian  fairsium  iTemair.  Then  they  went  away, 
it  is  not  known  whereto. 

Then  follows  the  suggestion  that  they  were  the  side  of  Brï 
Leith,  and  two  accounts  on  Mess  Buachalla's  origin  (quoted 
above  :  V,  D,  i,  b). 


XIII.  Conaires  reign. 

Stoiue  etc.  Mss.  and  Eg.  1782  then  describe  Conaire's  pros- 
pérons reign:  Robatar  tm  deolathchaire  {H.  2,  17  deolcaire) 
mora  i;zaflaithi;/j  .i.  .uii.  mbarca  ca(ch)a  mis  mithemain  do- 
gabail  ocindbiur  Colptha  ca(ch)a  bi(iadn)a  7  mes  cogluine 
ca(ch)  fog(amair)  7  imbâs  f(or)  Buais  7  Boinn  himedon  in- 
mis  mithemon  ca(ch)a  bl(iadn)a  a  cai;zco/;?raicc  7  iwbet  caen- 
co;nraicc  ro^arubai  nech  iwnaile  i/zEr(inn)  fr/afl(aith)  7  ba- 
binnith/r  laca(ch)  nœwguth  araile  etc.  ;  the  following  de- 
scription partly  coincides  aUmost  verbatin  with  that  of  L  U. 
86  b  17-30,  cf.  LU.  86  b  20  7  ni  fascnam  gaéth  chairchech 
cethnt  conono^  —  Eg.  1782  (in  the  LU.  86b  passage):  ni 
gluaisi/zd  gaeth  cairchech  erboll  mil  innih  conona;  SîozueMs. 
in  the  Jirst  passage  :  ni  luaisced  gaeth  caircech  mbô  etc. 


XIV.   The  diberg. 

Of  the  cause  of  the  exile  of  some  Irish  chiefs,  of  their 
agreement  with  Incel,  their  raid  on  Britain  or  Scotland,  and 
their  landing  in  Irektnd  where  they  find  Conaire  coming  to 
the  Bruiden  Da  Derga  we  hâve  two  versions  amalgamated  in 
LU.  and  the  other^r.  Da  D.  Mss.,  Eg.  1782  partly  differing ; 
besides  we  hâve  on  LU  <^^  a  the  L.  Dr.  Sn.  account.  Before 
trying  to  ascribe  each  one  of  the  doublets  to  this,  that  or  the 
other  version  I  will  quote  several  doublets. 

I.  The  banishing  of  the  future  pirates. 

First  version  :  Sîoive  etc.  Mss.,  Eg.  1782  and  LU  (^ — %} 


Togail  Bruidne  da  Derga .  251 

a  42)  :  Fodordsom  {Lee.  fodordsat)  iar(u)w  acomaltaisow 
iwgabail  dana  anath(ar)  7  asenath(ar)  dib  .i.  gat  brat  7  guin 
duine  7  diberg. 

gâta  side  nateora  gâta  arinoenfer  .i.  mucc  7  ag  7  bô  ca(ch)a 
bl(iadn)a  conzccdîlis  cahinwechad  doberad  indrî  îorxu  làer  7 
ciadomain  doairgebad  donrig  ingat  i«nafl(aith). 

doteged  di  ca(cha)  bl(iadn)a  infer  trebar  diaaccaiwe  îrismng 
7  asb^rad  iîzrig  iris  :  Eirc  conarlaiter  iri  m(ei)c  h.  Duinn  Desa. 
itê  rodahuicset  (rodatuicset  other  Mss.^. 

folaimtis  anguiw  cachfechtnôtheig(ed)dîarad.  nitinwthadsom 
cosiw  rig  afn'si  arna(ch)cruided  on  ni  iar(un)  rosgab  miad  7 
iwtholtu  iat. 

gabsait  diberg  comacaib  fl(ath)a  îer  nEren«  impu. 

tri  coecait  fer  doib  iiztan  batar  ocfoelad  icr/ch  Connachî 
occamunad.  fo?mcad  muichide  Maine  Maillscoth(aigh)  oca  7 
niacu  riaw  anisin.  luid  f(or)  teged.  orocualatarsom  loiar  ina- 
degaid.  eigthe  iwmuicid  cotainic  tuath  inda  Maine  foé  7 
conorgabait  natr/coecait  fer  cc//aforbandaib  7  bt^rthair  do 
Themraig  7  fogellsat  iwrig  imhi. 

rowep^rtside  :  oirced  cach  amacc  7  aincither  modaltaisa. 

Cet  cet  orcach  dogentar  airiut. 

Natê  ém  olesew.  ni  haurcra  s^t'gail  damsa  i«br(ath)  utc«i'. 
Nicrochfaither  etc.  (hère  1,6'' begins).  The  prisonners  with 
their  senôri  we  sent  away  to  make  a  raid  on  Scotland.  They 
go  to  sea.  (LU  83  a  4). 

Second  version.  Lt/  84  a  40  —  b  19;  Stowe  etc.  Mss.; 
Eg.  1782. 

The  sons  ofDonnDessa,  Fen  dar  crïnach,  the  seven  Mane 
(eight  however  are  quoted,  namely  Mane  Milscothach  —  see 
above  X  —  amongst  them),  the  mysterious  three  Ruadcoiw 
(plur.),  on  whom  see  below  and  ail  in  ail  the  third  part  of  the 
Irish  were  dibergaig,  plunderers,  in  Conaire's  reign;  the 
banished  then  are  to  make  a  raid  on  another  country  and 
then  to  return. 

2.  The  Irish  pirates  and  Incel. 

First  version:  LU  83  a  4-12,  Stowe  etc.  Mss.,  Eg.  1782  : 
The  Irish  met  Incel  caech  hua  Conmaic  on  the  sea,  the  son 
of  the  king  of  Britain.  An  agreement  is  made  between  them. 


2^2  Nettlau. 

Raid  on  Britain  where  Incel  kills  his  father,  mother  and  his 
seven  brethren.  Then  they  return  to  Ireland  to  make  a  raid 
on  that  country  as  was  due  to  Incel. 

Stowe  etc.  and  Eg.  1782  :  triar  fer  —  LU.  tri.  1.  fer. 

«  «  :  7  brethren  of  Incel  —  i,î7(83a9) 

6;  tbis  is  a  mère  error  (or  misprint)  of  Lt/as  84  b  30  shows 
and  the  conclusions  of  Zimmer  (1.  c,  p.  572)  drawn  from 
this  fact  are  without  foundation  in  my  opinion. 

A  second  short  account  of  this  version  is  kept  LI7  84  b 
38-40:  they  went  to  Britain  where  Incel's  father,  mother 
and  seven  brethren  were  killed  «  am(ail)  rorâidsem  reowd  », 
«  as  we  hâve  said  before  ».  This  passage  does  not  occur  in 
Eg.  1782  and  is  evidently  an  interpolation  of  the  scribe  of 
LU  (or  its  source)  who  remembered  what  he  wrote  a  few 
columns  before  on  the  British  diberg  and  inserted  this  in  the 
version  telling  of  the  Scotch  diberg  in  order  not  to  make 
the  discrepance  of  the  two  versions  look  to  absurd.  If  we 
undertake  it  to  reason  at  ail  about  the  composition  of  Ûiq  LU 
texts,  such  passages  show  that  the  «  redactor  »  oï  the  texts  found 
thèse  doublets  in  his  sources  and  did  not  gather  them  together 
and  make  them,  as  Zimmer  suggests  throughout  his  essay. 

Second  version:  Lt/  84  b  19-42  and  the  other  Mss.  :  The 
pirates  met  Incel  caech,  Eiccel  and  Tulchinni,  tri  m(ai)c  Ui 
Chonmaic  on  thesea;  Incel  with  three  pupils;  théir  pact;  the 
Irish  sureties  were  Fer  Gair,  Gabur  (only  in  LU.  :  710  Fer  Lee) 
and  Fer  Rogain.  Their  raid  on  Alban.  They  return  to  Ireland. 
{LU.  84  b  38-40  interpolated,  see  first  version). 

Stoiue  etc.  and  Eg.  1782  mainly  agrée;  they  hâve  not 
//.  38-40  oï LU.,  mention  only  Incel  and  Eiccel,  the  two  sons 
ofhUiConmaicne  {Lee,  Stowe,  Eg.  92),  Conmaic(£V.  1782); 
Incel  bas  three  pupils  {Stowe  etc.),  seven  pupils  {Eg.  1782), 
see  below. 

According  to  L.  Dr.  Sn.  {LU.  99  a)  Mane  Milscothach 
m(a)c  Carbad.  Gër  m(a)c  Umeca;  and  the  three  sons  of  Uî 
Thoigse  killed  Conaire;  their  first  raid  was  made  on  Scot- 
land.  From  this  we  see  that  the  second  of  our  above  quoted 
versions  stands  nearer  to  the  L.  Dr.  Sn.  version  than  the  first 
one. 


Togail  Bruidne  da  Derga .  255 

On  Incel  I  find  in  O'Flaherty's  Ogygia(ed.  1685,  p.  274): 
Ankelus  caecus  O  Conmaic,  Dekellus  et  Dartadus  e  pra:;do- 
nibus  quos  Conarius  Hihemiam  tumultibus  infestantes  regno 
abegit,  sunt,  qui  alienigenarum  sibi  turba  adscita  illud  cxci- 
dium  intulerunt  (Bruighen  dadhearg  vel  Bruighen  dabhearga). 
Hos  Areco  filio  Milesii  vel  Dumnoniis  Connactia,^  oriundos 
ferunt,  et  Ankelum  régis  Britonum  dictum  iilium,  quia  mater 
ejus  ïuit  Bera  iilia  Ocba  principis  Britonum  Marmia  filii  Och- 
niasii.  As  to  the  name  Ochmasius  cf.  Concess  ingen  Ocbaiss 
do  Galluib,  Trip.  Life  of  Patrick  (éd.  Stokes),  p.  16,  ingen 
Ocmuis  p.  412,  ingen  Ochbais  p.  432.  I  hâve  not  met  with 
any  such  notes  about  Incel  elsewliere.  Keating  p.  311  (1857) 
mentions  a  Bera,  a  daughter  of  Eber  Mor. 


Max  Nettlau. 
(A  suivre.) 


NOMS  GAULOIS  BARBARES  OU  SUPPOSÉS  TELS 
TIRÉS  DES  INSCRIPTIONS  ^ 


Arelat{enses)  2  (ethnique  des   habitants  d'Arles '.   Saint- Jean-de-Gar- 

guier  près  Géménos  (Bouches-du-Rhône'i.  C.  I.  L.,  XII,  594. 
Arellivs  nom  d'homme^  Nîmes  iGardi.  C.  I.  L.,  XII,  3688. 
Aretivs'  inom  de  verrier  .  Le  Buis  ^Isère  .  C.  I,  L.,  XII,  $696,  2. 
ARIGVNDE4  ^nom  d'hommei.  Arandon  ilsère).  C.  I.  L.,  XII,  2382. 
Ariolas  (nom  de  femme).  Soulosse  (Vosges  .  Robert-Cagnat,   3*  part., 

p.  79- 

Arion^  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard'.  C.  I.  L.,  XII    3198. 

ARI0VISTVS7  (nom  d'homme).  Kenchcster.  R.  A.,  1888,  t.  XI^  p.  25$. 

Aritvs   nom  d'homme;.  Les  Provenchères  1  Mayenne).  Mowat  B,  p.  88. 

Arivaria^  imarque  de  potier).  S^-Lorenz  (Autriche-Hongrie).  A.  E.M., 
1887,  p.  79,  n"  27,  5. 

Arro9  (nom  de  potien.  Die  (Drômei,  Bordeaux  iGironde.  C.  I.  L., 
XII,  5686,  77,  Jullian,  n"  441,  p.  501. 

Arrota  inom  de  femme),  Essarois  (Côte-d'On.  Lejay,  p.  149,  181. 

Arrotala  (nom  de  femmei.  Besançon  (Doubs).  Lejay,  p.  149,  181'. 

Arsacae'°  paternae  sive  maternae  ^matres  .  Xanten  iGermanie  infé- 
rieure). B.  J.,  t.  83,  p.  I S4,  no  330. 


1.  Revue  Celtique,  t.  VIII  (1887),  p.  578  et  ss.  —T.  XII,  p.  i?i  et  ss. 

2.  Creuly  :  arelata  vArles),  Aquae  Apollinares.  AREtiTERVS,  Espagne  ;  areobisdvs, 
Suisse.  Barthélémy:  aremagios    ou  aremacios  . 

3.  Creuly:  Arête  druis  Antistita,  Metz.  Barthélémy,  Apr,TO'.X[io;  Na{Aau. 

4.  Thédenat  :  Arimanvs,  Noricum. 

5.  Creuly  :  Ariomanvs. 

6.  Creuly:  arioni    au  datif,  sans  provenance. 

7.  Sur  un  cachet  d'oculiste. 

8.  Barthélémy:  Santono-arivos. 

9.  Creuly  :  Espagne. 

1 0.  Creuly  :  Cisalpine. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  2  5  5 

Arsac[es]  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  4681. 
Artahe  (Deo).  Saint- Pé-d'Ardet [Hante-Garonne].  R.  A,,  1888,  t.  XII, 

p.  268,  n°  141. 
Artaivs'  (Mercurius).  Beaucroissant  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  2199. 
Arte.  .  .co.  V.  Leno. 

Articilla  (nom  de  femme),  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3360. 
Arvca^  (nom  d'homme).  Feurs  (Loire).  R.  E.,  1888,  n^  699. 
Arvra  3  (nom  de  femme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  4761. 
Arvsenvs  (nom  d'homme).  Bonn.  B.  J.,  t.  85,  p,  8$. 
*Arvescivs  (nom  d'homme),  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  I,  p.  21. 
ASBOLE  (nom  d'homme,  datif  Asbolini).  Arles  (Bouches-du- Rhône).  C. 

I.  L.,  XII,  796. 
ASCANIVS4    (nom   d'homme).   Les    Fumades,   Nîmes   (Gard),    Narbonne 

(Aude),  Vaison  (Vauciusej  s,  Sainte-Colombe  (Isère)  6.  C.  I.  L.,  XII, 

2846,  3052,  4625,  5686,  1166,  5695,  4. 
AsERECiNEHAE  (déesses).  Odendorf  (Germanie  inférieure),  B,  J.,  t,  83, 

p.  1 37,  n°5  216,  217. 
ASERIC1NEHAE7   (matronae).   Odenhausen  (Germanie  inférieure)     B.  J,, 

t.  83,  p.  135    n°  197. 
AsiRiGiA^  (nom  de  femme).  Saint-Symphorien  (Ardèche).  C.  I.  L.,  XII, 

2650. 
ASS0RENVS9  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  5219. 
AsTivs  '°  (nom  d'homme).  Bernay  (Eure).  Mowat  B,  p.  1 5  5. 
ASTVRVM  (Conventus).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L,,  XII,  1855. 
Asvivs"  (nom  d'homme),  ^r/«  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII,  762. 
Atebla'^  (nom  de  femme).  Oendenburg  (Autriche-Hongrie).  A.  E.  M., 

1888,  pi  83. 
Atectorigiana'3  (Ala).  Saintes  (Charente-Infér.).  Espérandieu,  p.  172, 


1.  Creuly  :  artioni  (deae),  Suisse.  Barthélémy  :  Artos,  Artve-Comvn. 

2.  Creuly:  Arvbiano  (lovi),  Monaco.  Barthélémy  :  Arvs. 

3.  Creuly:  Arvranci  nautae;  arvrensis  regio,  Suisse. 

4.  Creuly  :  ascattinivs  Rasvco,  Rhin. 
J.  Graffite  sur  un  vase. 

6.  Sur  une  tessère  en  ivoire. 

7.  Creuly  lit  :  asergnehae. 

5.  Creuly  :  Asirio,  Asirivs,  Calvi. 

9.  Creuly;  Assenio,  père  de  Scenvs,  Rhin. 

10.  Creuly:  astoilvnnvs  (Deus),  Saint-Béat,  Barthélémy:  Actico. 

1 1 .  Creuly  :  Nimes. 

12.  Creuly:  Atebodvvs,  Garnie. 

13.  Barthélémy:  atectori. 


2^6  Henry  Thédenat. 

Ategnati  '  [nom  d'homme  au  gén.).  To^/ (Italie).  R.  C,  1886,  p.  126. 
Ateiovcvs  inom  d'homme).  Nîmes  {Gara'.  C.  I,  L.,  XII,  4006. 
Atepa^  inom  de  femme! .  Metz.  Robert-Cagnat,  5^  part.,  p.  45. 
Atepatvs  (nom  d'homme).  Cruviès  [Gard],  Sainte-Colombe  tisère)  >.  C. 

I,  L.,  XII,  2905,   5686,  88. 
ATEP0  4  inom  d'homme],  Rustrel  (Vauclusej,  Saint-Paul-lès-Connaux, 

Nîmes  (Gard'i,  Narbonne  (Aude).  C.  I.   L.,  XII,  1127,   2795,   3944, 

5085. 
Atepomarvss  (nom  de  potier).  Mayenne.  Mowat  B,  p.  82,  83. 
Ateporico"^  (nom  d'hommel.  Mayenne.  Mowat  B,  p.  86. 
Ateponvs  (nom  d'hommei.  Neiimagen.  K.,  1886^  p.  119. 
*Aterivs7  (nom  d'homme  .  Saint-Romain-en-Gal  (Rhône',  Arles  (Bou- 

ches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII,  2000,758. 
Atesmertvs^  (?'i    (nom  d'homme).    Vlneuil  près  Blois  [Loir-et-Cher). 

Espérandieu,  p.   127. 
*Atettia9  (nom  de  femmei.  Près  Montpellier  (Hérault  .  C.  I.  L.,  XII, 

4192. 
Atevla'°  [nom  d'homme  .  Bordeaux  [Gironde'i.  Jullian,  no  274,  p.  361. 
Atevritvs"    (nom  d'homme),  Bordeaux  (Girondei,  Po/f;>rs  (Viennel. 

Jullian,  no  199,  p.  304.  Espérandieu,  p.  358. 
Atgites'*   nom  d'homme.  Arles  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 

786. 
Atianvs'î  (nom  d'homme!,  L)'o:z  [Rhônei.  Allmer-Dissard,  t.  I,  p.  181. 
*Atinas  inom  d'homme'.  Narbonne  Audei.  C.  I.  L.    XII,  6014. 
Atirienivae  (V.  Ahinehae  et  la  notel. 


1.  Creuly  :    Atecingvs,    Milan;    Ategnata,    Carniole,    Styrie ;  Ategnia  (homme), 
musée  d'Epinal.  Theder.at;  Atecnvtis  (génitif),  Bourges. 

2.  Creuly  :  atepilla,  Nîmes  (Creuly  en  fait  à  tort  un  nom  d'homme).  Barthélémy  : 
Tovtobocio-Atepilos;  Orcetirix-atpillif.  Thédenat:   Reims  (nom  d'homme  à  tort). 

3.  A  Sainte-Colombe,  nom  de  potier. 

4.  Creuly  :  Rhin,  Apt,  Nîmes. 

5.  Creuly:  Narbonne,  Paris.  Atep.  atepoma,   Paris,   prés    Lausanne.  Thédenat: 
Lyon,  atepomarivs,  Lyon. 

6.  Graffite  sur  un  vase 

7.  Creuly  :  aterta,  Bordeaux. 

8.  Creuly;    atesmerio  (deo;,  Meaux.   atespatvs  ;  Atessas,    Nîmes,  Rhin.  Barthé- 
lémy :  ATESOS. 

9.  V,  ATEVLA. 

10.  Creuly:  Naix ;  longue  liste  de  noms  formés  du  radical  At.  Barthélémy:  Atevla- 
Vlatos  ;  ATVLA    dans  une  inscr.  de  Crémone.  C.  I.  L.,  V,  41 17)  ;  Atvllos. 

11.  Creuly:  sans  provenance. 

12.  Creuly:  atgetis. 

13.  Creuly  :  Atioxtvs,  Bordeaux. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  257 

*Atisivs'  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  2,  p.  318. 
Atreba^  (nom  de  femme),  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n"  155,  p.  272. 
Atrectvs  5  (nom  d'homme).  Metz.  Robert- Gagnât,  p.  52. 
ATRICTVS4  (nom  d'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  126,  148. 
AttaS    (nom  d'homme).    Pontaillicr-sur-Saône    (Gôte-d'Or).     Lejay, 

p.  19?,  246. 
*  Attedia'^  (nom  de  femme).  Narbone  (Aude).  G.  I.  L.,  XII,  4975. 
Atticilla  (nom  de  femme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  140,  168. 
ATT1LLVS7  (nom  d'homme).  Vaison  iVauciuse);  Fins-d'Annecy  (Savoie); 

Vienne   (Isère)^;  Aix   (Bouches-du-Rhône).  G.    I.    L.,  XII,  1446; 

2534;  5686,  98;  5777. 

Attini  (Deo)9.  Mayence.  K.,  1887,  p.  109. 

*Attivs'o  (nom  d'homme)".  Karlsburg.  R.  A.,  1888,  t.  XI,  p.  256. 

Atto'^  (nom  d'homme).  M/r<3mt7s  (Bouches-du-Rhône)  ^Tetz  [Germanie 
inférieure)  ;  Saint- Andrae  (Garinthiel;  Agen  (Lot-et-Garonnel.  Neu- 
magen.  G.  I.  L.,  XII,  646  ;  B.  J.,  t.  83,  p.  1 5 1 ,  n°  ^  1  i  ;  A.  E,  M., 
1886,  p.  235  ;  R.  E.,  1887,  p.   316,  47;  K.>   1886,  p.  119. 

Attvrita'3  (nom  de  femme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n"  175,  p.  285. 

*Atvcia'4  (nom  de  femme).  Narbonaise.  G.  I.  L.,  XII,  5414. 

Atvfrafinehae  ^déesses).  Près  Berkum  (Germanie  inférieure).  B.  J., 
t.  83,  p.   13$,  n°^  199-204. 

Atvnessvsm  (nom d'homme). ScJinffs  (Gharentc-inférieure).  Espérandieu, 
p.  282. 

Atvrenvs  (nom  d'homme).  Brignon  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  2920. 

*Atvria  (nom  de  femme) .  Beaucaire  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  2826. 


1.  Creuly  :  atismara,  Genève.  Barthélémy:  Remos-Atisios. 

2.  Creuly:  atrebates. 

3.  Creuly:  sans  provenance.  —  Rhin.  Atregtivs,  Cassel. 

4.  Sur  une  fibule. 

5.  Creuly:  attae,  nymphe  d'>l/Jf.  Barthélémy:  Milan,  atta. 

6.  Thédenat  :  attaedio  (nom  d'homme),  Charleville. 

7.  Creuly  :  Rhin.  Thédenat;  Reims. 

8.  A  Vienne,  nom  de  potier. 

9.  Le  dieu  Atys. 

10.  Creuly:  attvs,  Rhin  ;  Attvsiola,  Bordeaux. 

1 1 .  Sur  un  cachet  d'oculiste. 

12.  Creuly:  Rhin.  Attonia,  Rhin. 

13.  Creuly  lit:  atvrita.  Creuly;   Attvrvs,   Attvs,  Rhin;  Attvsiola,   Bordeaux. 
Barthélémy  :  Atta. 

14.  Creuly:  Attvcivs.  Barthélémy:  atvllos.  Thédenat  :  Atvcvs,  Magdanienenberg 
(Noricum). 

ij.  Creuly:  Atvns.  Thédenat:  Atvnvs,  Noncum. 


2 $8  Henry  Thédenat. 

Atvrio'  (nom  d'hommel.   Saintes  (Charente-Inférieure! .  Espérandieu, 

p.  276. 
Atvsa-  inom  de  potier  ï' .  Châtelet-d' Andance  (Ardèche).  C.  I.  L.,  XII, 

5686,  104. 
AvcALO  (-nis.  Nom  d'homme).  Apt  Vaucluse'.  C.  I.  L.,  XII,  1088. 
AvcELLA   (nom  de  potier^ .    Lyon  iRhône),  Poitiers  (Viennei.  Allmer- 

Dissard,  t.  II,  p.  357. 
AvcissA  (nom  de  potier).  Paris.  Mowat  A,  p.  80. 
AVFANIAE5  (matres).  Carmona  près  Cordoue  (Espagne).    B.  J.,  t.  83, 

p.  164,  n°  598. 
*AvFVSTivs  I nom  d'homme).  L)'o;z  (Rhônel.  Allmer-Dissard,  t.  I,  p.  17, 

t.  II,  p.  37$. 
AVLERCVS4  (Ethnique).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  no  52,  p.  160. 
AvNEMVNDVS   (nom  d'homme).  Grésy-sur-Aix  (Savoie).  C.  I.  L.,  XII, 

2485. 
AVNVS5  (nom  d'homme).   Vienne  (Isère),   Géromont  (Meuse).  C.  I.  L., 

XII,  5686,  117.  Liénard,  t.  III,  p.  84,  pi.  24,  4. 
Avscvs^  (nom  de  potier).  Carpentras  (Vauclusel.  C.  I.  L.,  XII.  5686, 

iiq. 
AvTARCivs  (nom  d'homme^  Arles  (Bouches-du-Rhône) .  C.  I.  L.,XII, 

8p. 
*AvTESTivs7  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3462. 
AvENTiNVS^   (nom   d'homme^.   Lyon    (Rhône).   Allmer-Dissard,  t.    i, 

p.   39,  t.  II,  p.  :î589. 
AvETiccvs'°    (nom   d'homme.    Saintes    (Charente-Inférieure).    Espé- 
randieu, p.  274. 
AviTiANVS  '  '  (nom  d'homme).  S^j/zto  (Charente-Inférieure).  Espérandieu, 

p.  274. 


1 .  Creuly  ;  Atvro,  Neuwied. 

2.  Creuly  :  atvsirvs,  Rhin. 

3.  Creuly  :  Rhin  ;  Lyon. 

4.  Creuly;  avlerci,  Limoges.  Barthélémy  :  Avlercos,  Avlircv,  avlirco-Ebvrovico. 

5.  Barthélémy:  avn. 

6.  Creuly:  Avsvciates  (pagus).  Avsvs,  Lisieux.  Barthélémy:  Avsc,  Avscro,  Avs- 
CROCOS,  avscrocvs. 

7.  Creuly:   Avtessiodvrvs,   ville  des  Senones.   Thédenat:  Antessivs,  Les   Palans 
(Bouches-du-Rhône). 

8.  Creuly  :  aventia  (dea),  près  Morat  ;  aventicvm. 

9.  P.  }s8,  nom  de  potier. 

10.  Creuly:  Avennienses  (ethnique;  ;  Aveta,  Bordeaux. 

11.  Creuly:  Avitianomare,  Dijon. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  259 

AvoNVS  (nom  de  potier).  Genève  (Suisse).  C.  I.  L,,  XII,  5686,  ns. 

AvoT  (mot  celtique)  '.  Arc  d'Orange,  Fégréac,  Caudebec  (Loire-Infé- 
rieure); iBrÉ^ïeu// (Picardie)  ;  Lezoux  (Puy-de-Dôme)  2.  B.  C,  1887, 
p.  323-525. 

AvoTA  (nom  de  potier).  Mayenne.  Mowat  B,  p.  85. 

AXIMVS3  (Dieu).  La  Côte-d'Aime  (Savoie).  C.  I.  L.,  XII,  100. 

AXI0VNVS4  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard),  C.  I.  L.,  XII,  3215. 

BaeterrensisJ  (Ethnique  des  habitants  de  Béziers).  Tarascon  (Bouches- 

du-Rhônel.  C.  I.  L.,  XII,  985. 
Baetica  (nom  de  femme).  Saint-Gilles  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  41 16. 
Baetica   (Provincia).  Aime  (Savoie)  ;  Marseille  (Bouches-du-Rhône). 

C.  I.  L.,  XII,  116,  412. 
Baginati  (lovi).  Morestel  (Isèrel.  C.  I.  L.,  XII,  2383. 
Balatvlla^  ^nom  defemmel.  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,   p.  121,  145. 
*Balonia  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gardl.  C.  I.  L.,  XII,  3466. 
Balorice  (nom  d'homme'i.  Aulnay  (Charente-Inférieure).  Espérandieu, 

p.  t46. 
Banira7  (nom  de  femmel.  Près  Lausanne  (Suisse).  B.  J.,  t.  83,  p.  i  28, 

no  155. 
Banona^  (nom  de  femme).   Aîx  (Bouches-du-Rhône).  C.   I.  L.,  XII, 

<i66. 
*Bantivs  (nom  d'hommel.  Rodez  (Aveyronl.  B.  E.,  1886,  p.  92,  95. 
BANVIVS9  (nom d'homme).  Rams  (Marne)  ;  Sarthe;  Glanon  (Côte-d'Or)'°. 

Mowat  B,  p.  67.  Lejay,  p.  161,  198. 
Bara"  (nom  de  femme).  Narhonne  (Aude).  C   I.  L.,  XII,  4966. 
Barac[hus]  .?  (nom  de  femme)    Langlade  (Gard)    C.  I.  L.,  XII,  4144. 


1.  Avot  =  fecit,  d'après  Héron  de  Villefosse,  B.  C,  1887,  p.  525  et  R.  A.,  1888, 
t.  XI,  p.  1  jj.  Barthélémy:  avot  ou  Tova,  V.  plus  loin  Avota. 

2.  Fégréac,  Caudebec,  Breteuil,  Leroux,  sur  des  terres  cuites. 

5.  Creuly  :  axillivs,  nom  d'homme,  Rhin  ;  Axionn,  nom  d'homme,  Haut-Comminge  ; 
AxsiLLivs,  Trêves  ;  axsinginehae  (matronae),  Rhin. 

4.  Creuly:  AxioftN,  Haut-Comminge. 

5.  Creuly:  Baeterrae,  Rhin;  Baetesivs,  Barthélémy:  BTjiappaTtc. 

6.  Creuly  :  Belatvlla,   Genève.  Thedenat  :  Belatvlla  ?    Tarquinpol  ;  Belatvllvs, 
Hambourg  (V.  plus  loin  Beiatvlla  et  Belatvllivs). 

7.  Creuly  en  fait,  à  tort,  un  nom  de  divinité. 

8.  Creuly  :  Styrie. 

9.  Creuly  :  Bantvro,  Bâle  ;  Banvca  ;  Banio,  prés  Milan.  Thedenat  :  Banvo,  Horbourg. 

10.  A  Glanon,  marque  de  potier. 

11.  Thedenat:  Barates  (homme),  South-Shields. 


200  Henry  Thédenat. 

Bargates  (nom  d'homme).   Narbonnr  (Audel.  C.   I.  L.,  XII,    4886, 

4895. 
Baro  (nom  d'homme).  Embrun  (Basses-Alpes^;  ^rc/'saf^  (Cisalpine).  C. 

I.  L.,  XII,  91.  B.  J.,  t.  8^,  p.  1 17,  no6^ 
Batinivs  (nom  d'homme).  Dijon  (Côts-d'Or).  Lejay,  p.  115,  132. 
*Batonivs'  (nom  d'homme).  Narhonne  (Audei.  C.  I.  L.,  XII,  4^3. 
Batrvs  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  21 5,  p.  5 1 5 . 
Becco^  (nom  d'homme).  Toulouse   (Haute  Garonne).    C.   I.  L.,  XII, 

5381. 
BECCVS3  (nom  d'homme).  Ruffieux  (Savoie).  C.  I.  L.,  XII,  2514. 
Becvro  (nom  de  potier).  Paris,  Mowat  A,  p.  74,  20. 
Beda.  V.  Alaisiagae. 

Beellefarvs  (Jupiter).  Rome.  A.  I.,  1886,  p.  45. 
Beiatvlla4  (nom  de  femme).  Tarquimpol  près  Dieuze.  W.  Z.,    1887, 

p.  287. 
Beladivs  (nom  d'homme).  Boulogne  (Pas-de-Calais^  Vaillant,  p.  114. 
Beladonni  (Marti)  au  dat.  Aix  (Bouches-du-Rhônel.  C.  I.  L.,  t.  XII, 

no  505. 
*  Belatvllivs  s  inom  d'homme).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  I, 

p.  229. 
Beleniccvs^  (nom  de  potier).  Paris.  Mowat  A,  p.  80. 
Belestvs?  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  no  1 25,  p.  249. 
Belga^  (Ethnique).  Carnunîum.  A.  E.  M.,  1886,  p.  26,  n°  12. 
Belgivm  (nom  géographique).  Saint-Pierre-les-Eglises  (Vienne).  Espé- 

randieu,  p.  2]6. 
*Belia9  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,XII,  3469. 
Belinatepvs   (nom   d'homme).   Angoulcme  (Charente).    Espérandieu, 

p.  322.. 


1.  Creuly  :  Bato  Buli  filius  ;  —  Dasantis  filius,  natione  Ditio,  Rhin. 

2.  Creuly  :  Pallanza. 

5.  Creuly:  Becco,  Palanza. 

4.  Thédenat:  Belatvlla  (d'après  B.  E.  18S;,  p.  (o')  ;  «  der  name  Beiatvlla  is( 
unsweifelhaft  »  (W.  Z.). 

5.  Creuly  :  Belatvcadrvs  (deus  ;  — Mars\  Grande-Bretagne  ;  Belatvlia,  Carinthie, 
Langres ;  Belatvlla,  Genève;  Belatvllvs,  Belatvlvs,  Rhin  ;  Belatvmara,  Bavière. 
Thédenat:  Belatvllvs.  Hambourg  (V .  Beiatvlla). 

6.  Creuly:  Belenvs  (Deus),  Aquilée.  Thédenat  :  Belinicvs,  Lyon. 

7.  Creuly:  BrjXï]Caat,  Vaison,  Belex,  Belexco,  Toulouse. 

8.  Creuly:  Belcica;  BELG.Jnates)  vicani, /?/;(«. 

9.  Creuly  :  Belisama  ^Minerva),  Saint-Lizier.  (Creuly  donne  à  tort,  comme  prove- 
nance, Saint-Bertrand  de  Comminges). 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  261 

Belinia  (nom  de  femme).  Bordeaux  (Gironde),  Saintes  (Charente-Infé- 
rieure^ .  Jullian,  n"  21^,  p.  515.  Espérandieu,  p.  300. 

Belinicos  (nom  de  potier).  Paris.  Mowat  A,  p.  74,  21. 

Belinîcvs'  (nom  de  potier).  Vienne  [Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  124. 

Belinvs^  (nom  de  potier).  Mayenne.  Mowat  B,  p.  Si. 

BELL1CCVS3  (nom  de  potier).  Sainte- Colombe  (Isère)  ;  Mayenne.  C.  I.  L., 
XII,  $686,  131.  Mowat  B,  p.  83. 

Bellicia4  (nom  de  femme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  103. 

Belliniccvs  (nom  de  potier).  Bordeaux  (Gironde);  Vienne  (Isère).  Jul- 
lian, n°  452,  p.  503,  C.  I.  L.,  XII,  $686,  124. 

Bellinicvss  (nom  d'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  103. 

Bellinvs'^  (nom  d'homme).  Vienne  [Isère] .  C.  I.  L.,  XII,  1866,  2002, 
2018. 

Bello7  (nom  d'homme).  Narhonne  [Aude] .  C.  I.  L.,  XII,  $992. 

Belve  (nom  d'homme).  Arcd'Ora«g^(Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  1231,9. 

BelvsS  (nom  d'un  dieu).  Vaison.  C.  I    L.,  XII,  1277. 

Belvs9  (nom  d'homme).  Maguelonne  (Hérault).  C.  I.  L.,  XII,  4193. 

Bemilvcio  ou  Bemilvgio  ou  Bemilvciovi  ou  Bemilvgiovi  '°  (Deo).  Am- 
pilly-lcs-Bordes  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  38,  28. 

Berenvs  "  (nom  d'un  dieu).  Sainte-Sabine  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  200, 

Bergonia'2  (déesse).  Viens  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  1061. 
Bergvsitanvs   (Ethnique  des    habitants  de   Bourgoin,    Isère) .    Nar- 

bonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  4$ 29. 
Bervllvs'?  (nom  d'homme).  Toulon  (Var).  C.  I.  L.,  XII,  $760. 
Beryllvs  (nomd'homme)./i/x  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.L.,XII,  $42. 


1.  Thédenat  :  Lyon. 

2.  Barthélémy  :  Bilinos,  Bhinos. 

?.  Cre\i\y  :  Rhin  ;  Montagne  du  Donon.  Bellicivs  (mari  de  Bellatumara),  luvavia. 
Bellicvs,  Mayence  ;  Bellorix,  Bellvs. 

4.  L'incertitude  de  la  lecture  du  mot  qui  suit  le  nom  Bdlicia  ne  permet  pas  de 
reconnaître  si  c'est  un  gentilicium. 

j.  Thédenat:  Belinicvs,  Lyon. 

6.  Creuly  :  Bâle. 

7.  Creuly  :  Bellorix  (femme),  Langres  ;  Bellovacvs  (cives),  Vienne. 

8.  Creuly  :  Belenvs,  Belinvs,  Belatvllvs,  etc. 

9.  Creuly  :  Bellvs,  Metz. 

10.  La  lecture  est  incertaine.  Creuly  donne  BEMiLVcio^avcc  la  provenance  inexacte 
Paris. 

11.  Creuly:   Berhaxs,  Luc/jon. 

12.  Creuly:  Bergimvs  (Deus),  Brescia. 

13.  Thédenat:  Aire-sur-l'Adour. 

Revue  Celtiijue,  XII  18 


202  Henry  ThéàenaU 

*Betvtia  (nom  de  femme).  Narhonne  (Aude);  Nîmes,  Uzès  ^Gard).  C. 

I.  L.,  XII,  4484,  4537,4471,  4472,  2935. 
*Betvtivs'  (nom  d'homme'.  Pont-de-Beauvoisin  (Isère);  Saint-Vital 

(Savoie);  Nîmes,  Uzès  (Gard).  C.  I.    L.,  XII,   2415,   2339,    3471, 

293$- 
*BiCATivs  (nom  d'homme),  près  de  Pont-en-Royans  (Isère).  C.  I.  L,, 

XII,  2210. 
BiS'.AÀavoiaxo;  2  (ethnique  ?).  iV/m<?5  (Gard),  R.  G,  1886,  p.  107. 
BiEi  (nom  d'homme  au  gén.).  Botîicino  Sera  près Brescia  (Italie).  B.  J., 

t.  83,  p.  177,  n°  501. 
BiLBiLiTANVS  5  (Ethnique).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  66,  p.  182. 
BiLiCATVS  (nom  de  potier).  Sainte-Colombe,    Vienne  (Isère);  Toulouse 

(Haute-Garonne;;  Génère,  Paris,  Lyon.   C.  I.  L.,  XII,   5686,    150. 

Mowat  A,  p.  74,  22,  p.  80.  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  362. 
BIL1CVS4   ^nom  de  potier).  Lyon  (Rhône),  Limoges,  Tours,  Tarragone, 

Vienne,  Vaison,  Genève,  Liège,  Tongres,  Windisch.    Allmer-Dissard, 

t.  II,  p.  362. 
BiLLicvs  5  (nom  depotier).  Vienne  (Isère;  ;  Lyon  (Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 

568Ô,  131.  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  365. 
BiLLO^  mom  d'homme).  Près  Seyssel    (Haute-Savoiei.  C.  I.  L.,  XII, 

2<)62. 

B1RACATTVS7  (nom  d'homm.e).  Dijon  (Côte-d'Ori.  Lejay,  p.  82. 
BiRACiLLVS^  ;nomde  potier).  Nîmes  (Gardl.  C.  I.  L.,  XII,  5686,  152. 
BIRAGVS9  (nom  d'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  138,  164. 
*BiRBiLiTANA  (nom  defemmel.  Arles  iBouches-du-Rhône).   C.  I.  L., 

XII,  735. 
BiRRANTVS    (nom   de    potier).    Tourdan,    près    Beaurepaire    1  Isère)  ; 

Mayenne.  C.  I.  L.,  XII,  6030,  2.  Mowat  B,  p.  83,  85. 
BissvNVS'°  ^nomde  potier).  Vienne  (Isère),  C.  I.  L.,  XII,  5686,  154. 


1.  Creuly  :  Betvitvs,  rex  Avernorum  ;  Betvdaca,  Bordeaux. 

2.  Creuly:  B'.ôsW.avo...,  nom  d'une  divinité  voisine  de  Nîmes. 
}.  Creuly  ;  Bilcaisio,  Suisse. 

4.  Tliédenat:  BiLicivs,  Langres. 

5.  Creuly:  Billi  (i'w\n\lt).,  Marseille. 

6.  Creuly  a  lu  Billio. 

7.  Creuly:  Biracatvs,  D/y'on  (Cf.  Lejay,  p.  112,  128). 

8.  Creuly:  Dijon.  Biracatvs,  Dijon. 

9.  Creuly:  Birrago,  Sf_)'ne.  Barthélémy  :  Biracos. 
10.  Creuly:  Bisa,  Rhin.  Barthélémy  :  Biso. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  265 

BiTHVS  (nom  d'hommel.  Cavaillon  (Vaucluse)  ;  Rome.  C.   I.  L.,  XII, 

1049,  A.  L,  1886,  p.  5^. 
BiTO  (nom d'homme).  Rodilhan  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  4066. 
BiTTVS  '  inom  d'homme),  Sainte-Colombe  [Rhoné] .  C.  I.  L.,  XII,  1940. 
*BiTVCivs2  (nom  d'homme).   Au  Pont- Lunel,  près  Marsillargues  [Hé- 

rault).  C.  I.  L.,  XII,  4178. 
BiTVDA  (nom  de  femme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  no  1 18,  p.  245. 
BiTVDAGA  (nom  de  femme).  fîortied[ux  (Gironde).  Jullian,  n°  119,  p.  246. 
BiTVKA  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C.  I,  L.,  XII,  3144. 
BiTVLLA  (nom  de  femme).  Coulours  près  Marguerittes  (Gard).  C.  I.  L., 

XII,  3005. 
BiTVNA  (nom  de  femme).  La  Grive  près  Saint-Alban  (Isère).  C.  I.  L., 

XII,  2356. 
*BiTVNiA  (nom  de  femme).  Grenoble  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  2288. 
BITVRIX3  (nom  de  potier).  Sainte-Colombe  (Isère);  Nîmes  (Gard).  C.  I. 

L.,  XII,  5686,  I5J. 
B1TVS4  (nom  d'homme).  Tunisie.  R.  A.,  1887,  t.  10,  p.  292. 
BiTVTio  (nom  d'homm^^l.  Rieux-Mérinville  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  5571. 
Bloxvs  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde^  Jullian,  no  175,  p.  286. 
*BocoNivs  (nom  d'homme).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  1941. 
BocvRVSJ  (nom  d'homme).  Cruviès  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  2905. 
BoDLicvs  .f*  (nom  d'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  142,  171. 
BoDVA^  (nom  de  femme).  Nuits-en-Bolard  (Côte-d'Or),  Lejay,  p,  182, 

255. 
B0DVACVS7  (nom  d'homme).  Arc  d'Orange  (Vaucluse);  Vérone  (Italie), 

C,  I.  L.,  XII,  1251,  8*.  Lejay,  p.  182,  255. 
*BoDViA  (nom  de  femme).  M/tî/2.  Lejay   p.  182,255. 
BoDVOGENVS  (nom  d'homme).  Angleteire.  Lejay,  p.  183. 
BoDvoc^  (nom  de  potier).  Allier.  Lejay,  p.  182,  255. 


1.  Creuly  :  Bittio.  lac  de  Garde;  Bitvs,  Rhin.  Thédenat  :  Bitvs,  Lyon. 

2.  Creuly  :  BiTvcvs,    Watermore  (Angl.)  ;  Bitvgia,    Grenoble;   Bitvrix,   Auxerre, 
Londres,  Ly  m,  Bordeaux;  Bitvrices  ;  Bitos,  Niersbach.    Barthélémy:  Bitoyioc,  Bi- 

TOVCOC. 

3.  Creuly  :  Langres,  Auxerre  (femme),  Bitvrix  (civis),  Bordeaux,  Lyon  ;  Bn\KicES 
CvBi,  Bitvrices  Vivisci  (ethniques). 

4.  Creuly:  Niersbach.  Thédenat:  Lyon. 

5 .  Creuly  :  Boccvs,  Toulouse. 

6.  V.    BODVACVS. 

7.  Creuly  :  Bodvacivs,  Nîmes,  Bodecivs,  Espagne;  Bodica,  Rhin;  Bodincomagensis 
(ethnique). 

8.  Creuly:  Booxos,  Loire-lnfcrieure.  Barthéle.ny  :  Bodvo,  Bodvoc. 


264  Henry  Thédenat. 

Boi(cvs)  '  ?  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde),  Jullian,  no  7,  p.  25 . 
''Boivs  (nom  d'homme).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  1942. 
BoNOSVs^  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  J336. 
B0N0XVS5   (nom  de  potier).  Sartlie,  Lyon  (Rhône).  Mowat  B,  p.  66. 

Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  364. 
BoNVCivs  (nom  d'homme).  Chatelard  (Basses-Alpes).  C.  I.  L.,    XII, 

76. 

BoNVSso(s)  (nomd'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  213,  130. 
B0R1LLVS4  (nom  de  potier).  Vienne,  Sainte-Colombe  (Isère).  Paris,  Sar^ 

the,  Mayenne.  C.  I.  L.,  XII,  5086,  138.  Mowat  A,  p.  74,  2;,  p.  80. 

Mowat  B,  p.  66,  83. 
BoRMANA  s  (déesse).  Die  (Drôme).  C.  I.  L.,  XII,  1561. 
BoRMANVS^  (Dieu).  Aix  (Bouches-du-Rhône)  ;  Die  (Drôme).  C.  I.  L., 

XII,  494,  101. 
B0RM0  7  (Dieu).  Aix  (en  Savoie).  C.  I.  L.,  XII,  2445,  2444. 
BORODATE  (nom  d'homme).   Toulouse  (Haute-Garonne).  C.  I.  L.,  XII, 

5379- 
BoRODES  (nomd'homme).  Utique.  B.  E.,  1886,  p.  144. 
BoRRVS  (nom  de  potier).  Carlsruhe.  K.,  1887,  p.  299. 
BoRVSTVS  (nom  de  potier).  Genève.  C.  I.  L.,  XII,  $686,  137. 
*BoTTiA  (nom  de  femme).  Saint-Gilles  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  41 12. 
BoTVRO  (nom  d'homme).  Clarensac  (Gard).  C,  I.  L.,  XII,  4142. 
BovDVS^  (nomd'homme).  Le  Pouzin  (Ardèche)  ;  Nîmes  (Gard).  C.  I. 

L.,  XII,  2665,  3478,  3603. 
BovTERio  (nom  d'homme).  Oendenburg  (Autriche-Hongrie).  A.  E.  M., 

1887,  p.  83,  n°4944. 
BovTiA  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L  ,  XII,  5686,  140. 
BovTVS  (nomd'homme).  Teplià  (Dalmatie).   A.  E.  M.,    1887,  p.  89, 

n°  4. 
BoxSANi  (Vicani).  Près  Tain  (Drôme).  C.  I.  L.,  XII,  1783. 


1.  Çreuly  :    Boi,  Boias  (civis),    Bordeaux;  Boiaesilae?,  Langrcs  ;  Boiiorix,  près 
à'Autun;  Boiodvrvm,  Saint-Oswald ;  Boiscvs,  Narbonne.  Barthélémy:  Boio. 

2.  Creuly:  Bononia  (Bologne). 

3.  Creuly  :  Bonxsvs,  Haut-Comminge.  Thédenat  :  Lyon. 

4.  Creuly:  Autun.  Thédenat:  Lyon;  Borilvs,  Bavière. 

5.  Creuly:  Bortossvs, /luc/i. 

6.  Creuly  :  Bormannigvs  (Dieu).  Espagne. 

7.  Creuly  :  Borvo  et  Borbo,  Boarbon-Lancy,  Bourbonne-les-Bains . 

8.  Creuly:   Langres  ;    Bovdia,   Nimes  ;    Bovdivs,    Autun.    Thédenat:    Bovdillvs, 
Wihr,  Orange. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  265 

Braecorivm   Gai^lianativm    (Matronae).    Galliano    (Cisalpine).  B.  J., 

t.  83,  p.  116,  no  54. 
Bredo  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  385 1. 
[BrJegetionvs?  (nom  d'homme).  CHU  (Autriche-Hongrie).  A.  E.  M., 

1887,  p.  77,  no  19. 
Brennos'  (nomd'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  no  216,  p.  517. 
Bricciofrida  (nom  de  femme).  Tournon  (Ardèchel.  G.  I.  L.,XII,  2652. 
*Briccivs  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  G.  I.  L.,  XII,  4663. 
Briccvs^  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère).  G.  I.  L.,  XII,  5686,  141. 
Bricia  5  (nom  de  femme).  Reims  (Marne).  B.  D.  A.,  1888,  p.  173. 
Brico  (nom  d'homme  4).  Forest-Saint-Julien  (Hautes-Alpes).  G.  I.  L., 

XII,  5698,  4. 
Brigetio  (Municipiuml.  Hongrie.  A.  E.  M.,  1886,  p.  109  et  s. 
Brigia  (nom  de  femme).  Gamlitz  (Autriche-Hongrie).  A.  E.  M.,  1887, 

p.  76,  n°  17. 
Brigindo  5  (nom  d'un  dieu).  Anxey  (Gôte-d'Or).  Lejay,  p.  40. 
Briginnenses^  (Aquael.  Brignon  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  2913. 
BRIGIVS7  (nom  d'homme).  Dijon,  Vertault  (Gôte-d'Or).    Lejay,  p.  80, 

80;  227,  284. 
Brigo  (nom  d'homme).  Rome.  A.  I.,  1886,  p.  35. 
[B]rigoma[genses]  [Eihnique).  Briançonnet  (Alpes-Maritimes).  G.  I.  L., 

XII,  60  add. 
Brisca^  (nom  de  femme).  Metz.  Robert-Gagnat,  3* part.,  p.  48. 
BRITANNAE9  (Matres).  Castlehill  (mur  d'Antonin).  B.  J.,  t.  85,  p.  161, 

no  381. 
Britovivs'°  (Mars).  Nîmes  (Gard).  G.  I.  L.,  t.  XII,  no^  3082,  3083. 
Brittae  "    (MatronaeK    Xanten    (Germanie  inférieure).  B.  J.,  t.  85, 

p.  1 54,  n«  328. 


1.  Creuly  :  sans  indication  de  la  provenance.  Barthélémy  :  Briinos? 

2.  Creuly  :  Bricio. 

3.  Creuly:  BRicio(-nis).  Barthélémy:  Brica  ;  Brico-Coma. 

4.  Graffite  sur  une  patère  en  bronze. 
$.   Creuly,  sans  la  provenance  exacte. 

6.  Creuly:  Bricantia  (dea)  ;  Brigantienses  ;   Brigansini    (Briançonnet)  ;  Brigan- 
TivM  ;Briançon),  Aquae  Apoll.,  Briginn,  nom  de  lieu,  près  Nîmes. 

7.  Barthélémy  :  Brig-Coman  ;  Brigios. 

8.  Creuly  :  Brixa  (nom  d'homme),  Metz  ;  Brixantv  (deo). 

9.  V.  Afrae,  Italae. 

10.  Creuly,  sans  indication  de  provenance. 

J I .  Creuly  :  Britta  (nom  d'homme),  Coppet  (Suisse), 


206  Henry  Thcdenat. 

Brittae  MrtXACAE  (Matrcs).  Xanten  (Germanie  inférieure).  B,  J., 
p.  15$, no  332. 

*Brittivs  (nom  d'homme).  Af//«fs  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  3353. 

Britto  (nom  de  peuple).  Lyon  iRhône).  R.  E.,  1887,  n°  654. 

Brittvs  (nom  d'homme'i.  Vezzano  (Italie).  B.  J.,  t.  83,  p.  178,  n°  504. 

Brvcetvs  '  (nom  d'homme).  Bath  (Angleterre).  B.  J.,  t.  83,  p.  157, 
n°  344. 

Brvndisina  (nom  de  femme).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  1968. 

BvBATE^  inom  de  femme).  Vienne  1  Isère).  C.  I.  L.,  X!I,  2012. 

*BvcAMiA  inom  de  femme).  Cczr/i^'rt/rtzs  (Vaucluse).  R.E.,  1887,  n"  669. 

BvOOarvs  (nom  de  potier).  Grenoble,  Aosîe  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5682, 
14,  5686,  144. 

BVDENICEN3ES3  (Ethniquei.  Collias  iGard).  C.  I.  L.,  XII,  2972. 

BVLICVS4  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3835. 

BvLLO  inom  d'homme).  Près  Vaison  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  1 399. 

Bvolanvs  inom  d'homme).  Bernay  (Eure),  Mowat  B,  p.  164. 

BvRDoJ  ^nom  de  potier).  Naix  (Meuse).  Maxe-Werly,  p.  41,  n°  4. 

BvRDONVS  (nom  de  potier).  Vienne,  Sainte-Colombe  (Isère),  Fins-d'An- 
necy (Haute-Savoie).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  145. 

BvRicvs^  (nom  d'homme).  Lt's  Fins-d'Annecy  (Haute-Savoie).  C.  I.  L., 
XII,  2525. 

BVRRANVS7  (nom  de  potier).  Vienne  (Isèrei.  C.    I.   L.,  XII,  5686,  146. 

BvssvLLVS^  (nom  d'hommel.  AuxEscoyères,  commune  à'Arvicux  (Bas- 
ses-Alpes). C.  I.  L.,  XII,  80. 

BvTCHLVS  (nom  de  potier).  Hcddernheim.  K..,  1886,  p.  138. 

BvTVNA  (nom  de  femme).  Embrun  (Basses-Alpes).  C.  1.  L.,  XII, 
89  add. 

Caamvs  (nom  de  potier).  Sainte-Colombe  (Isère)?  C.  I.  L.,  XII,  5686, 

loéq. 

Cabil  (nom  de  potierh  Nîmes  (Gardl.  C.  I.  L.,  XII,  $686,  152. 


1.  Creuly  :  Brvgetia,  nom  de  lieu. 

2.  Creuly:  Bvbnvs,  Espagne. 

3.  Thedenat  :  Mars  Bvdenicvs,  Collias  (Gard). 

4.  Creuly  :  Bvlvs  (Batonis  pater). 
(.  Thedenat  :  Lyon. 

6.  Creuly:  Bvri  fgén.);  Bvrorine  (deae),  Domburg. 

7.  Greuly  :  Bvrralvs,  Espagne. 

8.  Barthélémy:  Bvsv,  Bvssv,  Bvssvmarvs.  Thedenat:  Bvstvrvs,  Noricum. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  267 

Cabell(ienses)  '  (ethnique  des  habitants  de  Cavaillon).  Nîmes  (Gard)  ; 

près  Cavaillon  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  3275  ^'^^  $828. 
Cabitatvs  (nom  de  potier).  Lyo/7  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t,  II,  p.  365. 
Cabvca  (nom  de  potier).  Narbonne  (Aude);  Genève.  C.  I.  L.,  XII;, 

5685,   1(3. 

CABVRVS2  (nom  d'homme).  Paris.  Mowat  A,  p.  71. 

Cabvs  (nom  de  potier).  Leyde.  W.  Z.,  1886,  p.  228. 

Cabvsa  3  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  365. 

Cacvdia  (nom  de  femme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  1 18. 

*Cacvsivs4  nom  d'homme).  Plateau  dit  des  Cassières  (Isère);  Aix 
(Savoie)  ?  C.  I.  L.,  XII,  2192  ;  2461  ? 

Cadcatis  et  Cadgatis  (nom  de  potier,  gén.).  Vienne  (Isère)  ;  Fins  d'An- 
necy (Haute-Savoie).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  154. 

CadvrcvsJ  (nom  de  potier).  Bordeaux  (Gironde).  JuUian,  n°=  456-457, 
p.  504. 

Caiiarvs  (nom  d'un  dieu).  Arles.  C.  I.  L.,  XII,  655. 

Caiavcvs^  (nom  d'homme),  près  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  Î036. 

Cainienae  (Matronae).  Odendorf  (Germanie  inférieure).  B.  J.,  t.  83, 
p.  I 37,  n"  220. 

Caisiccvs??  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n"  131, 
p.  255. 

Calagvrris  (nom  de  lieu).  Carnuntum.  A.  E.  M.,  1886,  p.  28. 

Calagvrritani  (peuple  de  l'Espagne  citérieure).  Nîmes  (Gard).  C.  I. 
L.,  XII,  3167. 

Calava  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  365. 

*  Calavivs  (nom  d'homme).  Aix  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 
520.  (Cf.  Kalavia). 

CALEDVS7  (nom  d'homme).  Au  Musée  britannique.  Provenance  in- 
connue. Mowat  B,  p.  131. 

Caletinvs  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  157. 


1.  Creuly  :  Cabellio  (Cavaillon)  ;  Cabalio,  Rhin  ;  Cabedus,  Espagne.  Barthélémy: 
Cabe-Col;  Cabe-Lepi. 

2.  Creuly:  CASVREfiE,  Espagne.  Le  nom  Caburus  se  rencontre  dans  Caesar,  B.  G., 
I,  47  (Creuly). 

3.  Thédenat  :  Cabvsat...,  Lyon. 

4.  Creuly  :  Cacvsso,  Rhin. 

<,.  Creuly:  Ethnique  de  Cahors.  Thédenat:  Lyon. 

6.  (I  Cognomen  corruptum  videtur  »  [C.  I.L.). 

7.  Creuly  :  Caleti  (deo  Merc.  Vasso),  Rhin.  Barthélémy:  Cai.edv,Caledv-Senodon. 


268  Henry  Thédenat. 

Calvensivs  '  (nom  d'homme;,  A.  I.,  1886,  p.  35. 

Camars    nom   d'homme;.  Arles  (Bouches-du-Rhône).  C,  I.  L.,  XII, 

670. 
Camasivs  2  inom  d'homme.  Die   Drôme  .  C.  I.  L.,  XII,  1593. 
Gambada  ^nom  d'homme  1.  Dijon  |Côte-d'Or).  Lejay,  p.  163,  107. 
'*  Cambaria3  ^nom  de  femme),  Nîmes  (Gard;,  G,  I.  L.,  XII,  350$,  370. 

*  Gambarivs  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  3706. 
*Cambia  ;nom  de  femmel.  Nîmes  (Gard  .  G.  I.  L.,  XII    3503. 

*  Gambivs  (nom  d'homme).  Nîmes  iGard).  G.  I,  L.,  XII,  3503. 
Gamboclvanvs  nom  d'hommei.  Jouy  iMeuse).  Liénard,  t.  II,  p.  12  et 

pi.  28,  4. 
Gambvs  inom  de  potier).  Genève;  Sainte- Colombe  (Isère),  G.  I.  L.,  XII, 

5683,  243,  $686,  163. 
Gamiccvs  ou  Gamiccivs  inom  d'homme).  Zoeningen  (Duché  d'Oldem- 

burgl.  Mowat  B,  p.  125. 
Gammarivs  inom  d'homme).    Capoue  (Italie)).    B.  J.,  t.    83,  p.    177, 

n"  496. 
Gamomilvs    nom  de  potier).  Vienne  ilsère).  G.  I.  L.,  XII,  $686,  165. 
Gamvla4  ;  nom  de  femme),  Arles    Bouches-du-Rhône).  Z)(?r/2au.  G.I. 

L.,  XII,  744.  B.  J.,  t.  82,  p,  92, 

*  Gamvlatia  (nom  de  femme).  Nîmes  ^Gard).  G.  I.  L.,  XII,  364$. 
Gamvlatvs   nom  d'homme).  Aix  (Savoiei.  G.  I.  L.,  XII,  2480. 
*Gamvlia  inom  de  femme).  Vienne,  Grenoble  {[shïe\  ;  Narbonne  (Aude), 

G.  I.  L,,  XII,  i960,  2230,  4677, 
Camvlinvs    nom   d'homme).    Bordeaux    1  Gironde).    Jullian,   n°    219, 
p.  320. 

*  Gamvlivs  5    nom  d'homme;.  Carsan   Gard  .  G.  I.  L.,  XII,  272$. 

*  Gamvllia    nom  de  femme).  Apt   Vauclusei.  G.  I.  L.,  XII,  112$. 

*  Gamvllivs  ^nom  d'homme).   Apt    .Vaucluse)  ;    Villeneuve-lh- Avignon 

(Gard  ;  Grenoble  jsèrel.  G,  I.  L,,  XII,  11 16,  1401,  2230. 
Gamvlogenvs  'nom  d'homme).  Douvres  (Angleterre).  B.  D.  A.,  1888, 
p.  129. 

1.  Creuly  :  Calva  (mère  d'Andere].  Martres-Tolosanes. 

2.  Creuly;  Camalvs,  Camala,  Espagne:  Camalodvnvm  (Colchester). 
}.  Barthélémy:  Cambil;  Cambotre. 

4.  Voyez  Camvlivs. 

5.  Creuly:  Camvlia,  fior^faux ;  Camvlinivs,  Trêves;  Camvlorica  [dea\  Soissons ; 
Camtlvs  (Mars),  C/fvw,  y?om£  ;  Camvnni  (nom  de  peuple  .  Barthélémy:  Camvl-Cvno- 
BELiNi;  Camv-Cvno;  Camvlodvno-Cvno;  Camvlo.  Thédenat;  Camvlorix  (deus), 
Vosges. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  269 

Camvlognata  (nom  de  femme).  Bcrnay  (Eure),  Mowat  B,  p.   162. 
Camvlvs  i nom  d'homme).  Bordeaux  (Girondel.  Jullian,  n'"2i9,  220, 
p.  520,  321. 

*  Camvria  (nom  de  femme).  Narbonnc  (Aude).  G.  I.  L.,  XII,  4678. 

*  Camvrivs  (nom  de  potier),  Fréjus  (Varl.  C.  I.  L.,  XII,  5686,  167. 
Camvs?.?  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  367. 

(.4  suivre.] 

Henry  Thédenat. 


SACRAMANT  ANN   NOUENN. 


Na  lâret  morse  euz  eun  den  a  deu  da  verwel,  heb  ma  ve 
bet  eur  bêlec  o  covès  hac  o  noui  anehan  :  «  Allas  !  marv  ê, 
heb  Sacramant  ann  Nouenn  !  »  rac  na  ouzoc'h  ket  se. 

Setu  aman  ar  pez  a  zo  bet  c'hoarvezet  en  parrouz  Botsorhel, 
en  miz  dû  deuz  ar  bloaz  1831. 

Bean  a  oa  eur  vatès,  hanvet  Jobenn  Kerandour,  en  eur 
maner  coz,  wardro  eun  hanter  lew  euz  ar  bourk,  hac  a  vije 
atao  re  divezad  en  ofi'ern  veure,  pa  vije  he  zro  da  vonet,  hac 
hol  dud  ann  ti  a  vije  o  lâret  d'ehi  :  «  C'hui,  Godic,  a  ve  bep- 
«  tro  re  divezad  en  offern  veure.  Eur  vez  eo  ho  cuelet  hoc'h 
«  antrenn  en  ilis,  ken  divezad  ha  ma  vec'h.  » 

—  «  Ma  !  n'eus  forz,  —  a  lâre  en-hi  hic'h-unan,  —  scuiz 
«  on  o  vea  tamalet  abalamour  d'ann  ofiern  veure,  ha  na  vinn 
«  ken  re  divezad  ;  gwelet  a  vô  !  » 

Eur  zul  ar  heure,  a  oa  he  zro  da  vont  arre  d'ann  offern 
veure,  e  tishunvas  en  creiz  ann  noz,  o  sonjal  a  oa  arre  re  di- 
vezad, hac  e  lammas  e-maës  he  guele,  hac  a  em  wiscas 
buhan,  hac  e-maës,  heb  sellet  ped  heur  a  oa,  ha  da  vont 
etrezec  al  bourk.  Sclezr  a  oa  al  loar,  ha  ien  ann  amzer.  Clewet 
a  ra  eur  c'hloc'h  o  soon.  —  «  Daoust,  emezhi,  pe  zoon  eo  ? 
Ann  eil,  pe  ar  c'henta,  me  voar-vad,  rac  na  welan  den  o  vont, 
hac  a  dlean  bean  re  abred.  »  Hac  a  paouezas  dahastan.  Neuze 
a  tremenas  daou  a-biou  d'êhi,  eur  paotr  hac  eur  plac'h,  père 
na  anavee  ket.  —  «  Daoust  piou  int  ?  emezhi  ;  n'ho  anavean  ket, 
ha  na  int  ket  euz  ar  c'hartier.  »  —  Hac  evel  ma  haste  ann  daou- 
man  :  —  «  Ar  re-man  hec'h  a  buhan;  me  voar-vad  è  poent 
hastan.  —  Hac  a  valeas  buhanoc'h.   » 

Clewet  a  ra  adarre  eur  c'hloc'h  o  soon  :  —  «  Ar  zoon  di- 


LE    SACREMENT    DE    l'EXTRÈME-ONCTION 


Ne  dites  jamais  d'un  homme  qui  vient  à  mourir,  sans 
qu'un  prêtre  l'ait  confessé  et  extrémisé  :  «  Hélas,  il  est  mort 
sans  (avoir  reçu)  le  Sacrement  de  l'Extrême-Onction  !  »  car 
vous  ne  le  savez  pas. 

Voici  ce  qui  est  arrivé  dans  la  paroisse  de  Botsorhel,  au 
mois  de  novembre  de  l'année  183  i. 

Il  y  avait  une  servante,  nommée  Josèphe  Kerandour,  dans 
un  vieux  manoir  (situé)  à  environ  une  demi-lieue  du  bourg, 
et  elle  arrivait  toujours  en  retard  à  la  messe  du  matin,  quand 
c'était  son  tour  d'y  aller,  et  tous  ceux  de  la  maison  lui  répé- 
taient sans  cesse  :  «  Vous,  Josèphe,  vous  arrivez  toujours  en 
retard  à  la  messe  du  matin  ;  c'est  une  honte  de  vous  voir 
entrer  dans  l'église,  aussi  tard  !  » 

—  «  Eh  bien  n'importe  !  »  se  disait-elle  à  elle-même,  «  je 
i<  suis  fatiguée  d'être  ainsi  blâmée  au  sujet  de  la  messe  du 
«  matin,  et  je  ne  serai  plus  en  retard  ;  on  le  verra  bien  !  » 

Un  dimanche  matin  que  c'était  son  tour  d'aller  à  la  messe 
du  matin,  elle  s'éveilla  au  milieu  de  la  nuit,  en  songeant 
qu'elle  était  encore  en  retard,  sauta  hors  de  son  lit,  s'habilla  à 
la  hâte  et  sortit,  sans  regarder  l'heure,  et  se  dirigea  vers  le 
bourg,  La  lune  était  claire  et  le  temps  froid.  Elle  entend 
sonner  une  cloche  :  «  Savoir  quel  son  c'est  ?  »  se  dit-elle.  «  Le 
second  ou  le  premier,  sans  doute,  car  je  ne  vois  personne 
aller  et  je  dois  être  trop  tôt.  »  Et  elle  cessa  de  se  hâter.  Alors, 
passèrent  deux  personnes  près  d'elle,  un  homme  et  une  femme, 
qu'elle  ne  connaissait  pas.  «  Qui  sont-ils  ?  »  se  dit-elle;  «  je  ne 
les  connais  pas,  et  ils  ne  sont  pas  de  mon  quartier.  »  Et 
comme  ces  deux  personnes  se  hâtaient  :  «  Ils  vont  vite  ;  il  est 
sans  doute  temps  de  se  presser.  »  Et  elle  accéléra  sa  marche. 

Elle  entend  encore  une  cloche  sonner.  «  Le  dernier  son. 


272  F. -M.  Luzel. 

veza,  me  voar-vad,  emezhi  ;  mes  na  eus  forz,  na  vinn  ket  re 
divezad,  hirie,  rac  setu  me  digwezet  er  bourk. 

Gwelet  a  re  breman  calz  a  dud  o  vont  êtrezec  ann  ilis,  hac 
a-roc  d'êhi  ha  war  he  lerc'h,  hac  o  tont  er-maës  ann  tier,  er 
bourk,  ha  na  anaveze  den,  arpez  a  saouezeanêhi.  —  «  Petra, 
zo  kiriec,  —  a  sonje  en-hi  hic'h-unan,  —  na  anavezan  den 
aman  ?  morgousketon  c'hoas,  me  voar-vad,  pe  madaoulagard  a 
zo  troublet.  »  Hac  a  frotte  he  daoulagad. 

Bezr  ez  ê  ann  de,  d'ar  c'houlz-ze  ar  bloaz,  ha  na  ve  ket 
sclezr,  pa  gommanz  ann  offerenn-veure.  Treuzi  a  ra  ar  verred, 
ha  mont  bars  ann  ilis.  Calz  a  dud  a  oa  ebars,  ha  delc'hel  a  re 
da  dont  bepred.  N'hec'h  a  ket  doon  en  ilis  ;  chom  a  ra  en 
kichenn  ar  pinsinn  braz  dour  binniget.  Ar-re  a  deue  eno,  da 
gomer  dour  binniget,  a  re  hol  eur  zell  diout-hi,  evel  pa 
vijent  saouezet  euz  hi  gwelet  eno;  ha  bepred  na  ana- 
veze den  a-bed,  na  paotr,  na  plac'h.  —  «  Ma  !  a  sonje, 
—  biscoas  kement  ail  n'em  eus  gwelet  !  Rèd  ê  na  ven 
ket  dishunv  mad,  pe  ê  troublet  ma  daoulagad.  Hac  a  frotte 
arre  he  daoulagad.  Hac  evit  bea  calz  a  dud  en  ilis,  na  glewe 
trouz  a-bed,  nac  ar  boutou-coad  tachet,  war  bave  ann  ilis,  nac 
ann  dud  o  waskenni,  evel  ma  ve  custum  da  glewed,  d'ar 
c'houlz-ze  ar  bloaz,  en  ilizou. 

Dont  a  ra  eur  bêlec  euz  ar  sacritiri,  evit  lâret  ann  offerenn, 
ha  na  anaveze  ket  anehan,  nac  ive  ar  c'holist  a  oa  gant-han 
evit  respont  ann  offerenn.  Tri  bêlec  a  oa  er  barrouz-ze.  — 
«  Daoust,  emezhi,  piou  ê  ar  bêlec  estern-man  ?  Na  anavezan 
ket  anezhan.  » 

Ar  bêlec,  kent  commanz  he  offerenn,  a  lâr,  en  em  distreï 
e-trezec  ar  bopl  :  —  «  Lâromb,  ma  breudeur  ha  ma  c'hoe- 
rezed,  eur  bâter  hac  eun  avec  evir  Faut  Ann  Dantec,  a  zo  cla- 
onv-fall,  prest  da  verwel.  P'em  bô  lâret  ma  offerenn,  hec'h 
inn  da  gass  ann  Aotro  Doue  d'êhi,  hac  a  pedan  ar-re  a  zo 
aman  euz  ar  vreurics-ze  da  dont  ganen  beteç  he  zi.  »  —  Jo- 


Le  Sacrement  de  V Extrême-Onction.  27  j 

sans  doute,  »  se  dit-elle;  «  mais  n'importe,  je  ne  serai  pas  en 
retard,  aujourd'hui,  car  me  voici  arrivée  au  bourg.  » 

Elle  voyait,  à  présent,  beaucoup  de  monde  se  diriger  vers' 
l'église,  et  devant  elle  et  derrière  elle,  et  sortant  de  leurs  mai- 
sons, dans  le  bourg;  et  elle  ne  reconnaissait  personne,  ce  qui 
l'étonnait.  —  «  Qu'est-ce  qui  est  donc  cause,  »  se  disait-elle, 
«  que  je  ne  reconnais  personne  ici  ?  Je  suis,  sans  doute,  encore 
à  moitié  endormie,  ou  mes  yeux  sont  troublés.  »  Et  elle  se 
frottait  les  yeux. 

Le  jour  est  court,  à  cette  époque  de  l'année,  et  il  ne  fait 
pas  clair,  quand  commence  la  messe  du  matin.  Elle  traverse 
le  cimetière  et  entre  dans  l'église.  Il  y  avait  déjà  beaucoup  de 
monde,  et  il  continuait  d'en  venir  toujours.  Elle  n'entre  pas 
profondément  dans  l'église  ;  elle  reste  auprès  du  grand  bénitier. 
Ceux  qui  y  venaient  prendre  de  l'eau  bénite  lui  jetaient  tous 
un  regard,  comme  s'ils  étaient  étonnés  de  la  voir  là;  et  toujours 
elle  ne  reconnaissait  personne,  ni  homme  ni  femme.  «En  vérité,  » 
pensait-elle,  «  jamais  je  n'ai  vu  pareille  chose  !  Il  faut  que  je 
ne  sois  pas  bien  éveillée,  ou  que  mes  yeux  soient  troublés.  »  Et 
elle  se  frottait  encore  les  yeux.  Et,  bien  qu'il  y  eût  beaucoup 
de  monde  dans  l'égHse,  elle  n'entendait  aucun  bruit,  ni  les  sa- 
bots garnis  de  clous,  sur  le  pavé  de  l'église,  ni  des  personnes 
toussant,  comme  on  entend  ordinairement,  à  cette  époque  de 
l'année,  dans  les  églises. 

Vient  un  prêtre  de  la  sacristie,  pour  dire  la  messe,  et  elle . 
ne  le  connaissait  pas  non  plus,  ni  aussi  l'enfant  de  chœur  qui 
l'accompagnait,  pour  répondre  la  messe.  Il  y  avait  trois  prêtres 
dans  la  paroisse,  «  Savoir,   »   se  dit-elle,  «  qui  est  ce  prêtre 
étranger  ?  Je  ne  le  connais  pas.  » 

Le  prêtre,  avant  de  commencer  sa  messe,  dit,  en  se  tournant 
vers  le  peuple  :  —  «  Récitons,  mes  frères  et  sœurs,  un  pater 
et  un  ave  pour  Françoise  Le  Dantec,  qui  est  gravement  ma- 
lade, près  de  mourir.  Quand  j'aurai  dit  ma  messe,  je  lui  por- 
terai le  Bon-Dieu^,  et  je  prie  ceux  qui  sont  ici  de  cette 
frairie^  de    m'accompagner    jusqu'à    sa    maison.    »    Josèphe 

1 .  L'Extrême-Onction. 

2.  Quartier,  section. 


274  F.-M.  Luzel. 

benn  Kerandour  a  sonjas  neuze  :  «  Penaoz,  Fant  Ann  Dan- 
tec,  ma  amczegès,  a  zo  ken  claonv-ze,  ha  n'em  eus  clewet 
netra,  nac  ar  re-all  duman  ?  Ze  a  zo  kiriec,  me  voar-vad,  na 
eo  ket  deut  tiid  ar  c'hartier  d'ann  offerenn  veure.  » 

P'hen  doe  ar  bêlec  lâret  he  offerenn,  e  teuas  e-mâes  ann 
ilis,  gant  ann  Aotro  Doue,  hac  ann  holl  dud  a  oa  ebars  a 
deuas  war  he  lerc'h  ;  mes  calz  anezhe  a  chômas  er  verred, 
darn-all  a  chômas  er  bourk,  pe  hec'h  eas  en  hentjou  hac  er 
wennodennou,  a-dehou  hac  a  gleiz,  ha  pa  arruas  ar  bêler  en 
ti  Fant  Ann  Dantec,  na  oa  ken  nemet  Jobenn  Kerandour  ha 
daou  ail  euz  he  c'heul,  ar  re  a  oa  bet  o  tigemen  d'ezhan  hac  o 
kerc'had  croaz  ar  maro.  Ha  na  anaveze  ket  anezhe  ive,  hac  a 
sonje  arre  :  —  «  Ma  !  na  ouzon  ket  petra  eo  kement-ma;  na 
anavezan  ket  arre  ann  daou  a  zo  bet  er  bourk,  o  tigemenn  ar 
bêlec  hac  o  kerc'had  ar  groaz  !  Ha  coulzgoude  e  tleont  bezan 
euz  ma  c'hartier  !...  » 

Prest  a  oa  peb-tra  en  ti,  evit  digomer  ann  Aotro  Doue  ha 
noui  ar  glanvourès.  Pa  oe  et  en  ti,  Jobenn  a  eure  eur  zell  endro 
d'ezhi,  ha  na  anaveze  den  bepred  euz  ar  re  a  oa  eno,  nemet 
ar  glanvourès.  Daoulina  a  eure,  evit  pedi  gant  ann  hini  a  oa 
o  vont  da  dremenn.  E-keït  ha  ma  oa  ar  bêlec  o  covès  hac  o 
noui  anezhi,  e  talc'he  hiniennou  da  dont  bepred  en  ti.  Eur 
plac'h  a  deuas  da  daoulina  war  gorn  he  davanjer.  Ober  a  eure 
eur  zell  diout-hi,  hac  hec'h  anaveas  madjannet  Al  Lagadec,  da 
behini  a  defoa  dalc'het  eur  bugel  euz  ar  fonz-badeziant,  ha  pe- 
hini  a  oa  marw,  tri  bloaz  a  oa.  —  Pa  deus  gwelet  kement- 
ze,  e  sonjas  :  —  «  Jésus  ma  Doue  !  pelec'h  hec'h  on-me 
«  aman  ?  E-touez  ann  dud-varw,  a  gredan  !  Setu  aman  Jannet 
Al  Lagadec,  hac  a  zo  marw  tri  bloaz  a  zo  !  » 

Ar  glanvourès  a  varwas  doc'htu  evel  ma  oa  bet  covesêt  ha 
nouët.  Ar  bêlec  a  lâras  d'ar-re  a  oa  eno  penaoz  a  oa  marwet 
en  stad  achraz;  ha  neuze  hec'h  eas-cuid.  Jobenn  Kerandour, 
goude  bea  pedet  gant  ann  hini  a  oa  a  baouès  merwel,  a  deuas 
ive  emaës  ann  ti,  ha  penn-da-benn  ann  hent,  o  vont  d'ar  gêr, 
a  sonje  en  kement  a  defoa  gwelet,  hac  a  oa  saouezet  braz.  Pa 
em  gavas  er  gêr,  na  oa  savet  den  c'hoaz,  hac  a  lâras  :  — 
«  Petra,  aman  na  zavo  ket  ann  dud,  hiric?  Setu  me  distro 


Le  Sacrement  de  l^ Extrême-Onction.  '      275 

Kerandour  pensa  alors  :  —  «  Comment,  Françoise  Le  Dantec, 
ma  voisine,  est  si  malade  que  cela,  et  ni  moi,  ni  les  autres 
chez  nous  n'en  avons  rien  entendu  ?  C'est  ce  qui  est  cause, 
sans  doute,  que  les  gens  du  quartier  ne  sont  pas  venus  à 
la  messe  du  matin.  » 

Quand  le  prêtre  eut  dit  sa  messe,  il  sortit  de  l'église  avec  le 
Bon-Dieu,  et  tous  les  assistants  sortirent  à  sa  suite,  mais  beau- 
coup d'entre  eux  restèrent  dans  le  cimetière,  d'autres  restèrent 
dans  le  bourg  ou  prirent  des  chemins  et  des  sentiers,  à  droite 
et  à  gauche,  et  quand  le  prêtre  arriva  à  la  maison  de  Françoise 
Le  Dantec,  il  n'était  plus  suivi  que  de  Josèphe  Kerandour  et 
de  deux  autres  personnes,  celles  qui  avaient  été  le  prévenir 
et  chercher  la  croix  de  la  mort.  Et  elle  ne  les  connaissait  pas 
aussi,  et  elle  pensait  encore  :  «  En  vérité,  je  ne  sais  pas  ce 
que  signifie  tout  ceci  !  Je  ne  connais  pas  encore  les  deux  qui 
ont  été  au  bourg,  prévenir  le  prêtre  et  chercher  la  croix;  et 
pourtant  ils  doivent  être  de  mon  quartier  !...  » 

Tout  était  prêt,  dans  la  maison,  pour  recevoir  le  Bon-Dieu 
et  extrémiser  la  malade.  Quand  elle  fut  entrée,  Josèphe  jeta 
un  regard  autour  d'elle,  et  elle  ne  reconnut  encore  personne 
de  ceux  qui  étaient  là,  à  l'exception  de  la  malade.  Elle  s'age- 
nouilla pour  prier  pour  celle  qui  allait  trépasser.  Pendant  que 
le  prêtre  la  confessait  et  l'extrémisait,  quelques  personnes 
continuaient  d'entrer  dans  la  maison.  Une  femme  vint  qui 
s'agenouilla  sur  un  coin  de  son  tablier.  Elle  la  regarda  et  re- 
connut bien  Jeanne  Le  Lagadec,  à  qui  elle  avait  tenu  un  en- 
fant sur  les  fonts  du  baptême,  et  qui  était  morte,  depuis  trois 
ans.  Quand  elle  vit  cela,  elle  pensa  :  «  Mon  Dieu,  où  suis-je 
ici  ?  Parmi  les  morts,  je  crois  !  Voici  Jeanne  Le  Lagadec, 
qui  est  morte  depuis  trois  ans  !  » 

La  malade  mourut  aussitôt  qu'elle  eut  été  confessée  et  extré- 
misée.  Le  prêtre  dit  aux  assistants  qu'elle  était  morte  en  état 
de  grâce,  puis,  il  s'en  alla.  Josèphe  Kerandour,  après  avoir 
prié  pour  celle  qui  venait  de  mourir,  sortit  aussi  de  la  maison, 
et,  tout  le  long  de  la  route,  en  s'en  retournant  à  la  maison, 
elle  songeait  à  ce  qu'elle  avait  vu,  et  son  étonnement  était 
grand.  Quand  elle  se  retrouva  à  la  maison,  personne  n'y  était 
encore  levé,  et  elle  dit  :  —  «  Comment,  ici,  on  ne  se  lèvera 


276  F.-M.  Luzel. 

deuz    ann    offerenn   veure,    hac   hcc'h    oc'h    c'hoaz    en    ho 
cueleou  !  » 

—  Petra,  a  lâras  ann  ozac'h,  hunvrean  a  res-te  ?  Re  abred 
ê  c'hoaz  evit  mont  d'ann  offerenn  veure. 

—  la  re  divezad  eta,  pa  hec'h  ê  gwir  hec'h  on  bet,  ha 
distro. 

—  Kement-ze  na  ail  ket  bea  gwir. 

—  Eo,  gwir  a-\valc'h  sur,  hac  evit  preuvenn,  a  lârinn 
d'ac'h  hec'h  ê  marwet,  er  beure-ma,  Fant  Ann  Dantec,  hac 
hec'h  on  bet  betec  he  zi,  gant  ar  bélec  hen  eus  covesét  ha 
nouët  anezhi.  N'hoc'h  eus  clewet  netra  eta.  pa  na  oa  hinin 
ac'hanoc'h  oc'h  assistan  anezhi  da  verwel,  hac  hi  unan  euz 
oc'h  amezeienn  dosta  ? 

—  Penaoz  Fant  Ann  Dantec  a  zo  marw  ? 

—  la,  ha  bennoz  Doue  war  hic'h  ine! 

—  Ma  Doue  !  eme  ar  wreg,  setu  aze  hac  a  zo  marwet  neuze 
heb  bea  bet  covesêt  ha  sacramantet  ! 

—  Oh  !  n'eo  ket,  dre  c'hraz  Doue  !  a  làras  Jobenn,  rac  me 
a  zo  bet  betec  he  zi,  gant  ar  bêlec  hen  eus  covesêt  ha  sacra- 
mantet anezhi,  hac  ez  on  bet  saouezet  na  oa  den  eno  euz  he 
breuriès,  hoc'h  assistan  anezhi  da  verwel. 

—  Piou  a  zo  bet  neuze  o  kerc'had  ar  bêlec  hac  ar  groaz  ? 

—  Daou  ha  na  anavezan  ket  anezhe,  nac  ive  ar  bêlec,  eur 
bêlec  diavaës. 

—  Ar  pez  a  lâret  aze,  Jobenn,  na  die  ket  beza  gwir,  ha  na 
gredan  ket  a  ve  tremenet  Fant  Ann  Dantec,  pa  na  eus  bet  den 
o  tigemenn  ac'hanomb. 

—  Tremenet  eo,  pa  lâran  d'ac'h,  gwelet  a  refet,  hab  dale, 
ha  Doue  da  bardono  ann  anaoun  ! 

—  Ped  heur  ê  ive  ?  sellet  ann  horolach. 

—  Ann  horolach-man  a  die  bea  arretet,  a  lâras  Jobenn, 
goude  bea  sellet,  rac  na  verq  nemet  ter  heur. 

—  Ann  horolach  a  zo  mad,  ha  na  ê  ket  arretet,  a  lâras  ann 
ozac'h;  kêd'as  cuele,  ha  pa  vô  dez,  a  welfomb  petra  è  kement- 
ze  hol. 

Mont  a  ra  Jobenn  d'he  guele,  saouezet  braz;  mes  a-boan  a 
oa  d'ezhi  bean  et  ebars,  ma  em  gav  breur  ann  hini  a  oa  tre- 
menet da  skeï  war  ann  nor  :  dao  !  dao  ! 


Le  Sacrement  de  l'Extrême-Onction.  277 

donc  pas,  aujourd'hui  ?  Me  voici  de  retour  de  la  messe  du 
matin,  et  vous  êtes  encore  dans  vos  lits  !  » 

—  Comment,  dit  le  maître,  tu  rêves,  sans  doute  ?  Il  est 
encore  trop  tôt  pour  aller  à  la  messe  du  matin. 

—  Oui,  trop  tard,  puisqu'il  est  vrai  que  j'y  ai  été  et  que  je 
suis  de  retour. 

—  Cela  ne  peut  pas  être  vrai. 

—  Si,  c'est  bien  vrai,  et  à  preuve  je  vous  dirai  que  Fran- 
çoise Le  Dantec  est  décédée,  ce  matin,  et  que  j'ai  été  jusqu'à 
sa  maison,  avec  le  prêtre  qui  l'a  confessée  et  extrémisée.  Vous 
n'en  avez  donc  rien  entendu,  puisqu'aucun  de  vous  ne  l'assis- 
tait, au  moment  de  la  mort,  bien  que  vous  soyez  ses  plus  pro- 
ches voisins  ? 

—  Comment,  Françoise  Le  Dantec  est  morte  ? 

—  Oui,  et  la  bénédiction  de  Dieu  soit  sur  son  âme  ! 

—  Mon  Dieu  !  dit  la  ménagère,  elle  est  donc  morte  sans 
confession  et  sans  l'Extrême-Onction  ! 

—  Oh  !  non,  grâce  à  Dieu  !  répondit  Josèphe,  car  j'ai 
accompagné  jusqu'à  sa  maison  le  prêtre  qui  l'a  confessée  et 
extrémisée,  et  j'ai  été  étonnée  que  personne  de  sa  frairie  ne 
fût  là  à  l'assister,  à  l'heure  de  la  mort. 

—  Alors,  qui  a  été  chercher  le  prêtre  et  la  croix  ? 

—  Deux  personnes  que  je  connais  pas,  ni  le  prêtre  non 
plus,  un  prêtre  étranger. 

—  Ce  que  vous  dites  là,  Josèphe,  ne  doit  pas  être  vrai,  et 
je  ne  crois  pas  que  Françoise  Le  Dantec  soit  morte,  puisque 
personne  n'est  venu  nous  en  avertir. 

—  Elle  est  morte,  je  vous  le  dis  ;  vous  le  verrez,  sans 
tarder,  et  Dieu  pardonne  à  son  âme  ! 

—  Quelle  heure  est-il  aussi  ?  regardez  à  l'horloge. 

—  Cette  horloge  doit  être  dérangée,  dit  Josèphe,  après 
avoir  regardé,  car  elle  ne  marque  que  trois  heures. 

—  L'horloge  est  bonne  et  n'est  pas  dérangée,  dit  le  maître; 
va-t-en  à  ton  lit,  et,  quand  il  fera  jour,  nous  verrons  ce  que 
signifie  tout  cela. 

Josèphe  va  à  son  lit,  tout  étonnée  ;  mais,  à  peine  y  était- 
elle,  que  le  frère  de  la  morte  se  trouve  venir  à  frapper  à  la 
porte  :  dao  !  dao  !  ! 

Revue  Celtique,  XII.  19 


278  F.-M.  Luzel. 

—  Piou  a  zo  aze  ?  a  c'houlenn  ann  ozac'h,  euz  he  vuele. 

—  Fanch  ann  Dantec  ;  digorrit  d'inn. 

Setu,  a  sonjas  Jobenn,  en  he  guele,  breur  Fant  a  deu  da 
lâret  ez  ê  marw  he  c'hoar  ;  breman  a  credfont,  marteze. 

Digoret  a  oe  ann  nor,  hac  a  teuas  Fanch  en  ti,  hac  a  lâras  : 
—  Me  'zo  deut  da  lâret  d'hec'h  penaoz  ma  c'hoar  Jannet  a  zo 
tremenet,  en  noz-ma. 

—  Bet  a  zo  eur  bêlec  o  covès  hac  o  sacramanti  anezhi  ? 

—  Allas  !  Den  n'hen  eus  gwelet  anezhi  o  verwel. 

—  Neuze  eta  na  eo  bet  na  coveset  na  sacramentel  ? 

—  Nann,  siouas  !  Doue  d'hi  fardono  ! 

—  Eo  !  eo  !  a  lâras  Jobenn,  o  clewet  kement-ze,  euz  he 
guele  ;  covesêt  ha  communiet  a  deus,  rac  me  a  oa  eno,  hac 
em  eus  gwelet.  Istrevidon  a  oa  en  ti,  mes  n'em  eus  anavezet 
hinin  anezhe,  nemet  Jannet  Al  Lagadec. 

—  Petra  a  lâres-te  ?  Jannet  Al  Lagadec,  pehinin  a  zo  marw, 
tri  bloaz  zo  ! 

—  Na  eus  forz,  ez  oa  eno  assamblès  ganen,  pa  lâran  d'hec'h; 
kement-ze  a  zo  a  beurz  Doue. 

—  Annoncet  a  deus  d'imb  maro  ho  c'hoar,  kent  evidoc'h, 
a  lâras  neuze  ar  vroeg,  ha  lâret  na  oa  hini  eno  euz  ann  ame- 
zeienn  ;  rèd  ê  credi  anezhi,  hac  ar  pez  a  zo  c'hoarvezet  a  zo  a- 
beurz  Doue,  evel  ma  lavar. 

Person  ar  barrons  a  interrojas  Jobenn  Kerandour  war  ar  pez 
a  defoa  gwelet;  mes  na  voar  ket  hirroc'h  eget  ar  re-all  war 
ann  traou-ze. 

Evel-se,  pa  deu  unan  bennac  da  verwel,  pe  a  vô  pe  na  vô 
bet  eur  bêlec  hen  assistan,  en  he  heur  diveza,  na  lâret  ket  a 
vô  marwet  heb  bea  bet  covesêt  ha  sacramantet.  Doue,  heb- 
ken,  hen  goar. 

Dastumet  gant  Fanch  Thépaut,  baraër,  euz  a  barrous  Boîsorhel; 
Guenveur  1890. 

Dastumet  ha  troët  en  Gallec  gant  F.-M.  Ann.  Uc'hel. 


Le  Sacrement  de  l'Extrême-Onciion.  279 

—  Qui  est  là  ?  demande  le  maître,  de  son  lit. 

—  François  Le  Dantec  ;  ouvrez  moi. 

—  Voici,  pensa  Josèphe  dans  son  lit,  le  frère  de  Françoise 
qui  vient  annoncer  la  mort  de  sa  sœur;  à  présent,  ils  croi- 
ront, peut-être. 

On  ouvrit  la  porte,  et  François  entra  et  dit  :  —  Je  viens 
vous  annoncer  que  ma  sœur  Jeanne  est  trépassée,  cette  nuit. 

—  Un  prêtre  l'a-t-il  confessée  et  extrémisée  ? 

—  Hélas  1  personne  ne  l'a  vue  mourir  ! 


—  Si  !  si  !  dit  Josèphe,  en  entendant  cela,  de  son  lit  ;  elle 
s'est  confessée  et  elle  a  communié,  car  j'étais  là  et  j'ai  vu.  Il  y 
avait  d'autres  que  moi  dans  la  maison,  mais  je  n'ai  reconnu 
que  Jeannette  Le  Lagadec. 

—  Que  dis-tu  ?  Jeannette  Le  Lagadec,  qui  est  morte  depuis 
trois  ans! 

—  N'importe!  elle  était  là  en  même  temps  que  moi,  je 
vous  l'affirme  ;  tout  cela  est  de  par  Dieu. 

—  Elle  nous  a  annoncé  la  mort  de  votre  sœur,  avant  vous, 
dit  la  ménagère,  et  elle  nous  a  dit  qu'aucun  de  ses  voisins 
n'était  là;  il  faut  la  croire,  et  ce  qui  est  arrivé  est  de  par  Dieu, 
comme  elle  le  dit. 

Le  curé  de  la  paroisse  interrogea  Josèphe  Kérandour  sur  ce 
qu'elle  avait  vu  ;  mais,  il  n'en  sait  pas  plus  long  que  les  autres 
sur  ces  choses-là. 

Ainsi,  quand  quelqu'un  vient  à  trépasser,  qu'il  ait  été  ou 
non  assisté  par  un  prêtre,  à  ses  derniers  moments,  ne  dites  pas 
qu'il  est  mort  sans  confession  ni  Extrême-Onction.  Dieu  seul 
le  sait^ 

Conté  par  François  Thépaut,  boulanger,  de  la  paroisse  de  Botsor- 
hel  ;  janvier  1890. 

Recueilli  et  traduit  par  F. -M.  Luzel. 


I.   Cf.  une  autre   version,  publiée  dans   les  Légendes  Chrétiennes  de  la 
Basse-Bretagne,  t.  II,  p.  550,  chez  Maisonneuve,  Paris. 


MÉLANGES 


I. 

ACIGNÉ;  AGUÉNÉAC. 

Dans  son  travail  :  Recherches  sur  l'origine  de  la  propriété  fon- 
cière et  des  noms  de  lieux  en  France,  p.  i86,  M.  d'Arbois  de 
Jubainville  fait  venir  Acigné  (lUe-et-Vilaine),  à'Aquiniacus, 
nom  de  fundus,  tiré  d'un  gentilice  Aquinius.  Un  diplôme  de 
Charlemagne  de  779  mentionne  un  nom  de  lieu  Achiniagas 
pour  Aquiniacas  (villas^.  M.  Gaston  Paris,  dans  son  compte 
rendu  du  livre  de  M.  d'Arbois  de  Jubainville,  fait  remarquer 
que,  si  Achiniagas  a  donné  Acigné,  il  ne  saurait  représenter 
Aqui?îiacus; C3.r  Aciniacas  (==  Aquiniacas^  eût  donné  Aisignées. 
Achiniagas  doit  donc  être  pour  Acciniacas,  le  ce  devant  i  don- 
nant c,  tandis  que  c  donne  is  (Roniania,  XIX-75,  p.  473). 

Je  relève  dans  le  Dict.  top.  du  Morbihan,  de  Rosenzweig, 
un  village  d'Aguénéac,  commune  de  Trédion,  dont  la  forme 
est  Aguiniac  au  xu^  sïcdt  (prieuré  de  Trédion).  Gui-  repré- 
senter simplement  g  dur  :  on  prononce,  en  etfet,  dans  le  pays, 
Agigna  Çg  dur).  Aginiac  remonte  à  une  forme  basse-latine 
Aciniacus,  avec  c  guttural.  Mais  Aciniacus  est-il  pour  Acci- 
niacus  ou  pour  Aquiniacus? 


J.  LOTH. 


n. 


GUAROIMAOU;  GOARIVA. 

Guaroimaou,  dans  les  gloses  de  XOxoniensis  prior,  glose 
theatris.  Le  mot  est  évidemment  composé  de  guaroi  et  d'un 


Mélanges.  281 

pluriel  de  ma.  Dans  les  mêmes  gloses,  guarai  glose  scena,  et 
guaroiou,  theatra.  Le  gallois  possède  les  deux  formes  gware, 
gwareu,  et  chware,  chwareu;  le  comique  a  des  formes  ana- 
logues. De  plus  les  dictionnaires  gallois  possèdent  le  mot 
chuareufa  avec  le  sens  d'endroit  pour  jeux,  théâtre. 

Jusqu'ici,  je  crois,  on  n'a  rien  signalé  en  breton  armoricain 
qui  rappelât  guaroimaou.  Je  viens  de  retrouver  le  mot  dans  le 
nom  de  deux  villages  bretons  :  Goariva,  dans  la  Cornouailles 
des  Côtes-du-Nord,  entre  Lohuec  et  Plougras,  non  loin  de  la 
forêt  du  Beffon,  situé  sur  une  colline  fort  élevée  ;  le  second 
Goariva  est  dans  la  commune  de  Plouguer,  près  Carhaix, 
Finistère.  Le  fait  est  d'autant  plus  remarquable  qu'il  n'y  a,  à 
ma  connaissance,  dans  les  dialectes  bretons,  aucune  forme 
goari  à  côté  de  c'hoari. 

Rosenzweig,  dans  son  Dictionn.  topogr.  du  Morbihan,  donne 
aussi  un  village  de  Houariva,  en  Persquen,  canton  de  Gué- 
mené-sur-Scorff,  Morbihan.  La  transcription  ici  n'est  pas 
exacte.  On  prononce  dans  la  commune  de  Persquen:  hoari- 
vaiu,  en  donnant  à  w,  suivant  la  règle  dans  cette  région,  le 
timbre  de  il  consonne.  On  serait  tenté  d'y  voir  un  pluriel, 
mais  le  pluriel  dans  cet  endroit  est  nettement  en  aou. 

J.   LOTH. 

m. 

LES  ROMANS  D'ARTHUR. 

Les  légendes  d'Arthur  attirent  à  présent  une  si  grande  at- 
tention qu'il  me  semble  intéressant  de  produire  la  version 
suivante.  Elle  se  trouve  dans  un  des  manuscrits  gallois  de 
Hengwrt,  qui  s'occupe  de  l'histoire  de  r«  Huile  sainte  ». 

«  A  l'époque  où  ces  choses  se  passaient,  Koel  était  roi  de 
Bretagne.  Et  Dubricc  l'archevêque  avait  reçu  l'huile,  pour  con- 
sacrer Arthur  à  son  couronnement,  quand  il  tira  l'épée  de  la 
pierre  à  Caer  Jeudei.  Et  c'est  pourquoi  le  roi  pouvait  subjuguer 
tous  les  ennemis  qui  lui  livraient  bataille.  Et  sa  couronne  et 
ses  armes  sont  les  rehques  précieuses  du  royaume  ». 


282  Mélanges. 

Il  n'y  a  aucune  allusion  à  ce  récit  ni  dans  les  traductions  du 
français  par  Sir  T.  Malory,  ni  dans  les  autres  manuscrits  du 
Musée  Britannique.  La  version  ordinaire,  comme  tout  le 
monde  le  sait,  raconte  que  l'aventure  eut  lieu  dans  «  l'église 
de  Saint-Paul  à  Londres  ». 

Il  serait  intéressant  d'apprendre  si  quelques-uns  de  vos  lec- 
teurs ont  jamais  trouvé  une  tradition  telle  que  celle-ci.  Il  me 
semble  vraisemblable  que  la  version  dont  j'ai  fait  mention  ci- 
dessus,  conserve  une  plus  ancienne  tradition  qu'aucune  des 
versions  françaises  (comme,  quant  à  la  Quête  et  le  Percival, 
MM.  Sommer  et  Nutt  l'ont  prouvé)  ;  ou  peut-être  que  les 
versions  ne  sont  pas  originales  du  tout,  mais  qu'elles  sont  dé- 
rivées d'une  source  galloise. 


o"- 


G.  Hartwell  Jones. 


BIBLIOGRAPHIE 


Pinkerton's  Lives  of  the  Scottish  Saints,  revised  and  enlarged 
by  W.  M.  Metcalfe.  Londres,  A.  Gardner,  1889;  deux  vol.  in-80, 
XLvi-224,  315  pages. 

L'ouvrage  fondamental  sur  l'hagiographie  écossaise  est  celui 
d'Alexandre  Penrose  Forbes,  évêque  de  Brechin  :  Kalendars 
of  Scotish  Saints  with  pcrsonal  notices  ofthose  of  Alba,  Laudonia 
and  Strathclyde,  An  Attenipt  to  fit  the  Districts  of  their  scveral  Mis- 
sions and  the  Churches  ivhcre  they  were  chiefly  had  in  Rcmenibrance. 
Ce  livre  date  de  1872.  On  y  joignait,  quand  on  pouvait,  celui 
de  Pinkerton  :  Fitae  antiquae  Sanctonmi  qui  habitaverunt  in  ea 
parte  Britanniae  nunc  vocata  Scotia  vel  in  ejus  insulis.  Londres, 
1789.  Je  dis,  quand  on  pouvait,  car  le  recueil  pubhé  par  Pin- 
kerton n'ayant  été  tiré  qu'à  cent  exemplaires  était  presque 
introuvable.  M.  Metcalfe,  le  savant  directeur  de  la  Scottish  Re- 
view,  vient  de  le  faire  réimprimer  après  avoir  pris  la  peine  de 
rectifier  à  l'aide  des  mss.,  ou,  à  défaut  de  mss.,  en  se  servant 
de  bonnes  éditions,  le  texte  souvent  très  défectueux  de  Pin- 
kerton. 

Les  saints  dont  les  vies  sont  données  dans  cet  ouvrage  sont: 

Ninian,  le  Nynias  de  Bède,  Historia  ecclesiastica,  1.  III,  c.  4; 
Ninian  évangélisa  les  Pietés  méridionaux  avant  l'apostolat  de 
saint  Columba  qui  commença  en  563.  De  Ninian,  malheu- 
reusement, on  n'a  pas  de  vie  antérieure  à  celle  qui  fut  écrite 
au  xii^  siècle  par  Ailred,  et  cette  vie  n'a  aucune  valeur  histo- 
rique. Le  meilleur  manuscrit  est  conservé  à  la  bibhothèque 
Bodleienne  d'Oxford,  fonds  Laud,  Mise.  668.  A  la  suite  de 
cette  vie,  Pinkerton  et  M.  Metcalfe  ont  imprimé  l'office  de  saint 
Ninian  d'après  le  bréviaire  d'Aberdeen. 

Columba,  t.  I,  49-209.  Pinkerton  a  puMié  deux  vies  de  ce 
saint.  L'une,  la  plus  courte,  est  attribuée  au  saint  irlandais  Cum- 


284  Bibliographie. 

meneus  Albus,  qu'on  a  identifié  avec  un  certain  Cummian, 
vii^  siècle,  auteur  d'une  lettre  célèbre  sur  la  controverse  pas- 
cale. Cette  lettre  paraît  dater  de  l'année  63 4  ^  On  a  aussi  un 
Liber  de  mensura  poeniîcntiarum  qui,  suivant  un  manuscrit,  au- 
rait été  écrit  par  un  certain  Cummeanus-,  mais  il  est  peu  vrai- 
semblable que  l'auteur  de  la  lettre  soit  l'auteur  du  pénitentiel^ 
M.  Metcalfe  admet  l'identité  de  l'auteur  de  la  vie  et  de  l'auteur 
de  la  lettre,  il  croit  que  le  Cummian  auteur  de  la  lettre  est 
Cummine  Ailbe,  abbé  d'Iova,  de  657  à  6944,  et  il  date  par 
conséquent  du  milieu  du  vii^  siècle  la  vie  de  Columba  at- 
tribuée à  Cummeneus.  Je  ne  suis  pas  de  cet  avis.  La  vie  de 
Columba  attribuée  à  Cummeneus  est  à  mes  yeux  un  abrégé  de 
celle  qu'Adamnan  a  écrite  entre  692  et  6975.  L'auteur  de  cet 
abrégé  ne  voulant  que  l'édification  de  ses  lecteurs  a  retranché 
tous  les  détails  historiques  précis  qui  font  à  un  autre  point 
de  vue  l'intérêt  du  récit  d'Adamnan.  On  objecte  que  dans  la 
vie  de  Columba  par  Adamnan,  1.  III,  c.  i,  la  vie  attribuée  à 
Cummeneus  Albus  est  citée  ^.  Mais,  comme  l'a  fait  observer 
l'évêque  Reeves,  la  citation  de  la  vie  attribuée  à  Cumme- 
neus Albus  manque  dans  le  ms.  du  British  Muséum,  Bibl. 
Reg.  8  D.  IX;  et  M.  Metcalfe  a  constaté  en  outre  qu'elle  ne 
se  trouve  pas  non  plus  dans  le  ms.  du  British  Muséum,  Cot- 
tonien,  Tiberius  D.  III.  On  n'a  donc  pas  de  preuve  que  la  ci- 
tation de  Cummeneus  Albus  ait  été  intercalée  dans  la  rédaction 
primitive  d'Adamnan  antérieurement  à  la  date  du  ms.  de 
Schafibuses  Or  ce  ms.,  qui  serait  du  commencement  du 
viii'^  siècle  suivant  l'évêque  Reeves  n'est  probablement  pas  an- 
térieur au  milieu  du  siècle  suivant.  Il  n'est  donc  pas  établi  que 
la  vie  de  saint  Columba  attribuée  à  Cummeneus  ait  été  com- 
posée avant  le  ix^  siècle. 

Pour  la  vie  de  saint  Columba  par  Cummeneus,  M.  Metcalfe 

1.  Migne,  Patrohgia  lalina,  t.  87,  col.  969-978. 

2.  Migne,  Palrologia  latina,  t.  87,  col.  979-998;  Wasserschleben,  I>î> 
Bussordnungcn  der  aberliindischcn  Kirche,  p.  460-493. 

3.  Wasserschleben,  Die  Bussordnungen,  p.  61. 

4.  Cette  identité  est  considérée  comme  douteuse  par  William  Reeves, 
The  lij'c  of  Saint  Columba,  p.  199,  note  k. 

5 .  William  Reeves    The  Life  oj  Saint  Columba,  p.  xlviii-xlix, 

6.  Edition  Reeves,  p.  199;  Metcalfe,  I,  184. 


Bibliographie.  28^ 

n'a  pas  trouvé  de  manuscrit,  il  a  dû  se  borner  à  la  collationner 
sur  l'édition  de  Mabillon^ 

Quant  à  la  vie  de  saint  Columba  qu'a  écrite  Adamnan,  on 
est  beaucoup  mieux  monté  en  références.  L'évèque  Reeves  a 
donné  une  liste  de  sept  mss.  qu'il  a  pu  consulter  2,  Malheu- 
reusement il  a  connu  un  d'eux  trop  tard  et  n'a  pu  s'en  servir 
pour  établir  son  texte.  C'est  le  ms.  du  British  Muséum,  Cotto- 
nien  Tiberius  D.  III,  fin  du  xir  siècle.  L'usage  fait  par 
M.  Metcalfe  des  variantes  de  ce  ms.  donne  à  l'édition  de 
M.  Metcalfe  une  supériorité  incontestable  sur  celle  de  i'évêque 
Reeves.  Disons  toutefois  que  l'édition  de  I'évêque  Reeves  doit 
à  sa  préface,  aux  nombreuses  notes  qui  accompagnent  le  texte 
et  au  copieux  index  qui  le  suit,  une  valeur  historique  consi- 
dérable, atteinte  jusqu'ici  par  bien  peu  de  livres  analogues. 

Les  deux  vies  de  saint  Columba  sont  suivies  de  son  office. 

Machar,  vivait  suivant  les  uns  au  vi*  siècle  3,  suivant  les  autres 
au  ix.^4.  On  n'a  de  lui  qu'un  office. 

Kentigern.  Sa  vie  a  été  écrite  par  Jocelin  au  xii^  siècle.  Ken- 
tigern  paraît  être  mort  en  603  5,  en  sorte  que  la  vie  composée 
par  Jocelin  ne  peut  avoir  aucune  valeur  historique.  M.  Met- 
calfe reproduit  le  texte  d'un  ms.  de  la  bibliothèque  Marsh  à 
Dublin,  coté  V.  3.  4.  16.  Ce  texte  avait  déjà  été  publié  par 
I'évêque  Forbes  en  1874.  La  seconde  édition,  donnée  par 
M.  Metcalfe,  a  été  précédée  d'une  collation  nouvelle  avec  le  ms. 

Servan.  On  prétend  que  ce  saint  vivait  au  commencement 
du  v^  siècle^.  Sa  vie  est  anonyme.  On  n'en  a  trouvé  qu'un 
ms.,  qui  date  du  xiii^  siècle,  et  qui  est  conservé  dans  la  biblio- 
thèque Marsh  à  Dublin.  La  valeur  historique  de  cette  vie  est 
la  même  que  celle  de  la  vie  précédente.  D'Ecosse  le  culte  de 
saint  Servan  s'est  étendu  jusque  sur  le  continent,  en  Bretagne, 
où  Lobineau  classe  Servan  parmi  les  saints  inconnus  7  ;  ce  sa- 


1.  Acta  sanctoruni  ordinis  sancti  Benedidi,  Saeculum  I,  p.  361-366. 

2.  The  Life  of  Saint  Columha,  p.  xiii-xxxi. 

3.  Forbes,  Kalcndars  of  Scottish  Saints,  p.  393-394. 

4.  Metcalfe,  Lives  of  Scottish  Saints,  p    xxxii. 

5.  Forbes,  Kahndars,  p.  362. 

6.  Forbes,  Kahndars,  p.  445-447;  Metcalfe,  p.  xxxviii. 

7.  Lobineau,  Les  vies  des  saints  de  Bretagne,  p.  14. 


286  Bibliographie. 

vant  appelle   ainsi  les  saints  auxquels  on  donne  un  culte  et 
dont  il  ne  sait  que  le  nom. 

Marguerite,  reine  d'Ecosse.  Elle  mourut  en  1093.  La  plus 
ancienne  de  ses  vies  est  dédiée  à  Mathilde,  sa  fille,  reine  d'An- 
gleterre, morte  en  11 18;  c'est  un  document  historique  d'un 
haut  intérêt.  Une  seconde  vie  paraît  un  abrégé  de  la  première. 
M.  Metcalf  reproduit,  pour  la  première  vie,  le  texte  des  Bol- 
landistes,  pour  la  seconde  celui  de  Surius. 

Magnus,  seigneur  d'une  partie  des  îles  Orkney,  mourut  au 
commencement  du  xW  siècle.  Sa  vie  latine  publiée  par 
M.  Metcalfe  est  la  traduction  d'une  vie  en  irlandais  écrite 
probablement  au  xiii'^  siècle,  et  restée  inédite  jusqu'ici. 

David,  roi  d'Ecosse,  mourut  en  1153.  Son  éloge  par  son 
contemporain,  Aelred  de  Rievaux,  est  donnée  d'après  le  ms. 
du  British  Muséum,  Cottonien  Vesp.  B.  XL 

Blaithmac  était  un  moine  qui  paraît  avoir  été  massacré  à 
lova  parles  Normands  en  793.  La  vie  publiée  par  Pinkerton 
et  reproduite  par  M.  Metcalfe  fut  écrite  en  vers  latins  par 
Walafrid  Strabo,  abbé  de  Reichenau,  dans  le  lac  de  Constance, 
mort  en  849. 

Des  neuf  saints  mentionnés  ci-dessus  il  3^  en  a  cinq  dont  les 
vies  sont  des  monuments  de  l'histoire  d'Ecosse  :  ce  sont  la 
vie  de  saint  Columba  par  Adamnan,  celles  de  sainte  Margue- 
rite, et  des  saints  Magnus  et  Blaithmac,  enfin  l'éloge  de  saint 
David.  Les  quatre  autres  vies  n'ont  de  valeur  qu'au  point  de 
vue  de  la  littérature  et  de  la  légende,  ou,  si  elles  peuvent  être 
utilisées  par  les  historiens,  c'est  pour  apprendre  quels  étaient 
les  goûts  et  les  idées  du  monde  religieux  chrétien  à  l'époque  et 
dans  le  pays  où  elles  ont  été  écrites.  Mais  ce  n'est  pas  un 
mince  intérêt.  C'est  celui  que  présentent  les  vies  de  saints 
irlandais  contenues  dans  le  ms.  de  Salamanque  publié  récem- 
ment d'une  façon  si  élégante  et  si  exacte  par  les  PP.  De 
Smedt  et  De  Baker  et  celles  du  Livre  de  Lismore  éditées  et  tra- 
duites avec  tant  de  science  par  M.  Whitley  Stokes.  Le  livre  de 
M.  Metcalfe  est  donc  appelé  à  rendre  de  grands  services. 

H.    D'A.  DE  J. 


CHRONIQUE 


SOMMAIRE:  I.  Colhboration  de  M.  Whitley  Stokes  au  Dictionnaire  comparé  des 
langues  indo-européennes  de  M.  Fick.  —  II.  M.  Thurneysen  et  la  partie  celtique 
des  Eléments  de  grammaire  comparée  de  M.  Brugmann.  —  111.  Etudes  sur  la  lé- 
gende d'Arthur  par  M.  J.  Rhys.  —  IV.  Contes  irlandais  publiés  par  M.  Douglas  Hyde 
avec  notes  de  M.  Alfred  Nutt.  —  V.  Histoire  de  l'église  catholique  d'Irlande  par  le 
chanoine  Bellesheim,  et  Histoire  de  la  Confédération  irlandaise  par  J.-T.  Gilbert.  — 
VI.  Publication  prochaine  de  textes  épiques  et  légendaires  irlandais  par  M.  Standish 
O'Grady.  —  VII.  Le  suffixe  -acus  dans  une  thèse  de  doctorat  soutenue  par  M.  Mat- 
thias Hoelscher.  —  VIII.  La  Bretagne  armoricaine  par  M.  Qiiellien.  —  IX.  Gloses 
irlandaises  publiées  par  M.  Whitley  Stokes.  —  X.  La  Galatie  dans  la  Géographie 
historique  de  l'Asie  Mineure  par  M.  Ramsay.  —  XI.  Edition  prochaine  i°  du  livre  de 
Llann  Dàv  par  MM.  .1.  Rhys  et  Gwanogvryn  Evans,  2"  des  œuvres  de  Davydd  ab 
Gwilim  par  le  second  de  ces  deux  savants.  —  XII.  Dans  quelle  mesure  la  littérature 
cssianique  a-t-elle  subi  l'intluence  Scandinave?  Système  nouveau  de  M.  Zimmer,  sa 
critique  par  MM.  Alfred  Nutt,  Whitley  Stokes,  Kuno  Meyer.  —  XIII.  Seconde  édi- 
tion du  Catalogue  du  musée  de  Saint-Germain  par  M.  Salomon  Reinach.  —  XIV. 
Textes  irlandais  et  bretons  dans  la  Revue  des  Traditions  populaires.  —  XV.  Noms 
de  lieux  gaulois  dans  l'Inventaire  sommaire  des  monnaies  mérovingiennes  de  la  collec- 
tion d'Amécourt  par  M.  Prou.  —  XVI.  Inscription  latine  publiée  par  M.  Rhys  dans 
l'Archaeologia  Cambrensis.  —  XVII.  Traité  du  comput  et  calendrier  de  l'abbaye  de 
Landevennec  signales  à  Copenhague  par  M.  Leopold  Delisle.  — XVIII.  Vies  inédites 
des  saints  bretons  Leonorius  et  Gildas,  publiées  parles  BoUandistes. —  XIX.  Etude 
de  M.  Kuno  Meyer  sur  l'argot  des  chaudronniers  d'Irlande  dans  le  Journal  of  the 
Gypsy  Lore  Society.  —  XX.  Second  volume  du  nouveau  recueil  de  chansons  bretonnes 
publié  par  MM.  Luzel  et  Le  Braz.  —  XXI.  Suite  des  études  ethnographiques  de 
M.  J.  Rhys  dans  la  Scottish  Review.  —  XXII.  M.  Mommsen  rejette  une  leçon  pro- 
posée par  Miillenhoff  pour  un  passage  du  testament  d'Auguste,  cité  plus  haut,  p.  8. 
—  XXIII.  Première  livraison  du  Trésor  du  vieux  celtique  de  M.  A.  Holder. 

I. 

M.  Auguste  Fick  a  commencé  la  publication  d'une  quatrième  édition  de 
son  «  Dictionnaire  comparé  des  langues  indo-européennes  »,  Fergkinchendes 
Woerterhiich  der  indo-gervmnisclmi  Sprachm.  Le  premier  volume  a  paru.  Il 
renferme,  outre  une  préface,  trois  vocabulaires  contenant  :  le  premier,  les 
mots  que  l'on  peut  attribuer  à  l'indo-européen  primitif  (p.  1-154);  le  second, 
les  mots  communs  au  sanscrit  et  à  l'iranien  (p.  157-342);  le  troisième,  les 
mots  qui,  appartenant  à  la  fois  au  grec,  au  latin,  au  celtique  et  au  germa- 
nique, constituent  ce  que  l'auteur  appelle  l'unité  linguistique  de  l'Europe 
occidentale  (p.  345-580).  Nous  n'essaierons  pas  de  critiquer  les  doctrines  lin- 
guistiques de  M.  Fick,  nous  nous  bornerons  à  le  féliciter  du  succès  de 
son  livre.  Ce  succès  est  justifié  par  les  améliorations  qu'il  a  le  bon 
esprit  d'y  introduire  progressivement  et  par  le  développement  considérable 
qui  distingue  chaque  édition  nouvelle  de  la  précédente.  Grâce  au  concours 
de  M.  Whitley  Stokes,  la  partie  celtique,  très  incomplète  dans  la  troisième 
édition,  prend  dans  celle-ci  le  rang  auquel  elle  a  droit.  Ainsi  dès  les  pages 
2  et  3  nous  trouvons  des  mots  néo-celtiques  qui  font  défaut  dans  la  troi- 
sième édition,  le  vieil  irlandais  at-om-aig  (adigit  me),  l'irlandais  ind  (fin) 


288  Chronique. 

et  le  vieux  gallois  hin,  même  sens  :  le  premier  à  l'article  a;^o,  dans  la 
troisième  édition,  ag,  agati,  p.  7  ;  le  second  et  le  troisième  à  l'article  autos, 
dans  la  troisième  édition  anta,  p.  15. 

Ces  citations  suffisent  pour  montrer  que  M.  Fick  a  changé  de  phonétique. 
On  le  comprend  plus  clairement  encore  quand,  p.  6,  apparaissent  les 
voyelles  indo-européennes  e,  é  :  et  sous  cette  rubrique  éçvos,  êçvd,  «  cheval, 
jument»,  p.  8  (troisième  édition,  p.  5,  açva,  açvd),  et  p.  10,  enter  «  entre  » 
(troisième  édition,  p.  14,  antar);  quand,  p.  358,  on  voit  commencer  la 
liste  des  mots  européens  occidentaux  dont  la  lettre  initiale  est  e,  parmi  eux, 
p.  360,  cugiw  «  élever  »,  d'où  le  gaulois  Uxello-diinuni,  le  vieil  irlandais  os 
«  au-dessus  de  »,  uasal  «  haut  ». 

II. 

La  troisième  édition  du  Dictionnaire  de  Fick  était  allée  depuis  quelques 
années  sur  les  rayons  supérieurs  de  ma  bibliothèque  rejoindre  la  seconde 
édition  de  ce  livre  et  le  Compendiiim  de  Schleicher  ;  la  quatrième  élira 
domicile  plus  à  portée  de  la  main,  à  côté  des  Œuvres  de  Bopp  et  de  G. 
Curtius  auxquelles  je  resterai  toujours  fidèle  comme  à  mes  premières  amours, 
et  à  côté  des  «  Eléments  de  grammaire  comparée  »,  Grundriss  der  verglei- 
chendenGrammatik,  de  M.  Brugmann,  dont  la  partie  celtique  doit  une  si  grande 
valeur  à  la  collaboration  de  M.  R.  Thurneysen.  La  publication  du  second 
volume  de  ces  «  Eléments  »  était,  prétendait-on,  renvoyée  aux  calendes 
grecques  par  le  succès  si  mérité  de  l'auteur  et  par  la  paresse  inévitable  que 
ce  succès  devait  nécessairement  produire  chez  le  savant  professeur  ;  mais 
ce  volume  paraît  avec  une  rapidité  inattendue.  Son  second  fascicule, 
p.  463-846,  atteint  le  commencement  du  chapitre  consacré  à  la  conjugaison. 
La  théorie  de  la  déclinaison  y  est  exposée  tout  entière  et  avec  beaucoup  de 
talent,  ce  qui  ne  veut  pas  dire  que  j'accepte  complètement  toutes  les 
doctrines  des  savants  auteurs.  Ainsi,  p.  556,  le  mot  gaulois  cuniien 
«  bierre  »  est  imaginaire  ;  lisez  cu7-mi  :  1°  chez  Dioscoride,  livre  II,  c.  iio, 
édition  de  Paris,  1549,  f°  100  r°,  au  nominatif  neutre  :  T6  /.aÀo'j;j.cvov  oà 
■/.oCip(i,'.  I  ;  2°  chez  Marcellus  de  Bordeaux,  chap.  XVI,  §  33,  édition  donnée 
chez  Teubner  en  1889  par  Georges  Helmreich,  p.  160,  1.  33,  nom  indé- 
clinable comme  le  pensent  les  auteurs  du  Thésaurus  linguae  graecae  au  mot 
xo'jpjxi  :  salis  quantum  intra  palniam  tenere  potcst  qui  tussict  in  potionein  cer- 
vesae  aut  curmi  mittat.  Par  conséquent  Vu  final  des  mots  comme  aitim  n- 
«  nom  »,  sruaim  n-  «  cours  d'eau  »  est  en  irlandais  une  addition  de  date 
récente  due  à  l'analogie  des  thèmes  en  0-.  Primitivement  l'analogie  des 
thèmes  neutres  en  i  avait  fait  tomber  en  celtique  Yn  finale  des  thèmes  en 
niin^mn.  Ce  qui  achève  de  le  prouver,  c'est  le  génitif  singulier  de  ces 
thèmes  qui  est  :  1°  en  -0  .■  dromvio  de  druimm  «  dos  »  dans  les  notes  de 


I .  La  variante  •/.o'pij.a  chez  Athénée  copiant  Posidonius  est  probablement 
due  à  une  influence  grecque  et  savante. 


chronique.  289 

Tirechan  et  dans  les  gloses  de  Saint-Gall  ;  2°  en  a  ;  anma  à'ainm  «  nom  » 
dans  les  gloses  de  Saint-Gall  ;  3°  par  exception  en  e  :  anme  dans  les  gloses 
de  Saint-Gall  (Graunnatica  celtica,  2^  édition,  p.  268-269).  Les  génitifs  sin- 
guliers en  0  et  en  a  des  noms  neutres  irlandais  qui  terminent  leur  nomi- 
natif singulier  en  Un  =mi  zzznm sont  dus  à  l'analogie  de  ces  noms  avec  les 
noms  masculins,  féminins  et  neutres  dont  le  thème  se  termine  en  /-  et 
qui  font  leur  génitif  singulier  en  0  et  en  a  (Grainmatica  celtica,  p.  234, 
250).  Les  génitifs  irlandais  en  e  des  mêmes  noms  dont  le  nominatif  se 
termine  en  im  =z  mi  =  mn  est  dû  à  la  variante  e  du  génitif  singulier  des 
noms  irlandais  dont  le  thème  se  termine  en  i.  Cet  e  final  du  génitif  zzl 
îos,  ci.  TïoXto;.  M.  Thurneysen  supprime  ces  génitifs  irlandais  en  e  de  la 
déclinaison  en  i  (Grammatica  celtica,  p.  234,  250,  251),  et  en  fait  passer 
les  uns  parmi  les  thèmes  en  os-,  es-,  les  autres  soit  parmi  les  thèmes 
en  mn,  soit  parmi  les  thèmes  en  ia.  Mais  il  me  paraît  impossible  de  ne 
pas  expliquer  le  génitif  brithe  (ferendi)  par  br-ti-os  et  le  dernier  terme  du 
génitif  t-cs'biiithe  (defectus)  par  bu-ti-os. 

L'hypothèse  d'un  génitif  singulier  a«;«««-5  (p.  579)  —  sans  0  avant  l'i  — , 
expliquant  à  la  fois  anma  et  anme,  me  paraît  arbitraire  et  de  plus  insuffi- 
sante :  —  arbitraire,  puisque  tous  les  autres  thèmes  irlandais  en  n  exigent 
un  0  primitif  avant  Vs  final  du  génitif  singulier  ;  —  insuffisante,  car,  si 
anmens  peut  expliquer  anme,  on  ne  voit  pas  comment  à'anmens  serait  venu 
anma,  anma  exigerait  un  primitif  anmvs  (?)  ;  et  enfin  dans  le  système  de 
notre  savant  confrère,  comment  rendre  compte  de  l'o  final  du  génitif  irlandais 
drommo  ? 

III. 

Notre  docte  et  aimable  confrère,  M.  John  Rhys,  vient  de  faire  paraître 
à  la  Clarendon  Press  un  volume  in-80  de  411  pages,  intitulé  Stiidies  on  the 
Arthurian  legend .  La  connaissance  approfondie  que  l'érudit  professeur 
d'Oxford  a  de  la  littérature  galloise  assure  à  ce  livre  une  autorité  considé- 
rable dans  les  controverses 'que  suscite  aujourd'hui  la  question  de  savoir 
quelle  est  l'origine  des  légendes  groupées  autour  du  nom  d'Arthur  dans  le 
pays  de  Galles  et  sur  le  continent.  M.  Rhys  expose  ses  idées  sur  ce  point 
avec  la  clarté  élégante  qu'il  sait  mettre  dans  tous  ses  écrits.  Je  regrette  de 
ne  pas  connaître  assez  à  fond  les  romans  français  de  la  Table  ronde  pour 
oser  émettre  une  opinion  sur  des  questions  délicates  agitées  entre  gens 
plus  compétents  que  moi  au  sujet  de  ces  romans,  je  veux  dire  sur  les 
rapports  qui  existent  entre  les  romans  de  la  Table  ronde  et  les  légendes 
galloises.  On  a  vu  plus  haut,  p.  181-228,  la  doctrine  que  M.  Alfred  Nutt  ex- 
pose et  défend.  Ses  études  l'autorisent  à  parler  de  ces  matières  avec  une 
autorité  qui  me  manque. 

IV. 

M.  Douglas  Hyde  a  publié  en  1889  un  «  livre  d'histoires  »,  c'est-à-dire  de 
«  contes  »  irlandais,  Leahhar  sgculaigheachta,  qu'il  a  cru  à  propos  de  ne  pas 
adresser  à  la  rédaction  de  la  Revue  Celtique  et  que  par  conséquent  elle  n'a 


290 


Chroniijue. 


Besid 

e  the  fire 

P- 

104. 

P- 

129. 

P- 

142. 

P- 

148. 

P- 

154. 

P- 

161. 

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167. 

P- 

169. 

P- 

170. 

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12. 

P- 
P- 

194. 
184. 

P- 

135. 

P- 
P- 

171. 
162. 

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lOI. 

P- 

155. 

P- 

159. 

pu  annoncer.  Depuis,  le  même  auteur  a  fait  paraître  à  la  librairie  David 
Nutt,  à  Londres,  un  second  volume  intitule  «  Au  coin  du  feu  »,  Beside 
thc  fire.  Ce  dernier  volume,  heureusement  pourvu  d'une  table  —  ce  qui 
manque  au  premier  —  contient  quatorze  contes  et  un  recueil  de  devinettes. 
Les  six  premiers  contes  étaient  inédits,  M.  Douglas  Hyde  en  donne  le 
texte  irlandais  avec  une  traduction  anglaise.  Les  huit  autres  ne  paraissent 
que  sous  forme  de  traduction,  le  texte  irlandais  se  trouvait  dans  le  Leahhar 
sgéidaigheachta  ;  ces  huit  contes  sont  intitulés  : 

Leahhar  sgéidaigheachta. 
Goillîs  aux  pieds  noirs.   . 
Le  puits  du  bout  du  monde 
Le  château  de  Crinnân   . 
Niall  O'Cearbhaid. 
Corps  sans  tête     ... 
Les  vieilles  aux  longues  dents 
Guillaume  de  l'arbre . 
Le  vieux  corbeau  et  le  jeune  cor 

beau 

Suit  un  recueil  de  devinettes. 

On  lira  avec  beaucoup  de  plaisir  et  de  profit  la  préface  et  les  notes  que 
M.  Douglas  Hj-de  et  M.  Alfred  Nutt,  le  savant  folkloriste,  ont  joints  à  cet 
ouvrage.  La  compétence  toute  spéciale  de  M.  Nutt  donne  à  ses  jugements 
un  grand  intérêt. 

M.  Douglas  Hyde,  encouragé  par  le  succès,  fera  j'espère,  d'autres  ouvrages  ; 
qu'il  me  permette  de  lui  conseiller  de  disposer  à  l'avenir  ses  titres  d'une 
façon  plus  uniforme.  Dans  le  livre  d'histoires,  Leahhar  sgèulaighcachta, 
p.  12,  le  titre  du  conte  de  «  Goillîs  aux  pieds  noirs  »  est  donné  en  irlan- 
dais avec  l'orthographe  traditionnelle  :  Goillîs  na  g-cos  diihh  ;  dans  «  Au 
coin  du  feu  »,  Beside  the  fire,  p.  104,  ce  titre,  au  lieu  d'être  traduit  en 
anglais,  est  transcrit  à  l'anglaise  :  Gulcesh  na  guss  dhi,  au  lieu  de  Goillîs  of 
the  hlacl:  feet  ;  c'est  un  premier  système.  Pour  le  conte  suivant,  M.  Douglas 
Hyde,  dans  «  Au  coin  du  feu  »,  traduit  le  commencement  du  titre  en 
anglais  et  transcrit  en  irlandais  avec  la  notation  anglaise  l'autre  moitié  ;  par 
conséquent  «  Le  puits  du  bout  du  monde  »  :  Tohar  deire  an  donihain  (Sgèu- 
laighcachta, p.  194),  devient  («  Au  coin  du  feu  »,  p.  129)  The  zcell  of 
d'yerre  in  dowan  ;  c'est  un  second  système.  Enfin  arrivent  des  traduc- 
tions complètes  :  «  Corps  sans  tête  » ,  Colann  gan  cheann  (Sgéulaigheachta, 
p.  171),  est  rendu  («  Au  coin  du  feu  »,  p.  154)  par  Truuk withoiit  head,  et 
M.  Douglas  Hyde  renonce  à  donner  à  ses  lecteurs  anglais  des  leçons  de 
prononciation  irlandaise  :  troisième  système.  Sans  doute  l'auteur,  après 
avoir  voulu  avec  un  zèle  des  plus  louables  enseigner  aux  ignorants  comment 
il  faut  s'y  prendre  pour  parler  irlandais,  a  craint  que  sa  peine  ne  fût  perdue 
et  le  découragement  l'a  fait  renoncer  à  son  entreprise.  Quoi  qu'il  en  soit, 
l'uniformité  dans  les  titres  des  chapitres  est  pour  un  livre  une  qualité  qui 
manque  au  sien. 


Chroni(jue.  291 


V. 

Dans  une  précédente  livraison,  j'ai  parlé  de  la  critique  faite  par  le  Rév. 
Mac  Carthy  du  livre  du  chanoine  Bellesheim  sur  l'histoire  de  l'église 
d'Irlande.  Je  n'avais  pas  encore  ce  livre  sous  les  yeux.  En  voici  le  titre  : 
Geschichte  der  KathoUschen  Kirche  in  Irlaiid  von  der  Einfiihrung  des  Chrisien- 
thiims  bis  auf  die  Gegemuart.  Deux  volumes  ont  déjà  paru  :  le  premier, 
432-1507,  a  XXXII-701  pages  ;  le  second,  1509-1690,  xxxv-772  pages. 
Rien  qu'au  premier  aspect  de  ces  volumes,  on  sent  qu'on  est  en  face 
d'un  homme  dont  l'éducation  littéraire  et  érudite  n'a  aucun  rapport  avec 
celle  de  M.  Douglas  Hyde.  M.  le  chanoine  Bellesheim  sait  faire  un  livre, 
a  étudié  aux  meilleures  sources  et  n'a  épargné  aucune  peine  pour  se  tenir 
au  courant,  aussi  suis-je  étonné  qu'il  n'ait  pas  connu  l'ouvrage  de  M.  John 
T.  Gilbert,  History  of  the  Irish  Coiifcdcration  and  ihe  JVar  in  IrcJand,  1646- 
1649,  dont  le  septième  et  dernier  volume  a  paru  à  la  fin  de  l'année  der- 
nière, comme  je  le  vois  annoncé  dans  The  Irish  Times  du  29  décembre 
dernier  ;  mais  cette  lacune  est  une  exception. 

Le  principal  défaut  du  livre  du  chanoine  Bellesheim  sera  aux  yeux  des 
érudits  la  préoccupation  apologétique  dont  le  laborieux  et  éloquent  auteur 
j)araît  principalement  dominé.  Quand  on  ouvre  son  livre  et  qu'on  en  lit 
le  début  oratoire,  on  croit  entendre  un  prédicateur  à  la  mode,  prononçant 
le  17  mars  l'exorde  d'un  panégyrique  de  saint  Patrice  dans  une  église 
catholique  d'Irlande.  J'aurais  préféré  comme  préambule  une  étude  sur  le 
christianisme  en  Irlande  avant  saint  Patrice,  et  sur  l'influence  que  l'héré- 
tique breton  Pelage  dut  exercer  dans  le  voisinage  de  son  pays  natal. 
Le  sujet  a  été  étudié  par  O'Donovan  dans  la  préface  de  son  édition  des 
Annales  des  Quatre  Maîtres  (185 1,  t.  I,  p.  l,  li)  ;  il  pouvait  être  traité  plus 
complètement  avec  des  documents  qu'O'Donovan  n'a  pas  connus. 

La  question  de  savoir  si  saint  Patrice  a  fait  le  pèlerinage  de  Rome  et  s'il 
a  été  envoyé  par  le  pape  en  Irlande,  comme  l'avait  été  Palladius,  aurait 
mérité  d'être  discutée  avec  les  procédés  rigoureux  de  l'érudition  moderne. 
Quand  il  s'agit  des  premiers  siècles  de  l'Eglise,  les  catholiques  qui  raison- 
nent comme  si  la  congrégation  De  propaganda  Jîde  eût  cxiSté  alors,  agissent 
aussi  peu  scientifiquement  que  les  écrivains  qui  dans  un  camp  différent 
attribuent  au  clergé  de  ces  temps  antiques  toutes  les  doctrines  des  évêques 
anglicans  du  xix^  siècle  ou  même  du  xvi«.  Un  érudit,  qui  est  en  même 
temps  prédicateur,  doit  cesser  de  prêcher  quand  il  veut  faire  acte  d'érudition. 

La  légende  du  voyage  de  saint  Patrice  à  Rome  date  de  la  fin  du  septième 
siècle,  elle  commence  à  poindre  au  milieu  de  ce  siècle  dans  les  notes  de 
Tirechan  qui  ne  parle  pas  de  Rome,  mais  qui  fait  parcourir  par  saint 
Patrice  les  Gaules  et  toute  Vltalia,  et  qui  comme  autorité  cite  la  conimemo- 
ratio  lahorum',  c'est-à-dire  les  Dicta  Patricii-.  Or,  dans  les  Dicta  Patricii, 

1.  Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life,  t.  II,  p.  302,  1.  21. 

2.  Whitley  Stokes,  The  tripartite  Life,  t.  II,  p.  301,  1.  23. 


292  Chronique. 

il  est  question  non  pas  de  toute  Vltalia,  mais  seulement  de  Yltalia;  et,  au 
temps  de  saint  Patrice,  cinquième  siècle,  Rome  et  l'Italie  du  sud  ne  faisaient 
partie  ni  de  Vltalia  administrative  ni  de  Vltalia  ecclésiastique.  Le  pèleri- 
nage de  saint  Patrice  à  Rome  apparaît,  mais  comme  projet  non  réalisé, 
chez  Muirchu  Maccu-Machtheni,  fin  du  septième  siècle".  Saint  Patrice  ne 
dit  nulle  part  qu'il  ait  été  à  Rome  ni  que  le  pape  l'ait  envoyé  en  Ir- 
lande. Mais  conclure  de  son  silence  à  ce  sujet  qu'il  n'ait  pas  admis  l'auto- 
rité judiciaire  du  pape  2,  ainsi  que  l'avait  admis  pendant  quelque  temps  son 
compatriote  l'hérétique  Caelestius,  c'est  aller  trop  loin  dans  le  sens  opposé. 

Acceptant  comme  fait  historique  le  voyage  légendaire  de  saint  Patrice  à 
Rome,  le  chanoine  Bellesheim  nous  donne  aussi  pour  historiques  beaucoup 
d'autres  faits  légendaires,  enfin  il  exagère  considérablement  l'importance 
de  l'apostolat  de  saint  Patrice  ;  suivant  lui  (t.  I,  p.  49),  on  n'a  pas  prouvé 
qu'il  y  eût  des  chrétiens  en  Irlande  avant  saint  Patrice.  Que  fait-il  du 
texte  formel  de  la  chronique  de  Prosper  :  Ad  Scotos  in  Christum  cre- 
DENTES  ordinatur  a  papa  Caclcstino  Palladius  ?.  Il  ne  dit  rien  non  plus  de 
la  persistance  du  paganisme  en  Irlande  après  saint  Patrice,  par  exemple  de 
l'intervention  druidique  à  la  bataille  de  Culdreimne  en  5605.  La  littéra- 
ture payenne  de  l'Irlande  a  continué  de  vivre,  elle  a  produit  des  œuvres 
nouvelles  longtemps  après  l'apostolat  de  saint  Patrice.  Une  de  ces  œuvres 
est  le  récit  épique  qui  donne  le  dieu  Manannan  pour  père  au  fils  apparent 
de  Fiachna  4,  c'est-à-dire  à  Mongan  mort,  soit  dans  la  seconde  moitié  du 
sixième  siècle,  soit  au  commencement  du  septième.  Ce  récit  fait  de 
Mongan,  par  une  sorte  de  métempsychose,  Find,  revenu  à  la  vie  par  une 
seconde  naissance  deux  siècles  après  sa  mort  ;  ce  document  épique,  témoin 
concordant  avec  l'intervention  druidique  à  la  bataille  de  Culdreimne, 
atteste,  comme  cette  intervention,  que  le  paganisme  a  survécu  au  célèbre 
apôtre  de  l'Irlande. 

La  méthode  critique  du  savant  chanoine  ne  parait  donc  point  parfaite. 
Cependant  je  suis  bien  loin  de  dire  que  pour  un  érudit  tout  soit  à  re- 
prendre dans  son  ouvrage  :  ainsi  son  étude  sur  les  établissements  mo- 
nastiques irlandais  fondés  au  moyen  âge  sur  le  continent  semble  fort 
bonne,  etc.,  etc.  Des  tables  faites  avec  soin  rendent  les  recherches  com- 
modes dans  ses  deux  volumes  aussi  gros  que  clairs  et  bien  écrits. 


1.  Muirchu,  1.  I,  c.  4,  5;  Hogan,  Documenta,  p.  18,  24;  Whitley 
Stokes,  The  tripartite  Life,  t.  II,  p.  270,  1.  2-5  ;  p.  496,  1.  5.  Cf.  L.  Du- 
chesne.  Bulletin  critique  du  l'-f  août  1888;  Notitia  dignitatum...  occidentis, 
c.  18,  édition  Boecking,  t.  II,  p.  63-66. 

2.  Collection  canonique  irlandaise,  1.  xx,  c.  5,  2=  édition  de  Wasser- 
schleben,  p.  61  ;  Whitley  Stokes,  The  tripartite  lifc,  t.  II,  p.  506,  1.  37-38. 

3.  Annales  d'Ulster,  édition  d'Hennessy,  t.  I,  p.  36,  1.  6-7,  i4-i)-  Cf. 
Migne,  Patrohgia  latina,  t.  LI,  col.  595  B. 

4.  Lebar  na  hUidre,  p.  133. 


Chronicfue.  ^  293 


VI. 

Une  nouvelle  que  les  celtistes  apprendront  avec  plaisir,  c'est  la  publica- 
tion prochaine  d'un  ouvrage  de  M.  Standish  O'Grady  :  Siîva  Gadeîica, 
collection  de  légendes  et  de  récits  épiques  irlandais  reproduits  dans  la 
langue  originale  et  traduits  en  anglais,  deux  volumes  in-80.  MM.  Williams 
et  Norgate  mettent  ces  volumes  en  souscription  au  prix  de  vingt-huit  shil- 
lings, soit  trente-cinq  francs  en  tout  les  deux.  Le  premier  volume  se  divi- 
sera en  quatre  sections  :  pièces  hagiologiques,  fragments  du  cycle  ossia- 
nique,  fragments  du  cycle  deCùchulainn,  morceaux  épiques  divers.  Le  second 
volume  contiendra  le«  Dialogue  des  vieillards  »,  Agallam  na  senorach,  la 
composition  la  plus  importante  du  cycle  ossianique.  Cette  publication  ne 
peut  qu'avoir  un  grand  succès. 

VIL 

M.  Matthias  Hoelscher  vient  de  soutenir  à  l'Université  de  Strasbourg 
une  thèse  de  doctorat  sur  les  noms  de  lieu  français  qui  offrent  la  désinence 
-acus.  L'objet  de  cette  étude  est  de  montrer  comment  se  sont  réparties 
géographiquement  sur  le  territoire  français  les  finales  diverses  qui  sont 
issues  de  la  désinence  acus  ou  acuni,  dans  les  différents  dialectes  parlés  sur 
ce  territoire.  Le  sujet  de  cette  thèse  est  par  conséquent  roman  plutôt  que 
celtique,  cependant  un  suffixe  celtique  lui  sert  de  point  de  départ. 

•   VIII. 

M.  N.  duellien  a  donné  à  la  librairie  Maisonneuve  un  volume  in- 12 
intitulé  :  La  Bretagne  aiiiiorkaine.  Il  l'a  dédié  à  ses  deux  jeunes  fils.  Ce 
livre,  d'un  style  simple  et  facile,  est  une  œuvre  de  vulgarisation,  et  n'a 
aucune  prétention  à  l'érudition  à  laquelle  l'auteur,  littérateur  élégant,  n'a 
jamais  visé. 

IX. 

M.  Whitley  Stokes  a  publié  dans  VAcademy  du  17  janvier,  p.  64  et  65, 
un  recueil  de  trente-cinq  gloses  irlandaises  extraites  du  ms.  de  la  Biblio- 
thèque Nationale  de  Paris,  latin  7960,  dixième  siècle.  Ce  ms.  contient  le 
commentaire  de  Servius  sur  les  Bucoliques  de  Virgile  ;  il  a  été  copié  sur 
un  ms.  irlandais  dont  une  autre  copie  existe  à  Florence,  c'est  le  Lauren- 
tianus  Plut.  45,  14.  M.  Thilo,  dans  son  édition  de  Servius,  t.  III,  désigne 
le  ms.  de  Paris  par  la  lettre  A^,  et  celui  de  Florence  par  la  lettre  L  ;  voir 
sa  préface,  p.  v-vi,  xx  ;  cf.  t.  I,  p.  lxxxix.  Ces  deux  ms.  renferment  des 
gloses  irlandaises.  M.  Thilo  en  a  publié  six  dans  le  Rheinisches  Muséum, 
nouvelle  série,  t.  XV,  p.  133,  et  M.  Zimmer  les  a  réimprimées  dans  le 
supplément,  à  ses  Glossae  Hihcrnicae  (1886),  p.  5.  On  peut  voir  la  première 

Revue  Celtique,  XII.  20 


294  •  Chronicjue. 

de  ces  gloses,  drisidi',  sur  dumosa,  Edogue  I,  vers  76,  dans  le  Servais  de 
M.  Thilo,  t.  III,  p.  17,  où  elle  est  reproduite  d'après  lesmss.:  1°  de  Paris, 
7959  ;  20  du  Vatican,  fonds  de  la  reine  Christine,  1495  ;  3°  de  la  biblio- 
thèque de  la  ville  de  Hambourg,  52  ;  4°  de  Munich,  6394  (autrefois  de 
Freising)  :  ce  qui  montre  que  ces  quatre  mss.  dérivent  d'une  source  irlan- 
daise. 

M.  Whitley  Stokes  accompagne  son  édition  d'un  savant  commentaire 
où  il  corrige  les  fautes  de  copie  commises  par  le  scribe  et  fait  d'intéres- 
sants rapprochements  étymologiques. 

Les  corrections  manquaient  dans  l'édition  si  écourtée  de  M.  Zimmer, 
qui  n'a  pas  vu  que  hJicfilhir  «  il  jaunira  »,  flavcscct  (^Edogue,  I"V,  28),  est 
une  faute  pour  hlâfithir,  3^  personne  du  singulier  du  futur  passif  d'un 
verbe  dénominatif  dérivé  de  Ma  «  jaune  »;  que  caiiig  «  les  cigales  », 
cicadis  (^Edogue,  II,  13),  a  été  écrit  à  tort  pour  cailig,  nominatif  pluriel  de 
cailedj  «  coq  »,  employé  ici  avec  le  sens  de  «  cigale  »  comme  dans  la  for- 
mule galloise  ceiliog  rhedyn  «  cigale,  sauterelle  »,  littéralement  «  coq  de 
fougère.  » 

IX. 

M.  W.-M.  Ramsay  dans  son  livre  intitulé  The  historical  Geography  of  Asia 
Minor  consacre  quelques  pages  à  la  Galatie.  Malheureusement  l'incertitude 
des  leçons  fait  qu'il  est  très  difficile  de  tirer  partie  des  noms  de  lieu  de 
cette  région  de  l'empire  romain  au  point  de  vue  des  études  celtiques, 
Mi:(ago,  dans  la  Table  de  Peutinger,  paraît  une  mauvaise  leçon,  p.  242, 
Ipeto-hrogcn  dans  l'Itinéraire  de  Jérusalem  est  corrigé  d'abord  en  Pdo- 
brogeii,  puis  en  Peto-hriga,  par  M.  Ramsay  sans  justification,  p.  242-245  ; 
et  faute  d'autre  document  nous  ignorons  ce  qu'il  faut  lire  ;  quel  choix  faire 
entre  Orsologiaco,  Rosoîodiaco  et  Kosolaciaco,  trois  noms  pour  la  même  loca- 
lité dans  l'Itinéraire  de  Jérusalem  et  dans  l'Itinéraire  d'Antonin,  Ramsay, 
p.  254?  Que  dire  à'Adtori:{iaco?  Que  penser  d'Eccobriga,  Table  de  Peu- 
tinger, qui  àewitut  Ecobrogis  dans  l'Itinéraire  d'Antonin?  Toloso-corio,  Table 
de  Peutinger,  semble  bien  un  nom  gaulois,  mais  on  voudrait  le  voir  con- 
firmé par  un  autre  document. 

XI. 

J'ai  enfin  entre  les  mains  le  second  volume  de  l'édition  du  Livre  Rouge 
de  Hergest  que  j'ai  annoncée  en  octobre  dernier,  p.  504,  d'après  le  compte 

I.  Drisidi  est  le  nominatif  pluriel  d'un  adjectif  driside,  dérivé  de  driss 
«  ronce,  buisson  épineux,  broussailles  »,  qui  explique  vcpres  àd^ns  le  ms.  de 
Saint-Gall,  p.  47,  col.  i,  glose  8,  édition  Ascoli,  p.  46.  En  irlandais 
moderne,  driss  est  devenu  dreas,  au  génitif  dréise,  voyez  R.  Atkinson,  The 
three  shajts  of  Ihe  death,  p.  362  ;  cf.  Windisch,  Irisdic  Texte,  t.  I,  p.  502. 
Si  M.  Thilo  a  admis  drisidi  dans  son  édition,  c'est  qu'il  a  considéré  comme 
vraisemblable  l'hypothèse  qui  fait  de  ce  mot  une  mauvaise  leçon  du  grec 
opufjLfôOT):  ou  oa^f.iorj;  ;  mais  cette  hypothèse  est  inadmissible. 


Chroni(]ue.  295 

rendu  de  V A rchaeohgia  Camhrensis.  C'est  un  beau  volume,  pourvu  d'un 
bon  index  qui  m'a  déjà  rendu  grand  service.  Un  prospectus  que  je  viens 
de  recevoir  annonce  la  publication  prochaine  par  les  mêmes  éditeurs,  c'est- 
à-dire  par  MM.  John  Rhys  et  J.  Gwenogvryn  Evans,  du  Livre  de  Llann 
Ddv.  Le  nom  de  ces  consciencieux  savants  nous  garantit  que  grâce  à  eux 
nous  posséderons  enfin  un  texte  exact  et  une  bonne  table  de  cet  important 
document.  Il  ne  sera  publié  que  pour  les  souscripteurs.  Le  prix  sera  le 
même  que  pour  les  volumes  de  l'édition  du  Livre  Rouge  de  Hergest.  Les 
mêmes  conditions  seront  faites  pour  les  Œuvres  poétiques  de  Davydd  ab 
Gwilim  que  M.  Gwenogvryn  Evans  va  faire  imprimer  aussi.  Le  fécond 
éditeur  a  commencé  de  faire  paraître  en  outre  une  collection  de  textes 
gallois,  à  I  shilling  6  pence,  un  peu  moins  de  deux  francs  le  volume.  Le 
premier  volume  est  la  traduction  du  livre  de  Job  imprimée  pour  la  pre- 
mière fois  en  1588,  réimprimée  en  1888. 

XII. 

Dans  la  Zeitschrift  fur  deiitsches  Alterthum  und  deutsche  Litteratur,  pre- 
mière livraison  du  tome  XXXV,  1891,  p.  1-172,  M.  Zimmer  a  pubHé  sous 
le  titre  de  Keltische  Beitraege,  III,  un  mémoire  qui  attire  vivement  l'atten- 
tion des  érudits  en  Angleterre,  témoin  les  savants  articles  que  lui  ont  con- 
sacrés MM.  Alfred  Nutt,  Whitley  Stokes  et  Kuno  Meyer  dans  VAcadeinv 
des  14  et  28  février,  des  7   et  21  mars  derniers,  p.    161,   210,  235,  283. 

Suivant  M.  Zimmer  le  mot  irlandais  fi'ann  «  héros  »  qui  dans  l'épopée 
ossianique  désigne  les  soldats  de  Find,  est  un  mot  d'origine  Scandinave, 
c'est  le  vieux  norrois  fjandi,  nom. -pi.  fjandr.  Fënc,  parent  àtfiaim  et  donné 
pour  un  des  noms  de  la  race  irlandaise,  serait  à  proprement  parler 
le  nom  de  la  race  danoise  établie  en  Irlande  au  milieu  du  ix^  siècle. 
Par  conséquent  la  légende  ossianique  serait  danoise.  M.  Whitley  Stokes 
considère  comme  inadmissible  l'origine  proposée  par  M.  Zimmer  pour  le 
molfiann  et  pour  son  parent  Fine,  il  en  donne  plusieurs  raisons.  Les  princi- 
pales sont  que  le  mot  irlandais  fiann  et  le  mot  Scandinave  fijandi  n'ont  ni 
le  même  thème,  ni  le  même  genre,  ni  le  même  sens.  Fiann  m  *vêna  zr 
veina  ;  c'est  un  thème  en  a,  féminin,  qui  a  un  sens  collectif  et  veut  dire 
«  troupe  de  guerriers  »  ;  fijandi,  au  pluriel  ^/flnrfr,  est  un  thème  consonan- 
tique  développé  en  î  au  singuHer  ;  ce  thème,  masculin,  à  sens  singulatif, 
veut  dire  «un  ennemi»,  c'est  l'allemand /«V/i,  en  anglais ^«/û?  «  satan  « 

A  sa  doctrine  sur  l'origine  des  mots  fiaïni  et  fcne,  M.  Zimmer  en  ajoute 
une  autre.  C'est  que  le  procédé  de  divination  appelé  teinm  laegda  serait  le  vieux 
Scandinave  teinar  laegdir,  «  baguettes  dispersées  »  ou  plutôt  «  abaissées  », 
comme  le  fait  observer  M.  K.  Meyer.  M.  Whitley  Stokes  répond  que  dans 
teinm,  ei  n'est  pas  diphtongue  et  que,  dans  teinar,  et  est  une  diphtongue 
qui  deviendrait  en  irlandais  di,  ae  ou  i  ;  que  Vm  de  teinm,  représentant  le 
suffixe  nien,  étant  par  conséquent  dur,  ne  peut  être  la  notation  irlandaise  du 
Scandinave  ar  ;  que  laegda  est  une  mauvaise  leçon  pour  liido  ou  làida, 
mot  évidemment  différent  de  laegdir  ;  qu'enfin  l'irlandais  tciiim  lâido  «  lu- 


296  Chroniijue. 

mière  de  chant  »  n'a  aucun  rapport  de  sens  avec  les  mots  Scandinave  teinat 
laegdir  «  baguettes  dispersées»  ou  mieux  «abaissées».  Enfin  la  formule 
teinar  laegdir  n'a  été  jamais  découverte  par  M.  Zimmer  ailleurs  qu'en  rêve. 
MM.  Whitley  Stokes  et  Kuno  Meyer  font  observer  qu'elle  ne  se  rencontre 
dans  aucun  texte  Scandinave. 

A  ces  savantes  critiques  j'ajouterai  quelques  mots.  Fène  est  une  expres- 
sion qui  se  rencontre  dans  le  Senchus  Mér.  M.  Zimmer  conclut  de  là  que 
le  Senchus  Mâr  est  de  la  fin  du  x^  siècle.  Cette  assertion  mérite  quelques 
observations. 

A  une  époque  où  je  connaissais  le  Senchus  Mér  moins  qu'aujourd'hui, 
j'ai  cru,  conformément  à  l'introduction  de  ce  monument,  qu'il  était  une 
œuvre  législative  datant  de  saint  Patrice.  Mais  le  Senchus  Mûr  est  l'œuvre 
privée  d'un  praticien  peu  intelligent  qui  écrivait  plusieurs  siècles  après 
saint  Patrice.  Ceux  qui  voudront  se  convaincre  que  le  Senchus  Mûr  n'est 
pas  l'œuvre  d'un  législateur  et  que  son  auteur  est  un  jurisconsulte  d'une 
portée  médiocre,  n'ont  qu'à  lire  dans  Ancient  îaws  of  Ireland,  t.  I, 
p.  256-268,  la  dissertation  sur  la  question  de  savoir  pourquoi  l'on  dit  qu'il 
y  a  quatre  espèces  de  saisies  :  jamais  législateur  n'a  perdu  son  temps  en  dis- 
cussions théoriques  de  ce  genre,  et  cette  dissertation  suffit  pour  montrer 
que  le  pauvre  compilateur  auquel  nous  devons  le  Senchus  Môr  n'a  rien 
compris  aux  documents  antiques  auxquels  son  indigeste  composition  sert 
de  cadre.  Le  plus  ancien  traité  de  la  saisie  irlandaise  consiste  dans  l'en- 
semble des  textes  qui  concernent  un  mode  de  saisie  dans  lequel  l'objet 
saisi  est  immédiatement  enlevé;  cet  objet  ne  reste  pas  entre  les  mains 
du  débiteur,  un  délai  est  accordé,  mais  pendant  ce  délai  l'objet  saisi  est 
en  fourrière  (.4nc/('n/  Iaws  of  Ireland,  t.  I,  p.  214,  216,  226,  230,  1.  20-25  '■> 
p.  232;  p.  236,  1.  23-28  ;  p.  238,  240,  242,  246).  Cette  saisie  comporte 
quatre  délais  en  fourrière,  un  jour,  trois  jours,  cinq  jours  et  dix  jours;  de 
là  la  formule  :  «  Quatre  espèces  de  saisie  »,  Cethar-slicht  athgahala.  Cette 
saisie  ne  pouvait  être  pratiquée  que  par  les  hommes.  Plus  tard  1°  un  adou- 
cissement dans  la  loi  introduisit  le  délai  pendant  lequel  l'objet  saisi 
reste  entre  les  mains  du  débiteur  avant  d'être  mis  en  fourrière  ;  2°  les 
femmes  purent  hériter  de  leur  père,  à  charge  de  service  militaire,  et  elles 
acquirent  le  droit  de  saisie.  De  là,  rédaction  d'un  second  traité  de  la  saisie, 
10  avec  un  délai  pendant  lequel  l'objet  saisi  reste  entre  les  mains  du 
débiteur,  2°  comportant  cinq  durées  de  ce  délai,  savoir  :  un,  trois,  cinq  et 
dix  jours  pour  les  hommes,  comme  dans  le  traité  primitif,  plus  une  durée 
de  deux  jours  quand  la  saisissante  est  une  femme.  On  trouve  le  texte 
de  ce  traité  de  la  page  120  à  la  page  202  du  tome  I  des  Ancient  laivs  of 
Ireland.  Ce  second  traité  doit  remonter  plus  haut  que  le  vue  siècle,  puisque 
sa  rédaction  eut  pour  cause  le  droit  d'héritage  accordé  aux  femmes  :  et 

1.  Le  droit  de  succession  accordé  aux  femmes  est  mentionné  dans  la  Col- 
lection canonique  irlandaise,  1.  XXXII,  c.  20,  2^  édition  de  Wasserschleben, 
p.  116.  Le  texte  canonique  latin  s'accorde  parfaitement  avec  le  traité  irlan- 
dais Din  techtugad  «  De  l'occupation  »  (Ancient  Iaws,  t.  IV,  p.  16,  1.  24.) 


Chronique.  297 

que  l'obligation  du  service  de  guerre,  conséquence  du  même  droit  d'héri- 
tage, fut  supprimé  par  la  lex  Adamnani  au  vii^  siècle. 

Quant  à  la  date  à  laquelle  peut  remonter  l'œuvre  du  praticien  auquel 
nous  devons  le  Senchiis  Mâr,  je  ne  puis  citer  qu'un  fait.  C'est  que  le 
Scnchus  Mûr  est  cité  dans  le  commentaire  de  VAinra  Choîiiim-CInUe  et  qu'à 
l'époque  où  fut  écrit  ce  commentaire,  conservé  par  deux  manuscrits  de  la 
fin  du  xie  siècle,  le  prétérit  en  t,  do-sn-acht,  du  Seiichus  Môr  avait  besoin, 
pour  être  compris,  de  la  glose  ro-s-imviaig  ' .  La  citation  du  Senchus  Môr  se 
rapporte  au  début  qui  doit  avoir  été  écrit  par  l'auteur  même,  car  ce  début 
fait  partie  d'un  petit  conte  inventé  pour  expliquer  le  préfixe  aith-  dans 
aith-gahail. 

M.  Zimmer  prétend  que  le  Senchus  Môr  date  de  la  fin  du  xe  siècle.  Je  ne 
vois  pas  de  raison  pour  rejeter  la  doctrine  qui  le  ferait  remonter  beaucoup 
plus  haut,  par  exemple  au  viiie  siècle.  Mais,  en  tout  cas,  cette  compilation 
contient  des  parties  bien  antérieurs  à  la  fin  du  x^  siècle,  et  parmi  les  por- 
tions anciennes  je  citerai,  outre  les  deux  traités  de  la  saisie,  les  nombreuses 
maximes  de  droit  dont  le  vieux  praticien  a  semé  sa  composition. 

Voici  quelques-unes  de  ces  maximes,  de  ces  <s  brocards  «  comme  on  dit 
en  France  à  l'école  et  au  palais  : 

Ni  fuirgîc  ncch  la  Féine  ni  nad  airithe.  «  Personne  chez  les  Fêné,  ne  té-' 
moigne  d'une  chose  qu'il  n'a  remarquée  »  (Ancient  lazvs  Ireland,  t.  I. 
p.  84,  1.  11-12). 

Dofcl  aurfocra  cach  n-athgahala  la  Féine.  «  Commandement  précède  toute 
saisie  chez  les  Fêné  »  (t.  I,  p.  112,  1.  14). 

Inti  loinges  nad  oige  réir  di  trosciid,  is-i  a  breth  la  Féne  :  asren  diahuî  neich 
ar-a  troiscther  aire.  «  Si  quelqu'un  est  assez  hardi  pour  ne  pas  faire  ce  qu'il 
«  doit  quand  on  jeûne  contre  lui,  en  voici  la  conséquence  suivant  le  juge- 
ce  ment  des  Fêné  :  il  paie  le  double  de  ce  que  lui  réclamait  celui  qui  a 
«  jeûné»  (t.  I,  p.  116,  1.  14-15). 

Inti  iroisces  tar  taircsin  réir  do,  athaiJI  a  dliged  a  fuigiull  Féne.  «  Celui  qui 
«  jeûne  après  offre  de  ce  qu'on  lui  doit,  perd  sa  créance  suivant  la  décision 
«  des  Fêné»  (t.  I,  p.  118,  1.  4-5). 

Iss-cd  coir  cach  troischte  la  Féine,  arach  for  soraith  nad  elai,  no  gell  no  gcal- 
laih  treihe  nech  fris  a  troiscther  aire.  «  Voici  ce  que  doit  suivant  le  droit  des 
«  Fêné  celui  contre  lequel  on  jeûne  :  caution  pour  bien  garantir  que 
«  devant  arbitre  il  ne  fera  pas  défaut,  ou  gage  pris  dans  le  mobiher  de  la 
«  maison  de  celui  contre  qui  le  jeûne  est  fait  »  (t.  I,  p.  118,  1.  4-7). 

Ithath  fir  Fcnc  mana  tistais  treide.  «  La  justice  des  Fêné  aurait  péri,  si 
«  n'était  venu  le  délai  de  trois  jours  »  (t.  I,  p.  150,  1.  17). 

Ataat  ceithre  scUaigh  la  Féne  i  sain  cach  de  :  sellach  làn-féich,  ociis  sellach 
leith-Jeich,  ocus  sellach  cethramanféich,  ociis  sellach  slân.  «  Il  y  a  quatre  témoins 
«  de  déHts  chez  les  Fêné,  et  différente  est  la  situation  légale  de  chacun  ;  on 


I.  Lebar  na  h-Uidre,  p.  11,  col.  i,  1.  3.  Gôidelica,  2^  éd.,  p.  164,  1.  n, 
Cf.  Ancient  laws  of  Ireland,  t.  i,  p.  64. 


298  Chtonitjue. 

«  distingue  :  témoin  qui  doit  réparation  entière  du  dommage,  témoin  qui 
«  doit  demi-réparation,  témoin  qui  doit  quart  de  réparation,  témoin  qui  ne 
«  doit  rien  »  (t.  I,  p.  240,  1.  24-26). 

Athath  fir  Fciniu,  ma-ni-pad  cuicthe.  «  La  justice  des  Fêné  aurait  péri,  si 
«  le  délai  de  cinq  jours  n'eût  existé»  (t.  I,  p.  250,  1.  27-28). 

Ata  di  athgahail  fil  la  Feine  :  athgabail  cintaig,  \ocus  athgahail  inahlcogain. 
«  Il  y  a  deux  saisies  qui  se  pratiquent  chez  les  Fêné  :  saisie  du  débiteur, 
saisie  du  parent  responsable  »  (t.  I,  p.  250,  1.  27-28). 

Toutes  ces  formules  sont  bien  antérieures  à  l'auteur  qui  les  cite,  et  si 
l'on  veut  s'en  convaincre  on  n'a  qu'à  lire  dans  les  Ancient  laivs ,  t.  I,  p.  250, 
le  conte  par  lequel  l'auteur  prétend  expliquer  la  maxime  Athath  fir  Féine, 
mani-pad  cuicthe.  Cuicthe  «  délai  de  cinq  jours  en  fourrière  »  est  suivant  lui 
le  nom  d'une  femme  dont  l'intervention  bienfaisante  imposa  pour  la  pre- 
mière fois  un  délai  de  cinq  jours  à  deux  hommes  qui  allaient  se  battre  en 
duel.  On  profita  de  ce  délai  pour  terminer  par  un  jugement  la  contestation 
qui  allait  faire  perdre  la  vie  à  un  des  adversaires.  Cette  histoire  a  la  pré- 
tention d'expliquer  l'origine  du  délai  de  cinq  jours  en  fourrière  avec  lequel 
elle  n'a  aucune  relation.  Elle  ne  pourrait  expliquer  que  l'origine  du  délai 
pendant  lequel  l'objet  saisi  reste  entre  les  mains  du  débiteur.  Elle  atteste 
par  conséquent  à  la  fois  l'inintelligence  de  l'auteur  et  l'antériorité  du  bro- 
card qu'il  cite. 

On  remarquera  que  parmi  les  brocards  cités  plus  haut  il  y  en  a  trois  qui 
se  rapportent  à  la  procédure  du  jeûne.  Je  serais  curieux  de  savoir  si 
M.  Zimmer  attribue  à  cette  procédure,  comme  au  cycle  épique  d'Ossian, 
une  origine  danoise.  D'autres  peut-être  croiront  avec  moi  que  les  Fêné 
auxquelles  sont  attribuées  les  règles  de  droit  contenues  dans  ces  brocards 
sont  les  Irlandais  en  général.  Dans  un  sens  plus  restreint,  Fénc  dans  les 
textes  juridiques  est  l'Irlandais  ingénu,  mais  non  noble,  par  opposition  à 
la  classe  supérieure  des  Nemed.  Le  mot  Go'edel  est  étranger  à  la  langue  du 
Senchus  Mor.  Il  apparaît  dans  le  Lehar  Aide  '  document  plus  récent. 
De  la  littérature  juridique  passons  à  la  littérature  épique. 
Aedilfrid,  roi  saxon  du  Northumberland,  ayant  été  tué  en  617,  ses  fils 
vécurent  dans  l'exil  pendant  environ  quinze  ans.  Un  grand  nombre  de 
jeunes  gens  nobles  les  suivit  sur  la  terre  étrangère,  apiid  Scottos  sive  Pictos, 
et  y  demeurèrent  avec  eux  jusqu'à  la  mort  de  l'usurpateur  Aeduin,  632. 
Nous  le  lisons  chez  Bède,  1.  III,  c.  i  2.  Un  des  bannis,  second  fils  d' Aedil- 
frid s'appelait  Oswald,  nous  le  savons  par  la  chronique  Anglo-Saxonne  5. 

Or  dans  le  morceau  épique  irlandais  intitulé  Bruiden  Da  Derga,  on  voit 
figurer  parmi  les  guerriers  qui  composent  l'armée  de  Conaire  roi  suprême 
d'Irlande,  trois  fils  de  rois  saxons,  Osait,  Osbrit  et  Lindas  chacun  avec  ses 

1.  Calh...  clir  Giilla  octis  Gacdeln  {Ancient  laîvs  of  Ircland,  t.  III,  p.  215, 
1.  17). 

2.  Migne,  Patrologia  latina,  t.  95,  col.  116  d;  Pétrie,  Monumcnta 
historica  hritannica,  i']^  K. 

3.  Pétrie,  308  A. 


Chronique.  299 

deux  frères  de  lait  ' .  M.  Zinimer  a  reconnu  avec  raison  Oswald  dans  l'Osait 
du  Bniidcn  da  Dcrga-.  Il  y  a  là  un  indice  certain  que  la  rédaction  du 
Bruidcn  da  Dcrga  est  au  plus  tôt  du  vue  siècle,  et  il  est  vraisemblable  qu'elle 
n'est  guère  plus  récente,  car  autrement  elle  daterait  d'une  époque  où  l'on 
avait  certainement  perdu  en  Irlande  le  souvenir  d'un  événement  aussi  peu 
important  pour  les  Irlandais  que  l'exil  d'Oswald. 

M.  Zimmer  a  fait  lui-même  une  observation  grammaticale  qui  confirme 
cette  date,  c'est  que  le  futur  réduplicatif  dont  le  thème  est  iorr^  offrait  déjà 
des  difficultés  pour  le  scribe  auquel  nous  devons  le  ms.  de  Milan  qui,  sui- 
vant lui,  date  du  ix^  siècle,  mais  qui  peut  bien  être  de  la  fin  du  viiie,  car' 
c'est  le  plus  ancien  des  manuscrits  irlandais  connus  ;  ce  scribe  a  écrit 
sans  comprendre  irr  pour  îurr,  en  négligeant  un  u  supérieur  qui  se  trou- 
vait dans  le  ms.  original  aujourd'hui  perdu  4;  or  dans  le  texte  du  Bruidcn 
da  Dcrga  que  nous  a  conservé  le  Lehar  na  liUidre,  p.  81-99,  '^  y '''  plusieurs 
exemples  de  ce  futur  réduplicatif. 

On  admettra  si  l'on  veut  que  le  Bruidcn  da  Dcrga  du  Lehar  na  hUidre 
est  le  résultat  de  l'amalgame,  fait  au  xie  siècle,  de  deux  rédactions  plus 
anciennes;  il  n'en  est  pas  moins  certain  que  nous  avons  là,  sauf  peut-être 
quelques  retouches,  un  des  monuments  les  plus  anciens  de  la  langue 
irlandaise  ;  or,  le  mot  fiann  y  est  employé  plusieurs  fois,  et  suivant 
M.  Zimmer  il  y  signifie  vikitig,  c'est-à-dire  pirate  norvégien  ou  danois  ;  je 
me  bornerai  à  un  exemple,  celui  que  M.  Zimmer  donne  le  premier  et  qui, 
à  ses  yeux,  est  complètement  décisif  :  un  certain  Ingcél  est  à  la  tête  d'une 
armée  avec  laquelle  il  va  prendre  le  château  où  réside  en  ce  moment-là 
le  roi  suprême  d'Irlande  Conaire  ;  il  donne  l'ordre  de  l'attaque  :  «  Levez- 
vous,  ô  fîa'nna,  »  dit-il,  »  et  marchez  sur  la  maison  »  Comêrgid  suas  ira,  a 
fianna,for  Ingcèl,  dochom  in  tigc'i.  Comment  faut-il  traduire  flanna  ?  év\- 
àemmQwx.  ^ax  viVing s,  c'est-à-dire  norvégiens  ou  danois,  dit  M.  Zimmer; 
mais  où  est  la  preuve  ?  Ingcél  est-il  un  chef  norvégien  ou  danois  ?  Non, 
c'est  le  fils  d'un  roi  breton  ;  le  texte  du  Lehar  na  hUidrc  nous  le  dit  en  deux 
passages  6;  Ingcél  s'est  allié  avec  des  chefs  irlandais  exilés  par  Conaire,  et 
par  conséquent  l'armée  qu'il  conduit  à  l'assaut  se  compose  de  Bretons  et 
d'Irlandais.  O  Jiauna,  leur  dit-il,  c'est-à-dire  ô  soldats  ;/w;/«a  dans  sa  bouche 
exprime  la  même  idée  que  milites  dans  celle  des  généraux  romains  ;  et 
milites  en  latin  ne  veut  pas  dire  vikings. 

1.  Lehar  ua  liUidrc,  p.  93,  1.  26-27.  O'Curry,  Manncrs,  t.  III,  p.  146; 
Zcitscijrift  de  Kuhn,  t.  XXVIII,  p.    561. 

2.  Zcitsclvift  fïir  dcutsclh's  Alterthuni,  t.  XXXV,  p.  15. 

3.  Thurneysen,  dans  la  Revue  Celtique,  t.  VI,  p.  95. 

4.  Ascoli,  Glossariuiii  palaeo-ijihcriricum,  p.  cxix.  Cf.  ZeitscJ^rifl  de  Kulvi, 
t.  XXX,  p.  49-55. 

5.  Lehar  ua  i^Uidre,  p.  97,  col.  i,  1.  11:  Cf.  Zcilsclirift  fur  dcutsclies 
Altcrthunj,  t.  XXXV,  p.  14';  Zeitsclirijt  de  Kuhn,  t.  XXVIÎI,  p.  561. 

6.  Fri  mac  ri'g  Bretan  i.  Ingcél  Caechhua  Conmaic.L.  U.,85.  col.  i,  I.5. 
Fri  Ingcél  Cdech  ocus  Eiccel  ocus  Tulchinni  tri  maie  Ui  Chonmaic  di 
Bretnaib,  L.  U.,  84,  col.  2,  1,  20-21. 


îoo  Chronique. 

M.  Zimmer  a  montré  dans  son  mémoire  une  grande  puissance  de  travail, 
beaucoup  de  science  et  de  talent  et  encore  plus  d'imagination,  mais  a-t-il 
établi  ce  qu'il  prétend  prouver,  fera-t-il  admettre  que  le  mot  irlandais //'««H, 
soldat,  est  une  expression  d'origine  Scandinave  signifiant  proprement 
ennemi  ?  Pour  le  moment,  j'en  doute. 

XIII. 

M.  Salomon  Reinach  vient  de  publier  une  seconde  édition  de  son  cata- 
logue du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye.  Cette  édition  est  beaucoup 
plus  complète  que  la  précédente.  La  table  des  matières  renferme  de  nom- 
breuses indications  mythologiques.  Les  noms  de  divinités  cités  dans  le 
texte  y  sont  reproduits.  M.  S.  Reinach  s'est  aussi  attaché  à  mettre  dans  sa 
table  les  noms  des  localités  d'où  les  objets  proviennent. 

XIV. 

La  Revue  des  traditions  populaires,  t.  V,  contient  :  i°  p.  605-611,  la  tra- 
duction en  français  d'un  conte  irlandais  Ldinhoigin,  recueilli  et  publié  par 
M.  David  Fitzgerald  ;  2°  p.  666-672,  un  recueil  de  devinettes  de  la  Basse- 
Bretagne,  pays  de  Vannes,  publiées  en  breton  et  traduites  en  français  par 
M.  P. -M.  Lavenot. 

XV. 

Dans  V Inventaire  sommaire  des  monnaies  mérovingiennes  de  la  collection 
d'Aniécourt,  acquise  par  la  Bibliothèque  Nationale,  rédigé  par  Maurice 
Prou,  Paris,  1890,  on  remarque  plusieurs  noms  intéressants  au  point  de 
vue  celtique.  Tels  sont  :  p.  40,  Billiomaco  pour  Billiomago,  aujourd'hui 
Billom  (Puy-de-Dôme),  dont  je  ne  connaissais  jusqu'ici  que  la  forme 
Biliomus  '  ,■  Bodovreca,  le  Baudohriga  de  V Itinéraire  d'Antonin  ;  Epocio, 
VEpoisso  de  V Itinéraire  ;  Nanciaco,  identique  à  *Ar(7n/îacM5,  d'où  viennent 
les  noms  de  :  Nançay  (Cher),  Nancy  (Meurthe-et-Moselle),  et  probablement 
Nanciat  (Ain). 

XVI. 

M.  Rhys  a  donné  à  V Archaeologia  Cambrensis  de  janvier  1891  une  notice 
sur  un  très  intéressant  fragment  d'inscription  trouvé  par  M.  J.  Lloyd  W. 
Page,  à  Exmoor  (West  Somerset).  Ce  fragment  est  Carataci  [n]epus.  Cara- 
tacus  est  un  nom  d'homme  breton  que  Tacite  a  rendu  célèbre,  en  gallois 
Caradawg,  Caradog.  Xepus  est  une  notation  basse  du  latin  nepos. 

XVII. 

Parmi  les  instructions   adressées  par  le  Comité  des  travaux   historiques 

I.  Longnon,  Atlas  historique  de  la  France,  p.  169. 


Chronique.  .  301 

et  scientifiques  aux  correspondants  du  ministère  de  l'instruction  publique 
et  des  beaux-arts,  il  a  paru,  en  1890,  un  fascicule  intitulé  :  Littérature 
latine  et  histoire  du  moyen  âge,  par  L.  Delisle.  Aux  pages  18  et  19,  on  lit  une 
notice  sur  un  fragment  de  traité  du  comput,  écrit  au  onzième  siècle  pour 
l'abbaye  de  Landévennec  (Finistère).  Ce  fragment,  consistant  en  dix 
feuillets  de  parchemin,  appartient  aujourd'hui  à  la  Bibliothèque  royale  de 
Copenhague.  On  y  apprend  que  l'abbaye  de  Landévennec  fut  détruite  par 
les  Normands  en  913  ou  914.  Cela  explique  pourquoi  cette  abbaye  est  si 
pauvre  en  documents  antérieurs  au  dixième  siècle.  Sont  mentionnés  au 
calendrier  :  saint  Gwenolé,  Vuinvaloeiis  ;  saint  Corentin,  Courentinus  ;  et 
saint  Patrice. 


XVIII. 

Deux  vies  inédites  de  saints  bretons  ont  été  publiées  par  les  Bollandistes 
dans  le  tome  II  du  Catalogus  codicum  hagiographicorum  latinoriim,  antiquorum 
saeculû  XVI,  qui  asservantur  in  Bibliotheca  nationali  Parisiensi. 

La  première  de  ces  vies,  p.  153,  est  celle  d'un  saint  Leonorius  dont  la 
fête  se  célèbre  le  i^r  juillet.  Il  y  a  déjà  dans  la  grande  collection  des  Bol- 
landistes une  vie  de  ce  saint,  et  Lobineau  en  a  donné  un  arrangement  en 
français  dans  ses  Fies  des  saints  de  Bretagne,  p.  91- 

La  seconde,  p.  182,  est  une  vie  de  saint  Gildas,  29  janvier.  On  en 
connaissait  déjà  deux.  On  sait  que  c'est  une  vie  de  saint  Gildas  qui  a  fourni 
le  thème  du  mystère  breton  de  sainte  Triphine.  Cf.  Lobineau,  Vies  des 
Saints  de  Bretagne,  p.  75-76  ;  et  Albert  le  Grand,  édition  Kerdanet, 
p.  11-14. 

XIX. 

Le  Journal  of  the  Gypsy  Lore  Society  de  janvier  1891,  contient  une  savante 
étude  de  M.  Kuno  Meyer,  sur  le  5/;«/fa, 'c'est-à-dire  sur  l'argot  des  chaudron- 
niers d'Irlande,  dont  un  mémoire  de  M.  John  Sampson,  inséré  dans  le  même 
périodique  en  octobre  1890,  avait  signalé  rintérêt.  Dans  cet  argot,  suivant 
M.  Sampson,  un  grand  nombre  de  mots  remontent  directement  au  vieil  ir- 
landais, c'est-à-dire  qu'ils  s'expliquent  par  une  déformation  systématique  de 
mots  empruntés  au  vieil  irlandais.  M.  Kuno  Meyer  démontre  l'exactitude 
de  cette  théorie. 

La  déformation  systématique  consiste  : 

1°  A  prononcer  le  mot  à  rebours,  grc  «  lève-toi  »  pour  erg,  kani  «  fils  » 
pour  mac,  âd  «  deux  »,  pour  di;  —  quelquefois  en  outre  on  développe  à 
l'aide  d'un  suffixe  le  mot  obtenu  ainsi  :  thal-osk  «  jour  »  pour  lathe  ;  mâl-ya 
«  main  »  pour  lâvi. 

2°  A  préfixer  une  lettre  initiale  :  g-ather  «  père  »,  pour  athair  ;  —  quel- 
quefois on  ajoute  en  outre  un  sutfixe:  s-rïg-o  «  roi  »  pour  rig  ; 

30  A  substituer  une  ou  plusieurs  initiales  nouvelles  :  slûnya  «  verre  », 
pour  cloine  ; 


]02  •  Chronique. 

4°  A  transposer  des  lettres:  acnaruM  «  demain  »  pour  aMaracu. 

Dans  le  même  mot,  on  peut  trouver  réunis  les  deux  procédés  numérotés 
2  et  4  :  lettre  préfixée,  transposition;  exemple  :  s-tafa,  long,  pour fata,  en  vieil 
irlandais /o/a,  aujourd'hui  fada. 

Un  certain  nombre  de  ces  mots  remontent  au  vieil  irlandais,  null-yA 
«  main  »  vient  du  vieil  irlandais  Idm,  et  non  du  moderne  Limh  (prononcez 
lâv)\grê  «lève-toi  «  vient  du  vieil  irlandais  érg  et  nom  du  moderne  m'^ 
(prononcez  erf).  D'autres  ont  été  produits  par  la  déformation  de  mots  an- 
ciens depuis  longtemps  inusités,  exemple /rari  «  grand'mère,  vieille  femme  », 
où  l'on  retrouve  rangées  dans  l'ordre  inverse  les  lettres  (sauf  une,  J  pour/), 
qui  forment  le  vieil  irlandais /race  «  femme  »,  déjà  tombé  en  désuétude  au 
xvi»^  siècle,  puisque  O'Davoren  l'a  inséré  dans  son  glossaire. 

Une  partie  des  procédés  à  l'aide  desquels  le  shelta  a  été  formé  ont  été  em- 
ployés par  les  poètes  irlandais  dès  une  époque  très  reculée  et  sont  signalés 
par  des  textes  grammaticaux  que  nous  conservent  des  mss.  du  xi^  et  du 
xve  siècle.  Ainsi  la  prononciation  à  rebours  mentionnée  ci-dessus,  i°  s'ap- 
pelait delidind.  L'addition  d'un  suffixe  (voir  i",  2°)  portait  le  nom  de/or- 
molad  quand  le  suffixe  donnait  une  sylUible  de  plus,  celui  de  doiclmed  quand 
le  suffixe  ne  consistait  qu'en  une  consonne.  Le  changement  d'initiale 
(voir  3°)  s'appelait  ce«»/oc/jrz/5  tuis.  Ces  faits  ont  été  signalés  par  M.  Whitley 
Stokes  (seconde  édition  de  ses  Gc'idelica.  p.  72-75),  dans  la  préface  d'un 
petit  dictionnaire  d'argot  irlandais  intitulé  Dûil  laithne,  littéralement  liber 
latinins  en  prenant  latinius  dans  le  sens  de  «  langue  incompréhensible, 
argot  ».  M.  R.  Thurneysen,  dans  la  Revue  Celtique,  Yll,  369-374,  a  exposé 
qu'une  partie  des  mots  contenus  dans  le  Dûil  laithne,  ont  été  formés  en 
remplaçant  une  ou  deux  lettres  par  leurs  noms  dans  l'alphabet  irlandais  : 
dûn  «  forteresse  »  devient  dans  ce  dictionnaire  durûn,  parce  que  daur 
est  le  nom  de  la  lettre  d  dans  l'alphabet  irlandais.  L'argot  ainsi  créé  s'ap- 
pelait ogham,  et  une  chronique  irlandaise  nous  apprend  qu'en  1328  mourut 
un  chanoine  chantre  de  Tuam  célèbre  par  l'élégance  avec  laquelle  il  parlait 
ogham.  M.  Kuno  Meyer  constate  que  pour  désigner  le  langage  dit  ogham 
il  y  a  une  autre  expression,  c'est  une  périphrase;  et  il  trouve  cette  périphrase 
dans  le  traité  de  grammaire  irlandaise  appelé  Aiiraicept  na  n-cces  ;  c'est  «  le 
langage  entremêlé  des  lettres  excellentes  »  am-herla  n-edarscartha  eter  nafe- 
daib  airegdaib,  comme  on  lit  dans  le  ms.  dit  Livre  de  Ballymoie,  p.  316, 
col.  2,  1.  5-6.  On  sait  que  ce  ms.  est  du  commencement  du  xv^  siècle,  et 
qu'une  reproduction  en  photogravure,  due  à  l'initiative  érudite  de  l'Académie 
d'Irlande  et  aux  bons  soins  de  M.  R.  Atkinson,  l'a  mis  à  la  disposition  des 
savants.  Je  ne  sais  pourquoi  M.  Kuno  Meyer  préfère  citer  le  ms.  du  Bntish 
Muséum,  Egerton  88,  qui  ne  date  que  du  xvje  siècle. 

Quelques-uns  des  mots  de  l'argot  que  nous  fait  connaître  le  Dûil  laithne 
ont  été  reconnus  par  M.  Kuno  Meyer  dans  le  vocabulaire  shelta. 

Telle  est  en  résumé  le  résultat  de  la  savante  étude  de  notre  perspicace 
collaborateur.  Dans  le  précédent  numéro,  p.  176,  j'avais  constaté  que  je  ne 
me  sentais  pas  la  force  d'entreprendre  l'œuvre  qu'il  a  non  seulement  en- 
treprise, rnais  terminée  avec  succès, 


chronique.  joj 

XX. 

La  librairie  Bouillon  vient  de  faire  paraître  le  second  volume  du  nouveau 
recueil  de  chansons  populaires  de  la  Basse-Bretagne  {Soniou  Breii-heT), 
que  nous  devons  à  l'infatigable  et  consciencieuse  activité  de  M.  Luzel  et  au 
zèle  de  son  collaborateur,  M.  Le  Braz.  Nous  avons  annoncé  le  tome  I  de 
cette  intéressante  collection  dans  notre  dernière  chronique,  p.  173  :  ce  pre- 
mier volume  contenait  deux  catégories  de  pièces,  c'est-à-dire  les  chansons 
que  les  auteurs  ont  appelées,  les  unes  enfantines,  les  autres  sentimentales.  Le 
second  volume  renferme  cinq  autres  catégories  :  les  chansons  de  mariage, 
les  chansons  humoristiques  et  satiriques,  les  chansons  de  métiers,  les  chan- 
sons de  soldats  et  de  matelots,  les  noëls  et  autres  chansons  religieuses.  Les 
auteurs  donnent,  outre  le  texte  et  la  traduction  des  chansons,  le  nom 
des  personnes  qui  les  leur  ont  récitées  et  le  nom  des  lieux  où  cette  communi- 
cation leur  a  été  faite,  mais  ils  ne  fournissent  aucune  autre  indication  sur 
l'origine  et  l'histoire  de  ces  chansons.  C'est  un  sujet  d'étude  que  bien  des 
lecteurs  désireront  sans  doute  leur  voir  entreprendre  :  une  première  ques- 
tion est  celle  de  savoir  si,  parmi  ces  chansons,  un  certain  nombre  n'est  pas 
imité  du  français,  en  voici  une  par  exemple  qui  est  dans  ce  cas  :  je  cite  la 
traduction  du  texte  breton,  Soniou  Breii-I^el,  tome  I,  p.  41. 

J'avais  une  biquette,  une  gentille  biquette, 
Qui  allait  tous  les  jours  brouter  le  froment  du  Normand. 

Arrivèrent  un  jour  le  Normand 
Et  deux  ou  trois  sergents. 

Et  ils  conduisirent  ma  biquette  en  prison  à  Guingamp. 
Ma  biquette  était  fine,  elle  fit  un  pet  au  juge; 

Elle  fit  un  pet  au  juge. 
Et  un  autre  au  lieutenant. 

Ma  chèvre  retroussa  sa  queue  et  s'assit  sur  le  banc 
Et  planta  ses  cornes  dans  le  cul  du  président; 

Il  lui  en  coûta  pour  deux  liards  de  clous 
Et  un  sou  de  cuir  pour  rapiécer  son  derrière. 

Voici  le  texte  de  la  chanson  française;  j'en  trouve  le  refrain  dans  mes 
souvenirs  d'enfance  lorraine  ;  et  la  mère  d'un  de  mes  vieux  amis  m'a  fourni 
le  texte  complet  ;  elle  l'a  entendu  chanter  par  son  père,  à  Villers-Cotterets 
(Aisne),  il  y  a  quelques  quatre-vingts  ans  ;  sa  cuisinière,  née  dans  le  dé- 
partement d'IUe-et- Vilaine,  se  rappelle  avoir  entendu  cette  chanson  fran- 
çaise dans  les  rues  de  Rennes  à  une  date  beaucoup  plus  récente: 

Il  était  une  bique  âgée  de  quatorze  ans; 

Elle  s'en  fut  aux  choux,  aux  choux  de  Jean  Bertrand; 

Elle  a  de  l'entendement 
Ma  bique. 

Elle  a  de  l'entendement. 


304  Chronique. 

Elle  s'en  fut  aux  choux,  aux  choux  de  Jean  Bertrand; 
Jean  Bertrand  qu'est  avare  n'en  fut  pas  trop  content. 

Elle  a  de  l'entendement,  etc. 
Jean  Bertrand  qu'est  avare,  n'en  fut  pas  trop  content; 
Il  la  fît  assigner  par  quatre  ou  cinq  sergents. 

Elle  a  de  l'entendement,  etc. 
Il  la  fît  assigner  par  quatre  ou  cinq  sergents; 
La  bique  qu'était  fine  parut  au  jugement. 

Elle  a  de  l'entendement,  etc. 
La  bique  qu'était  fine  parut  au  jugement; 
En  entrant  dans  la  salle,  salua  tous  les  gens. 

Elle  a  de  l'entendement,  etc. 
En  entrant  dans  la  salle,  salua  tous  les  gens  ; 
Elle  troussa  sa  queue  et  s'assit  sur  un  banc. 

Elle  a  de  l'entendement,  etc. 
Elle  troussa  sa  queue  et  s'assit  sur  un  banc  ; 
EU'  fit  un  pet  au  juge  et  deux  au  président. 

Elle  a  de  l'entendement,  etc. 
Elle  fît  un  pet  au  juge  et  deux  au  président. 
Puis  un  panier  de  crottes  pour  payer  les  sergents. 

Elle  a  de  l'entendement,  etc. 
Puis  un  panier  de  crottes  pour  payer  les  sergents. 
Et  tous  ceux  qui  m'écoutent  mettront  leur  nez  dedans. 

Elle  a  de  l'entendement 
Ma  bique, 

Elle  a  de  l'entendement. 

La  chanson  française  remonte  au  siècle  dernier,  le  mot  sergent  au  lieu 
d'huissier  au  troisième  couplet  suffirait  pour  l'attester,  et  la  chanson  bre- 
tonne au  quatrième  couplet  confirme  cette  date  en  donnant  le  nom  de  lieu- 
tenant au  président  du  tribunal.  Sur  ce  point,  la  chanson  bretonne  nous 
conserve  une  leçon  préférable  à  celle  du  texte  français,  dans  le  septième 
couplet  duquel  le  mot  président  doit  être  remplacé  par  le  terme  plus  ar- 
chaïque, lieuletiatit  ;  mais  les  trois  derniers  vers  de  la  chanson  bretonne  sont 
une  œuvre  bretonne  originale  : 

Ma  chèvre  planta  ses  cornes  dans  le  cul  du  président; 

Il  lui  en  coûta  pour  deux  liards  de  clous 
Et  un  sou  de  cuir  pour  rapiécer  son  derrière. 

L'idée  n'est  pas  française  et  aucun  chansonnier  français  n'en  contestera 
la  propriété  au  breton  anonyme  qui  l'a  trouvée. 

XXI.  t 

M.  John  Rhys  a  continué  dans  la  Scottish  Eevietv  d'octobre  et  de  janvier 


Chronique.  505 

derniers  ses  savantes  études  ethnographiques  (Rbind  Lectures,  III  et  IV). 
Dans  le  numéro  d'octobre  il  s'occupe  de  ce  qu'il  appelle  traitement  mytho- 
graphique  de  l'ethnologie  celtique,  c'est-à-dire  des  doctrines  ethnographi- 
ques qu'on  peut  recueillir  dans  les  légendes  irlandaises;  suivant  lui,  le  nom 
le  plus  ancien  de  l'Irlande  est  Iverio,  au  génitif  Iverionos  ;  ce  mot  a  perdu 
un  ^'  initial,  il  est  un  développement  d'un  thème  féminin  ^nm\X\{  piveria, 
en  sznscnr.  pTvarT,  en  grec  Tzif.oci.  «  la  grasse,  la  fertile  ».  L'Irlande  porte 
donc,  semble-t-il,  un  nom  indo-européen,  car  la  première  syllabe  de  son 
nom  actuel  ir  tient  lieu  d'un  plus  ancien  èriu  zz.  iverio.  Mais  elle  a  porté 
dans  la  langue  poétique  un  autre  nom,  Fodla,  et  on  voit  que  Fodla  est 
donné  pour  fils  de  Cruithne,  le  héros  éponyme  des  Pietés  ;  il  y  avait  en  Ir- 
lande des  Pietés,  ce  serait,  suivant  M.  Rhys,  la  population  préarienne  de 
l'île;  cf.  ci-dessus,  t.  XI,  p.  239,  577,  501. 

L'article  de  M.  Rhys  dans  le  n"  de  janvier  1891  de  la  Scottish  Review 
consiste  en  un  ample,  clair  et  élégant  commentaire  de  la  portion  de  la  géo- 
graphie de  Ptolémée  qui  concerne  le  nord  de  la  Grande-Bretagne.  Suivant 
le  savant  auteur,  p.  72,  les  Decanti  sont  les  Decheti  des  Irlandais;  les  Ver- 
comagi  seraient  les  «  habitants  des  plaines  vides  »,  p.  78. 

XII. 

Plus  haut,  p.  8,  j'ai  parlé  d'une  lacune  dans  les  Res  gestae  divi  Aiigusti, 
c.  26,  Inscription  d'Ancyre,  5,  15,  Corpus  Inscriptionum  latinarum,  t.  III, 
p.  796  (1873),  et  [j'ai  accepté  pour  combler  cette  lacune  l'hypothèse  de 
MuUenhofF  (1873)  reproduite  dans  la  Deutsche  AlterthutnsJmnde,  tome  II, 
publié  en  1887  par  M.  Max  Roediger  :  MûUenhofî  proposait  les  mots  Scy- 
thicam  plagatii.  M.  Mommsen  m'écrit  de  me  reporter  à  sa  seconde  édition 
des  Res  gestae  divi  Augiisti,  Berlin,  1883,  in-8.  On  y  voit,  p.  lxxxii,  lxxxiii, 
104,  105,  qu'il  faut,  suivant  toute  vraisemblance,  Xuq  fines  Cimbrorum ;  \q 
texte  grec  'jOvou?  Ki.'[j.opa)v  exclut  l'hypothèse  de  MùUenhoff. 

XXIII. 

Au  moment  de  donner  le  bon  à  tirer  des  deux  dernières  feuilles  de  cette 
livraison,  je  reçois  le  premier  fascicule  du  Trésor  du  Vieux  celtique  (Alt 
celtischer  Sprachschat^)  de  M.  Alfred  Holder.  Ce  fascicule  a  256  colonnes 
grand  in-8  et  cependant  n'épuise  pas  la  nomenclature  des  mots  dont  a  est 
la  première  lettre  ;  il  s'arrête  au  nom  d'homme  Atepatus.  Cette  pubhcation 
si  utile  est  un  véritable  événement  dans  l'ordre  des  études  celtiques. 

H.  d'ARBOIS  DE  JUBAINVILLE. 
Paris,  le  27  mars  1891. 


THE  SECOND  BATTLE  OF  MOYTURA 

{Revue  Celtique,  XII,  52-130) 


ADDENDA    ET    CORRIGENDA. 

P.      53,  1.  30,  for  aunachta  read  aunauchta 

penult.  line,  add  dobitsr  21,  hoc-sibnib  33 
P.      55,  1.  3,  add  îota  79,  rolion  9,  cios  25,  priomsliàb  78. 

1.  9,  add  Rachraind  i^,  forceni  33,  rotend  34,  cra«(i  103 

I.  33,  add  sith  166 
P.      56,  1.  3,  for  doidbiuh  read  cloidbiuh 

§  3.  As  to  the  Lia  Fail,  cf.  Book  of  Leinster,  9».  Book  of  Bally- 
mote  350^,  11.  17-20. 
P.     59,  note  I.  See  also  Book  of  Ballymote,  266=»,  II.  33-53  and  Book  ot 

Leinster,  8^. 
P.     61,  1.  4.  As  to  this  disqualification  see  LU.  50^  (ni  bd  hada  ri  co  n- 

anim  hi  Temraig). 
P.     63,  I.  14, /or  will  be  compared(?)  read  is  judged  in  regard 

for  men  will  read  men 
P.      64,  1.  I  I ,  for  bla  read  hlàth 
P.     65,  1.  13, /or  health  (?)  read  appearance 

1.  22.  for  pouch  read  purse    (Is  bossdn  the  diminutive  oï*boss,  a 
loan  from  O.  N.  pûss?) 
P.     75,  1.  Il,  for  forces  read  troops.  L.  i8/or  host  read  army 
P,     78,  11.  3,  4,  Compare  the  names  of  king  Conaire's  three  butlers  (dai- 
lemain)  Delt  7  Drucht  7  Daithen,  LU.  92b  10.  Deît  is  said  to 
mean  «  drop  ». 
P.     81,  penult.  Une,  for  Nemthenn  r^ai  Nephin 
P.     83,  11.  7,  8, /or  Loch  Laeig  read  Belfast  Lough. 
P.     84,  1.  10,  and  p.  85,  1    12,  for  Scens  read  Sce[t]ne 
P.     87,  1.  12,  for  broth  readû&s 
P.     89,  1.  15,  for  round  read  unto 
P.     91,  note  4, /or  118-120  reai  119-121. 
P.     92,  note  i,/or  dit  read  dil 
P.     93,  1.  8,  for  affliction  (?)  read  trembhng 

1.  24  Jor  one  read  a  certain 
P.     94,  note  2,  add  s.  v.  Nescoit. 

P.     95,  1.  12,  after  named  insert  Slane.  L.  15, /or  chant  rfad  incantation. 
P.     99,  1,  18,  for  the. . .  read  the  noise 

lost  line,  for  ran  read  rushed 
P.   ICI,  §  133,  Compare  the  story  of  yopyddaden,  Rhys,  pp.  491,  696. 


-  Addenda  et  Corrigenda.  307 

P.    105,  note  I.  add  Rumann  calls  the  sea  mag-  Lir  «  Ler's  plain  » 
P.    107,  §  157.  The  same  idea  is  expressed  by  Shakspere  : 
At  Christmas  I  no  more  désire  a  rose 
Than  wish  for  snow  in  May's  new-fangled  shows, 
But  Hke  of  each  thing  that  in  season  grows. 

Love' s  Labour  Lost,  Act  I,  scène  i.  1 

§  162.  In  the  Childrenof  Tinrenn,  éd.  O'Curry,  p.  172,  Ciansays 

«  the  weapons  by  which  I  shall  be  slain  will  recount  the  deed 

to  my  son  » ,  na  hairm  lea  muirfightbear  mé  inneésatd  an  gnîomh 

dom  mhac. 

P.    109,  §  164.  For  animated  harps  (or  rather  wizards  in  the  shape  of  harps) 

cf.  LU.  64b  =LL.  68b  33. 
P.    1 10.  amrùn,  add  so  in  LU.  122''  40.  Hâve  we  hère  an  old  scribal  erroa 
for  sam-rûn,  where  îaw  =:  vedic  samâ  «  year  »  ?  Cf.  O'Clery's 
samhrun  .i.  rûn  grianda  no  samhrata,  where  the  glossmaydue 
to  mistaking*5flw  «  year  »  for  5am  «  summer  ».  Or  is  lhesa?n- 
a  prefix  as  in  Sam-ildànach  ? 
P.    113,  at-clichim.  Add  clichidh  .i.  tionoiUd,  O'CL 
athirne.  Also  athrinne,  O'Cl. 
ath-seolad,  add  séol  .i.  leabha  «  bed  »,  O'Cl. 
ban-tuathach,  add  pL  bantuathecha,  LL.  137»  19. 
P.    114,  L  4, /o?"  I.  blâ  etc.  read  blàth   appearance:  blath  maith  fair,  LL. 
125b  54.  bà  maith  bldth  in  claidib.  LU.  66-1. 
boc-sibin.  Read  boc-simin  (LU.  79b  25). 

broc.  This  article  should  stand  thus  :  broc  sorrmu,  anxiety  19  rr 
sbrog  LB.  278b  5.  dat.  do  bruc,  LL.  147^  23,  dual  do  brug  .i. 
adbhar  brôin,  O'Cl.  The  adj.  «  brôg  »  .i.  bronach,  O'Cl.  seems 
a  mistake  for  brogach  :=  hrocach  LL.  147b  39. 
broinech.  For  braineach  etc.  read  braonach  .i.  brônach,  O'Cl. 
cairchiu.  This  is  =::  cairchi,  LL.  298^  40:  Racachainté  céol  corba 
chairchi   ciûil   uile  in  teg-sain  on  chûil  co  araile.   So  in  LL. 
236-1  20  :  grith  cairchi  na  cathbarr  ica  crothach. 
P.    115,  1.  6^  for  coichriche  read  coicriche. 

corrguinech.  add  see  supra  ^  129,  ad  finem,  and  compare  the  ac- 
count  of  the  witch  in  xh^Bruden  da  Derga  (LU.  86»)  :  For  oen 
choiss  7  ôen  laim  7  oen  anàil  rachain  dôib  insin,  literally  :  «  On 
one  foot  and  one  hand  and  one  breath   she  chanted  that  to 
them  ».  We  hâve  hère,  doubtless,  réminiscences  of  some  ancient 
magical  process. 
craidenus  :  for  may  be  etc.   read  bad  spelling  of  cridenes  or  cri- 
dernnas  «  a  trembling  ».  See  LU.  77b  39  and  LL.  76-»  17. 
P.    116,  insert  after  1.  12  :  deil  .i.  slat,  O'Cl.  pi.  gen.  deled  144. 
P.    117,  insert  after  1.  6  :  do-midiur  I  judge  :  pass.  près,  indic.  sg.  3  dobiter 

for  domiter,  21. 
P     119,  1.  I,  add  cf.  Skr   ghrta  «  clarified  butter  ». 

glam  dicenn  gen.  na  glaime  dicinde,  H.  3,  18,  p.  62^.  Hère glâm 


Îô8  Addenda  et  Corrigenda. 

seems  borrowed  from  O.  N.  Klim  N.,  «  filthy  language  »,  just 
as  clâmor  «  satire  »  Leb.   Lee.  Voc.   is   certainly  from   O.  N. 
kldm-ordh. 
1.  24,  for  of  read  on 

1.  25,  moirseisidh.  Add  this  note:  i.  e.  mor-sésed  lit.  «  great- 
sixth  »,  as  môir-séser  «  a  ineptad  of  persons  »,  136  means  lite- 
rally  «  a  great  hexad  of  persons  ».  So  the  Old-Welsh  trim- 
uceint  «  thirty  »  means  literally  «  a  great  twenty  »,  trini  being 
:=  the  Old-Irisli  intensive  prefix  trem. 
P.    121,  imm-bocht  :  add  see  bongim  supra 

imnese  catha  :  add  imnesse  catha,  LU.  85»  13. 
P.    122,  the  article  inddoth  is  out  of  its  alphabetical  order. 
muirnech  :  add  Skr.  man  from  *  marn 

À  [ter  the  article  penntol  insert  rassaira  /  rush,  prêt.  sg.  3  rurassa 
132.  Seems  borrowed  from  ON.  rasa  to  rush  headlong. 
P.    123,  saiget-bolc  :  add  L  U.  7 g'' 7  ;  pi.  dat.  saigetbolggaib,  LL.  239» 

seabol  tige  :  add  cona  triubhus  do  biud  scabail  «  with  his  trousers 
of  pot-meat  »,  H.  5 .   17,  p    434. 
P.    124,  -tudchiset.  ^/i*^'' s-pret,  insert  p\.  3. 

Badb.  For  or  wargoddess  read  LL.  137»  18. 
Bé-cuUe.  Add  Bechuilli  LL.  137a  19. 
P.    125,  Other  names  of  the  Dagdae  are  Cratan  Gain,  LL.   114»  40  and 
Cera,  H.  3.  18.  p.  63 3'^.  As  to  the  Dagdae  and  the  Brugh  see 
LL.  164b  32. 
P.    126,  1.  4.  after  power  insert  and  may  be  cogn.  with  Skr.  çakti. 

Etain.    the  nom    sg.  is  Etan  in  LL.  137a  18,  and  cf.  Etan  .i. 
banfile,  H.  3.   17  cited  in  Petrie's  Round  Totvers,  p.  99,  note. 
P.    127,  lubor:  add  W.  Efwr. 

Mac  Oc   See  also  LL.  166^  22  and  245b  42. 
P.    128,  Morrigan.  The  nom.    sg.  is  Morrigu   in  LU.    137=»    18  and  LL. 

i68a  19,  with  passage  to  the  n-declension. 
P.    129,  1.  16,  addoi  xhtTvjisttàTt&ûi  (casiiaclach). 
P.    130,  Teth;a.  This  unirish  name  is  rather,  perhaps,  cognate  with  Lat. 
têter,  Zend  tâthra,  root  tam,  see  Ascoli.  Kuhn's  ZeitschriftXVII, 
328. 

For  the  above  explanations  of  craidenus  and  dobiter  I  am  indebted  to  Dr 
Kuno  Meyer.  He  also  gave  me  the  références  to  sbro^  and  hrocach. 

Whitley  Stokes. 
February  2,  1891. 


Le  Propriétaire-Gérant:  E.  BOUILLON. 


Chartres.  —  Imprimerie  DURAND. 


LE    MONNAYAGE 


NORD-OUEST     DE     LA    GAULE 


Dans  une  communication  que  je  fis  à  l'Académie,  il  y  a  un 
an,  je  me  proposais  d'exposer,  plus  tard,  quelques  idées  nou- 
velles, à  mon  avis,  sur  le  monnayage  de  la  Gaule  septentrio- 
nale et  de  l'Armorique.  Aujourd'hui,  je  vais  essayer  de  résumer 
les  recherches  faites  par  moi  en  ce  qui  concerne  l'Armo- 
rique. C'est  un  des  points  les  moins  fliciles  à  élucider  dans  la 
numismatique  antique  de  la  Gaule;  aussi  je  ne  l'aborde  qu'avec 
une  certaine  défiance. 

Dans  la  Gaule  occidentale,  entre  la  Seine  et  la  Garonne,  on 
constate  la  présence  d'un  monnayage  formant  un  groupe  bien 
caractérisé,  composé  de  pièces  nombreuses  qui,  tout  en  pré- 
sentant une  multitude  de  variétés,  ont,  dans  leurs  types,  une 
analogie  incontestable.  Cette  analogie,  remarquée  depuis  long- 
temps, a  eu  pour  résultat  de  faire  désigner  ce  groupe  sous  la 
dénomination  de  «  système  armoricain  ». 

On  peut  attribuer  une  date  à  ce  monnayage  régional, 
puisqu'il  procède  de  l'imitation  des  statères  macédoniens  de 
Philippe  IL  II  n'est  pas  antérieur  au  second  siècle  avant  l'ère 
chrétienne  et  il  s'est  continué  jusqu'au  temps  de  la  conquête 
romaine,  peut-être  même  un  demi-siècle  plus  tard.  Les  mon- 
naies de  cette  série  sont  toutes  muettes,  à  l'exception  de  quel- 
ques-unes, fréquentes  en  Poitou  et  en  Saintonge,  qui  portent 
les  lettres  SA  en  caractères  latins  :  ceux-ci  prouvent  assez  clai- 
rement une  date  relativement  récente.  L'abaissement  du  métal 
Revue  Celtique,  XII.  21 


^10  A.  de  Barthélémy . 

qui,  dans  le  principe  était  l'or  et  qui  devint  de  l'électrum,  du 
billon  et  même  du  cuivre,  établit  le  fait  d'une  fabrication  long- 
temps prolongée. 

Si  l'on  veut  se  rendre  compte  des  peuples,  connus  par  les 
textes  classiques,  qui  se  trouvaient  dans  la  partie  de  la  Gaule 
d'où  proviennent  les  monnaies  dites  armoricaines,  on  trouve 
d'abord  les  Lexovii,  comprenant  peut-être  les  Baiocasses  et  les 
Viducasses.  Je  suis  très  porté  à  penser,  ainsi  que  M.  Longnon, 
que  les  Esuvii,  mentionnés  par  César  seul,  ne  sont  que  les 
Lexovii  dont  le  nom  a  été  défiguré  par  la  négligence  de  quel- 
que copiste  ^  Puis  viennent  les  Unelli,  les  Abrincatui,  les  Au- 
krci  comprenant  les  Eburovices,  les  Cenomani  et  les  Diablintes  ; 
enfin  les  Rcdones,  les  Curiosolitae,  les  Osismi,  les  Fefieti,  les 
Nannetes,  les  Andes,  les  Turones,  les  Pictones  et  les  Santones. 

Jusqu'à  ce  jour,  on  a  voulu  classer  les  monnaies  armori- 
caines en  les  distribuant  entre  les  peuples  ci-dessus  énumérés. 
Ce  classement  est  complètement  conjectural,  puisque  les 
pièces  sont  muettes.  On  s'est  basé  sur  leurs  provenances  les 
plus  fréquentes,  sans  penser  que  nous  ne  savons  guère,  sur  les 
divers  peuples  gaulois,  que  ce  que  les  Romains  nous  ont  ap- 
pris ;  ces  peuples  ou  tribus  étaient,  à  l'époque  où  remontent 
nos  monnaies,  bien  autrement  nombreuses  qu'elles  ne  le  furent 
après  la  conquête,  lorsque  l'administration  romaine  eut  établi 
de  nouvelles  circonscriptions.  N'oublions  pas  que  Josèphe 
affirme  qu'à  l'époque  de  l'indépendance,  la  Belgique  et  la  Cel- 
tique contenaient  275  peuples. 

Les  provenances  sont  quelquefois  un  indice,  mais  ne  peu- 
vent donner  que  des  présomptions  dont  il  ne  faut  se  servir 
qu'avec  une  grande  circonspection.  Les  monnaies  armori- 
caines ne  se  rencontrent  pas  en  Belgique,  ni  dans  l'est  ni  dans 
le  sud  de  la  Gaule.  Il  est  établi  que  certains  groupes  se  trou- 
vent plus  exclusivement  sur  tel  ou  tel  point  de  l'Armorique  ; 
mais  les  découvertes  considérables,  celles  que  l'on  désigne 
sous  le  nom  de  trésors,  ne  fournissent  pas  de  renseignements 
sérieux  en  dehors  de  la  date  approximative  de  l'enfouissement. 
Ces  dépôts  sont  composés  de  pièces  flibriquées  dans  des  pays 

I.   A.  Longnon,  Atlas  hist.  de  la  France,  texte,  p.  5,  vo  Lexovii. 


Le  Monnayage  du  nord-ouest  de  la  Gaule.  ^  1 1 

éloignés  les  uns  des  autres  ;  souvent  ils  contiennent  des  deniers 
de  la  République  romaine  ;  confiés  à  la  terre  très  postérieu- 
rement à  leur  émission,  ils  semblent  être  des  masses  de  nu- 
méraire provenant  de  pillages  ou  de  cachettes  faites  dans  un 
but  de  conservation.  Au  Plessis-Grimault,  à  Castillon,  à  Arro- 
manches,  dans  le  Calvados;  à  Urville,  dans  la  Manche;  à 
Saint-Pierre-de-Plesguen,  dans  lUe-et- Vilaine  ;  à  Saint-Denoual, 
dans  les  Côtes-du-Nord;  à  Courcoury,  dans  la  Charente-Infé- 
rieure, on  a  trouvé,  en  nombre,  des  monnaies  en  or,  au  type 
armoricain,  dans  ces  conditions.  L'île  de  Jersey,  à  plusieurs 
reprises,  en  a  fourni  des  milliers,  apportés  évidemment  comme 
butin.  Il  semble  même,  d'après  l'état  de  plusieurs  pièces, 
faussées  volontairement  par  une  forte  pression,  que  ces  amas 
monétaires  étaient  destinés  à  la  fonte  plutôt  qu'au  commerce. 

Si  l'on  passe  en  revue  les  monnaies,  antérieures  à  la  con- 
quête, recueilHes  dans  le  sol  de  la  Gaule  occidentale,  il  est 
permis  de  constater  que  le  cours  de  la  Seine  forme  une  hmite 
très  nette.  Il  est  rare  de  trouver  sur  la  rive  droite,  c'est-à-dire 
en  Belgique,  les  monnaies  en  or  si  fréquentes  sur  la  rive 
gauche,  ou  Celtique,  et  réciproquement.  Ce  détail  n'est  pas 
sans  importance  quand  on  sait  que  la  monnaie  en  or  des  deux 
régions  procède  également  des  statères  macédoniens  ;  de  plus 
que  de  tout  temps  le  numéraire  d'or  a  eu  une  circulation  très 
étendue.  Entre  la  Belgique  et  la  Celtique  il  faut  en  conclure 
que  les  transactions  commerciales  étaient  à  peu  près  nulles. 

Il  n'en  était  pas  de  même  entre  l'Armorique  et  la  Bretagne 
insulaire.  Dans  celle-ci  on  trouve  fréquemment  des  monnaies 
armoricaines,  tandis  que  les  monnaies  bretonnes  sont  à  peu 
près  introuvables  dans  cette  partie  du  continent.  César  parle 
de  la  puissance  maritime  des  Vénètes  et  de  leurs  nombreux 
vaisseaux  avec  lesquels  ils  faisaient  la  traversée  de  la  mer  de 
Bretagne  ^  ;  nous  savons  aussi  par  Strabon  que  les  Vénètes  vou- 
laient empêcher  César  de  passer  en  Bretagne,  parce  que  cette 
île  était  le  principal  débouché  de  leur  commerce-.  Quand  on 
voit  cette  grande  quantité  de  monnaies  en  or  et  en  argent,  au 


1.  De  bello  gallico,  III,  7. 

2.  Strabon,  IV,  4,  i. 


312  A.  de  Barthélémy . 

nord  et  au  sud  de  l'Armorique,  quelques-unes  gravées  avec 
un  véritable  art,  il  faut  admettre  que  pendant  les  deux  der- 
niers siècles  avant  l'ère  chrétienne,  il  y  eut  dans  l'est  de  la 
Gaule  une  civilisation  et  un  commerce  actif  sur  lesquels  les 
textes  classiques  restent  muets.  La  numismatique  seule  nous 
laisse  entrevoir  un  passé  au  sujet  duquel  nous  n'aurons  jamais 
de  détails  précis,  très  probablement. 

Après  avoir  établi  à  quelle  époque,  à  mon  avis,  commença 
et  finit  le  monnayage  armoricain,  je  vais  essayer  d'établir 
comment  et  par  où  l'usage  de  la  monnaie  en  or  pénétra  dans 
cette  partie  de  la  Gaule. 

J'ai  déjà  eu  occasion  de  signaler  l'importance  d'un  passage 
de  Strabon  au  sujet  des  voies  commerciales  qui  reliaient  Mar- 
seille à  la  Gaule  septentrionale  et  à  l'île  de  Bretagne  ^  La  pre- 
mière voie,  dit-il^,  suivait  le  Rhône,  la  Saône,  le  Doubs,  em- 
pruntait la  voie  de  terre  pour  gagner  la  Seine,  puis  descendait 
ce  fleuve  pour  gagner  le  littoral,  chez  les  Calètes  et  les  Vélio- 
casses.  Sur  un  point,  l'itinéraire  de  Strabon  ne  paraît  pas 
exact;  on  ne  se  rend  pas  compte  de  l'opportunité  d'emprunter 
le  Doubs,  qui  s'écarte  de  la  ligne  droite,  entre  la  Saône  et  la 
Seine.  Si  on  jette  les  yeux  sur  une  carte,  il  semble  que  le 
trajet  par  terre  entre  ces  deux  cours  d'eau,  partant  de  Chalon- 
sur-Saône,  devait  passer  par  Autun,  Auxerre,  Sens  et  Meaux 
villes  qui,  plus  tard,  furent  reliées  par  une  route  romaine. 

L'autre  voie,  traversant  le  centre  de  la  Gaule,  allait  aboutir 
à  la  Loire  :  «  Il  y  a  telles  marchandises,  dit  toujours  Strabon, 
toutes  celles  que  l'on  expédie  chez  les  Arvernes  pour  être  em- 
barquées sur  la  Loire,  qu'on  aime  mieux  envoyer  par  des  cha- 
riots; la  route  de  terre  était  toute  en  plaine  et,  peu  longue 
elle-même,  invite  à  ne  pas  remonter  le  Rhône,  d'autant  qu'il 
est  toujours  plus  facile  de  voyager  par  terre.  A  cette  route 
succède  la  voie  commode  de  la  Loire  5  ».  Il  est  permis  de  penser 
que  le  trajet  par  terre  conduisait  à  Cenabum,  principal  empo- 


1.  Rev.  numisrn.,  1884,  p.  200. 

2.  Strabon,  1.  IV,  4,  14. 
3  .   Id.,  loc.  citât. 


Le  Monnayage  du  nord-ouest  de  la  Gaule.  3 1  ^ 

rium  des  Carnutes.  En  descendant  le  fleuve  on  arrivait  chez 
les  Nannètes  et  les  Vénètes. 

J'estime  que  c'est  par  ces  deux  grandes  voies  commerciales 
que  l'usage  des  statèreS  d'or  a  pénétré  en  Belgique  et  en  Ar- 
morique;  à  ces  deux  courants,  très  distincts,  on  doit  le  mon- 
nayage armoricain  et  le  monnayage  belge,  très  différents  entre 
eux.  Nous  verrons,  plus  tard,  que  c'est  de  ce  dernier  que  pro- 
cède le  monnayage  breton.  —  Notons  qu'au  nord  des  Ar- 
vernes,  la  Loire  passe  chez  les  Bituriges  Cuhi,  les  Carnutes, 
les  Turoms,  les  Andes,  les  Pictones,  avant  d'arriver  chez  les 
Nannètes  et  les  Veneti. 

Le  monnayage  armoricain  a  dû  commencer  chez  les  Vé- 
nètes d'abord  et  chez  les  Namnètes.  Le  rôle  considérable  des 
premiers  «  hujus  est  civitatis  longe  amplissima  auctoritas  omnis 
orae  maritimae  regionum  earum  »,  autorise  à  penser  que 
c'est  par  eux  qu'il  put  se  répandre  sur  tout  le  littoral.  Hucher 
considérait  les  Auhrci  Cenomani  comme  ayant  eu  le  mon- 
nayage d'or  le  plus  important;  je  crois  qu'il  cédait  à  une  par- 
tiahté  de  Manceau.  Moi-même  j'avais  pensé  aux  Carnutes. 
Leur  territoire  très  étendu,  les  monnaies  nombreuses  émises 
chez  eux  après  la  conquête,  le  souvenir  conservé  par  César  du 
temps  où  le  centre  religieux  de  la  Gaule  était  chez  ce  peuple  % 
tout  cela  m'avait  porté  à  croire  qu'il  y  avait  eu  là  un  princi- 
patus  s' étendant  dans  le  nord-ouest.  Cette  hypothèse  peut  pré- 
senter quelque  probabilité  au  point  de  vue  historique,  mais 
ne  touche  pas  à  la  question  du  monnayage  le  plus  ancien. 

En  dehors  des  Vénètes  et  des  Namnètes,  pour  l'Armorique, 
des  Calètes  et  des  Véliocasses,  pour  la  Belgique,  je  crois  inu- 
tile de  chercher  à  attribuer  des  groupes  déterminés  à  chacun 
des  peuples  mentionnés  par  les  textes.  Il  suffit  de  classer  les 
monnaies  armoricaines  par  régions,  suivant  que  leur  présence 
constatée  les  localise  dans  les  parties  méridionale,  occidentale, 
septentrionale  et  orientale  de  la  presqu'île.  Je  commence  par 
l'Armorique  méridionale,  puisque  je  propose  d'admettre  le 
monnayage  comme  apporté  par  le  commerce  à  l'embouchure 
de  la  Loire. 

I.   Debello  gallico,  VI,  13. 


514  A.  de  Barthélémy . 

Les  plus  anciennes  monnaies  en  or  présentent,  au  droit,  un 
profil  lauré;  au  revers,  un  cheval  attelé  à  un  char  et  guidé 
par  un  aurige;  c'est  un  souvenir  des  statères  macédoniens, 
gravé  probablement  d'après  des  copies*  arvernes  beaucoup  plus 
rapprochées  du  prototype.  Le  cheval  a,  le  plus  souvent,  une 
tête  humaine,  et  je  crois  que  cette  anomalie  est  due  exclusi- 
vement à  une  maladroite  interprétation  du  type  primitif  due  à 
l'inhabileté  du  graveur  gaulois.  J'ai  cherché  inutilement  quel- 
que monnaie  portant  un  centaure  qui  aurait  pu  donner  l'idée 
du  cheval  androcéphale  ^  ;  celui-ci  ne  paraît  pas  dans  la  Bre- 
tagne insulaire  non  plus  que  dans  la  numismatique  antique  de 
l'Europe  occidentale  ;  ni  les  traditions  celtiques,  ni  les  légendes 
populaires  de  la  Bretagne  moderne  ne  font  aucune  allusion, 
que  je  sache,  à  des  chevaux  à  têtes  humaines.  —  Le  cheval 
androcéphale  est  gravé  sur  la  monnaie  dans  tout  le  sud  et 
l'est  de  l'Armorique  ;  on  le  voit  par  exception  paraître,  sur  la 
rive  droite  de  la  Seine,  chez  les  Véliocasses  ou  les  Calètes. 

Au  profil  lauré  succéda  une  autre  tête  entourée  de  cordons 
perlés  terminés  par  des  petites  têtes  humaines,  ordinairement 
au  nombre  de  trois,  quelquefois  quatre,  ou  par  des  rinceaux. 

Ce  type  a  occupé  la  curiosité  des  numismatistes  ;  les  uns 
ont  cru  y  reconnaître  Ogmius  tel  que  Lucien  le  décrit,  enchaî- 
nant ses  auditeurs  par  son  éloquence;  d'autres  un  triomphateur 
entouré  des  têtes  de  ses  ennemis  immolés  à  la  guerre  ;  d'autres 
aussi,  la  représentation  symbolique  des  vents.  Peut-être,  s'il 
est  permis  d'ajouter  timidement  une  nouvelle  conjecture,  n'y 
a-t-il  ici  que  la  réunion  de  plusieurs  peuples  autour  de  celui 
qui  exerçait  un  principatus  sur  le  groupe. 

Les  rinceaux  font  naturellement  songer  aux  drachmes  d'Em- 
porium  représentant  une  tête  de  déesse,  entourée  de  deux  ou 
trois  poissons.  Les  monnaies  d'Emporium,  imitées  dans 
l'Aquitaine,  pouvaient  facilement  arriver  aux  frontières  d'Ar- 
morique  par  Toulouse,  Agen  et  Bordeaux  jusqu'à  la  Garonne 

I .  Je  n'ai  constaté  la  présence  d'un  centaure,  à  une  époque  contempo- 
raine de  celle  dont  nous  nous  occupons  en  ce  moment,  que  sur  une  drachme, 
restée  unique  jusqu'à  ce  jour,  que  M.  Al.  Heiss,  sous  toute  réserve,  classe 
parmi  les  imitations  gauloises  {Descript.  des  monn.  ant.  de  l'Espagne,  pi.  2, 
n°  46);  cette  pièce  pourrait  avoir  été  faite  en  Pannonie. 


Le  Monnayage  du  nord-ouest  de  la  Gaule.  5 1 5 

qui  touchait  aux  Pétrocores  et  aux  Santons.  «  Si  c'est  de 
Narbonne  que  l'on  part,  dit  encore  Strabon  ^,  on  commence 
par  remonter  le  cours  de  l'Atax,  mais  sur  un  espace  peu 
étendu  ;  le  trajet  que  l'on  fait  jusqu'au  Garonnas  est  plus  long, 
mesurant  à  peu  près  700  ou  800  stades  ;  après  quoi,  par  le 
Garonnas  comme  par  le  Liger,  on  atteint  l'Océan.  » 

Que  la  tête  du  droit  soit  laurée  ou  entourée  d'autres  petites 
têtes,  le  revers  présente,  presque  invariablement,  un  person- 
nage ailé,  quelquefois  aptère,  semblant  voler  ou  se  diriger  ho- 
rizontalement dans  la  direction  suivie  par  le  char  et  tenant  un 
torques  ou  une  couronne.  Là  encore,  les  chercheurs  de  sym- 
bolisme se  sont  évertués  à  trouver  une  explication  empruntée 
à  des  mythes  conjecturaux.  J'avoue  être  très  porté  à  n'y  voir 
que  le  souvenir  de  certains  statères  macédoniens  qui  pré- 
sentent une  Victoire  volant  sous  les  chevaux  du  bige.  La  Vic- 
toire paraît  aussi  dans  cette  attitude  sur  des  drachmes  d'Em- 
porium^.  Je  crois  plus  prudent  de  rapprocher  ces  monnaies 
qui  avaient  pénétré  en  Gaule  que  de  s'arrêter  au  Génie  ailé, 
volant  sous  un  char,  qui  paraît  exceptionnellement  sur  une 
stèle  étrusque  et  qui,  au  premier  abord,  offre  la  plus  grande 
analogie  avec  le  type  monétaire  armoricain.  Le  caprice  des 
graveurs  de  coins  gaulois  a  modifié  le  type  du  génie  ailé  ; 
quelquefois  il  est  représenté  sous  la  forme  d'un  personnage,  à 
mi-corps,  de  face,  tenant  les  pieds  du  cheval  ;  ou  semblant 
courir,  tenant  soit  un  vase,  soit  deux  têtes  humaines,  soit  une 
lance.  Il  est  alors  sans  ailes. 

Le  char  accompagné  d'un  génie  volant  sous  le  cheval  a  été 
adopté  dans  le  sud  et  l'ouest  de  l'x^rmorique,  à  peu  près  de- 
puis l'emboQchure  du  Cher,  en  suiyant  le  littoral,  jusqu'à 
l'embouchure  du  Léguer,  auprès  de  Lannion.  De  l'embou- 
chure du  Cher,  en  traçant  une  ligne  fictive  jusqu'à  celle  de 
l'Oise,  les  monnaies,  tout  en  procédant  des  imitations  macé- 
doniennes, forment  un  groupe  très  distinct  qui  a  son  influence 
dans  le  nord  et  le  centre  de  l'Armorique  jusqu'au  Guer. 


I  .   Strabon,  IV,  i. 

2.  J.  Zobel  de  Zangrôniz,  Esliidio  bisti'rico  de  la  moncda  antigtia  cspauôla, 
X.  I,  pi.  IV,  no  12. 


5 16  A.  de  Barth.lemy . 

Ce  groupe,  ai-je  dit,  a  son  origine  dans  le  commerce  ap- 
porté par  la  Seine  ;  remarquons  que  je  ne  parle  ici  que  de  la 
rive  gauche  de  ce  fleuve  ;  la  rive  droite  était  la  Belgique  qui 
a  un  monnayage  particulier  et  qui  fera  l'objet  d'une  étude 
ultérieure. 

Le  groupe  monétaire  de  la  rive  gauche  dans  lequel  figurent 
les  Lexovii,  les  Aukrci,  les  Unelli,  est  remarquable  par  le  style 
des  pièces  sur  lesquelles  on  aperçoit  encore  les  traces  du  nom 
de  Philippe,  par  la  finesse  de  gravure  des  coins,  par  la  variété 
des  représentations  accessoires  qui  accompagnent  le  type  prin- 
cipal. Ces  statères  gaulois,  qui  témoignent  de  l'existence  d'un 
art  véritable,  laissent  penser  qu'au  temps  où  ils  ont  été  fi'appés 
il  y  avait  une  civilisation  avancée  dans  cette  partie  de  la  Cel- 
tique. Ce  monnayage  donna  naissance  à  celui  des  Redons  et 
des  Curiosolites,  les  seuls  peuples  de  l'Armorique  septentrio- 
nale que  nous  connaissions  avec  quelque  certitude.  Mais  à 
mesure  que  l'on  s'éloignait  du  point  de  départ,  le  st3'le  et  l'aloi 
devenaient  de  plus  en  plus  barbares  et  altérés. 

En  remontant  vers  le  nord,  de  la  Loire  à  la  Seine,  on  re- 
marque que  les  chevaux  paraissent  avec  leurs  têtes  naturelles  ; 
que  le  personnage  ailé  disparaît  de  la  place  qu'il  occupe  ail- 
leurs sous  le  char  :  il  est  remplacé  par  des  rouelles,  des  lyres, 
des  sangliers.  Ces  symboles  accessoires  semblent  avoir  été  les 
signes  distinctifs  de  différentes  peuplades  ;  mais  nous  n'en 
sommes  pas  encore  arrivés  à  pouvoir  les  localiser  avec  quel- 
que certitude, 

A.  DE  Barthélémy. 


COMMENT  LE  DRUIDISME  A  DISPARU 


Tel  est  le  titre  d'un  article  fort  intéressant  et  en  apparence  très  bien  do- 
cumenté de  Fustel  de  Coulanges.  RnnieCeltique,  t.  IV,  p.  37-59. 

Le  même  sujet  est  traité  par  l'ingénieux  auteur  dans  le  volume  intitulé  : 
Institutions  politiques  de  l'ancienne  France,  la  Gaule  romaine  (1891),  p.  iio- 


Comment  le  druidisme  a  disparu.  3 17 

119  ;  on  y  lit  :  «  Il  y  eut  des  druides  pendant  trois  siècles  et  ils  ne  se  cachaient 
«  pas. .  .  La  chute  du  druidisme  est  donc  un  fait  certain  sans  que  nous 
«  puissions  dire  avec  certitude  s'il  est  tombé  par  l'effet  de  la  politique  romaine 
«  ou  par  l'effet  de  la  volonté  des  Gaulois,  ou  par  des  causes  de  décadence 
«  qu'il  portait  en  lui-même  ». 

Les  druides  «  ne  se  cachaient  pas  ».  Cette  doctrine  est  contredite  par  un 
passagede  Pomponius  Mêla  (1.  III,  §  19):  docent mtilta  nobilissimos gentis  ci.km. 
et  diu  vicenis  annis  AUT  in  specu  aut  in  abditis  saltibus  ' .  Cette  phrase 
a  été  écrite  vers  l'année  44  de  notre  ère,  treize  ans  après  la  mort  de  Tibère 
(31  de  J.-C),  qui  avait  supprimé  les  Druides  comme  nous  dit  Pline 
(I.  XXX,  §  13)  :  Tiberii  principatiis  sustulit  Druidas  eorum  et  hoc  genus  va- 
tum  niedicorurnque  per  senatus  consultum.  Les  mots  clam,  in  specu,  in 
abditis  salt^ibus  chez  Pomponius  Mêla  exphquent  comment  les  Druides,  sup- 
primés sous  Tibère  par  senatus-consulte  suivant  Pline,  ont  pu  survivre  à 
cette  mesure  persécutrice.  Le  culte  protestant  au  désert  après  la  révocation 
de  l'édit  de  Nantes  ne  prouve  point  que  Louis  XIV  et  Louis  XV  aient  laissé 
aux  protestants  la  liberté  de  la  religion. 

Ce  n'est  pas  la  passion  religieuse  qui  a  inspiré  la  poHtique  des  Romains  à 
l'égard  des  druides  ;  mais  l'influence  des  druides  comme  instituteurs  de  la 
jeunesse  d'abord,  puis  comme  arbitres  des  procès  ~,  était  inconciliable  avec 
l'idée  que  les  administrateurs  romains  se  faisaient  de  l'autorité  de  l'Etat. 

L'événement  le  plus  récent  auquel  s'associe  en  Gaule  l'intervention  des 
Druides  date  de  l'année  71  ;  il  est  postérieur  de  cent  vingt-trois  ans  à  la 
chute  d'Alesia  et  à  la  captivité  de  Vercingetorix.  Nous  le  savons  par  Tacite  3. 
Mais  Fustel  de  Coulanges  fait  observer  que  Lampride  et  Vopiscus  parlent 
de  druidesses  en  Gaule  au  iii^  siècle.  Donc,  conclut-il,  il  y  avait  encore  des 
druides  en  Gaule  trois  siècles  après  la  conquête.  Le  raisonnement  n'est,  pas  très 
concluant.  De  ce  qu'il  y  a  aujourd'hui  des  prêtres  en  France  devons-nous 
conclure  qu'il  y  a  des  prêtresses  ?  Un  sénatus-consulte  avait  supprimé  les 
druides,  il  n'y  a  aucune  preuve  qu'il  eût  parlé  des  druidesses. 

Au  iv^  siècle,  dira-t-on  aussi,  vivaient  un  certain  Patera  et  un  certain 
Phœbitius  qui  avaient,  suivant  Ausone,  des  druides  parmi  leurs  ancêtres  ; 
mais  à  quelle  époque  remontaient  ces  ancêtres?  nous  n'en  savons  rien.  Il  y 
a  encore  aujourd'hui  en  France  des  gens  qui  descendent  des  croisés  d'une 
manière  plus  ou  moins  authentique  ;  en  conclurons-nous  qu'il  y  a  eu  des 
croisés  au  siècle  dernier  ? 

H.  d'Arbois  de  Jubainville. 


i.   Cf.  De  bello  gallico,  1.  VI,  c.  13,  §4;  c.  14,  §  2,  3. 

2.  De  bello  gallico,  1.  VI,  c.  14,  §  2,  3  ;  cf.  Diodore de  Sicile,  1.  V,  c.  31, 
§  5,  tiré  de  Poseidonios. 

3.  Tacite,  Histoires,  1.  IV,  c.  54.  Les  passages  de  ÏHistoire  naturelle  de 
Pline  qui  concernent  les  druides  ont  été  écrits  à  une  date  à  peu  prèe  con- 
temporaine des  faits  rapportés  par  Tacite  dans  le  passage  précité. 


LIFE  OF  S.   FÉCHIN  OF   FORE 


The  following  Life  of  St  Féchin  of  Fore  is  now  for  the  first 
time  published  from  the  unique  copy  in  the  Phillips  Library, 
Cheltenham,  No.  9194,  which  is  dated  1329.  No  other  Irish 
Life  of  Féchin  is  now  known;  butin  the  seventeenth  century 
Colgan  had  three,  one  taken  from  the  Book  oflmaidhin  Con- 
naught  :  another  «  stylo  plané  vetusto  et  magnae  fidei  »,  but 
wantine;  the  bes;innin£r  and  end  :  a  third  «  vetusto  et  eleranti 
métro,  74  distichis  constante,  in  quorum  paenè  singulis  sin- 
gula  narrantur  miracula  ».  Besides  thèse  three  Irish  Lives,  he 
had  a  Latin  Life  by  Augustin  Magraidin,  a  canon  regular  of 
the  monastery  of  Inis  na  Naemh  in  the  county  of  Longford. 
This  Life  Colgan  has  printed  in  the  Acta  Sanctorum  Hihrniae, 
Lovanii,  1645,  pp.  130-133.  It  is  follo^\'ed  in  the  same  work, 
pp.  133-139,  by  a  second  Life  —  alia  Vita  seu  Supplementum 
—  in  Colgan's  own  Latin,  compiled  from  the  three  Irish  Lives 
in  his  possession.  From  Colgan  is  derived  ail  that  Lanigan 
has  written  about  St  Féchin  in  his  Ecdesiastical  History  of  Ire- 
land. 

The  following  text  represents  the  manuscript  except  in  the 
following  particulars  :  words  hâve  been  divided  from  the  arti- 
cle and  other  proclitics  :  the  paragraphs  hâve  been  numbered  : 
marks  of  punctuation  hâve  been  introduced  :  proper  names  hâve 
been  spelt  with  initial  capitals  :  contractions  hâve  been  ex- 
tended,  the  extensions  being  printed  in  itahcs;  and  lastly, 
eight  sets  of  quatrains  (41  in  ail)  hâve  been  omitted,  as  they 
merely  repeat  what  has  been  already  told  in  prose. 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  ^  1 9 

Féchin  or  Féchine  «  corvulus  »  was  also  called  Mo-ecca, 
under  which  name  he  is  commemorated  in  the  Calendar  of 
Oengus  at  Jan.  20  ^  His  pedigree  is  thus  given  in  tlie  Book 
ofLeinster,  p.  352,  col.  7:  Fecliine  Fabair  Mac  Cailcbiarna, 
Maie  Cillini,  Maie  Grillini  nô  Cillini,  Maie  Cail,  Maie  Aeda, 
Maie  Saim,  Maie  Airt  Cliirb,  Maie  Niad  Corb.  He  died,  ac- 
cording  to  tlie  Annals  of  Ulster  and  tlie  Four  Masters,  in  the 
year  664  of  tlie  Yellow  Plague,  a  pestilence  said  to  hâve 
been  brought  on  the  Irish  by  the  pitiless  prayers  of  himself 
and  other  saints.  His  Life  now  printed  is  noticeable  as  to  its 
form  for  the  alliterative  exordium  and  for  the  répétition  in 
verse  of  the  narratives  already  told  in  prose  ^.  As  to  its  sub- 
stance, the  stories  of  the  leper  §§  37,  38,  and  the  drowned 
children,  §  43,  and  the  incident  of  the  water-horse,  §§  41,  42, 
will  interest  students  of  hagiology  and  folklore. 

I  will  only  add  an  alphabetical  list  of  the  rarer  words  in  the 
following  Life  :  absoluid  ahsolutioji  8,  aisicim  /  restore,  s-pret. 
sg.  3  asiges,  21,  hronn-6r  gift-gold,  48,  bronnseng  slenderbcl- 
lied  I,  caraiste  earriage  46,  coltur  coulter  40,  combuaidrim  I 
disturbj^T),  comchinél  joint-kindred ^6,  comcungnad  co-operation 
37,  cruimlinn  ale-liquor  31,  cum:inn  fellowship  ^i ,  cumthanus 
assistance  3 1 ,  duib-gréim  dark  profit  3 1 ,  erlainn  (erlann  ?)  a 
grecn  or  lawn  41,  43,  facbdla  r\o\h  a  saint's  leavings,  i.  e.  his 
curse  or  his  blessing3,  41,  42,  faris  along  luith  him  22  (see 
Rev.  Celt.,  t.  VIII,  p.  360,  11.  9-17),  greslebrach  having  illu- 
minated  books?  i,  gribda  active?  i,  imain  playing  hurly  '43, 
laemda  radiant?  2,  macnus  luantonness  37,  pairilis  palsy  25, 
rogu  choiee,  sg.  ace.  rogain  39,  selbathôir  oiuner  34,  taidbrim  / 
bchold  18,  terlam  ready  39,  tritach  triadie?  27. 

Whitley  Stokes. 
London,  13  September  1890. 


1 .  So  in  the  Martyrology  of  Tallaght.  But  in  the  Calendar  of  Marianus 
Gorman  St  Féchin's  day  is  the  I9th  January. 

2.  See  Revue  Celtique,  t.  V,  p  364,  11.  19-24  and  note.  Such  répétitions 
are  found  in  the  Voyage  of  Snedgus  and  Mac  Riagla,  Rev.  Celt.,  t.  IX,  p.  14, 
and  in  two  copies  of  the  Voyage  of  Mael  duin,  ibid.,  p.  448. 

5.   See  Three  Fragments  of  Irish  Annals,  p.  186, 


^20  Whitley  Stokes. 


BETHA   FÉCHIN   FABAIR 
[Phillips  ms.  No.  9194,  ff.  i=>-8'^] 

I .    Fear  aintech  aibhinn  almsanachy 

brighmMr  broinntseng  ^  briatharccrt, 

cunnail  craibhtec/;  cialkho?zaich, 

diadha^  àerczch  descréitech  5, 

emech  ecnacb  irnaigthech, 

fesach  f/ren  focw/chaidh, 

gribhdha  genmnaid  greslebrach, 
.i.  fer  betha[dj  soillsi  samrata,  ab  7  angcoire,  Fecin  finnfo- 
cluch  Fabair,  a  cnchaib  lanaiile  Luighne,  a  cmged  caemalafnn 
Co7i[n\acbt. 

2.  Mac  esein  f/V  crôdha  cruata  coscwrthaigh  Cailcarna,  7 
Grillin  ainm  elle  dô,  do  sWcbt  Ain  Cirb  mec  Cairbri.  Ocus  ^ 
isi  ba  mâthair  dô  :  Lasair  laomdha  lanlebwr  do  d^rbchloinn 
righ  Muman,  arna  thairrngire  gumemc  re  cian  roime  sin. 

3.  Uair  rotharrngfr  primfaidh  nime  7  tziman  A.  Coluni 
cille,  ré  chian  roime  ar  toidhecht  dô  o  Mhainist/r  Finnen  do- 
cum  in  inaidh  darb'  ainmFabar5,  7  dochonnairc  torruma  na  n- 
aingel  uasin  liglenn  sin,  7  dofailtig  Colum  cille  gumôr  fri  tor- 
ruma na  n-aingel.  Ocus  ^  fagbw^  Colum  cille  in  t-inad  sin  iarna 
fis  dô  nacb  dô  deon^zV^d  in  t-inad  sin.  Ocus^  intan  atcuak 
tig^rna  in  (erumn  À.  Seallan,  Colum  cille  do  dhul  seacha,  tai- 


1.  for  broinn-seng,  as  thsessam,  infra  §  ?,  for  sessam. 

2.  MS.  diagha 

3 .  MS.  describdech 

4.  MS.  Et 

$.  sg.  gen.  Fabair  §  i,  Fabra,  infra  §  42.  Said  to  mean  «  a  spring  », 
O'Don.  Four  Masters,  A.  D.  1 176,  notes  =:  fophor,  fofor  ainm  do  thobar 
thrén,  Derbhsuir  gloss.  50. 

6.   MS.  Et 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore,  j2i 


THE  LIFE   OF   FÉCHIN   OF   FORE. 


I.    A  Man,  abstinent,  pleasant,  charitable, 

powerful,  emaciated  ^,  just-worded, 

honest,  pious,  rich  in  sensé, 

godly,  afïectionate,  discreet, 

opportune,  wise,  prayerful, 

skilful,  righteous,  holy-worded, 

active  (?),  chaste,  possessed  of  illuminated  books, 
to  wit,  a  man  of  a  bright,  summery  life,  an  abbot  and  an  an- 
chorite,  fair-worded  Féchin  of  Fore,  from  the  delightful  bord- 
ers  of  Luigne,  from  the  loveable  province  of  Connaught. 

2.  Son  was  lie  of  a  man  valiant,  hardy,  triumphant,  Cail- 
carna  ^,  —  and  Grillin  was  another  name  for  him  —  of  the 
race  of  Art  Corb  son  of  Cairbre.  And  his  mother  was  Lasair5 
the  radiant  4,  full-long,  of  the  royal  race  of  Munster.  And 
long  before  his  birth  he  had  often  been  predicted. 

3 .  For  a  chief  prophet  of  heaven  and  earth,  even  Colomb 
cille,  after  coming  from  Finnén's  monastery  5  to  the  place 
called  Fabar*^,  predicted  him  alongtime  before  7,  and  Colomb 
cille  beheld  the  ministration  of  the  angels  above  that  glen,  and 
greatly  did  he  rejoice  at  the  ministration  of  the  angels.  And 
Colomb  cille  left  that  place  after  he  knew  that  not  unto  him 
was  it  granted  (by  God).  And  when  the  lord  of  that  land, 
even  Sellan^,  heard  that  Colomb  cille  had  gone  past  him,  he 


1 .  Lit.  slender-bellied. 

2.  pâtre  Kœlcharnano,  Colgan  Acta  Sanctorutn  Hiberniae,  p.  130.  Coel- 
carna,  ibid.,  p.  135. 

3.  matre...  Lasreâ,  ibid.,  p.  130,  Lassair,  p.  133. 

4.  Cf.  laotn  a  blaze  of  fire,  O'R. 

5.  at  Clonard. 

6.  now  a  village  in  the  co.  ofWestmeath. 

7.  Triginta  annis,  Colgan. 

8.  Stellanus,  Colgan  A.  S.  Hib.  133. 


52  2  Whitley  Stokes. 

nig  inadiaidh  da  thairgsin  fein  7  a  inaidh  dô,  7  iarna  fis  do 
Colum  cille  do  an  friss.  INtan  ràinig  Seallan  adôcum  doleic  fora 
ghluinib  hé,  7  docrom  gu  cosaib  Coluim  cille,  7  do  thairg  hé 
fein  7  a  inad  dô.  Ocus  ^  doraidh  [fo.  i^]  Colum  cille:  «  Na 
tairgsi  damsa  an  t-inadh  sa  »,  or  se,  «  uair  ûcïa  mac  bethadh 
soillsi  suthaine  .i.  Feicin,  7  doghena  inadh  at  chomfocraib  al- 
lanoir  din[n],  7  is  dô  -  dhgid  tû  fein  7  th'  inad  do  idbairt. 
Ocus  ^  asa  aithle  sin  doconnairc  Seallan  coloman  tenntighe  a 
meid  d^rmair  o  thalmam  gu  nim  ina  thsessum  isin  ghlenn 
remraite.  Ocus  ^  atchonnairc  imut  en  tâitnemach  ag  linû(d  in 
glenna  o  nim  gu  Idr. 


& 


4.  IS  même  dotairngersad  naimh  7  fireoin  a  genemain  riana 
thoïàecht,  co7iid  aire  sin  rochan  : 

Atco;mairc  Colum  na  cath,  etc. 

5 .  Cred  dmh  narbo  hiiignadh  gacb  comarda.  nœmtachta.  da- 
rabe  and  :  uair  dob  ingnad  a  genemain  7  rob  inganta  a  nai- 
dendacht.  Uair  in  uair  dognitis  a  tustide  3  sium  codhid,  dorwir- 
tis  esium  kir  a  mbruinn//»^  7  intan  romw^glatis  dogeibtis  esiwm 
ina  croisfiiïill  for  in  lar  lom.  Ocus  4  ba  samlaid  a  cœimt^c/;5 
sum  friu  mar  cseimiech  5  soillsi  fri  dhorcadus.  Ocus  4  on  ais  sin 
gu  cinnte  nir'  faom  sum.  feoil  do  hhsacht. 


6.  Ar  tosacb  immorro^  a  aisi  imcuhaid  fogluma  twcad  do 
sagurt  uasa^  oiregd:^,  do  Nathi,  dia  munad  he. 

7.  Laan-ann  tra  robuail  a  athair  he  ina  cenn  tre  eus  ec'm  a 
fiadnwj-e  Nathi.  Doraid  Nathi  :  «  Eco'ir  robuailis  cenn  in  Rig 
Moir  »  [fo.  2^1.  «  Cred  asa  n-abraidh  sin  ?  »  uar  a  athair. 
«  Imut  aingt'/  docim  fora  cenn,  uair  bud  imda  mac  hethad  ac 
fognum  do.  uair  biaid  na  c'medln  sa  fai  coléir  »,  7  rocomalW. 


1.  MS.  Et 

2.  MS.  do 

3.  MS.  tustige 

4.  MS.  Et 

5 .  for  coemthecht  :  so  infra  §  19. 

6.  MS.  au,  i.  e.  autem 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore .  j  2  ^ 

foUowed  the  saint  to  offer  himself  and  his  place  unto  him. 
Andafter  Colomb  cille  knew  this  he  waited  for  Selldn.  When 
Sellancame  up  to  the  saint  he  flung  himself  on  his  knees,  and 
bowed  down  to  Colomb  cille's  feet,  and  otfered  himself  and 
his  place  unto  him.  And  Colomb  cille  said  :  «  Offer  not  this 
place  to  me,  »  saith  he;  «  for  a  son  of  bright  eternal  Life,  even 
Féchin,  will  come  and  build  a  place  in  thy  neighbourhood, 
on  the  east  of  us,  and  unto  him  it  behoves  thee  to  offer  thy- 
self  and  thy  place  ».  And  after  that  Selldn  saw  a  fiery  pillar 
of  vast  size,  from  earth  to  heaven,  standing  up  in  the  glen 
aforesaid.  And  hebeheld  a  multitude  of  radiant  birds  fiUing  the 
glen  from  heaven  to  earth. 

4.  Often  did  the  saints  and  the  righteous  foretell  Féchin's 
birth  before  it  occurred.  Wherefore  (a  poet)  sang  : 

Colomb  of  the  battles  beheld,  etc. 

5.  Forsooth,  it  was  no  wonder  that  every  sign  of  sanctity 
should  be  there  :  for  his  birth  was  a  marvel  and  his  infancy 
was  marvellous.  For  when  his  parents  used  to  go  asleep,  they 
would  put  him  between  their  breasts,  and  when  they  awoke 
they  would  find  him  on  the  bare  floor,  with  his  hands  stret- 
ched  out  in  the  form  of  a  cross  !  And  his  companionship  with 
them  was  like  the  companionship  of  light  with  darkness.  And 
from  that  âge  till  the  appointed  (time)  he  endured  not  the 
tasting  of  flesh. 

6.  Now  atthe  beginning  of  theproper  âge  tolearn,  he  was 
taken  to  Nathi%  a  noble  distinguished  priest,  to  be  taught. 

7.  So  one  day  his  father,  forsome  cause,  struck  him  on  the 
head  in  Nathi's  présence.  Said  Nathi  :  «  Unjustly  hast  thou 
stricken  the  head  ot  the  Great  King  ».  «  Why  do  you  say 
that  ?  »  says  his  father.  [Nathi  answered  :]  «  I  see  a  crowd 
of  angels  over  his  head,  for  many  a  son  of  Life  -  will  be  ser- 
ving  him,  since  thèse  kindreds  3  will  be  subject  to  him  alto- 
gether  »  ;  and  (this)  has  been  fulfilled. 

1.  Praesbytero  nomine  Nathineo,  Colgan  ^.  S.  Hib.,  130. 

2.  i.  e.  a  religious  person,  the  opposite  of  mac  bats  «  son  of  Death  »  rr 
filius  perditionis,  Vulg.  Hence  the  name  Mac-beth. 

3  .  i.  e.  the  people  of  Lugne. 


3  24  Whitley  Stokes . 

8.  Aimsir  ann  bôi  Feichin  aga  foghluim  og  Criiimter  Nathi 
i  n-Awuch  ^  Cz/rt/^r  la  n-ann  do  coim^Y  na  cluana  he  arnach 
lomtai  hi  o  cheitrib  echtrinn.  Curt^r  iarsin  eich  7  indili  in 
rig  innti  do  aimdeoin  Feicin.  Mallaigis  Feicin  iat  7  henus  a 
clog  (orw  gu  fuaratwr  bas  achetôir,  INtan  rocuak  in  rig  sin 
teid  a  fiadnM^e  Feichin  7  legis  fora  gluinib  he,  7  rosir  maitim 
a  pecadh  dô.  Doheir  Feicin  absoluid  dô,  7  rothodwjigh  a  eich 
7  a  indih  dô  ;  7  romorflrf  ainm  Dé  7  Feichin  tresin  firt-sin. 
Ocus  ro  idbair  in  rig  in  foronn  sin  do  Feichin  tre  bithu,  7  do- 
rat  Fechin  in  feronn  sin  dia  maigistir  .i.  do  Cruimfôr  Nahi  ; 
gwrab  aire  sin  rocan  in  lâi[d]  : 


Mirbal  maith  uadha  'na  naidin,  etc. 

9.  Ar  forf[th]iugMû?  an 'mec  naomtha  sin  o  dis  7  o  ecna  7 
o  naomtacht,  doraid  a  oide  friss  dol  fona  gradaih  coisé^rca  do 
ïdbairt  righ  nime  7  talm^n.  Fâghus  iarum  Feicin  a  oide  7  tet 
la  forcongra  in  aingil  [fo.  2'']  iar  ngahail  grad  do,  gu  Fabur,  7 
ra  failtig  a  mmma  frisin  n-inadh  sin,  7  dorigne  emaigth'i  7 
trosg//d  tri  lo  co  w-aidche  ann,  7  tainig  in  t-aing^/  do  innsaige  - 
isin  aidche  sin,  7  atb^rt  friss  :  «  Dena  aitreb  isin  n-inad  so, 
uair  is  and  bias  t'eis^rge  7  moran  do  naomaib  Erenn  maille 
frit  » .  Uair  dotairng^r  Nathi  re  chian  roime  sin  escrghe  Feicin 
do  heth  a  Fabwr. 

10.  Tig  Seallan  iarsin  .i.  tig^^rna  in  feroinn  sin,  gu  Feicin, 
7  do  idhbair  an  forann  sin  do  Feicin,  7  hennacus  Feicin  Seal- 
lan. Ocus  fuair  [Seallan]  bas  iartain,  7  roadlaic  Feicin  hé  isin 
n-inadh  inar'  smàïder^  altoir  na  mainistrech  iartain. 

11.  Iar  cumàach  tra  na  mainistrec[h]  sin  do  Feicin  rocwm- 
daigh  comtinol  innte,  7  do  thecuisg  ina  riagM/7  gu  dligtech; 


1 .  Sic.  Read  i  n-Achud  Conairi  ?  and  cf.  §  15  infra. 

2.  MS.  innsaide 

3 .  MS.  suigider 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  ^25 

8.  Of  a  time  when  Féchin  was  learning  with  Presbyter 
Nathi  in  Achat!  Conairi,  he  is  set  one  day  to  keep  the  mead- 
ow  lest  it  should  be  stript  bare  by  strangers'  cattle.  There- 
after  the  king's  horses  and  herds  are  put  into  it  in  spite  of 
Féchin.  Féchin  cursed  them,  and  struck  his  bell  at  them,  so 
that  they  found  death  forthwith.  When  the  king  heard  that, 
he  cornes  before  Féchin,  and  flung  himself  on  his  knees,  and 
sought  forgiveness  of  his  sins.  Féchin  gives  him  absolution, 
and  brought  his  horses  and  his  herds  (back)  to  life  ;  and  God's 
name  and  Féchin's  were  magnilied  by  that  miracle.  And  the 
king  made  an  offering  of  that  land  to  Féchin  for  ever,  and 
Féchin  gave  it  to  his  master,  even  Presbyter  Nathi.  Where- 
fore  (a  poet)  sang  the  Lay  : 

A  goodly  marvel  of  him  as  an  infant,  etc. 

9.  After  that  lioly  child  was  perfected  in  âge  and  in  wisdom 
and  in  hoHness,  his  tutor  told  him  to  take  holy  orders^  (so  as 
to  be  able)  to  oiïer  the  King  of  Heaven  and  Earth.  So  Fécliin 
quitted  his  tutor,  and  after  taking  orders,  went,  by  the  angel's 
command,  to  Fore.  And  his  mind  rejoiced  at  that  place,  and 
he  prayed  and  fasted  there  for  three  days  and  a  night.  And  the 
angel  came  unto  him  in  that  night,  and  said  to  him  :  «  Buiid 
an  abode  in  this  place,  for  it  is  there  that  thy  résurrection 
shall  be,  and  many  of  Ireland's  saints  along  with  thee  ».  For 
Nathi  had  long  before  predicted  that  Féchin's  résurrection 
would  take  place  in  Fore. 

10.  Thereafter  comes  Selldn,  the  lord  of  that  land,  to  Fé- 
chin, and  made  an  offering  of  that  land  to  Féchin  ;  and  Fé- 
chin blessed  Selldn.  And  Sellan  found  death  afterwards,  and 
Féchin  buried  him  in  the  place  where  the  altar  of  the  monas- 
tery  is  set  afterwards. 

11.  Now  after  that  monastery  was  built^  by  Féchin,  he 
edified  a  congrégation  therein,  and  instructed  them  duly  in 


1 .  Literally  «  to  go  under  the  consecrated  grades  ».  So  infra  §  24. 

2 .  See  a  drawing  of  the  cyclopean  doorway  of  the  church  in  Petrie's 
Round  Tower  s,  p.  173.  The  oratory  (durthech)  was  burnt  in  the  year  81  S, 
according  to  the  Annals  of.Ulster. 

Revue  Celtique,  XII.  22 


326  Whitley  Stokes. 

7  do  cenalg  he  fein  o  tredenus  ^  7  o  urnaigthï  7  o  (urechrus  7 
o  siEt[h]/</-  7  o  ïuacbt  dcrmair.  Ocus  da  soillsig  Dia  he  o  imut 
{en  7  mirhuile,  7  atbert  in  ldi[d]  ann  : 

Tri  2  la  do  traisg  isin  1er,  etc. 

12.  Aroile  là  tainig  duine  ealadhna  don  baile  gu  Feicin  7 
mac  beg  maraon  friss  .i.  Sillenius  ainm  in  duine  ealadhna,  7 
dofer  Feicin  failti  friss,  7  doraid  o  spiruit  faithei:/;fa  :  «  Bud  he 
in  mac  beg-sa  at  fochair  si,  a  Silleniwi'^  toigebwj  tempall  na 
mainistrech-sa  »,  7  do  firad  iartain,  7  do  morad  ainm  De  7 
Fecin  trid  sin. 

13.  Doboi  manach  isin  mainistir  sin  a  n-eslâint'i  fri  haim- 
sir  foda  7  fuair  3  bas  iartain.  Do  hinnised  do  Feicin  inni  sin, 
7  teid  os  cinn  an  cuirp  mairb,  7  dolec  a  gluine  fri  lar,  7  do- 
ghuidh  Dia  go  dnirachtach.  ima  todhusgud,  7  ergis  iarw/w  asa 
croisfigill,  7  dotogaib  in  t-eta.ch  dobi  for  aghaid  in  c«/rp  mairb, 
7  atbert  fris  :  «  I  n-ainm  na  Tri/zJde,  erig  !  »  ol  se.  Ocus  do 
erig  focÉ:'toir  la  br^'/hir  Feicin,  7  dogab  Feicin  a  lam,  7  roboi 
iada  beo  iarum  ;  7  romorad  ainm  De  7  Feicin  trid  sin,  et  re- 
liqua. 

14.  [fo.  3^]  Dobi  clt'rec/;  dar'  ainm  Ronan  mac  Guaire  arna 
gallrugz^i  ona  chénd,  7  dosir  lega  Erenn  dia  hgius'i^  7  ni  fuair 
slânti  \ia.ihaib.  Teid  iarsin  do  mrraid  a  legis  fon  doman,  7  do- 
shir  moran  do  thirtaib  in  doma[i]n,  7  nir'  fer[r]-de  do.  Ocus  5 
tarla  angcoire  nsemtha  a  mBretnaib  dô,  7  doraid  friss  :  «  Ata 
a  nglenn  a  medon  Ercnn,  »  ar  se,  in  f^r  slaineocwj-  thù,  7  ata 
mainist/r  don  taeib"^  thuaid  don  loch  fil  annsan  inad  sin  ». 
INuair  dochuala  Ronan  sin  tig  taraais  doc«m  n-Evenn,  7  tui- 
les gur'uo  he  Feicin  do  slaneochflti  hé.  Ocus  teid  Ronan  mar 


1 .  MS.  tregenus 

2.  MS.  Teora 

3 .  MS.  fuar 

4.  The  MS.  h.is  /  foUowed  by  the  compendium  for  Lat.  ejus. 

5.  MS.  Et 

6.  MS.  tseab 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  ^27 

his  Rule;  and  he  chastised^  himself  by  £isting  for  three  days, 
and  by  prayer,  and  by  vigils,  and  by  labour,  and  by  great 
cold.  And  God  made  him  bright  with  abundance  of  miracles 
and  marvels,  and  (a  poet)  uttered  the  lay  there  : 

Three  days  he  fasted  in  the  sea,  etc. 

12.  On  a  certain  day  a  man  of  iearning,  having  a  little 
boy  along  with  him,  came  to  the  place,  to  Féchin.  Sille- 
nius  2  was  the  name  of  the  man  of  Iearning,  and  Féchin  made 
him  welcome,  and  said  with  a  prophétie  spirit  :  «  It  is  this 
little  boy  in  thy  company,  O  Sillenius,  who  shall  erect  the 
temple  of  this  monastery  » .  And  afterwards  this  came  true, 
and  God's  name  and  Féchin's  were  magnified  thereby, 

13 .  A  monk  in  that  monastery  had  for  a  long  time  been  in 
ill  health,  and  afterwards  he  died.  This  was  told  to  Féchin, 
and  he  goes  above  the  head  of  the  dead  body,  and  flung  him- 
self on  the  floor  on  his  knees,  and  earnestly  entreated  God  to 
bring  the  corpse  to  life.  And  (then)  he  arose  from  his  cross- 
vigil5,  and  lifted  up  the  cloth  that  lay  on  the  face  of  the  dead 
body,  and  said  to  it  :  «  In  the  name  of  the  Trinity,  arise  !  » 
And  the  monk  arose  atonce  at  Féchin's  word,  and  Féchin  took 
his  hand,  and  he  was  long  alive  afterwards.  And  God's  name 
and  Féchin's  were  magnified  thereby,  and  so  forth4. 

14.  A  cleric  whose  name  was  Rônàn  son  of  Guaire  had 
been  suffering  from  a  disease  in  his  head,  and  he  visited  the 
leeches  of  Ireland  in  order  to  be  cured,  and  he  got  no  health 
from  them.  Thereafter  hegoes,  in  searchof  his  cure,  through- 
out  the  world,  and  he  visited  many  of  the  countries  of  the 
world,  and  was  no  whit  the  better.  And  in  Britain  he  met  a 
holy  hermit,  who  said  to  him  :  «  In  a  glen  in  the  midst  of 
Ireland  is  the  man  who  will  cure  thee,  and  (his)  monastery 
is  on  the  northern  side  of  the  lake  which  lies  in  that  place  » . 
When  Rôndn  heard  that  he  goes  back  to  Ireland,  and  he  un- 
derstood  that  it  was  Féchin  who  would  heal  him.  And  Rôndn 

1 .  Or  corrected. 

2.  Sellinus,  Colgan,  A.  S.  Hib.  134,  col.  2. 

5.    See  Revue  Celtique,  IV,  392,  s.  v.  croisfhigill. 
4.   Cf.  Elijah's  miracle,  1  Kings,  c.  xvii,  vv.  17-22. 


J28  Whitley  Slokes. 

a  roibe  Fecin,  7  domd  Feichin  dilgud  a  p^cflJh  dô,   7  dobi 
ogslan  iarwm.  Oc  us  athen  in  ldi[d]  and  : 


Tainig  la  Sileniz/j^  etc. 

1 5 .  Fecht  n-ien  dia  ndechaf^  Feicin  ar  cuairt  dia  thir  du- 
thaig,  7  teid  gu  cill  Nathi  frisi  raiter  Achad  Co/zaire  aniu,  7 
mar  dochudidh  astech  do  déllraig  ^  a  sgrin  isin  eclais,  gu  fa- 
caïur  in  drong  dobi  allamuigh  soillsi  tar  doms  7  lar  fuinneo- 
gaib  in  tempoill,  7  romorai  ainm  De  7  Véchîn  trid  sin. 

lé.  La  n-Œ:n,  dia  raibe  Feicin  ag  proigept  dona  tuatha//'  a 
ndon/^  na  mainistrech,  tainig  icr  diadha^  dodelba  do^wm  in 
proicepta,  7  doguid  se  Feicin  dia  iuxiacht  ona  dodeilb,  7  nir' 
faom  suide  a  ngoir  na  man^ïc/;  tre  naire,  7  rosuidh  afad  uatha/Z'. 
Tfcmaid  tra  gwr  cuir  Feicin  a  seili  for  in  lûmain,  7  cwres  in 
fer  dodelba  cro:  tresin  sele,  7  rocMmail  dia  agaidh  7  ro  [fo.  3''] 
bôi  deghdhealba  osin  amach,  rowar'  deghdealbha  duine  ina 
ams/r  inds.  7  romoraJ  ainm  Dé  7  Fechin  tresan  firt  sin. 


17.  IS  i  sin  uair3  7  aimst^r  tarfas  in  t-aingeal  do  Feicin 
trena  ch[o]dladh,  7  doraid  fris  :  «  Ata  »,  ol  se,  «  aitrebthfl/rf/ 
na  hinnsi  dianid  ainm  Imaidh  7  Incht  an  tire  sin  olchena  a 
ndorchadwj-  in  VQchtz.  diadha4,  7  erigh-si  do  proicept  doib,  uair 
do  deona/V  Dia  a  cain  7  a  ndligedli  duit,  7  is  tu  hus  coànach 
7  hus  comairlech  7  \>iis  dos  ditin  7  hus  br^^Mm  bratha  doib  ». 
Teid  Feicin  la  forcongra  in  aing//  a  n-iartwr  Con\vL\acht  co 
himaidh,  7  do  he.nnaig\\  hi,  7  do^wmdaîV  congbail  innte,  7 
docuir  na  tuatha  sin  fo  cuing  creidme  7  àirzhaid,  7  robaist  iat 
asin  tobwr  do  muid  tresin  talmain  dô  tre  mirbuil/Z»  De  7  tre 


1.  MS.  do  déllraid 

2.  MS.  diagha 

3  .  MS.  uair  uair 

4.  MS.  diagha 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  529 

came  where  Féchin  dwelt,  and  Féchin  gave  him  forgiveness 
of  his  sins,  and  he  was  every  whit  whole  afterwards.  And  (a 
poet)  uttered  the  lay  : 

Came  (one)  day  Sillenius,  etc. 

15.  Once  upon  a  time  Féchin  went  on  a  visitation  to  his 
native  iand,  and  he  came  to  Nathi's  church,  which  is  now  called 
Achad  Conairi  ;  and  when  he  went  inside,  the  shrine  in  the 
church  shone  forth  so  that  the  multitude  who  were  without 
saw  Hglit  over  the  door  and  over  the  Windows  of  the  temple. 
And  God's  name  and  Féchin's  were  magnified  thereby. 

16.  One  day,  when  Féchin  was  preaching  to  the  tribes  in 
front  of  the  monastery  ^,  a  godly  (but)  unshapely  man  came 
to  the  sermon,  and  he  entreated  Féchin  to  help  him  from  his 
unshapehness  ;  and  for  very  shame  he  could  not  bear  to  sit 
near  the  monlcs,  so  he  sat  down  at  a  distance  from  them.  Now 
it  happened  that  Féchin  cast  his  spittle  on  the  ground,  and 
the  unshapely  man  mixed  clay  with  the  spittle,  and  rubbed  it 
on  his  face,  and  thenceforw^ard  he  was  comely,  so  that  in  his 
time  there  was  no  one  comelier  than  he.  And  God's  name  and 
Féchin's  were  magnified  by  that  miracle  -. 

17.  That  is  the  hour  and  time  at  which  the  angel  appeared 
to  Féchin  in  his  sleep  and  said  to  him  :  «  The  inhabitants  of 
the  island  named  Imaid5,  and  the  rest  of  the  people  of  that 
country,  are  in  darkness  as  to  the  divine  law  ;  and  get  thee  to 
preach  to  them.  For  God  hath  granted  to  thee  their  tribute 
and  their  due,  and  it  is  thou  who  shall  be  unto  them  a  lord 
and  counsellor  and  bush  of  protection  and  judge  of  doom  ». 
At  the  angel's  command  Féchin  goes  into  the  west  of  Con- 
naught  to  Imaid,  and  he  blessed  it,  and  built  a  cloister  there- 
in,  and  brought  those  tribes  under  a  yoke  of  beHef  and  piety, 
and  baptised  them  in  a  well  which  brake  forth  for  him  from 
the  ground  through  the  miracles  of  God  and  the  powers  of 


1.  OfEasdara,  Colgan  A.  S.  Hib.,  134,  col.  2. 

2.  There  is  no  hing  corresponding  10  Colgan's  ce.  14-21. 

5.   An  island,  now  called  Omcy,  on  the  coast  of  Connemara,  Co    Gal- 
way.  See  the  Four  Masters,  A.  D.  1362,  note  d. 


3  jo  Whitley  Stokes. 

cumachtaih  Fecin,  7  romorad  ainm  De  7  Fecin  tridsin,  7  at- 
hen  in  lai[d]  ann  : 

Tainig  Feicin  'na  thir  fein,  etc. 

18.  R[o]boi  manach  do  mznchaib  Feicin  la  n-aon  og  er- 
naigthi,  7  ni  roibe  a  aigned  isin  ernaighthi.  Têt  in  drochspirw^ 
ina  croidhe  guno  aimsigh  he,  Rataidbr^i  do  Feicin  anni  sin,  7 
Toïuraïl  a  taba/rt  cugi,  7  rosen  Feicin  a  gin,  7  roboi  oghslan 
\2xum,  [fo.  4'']  7  romoraif  ainm  Dé  7  Feichin  tresin  firt  sin. 


19.  Vecht  aile  tainig  lobwr  gu  Feichin,  7  dosir  fair  i  n-anoir 
De  beith  ina  cœmt^c/;  ina  c\\athûi  7  og  proinn  7  ina  im- 
dhaidh  ^.  Dorât  sin  do  for  Dia,  7  oc  erge  doib  idrnabamc/;  ro- 
boi in  louar  oghslan,  7  rocrad  gudicra  do  Dia  7  do  Feicin,  7 
romorai  ainm  De  7  Feicin  tritsin. 

20.  Fec/;;  aile  dia  tainig  nec[h]  sœgw/ta  borb  àocum.  Feicin 
do  fogluim  na  hirsi  diadha  2,  7  do  an  ina  huad  re  fad  in  cor- 
ghais,  7  ar  toidecht>  na  casg  triallw^  dia  toig  budein.  larna 
clos  sin  do  Feicin  doraid  fris  :  «  An  »,  for  se,  «  am  farrai-sa, 
7  dena  faiside  7  aitrige,  uair  ni  cian  uait  uair  do  bais  ».  Ocus 
ba  fir  son.  Fuair  in  t-ogWch  bas  iar  faisidin  7  iar  n-aithrzVe, 
7  tét  hrum  docum  nime  tre  rath  De  7  Feicin,  7  romovad  ainm 
De  7  Feichin 4  tritsin. 


21.  ¥echt  n-œn  rogû^b  Blathmac  mac  Aoda  Slaine  triar 
bragad  roboi  for  comairce  'Fechin.  Tet  Feicin  do  iarrfl/J  na 
mbraighdedh  for  Blathmac,  7  ni  rwj-fuair.  Mallachwi  ¥ecbin  in 
dunad  frisi  raidter  Inis  Calg^î^^,  7  tig  cser  tenntighi  asin  asr 
gMrro  las  in  dunad  coiia  uile  maithiwj^  7  te/  Blfl//7mac  for  tei- 


1 .  MS.  imdhaigh 

2.  MS.  diagha 

3 .  MS.  toigecht 

4.  MS.  feitin 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  ^  ^  i 

Féchin.  And  God's  name  and  Féchin's  were  magnified  the- 
rein.  And  (a  poet)  uttered  the  lay  : 

Féchin  came  into  his  own  country,  etc. 

i8.  A  monk  of  Féchin's  monks  was  one  day  praying,  and 
his  mind  was  not  in  the  prayer.  The  Evil  Spirit  entered  his 
heart  and  tempted  him.  That  was  beheld  by  Féchin  (in  a 
dream),  so  he  desired  the  monk  to  be  brought  to  him.  And 
Féchin  sained  his  month,  and  then  he  became  whole  every 
whit^  And  God's  name  and  Féchin's  were  magnified  by  that 
miracle. 

19.  At  anotlier  time  a  leper  came  to  Féchin,  and  sought  of 
him  for  God's  honour,  to  be  in  his  company  in  his  monas- 
tery,  and  at  dinner  and  in  his  bed.  Féchin  granted  that  for 
God's  sake,  and  when  they  rose  on  the  morrow  the  leper  was 
whole  every  whit,  and  he  believed  fervently  in  God  and  in 
Féchin;  and  God's  name  and  Féchin's  were  magnified  thereby. 

20.  At  another  time  a  certain  secular  rude  man  came  to 
Féchin  to  learn  the  divine  faith,  and  remained  in  his  com- 
pany throughout  the  Lent.  When  Easter  had  come  he  was 
proceeding  to  his  own  house.  Féchin  heard  that  and  said  to 
him  :  «  Stay  »,  saith  he,  «  along  with  me,  and  confess  and 
repent;  for  not  far  from  thee  is  the  hour  of  thy  death  ».  And 
that  was  true.  After  confession  and  after  repentance  the  war- 
rior  found  death  ;  and  then  he  goes  to  heaven  through  the 
grâce  of  God  and  Féchin.  And  God's  name  and  Féchin's  were 
magnified  thereby-. 

21.  Once  upon  a  time  Blathmac  ^  son  of  Aed  Slaine  seized 
three  hostages  who  were  under  Féchin's  protection.  Féchin 
goes  to  demand  the  hostages  from  Blathmac,  and  he  obtained 
them  not.  Féchin  cursed  the  fortress  which  is  called  Inis  Calg- 
aig,  and  a  fiery  boit  came  ont  of  the  air  so  that  the  fortress, 
with  ail  its  goods,  burst  into  flame,  and  Blathmac  goes  fleeing 

1.  This  seems  the  équivalent  of  c.  16  of  the  first  Latin  Life,  Colgan  A. 
S.  Hib.,  p.  132. 

2.  This  corresponds  with  c.  26  of  the  second  Latin  Life. 

5 .  Joint-king  of  Ireland,  from  A.  D.  657  to  664,  when  he  died  of  the 
Yellow  Plague. 


^32  Wliitley  Stokes. 

chedh  na  ùneth,  7  nir'uo  fer[r]-de  do,  uair  roloisg  in  tene  he 
gu  haa.uathm.ur.  Tegur  [uada  co]  lega  Er emi  uile  dia  ïurtacht, 
7  nir'uo  tarua  doib,  uair  ra  eimdhetar  ^  uile  a  leighes.  Tegur 
uada  do  tocuiredh.  ¥echin.  Tainig  Eechin  dia  innsaigi,  7  \egius 
Blatbmac  fora  gluinib  do  ¥echin  hc,  7  asiges  a  braigde  dô,  7 
dorât  a  ogdilsi  fein  coni  uile  maithi?ii-  dô,  ocus  -  rob(?n[n]aigh 
Fechin  Blatbmac,  7  roboi  slân  asa  haitle,  7  romoraJ  ainm  De 
7  Vtch'm  tridsin. 

22.  Rognaithf^^ii  Techin  dol  do  dénum  5  irnaigthi  isin  mt;- 
don  oidchi  isin  srut[h]  i  n-Es  dara  ar  iaà  in  corghais.  Tet 
manach  diar'uo  hainm  Pastôl  faris  isin  sruth,  7  intan  dobith 
don  taob  this  do  Fechin  ni  fuilng^d  fri  tes  in  usa,  7  intan  do- 
bidh  don  tnsb  tuas  ni  fuilng^-d  fri  voïua.cbt.  'Arna  t«csin  do 
Yecbin  rogair  ina  farrad  hé,  7  romesnï/V  in  t-usà  do,  gu/  uo 
fulaing  do  in  t-usd  ;  7  roraid  ¥Qcbiii  ga«  s'in  do  innisin  do 
nccb,  gurah  hr  mbas  Fecbin  ro  innis  ;  gwr'  morai  ainm  De  7 
Fecbhi  tritsin. 


23.  [fo.  4^]  Là  (fcin  da  raibe  Fecbhi  cona  manchaib  a  n- 
Imaid4  Fechina.  n-iartwr  Connacht  adaig  ^  domnûr/>  began  ria 
n-espurtain,  7  gihus  occobwr  he  im  dola  gu  Fabur,  7  guides 
Dia  gu  dicra  fan  docwmal  sin  do  ioriacht.  Tig  aing<'/  Dé  dia 
saig/J,  7  doraidh  friss  ttcht  isin  cariât  ina  farra^i.  Teid  iarwm 
VQchiii  cona  mhanchaf/'  isin  carpût^,  7  tangatwr  ria  n-espurtain 
gu  Fabur,  7  romorflû?  ainm  De  7  Yechln  tn[tsin]. 

24.  Boi  imwzorro  oglœch  socinel  a  laim  ag  Diarmaid  mac 
Aoda  Slaine,  7  ba  cara  do  Feicin  hé.  lEàan  a  ainm.  Tet^ 
Fechin  maillf  droing  dia  mancha/7;  do  mrmid  in  cimt'Jh  ïor  an 
ris  .i.  (or  Dhi-mait.  Intan  docunnci^^  Fechin  docum  in  dunaîi 

1 .  MS.  eimghetar 

2.  MS.  et 

î .  MS.  genum 

4.  MS.  nimaig,  but  as  the  gen.  sg.  is  Imtha$  35,  lomiha,  Four  Masters, 
A.  D.  1562.  the  "nom.  sg.  must  hâve  ended  in  a  dental. 

5 .  MS.  agaid 

6.  MS.  Teth 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  3  3  3 

the  fire,  and  lie  was  not  the  better,  for  the  fire  burnt  him  ter- 
ribly.  He  sends  messengers  to  ail  the  leeches  of  Ireland  to 
help  him,  and  it  was  no  profit  to  them,  for  none  of  them 
were  able  to  cure  him.  He  sends  to  summon  Féchin.  So  Fé- 
chin came  to  him,  and  Blathmac  threw  himself  on  his  knees 
to  Féchin,  and  restored  his  hostages,  and  gave  him  his  own  ab- 
solute  ownership  with  ail  his  goods.  And  Féchin  blessed  Blath- 
mac, and  he  became  whole  afterwards.  And  God's  name  and 
Féchin's  were  magnified  thereby. 

22.  During  the  Lent,  Féchin  was  accustomed  to  go  and 
pray  at  midnight  in  the  stream  at  Es-dara  ^  A  monk  named 
Pastôl  went  along  with  him  into  the  stream,  and  when  he 
was  on  the  side  below  Féchin  he  could  not  endure  the  water 
for  beat.  And  when  he  was  on  the  side  above  (Féchin)  he 
could  not  endure  (it)  for  exceeding  cold.  When  Féchin  un- 
derstood  this  he  called  him  beside  him  and  moderated  the 
water  for  Pastôl  so  that  it  was  endurable.  And  Féchin  told 
him  not  to  relate  this  to  any  one.  So  that  it  was  after  Féchin's 
death  that  he  related  it.  And  God's  name  and  Féchin's  were 
magnified  thereby^. 

23.  On  a  certain  day,  when  Féchin  was  with  his  monks 
in  Imaid  Féchin  in  the  west  of  Connaught,  on  a  Sunday 
evening,  a  little  before  vespers,  he  was  seized  by  a  désire  to 
go  to  Fore,  and  he  earnestly  entreated  God  to  help  him  in  that 
drfficulty.  An  angel  of  God  comes  to  him  and  told  him  to 
enter  the  chariot  at  hand.  So  Féchin  with  his  monks  entered 
the  chariot,  and  they  came  before  vespers  to  Fore  ;  and  God's 
name  and  Féchin's  were  magnified  thereby. 

24.  Now  Diarmait  son  of  Aed  Slâine  had  a  warrior  of  noble 
race  in  custody.  He  was  a  friend  of  Féchin's,  and  his  name 
was  Aedan.  Féchin  came  along  with  a  band  of  his  monks  to 
ask  the  king,  even  Diarmait,  for  his  captive.  When  Féchin 
was  seen  coming  to  the  fortress,  Diarmait,  for  fear  of  being 


1 .  Ballysadare.  co,  Sligo ;  see  Colgan's  note  3,  A.  S.  Hib.  p.  140. 

2.  A  similar  story  is  told  in  c.  17  of  the  first  Latin  Life  (Colgan  A.  S. 
Hib.  p.  152),  a  tub  (doliutn)  taking  the  place  of  the  stream. 


3?4  Whitley  Stokes. 

rofwrail  Dhrmaid  doirsi  in  dunaid  do  drud  roime  ar  i?<:la  in  ci- 
medh  d'iarraid  fair.  Tet  ^  Fecbin  cum  in  dunaid,  7  oslaigid  na 
glais  7  na  doirsi  uaûiaib  fein,  nogu  rainig  Vechin  gusan  te[g]- 
dwi  a  rabaw;-  na  rigu  .i.  D'mrmaid  7  Blaîbmac,  7  moran  do 
dainib  socinek^/;a  ele.  Siris  for  na  rigaib  Aodan  do  lec'm 
amach,  7  tucatar  cac[li]  uileanimp/ii  fana  taba/rt  do  Fe^/;m 
â[<:/;^  ren  fer  nama  tue  a  comairlle  ina  agaid  7  fuair  bas  acc'^oir. 
Doguidetwr  na  rigu  Fechin  ma  aithbeogz^tï  7  co  fuigbedli- 
Aodan.  Dognit^r  samkfii  .i.  aithbeodazVes  5  Itechin  in  fermarb 
7  lecar  Aodan  lais.  Ocus4  tainig  ¥echhi  cona  muinnt/r  gu  su- 
bach  forbail/^  doc^m  Fabwfr,  7  ^Edan  iéo,  7  siris  for  ¥echin  a 
cwr  fri  leginn,  7  dognittT  samIa/J.  Dorât  Dia  7  ernaigthi 
Fechîn  rath  n-ecna  fair,  7  teit  fona  gradhail  co  S(?rcda  asa 
haithle  7  doloigdigh  Dia  tre  cumachtaib  Ytchin  a  saith,  uair 
rocaitlW  proinn  moirsesir  roime,  7  dognid  proinn  mana/g 
he  osin  amach.  Ocus4  nir'bo  ingn^'d  proinn  mor  do  caith^m 
do  ar  m^'d  a  cwfrp  7  a  n/rt,  uair  ba  laidîVe  ni'rtmaire  he  ina 
gach  duine  ina  aims/r.  Ocus4  dothegeadh  tomw5  a  cresa  fo 
Fechîn  gu  tahnain  ar  uarZ;/ar  a  eda/V.  Ocus  4  ba  mor  corp  do- 
uir  mar  fuarumur  isna  lebrn//;,  7  domorai  ainm  De  7  Fechin 
tresna  firtaib  imdaib  sin  doroiw^  Dia  fair. 


25.  Doroine  Dia  ft'rta  amra  aile  for  Ftchin,  7  ba  dib  sein  an 
îer  fora  raibe  pairil/5  7  buidre  on  uair  fli  rug^^  do  leges,  ama/ 
do  foir  Isu  for  na  pairil/j[e]  mairbe  nar'  eid/r  do  leges  daonna. 
Romora^  ainm  Dia  7  Fechîn. 


26.   [fo.    5'']  Nir'uo  hingn^^d  tra  imut  fort  7  m/rbuile  do 
dénum  5  don  fir  diadha^  sin  .i.  Fechîn,  uair  ba  genmnaid  o 


I . 

MS. 

Teth 

2  . 

MS 

fuidbedh 

3- 

MS. 

aithbeogar^ïf5 

4- 

M  S 

et 

5- 

MS. 

genum 

6. 

MS. 

diagha 

Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  ]  ]  5 

asked  for  the  captive,  ordered  the  gâtes  of  the  fortress  to  be 
closed.  Féchin  came  to  the  fortress,  and  the  locks  and  the 
gâtes  open  of  themselves,  so  that  Féchin  came  to  the  house 
wherein  were  the  kings,  even  Diarmait  and  Blathmac,  and 
many  other  persons  of  noble  race.  He  asked  the  kings  to  let 
Aedan  go  forth,  and  ail  entreated  that  he  should  be  delivered 
to  Féchin,  save  only  one  man,  who  gave  his  counsel  against 
the  saint  and  forth with  died.  The  kings  besought  Féchin  to 
restore  him  to  life  and  (promised)  that  he  should  hâve  Aeddn. 
So  it  is  done,  namely,  Féchin  resuscitated  the  dead  man  and 
Aedan  is  let  go  with  him.  And  Féchin  came  with  his  people 
happily  and  joyously  to  Fore,  and  Aeddn  was  with  them,  and 
he  asked  Féchin  to  put  him  to  reading,  and  so  it  is  done.  God 
and  Féchin's  prayer  bestowed  upon  him  the  grâce  of  wisdom, 
and  he  afterwards  lovingly  took  holy  orders.  And  through  Fé- 
chin's powers  God  lessened  Aedan's  appetite  ^  For  he  previously 
used  to  consume  a  dinner  for  seven,  and  thenceforward  he 
would  make  (only  one)  monk's  dinner-.  It  was  not  strange 
that  he  consumed  a  big  dinner,  such  was  the  greatness  of  his 
body  and  his  strength.  For  he  was  stronger  and  stouter  than 
any  (other)  man  of  his  time.  And  the  measure  of  his  girdle 
would  go  under  Féchin  to  the  ground  on  the  outside  of  his 
raiment.  And  great  was  the  body  accordingly,  as  we  hâve 
found  in  the  books.  And  God's  name  and  Féchin's  were  mag- 
niiîed  by  those  many  miracles  .which  God  wrought  for  him. 

25.  God  wrought  other  wonderful  miracles  for  Féchin.  Of 
them  was  the  healing  of  the  man  who  had  sulïered  from  palsy 
and  deafness  from  the  hour  he  was  born,  even  as  Jésus  helped 
the  man  who  was  sutfering  from  a  mortal  palsy,  and  who 
could  not  be  healed  by  a  human  leech.  God's  name  and  Fé- 
chin's were  magnified  (thereby). 

26.  It  was  not  strange,  indeed,  that  many  miracles  and 
marvels  were  wrought  by  that  godly  man,  even  Féchin  :  for 
he  was  chaste  in'body,   and  diligent  in  mind,  and  éloquent 

1.  Literall}^  a  his  sutficiency  »,  i.  e.  the  amount  of  food  which  was 
enough  for  him. 

2.  This  paragraph  corresponds  with  c.  27  of  the  second  Life,  Colgan, 
A.  S.  Hib.  p.  156. 


3^6  Whitley  Stokes. 

curp  he,  7  ba  dutmcht3.c[h]  o  menmam,  7  ba  solabartac/;  o 
urlabrn.  Ba  saidbir  o  glicM5;  ba  solus  o  mcsurdacht^  ;  ba  dain- 
gin  o  chredim  ;  ba  cohsaid  og  ccnugud  corne/;  ;  ba  caonuar- 
rach  a  n-um\acht  ;  ba  certaigthoir  nt'mtoirrssc/;  a  cuirp  fein  ;  ba 
tairbcrtach  àerci  ;  ba  buid  fri  haigedaib  ^  ;  ba  segmwr  in  fur- 
tac/;/  deblen  De  ;  ba  hocht  inisil  do  fein  :  ba  saidbir  do  'nech 
aile.  Gurab  aire  rocan  in  file  so  sis  : 

Cuinges  Mochua,  etc. 

27.  'Ar  iQcht  gusïii  dédenachaib  5  do  Fecin  dofoill^z^  in  t- 
aingeal  aimsiV  cinnte  a  bdis  dô.  Ragairmctih  a  man^i^  7  a 
descipMîV  chwge,  7  gabais  aga  ïorcetul,  7  roraid  friu  rïagul  na 
n-uasa/aitrech  7  na  n-apsm/  do  lenmam  7  eu  caithigdis4  o 
cwrp  7  o  anmuin  anagaid  a  namud  .i.  in  Diahiil,  7  in  saogul 
7  in  colunn.  Rog^ïb  iaru?n  Feicin  cumain  7  sacarbaic  o  laim 
Mo-C:tmog,  7  rofaid  a  spirut  dorwm  nime,  7  isin  uair  chètna. 
rocuir  Mo-Cua  a  tecbtaïre  do  degsain  uada  siar  dia  fis  in  faic- 
ft'd  arrdc  ina  comarta  diar'  gell  ¥ecbin  dô.  Ocus  5  atf:o;mairc  in 
techtaire  columna  romôr  fo  cosmailius  datha  na  stuaige^  nfmi 
sinte  o  mainist/V  ¥ecbin  suas  go  nimh.  Tig  in  techtaïre  îor  cula 
gu  Mocûa  7  asnedes  do  gachd,  faca.  «  Is  fir  »•,  ol  Mo-Cûa  : 
«  is  e  sin  in  comarda  rogeall  Fechin  ag/^msa  ».  Ocus 9  caithes 
Mo-Cua  cz^main  7  sacarfaic,  7  tegwjcid  a  m:\nchu  7  a  descip/w, 
7  faides  aspirwf  maraon  [fo.  5'']  fri  Yechin  docwm  nime  mara 
fuil  en-Dia  tritach  na  tri  Persan  .i.  Kihair  7  Mac  7  Sp/rz^f 
Na^m  in  saecula  saeculorum.  Amen. 


28.  Rofiarfa/V  Moling  don  tSatan  iar  mbds  Feicin  :  «  Ann 
buaidrinn  sib  7  anmonna  na  nœm  a  n-aimsir  a  mbdis  ?  »  Do- 


1 .  MS.  musuràiacht 

2.  MS.  haidegaib  • 
5 .  MS.  degenflc/;rt/^ 

4.  MS.  caitidis 

5.  MS.  et 

6.  MS.  stuaid 

7.  Hère  the  so-called  consuetudinal  présent  is  used  with  the  pers.  pron. 
of  pi.  2. 


Life  of  s.  Féchin  of  Fore.  357 

in  speech.  He  was  rich  in  cunning  :  he  was  clear  in  modéra- 
tion :  he  was  sure  in  beHef  :  he  was  firm  in  correcting  sinners  : 
he  was  clément  in  humiHty  :  he  was  an  unwearied  chas- 
tiser  of  his  own  body  ;  he  was  beneficent  in  charity  :  he  was 
loving  to  guests  :  he  was  vigorous  in  helping  the  feeble  ones 
of  God  :  he  was  poor  and  iowly  to  himself  :  he  was  rich  to 
every  one  else.  Wherefore  the  poet  sang  this  below: 

Mochua  asl^ed,  etc. 

27.  After  Féchin  had  corne  to  his  iinal  days,  the  angel  re- 
vealed  to  him  the  appointed  time  of  his  death.  His  monks  and 
his  disciples  were  summoned  to  him,  and  he  began  teaching 
them,  and  told  them  to  follow  the  rule  of  the  patriarchs  and 
the  apostles,  and  that  they  should  battle  with  body  and  soûl 
against  their  enemies,  the  Devil  and  the  World  and  the  Flesh. 
Then  Féchin  received  Communion  and  Sacrifice  from  Mo- 
Chaemôc's  hand,  and  sent  his  spirit  to  heaven.  And  at  the 
same  hour  Mo-Chua  despatched  his  messenger  to  look  west- 
ward  to  know  whether  he  could  see  the  sign  or  token  which 
Féchin  had  promised  to  him.  And  the  messenger  beheld  a 
huge  column,  in  the  hkeness  of  the  colours  of  the  rainbow, 
stretching  from  Féchin's  monastery  up  to  heaven.  Back  comes 
the  messenger  to  Mo-Chua  and  tells  him  allhe  hadseen.  «  It 
is  true  »,  says  Mo-Chua:  «  that  is  the  sign  which  Féchin  pro- 
mised to  me  ».  And  Mo-Chua  partakes  of  Communion  and 
Sacrifice,  and  instructs  his  monks  and  his  disciples,  and  sends 
his  spirit  along  with  Féchin  to  heaven  %  wherein  there  is  the 
one  triadic  (?)  God  of  the  three  Persons,  to  wit  Father  and 
Son  and  Holy  Ghost,  for  ever  and  ever,  amen. 

28.  After  Féchin's  death,  MoHng^  asked  the  Satan:  «  Do 
ye  disturb  the  soûls  of  the  saints  at  the  time  of  their  death  ?  » 
The  Satan  said  :  «  We  come  to  disturb  them,  and  we  can  do 
nothing  to  them  ».  Said  Moling  :  «  Did  ye  go  to  disturb  my 


1.  This  corresponds  with  c.  49  of  the  second  Life,  Colgan,  A.  S.  Hih., 
p.  139. 

2.  i.  e.  S.  Moling  Luachra,  of  Tech  Moling,  a  famous  saint,  commemo- 
rated  on  ihe  lyth  June. 


3?8  Whitley  Stokes. 

midh  in  Satan  :  «  Tiagma/dne  dia  mbuaidhrfi,  7  ni  cumga- 
maid  ni  doib  ».  Doraid  Moling  :  «  An  dechabair  do  buaidrri 
mo  carat-sa  .i.  Fecbin,  i  n-aims/V  a  bais  ?  »  «  Ni  hcdh  amain, 
nar'  cwmgamur  ni  do,  acht  nir'  lamamar  tadall  n-Erenn  gu 
cenn  secht  la  iarna  bas  arson  dclhaid  in  Sp/rto  Naim  dobi  ina 
timcill  ».  IS  do  innisti  ncemtecbt  in  fir  ara  tug  a  nama  in  tua- 
rusghâil  sin.  Uair  is  coraide  necb  do  molad  da  mbmnn  a  nama 
ûzdfiaise  maith  lais,  gwrab  uime  sin  rocan  in  lai[d] 

Fis  a  tsaogwf/  tséghainn  tsegha,  etc. 


Nicol  og  mac  aba  Curiga  àocuir  in  B^iha-sa  Fechin  as 
Laidin  a  nGaideilg  7  h[ua]  Duhihaig  dogab  7  dosgrib,  7  asi 
[in  bliadan  d  ]  ais  in  Tigerna  andiu.  1329.  7  ri. 


[The  foUowing  note  is  in  the  handwriting  of  old  Charles 
O'Conor  :]  et  asa  seilbh  Chathail  ûi  Concubhair  ata  in  bheatha 
so  Tecbin.  anos  an  hliadan  d'ais  an  Coimde  173 1,  ag^jathru- 
gad  môr  sa  tshaogw/  on  am  ar'  scrihad  an  Beta  so,  7  nil  flos 
agom  ann  ar  fheabhwi'  e. 


29.  [fo.  6^]  O  nos  ïratres  carisimi  !  audiuimus  plura  de  uir- 
[tujtibwj  sancti  Fechini^  abbatis  et  ancoritae^  .i,  a  braithrecha 
inmuine,  docual«j-a  moran  do  chumacbtaib  7  do  mirbuil//' 
nrem  Fecin  dobi  ina  ab  7  ina  angcoire.  As  iad  so  briatra 
Erwrain  ecnaidi  ina  compendium  fein  ar  hethaid  Feichin.  Uair 
doraid  Eruran  gu  tue  Feicin  radarc  dona  dallaib  7  tengtha 
dona  halhaib  7  ester/;/  dona  bodraib  7  sldnti  dona  lobraib  7 
[d'aes]  na  hule  essldnte  3  archena  ona  breithir  amhain,  7  roboi 
eolach  gacba  hecna  7  a  riaglacha//?  na  n^m  doshunnradh. 


1 .  MS.  fethini 

2.  MS.  angcorite 

3 .  MS.  usldnti 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore .  359 

friend  Féchin  at  the  time  of  his  death  ?  »  The  Satan  an- 
swered  :  «  Not  only  were  we  unable  to  do  aught  to  him,  but 
until  the  end  of  seven  days  after  his  death  we  durst  not  visit 
Ireland  because  of  the  splendour  of  the  Holy  Ghost  which 
surrounded  it^  ».  Hereby  is  declared  the  sanctity  of  the  man 
of  whom  his  Enemy  gave  that  description.  For  he  as  to  whom 
his  enemy  bears  favourable  witness  is  ail  the  more  deserving 
of  praise.  Wherefore  a  poet  sang  the  lay  concerning  him  : 

Knowledge  of  his  âge,  etc. 


Nicholas  the  Young,  son  of  the  abbot  of  Gong,  put  this 
Life  of  Féchin  out  of  Latin  into  Gaehc,  and  O'Dutfy  took  and 
wrote  (it)  ;  and  this  is  the  year  of  the  âge  of  the  Lord  today, 
1329,  etc. 


And  in  the  possession  of  Cathal  Ua  Conchobhair  is  this 
Life  of  Féchin  now,  the  year  of  the  âge  of  the  Lord  173 1. 
And  great  is  the  change  in  the  world  since  the  time  when 
this  Life  was  written,  and  I  do  not  know  whether  it  is  for  the 
better. 


29.  0  vos  fratres,  etc.  O  you  dear  brethren!  I  hâve  heard 
many  of  the  mighty  deeds  and  marvels  of  holy  Féchin,  who 
was  (both)  an  abbot  and  an  anchorite.  Thèse  are  the  words 
of  Eruran  the  sage  -  in  his  own  compendium  of  the  Life  of 
Féchin.  For  Eruran-  said  that  Féchin  by  his  word  alone  gave 
sight  to  the  blind,  and  tongues  to  the  dumb,  and  hearing  to 
the  deaf,  and  health  to  the  lepers  and  to  sufferers  from  every 
disease  besides.  And  he  was  skilled  in  every  science  and  espe- 
cially  in  the  Rules  of  the  Saints. 


I .    This  is  cap.  50  of  the  second  Latin  Life,  Colgan,  A.  S.  Hih.,  p.  139. 
2-    Otherwise  called  Aileran,   as  in  the  Latin  Life,  c.  12.  See  Colgan's 
note  12,  A.  S.  Hih.,  p.  140. 


340  Whitley  Stokes. 

30.  Teid  Fecbîn  do  iarraid  inaidh  foghnuma  do  Dia.  Tét 
gu  Cndan  cennr77Vhi  gu  hAth  nÉochaille,  7  sires  fair  inadh 
foghnuma^  do  Dia  do  tabazVt  do.  Ocus  diultais^  Critan  fris. 
Mallaighes  Ytchin  essi//m  7  ziheir  friss  :  «  Da  taidhle  indar-a 
cos  àuii  tir,  nir'  thaidlile  in  coss  aile  »,  7  ba  fir  son.  Uair  ro 
erïV  in  ga^th  dô  gu  contrarda  ior  an  muir,  gur  ro  baithei  hé 
con?L  uile  innmw^aib. 

31.  IS  e  'Fechin  nar'  ghab  cuman??  ina  cumtznus  righ  nô 
tigé'rna  an  cela  in  dimuis  stiseg^/ta.  Mar  aàeir  isin  rann  : 

Ni  cliuinghim 
{or  rigaib  rogha  cuibhrinn. 
mairg  da  tabraid  a  rogradli 
a  comradh  is  a  cruimlinn. 
As  he  sein  in  sasadh  slemun 
asa  mbeir  Demiin  duibghréim. 

32.  IS  iarsin  do  labu/r  in  t-aiiigel  fri  Fechin,  7  iss  fû?roraidh 
friss,  dol  gu  Glenn  ind  Eoin  frisin  abwr  Fabur  andiu,  amal 
âihen  Colum  cille 

A  Bhaithin,  airis  dùn  sunn,  etc. 

33.  [fo.  6**]  Tainig  'Fechin  cona  manchaib  gu  Fabwr,  7  Critan 
mac  Rete  ba  sealbathoir  do  Fab//r  intan  sin,  7  Seallan  ainm 
aile  do,  7  is  e  dor^t  d'  Feicin  he.  Ocus  5  Bscan  mac  Rethe  twc 
proinn  nnûs  do  Fechin.  Ocus  3  roboi  Fechin  tri  cet  manuch 
gun  gich  diles  ag  nech  dib,  7  ga?î  creic  4,  gin  cennach  do  de- 
num  dhoib.  Imalle  docaithdis  uile  a  proinn,  7  ni  theged  nec[h] 
dib  asa  réelles  acht  don  eç^lais  fri  herna/V/M  nô  fri  humaloid. 

34.  Fecht  n-aon  do  Fechin  isin  disiurt  tangadwr  aigidh 
chuige.  Atbt'/r  in  coig  nach  raibe  biad  aige  doib  acht  mina  tu- 
cadh  Dia.  IS  ann  sin  twcadh  on  Coimde  cruïxhnecht  7  im  7 

1 .  MS.  fodnuma 

2.  MS.  Et  diultas 

3.  MS.  Et 

4.  MS.  repeats  ^an  cmc 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  ^41 

30.  Féchin  goes  to  seek  a  place  wherein  he  might  serve 
God.  He  goes  to  Critdn  the  merchant,  to  Âth  Eochaille,  and 
asks  that  a  pbçe  for  serving  God  in  might  be  given  him.  And 
Critdn  refuses  his  request.  Then  Féchin  curses  him  and  says  : 
«  If  one  of  thy  two  feet  reaches  land,  the  other  foot  reaches 
it  not  !  »  And  that  became  true.  For  the  wind  arose  against 
Critdn  (when  he  was)  at  sea,  and  he  was  drowned,  with  ail 
his  goods. 

31.  It  is  he,  Féchin,  that  never  obtained  fellowship  or  help 
of  king  or  lord  for  fear  of  worldly  arrogance.  As  saith  (the 
poet)  in  the  stave  : 

I  ask  not 

Of  kings  the  choice  of  a  portion. 

Woe  to  him  who  sets  his  heart 

On  converse  and  on  ale-liquor  ^  ! 

That  is  the  slippery  satisfaction 

Out  of  which  the  Devil  gets  a  dark  profit. 

32.  Thereafter  the  angel  spake  to  Féchin  and  told  him  this, 
to  go  to  the  Glen  of  the  Bird,  which  is  now  called  Fore  :  as 
Colum  cille  said 

O  Baithin,  wait  for  us  hère,  etc. 

33.  Féchin  came  with  his  monks  to  Fore.  Critdn  son  of 
Rethe,  whose  other  name  was  Selldn,  was  then  the  owner  of 
Fore,  and  it  was  he  that  bestowed  it  on  Féchin.  And  Becdn 
son  of  Rethe  at  first  gave  a  meal  to  Féchin.  And  neither  Fé- 
chin nor  his  three  hundred  monks  had  any  separate  property, 
and  they  sold  nothing  and  bought  nothing  -.  They  ail  par- 
took  of  their  meals  together,  and  none  of  them  ever  went  out 
of  his  cell  save  to  the  church  for  prayer  or  for  doing  service. 

34.  Once  upon  a  time  when  Féchin  was  in  the  hermitage 
guests  came  to  him.  The  cook  déclares  that  he  had  no  food 
for  them  unless  God  should  give  it.  Then  from  the  Lord 
wheat  was  brought,   and  butter  and  milk,  to  help  Féchin's 


1.  I  take  cruimlinn  to  be,  by  metathesis,  ior  cuirm-linn. 

2.  Compare  the  Homily  on  S.  Martin,  §  22,  Rev.  Celtique,  II,  p.  392. 

Rivac  Celtique,  XII.  23 


342  Whitley  Stokes. 

loim  do  cohair  oinig  7  derce  Vechin,   7  romorad  ainm  De  7 
Feicin  tresin  firt  sin. 

3  5 .  ¥echt  n-aile  dia  ndechaid  Vechin  do  proicept  do  lucht 
Imtha  la  forcongra  in  aingf/_,  7  rouatMr  sin  arslfo-/  in  tsechvâïn, 
7  ni  fuair  Fer/j/«  biadh  ina  deoch  uatha  ar  tnuth  7  formad 
friss,  7  rocwrdis  lue/;/  umoloide  na  mznach  7  a  leabair  7  a 
n-eda/^i  isin  muir  comibguis,  7  dohered  in  cumachta  diadha^ 
do^rwm  tire  gu  hoghslan,  gin  dith  cîaigh  ina  leahuir  ina  duine 
forro. 

36.  Gabwj  gorta  adhbul  Vtchin  cona  muint/r;,  gur'  abladwr 
dias  dib.  Ocus-  rohaithbeod^zV  Vechin  in  dlas  sin.  Rochuak 
G[u]aire  mac  Colmâin  in  gorta  sin  do  heth  îor  Fechin  7  fora 
muinnt/r,  7  cuires  proinn  cet  do  biad  7  do  linn  chucu  ;  7  do- 
cuir  Guairi  a  cuach  do  dail  in  lenna  sin  forro,  gwrab  e  sin 
Cuach  Fechln  dogrt's,  7  is  as  robaisd  Fechin  Guaire  iartain  ;  7 
romor^ûf  ainm  De  7  Fechln  trid. 

37.  Laithe  n-asn  dia  raibe  Vtchin  andorw^  na  cille  a  Fabwr 
gu  faca  in  clam  dia  rocht^in  lan  d'esslainti  3  o  bonn  go  a  bai- 
this  —  is  uada  ainmnighter  Gros  in  Cloim  andiu  —  7  roguid 
in  lob«/-  Fechm  flina  comcungnrtd  [fo.  7^]  im  biadh  7  im  digh 
7  im  na  huilib  esbadaib -*  olchena.  Ocus^  rochuinnigh  mnai 
sochenekfo-  fri  feis  leis,  7  roboi  og  macnwj"  for  Yechbi  amal  is 
bes  do  lobraib.  Ocus  -  rug  Fechin  lais  in  clam  fora  muin  gw^an 
tech  n-aighed,  7  têt  iarsin  co  hinnsi  Locha  Leibinn  co  du- 
nadh  Diarmada  mec  Aoda  Slaine.  Ocus^  roraid  frisin  rigaiîi 
À.  fri  mnai  Diarmada  meic  JEds.  Slaine  «  Tair  lem  »,  ol  se, 
«  do  cohur  troige  7  teasb^ia  mo  cloim  7  rotbia  a  lôgh  ». 
«  Ni  fuil  for  talmahi,   ni  fora  ndingninn  sin  acbt  mina  tuga 


1 .  MS.  dîagha 

2.  MS.  Et 

3  .  MS    uslainti 

4.  MS.  ushadaib 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  ^4j 

hospitality  and  charity  ;  and  God's  name  and  Féchin's  were 
magnified  by  that  miracle. 

35.  At  another  time,  when  Féchin  went  at  tlie  angel's 
command  to  preacli  to  tlie  folle  of  Imaid,  (he  and  his  monks) 
lost  their  way,  and  Féchin  got  from  them  neither  food  nor 
drink,  because  of  their  envy  and  jealousy  towards  him.  And 
they  threw  the  servants  of  the  monks,  and  their  books  and 
their  garments,  into  the  neighbouring  sea.  And  the  divine 
power  brought  them  to  land,  every  vv^hit  whole,  vv^ithout 
suffering  loss  of  garment  or  book  or  human  being  ^. 

36.  A  sore  famine  attacked  Féchin  and  his  community, 
and  two  of  them  perished,  and  Féchin  brought  those  tvv^o  back 
to  life.  Guaire  son  of  Colman  heard  that  Féchin  and  his  com- 
munity were  suffering  this  famine,  so  he  sent  them  a  hund- 
red  men's  meal  of  food  and  of  aie  ;  and  Guaire  sent  his  cup 
to  distribute  that  aie  to  them  ;  and  that  is  still  (called)  Féchin's 
Cup,  and  out  of  it  Féchin  afterwards  baptized  Guaire.  And 
God's  name  and  Féchin's  were  magnified  thereby^. 

37.  One  day,  when  Féchin  was  in  front  of  the  church  in 
Fore,  he  saw  coming  towards  him,  a  leper  full  of  disease 
from  sole  to  crown  —  from  him  Cros  in  Chlaim  «  the  Cross 
of  the  Leper  »  is  named  today.  And  the  leper  entreated  Féchin 
to  assist  him  as  to  food  and  drink  and  ail  his  other  wants. 
And  he  required  a  well-born  woman  to  sleep  with  him,  and 
he  was  wanton  to  Féchin,  as  is  the  manner  of  lepers.  And 
Féchin  carried  the  leper  on  his  back  to  the  guest-house,  and 
then  he  goes  to  the  island  of  Loch  Lebinn  3,  to  the  fortress  of 
Diarmait  son  of  Aed  Sldine.  And  he  said  to  the  queen,  even 
the  wife  of  Diarmait  son  of  Aed  Sldine,  «  Come  with  me  », 
says  he,  «  to  relieve  the  misery  and  want  of  my  leper,  and 
thou  shalt  hâve  a  reward  therefor  ».  «  There  is  nothing  on 
earth  »,  says  she,  «  for  which  I  would  do  that,  unless,  indeed, 


1 .  A  similar  taie  istold  in  the  first  Latin  Life,  c.  12  (Colgan,  .4.  S.  Hib,, 
p.  131),  and  in  the  second  Latin  Life,  c.  22  (Colgan,  A.  S.  Hib.,  p.  135, 
col.  2). 

2.  So  Colgan,  A.  S.  Hib.,  p.  135,  col.  2  ("c.  22). 

3 .  Now  Lough  Leane,  in  Westmeath,  about  one  mile  south  of  the  vil- 
lage of  Fore,  Four  Masters,  A.  D.  864,  1094. 


J44  Whitley  Stokes. 

neam  dam  diacinn  ».  «  Dogeba  »,  bar  Fechin,  «  ocus  gach 
rïgan  bias  hit  inad  dogr^s  dogeba  neam  an  fnd  beid  dom  réir- 
se  ». 

38.  Tét  iarsin  in  rigan  la  Fechin  gw^an  tech  n-aig^i,  ait  ar- 
roibe  in  clam,  7  fagbwi'  in  rigain  maraon  risin  clam.  Ocus  at- 
bfft  in  lohur  frisin  ngain  a  sron  do  sugwd,  7  rosuigh  in  rigan 
sron  in  daim,  7  dobtredh  sugh  na  srona  a  mbreid  glan  lin, 
7  doroighne  tinne  oir  don  tsug  sin  na  srona.  Ocus  doraidh 
fnsin  ngain  gu  fuighb^i  gazh  ni  rogeall  Fechin  di,  7  rofagW 
bachall  aluinn  orrda  le  dia  thaba/rt  do  ¥echin.  Ocus  dorhcbt 
Ftchin  iaruni  amaruch  doc«m  na  tegdwje,  7  atco/znairc  cxr 
tenntige  ag  erge  do  cleith  na  tegw^e  co  nacht  gu  nim.  Ocus  ^ 
rothuig  Vecbin  gur'bo  he  Isu  tainig  a  r'icht  hhuir  do  fromad 
a  d^rci  7  a  maiti«^a.  Ocus  9  rofiarfozV  Fechin  don  rigain  scéh 
in  claim,  7  ro  innis  do  gw/-"uo  he  Isu  ro  ui  ann,  7  gwr'  façaib 
a  ben[n]a(:/;^ain  la  Fechin  7  la  muinnt/;-.  Ocus  dorai  in  bachall 
ïorhghad  le  do  Fec/;m,  7  dorât  sug  na  srona  roboi  aicdhe 
ina  tinne  oir  do  Fechin.  Ocus-  rocennaig  Fechin  ferann  mor 
don  cclus  arin  or  sin,  7  romorad  ainm  De  7  Fechin  tridsin. 


39.  Fecht  n-a^n  rotriall  Fechin  muilenn  do  dénum^  a  Fabwr 
ara  met  ba  s^tar  leo  cuid  na  manach  do  bleith  a  broin.  Do- 
ronad  in  mulenn  gwr'  ua  terlam.  Doraid  in  sasr  nar'  beg  lais 
do  shœgul  usa  do  thoïdecht  docum.  in  muihnn.  «  Is  tualaing 
Dia  »,  uar  Fechin,  «  usci  do  ihoidecht  chuige  ».  Luid  Fechin 
gu  Loch  Lebinn,  7  cwres  a  bacall  isin  loch,  7  docuaid  in  ba- 
call  tresin  sliab,  7  tainig  in  t-ui^ci  i  n-abuin^a/è^  {or  lurg  na 


1.  MS.  Et 

2.  MS.  Et. 

3 .  MS.  genum 

4.  Sic  MS.  Should  we  read  /  n-abannaib,  or  i  n-àbaiun  daib  «  in  a  river 
to  them  »  ? 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  545 

thou  give  me  heaven  in  lieu  of  it  ».  «  (That)  shalt  thou 
hâve  »,  says  Féchin;  «  and  every  queen  who  shall  succeed 
thee  shall  hâve  heaven  so  long  as  she  does  my  will  ». 

38.  Then  the  queen  goes  with  Féchin  to  the  guest-house, 
wher,ein  the  leper  was  biding  ;  and  the  saint  leaves  the  queen 
along  with  the  leper.  And  the  leper  desired  the  queen  to  suck 
his  nose,  and  the  queen  sucked  the  leper's  nose,  and  the  mat- 
ter  sucked  from  the  nose  was  put  on  a  fair  linen  cloth,  and 
a  chain  of  gold  was  made  of  that  matter.  And  he  told  the 
queen  that  she  would  get  every  thing  that  Féchin  had  pro- 
mised  her.  And  on  the  morrow  Féchin  went  to  the  house, 
and  beheld  a  fiery  boit  ^  rising  from  the  roof  of  the  house 
till  it  reached  heaven.  Then  Féchin  understood  that  it  was 
Jésus  who  had  come  in  a  leper's  form  to  test  his  charity  and 
his  goodness.  And  Féchin  asked  the  queen  for  tidings  of  the 
leper,  and  she  told  him  that  it  was  Jésus  who  had  been  there, 
and  that  He  had  left  His  blessing  with  Féchin  and  his  com- 
munity.  And  she  gave  Féchin  the  crozier  which  had  been 
left  with  her,  and  she  gave  him  the  mucus  which  had  become 
the  material  of  the  golden  chain.  And  with  that  gold  Féchin 
bought  much  land  for  the  church.  And  God's  name  and  Fé- 
chin's  were  magnified  thereby-. 

39.  Once  upon  a  time,  because  of  the  great  labour  of  the 
monks  in  grinding  their  rations  with  a  quern,  Féchin  pro- 
ceeded  to  build  a  watermill.  The  mill  was  built  and  was 
ready  (to  work).  But  the  millwright  said  that  he  would  deem 
his  life  long  enough  if  he  lived  until  water  came  to  the  mill  5. 
«  God  is  able  »,  says  Féchin,  «  (to  cause)  water  to  come  to 
it  ».  Féchin  went  to  Loch  Lebinn,  and  cast  his  crozier  into 
the  lake,  and  the  crozier  went  through  the  mountain,  and 
the  water  came  in   rivers  on  the   track  of  the   crozier  and 


1.  «  igneum  globum  »,  Colgan,  A.  S.  Hib.,  p.  136,  col.  i, 

2.  This  corresponds  with  c.  23  of  the  second  Latin  Life,  Colgan,  A.  S. 
Hib.,  p.  135. 

"3.  Which  was,  as  appears  from  the  first  Latin  Life,  c.  14,  situate  on 
the  top  of  a  hill.  The  idiomatic  phrase  nar  beg  lais,  etc.,  is  thus  rendered 
by  Colgan  :  «  suffîcit  raihi  vivere  donec  videam  istud  molendinum  aqua 
abundare  ». 


346  Whitley  Stokes. 

bâcla,  gur  robaithed  in  sa^r  robo  ina  codlud  i  n-ait  linne  in 
muilind.  [fo,  j^]  Luid  Casman  Breac  .i.  tiggrna  in  tsair,  do 
agra  Yechîn  isin  Sier,  7  roaithheodaig  ^  ¥echin  in  s:£r  7  dorât 
a  regain  dô,  dol  le  C^man  mBrec  no  anad  a  Fabwr,  Atb^rt  in 
ssér  co  n-anfad  »,  uair  fir  domain  »,  ar  se,  «  da  toghatais  (sic) 
a  Fab/o'  dob^/'tha  neam  dôib  uile  ». 

40.  La  n-ann  doluid  Pastol  coig  Fechin  docwm  cerdcs.  do 
dénum^  coltair.  Ber'is  aisill  saille  lais,  ar  denum  in  coltair. 
Doroine  immorro  gilla  in  ghobann  fuat[h]  coltair  don  tsaill, 
7  dorât  isin  teig  ïor  muin  Pastôil,  7  atb^rt  gur  raibe  in  coltwr 
lum  ina  teigh.  O  donacht  Pastol  gu  Fechin^  7  ni  fuarat^r  acht 
coltMr  saille  isin  téigh.  O'tconnairc  Fechln  innisin  bennaigis4 
in  saill  co  «d^rnad  coltz^r  iairnn  don  tsaill,  7  romair  in  coltar 
sin  gusna  haimseraib  dédenacha  5  sa,  et  reîiqua.. 


41.  Fecht  aile  do  Feicin  a  Fab«r_,  7  rocuak  gur  gab  rig 
Laigen  brage  roboi  for  a  cwmairce  Fecbin.  Luid  Fechin  cona. 
manchaib  (or  ïarraid  na  brag^7d,  7  atbath  indara  hech  dobai  fo 
carpat  Fechin.  Doraid  Fecbin  :  «  Ata  ech  isin  linn-si  thiar,  7  is 
cet  lim  a  toidechtîom  carpat  ».  Tainig  in  t-ech  usa  ^hwcu,  7 
docz/r£i/h  fon  carpat  hi,  7  ba  cennsa  7  ba  mine  hi  ina  gach 
ech  aile.  Oc  us  ut  co  hœnac/;  g[C]armnîL  mara  rabat  wr  rigraid 
Laigen  ima  rig  .i.  Oilill  vaac  Dunluing.  Cuinges  in  braighe  boi 
fora  faos//m  fair.  Doraid  in  ri  nach  tibrad  acht  mana  hgbad  in 
t-ech  boi  fona  carpat  do,  7  dordidh  Fechin  nach  tibrad.  Tét  in 
ri  do  caitem  ûcdï  boi  focomair.  Tet  Fechin  ina  diaid.  Doraid 
in  ri  frisin  doirscoir  gana  legad  astegh  7  anumaloid  do  dénum^ 


1.  MS.  roaitlibeogaî> 

2.  MS.  genum 

3 .  some  omission  hère. 

4.  MS.  hennaigus 

5.  MS.  degenac/;a 

6.  MS.  genum 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  347 

drowned  the  wright  who  was  nsleep  in  the  place  of  the  mill- 
pond.  Caemân  the  Speckled,  the  wright's  lord,  came  to  expos- 
tulate  with  Féchin  about  the  wright,  and  Féchin  brought 
him  back  to  life,  and  gave  him  his  choice,  to  go  with  Caemdn 
the  Speckled  or  to  remain  at  Fore.  The  wright  declared  that 
he  would  stay  :  «  for  »,  says  he,  «  if  the  world's  men  were 
chosen  out  of  Fore,  heaven  would  be  granted  to  them  ail  ». 

40.  One  day,  Pastôl,  Féchin's  cook,  went  to  a  forge  to  get 
a  coulter  made.  He  took  with  him  a  pièce  of  bacon  (as  pay- 
ment)  for  making  the  coulter.  Howbeit  the  smith's  lad  made 
of  the  bacon  a  mock  coulter,  and  put  it  into  the  wallet  on 
Pastôl's  back,  and  told  him  that  the  coulter  was  ready  in  his 
wallet.  When  Pastôl  came  to  Féchin,  . . .  and  they  found  nothing 
in  the  wallet  but  the  coulterof  bacon.  When  Féchin  saw  that, 
he  blessed  the  bacon,  and  a  coulter  of  iron  was  made  there- 
out.  And  that  coulter  remained  till  thèse  récent  ^  times,  and 
so  forth-. 

41.  At  another  time  Féchin  was  at  Fore,  and  he  heard  that 
the  king  of  Leinster  had  seized  a  hostage  who  was  under  Fé- 
chin's protection.  Féchin  went  with  his  monks  to  ask  for  the 
hostage,  and  one  of  the  two  horses  that  were  under  his  char- 
iot died.  Said  Féchin:  «  There  is  a  horse  in  this  riverpool 
to  the  west,  and  I  permit  him  to  come  under  my  chariot  ». 
The  water-horse  came  to  them  and  was  harnessed  to  the  cha- 
riot, and  it  was  tamer  and  gentler  than  any  other  horse.  And 
Féchin  goes  to  the  Fair  of  Carman3,  where  were  the  kingfolk 
of  Leinster  including  their  king,  Aihll  son  of  Dunlang'^.  He 
asked  Ailill  for  the  hostage  who  was  under  his  safeguard.  The 
king  replied  that  he  would  not  deliver  him  unless  he  got  the 
horse  that  was  under  Féchin's  chariot,  and  Féchin  said  that 
he  would  not  give  the  horse.  The  king  goes  to  partake  of  the 
feast  that  was  laid  before  him.  Féchin  follows  him.  The  king 
told  the  doorkeeper  not  to  let  Féchin  in,  and  to  shew  disobe- 

I  .   Literally  «  final  «. 

2.  This  silly  story  is  in  the  second  Life,  c.  31,  Colgan,  A.  S.  HHk, 
p.   1 36,  col.  2. 

5 .    See  as  to  this  fair,  0' Curry 's  Manncrsand  ctistoms,  il,  38,  III,  313,  526. 

4.  He  was  killed  by  the  Norsemen  A.  D.  869,  more  than  200  years 
after  S.  Féchin's  death. 


348  Whitley  Stokes. 

do.  Doraid  in  t-a'mgel  in  Vechin  :  «  Oisgelad-sa  glais  in  ri- 
chidhy  màunaid  romud  ».  Tet  in  t-aingel  roim  ¥echin  docwm 
in  dunaid.  Tainig  tzlamcumscugîid  mor  ann  gurro  critlina/^cd 
in  cathair  uile,  7  maidit  ^  a  cuibr/>e  dona  cimedaib  batwr  isin 
dunad  uile.  Tig  Vechin  amach  cona.  braigdib  forsin  erloin?/^  7 
fagbwj  fagbala^  for  Dun  Nais,  gach  braigde  do  cornet  inte  gin 
eludh,  [fo.  8^]  uair  ni  anaid  glais  inaid  gebenna  foraib.  O  ro- 
sïacht  ¥echhî  amach  gusin  ait  in  fuil  Gros  Fechm  indorwj  in 
dunaid  ba  marb  iarwm  in  ri  isin  tigh  da  eis,  7  tugad  in  ri 
marb  gu  ¥echin.  Ocus  5  aithbeodaig^j  ¥echin  rig  Laigm  o 
bhas. 


42.  IS  ann  sin  dorât  Oilill  mac  Dunlaing  Telaig  Fabra  do 
Fechln,  7  oghdilsi  a  cisa  do  Fecbiu  7  da  mhuilinn,  7  cis  Fe- 
chin  for  Lâignib  co  brath  on  muir  go  araile  il-log  a  athbeo- 
daigtln  do  Vechin.  Faguais  Fechhihghah  ag  rig  Nais  .i.  dat[h] 
mairb  fair  cech  laithe  dogrcs  a  covnarda  na  m/rbuile.  Sxrus 
hrum  na  cimt'/ha,  7  tet  ina  carpat  co  Fabwr^  7  c^/aighes  don 
ech  usri  dul  isin  linn  céina  7  asbt-Tt  :  «  Na  tegmad  thu  do  nech 
ina  necb  duit  o  so  gu  brath  »  ;  7  romorad  ainm  De  7  Fecin 
trit-sin. 


43.  Feck  aile  do  Vechîn  ina  règles  og  ernaigthi  go  cuala 
gair  na  macmide  og  imain  forsan  erlainn  fri  taob  in  regles[a], 
7  rocombuaid^rsat  Fechln  fo  a  ernaigthi.  Isheir  Vechin  :  «  Is 
cet  leam  dol  d'[f]ar  mbathwû?  isin  loch,  7  bud  sœr  uar  n-an- 
manna  docum  nime  ».  Is  annsin  dochuaid  in  macrad  isin 
loch,  gurro  haiûied  iat,  7  fuaradwr  focraic  dia  n-anmonnaib. 
Conidh  uada  Loch  Macraide  gubrath,  7  wmôrad  ainm  Dé  7 
Véchin  intsin. 


1 .  MS.  maigid 

2 .  See  as  to  this  phrase  (which  re-occurs  infra,  §  42)  Three  Fragmefits  oj 
Irish  Annals,  p.  186. 

3.  MS.  Et 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  349 

dience  to  him.  The  angel  said  to  Féchin  :  «  I  will  open  the 
lock  of  the  heavenly  kingdom  and  of  the  fortress  before  thee  ». 
The  angel  goes  before  Féchin  to  the  fortress.  Then  there 
came  a  great  earthquake,  so  that  the  whole  city  was  made  to 
tremble,  and  the  bonds  of  the  captives  in  the  fortress  were 
broken.  Féchin  cornes  with  his  hostages  out  on  the  green  ^, 
and  he  «  left  leavings  »  on  the  fort  of  Naas  (namely)  every 
hostage  therein  to  be  kept  without  escaping  :  for  neither  locks 
nor  gyves  remain  upon  them.  When  Féchin  went  out  to  the 
place  wherein  is  Fechin's  Cross,  before  the  fortress,  then 
the  king  died  in  the  house  after  him.  AnJ  the  dead  king  was 
taken  to  Féchin.  And  Féchin  brought  the  king  of  Leinster 
from  death  to  life^. 

42.  It  was  then  that  Ailill  son  of  Dunlang  gave,  in  guerdon 
for  his  resuscitation  by  Féchin,  Telach  Fabra  (the  Hill  of  Fore  ?) 
to  Féchin,  and  complète  freedom  from  his  tribute  to  Féchin 
and  his  mill,  and  Fechin's  tribute  for  ever  upon  Leinster  from 
one  sea  to  another.  Féchin  «  left  leavings  »  with  the  king  of 
Naas,  to  wit,  a  dead  man's  hue  upou  him  every  day  conti- 
nually,  in  sign  of  the  miracle.  Then  he  frees  the  captives  and 
goes  in  his  chariot  to  Fore,  and  permitted  the  water-horse  to 
enter  the  same  river-pool,  and  said  :  «  Do  thou  meet  no  one, 
and  let  no  one  meet  thee  hence  for  ever  ».  And  God's  name 
and  Fechin's  were  magnified  thereby. 

43 .  At  another  time  Féchin  was  in  his  cell  praying,  when 
he  heard  the  noise  of  the  children  hurling  on  the  green  be- 
side  the  cell,  and  they  disturbed  Féchin  at  his  dévotions.  Says 
Féchin:  «  I  permit  you  to  go  and  be  drowned  in  the  lake,- 
and  your  soûls  will  be  free  (to  ascend)  to  heaven  ».  Then  the 
children  went  into  the  lake,  and  they  were  drowned  and  they 
obtained  a  reward  for  their  soûls.  Wherefore  from  them  Loch 
Macraide  «  Children's  Lake  »  is  (so  called)  for  ever;  and 
God's  name  and  Fechin's  were  magnified  thereby?. 

1.  Cf.  forsan  erlainn,   infra  §  42  :  urlainn  «  a  lawn,  yard  or  green  », 
O'Don.  Supp. 

2.  This  story  is  told  in  tlie  second  Life,  ce  32,  55  —  the  incident  of 
the  waterhorse  being  almost  suppressed. 

3 .  Compare  the   remarks  of  Giraldus  as  to  the  proneness  of  the  Irish 


3  50  Whitley  Stokes. 

44.  Fecht  n-aill  dia  tainig  Domnall  ^  mac  Aoda  mec  Ain- 
mirec/7  maillé  morslûaigéd  tusÀscenerach  im  claochbJ  in  da 
Niall,  Sluaiged  in  Meich^  a  ainm.  O  doriar/;/at«r  na  sluaig  gu 
Raith  Droma  No,  docoiur  mec  /Edo  Slaine  do  iarra/J  bid  gu 
Vechin.  Is  ann  bui  side  oc  Tibradaib  hi  Ciniul  Maine.  Athen 
in  coig  nach  raibe  ac/;f  encriathar  coirce  do  biad  aige.  Do  erail 
Fechin  leth  in  creithir  do  taba/rt  for  usci  do  dénum  3  lenna  de 
7  a  leth  eile  do  biadh.  Rosasad  iarsin  mec  Aoda  Slaine  corn. 
slMflo-aib  fri  tri  laib  co  w-aidhche  do  linn  7  do  biad  do  enlan 
in  cret[h]ir. 

45 .  Tainig  aroile  for  don  toig  a  rauat«r  mec  ^Edha  Slaine, 
7  is  ed  roraidh  :  «  Rotreigsebair  uar  tir  7  uar  talmazn  ar  biad  7 
ar  linn  in  derig,  ocus  ni  ferr-de  daib  milfo^  da  ndentai  forsin 
clerech,  uair  dogebtai  bur  ndœt[h]ain  bid  7  lenna  uada  in  cein 
bus  ail  lais.  Robad  ferr  duib  ossad  7  sith  diar  tir  inas  anad  sund 
fri  biatad  uar  s\ua£  » . 

o 

46.  [îo.  S""]  Luid  ¥echin  iarsin  le  macaib  ^dha  Sldine  co 
Raith  Droma  Nô.  Troisgis  Vechln  isin  inud  sin  fri  re  tri  la 
ndec  7  tri  n-oidce  ndec  nach  bentai  cla^clod  forainn  de,  7  ni 
frith  o  rig  Eroin  an  clœclod  sin.  Rofor  snechta.  iarsin  co  for- 
mna  ïer,  cor'  marb  ec[h]  gâcha  carai[s]de  a  foraib  Erenn,  7  ni 
tue  an  rig  arsi'n  osadh  dô.  Tainig  intansin  cloidem  tenntighe 
do  nim  et/r  in  rig  7  an  righan,  7  dochuaidh  isin  tûmain  etwrru, 
7  roloisg  gach  conair  docuaidh.  «  IS  mithîV  riar  in  naim  », 


1.  Monarch    of  Ireland  from   A.    D.  62410   639   (rectius  642),  Four 
Masters. 

2.  MS.  meith 

3 .  MS.  genum 


Life  of  S .  Féchin  of  Fore .  J  5 1 

44.  At  another  time,  Domnall  son  of  Aed,  son  of  Ainmire, 
came  with  a  great  hosting  of  northerners  concerning  the 
change  of  the  two  Nialls  :  the  Hosting  of  the  Measure  was  its 
name  ^  When  the  hosts  reached  Raith  Droma  Nô,  the  sons 
of  Aed  Slaine  went  to  Féchin  to  ask  for  food.  He  was  then  at 
Tibraid  in  Cenél  Maine.  The  cook  said  that  he  had  no  food 
save  a  single  sieve  of  oats.  Féchin  directed  that  half  of  the 
sieve  should  be  put  on  water  so  as  to  make  aie  thereout,  and 
that  its  other  half  (should  be)  for  food.  Thereafter  the  sons  of 
Aed  Sldine  with  their  troops  were  sated  for  three  days  and  a 
night  with  the  aie  and  the  food  (made)  of  a  single  sieveful. 

45 .  A  certain  man  came  to  the  house  wherein  the  sons  of 
Aed  Slàine  were  staying,  and  this  is  what  he  said  :  «  Ye  hâve 
forsaken  your  country  and  your  land  for  the  cleric's  food  and 
aie;  and  ye  are  not  the  better  of  the  injury  which  you  inflict  on 
the  cleric,  for  ye  would  obtain  from  him  your  fill  of  food  and  aie 
so  long  as  he  pleases.  It  were  better  for  you  (to  give)  respite  and 
peace  to  our  country  than  to  stay  hère  feeding  your  troops  ». 

46.  After  that  Féchin  went  with  the  sons  of  Aed  Sldine 
to  Râith  Droma  Nô  -.  In  that  place  Féchin  fasted  for  the  space 
of  thirteen  days  and  thirteen  nights,  in  order  that  he  3  should 
not  be  deprived  of  the  change  of  land;  and  that  change  was 
not  obtained  from  the  king  of  Ireland.  Thereafter  snow  fell  as 
far  as  men's  shoulders  and  killed  a  horse  for  every  carriage  in 
the  men  of  Ireland,  and  (even)  for  that  the  king  did  not 
grant  him  respite.  Then  from  heaven  came  a  fiery  sword 
between  the  king  and  the  queen,  and  entered  the  ground  be- 
tween  them,  and  burnt  every  way  it  went.  «  It  is  time  »,  says 

saints  to  revenge  (prae  aliarum  regionum  sanctis,  animi  vindicis  esse  vi- 
dentur,  Top.  Hib.  dist.  2,  c.  55.  The  story  told  in  the  Life  ofS.  Geraldof 
Mayo  (A.  S.  Hib.,  p.  601,  c.  xiii)  throws  another  lurid  light  on  S.  Féchi'n's 
character. 

1 .  This  is  more  intelligibly  toldby  Colgan  (A.  S.  Hib.,  p.  137,  col.  i)  : 
Domnaldus  fîUus  Aidi,  Rex  Hiberniae,  quodam  die  venit  cum  ingentiexer- 
citu  in  partes  Midiae,  volens  antiquam,  quae  erat  inter  regiones  utriusque 
gentis  O  Nellorum,  divisionem  mutari  et  regiones  illas  denuô  mensurari, 
mutari  et  aequius  dividi.  Unde  expeditio  illa  Scotice  vocatur  sloigheadh  an 
mheich  à.  expeditio  mensurae  seu  aequalitatis. 

2.  Rath  Droma  Nua,  Colgan,  A.  S   Hib.,  p.  157. 

3.  i.  e.  as  representing  the  sons  of  Aed  Slaine. 


î  5  2  Whitley  Stokes. 

ar  in  righan.  SleJ;/ais  in  ri  don  cleriucli  7  dorât  in  clericli  a 
ces  guna  broig  for  bragafd  in  rig^,  7  doraid  in  drai  fri  Fechîn  : 
«  Togaib  in  cois  sin  do  brag^id  in  righ  »,  ol  se,  «  no  bud  ai- 
thr^c/;  ».  Sluigis  in  takm  in  drai  acétoir.  Conad  aire  sin  rohir- 
fuagrad  hi  fiadnaise  fer  nErmn  a  cairde  7  a  comcinel  7  a  ter- 
monn  Sc-er  do  Feicin  cobrath,  conad  desin  ata  aill  aili  hic  m:e- 
raib  Féchln  o  sin  aile  ;  7  vomorad  ainm  De  7  Fechin  tridsin. 


47.  ¥echt  ann  tugtha  secht  mba  7  tarb  do  ¥echhi  o  Ronan 
a  n-idhain.  Luid  Pastôl  da  mblegon,  7  robligh  on  tarb  coi- 
beis  frisna  secht  mbuaib  do  rath  De  7  Vechin,  7  rovaorad  ainm 
De  7  Vtchin  trid  sin. 

48.  Fe^/;^  aile  roergabh  M^enac/;  mac  Fingin  ri  Caisil  in  ci- 
mid  diar'  uo  hainm  Erloman.  Tét  miûiair  in  cimedh  co  Fe- 
chin  do  cuincidh  fuaslaicthi  a  mec,  uair  ba  bes  do  Vtchin  fuas- 
\ucud  cim^Jh  dogn's.  Dorât  Yccbiri  muince  oir  dhi  d'fuaslugî^d 
a  meic.  O'tconnairc  in  ri  in  muince  atbcrt  in  rann  : 


Ni  coe  comoil  na  cuillte 
o  thugais  bronnor  bruinnte  : 
do  Yechîn  asna  glinnib 
beir  a  cimidh  'sa  muince. 

49.  Doleged  a  mac  le  inrum  co  Fechiii,  7  roboi  side  og  er- 
ghnam  hid  dia  mac. 


I .  «  At  Tonga  Tabu...  the  common  people  shew  their  great  chief...  the 
greatest  respect  imaginable  by  prostrating  ihemselves  before  him,  and  bv 
piilting  his  foot  oji  Ihcir  neclcs  ».  The  like  occurs  in  Africa.  Laird  says  the 
messengers  from  the  king  oi  Fundah  «  each  bent  down  and  put  my  foot  on 
their  heads  »,  Spencer,  Cercmonial  Institutions,^.  114. 


Life  of  S.  Féchin  of  Fore.  3  5  3 

the  queen,  «  to  do  the  saint's  will.  »  The  king  prostrated 
himself  to  the  cleric,  and  the  cleric  put  his  foot  with  its  shoe 
upon  the  king's  neck,  and  the  wizard  said  to  Féchin  :  «  Take 
that  foot  from  the  king's  neck,  or  thou  wilt  repent  it  ».  The 
earth  straightway  swallowed  up  the  wizard.  Wherefore  it  was 
proclaimed  in  the  présence  of  the  men  of  Ireland  that  Féchin 
should  hâve  forever  their  truce  and  their  joint-kindred  and 
their  free  sanctuary.  And  henceitis  ail  1  aill(?)  with  Féchin's 
stewards  from  that  timeto  this.  And  God's  name  and  Féchin's 
were  magnified  thereby. 

47.  Once  upon  a  time  seven  cows  and  a  bull  were  brought 
to  Féchin  from  Rôndn  as  an  offering.  Pastôl  went  to  milk 
them,  and  by  God's  grâce  and  Féchin's,  he  miiked  from  the 
bull  as  nmch  as  from  the  seven  cows^  And  God's  name  and 
Féchin's  were  magnified  thereby. 

48.  At  another  time  Maenach  son  of  Fingen,  king  of  Cash- 
el,  seized  the  captive  whose  name  was  Erloman.  The  cap- 
tive's  mother  came  to  Féchin  to  ask  the  ransom  of  her  son  ; 
for  it  was  Féchin's  continuai  habit  to  ransom  captives.  Féchin 
gave  her  a  necklace  of  gold  (wherewith)  to  ransom  her  son. 
When  the  king  beheld  the  necklace  he  uttered  the  stave  : 

«  Ni  coe  comoil  na  cuillte  (?) 

Since  thou  hast  brought  refined  gift-gold. 

To  Féchin  out  of  the  glens, 

Take  his  captive  and  his  necklace  ». 

49.  Her  son  was  then  let  go  with  her  to  Féchin,  and  he 
was  preparing  food  for  her  son- 


1 .  This  is  c.  36  of  Colgan's  second  Life. 

2.  Hère  the  story  breaks  ofï.  According  to  the  Latin  Life,  c.  37,  Féchin 
tests  Erloman  s  obédience  by  ordering  him  to  leap  into  a  fîery  furnace, 
from  which,  of  course,  he  escapes  unhurt. 


NOMS  GAULOIS  BARBARES  OU  SUPPOSÉS  TELS 
TIRÉS  DES  INSCRIPTIONS  ^ 


Canavos  (nom  de  potier i.  L)'on  (Rhônel.  Allmer-Dissard,  t,  II,  p.  567. 
Canetonnesi^  (Deo  Mercurio).  Bernay   lËure).   Mowat  B,  150,  151, 

157,  159,  166. 
Canetvs  ^nom  d'homme).  Le  Do  non  (Vosges).  Mowat  B,  p.  167. 
Cannan(efas)  (Ethnique).  Cologne.  B.  J.,  t.  82,  p.  2^. 
Cantaber   (nom.  d'homme).  Vienne  (Isère)  ;   Villetelle  (Hérault)  ;  près 

Elnc  (Pyrénées-Orientales).  G.I.  L.,  XII,  1892,  1976,  4169,  5564. 
Cantalon  '  (mot  celtique).  Auxey  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  40. 
Cantiorii  (marque  de  potier).  Lyon   (Rhône).   Allmer-Dissard,  t.  II, 

p.  568. 
Cantirrvs  (nom  de  potier).  Sommières  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  5686,  171, 
Gantismerta4  (déessel.  Lens  (Suisse).  G.  I.  L.,  XII,  i^i. 
*  Gantivs  5  (nom  d'homme).  Tresques,  territoire  de  Lédignan,  Sommières 

(Gard)  ;  Orange,  Vaison  (Vaucluse)  ;  Narbonne  (Aude)  «^  ;  Arles  (Bou- 

ches-du-Rhône)  ;  Tonneins  (Lot-et-Garonne)  ;  Langres  (Haute  Marne). 

G.  I.   L.,   XII,   2755,   2756,   P34,   5686,    170,    5701,  2,  Jullian, 

n"  2obis,  p.  69.  Robert-Gagnat,  i,  p.  69. 
Gantrvsteihae  (matronae).  Tetz  (Germanie  inférieure).   Hoeylaerî  (près 

Bruxelles).  B.  J.,  t.  83,  p.  1 5 1,  n°  31 1,  p,  162,  n«>  383. 
Cantvs  ?  (nom  d'homme).  Brochon  (Gôte-d'Or).  Lejay,  p.  59,  56. 

1.  Revue  Celtique,  t.  VIII  (1887),  p.  378  et  ss.  —  T.  XII,  p.  131  et  ss.  ;  p.   252 
et  ss. 

2.  Creuly  :  Canecosedlon  (mot  gaulois),  Autun  ;  Canecvmmiae,  Carinthie. 

3.  Creuly,  avec  la  provenance  inexacte  Alise-Sainte- Reine. 

4.  Creuly .  Rosmerta. 

>.  Creuly:  Paris;  Cantosenvs,  Bordeaux;  Cantvnaecvs  (deus),  Espagne.  Barthé- 
lémy :  Cantorix. 
6.  Sommières,  Orange.  Vaison,  Narbonne,  noms  de  potiers. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  3  5  5 

Cantvsa    (nom    d'homme).    Bordeaux   (Gironde).     Jullian,    n°     150, 

p.  268. 
Capavso  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  5840. 
Capienaci  (nom  au  génitif)  '.  Trêves.  K.,  1886,  p.  180. 
*Cappia  (nom  de  femme).   Vienne  (Isère)  ;  Uzès  (Gard).  G.  I.  L.,  XII, 

1943,  2937- 
*Gappivs2  i^nom d'homme] .  Saintes  (Gharente-Inférieure).  Espérandieu, 

p.  296. 
GaraôOovna?  (nom  de  femme).  Metz.  Robert-Gagnat,  j'^part.,  p.  61. 
GARANEA4  (nom  de  femme).  Bellenot- sous-Or igny  (Gôte-d'Or).  Lejay, 

P-  57,  p. 

*Garanivss  (nom  d'homme).  Mont-de-Sion  (Alsace- Lorraine).  Robert- 
Gagnat,  r*'  part.,  p.  70. 

*Garantia^  (nom  de  femme'l.  Nîmes  (Gard)  ;  Metz.  G.  I.  L.,  XII, 
3208,  3209.  Robert-Gagnat,  5,  p.  162. 

Garantiana  (nom  de  femme).  Vienne  (Isère),  G.  I.  L.,  XII,  1965. 

Garàntianvs  (nom  d'homme).  Vienne  (Isère);  Lyon  (Rhône).  G.  I.  L., 
XII,  1965  ;  Alimer-Dissard,  t.  I,  p.  109. 

Garantilla  (nom  de  femme).  Saintes  (Gharente-Inférieure).  Espéran- 
dieu, p.  315. 

Garantillvs?  (nom  d'homme).  Dijon  (Gôte-d'Or).  Lejay,  p.  88,  92. 

Garantina  (nom  de  femmej,  Lyon  (Rhône).  R.  E.,  1886,  n"  582. 

Garantinvs^  (nom  d'homme).  Bernay  (Eure)  ;  Dijon  (Gôte-d'Or)  ;  Hed- 
dernheim  ;  Vienne  (Isère)  ;  Annecy  (Haute-Savoie)  ;  près  Nîmes 
(Gard)  ;  Lyon  (Rhône)  9.  Mowat  B,  p.  172  ;  Lejay,  p.  110,  123  ;  K., 
1887,  p.  45  ;  G.  I.  L.,  XII,  5686,  179,  5701,  62;  Alimer-Dissard, 
t.  II,  p.  368. 

*  Garantivs  (nom  d'homme).  Genève;  Nîmes,  Marignac  (Gard); 
Orange  (Vaucluse).  G.  I.  L.,  XII,  2602,  2860,   3208,  3209. 

Garantvs  "^  (nom  d'homme).  Arles  (Bouches-du-Rhône)  ;  Orange  (Vau- 


1.  Sur  une  brique. 

2.  Creuly  :  Cappo. 

3.  Sans  provenance.  Caraditonv  (mot  gaulois). 

4.  Peut-être  faut-il  lire  Carantea  (Lejay^. 

5.  Creuly,  sans  provenance. 

6.  V.  Karantia. 

7.  Creuly:  Metz. 

8.  Creuly,  sans  provenance.  Thédenat:  Lyon. 

9.  Vienne,  Annecy,  Nîmes,  Lyon,  nom  de  potier. 
10.  Creuly  :  Rhin.  CARANTO|^-nis},  Nîmes. 


^  56  Henry  Thédenat. 

cluse)  ;  Vienne,  Sainte-Colombe  (Isère)  ;  Fins-d'Annecy  (Haute-Sa- 
voie) '  ;  ^kîz  2  ;  Dijon  (Côte-d'Or). 

Carassovnivs  5  (nom  d'hommel .  Martignargues  (Gard).  C.  I.  L.,  XII, 
2897. 

Carata  fnom  de  femme).  Boissières  iGard).  C.  I.  L.,  XII,  4166^^^. 

Carathovnvs  (nom  d'homme).  Metz.  Robert-Cagnat,  2'  p.,  p.  16; 
3^  part.,  p.  56. 

CARATILLVS4  fnom  de  potier).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  181, 

*Carativs6  (nom  d'homme).  Près  Beaucaire,  Nîmes  iGard)  ;  Metz^. 
C.  I.  L.,  XII^  2837,  3505,  3756.  Robert-Cagnat,  3,  p.  112. 

CaratVccvs  (nom  de  potier).  Sarthe ,  Nantes.  Mowat  B,  p.  69. 

*  CARATVLLIVS7  (nom  d'homme).  Mdz.  Robert-Cagnat,  J'^part.,  p.  108. 
Caratvs  (nom  d'homme).  Metz;  Tours  (Indre-et-Loire)  ;  Vienne  (Isère)  ; 

Genève  ;  Lyon  (Rhône)  ^.  Robert-Cagnat,   3^  part.,  p.  38  ;  Mowat  B, 

p.  IJ9;C.  I.  L.,  XII,  5686,  162;  Ailmer-Dissard  t.  II,  p.  369. 
Caravsivs  (nom  d'homme).  Penmachno  (comté  de  Caernavon).  R.  C, 

1886,  p.  126. 
CARETA9  (nom  d'homme).  Rome.  A,  I.,  1886,  p.  33. 
Cariatvs  '°  (nom  d'homme).  Sablon,  près  Metz.  Robert-Cagnat,  3''  p., 

p.  91. 

*  Carmaevs   (nom  d'homme).  Silistria  (Dobrudscha).  A.  E.  M.,  1887, 

p.  23,  n"  10. 
Carosa  "  ou  Garosa  (nom  de  femme).  Metz,  Robert-Cagnat,  3,  p.  153. 
Carpantvs  (Dieu).  Fayence  (Var).  C.  I.  L.,  XII,  248. 
Carrvs  '*  CiciNVS  (Mars).  Vaumeilh,  au  lieu  dit  Châne  [Basses- Alpes). 

G.  I.  L.,  t.  XII,  n°  356. 


1.  Arles,  Orange,  Vienne,  Sainte-Colombe,  Fins-d'Annecy,  nom  de  potier. 

2.  L'authenticité  du  monument  de  Metz  ne  repose  que  sur  l'autorité  de  Boissard. 

3.  Creuly  :  Augst  (Suisse);  Carasova,  Bordeaux;  Carasovnvs,  Vichy;  Carasvs, 
Caratacvs,  Rhin;  Caratho;  Caratilla,  Langres ;  Caratinvs,  Rhin;  Caratvllvs, 
Caravinvs,  Metz. 

4.  Creuly  :  Caratilla,  Langres. 

5.  Creuly  :  Carati. 

6.  Le  monument  de  Metz  est  d'une  authenticité  très  douteuse. 

7.  Creuly  :  Caratvllvs,  Meîz. 

8.  Vienne,  Genève,  Lyon,  nom  de  potier. 

9.  Creuly:  Cares,  Rhin;  Caresvs,  "çirès  Avignon. 

10.  Ce  monument  n'a  ete  vu  que  par  Bégin.  —  Creuly  :  Cariassis  (gén.),  Brescia; 
Cariolvs,  Cariola,  Rhin. 

11.  Le  monument   ne  repose   que   sur  l'autorité    de  Boissard.    —   Creuly:    Cares 
(domo  Turo),  Rhin;  Caresvs,  piès  Avignon. 

12.  Creuly:  Cakri  (deo  ,  Pyrénées;  Carriotala,  Besançon. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  3^7 

Carsaro  I  (nom  d'homme),  Paris.  Mowat  A,  p.  74,  24 bis. 

Carvssa  (nom  de  potier).  Vienne  [Isère]  ;  Fins-d'Annecy  (Haute-Savoie)  • 

Lyon  (Rhône)  ;  Montélimar  (Drôme).   C.  I.  L.,  XII,  5686    191  ;  All- 

mer-Dissard,  t.  II,  p.  369. 
Carvvs  (nom  de  potier).  Sarthe.  Mowat  B,  p.  68, 
Casebonvs  (Sanctus).  Divinité,   Prestol  (Bulgarie).   A.  E,  M.,  1886, 

P-  Sh 
Cassicvs^  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  5569. 
Casvna  (nom  de  femme).  Fons,  Brienne  près  Brignon  (Gard).  C.  I.  L., 

XII,  3022,  291 5. 
*Casvnia  (nom  de  femme).  Les  Fumades,  Fons,  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L., 

XII,  2845,  3022,  3515. 
*Casvria  (nom  de  femme).  N/m^s  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  321 1,  3 $14. 
*Casvrivs3   (nom  d'homme].   Nîmes  (Gard)  ;  Sainte-Colombe,  Vienne 

(Isère)  ;  Fins-d'Annecy  (Haute-Savoie)  4.  C.  I.  L.,  XII    5514,  5916, 

5686,  199. 
Cataei  (nom  de  femme,  au  dat).  Laibach  (Autriche-Hongrie).   A.  E. 

M.,  1887,  p.  84. 

*  Catalia  5  (nom  de  femme).  Tresques  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  2757. 

*  Cathirigivs  (nom  d'homme).  M(?;z:.  Robert-Cagnat,  ire  part.,  p.  21. 
Cathvbodva,  V.  Athvbodva. 

Catianvs  (nom  d'homme).   Marsaunay -la-Côte  (Côte-d'Or)  ;   Entrains 

(Nièvre).  Lejay,  p.  168,  214. 
Cativs  (nom  d'homme).   Saintes  (Charente-Inférieure).   Espérandieu, 

p. 130. 
Catodvs  (nom  d'homme).  Brumat  (Angleterre).  R.  A.   1888,  t.  XI, 

p.  256. 
*Cattaivs6  (nom  de  potier).  Vienne,  Sainte-Colombe  (Isère).  C.  I.  L., 

XII,  5688,  1. 
Catvallavnav  (nom  de  femme).  South-Shields  (Angleterre).  Vaillant, 

p.  164. 


1.  Tracé  à  la  pointe  sur  un  vase.  Barthélémy:  Carsicios-Convnios. 

2.  Creuly  :   Cassia  Tovta,  Bagncres-de-Luchon  ;  Cassibws  (divinités!;  Cvr  Cassi- 
ciATE  ;  Cassillvs,  près  de  Calva,  Martus-Tolosanes  ;  Barthélémy:  Cassisvratos. 

3.  Creuly  :  Casvrinvs,  Feurs. 

4.  Sainte-Colombe,  Vienne,  Fins-d'Annecy,  nom  de  potier. 

5 .  Barthélémy  :  Catal. 

6.  Creuly:  Cattavs,   Suisse  ;  Cattro»ie,   Espagne.   Barthélémy:  Catav  ;  Catti  ; 
Cattos. 

7.  Creuly:  Catvenvs,  Catvena,  Espagne.  Catviacia  (ville  des  Alpes). 

Revue  Celtique,  XII  24 


5  5  8  Henry  Thédenat. 

Catvpris  (nom  d'homme,  gén.).  Saint-Geniès-de-Magloires  iGard).  C. 

I.  L.,  XII,  5031. 
Catvrigvm'  (Civitas,  Ordo.  Charges  1  Hautes-Alpes).  C.  I.  L  ,  XII,  78, 
Catvro  2  (nom  d'homme).  Foresto  (Cisalpine),  B.  J.,  t.  83,  p.  166, 

n°  410. 
Catvso  (nom  d'homme).  Genève.  C.  I.  L.,  XII,  2585. 
Catvssa  (nom  de  potier).  Jublains  (Mayenne).  Mowat  B,  p.  90. 
Cavca5   (nom   de  potier).  Toulouse  (Haute-Garonne),   C.  I.  L.,  XII, 

5686,  208. 
C4VCASVS4  (Mons).  Cologne.  B.  J.,  t.  85,  p.  145,  n'  277. 
Cavdellenses  5  (Divinités).  Cadenet  (Vaucluse).  C,  I.  L.,  XII,  1064. 
Cavnvs^  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  95,  p.  226. 
CAVPICVS7  (nom  de  potier).  Genève.  C.  I.  L.,^5686, 210. 
*Cavaria  (nom  de  femme).  Poitiers  (Vienne).  Espérandieu,  p.  246. 
Cavarianvs  (nom  d'homme  .?).  Poitiers  (Vienne).  Espérandieu,  p.  235. 
*Cavarivs  (nom  d'homme).  Poitiers  (Vienne).  Espérandieu,  p.  246. 
CiiAMiLVS  (nom   de   potier).    Sainte-Colombe  (Isère).   C.   I.   L,,   XII, 

5682,  212. 
Celas  (nom  d'homme),  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n"  223,  p.  323. 
Celtilla 8  (nom  de  femme),  Miramas  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.. 

XII,  646. 
Celto  (nom  d'homme].  Talloires  (Haute-Savoie).  C.  I.  L.,  XII,  2523. 
CELTVS9  (nom  d'homme).  Béziers  (Hérault).  C.  I.  L.,  XII,  4278. 
Cemenelvm  (civitas  =  Cimiez).  Près  Pierre  feu    (Alpes-Maritimes).  C. 

I.  L.,  XII,  21  add. 
Cemenelvs  (Mars).  Cimiez  (Alpes-Maritimes).  R.  E.,  1887,  p,  285, 25. 
Cemenvs  (nom  depotierl,  Sarthe,  Mowat  B,  p.  66. 
Cenicvs  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône),  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  372. 
Cennatvs  (nom  depotier).  Lyon  (Rhône),  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  372, 


1.  Creuly  :  Catvricivs;  Catvricvs,  Catvrica,    Espagne;  Catvrici  ^Marti,,   Rhin 
Catvrigomagvs  iChorges'.  Thédenat:  Catvrigia,  Heddernheim. 

2.  Creuly  :  Catvris  (gén.),  Catvronvs,  Espagne. 
}.  Peut-être  faut-il  lire  Cavca(svs)  ? 

4.  Thédenat  :  Cocasvs  (nom  d'homme),  Lyon. 

5.  Associées  à  Dexiva. 

6.  V.  LvGAVNVs.  Barthélémy:  Cavno? 

7.  Creuly:  Cavtonvs,  Espagne;  Cavtopates,  Rhin. 

8.  Creuly  :    Celtinvs,    Ft-urs  ;  Celtvs,  Celta,    Uzès.    Barthélémy  ;     Celiigorix 
Celnvm-ze. 

9.  Creuly:  Uzès. 


Noms  gaulois  barbares  on  supposés  tels.  3  59 

Cenopvs  '   (nom  d'homme).  Saint- NicoUu-lès-Arr as   (Aisne).  Vaillant, 

p.  192,  éj. 
Centondis  (Divinité,  audat.).  Saint-Pons,  près  Mce  (Alpes-Maritimes). 

R.  E.,  1887,  p.  285,  24. 
Cesva  2    (probablement    Caesua).    Manheulles   (Meuse).    Maxe-Werly, 

n°  2,  p.  6. 
*  Cetronia  ;  (nom  de  femme].  Metz.  Robert-Cagnat,  3,  p.  162. 
Cetrvs  (nom  d'homme).  Saintes   (Charente-Inférieure).  Espérandieu, 

p.  189. 
Cettos  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  373. 
CETTVS4  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône),  Allier.  Allmer-Dissard,  t.  II, 

P-  373. 
Chlevvia  (nom  de  femme).  Lyon  (Rhône).  R.  E.,  1886,  n°  601. 
Ciamil(lvs)  (marque  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t    II, 

p.  374- 
Ciamm  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  374. 
CiASO  (nom  de  potier).  Jagsthausen.  K.,  1888,  p.  83. 
CiCETivs  5   (nom  d'homme).  Sainte-Sabine  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  200, 

255. 
CiCINVS,  V.  Carrvs. 
CicoLLVi   (Marti).  AignayAe-Duc^,  Dijon,  Malain   (Côte-d'Or).  Lejay, 

p.     14)    ')     '23,     145,     164)    204,     165,    20;,    2oé,    207. 

CINGE7  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  H^o- 
CiNGENS  (nom  d'homme).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  I,  p.  83. 
CiNGETis^  (nom  d'homme  au  gén.).  Metz,  Robert-Cagnat,  3*  part.,  p.  62. 
*CiNGivs9  (nom  d'homme^  Savoye  (Suisse).  C.  I.  L.,  XII,  2591. 
CiNNAMVS  (nom  de  potier).  Paris,  Lyon  (Rhône).  Movv'at  A,  p.  73,  5  ; 

Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  37$. 
*CiNTiA  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  5518. 
CiNTO  '°  (nom  de  femme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  197,  p.  303. 


1.  Graffite  sur  un  plat  en  bronze. 

2.  Creuly  :  Caesaone. 

3.  Creuly  .  Centrones  (peuple). 

4.  Creuly:  Cettvronenses  (^vicani),  Strasbourg. 
;.  Barthélémy  :  Ciciidvbri-:ipad;  Cicvtanos. 

6.  Creuly,  avec  la  provenance  inexacte  Arnay-le-Duc. 

7.  Barthélémy:  Cincvnv. 

8.  Creuly  :  sans  provenance.  Cincetivs,  Rhin. 

9.  Creuly:  Excincilla,  Kxcingillvs,  Excingomarvs,  iVîmcj;  Excincvs,  duUons,  Gnp. 
10.  Creuly:  Cinto  i^nom  d'homme),  Bordeaux. 


^6o-  Henry  Thédenat. 

CiNTVA  (nom  de  femme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  no  225,  p.  ^24. 
CiNTVGENVS  '  (nom  d'homme]  .'^Saintes  (Charente)  ;  Antigny  (Vienne)  ; 

Horburg^  près  Colmar.   Espérandieu,  p.  130,  226.  W.  Z.,  1886, 

p.  161. 
CiNTVGNATA?  (nom  de  femme).  Le  Poiizin  (Ardèciie),  C.  I.   L.,  XII, 

2665. 
CiNTVMARVS  (nom  d'homme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  76. 
CINTVS4  (nom  de   potier).  Mandeure  (Doubs).   R.   A.,    1888,  t.  XI, 

P-  344- 
CintvsmaJ  (nomdefemme),  fîonieatzx  (Gironde), Jullian,  n°  252,  p.  550. 
CiNTVSMiNA  (nom  de  femme).  Dijon  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  94,  loi. 
*CiNTVSMiNivs'^  (nom  d'homme).  Lyon  (Rhône).  R.  A.,   1888,  t.  XI, 

p.  2$7. 
CINTVSMVS7  (nom  d'homme).    Vienne   (Isère);    Paris  ^',   Metz  ;  Dijon 

(Côte-d'Or).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  255.  Mowat  A,  p.  74,  29.   Robert- 

Cagnat,  p.  32.  Lejay,  p.  152,  152. 
CiPPACVS  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3763. 
CIRATVS9  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  470oadd. 
CiRiMNO  (nom  de  potier).  Seurre  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  221,  269. 
*CiRRATiA  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3519. 
*CiRRATivs  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3139,  3J19, 

59'7- 

CiRRATVS  (nom  d'homme)  près  Londun  (Gard).  Vieille-Toulouse  (Haute- 
Garonne).  C.  I.  L.,  XII,  2778,  5388. 

*CiRRivs  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3140. 

*CiTVLiA  (nom  de  femme).  Oendenburg  (Autriche-Hongrie).  A.  E.,  M., 
1887,  p.  83,  n°4944. 

CiTVSMVS  (nom  d'hom"me).  Soulosse  (Vosges)  ;  près  Gran.  Robert- 
Cagnat,  I,  p.  69,  70. 

Clavariati  (Deo  Mercurio).  Près  Vertault  (Côte-d'Or);  Marshal 
(Meurthe-et-Moselle).  Lejay,  p.  229,  290. 

1.  Creuly  :  Bordeaux.  Cintvgena,  Bordeaux. 

2.  Horburg,  nom  de  potier. 

3.  Creuly  :  Cintvginatvs,  Cintvgnatvs,  Bordeaux. 

4.  Creuly;  Cintvllvs,  Nimes. 

j.  Creuly  :  CiNTvsMiA,  Rome;  Cintvssa. 

6.  Sur  un  cachet  d'oculiste. 

7.  Creuly  :  Langres,  Bordeaux.  Cintvmivs,  Rome. 

8.  Vienne,  Paris,  nom  de  potier. 

9.  Creuly:  Cirata,  Rhin.  Cirrata,  Espagne. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  361 

Cleiola    (nom   de   femme).  Sources  de  la   Seine  (Côte-dOr).   Lejay, 

p.  io6,  262. 
Cleistoanvs  (nom  d'homme).  Gamlitz  (Autriche-Hongrie).  A.  E.  M., 

1887,  p.  76,  n°  17. 
*Clovstria'  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C  I.  L.,  XII,  5193. 
*Clvlivs*  (nom  d'homme).  F/7/ero;z  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  \iS<)^^^. 
Clvtonda  (Dea).  Mesves  (Nièvre).  B.  D,  A.,  1888,  p.  256. 

*  Clvttivs  (nom  d'homme).  Lyon  (Rhône).  R.  E.,  1887,  no  679. 
Cobea  (nom  de  femme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  21 3,  p.  315. 
CoBEiA  [nom  d'une  déesse).  Mandeure  [Doubs).  Mowat  B,  p.  123. 
C0BER1LLVS5  (nom  d'homme).  Metz.  Roberi-Cagnat,  3,  p.  148. 
C0BLEDVLITAVVS4    (Apollo) .    Pérlgucux   (Dordogne).    R.    E.,    1887, 

p.  285,  25. 
CoBNERTVS  s    (nom  de  potier).   Maguelone  (Hérault);  Vienne  (Isère); 

Carlsrhue ;  Paris.  C.  I.  L.,  XII,  4193,  5686,  241.  K.,  1887,  p.  299. 

Mowat  A.,  p.  80. 
CoBROviLLVs^  (nom  d'homme).  La  Grive  près Saint-Alban  (Isère).  G.I. 

L.,XII,  23^-6. 
CoBRVNA  7    (nom  de  femme).   Milan  (Italie).   Allmer-Dissard,    t.    i, 

p.  103. 
CoccA  (fille  d'Andebrocirix).  Vienne  [Isère) .  G.  I.  L.,  XII,  1924. 
GocciLLVS  s  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère);  Narbonne  [Aude).  G.    I. 

L.,  XII,  5686,  242. 
G0CILLVS9  (nom  de  potier)   Sarthe.  Mowat  B,  p.  66. 
GociRV  ^nom  de  potier).  Sainte-Colombe  (Isère).  G.  I.  L.,  XII,  5686, 244. 

*  GocvsiA  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  G.  I.  L.,  XII,  3522. 

*  GoDONivs'°  (nom  d'homme).  Vaison  (Vaucluse).  G.  I.  L.,  XII,  1 331. 
GODONVS?  "  (nom  d'homme).  B.  E.,  1886,  p.  92. 


1.  Creuly  :  Clovtaivs,  Clovtamvs,  Espagne;  Clovtivs,  Suisse. 

2.  Creuly  :  Clvgasio,  Clvgasis  (gén.),  Clvidea,  près  Brescia,  Clvtamvs,  Salona. 

3.  Ce  monument  ne  repose  que  sur  l'autorité  de  Boissard.  —  Creiily:  Coberativs, 
Metz. 

4.  Creuly  a  lu  Cobledvlitanvs.  Coblanvo  ^au  lieu  de  Coblantuo)  nom  de  femme, 
Nimes. 

j.  Creuly:  Suisse,  Rhin.  Cobnertivs,  Rhin,  Thédenat  :  Lyon,  Cobrvnvs,  Lyon, 

6.  Barthélémy  :  Cobrovomarvs. 

7.  Thédenat:  Cobrvnvs,  Lyon. 

8.  Thédenat:  Lyon. 

9.  Creuly,  sans  provenance. 

10.  Creuly:  Codo,  Vaison.   C'est  sans  doute   la  même  inscription  incomplètement 
lue. 

11.  Lecture  nouvelle  au  lieu  de  Divonvs  (cf.  Creuly,  v°  Divono;. 


3^2  Henry  Thédenat. 

COGIDVBNVS  '  (nom  d'homme).  Saintes  (Charente-Inférieure).  Espé- 
randieu,  p.  102. 

Coicvs^  ;nom  d'homme).  Bernay  (Eure).  Mowat  B,  p.  162. 

CoiNiTVS5  inom  d'hommel.  Antigny  (Vienne).  Espérandieu,  p.  226. 

C0ISIS4  (nom  d'homme,  au  gén.),  R.  C,  1886,  p.  126. 

CoLAPiANVS  (Ethnique).  Carnuntum.  A.  E.  M.,  1887,  p.    10,  no  11. 

*CoMAGiA  5,  fille  de  Comagvs  (nom  de  femme).  Uzcs  (Gard).  C.  I.  L., 
XII,  2939. 

Comagvs  inom  d'homme).  Uzès  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  2959. 

COMANvs  ^  (nom  d'homme).  Narbonne  ^Aude).  C.  I.  L,,  XII,  5963. 

Comartio[ri]x  .?  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Girondel.  Jullian,  n"  244, 
p.  336. 

CoMATVL(LVs)7  (nom  d'homme] .  Tours  (Indrc-et-Loirc) .  Mowat  A,  p.  44. 

*  CoMBARiLLivs  (nom  d'homme).  Aramon  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  2807. 

CoMBARiLLVs  ;nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3883. 

CoMBAROMARVS^  (nom  d'homme).  Bernay  (Eure).  Mowat  B,  p.  163. 

CoMENVA^  (nom  de  femme).  Castel-Pugon  (près  Lecîoure,  Gers).  Jul- 
lian, n°  3  17biSj  p.   391, 

CoMio  (nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  3719. 

CoMMA  '°  inom  ").  Paris.  Mowat  A,  p.  71. 

CoMNERTVS '^  (nom  d'homme).  Saintes  (Charente-Inférieure).  Espéran- 
dieu, p.  296. 

CoMORN  (marque  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,t.  II,  p.  377. 

CoMTVLLVS  ,nom  d'homme).  Arles  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L,,  XII, 
786. 

CONCANAVNAE,  V.  VCELLASICAE. 

CoNCONNETODVBNVS  ^nom  d'homme'i.  Saintes  (Charente-Inférieure). 
.Espérandieu,  p.  102. 


1.  Creuly:  Cocidvbnvs  (rex),  Chichester. 

2.  Barthélémy  :  Coios. 

}.  Creuly  :  Coinagivs,  Rhin. 

4.  Barthélémy:  Cossa. 

5.  Creuly:  Comagivs,    Venise;  Comavvs  ?   Thédenat:  Comatilla,  A'on'cum;  Coma- 
GENVS  (deus  aeternus),  Pannome  inférieure. 

6.  Barthélémy  :  Coman. 

7.  Thédenat:   Wissembourg. 

8-  Creuly  :  Combvoovatvs,  Màcon. 

9.  Creuly  :  Comedovis  (datif),  Aix  en  Savoie,  Cologne  ;  Comeliddvs. 

10.  Barthélémy  :  CoMMios. 

1 1.  Sur  une  amphore. 

12.  Creuly:  Comnitsia,  Bordeaux. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  ^65 

CoNDATi  (Marti)  '.  Chester-le-Street  (Angleterre).  B.  E.,  1886,  p.  146. 
CoNDATi  (Marti??).   Allonnes  (Sarthe)  »  ;  Grande-Bretagne.  Mowat  B, 

p.  64. 
CoNDERCVS  (nom  debronzier).  Toulouse.  C.  I.  L.,  XII,  5690,  51. 
CoNDOLv(s)  3  (nom  d'hommel.  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3 141. 

*  C0NGENNCIA4,  sic  (nom  de  femme),   Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII, 

5529- 
CoNGENNicvs  (nom  d'homme).  Narbonne [Aude).  C.  I.  L.,  XII,  4883. 

*  Con[g]ennivs  s  (nom  d'homme).  Nîmes  iGard).  C.  I.  L.,  XII,  3932. 
CONGONNETODVBNVS  6  (nom  d'homme).  Sa//î?£s  (Charente-Inférieure). 

Espérandieu,  p.  265-266. 
CoNGVs  (nom  de  potier).  Vienne,  Sainte-Colombe  {\sèYe\.  C.  I.  L.,  XII, 

5686,  258. 
CoNisoviNVS  (nom   d'homme).  Bordeaux  (Gironde).   Jullian,    n°  238, 

P-  33)- 
CoNMOLNicvs  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  239, 

P-  333- 
*CoNSVADVLLiA  (nom  de  femme).  Bourg-Saint-Andéol  (Ardèche).  C.  I. 

L.,  XII,  2707. 
CoNTEDOivs  (nom  d'homme).  Visignot  (Côte-d'Or).  Mowat  B,  p.  119. 
*Contessia7  (nom  de  femme).  Limony  (Ardèche).  C.  I.  L.,XII,  1805. 
*CoNTESSivs8    (nom    d'homme).     Vienne    (Isère);    Saint- Nazaire-en- 

Royans  (Drôme).  C.  I.  L.,  XII,  1821,  2207,  2208. 
CoNvs  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n°  213,  p.  315. 
CoRBiLLA  (nom  defemme).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  I,  p.  173. 
C0R109  (nom  d'homme).  Boulogne  (Pas-de-Calais).  Vaillant,  p.  50,  7. 
CoRiosoLis'°  (Ethnique).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n^  54,  p.  162. 
CoRiossEDENSES  (Ethnique).  Collias  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  2972. 
CoRisso  (nom  de  potier).  Xanten.  W.  Z.,  1888,  p.  305. 


1.  Creuly  :  Condat  (pagus\  à  Lyon  ;  Condisa,  Espagne. 

2.  Sur  une  brique. 

3.  Creuly  :  Condollvs,  Rhin.  Thédenat  :  Condollivs,  Saalbourg. 

4.  Creuly  a  lu  Congennicia. 

ç.  Creuly:  Congenetivs,  Vérone.  Barthélémy:  Congé,  Congesa. 

6.  Creuly:  Congonnetiacvs,  Bor^ejux. 

7.  V.  CONTESSIVS. 

8.  Creuly:  Contessillo  (nom  d'homme  au  nominatif,  Milan;  Contiva,  Espagne. 
Barthélémy  :  Contovios;  Contovtos. 

9.  Lecture  incertaine. 

jo.  Creuly:  Coria,  Espagne.  Barthélémy:  Coriarcoc;  Corilissos. 


364  Henry  Thédenaî. 

CoROBiLLA  '  (nom  de  femme).  Poitiers  (Vienne).  Espérandieu,  p,  246. 
COROBvs^  (nom  d'hommel.  Metz.  Robert-Cagnat,  p.  32. 
CoRRADVS  (nom  d'homme^.  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  5457. 
CORRiTiA(nom  de  femme).  Saintes  1  Char  ente- Inférieure).  Espérandieu, 
p.  282. 

*  Cosivs  3  [nom  d'homme].  Trincjiietaille    Bouches-du-Rhône)  ;  Murviel 

(Hérault)  ;  Narbonne  ,Aude;  ;   Bordeaux  (Gironde)  ;  Lyon  (Rhône)  4. 

C.  I.  L.,  XII,  896,  5886,  268.  Jullian,  n°^  495-497,  p.   514.   All- 

mer-Dissard,  t.  II,  p.  378. 
Cosos  (nom  de  potier).  Andernach.  B.  J.,  t.  86,  p.  165. 
*CossvTiA  (nom  de  femme).   Marseille,  Arles  (Bouches-du-Rhône).  C. 

I.  L.,  XII,  423,424,  442,  797. 

*  CossvTivs   (nom  d'homme).  Arles,  Marseille    |Bouches-du-Rhône)  ; 

Valence  ,Drôme).  C.  I.  L.,  XII,  797,  423,  1773. 
COTio  imarque  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  378. 
CoTOi  [of-,  marque  de  potier).  Lyon  (Rhône).    Allmer-Dissard,   t.  II, 

P-  379- 
Coton  (marque de  potier).  Lyon  iRhôneK  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  379. 

CoTTA  (nom  d'homme^  Narbonne  (Aude  .  C.  I.  L.,  XII,  4792,  4793, 

*C0TTALVS  ^nom  d'homme).  Gevrey  iCôte-d'Or).  Lejay,  p.  155,  193. 

CoTTiANAE  (Alpes).  Marseille  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII,  408. 

*  COTTivs  s  (nom  d'homme\  Lyon  (Rhône'i.  R.  E.,  1887,  no  672. 
CoTTO  (nom  de  potier).  Lyon  i Rhône)  ;  Genève.  Allmer-Dissard,   t.  II, 

p.  370;  C.  I.  L.,  XII,  $686,  75. 
COTTVS  inom  d'homme).  Vienne  ilsère]  ^  ;  Metzi.  C.  I.  L.,  XII,  5687, 
272.  Robert-Cagnat,  3,  p.  126. 

COTV,  V.  SCOTTl. 

C0TVL08  ^nom  de  potier^  Paris,  Lyon  (Rhône).  Mowat  A,  p.  74,  ;i, 

p.  77.  Allmer-Dissard.  t.  II,  p.  379. 
*CovxoLLivs'5  (nom  d'homme).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  1952. 


1.  Creuly:  Corollea,  Espagne;  Corotvres,  Rhin.  Thédenat  :  Coronca,  Lyon. 

2.  Creuly,  sans  provenance. 

3.  Barthélémy;  Cosii-Calitix;  Cosii-Coman. 

4.  Narbonne,  Bordeaux,  Lyon,  nom  de  potier. 

5.  Creuly:  Cottivs    rex\  Suze. 

6.  Vienne,  nom  de  potier. 

7.  Ce  monument  ne  repose  que  sur  l'autorité  de  Boissard. 

8.  Thédenat:  Cotvnvs,  Soricum. 

q.  Creuly  :  Covtivs, Espagne  ;  Covtvsvatvs  (Helvète),  Rhin. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  365 

Craccivs  '  (nom  d'homme).  Noricum.  B.  J.,  t.  83,  p.  121 ,  n°  1 1 1. 
Cracissiv  (?)  ^  Heddernheim.  K.,  1887,  p.  45,  86-90. 
Crappai  (nom  d'homme,  gén.).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3396. 
Craxj.  .  .   Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  1174. 
Craxa  (nom  de  femme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3763. 
CRAXANIVS4  [nom  d'homme).  Nîmes  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  3577. 
*Crax(ivs)   (nom  d'homme).  Territoire  de  Vaison  (Vaucluse).  C.  I.  L., 
XII,  1406. 

*  CraxsivsTrovcillvs  (nom  d'homme).  Brailles,  près  Albens  (Savoie). 

C.  I.  L.,  XII,  4297. 
Craxvs  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  JuUian,  n"  130,  p.  254. 
*Craxxivss  (nom  d'homme).  Terroir  de  Tresques  (Gard).  C.   I.  L., 

XII,  2754. 
Cremivs  (nom  d'homme).  Nages  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  4150. 

*  Cremonivs  (nom  d'homme).    Vence,  Gaude  (Alpes-Maritimes).  C.  I. 

L.,  t.  XII,  18. 
*Crepereivs    (nom    d'homme).    Narbonne   (Aude).    C.    I.    L.,    XII, 

475'- 
Criciro'^  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde);  Beaunei ,  Corberon^, 
Sainte-Sabine  (Côte-d'Or).  Jullian,  n"  499,  p.  155.  Lejay,  p.  48,  37; 

63,    60;     199,    2J0. 

Cricirus  (nom  de  potier).  Lyon.  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  380. 
Crindavinvs  (portus)  ^.  Nîmes  (Gard).  C.  I,  L.,  XII,  3313. 
Crixvs  '°  (nom  d'homme)..  A^a/x  (Meuse).  B.  C,  1887,  p.  11. 
Crobvlegva  "  (nom  de  femme).  Rome.  B.  E.,  1886,  p.  42. 
Crvcvro  '2  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère)  ;  Genève  ;  Sarthe.  C.  I.  L., 
XII,  5686,  24S,  285.  Mowat  B,  p.  65. 


1.  Creuly  :  Cracca;  Cracco,  Nîmes;  Crasaro,  Langres  ;  Crastvnvs,  Espagne.  Thé- 
denat  :  Cracvna,  Lyon. 

2.  Sur  un  autel  Mithriaqué. 

3.  Nomen  stilo  scriptum. 

4.  Creuly  lit,  à  tort,  Craxanal. 

5.  Creuly:  Craxxillvs,  Bordeaux. 

6.  Creuly:  Bàle.  Barthélémy:  Cricr  ;  Cricrv;  Criciro;  Cricironi;  Cricirv.  Thé- 
denat  :  Lyon;  Cricirv,  Boviolles. 

7.  Sous  la  forme  Criciru. 

8.  Bordeaux,  Corberon,  nom  de  potier. 

9.  Ad  ripam  tluminis  Rhodani. 

10.  Creuly:  Crixivs;  Crixsivs,  près  Wiesbaden. 

11.  Creuly:  Crovvs,  Espagne;  Crovia  (ethnique^ 

12.  Creuly:  Crvtisiones  (coloni),  Saarlouis.  Thédenat  :  Lyon.  (V.  CRIciro), 


^66  Henry  Thédenjt. 

CvBVS  '  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde)^;   Lyon  (Rhône).  Jullian, 

n"  365,  p.  451.  R.  E.,  1886,  n"  637. 
CvcALVS  3  (nom  de  potier).  Paris.  Mowat  A,  p.  80. 
Cvcvs4  (nom  de  potier).  Spir.  K.,  1887,  p.  179, 
CvDvs  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  381. 
CvLLVS  (nom  de  potierl.  Vienne  (Isère).  G.  I.  L.,  XII,  5686,  290. 
GvLNASivs  (nom  d'homme).  Dijon  (Gôte-d'Or).  Lejay,  p.  77,  72. 

*  GvMMivs  (nom  d'hommel.  Narbonne  (Aude).  G.  I.  L.,  XII,  4753. 
CvNA  5  (nom  de  femme),  Sablon,  près  Metz.  Robert-Cagnat,  3^  part., 

P-  53- 

CVNTINO,  V.  SEGOMONI. 

CvRCVS  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  II,  p.  381. 
CvRNONiENSis  (Ethnique'i.  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n"  67,  p.  184. 

Daccia^  (nom  de  potier).  Andernach.  B.  J.,  t.  86,  p.  165. 

Daccivs  (nom  de  potier].  Naix  (Meuse)  ;  Paris,  Maze-Werly,  p.  41, 

no  7.  Mowat  A,  p.  79,  108. 
Daccvvs  (nom  de  potier).  Andernach.  B.  J.,  t.  86,  p.  166. 
Daci  (nom  de  peuple).  Aime  (Savoie).  G.  I.  L.,  XII,  105,  106. 
Dacvrdo  inom  d'homme).  Arc  à'Orange.  G.  I.  L.,  XII,  123 1,  5. 
DACVS7  (nom  de  potierl.  Xanten.  W.  Z.,  1888,  p.  30^. 

*  Dagidivs^  (nom  d'homme).  Die  (Drôme).  G.  I.  L.,  XII,  1^67. 
Dagobertvs  (rex).  Luzinay,  près  Vienne  (Isère).  G.  I.  L.,  XII,  297. 
Dagomarvs''  (nom  de  potierl.   Musée  de  fiar  (Meusel.   Maxe-Werly, 

p.  41,  n°  8. 
Dagorix  (nom  d'homme).    Oendenhurg  (Autriche-Hongrie).  A.  E.  M., 

1888,  p.  82. 
Dalmata  '°  (nom  de  femme).  Die  (Drôme).  G.  I.  L.,  XII,  1694. 


1.  Barthélémy  :  Cvbiio  ;  Cvbios. 

2.  Sur  une  brique. 

3.  Creuly  :  CvcALcJ-nis). 

4.  Creuly:  Cvcvtvs,  Milan;  Cvchineae  fmatronae),  Zulpich. 

5.  Creuly  :  Cvndvesen  ;  Cvnopennivs,  Brescia.  Barthélémy  :    Cvnobelinvs  ;  Cvnv- 
ANOS.  Thédenat  :  Cvnovicodv,  Sout-Shields. 

6.  Il  y  a  peut-être  Daccim  i^pour  Daccii  manu)  avec  la  moitié  du  m  efface. 

7.  Creuly  :  Dacinvs,  /îft/n,  Dacencivm  (nom  d'homme),  Espagne.  Thédenat:  Worms. 
Dacillvs,  Bavière  ;  Dacmenvs,  Pannonie. 

8.  Creuly:  UACAtiiA,  Cologne  ;  Dagionivs,   Rhin;  Thédenat,  Dagillvs,  Bavière  (ou 
Dacillvs  ?). 

9."  Creuly:  Dagobivs,  Bordeaux  ;  DACoyAssvs,  Rhin. 
|o.  Creuly:  Dalmatae,  nom  dépeuple. 


Noms  gaulois  barbares  ou  supposés  tels.  367 

Dalmatarvm,  V.  Pannonïorvm. 

Dalmatia  (nom  de  femme).   Sainte-Colombe  (Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 

2141. 
Dalmativs  (nom  d'homme).   Vienne  (Isère);   Verhiza  (Dalmatie)  ;  Car- 

thage.  C.  I.  L.,  XII,  2069.   A.  E.  M.,    1888,  p.  34,  n"  71.    R.  A., 

1888,  t.  XI,  p.  140,  17. 
Damonvs  '    (nom   de  potier).   Orange  (Vaucluse)  ;  Narbonne  (Aude)  ; 

Mayenne  ;  Beaune  (Côte-d'Or).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  299.  Mowat  B, 

p.  85.  Lejay,  p.  54,  44. 
Damvs  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  298. 
*Dannia2  (nom  de  femme).  Saint-Laurent-en-Royan  (Drôme).  C.  I.  L., 

XII,  2215. 
Dannotalvs 5  (nom  d'homme).  A^ovare  (Italie).  R.  C,  1886,  p.  259. 
DAN0MARVS4  (nom  d'homme).  Reims  ^Marne).  B.  D.  A.,  1888,  p.  173. 
Danotala  )■    (nom  de   femme).   Saint-Privat   (Gard).   C.  I.  L.,   XII, 

2985. 
Dansala  (nom  de  lieu).  Cologne.   K.,   1886,  p.    143.  W.  Z.,   1887, 

pi.  4. 
Darra^  (nom  de  potier).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard.  t.  II,  p.  382. 
Darsa  (nom  de  potier).  Paris.  Mowat  A,  p.  80. 
Dasillima  (nom  de  femme).  Gevrey  (Cûte-d'Or).  Lejay,  p.  156,  194. 
DASVVS7  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  500. 
Dattovir  (nom  d'homme).  Près  Laudun  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  2770. 
Davnilla  (nom  de  femme).  Bourges  (Cher).  B.  D.  A.,  1888,  p.  200. 

*  Davarivs  inom  d'homme).  Arles  (Bouches-du-Rhône).  C.  I.  L.,  XII, 

799- 

*  Daverîvs  ^  (nom   d'homme] .  Saint-Innocent    iSavoiel  ;  Saint-Martin 

(Ardèche)  ;  Saint-Saturnin-d'Apt  (Vaucluse).   C.   I.  L.,  Xil,    2648, 
2679,  1285,  1 144. 
Davos  (nom  d'homme).  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L,,  XII,  4758. 


1.  Creuly  :    Damona,    divinité  associée  à   Borvo,  Daminivs,   Bourbonne-les-Bains. 
Thedenat  :  Lyon. 

2.  Creuly:  Dannauinn  ^Aquitaine)  ;   Dannicivs,    Cives  Rauracus;  Dannvs,  Sarre- 
louis. 

5.  Creuly  :  Alise-Sainte-Reine. 

4.  Creuly  :  Dannomarvs,  Nîmes;  Dannonia  (femme  aquitaine)  ;  Dannorix. 
S-  Creuly  fait  à  tort  de  Danotale  un  nom  au  nominatif, 

6.  Barthélémy  :  Diarilos-Dara. 

7.  Creuly  :  Dasas,  Rhin. 

8.  Creuly  :  Daverevs,  Rhin, 


368  Henry^  Thédenat. 

Decantilla  (nom  de  femme),  Mandcure  [ï}o\xhs].  Mowat  B,  p.  123. 
*Deccia  (nom  de  femme).  Lyon  (Rhône).  Allmer-Dissard,  t.  I,  p.  104. 
Decibalvs  (nom  d'homme).  Silistria  (Dobrudscha).  A.  E.   M.,   1887, 

p.  25,  n°  1 1. 
Decmanvs  '    (nom  de  potier).    Vienne  (Isère).   C.   1.  L.,  XII,  5686, 

303. 
*  Decmia  2  (nom  de  femme).  Gevrey  (Côte-d'Or).  Lejay,  p.  155,  193. 
Decmvs  (nom  de  potier).  C,  I.  L,,  XII,  5686,  304. 
Decnvs  (nom  de  potier).  Vienne  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  5686,  502. 
Deconianvs  (nom  d'hommel.  Narbonne  (Aude).  C.  I.  L.,  XII,  5336. 
Deico    (nom  d'homme),  Botticino-Sera,  près  Brescia  (Italie).   B.  J., 

t.  83,  p.  177,  n°  501. 
Dekos  (nom  d'homme).  Novare  (Italie).  R.  C,  1886,  p.  259. 
DiiONA  (Déesse).  Laudun  (Gard).  C.  I.  L.,  XII,  2768. 
Derco  3  (nom  d'homme).  Aix  (Savoie).  C.  I.  L.,  XII.  2461. 
Dertona  (nom  de  lieu).  Mayence.  K.,  1886,  p.  205. 
Dervonibvs  (Fatis),  près  Brescia  (Italie!.  B.  J.,  t.  83,  p.  177,  n°  500. 
Dervonis  (Matronis).  Mailand  (Cisalpine).  B.  J.,  t.  83,  p.  115,  n"  49. 
Dessivs  (nom  d'homme).  Bordeaux  (Gironde).  Jullian,  n"  597,  p.  477. 
Devas  (Ethnique).  Worms.  K.,  1888,  p.  116. 
Deviatis.  ..  (Divinité).  Saint-Didier  (Vaucluse).  C.  I.  L.,  XII,  1158. 

*  DEVILL1A4  (nom  de  femme).  Grenoble,  Moirans  (Isère'i  ;  Saint-Marcel, 

près  Rumilly   (Haute-Savoie).  C.    I.   L.,  XII,   2241,  2270,   2271, 
2280,  2498. 

*  Dervillivs  s  (nom  d'homme).  Moirans  (Isère).  C.  I.  L.,  XII,  2280. 

[A  suivre.) 

Henry  Thédenat. 


1 .  Creuly  :  Rhin,  Lyon.  Ce  nom  et  les  suivants,  Decmia,  Decmvs,  sont  peut-être 
pour  Dtc(i)manus,  Dec(i)mia,  Dec(i)mvs;  dans  ce  cas,  ils  n'auraient  rien  de  barbare. 

2.  Creuly:  Decmia,  Decmilla,  Decmivs,  Decminvs,  Lyon. 

3.  Creuly:  Milan.  Dercoiïidvs,  pays  messin.  Thédenat:  Derceia,  Saint-Etienne. 

4.  Creuly  :  Die. 

J.   Creuly:  Grenoble  (C.  I.  L.,  XII,  2269).  Barthélémy:  Devil,  Pannonie. 


NOTES 

ON 

WELSH    CONSONANTS 

BY   DR.    M.    NETTLAU 
(Suite') 


122.  Cf.  also  addanc  (e.  g.  in  Lew.  Gl.  Cothi)  and  afanc, 
Davies  dict.  ;  bret.  avank.  —  gwefl,  gwefus  lip  ;  L.  Morris, 
Add.  Ms.  14944  f.  103  a  :  gwefl  in  Cardiganshire  only  for  tlie 
lips  of  a  beast,  gwefus  for  a  man  —  generaily  pronounced 
gweddus  ;  Sp.  (like  Davies)  gwefus  and  gweus;  cf.  Ms.  U 
(Giuentian  Code)  déy  weus  p.  340  ;  W  =^  Cleop.  A  i^  ae  weus 
f.  57  a. — camdda,  camfa;  L.  Morris,  Add.  Ms.  14923  f.  133  b: 
SouthW.  ystigil  a  stile  —  NorthW.  camdda,  camfa;  H.  Hu- 
ghes, Yr  Ysgrifell  Gymreig  (Wrexham)  wants  camfa  to  be 
written  instead  of  camdda.  —  twrf,  alicubi  twrdd  strepitus, 
clangor  ;  godwrf  and  godwrdd,  Davies  ;  godwrf,  godwrdd  = 
terfysg,  W.  Lleyn's  vocabulary  ;  baldorfi  and  baldorddi  to  bab- 
ble,  to  tattle  Sp.  ;  but  see  §  104,  from  wliich  it  would  appear 
that  the  Welsh  représentants  of  latin  turba  and  ir.  dordaim 
hâve  been  to  some  degree  mixed  up.  —  D.  S.  Evans,  llythr. 
nwyfau  masnach  =  nwyddau  masnach, 

123.  Each  one  of  the  foliowing  words  might,  iftaken  sepa- 
rately,  be  held  for  a  scribal  error,  but  the  concurrence  of  ail 
four  altered  in  the  same  way  is  a  moment  weighing  conside- 
rably  in  favour  of  their  authenticity.  Cf.  vthuthau  Tit.  D  22, 

I .  Voir  t.  IX,  p.  164  ;  t.  X,  p .  105  ;  t .  XI,  p    68  ;  t.  XII,  p.  r  5 2 . 


370  Nettlau. 

f.  13  b  —  ufudd  and  uddyf  Sp.  ;  —  kleddydau  in  Lîyfr  Huw 
Llyn  and  Jes.  Coll.  Ms.  141,  see  §  18  —  cleddyf,  cleddeu  — 
clefydeu  (d  =  dd),  B.  of  Herg.,  Ll.  Giv.  Rh.,  see  §  18;  — 
Hwyll  bendeddig  Dyved,  Ll.  Achau,  p.  64  —  pendefig  —  Pe- 
redur  penwetic  B.  of  Carm,  p.  30;  —  o  wir  broftwyd  dio- 
ddeddfawr  Add.  Ms.  15038(1575),  f.  71  b  (=  o  wir prophwyd 
dioddefawr  in  Add.  Ms.  14973)  —  dioddef  —  Add.  Ms. 
14921  (léth  cent.)  diofedd  f.  39a,  44a,  diofeddoedd  3 .  sg. 
fF.  5  b,  12  a,  16  a,  18  a  (2);  (dioddefoedd  f.  16  b);  (ib.  yddyf 
f.  43  a  —  yfy'i'^  f.  26  b)  ;  jofadd  in  Neath  (=  dioddef,  diofedd). 

124.  In  gwyryf,  gwyrydd,  gwyry,  gwyra  (on  which  see 
§  102),  besides  which  gwyrf,  f.  gwerf  pure,  fresh  Sp.  exists, 
a  form  not  clear  to  me,  f  seems  to  be  changed  into  dd  in 
ymenyn  gwyrdd,  quoted  by  D.  S.  Evans  for  ymenyn  gwyrf, 
gwyra.  Spurrell  h  as  gwyrfio,  gwyrfedd,  gwyrdra  and  even 
gwyr  ;  gwyr  if  its  exists  at  ail  is  abstracted  from  gwyrdra, 
where  f  was  dropped  between  other  consonants. 

125 .  dd  is  the  original  consonant  in  fanodd  for  y  ddannodd, 
toothache,  eifil  slender  (eiddil)  in  Carnarvonshire  (Sweet, 
p.  429).  D.  S.  Evans,  Ilythr.  gives  NorthW.  difiau,  SouthW. 
dyddiau  ;  I  cannot  décide  whether  difiau  sprang  from  àydd- 
jau  or  from  dyw-  jau,  both  of  which  is  possible.  Perhaps  also 
adduno,  eidduned,  godduned  and  gofuned  might  be  quoted 
hère  ;  y  gouunet  hwnnw  Ll.  Gw.  Rh.  p.  222,  godunnet 
p.  240,  both  on  p.  328  ? 

126.  meneginaeth  for  meddeginaeth  occurs  very  often  in 
certain  Mss.  Cf.  Jes.  Coll.  Ms.  141  (Dares  Phrygius)  yw  ve- 
neginiaethv  f.  42  a,  43  a,  etc.  meneginiaethu  f.  24  b,  25  a, 
27  b,  30  b,  etc.  meneginaeth  is  always  used  in  the  modem 
transcript  of  this  text,  made  in  1801  from  one  of  PaulPanton's 
Mss.,  see  my  Beitr.  p.  14  (Add.  Ms.  15042).  Gr.  Roberts, 
Gramm.  I  p.  72  meneginiaeth;  r  feneginieth  fawr,  Y  drych 
christ.,  f.  44  b;  also  Rhaesus  gramm.  1595  :  menàginaeth. 
Add.  Ms.  14913  (SouthW.)  mynyginieth  f.  78  a,  Uyfr  myn° 
f.  75  a  (this  Ms.  deals  exclusively  with  médical  matters)  ; 
Add.  Ms.  15038  na  menignaytho  neb  kleifion  f.  13  b,  etc. 

127.  Final  dd  after  vowels  is  dropped  in  the  SouthWelsh, 
more  especially  I  think  in  the  Dimetian  dialects.  trydy,  ped- 


Notes  on  Welsh  Consonants.  571 

wery  in  Tit.  D  22  are  quoted  by  Powel  amongst  the  signs  of 
the  Dimetian  dialect  ofthis  Ms.  (F  Cymmr.  III);  trydy  deme- 
tice,  Davies  dict.  ;  SouthW.  gwe  ychain  =  NorthW.  gwedd 
ychain,  L.  Morris,  Add.  Ms.  14923,  f.  132  b  SouthW.  newy, 
tywy  Y  Traeth.  III,  p.  7;  myny,  ffor  in  Pembroke-  and  Car- 
marthenshires  (Williams  in  Dosparth  Edeyrii)  ;  (Harris  ?)  in 
Seren  Gomer  I  (1814),  4  :  mwny  ;  19  :  mwni,  newi,  towi,  cf. 
Y  Traeth.  I,  p.  238  note;  Rhys,  Rev.  Celt.  VI,  p.  15  newi  in 
a  partof  Dyfed.  Cf.  Seren  Cymru  (dimetian  dialect)  :  anwire  I, 
p.  162;  dwy  flwyne  a  hanner  I,  p.  449;  o'r  gogle  II,  p.  6, 
145  ;  haw  III,  p.  625  (hawdd),  ano  ib.  (anhawdd,  cf.  anos 
=  anhaws  in  Carnavonsh.,  Sweet,  p.  428),  lawer  dy  I, 
p.  232,  dy  sul  I,  p.  231  ;  newy  I,  p.  212,  bod  yn  llony  I, 
p.  292,  celwy  I,  p.  272,  celwi  III,  p.  465,  cwili  III,  p.  165 
(cywilydd),  towi  III,  p.  142,  â'ch  gili  III,  p.  265,  etc. 

128.  In  ail  dialects  except  in  the  Gwentian,  i  fyny,  upwards, 
is  used  for  i  fynydd  (mynydd).  i  fynydd  is  said  by  E.  Lhuyd, 
Arch.  Br.  s.  v.  supra  to  be  South  Welsh;  in  Gwallter  Me- 
chain's  Works,  éd.  D.  S.  Evans  III.  p.  213  it  is  quoted  as 
common  in  the  Gwentian  dialect.  For  further  particulars  see 
my  article  on  the  adverbs  (Y  Cymmr.  IX,  pp.  273-4); 
I  will  only  mention  hère  that  y  uynyd  is,  so  far  as  I  saw, 
the  only  form  used  in  the  Red  Book  Mabinogion  (1887),  occu- 
ring  at  ieast  17  times  ;  it  prevails  also  in  Ll.  Gw.  Rh.,  where 
however  y  vyny  occurs  on  pp.  54,  61.  —  Another  example  of 
an  unexplained  loss  of  dd  (if  it  ever  existed)  is  eiste-eistedd, 
cf.  Beitr.  §  92;  eyste  A  ^p.  5,  ed  eysteith  p.  12  (ib.  peduare 
gur  p.  Il);  S  g6r  y  brenhin  yn  eisteu  ar  y  llys  hono  p.  604 
(final  -eu  pronounced  -e)  etc. 

129.  Several  groups  of  consonants,  containing  dd  are  altered 
in  one  or  the  other  way.  Cf.  géybôyll  B.  of  Herg.  col.  699 
(db  ib.  twice)  ;  gwybed  and  gwyddbed,  -yn  culex  Davies  dict. 
and  see  Zeuss  Gr.  C.^,  p.  495  ;  «  hilo  gwyûfe/'un  a  Ihngcy  cam- 
mel»,  Y Giuron  Cymreig,  Caerfyrddin,  20,  5,  1852.  —  archia- 
gon=archdeacon.  — cathefn  battle  array  Sp.  =  cad-ddefn.  — 
trydydyd,  petwarydyd,  pymhettyd,  chwechwettyd,  seithuettyd, 
wythuettyd  etc.,  see  £/.  Gw.  Rh.  p.  274,  275.  diwedydd  the 
evening  ^=  diwedd-ddydd ;  cf.  dimet.  diwedydd  Davies  dict.; 


372  Nettlau. 

diwedydd  in  Glamorganshire,  dywedydd  dydd,  y  dydd  hyd 
ddywedydd  Richards  dict.,  1753  ;  Glamorgansh.  dywedydd  = 
NorthW.  prydnawn,  Huglies  1822;  cf.  dywedydd  da  iti  ! 
from  Ebbw  Vale,  Monmouthsh.,  Pm«c/;  Cywm^^,  22,  i,  1859; 
the  ordinary  formule  of  greeting  is  dydd  dawch,  nos  dawch. 
In  the  B.  of  Carm.  Nr  30:  birr  diuedit;  H.  of  Herg.  Sk. 
p.  229  kyn  dywedyd. 


130,  s.  Precymric  s  between  vowels  became  h  in  Welsh, 
cf.  Zeuss,  Gr.  C.  ^,  p.  123.  There  are  however  some examples 
in  which  e  or  u  is  written  between  the  two  vowels,  being  appa- 
rently  of  the  same  character  as  u  in  spellings  like  teuyrnas  for 
teyrnas,  tyrnas  (see  §  93,  94),  representing  a  sound  like  a 
semi-vocalic  j  ?  Cf.  Ms.  A  :  guayanuhin  p.  68,  guaiannun  ib.; 
B  =  Tit.  D  2  :  e  guaanhuynar  f.  60  b,  guaeanhuen  f.  27  b  ; 
géaeannôyn  B.  of  Herg.  p.  308,  Skene  ;  gwahanwyn  Cleop. 
B  5  f .  17e  a,  gwanhwyn  f.  194  a.  OldWelsh  guiannuin  (^/. 
Oxon  I).  gwinwyn  is  given  by  Rhys,  Kuhn  und  Schleicher's 
Beitràgc,  VII,  p.  234  from  the  dialect.  ofMerionethshire  guian- 
nuin  has  been  brought  from  *visantîn-,  *vesant  —  en-,  cf.  skr. 
vasantas,  oldslov.  vesna,  exactly  as  chwiorydd  contains  *  svi- 
sâr-,  *svesôr-.  Gwflt'anwyn  rests  unexplained  like  chwaer,  the 
sing.  of  chwiorydd;  but  the  occurence  of  *vin  both  would 
account  for  their  similarity.  —  eog  is  *esox;  L.  Morris,  Add. 
Ms.  14944,  f.  98  a  gives  many  dialectal  names  of  the  salmon 
(cf.  also  Bycgones  I,  p.  73),  amongst  which  is  «  in  the  lower 
parts  about  Cardigan  they  still  call  the  large  salmon  they  take 
in  the  sea  Hysgod  eog  —  pronounced  euog  » .  Is  this  perhaps 
an  instance  of  a  sound  like  a  semi  vocalic  j  being  kept  bet- 
ween vowels  instead  of  *s,  like  in  gwaeanwyn  ?  I  can  say  no- 
thing  infavour  of  this  assumption,  because  I  know  not  the  vo- 
calism  of  this  particular  dialect. 

[I  hâve  since  found  in  Y  Protestant,  Y  Wyddgrug  a'r  Bala, 
1,5,  1848,  p.  523  euos  given  for  ëos,  ffeuen  for  ffaen,  pleuau 
for  plâau,  gwasgfeuon  for  gwasgfaon,  odfeuon  for  odfaon.  Of 
course  thèse  différent  examples  are  of  différent  kinds,  but  euos 
for  ëos  is  curious  and  other  statements  of  the  same  anonymous 


Notes  on  Welsh  Consonants.  ^73 

writer  seem  tolerably  trustworthy,  cf.  tranwaith  (trannoeth), 
neuodd,  gol'ffon  (golchffon),  bodlon  (boddlawn),  cafod,  ty- 
fod,  gorfedd,  Uifo,  brifo  (w)  etc.]. 

131.  s  before  j  +  vowels  and  before  and  after  slender 
vowels  is  pronounced  sh  in  SouthWales.  The  northern 
dialects  do  not  alter  s  in  thèse  positions,  they  remplace  even 
engl.  sh,  ch,  j  by  s,  tsj,  dsj  ;  cf.  the  extracts  given  in  the  Aca- 
demy  9,  9,  1876  from  Rhys  officiai  report  oftheschooh  inspccted... 
in  Flint-  and  Denbighshire  ;  the  natives  of  thèse  parts  pro- 
nounce  :  Tsyarles  and  Dsyames  got  a  silUng  eats  for  finicing 
the  dsyob,  whits  they  had  begun.  I  hâve  heard  however  pro- 
noance  welish  i  mono  fo  by  a  native  of  Anglesey,  who  said 
that  thy  pronounced  engl.  sh  as  s  in  words  of  not  quite  fami- 
har  use  which  were  still  felt  as  foreign  words. 

132.  As  to  the  SouthW.  pronunciation  cf.  N.  Carhsle's 
topogr.  dictionary  :  sia,  sie,  sio,  s  -[-  u  are  pronounced  shaetc. 
in  Breconshire  ;  Spurrell,  granim.  >  24  si  becomes  sh  in 
SouthW.  ;  Dav.  Rowlands,  gramm.  1877,  p.  128  sheren.  Cf. 
dimet.  S.  C.  mishol,  ishe,  sharad,  mishtresi,  be  sharna  ti; 
gwent.  shwd  (nordw,  siwt,  engl.  suit),  bishy  (busy)  ;  yn  dish- 
gv^^yl,  y  shiroedd,  ddim  shawns  (chance),  pi.  mishtri,  gwish- 
go  etc.;  Monmouthsh.  deishefon  ni;  pw  shiwd,  Saish  for 
Sais  etc.  —  On  sha  for  tua  etc.,  see  Rev.  Celt.,  VIII,  p.  69; 
in  Neath  ta  is  used  for  tua,  in  Ponty  Prydd  sha  ;  in  Neath  : 
yr  diawl,  but  myn  jawl,  jocal  (diogel),  jofadd  (dioddef)  etc.  ; 
yn  eitha  jogel,   Yr  Ams.  ij,  12,  46  (S.  W.). 

133.  For  Enghsh  loanwords  in  the  Dimetian  diaiect  Powel 
gives  following  rules  :  initial  s,  ],[/-{-  vowels  become  sh 
(shwto,  Shac,  shinshir),  s  -f  e,  i  in  the  interior  of  words 
becomes  sh-e,  -i;  nj  in  the  interior  of  words  becomes  ns  (con- 
surwr);  final  sh,  g  after  vowels  become  s  (mantes,  marnes  = 
advantage,  varnish);  final  n  «y  .•  plwnsh  but  shallens  (challenge). 
On  z  cf.  sêl,  raser;  zz  :  daslo,  pyslo  (dazzle,  puzzle);  x:  tes- 
tun  (Sp.  test-yn,  engl.  text),  esguso  (excuse)  ;  piccas  (pick- 
axe). 

In  the  Venedotian  diaiect:   t5ain  (chain),  à  dzain  ;  Dzôn 
and  5Ôn  (John)  ;  brus  (brush)  ;  kat5Jo  (catch)  etc.,  seeSweet  ; 
dest  adv.  ==  engl.  just,  Sweet  p.  430;  cf.  in  Lewis  Dwnn's 
Revue  Celtique,  XII.  25 


574  Nettlaa. 

Herald  Visit.  I,  p.  43,  176  Dastus  o'r  Pies,  I,  p.  51,  52,  88, 
97  etc.  Dustus  or  Pies  ar  Kwrwn  besides  Ustus  o'r  Pies  ar 
Kwrwm  p.  186  (twice)  ^ 

134.  In  older  texts  and  Mss.  cf.  Y  S.  Gr.  syarret§35,  sywr- 
neioed  p.  222,  tors,  torsseu  p.  176  (torcii);  yn  gware  seccyr 
(playing  at  checkers)  Ll.  Gw.  Rh.  p.  7;  Chyarlmaen  B.  oj 
Herg.,  col.  1092  etc.  ;  in  Dafydd  ap  Gw'ûy m  s  poems  (index)  : 
lorsiamp  (lorica  campi),  siap  (shape),  siartr  (charter),  sir 
(cheer),  secr  (chiecker)  etc..  Salesbury,  dict.  ab  ne  siak  ab 
(ape),  Siosep,  siafling  a  iavelyn,  witscrefft,  taeds  bach  gwn  a 
tache,  serdsiant  a  sergaunt,  veyads  a  voyadge  etc.  ;  somgar  ; 
somgarwch  angre  (cf.  Ll.  y  Res.,  NorthW.  siommedig  = 
twyllodrus,  Northw.  siomgaraf=  manolaf )  ;  yfed  potaes^: 
suppe  potage,  but  also  shiritF,  shyreffe  etc.  —  In  Lewis  Dwnn's 
Her.  Visit.  I.  Cf.  Chiasbar  p.  127,  Baetssler  of  Art  p.  159, 
Bradssiaw  p.  170,  Siwletta  p.  181  etc.  —  Initial  ss*:  wynt  a 
ssyrthant,  Ms.  Cleop.  B  5,  f.  33  a,  ssenghi  f.  36  a,  115  b  etc., 
also  in  other  Mss.  of  later  date. 

135.  /;.  In  old  Breton  glosses  and  inthe  oldest  Welsh  Mss. 
the  two  vowels  constituting  a  diphthong  and  other  vowels  fol- 
lowing  upon  vowels  are  often  separated  by  h,  which  is  of  im- 
portance byshowing  the  manner  of  accentuation  of  thèse  diph- 
thongs.  See  §  115.  Cf.  Stokes,  Rev.  Celf.,  IV,  p.  346;  in  Ms. 
A:  candhahu  p.  41,  kantahu  p.  63,  arnahu  p.  133,  ahust 
p.  138,  brahudur  p.  2,  llahudyr  p.  31,  mahurth  p.  31,  mu- 
henuaur  (mwynfawr)  ;  entehu  p.  63,  70  ae  hammehuo  p.  71, 
a  hamehuo  p.  71,  arnehy  p.  46,  nehuat  p.  37,  ahu  p.  139 
(hver;  cf.  au,  afu  Sp.,  auu  L  p.  242;  y  llyged,  y  clustie,  y 


1.  Thomas  Huet,  the  translater  of  Giueledigaeth  leiian  in  W.  Sales- 
bury's  N.  T.  is  mentionedin  the  first  volume  of  ihe  HeraUic  Visitaiions  on 
p.  193  and  p.  152;  to  the  latter  passage  no  note  is  appended  and  none 
is  found  in  the  index;  cf.  p.  152  (1597)  Marged  gwraig  Tomas  Huwett 
mab  ag  aer  Syr  Tomas  Huweit.  kantor  o  Dy  Ddewi  ag  Ustus  or  Pies  ar 
Korwm  ;  ib  Dustos  o'r  Pies. 

2.  Potes  (Powel);  SouthW.  cawl  =:  NorthW.  pottes  (7  GwyJ.  1828, 
also  in  Seren  Gomer  1814,  Nr.  19);  kawl  zzz  pottes  in  geiriadur  Gruftudd 
Hiraethog  (see  Beitr.  p  27)  is  said  to  be  a  Silurian  word  by  Jolo  Morgan- 
wg  (Add"  Ms.  15003  f.  169  b).  iscell  eira,  also  potes  eira,  melted  snow,  in 
Carnarvonshire  (Rhys,  Arch.  Camhr.,  loanwords  s.  v.  juscellum). 


Notes  on  Welsh  Consonants.  ^75 

phroyne,  y  gène,  y  dwylo,  y  gwddw,  y  gallon,  yr  au  neur 
afu,  y  coluddion,  yr  escyrn,  y  mer,  y  drych  christ.,  f.  69  b.  E. 
Lhuyd,  A.  Brit.  p.  67  c  ay,  avy  ;  p.  11  c:  SouthW.  avy), sa- 
rahet  p.  44  (saraeht  p.  40,  saraebet  p., 40),  tranhoeth  p.  41, 
tranohet  p.  42;  yhu  p.  3,  ebedyhw  p.  394,  o  duhu  (duw) 
p.  16,  canmyhu  (muw)  p.  3  ;  dehosparth  h.  36  ?,  dohosparth, 
p.  13,  cf.  deouot  B  44,  dohouod  A  397,  doouot  D  44  (gra- 
tuity)  ?;  Hgt  Ms.  59  (^Rcv.  Celt.  VII,  4)  :  liyma  doefotda  inni 
425,  weldy  yma  douot  da  inni  427. 

136.  h  is  apparently  dropped  yn  cwrdd  :  cyhwrdd  etc.,  but 
the  comparison  of  e.  g.  pa  fodd  and  pa  wedd,  giving  pôdd 
from  *pfodd  and  bwedd,  of  dyfod  giving  dôd  from  *dfod  and 
dwad,  dwad  from  *d\vod,  *dfod  shows,  that  in  reality  the 
vowel  before  h,  being  unstressed,  was  dropped  and  h  was 
lost  after  the  consonant,  thèse  new  groups  avoiding  the  te- 
dious  combination  of  consonants  by  dropping  the  second 
consonant  (as  in  dôd)  or  altering  it  in  a  similar  way  as  in 
dwad,  dwad.  So  in  paham  (am)  :  pam,  probably  in  pahar  (ar)  : 
pyr;  see  YCynwir.  VIII,  p.  155.  cytïwrdd,  cyhwrdd,  cwrdd 
likecyfodi,  *cfodi(cf.  cwad,  v.  i.),  codi;  gwahan:  gwanieythu, 
Sweet  p.  431,  gwahardd  :  gwardd  ;  cyhoeddus  :  morgoeddus, 
Yr.  Anu.  ^i,j,  56,  etc. 

137.  Besides  certain  h  between  vowels,  the  représentants  of 
old*cs,  ch  and  even  th  are  said  to  occur  in  dialects.  More 
materials  must  be  at  hand  before  a  proper  opinion  on  thèse 
forms  can  be  formed.  Cf.  «  dehau  ^,  also  de,  in  SouthW. 
deche,  liable  to  become  dethe,  which  may  also  be  heard  in 
NorthW.  »,  Rhys,  lectures,^  p.  263  ;  ib.eofn,  Southw.  echon; 
cf.  L.  Morris,  Add.  Ms.  14944  ^-  7^  ^  •  ^o^^  —  commonly 
pronounced  ehon  and  echon  in  Cardiganshire  ;  on  ewn  see 
Beitr.  §  63.  Rhj^s,  Revue  Celt.,  VI,  p.  18  quotes  also  cyhyd, 
coUoquially  cychyd  and  cyd. 

The  forms  of  the  word  for  the  héron  are  NorthW,  cryr, 
crydd,  cry,  SouthW.  crychydd  (Rhj's);  oldbret.  corcid,  léon. 

I .  I  will  mention  hère  an  anglicism  occuring  in  a  Gwentian  i6th  cent. 
poem,  edited  by  Ll.  Reynolds,  Arch.  Canihr.  1880,  p  72  :  ym  llaw  iawn 
and  ym  llaw  asav.  iawn  for  dehau  like  engl.  right.  The  editor  says  that 
this  example  is  to  his  knowlcdge  a  unique  one. 


376  Nettlaii. 

kerc'heiz;  Ms.  L,  U  crychyJ,  X,  Z  cryhyr;  latin  Laws,  Hgt. 
Ms.  cherehyt,  Fesp.  E  1 1  crehyr,  see  Beitr.  §  1 1 1 .  Thèse  forms 
point  to  a  precymric  stem  *corg,  in  which  either  as  in  Breton, 
Cornisii  and  SouthW.  *rg  became  rch  (in  SouthW.  *  cyrch- 
was  afterwards  transposed  to  crycli-  (crychydd))  or  *  corg 
became  *  erg,  *  cryg  and  *  g  was  lost  reguiarly  between  vowels 
(so  in  the  Northw.  crehyr,  creyr,  cryr  Hke  Lleyn,  Llyn  etc.); 
this  change  was  due  to  a  change  of  the  accent,  *cerg-,  *corg 
(corch)  and  *  erg  (cry[g]-)  being  both  generaHsed  in  the  dif- 
férent dialécts. 

138.  An  «  unorganic  »  h  is  prefixed  to  words  beginning 
with  a  vowel  in  parts  of  Glamorgan-  and  Monmouthshire, 
whilst  organic  h  is  left  out;  see  Rhys,  lectures,^ p.  233  and  cf. 
some  examples  (trom  Glamorganshire)  given  in  Dav.  Row- 
hnds  granimar,  1877,  p.  128  :  hirwellt,  hyfed  :  ardd  (hardd). 
en  (hen),  yd  (hyd)  a  lied  etc.  hyfed  is  often  met  with  in  po- 
pular  texts,  cf.  hyved  cwrw  (from  Pyle  in  Glamorgansh.),  Y 
Gwladgarwr  15,  9,  1860;  also  in  dimet.  texts  :  S.  C.  yn  hy- 
fed III,  p.  227,  i  beido  hyfed  III,  227  etc.  —  In  the  Cambr. 
Journ.  N.  207  hanfon,  haraf,  hadref  are  given;  from  the  same 
passage  I  quote  as  an  addition  to  my  Beiircige  §  30:  «  about 
half  the  sound  of  i  is  perceptibly  used  throughout  the  middle 
and  eastern  divisions  in  numbers  of  words  as  rhiad  (rhad),  so 
in  gwhad,  tiad,  niage,  rhiaff,  hiaff,  ceilwydd  (sic),  ciader, 
miab,  biad,  griâs,  gwias,  miaes,  cias,  cieffyl  etc.  ;  from  Pen- 
bont  ar  Ogwr  to  Pont  a  Ddulas  no  traces  of  such  pronun- 
ciation  exist  ».  —  In  Neath  :  epog  (hebog),  catar  ;  Pont  y 
Prydd  :  cjatar  (cadr). 

It  is  difficult  to  trace  this  pecuUarity  in  Mss.  h  can  always 
be  written  before  a  stressed  initial  vowel,  cf.  pa-h-dm  and 
e.  g.  hyny  for  yny,  oni  (until),  occuring  14  times  in  Rev.  Celt. 
VII,  403-427  (:  yny),  Hgt.  Ms.  59.  h  is  omitted  e.  g.  in  y 
dyd  h6nn6  educher  5,  of  Hcrg.,  col.  838,  educher  col.  830, 
or  is  this  an  example  of  old  ed  *  ati  ?,  kept  in  the  formula  ed- 
ucher ? 

P,  ph,  b,  f;  ff. 

139.  p.  Examples  of  initial  p  and  b  interchanged  (see  §  104) 


Notes  on  Welsli  Consonants.  :^-j-j 

are  :  per  f.  spit  =  bêr,  Sp.  ;  praith,  braith,  practice  Sp.  ;  D. 
S.  Evans  llythr.  mentions  brysglwyni  (copse)  instead  of  prys- 
glwyni.  In  Sal.  dict.,  1547  potten  ne  pottel,  a  bottell,  but 
bytain  ;  byteinwr  a  hore  hunter,  in  which  the  form  due  to  the 
féminine  article  has  been  extended  by  analogy. 

140.  b.  In  many  words  initial  b  and  m  are  interchanged, 
since  f,  their  common  «  infected  »  form  caused  wrong  recons- 
tructions in  words,  the  «  infected  »  forms  of  which  were  perhaps 
more  used  than  the  primitive  ones  or  in  which  other  reasons 
of  similar  kind  prevailed,  Thus  cf.  bigwrn,  potius  migwrn 
(the  ankle)  Davies  dict.  ;  beudag  larynx,  «  corrupte  «  et  meu- 
dag  ib.  ;  boloch,  moloch  disquiet,  trouble  Sp.  ;  bacon,  bên, 
beryw,  bid,  bodrwy,  benyw  and  maban  etc.  Sp.  —  mywion, 
-yn,  -en  and  bywion,  -yn  emmets,  ants  Sp.  ;  mywion  =  mor- 
grug  W.  Lleyn's  Vocabulary  ;  on  morgrug  cf.  D.  Rhys  Ste- 
phen,  Arch.  Cambr.  I,  3,  p.  174:  «  the  nut  shell  is  still  cal- 
led  twmpath  (tump  ;  bush  Sp.)  y  morgrug  in  Southwales 
and  twmpath  y  myrion  in  Northwales  ».  —  E.  Lhuyd,  Arch. 
Brit.  bodron  a  sort  of  flumry  ;  L.  Morris,  Add.  Ms.  14944 
f.  34  b  observes  on  this  word  :  «  this  thin  flummery  is  in  use 
ail  over  Wales  :  succan  gwyn  in  Anglesey,  brwchan  in  Car- 
narvonshire,  hiudran  in  Cardiganshire  »  ;  Sp.  s.  v.  flummery: 
llymry  (=  engl.  fl.),  uwd  sucan,  mwdran;  to  brwchan  cf. 
gael.  brochan,  manx  proghan,  porridge.  —  Sp.  has  batingen, 
-od  I.  pared  turf,  2.  sheaf  of  corn  threshed,  3.  defloured  wo- 
man.  bating  (i)  and  bieting  is  engl.  peat  ;  bating  (2)  :  maten  : 
matau  =  batingen,  mat,  -iau  (mat.  plaited  w^ork)  ;  L.  Morris, 
Add.  Ms.  15025,  f.  80 a:  «  battingen  a  wheat  or  rye  sheafe 
threshd  and  the  unmangled  left  straw  »,  engl.  mat,  matting  ; 
batingen  (3)  is  given  by  L.  Morris,  Add.  Ms.  15025  1.  c. 
from  Denbighshire  ;  also  by  Richard  Morris,  Add.  Ms.  14945 
f.  249  a  :  a  young  woman  defloured,  Denbighshire.  ■ —  Mald- 
wyn  for  Trefaldwyn,  D.  S.  Evans,  llythr.  —  bath  and  math 
were  desynonymised,  see  Rhj's,  Arch.  Canibr.,  loaniuords 
s.  V.  batto.  —  pi.  minke  Add.  Ms.  1492 1  ^meinciau  (banks) 
etc.  —  Cf.  Rev.  Celt.  VIII,  p.  528  (breton). 

141.  Initial  v  in  English  loanwords  was  of  course  held  to 
be  an  infectçd  b  or  m  and  accordingly  a  new  primitive  form 


378  Nettlau. 

beginning  with  h  or  m  was  reconstructed.  Cf.  bernais  (Daf. 
ab  Gwilym,  poenis,  index),  marnes  (Powel)  =  varnish  ;  bi- 
lain,  milain  =engl.  villain  (milain  Rhys,  yi/ra^^w^'  i,  5,  1871; 
milen,  Powel)  ;  berf,  becso  (to  vex),  bôt  (vote),  melved  (vel- 
vet);  menter,  to  venture,  cf.  Han.y  ffydd  iG^'j  NorthW,  an- 
turio  —  SouthW.  mentro  ;  NorthW.  antur  —  SouthW.  pc- 
rigl  etc.  ;  mentro  is  very  common  in  SouthW.  popular  texts. 

142.  b  for  m  in  the  interior  of  words  occurs  in  the  loan- 
word  ftwlbert  (middle  Engl.  fulmate,  polecat,  engl.  fuhmart); 
Sal.  dict.  fwlbert,  a  fulmarde;  ffwlbart  Sp.  —  Richarts  dict. 
has  :  abwyd,  in  some  places  amwyd,-  yn  a  bait  to  catch  fish. 
Hère  the  apparent  change  of  b  and  m  is  identic  with  their  initial 
change;  the  unstressed  initial  a  was  dropped  in  pronunciation, 
cf.  adar,  deryn,  so  also  abwyd,  bwydyn  (fwydyn),  mwydyn. 
In  Y  Gcnincn  III,  p.  19  mwydyn  is  said  to  be  a  Glamorgan- 
shireword  ;  pry'  genwair  is  used  for  it  in  NorthW;  Sal.,  dict. 
pryfgenwair,  «  the  reed  worme  ». 

143.  In  a  few  words  initial  bw  and  gw  are  changed,  b 
being  the  older  sound.  Cf.  guystuiled  B.  of  Carm.,  Sk.  poem 
18;  megys  gwystuileit  LI.  Gw.  Rh.  p.  102,  (yr  holl  uwystui- 
letp.  226  ;  py  u6ystuil  bynhac  T=  Ms.  Harl.  958,  f.  33  b); 
Llyfr  Giucddi  Gyfredin  1586,  pref.  «  bwystfil...  for  corruptlye 
pronounced  gwystvil  »  ;  Davies  dict.  bestfil,  gwesttil,  bwystiil 
(fera,  belua)  ;  efor  gwystwil  gwullt  ene,  Yr  Ams.  12,  11, 
1852;  C.f'eiu.  T.  'r  hen  wistwil  p.  18,  ami'stwilodp.  61  etc. 
—  L.  Morris.  Add.  Ms.  14923  f.  133  b:  SouthW.  gwiall  = 
NorthW.  bwyall.  an  axe  (ib.  SouthW.  wi  =  NorthW.  wy, 
an  egg).  —  In  thèse  two  instances  h  is  folio wed  by  wy  ;  I 
think  that  the  tcndency  to  alter  the  diphthong  luy  into  t'  -)-_y  in 
syllables  before  the  stress  resulted  hère  into  producing  *  bvyst- 
filod  and  infected  *v-\TStfilod,  in  which  latter  the  two  iden- 
tic or  nearly  identic  v(-(-  y)  coalesced  into  om  sound,  liable  to 
be  held  for  the  «  infected  »  state  of  gw(-]-  y)  :  wy  (=  vy)  ;  so 
gw  would  spring  from  a  wrong  reconstruction  like  m  for  b, 
prothetic  or  lost  g  etc.;  *v-ystfilod  (wystfilod)  gave  gwyst- 
filod.  —  Pughe  has  mwyalch,  also  pronounced  gwyalch.  If 
there  is  no  confusion  with  gwyach,  a  grèbe,  fwyalch  treated 
like  fwystfil  would  explain  gwyalch.  This  woril  is  myolch  in 


Notes  on  Welsh  Consonanîs.  379 

Neath,  from  *mwalch  for  mwyalch  like  mynwgl,  mwnwgl;  o 
is  curious,  but  in  various  words  o  and  a  in  final  syllables  change 
in  différent  dialects  ;  in  Neath  anglodd  is  the  common  word 
for  burial,  in  the  plural  however  the  a  of  angladd  is  kept. 

144.  g  became  b  in  «  biach  corrupte  pro  giach  =  Vene- 
dot.  ysnid,  gallinago  minor  »  ;  cf.  in  W.  Lleyn's  vocabulary 
giach  :  ysnitten;  W.  Morris,  Add.  Ms.  14947  ^-  -75  ^  NorthW. 
ysnitten  ;  L.  Morris,  Add.  Ms,  14944  f.  128  b  dimet.  myniar, 
a  snipe  (Sp.  gïach,  ysnid,  myniar);  bret.  kioc'h. 

145.  bach  (little)  (and  its  dérivâtes)  is  in  several  directions 
an  interesting  word,  The  initial  b  rests  in  the  northern  dia- 
lects even  after  the  féminine  article,  féminine  substantives  etc. 
Cf,  L.  Morris,  Add.  Ms.  14944,  f.  36a:  bach  an  endearing 
expression;  Sionyn  bàch,  Druan  bâch,  ynghalon  bâch  ;  in 
Cardigansh.  :  fy  merch  fach  ;  ib.,  f.  32  b  3Twan  £ich,  just  now 
Cardigansh.  (yrwan  the  NorthW.  équivalent  of  SouthW. 
ynawr,  'nawr  is  used  in  NordCardiganshire).  Y  Traeth.  III, 
p,  9,  Venedot,  dynes  bach,  Powysian  and  SouthW,  dynes 
flich;  Rowlands,  gramin.'^,  151  NorthW.  yr  eneth  bach; 
Sweet  p.  438  etc.  Rhys  once  used  this  phenomenon  in  favour 
of  an  etymolog}^  of  this  word  demanding  huo  primitive  initial 
consonants,  Since  then  latin  piccus  was  held  for  the  source  of 
ir.  becc  (Be~:{.  Beitr.  II,  p.  266,  Revue  Celt.,  IV,  p.  345  n.); 
this  etymology  has  been  rejected  by  Gûterbock  in  his  latin 
haniuords  in  Irish.  (peth)  peccan.  Ms,  y^f  p.  58  owes  p  to 
the  preceding-peth  or,  if  p  existed  really,  could  it  be  of  some 
value  with  regard  to  determining  the  âge  and  nature  of  the 
Northw,  fem.  bach  ? 

146.  A  pecuhar  fact,  tending  to  réfute  the  efforts  made  for 
the  explanation  of  the  northern  uninfected  fem,  bach,  is  thatb 
is  dropped  just  in  a  derivate  of  bach,  vie.  in  ychydig,  chydig, 
aform  very  fréquent  in  médiéval  and  later  texts,  besides  which 
bychydig  occurs  not  seldom  ;  athough  the  reason  of  the  loss 
ofb  is  unknown,  bychydig  must  not  necessariby  be  believed  to 
be  the  older  form  kept  ;  it  seems  to  hâve  regained  the  b  from 
bychan  etc.  Cf.  ychydigyn  Ll.  Gw.  Rh.  p.  252,  wedy  chydic 
o  amser  gwedy  hynny  p,  222  ;  ychedic  Ms,  TH.  D  22, 
f.  172  b;  echydic,  echydic  bach  a  lytell  time  Sal,  dict.;  bychy- 


jSo  Nettlau. 

die  o  vara  LL  Gw.  Rh.  p.  48;  p.  89  ;  75.  Gr.  §  19;  gôedy 
bychydic,  Brud  y  Tyzuys.,  Ms.  B,  p.  104  etc. 

146.  b  was  also  lost  in  bychan,  for  although  to  my  know- 
ledge  never  occuring  in  other  than  genealogical  texts,  in  Llyfr 
Achau  (1602)  ychan,  ichan  are  frequently  written  for  tlie- 
common  epithete  Vychan.  Cf.  Mam  Dd  ab  Hoell  ichan, 
Mam  Hoell  vichan  p.  29,  30;  I.  ab  R.  ab  Hoell  ychan  ;  gwraig 
M.  Dd.  Ychan,  gwraig  Th.  M.  Dd.  ichen  p.  25  ;  S.  ab 
Gwallter  ichan  p.  49  ;  mab  lenkin  Lloid  ighan  p.  31.  Other 
forms  of  this  word  in  the  same  text  are  :  Thomas  vechan 
p.  24;  in  the  english  parts  Dd.  Hoell  Vwghan  p.  56,  Wogan 
p.  55  and  often  ;  S.  Vachan  ;  Vaughan  p.  55,  etc.  In  Lewis 
Dwnn's  Herald  Visit.  I,  p.  115  Jeuan  Ychan,  p.  147  ap 
Morgan  ychan;  Wogan  is  the  commonly  used  form.  On  other 
forms  in  genealogical  records  etc.  see  Bcitr.  p.  44,  where  also 
bwchan  is  quoted  from  the  living  Flintshire  dialect. 

An  other  word  in  which  initial  v  —  for  this,  not  b,  is 
lost  in  ychydig,  ychan  —  has  been  dropped  is  ap,  ab  for 
fab,  mab  ;  I  think  the  common  cause  of  the  loss  of  f  in  both 
was  the  close  connection  of  thèse  words  with  the  preceding 
ones  ending  in  consonants  or  in  groups  of  consonants.  In 
later  Welsh  ab  became  a  proclitic  hcfore  the  following  noun 
and  even  lost  the  unstressed  a.  This  is  the  wellknown  origin 
of  names  like  Probert,  Powel,  Pughe,  Pryce,  Prichard  etc.  In 
Lewis  Dwnn's  Ms.  occur  e.  g.  Beinion  p.  177,  Bowenp.  180, 
Bifan  p.  214,  198,  Preinaht  p.  165  etc.  The  saïne  treatment 
of  macis  known  to  exist  in  manx,  thus  Kentraugh  =  Parry 
=  Harrison  etc.,  see  Jenner,  Traits,  of  the  Philol.  Soc, 
1875-76. 

148.  /.  w  in  iewank  (the  common  form  in  Ms.  Cleop. 
B  5),  the  doublet  of  ieuank,  became  f:  iefank,  ifank.  Other 
examples  of  this  change  see  §  20.  On  the  other  side  f  became 
w  (or  was  at  least  altered  in  pronunciation  in  such  a  manner 
as  to  induce  scribes  to  use  w  for  it)  sometimes  between  vo- 
wels,  without  apparent  reason  and  mostly  after  consonants, 
after  a  vowel  between  the  consonant  and  f  had  been  dropped. 
Cf.  Add.  Ms.  15038,  f.  6ob  kw\ad  ivyny  =r=Add.  Ms.  14973 
(in  the  same  text)  cwad  i  fynu  ;  Add-  Ms.   15059  f.   223  a 


Notes  on  Welsh  Consonants.  381 

cwad.  dwad,  even  dwad  (Sweet)  and  dôd  =^  dyfod.  So  in 
the  modem  dialects  occur  :  yn  sgwenud  17,  7,  56  (Fr  Anu.), 
(ysfenu  30,  10,  56);  Sweet  p.  429  sgweny  =  ysgrifenu; 
sgwarnog  =:  ysgyfarnog,  cwarfod  =  cyfarfod.  C.  f'ev.  T.  jest 
wal  hyn  (wel,  Arw.  17,  7,  56),  fal  being  in  closest  con- 
nection in  pronunciation  with  the  preceding  jest  (just); 
'rhen  wistwil  (Add.  Ms.  31057,  f.  109  a  a  arwain  wylltion 
fwstiledd  :  the  ordinary  doublet;  either  f  is  dropped  or  it  be- 
came  w).  pa  fodd  became  pôdd  (from  *pfodd).  mi  gerfum, 
gyrfum  for  cyfarfum  occurs  sometimes  (from  *cferfum,  *cfar- 
fod;  the  doublet  cwarfod  is  given  by  Sweet  p.  429);  cyrcha- 
fael  for  cyfirchafael,  L.  Morris  Add.  Ms.  14909,  f.  55  b,  etc. 
dywod  Add.  Ms.  14903,  2ffb  (i7th  cent);  40  b  llyfodraeth, 
48a  llyfodraeth;  fal  cafod  wlaw,  Daf.  ab  Gwilym  p.  398, 
cawod  ry  dew  o  ewyn  f.  409. 

149.  As  to  w  for  f  between  vowels  cywaeth  for  cyfoeth  is  very 
often  written  since  the  end  of  the  r5th  cent,  cf.  cywaethawc, 
les.  Coll.  Ms.  141  ;  cywaithog,  cywaythog,  cowaethog  in 
Sal.  N.  T.  ;  kywayth  richesse,  kywaythoc  etc.  Sal.  dict. 
i  geisyo  cowetha  mwnws  b3'dawl,  Y  drych  Christ,  f.  73  b,  na 
hoU  goweth  y  nef  f.  74  a,  i  ddaioni  ai  goweth,  f.  74  b.;  cf. 
also  pan  y  gowynawdd  Sal.,  N.  T.  f.  64  b  etc.  I  think  thèse 
cases  are  identic  with  the  ones  just  mentioned,  cywaethog 
being  merely  a  historié  orthograph,  pronounced  *  cwaethog 
from  *cfoethog;  so*gfynodd*gwynodd,  written  gofynoddetc. 
In  cywaeth  (côweth,  see  Beitr.  p.  43)  the  vowel  of  the  stres- 
sed  form  (o)  and  the  consonant  of  the  unstressed  form  are 
combined  by  analogy. 

150.  Rhys  in  Pennaufs  tour  in  Wales  I  p.  36e  explains 
Rhiwabon  as  «  hill  of  Mabon  »,  rhiw-  Fabon  and  compares 
with  regard  to  the  lost  f  Bodorgan  in  Anglesey  from  bod- 
Forgan,  Morgan.  As  to  Bodorgan  it  is  curious  to  note,  that 
Lewis  Dwnn  very  often  writes  Bod  Gorgan,  cf.  Her.  Vis.  I  o 
Vod  Gorgan  Sir  Vôn  p.  178,  off  Bodgorgan  p.  157  ;  II  (1685) 
o  Vodgorgan  p.  127,  128,  138,  Bodgorgan  p.  204,  Bodgor- 
gan p.  128  (besides  o  Fodorgan  p.  76,  o  Vodorgan  p.  127 
(2)  etc.).  Many  names  of  localities  commencing  with  ty 
(house)  are  invariably  pronounced  with  bod  by  the  people  of 


î82  Nettlau. 

Anglesey.  —  fis  sometimes  omitted  in  the  vicinity  of  u  and 
w,  cf.  gweus  and  gwefus  (lip)  ;  au  and  afu  (livc-r:  Icon.  avu, 
vann.  ahu.  ehu  ;  see  §  135);  awyn  and  afwyn  (habena)  ; 
oldW.  louber,  tri.  Oxonl;  Add.  Ms.  12 193  (15  io)lleuver  16  a, 
16  b  etc.  ;  lleuer  and  lleufer  Sp.,  Davies  dict.  has  also  meuedd- 
meufedd,  neuedd-neufedd,  diwyn-difwyn.  he'yd  (hefyd)  is 
always  used  in  the  Monmouthshire  texts  in  Punch  Cymraeg, 
Nr.  38,  29. 1  do  not  know  the  particular  conditions  etc.  of  this 
loss  of  1.  —  E.  Lhuyd,  Arch.  Br.  p.  115  s.  v.  pavo  .  payn, 
dimet.  poin,  Glam.  pawon;  ib.  p.  239  SouthW.  pawyn,  pawen, 
peacock. 

151.  In  modem  dialectal  texts  If  is  often  written  for  f;  cf. 
C.  fau.  T.  if 'holit  oes  p.  258,  yn  dal  iî'hunau  p.  50,  iff"iech- 
yd  i  p.  74,  i  geisio  ff'hudo  ine  p.  485,  sy  'n  tfy  hen  wraig  i 
p.  360  etc.  ;  fflythyre  Yr  Amserau  27,  8,  185 1,  arna  ffunan 
(t  -\-  h)  etc.  Hère  ff  was  evidently  caused  by  the  foilowing  h, 
Hke  in  hanlfwy  etc.  ;  hanffodol,  hanifod  for  hanfodol  hanfod 
are  mentioned  in  Caledfryn's  orramm^r,  -  p.  58,  by  D.  S. 
Evans  etc.  —  In  Mss.  of  the  i6th  and  I7th  centuries,  seldom 
in  earher  ones  ff  for  f  in  other  positions  occurs  sometimes,  cf. 
Y  Ilyffyr  hwnn  Add.  Ms.  14912,  f.  31b;  llotfryd,  Ms.  S. 
f.  6  a,  gwyaffty,  f.  38  b;  Add.  Ms.  149 13  y  kylaff  f.  51a 
(cLaf),  gayatf  f.  53  a,  ran  vwyalf,  yr  han  (=  y  rhan)  vyaif 
etc.;  Add.  Ms.  1492 1  cyiïoythoc  f.  38b,  tyfîoedd  (tyfodd) 
f.  45  b,  heffyd  f.  2  b,  44  a,  affon  and  afon  f.  28  a,  37  b,  39  b, 
alfonydd  f.  14  b  (but  also  kyrf  f.  1 1  b,  ar  ycha  fon  f,  19  a 
(ifon),  frwthay  f.  28  a  (tfrwythau)  ;  Add.  Ms.  14973  (1640) 
rhyfedd,  ryffedd  f.  41b,  ilfydd  f.  79  b,  iffidd  f.  79  b,  80  a; 
drosoif  and  angof  rhyme,  f.  62  b  ;  Lew.  Dwn  I,  p.  5  dav 
ffrenhinoedd  etc.  Most  of  thèse  spelHngs  must  be  considered 
as  inaccuracies,  though  in  some  instances  perhaps  the  ortho- 
graph  tf  for  f  may  be  the  historical  resuit  of  certain  causes. 
Since  in  middleWelsh  f  was  written  for  u  of  earlier  texts, 
some  scribes  used  in  transscribing  older  texts,  in  which  u  is 
used,  f  and  u  together,  e.  g.  diodefuawd  Ll.  Giu.  Rh.  p.  249, 
ufuydach  p.  217  etc.,  see  Zeuss,  Gr.  Cclt.  p.  112.  Now  the 
nextcoming  scribes  mav  be  supposed  to  hâve  written  ff  for 
xhese  fu  (=-  f,  u),  so  e.  g.  in  Add.  Ms.  19709  (i4-i5th  cent) 


Notes  on  Welsli  Consonants.  38} 

eiriff  f.  40  b,  baraff  f.  46  a,  and  in  the  above  quoted  examples 
from  Add.  Ms.  149 12  and  2235e. 

152.  Final  f  is  not  pronounced  since  at  least  the  i6th  cent. 
It  is  hardly  necessary  to  give  examples  of  this  fact;  cf.  e.  g. 
Add.  Ms.  14906,  f .  9  b  a  wnaf  and  ymaf  rhyme  (ymaf  writ- 
ten  for  yma,  since  gwnaf  is  pronounced  gwna)  ;  in  SouthW. 
poems  pentrc/-  eistedd-  hosanaw  rhyme  (pronounced  pentr^- 
ish^^-  'sang),  L.  Morris,  1762;  Hope,  Cyfaill  i'r  Cymro  rhymes 
cyfadde  and  mynne  (3.  sing.  mynnai)  etc. 

Davies  dict.  has  plu,  -en,  -yn  pluma,  dimet.  plûf,  -yn;  E. 
Lhuyd  too  gives  NorthW.  plyo,  SouthW.  plyfo  to  plume 
{Arch.  Brit.  s.  v,  deplumo).  Thèse  divergences  are  the  work 
of  two  analogies  working  in  différent  directions  ;  either  plu 
was  introduced  into  plufyn,  plufo  (pluyn,  pluo)  or  pluf-  Irom 
pluf-yn,  plufo  was  also  used  by  analogy,  f  thus  being  appa- 
rently  kept  in  the  end  of  words.  However  I  heard  that  e.  g. 
haf,  summer  is  also  used,  besides  ha. 

153./.  On  ff  and  th  see  §  1 17  ;  on  engl.  long  fetter  in  Welsh 
see§36.  — Thegroup  c -(- iî" became  cw  in  the  loan words brec- 
cwast  and  picwarch  (breakfast,  pick  forke)  ;  see  Powel,  Di- 
met. loamuords  ;  brecwastu  Cann.  y  Cymry  1672,  p.  210  (ib. 
brecffast)  ;  brecwest  C.  f'cw.  T.  p.  157;  brekwast,  Sweet 
p.  430.  —  wo  became  wain  picwarch,  like  wo  in  cwad  (cyfod), 
dwad  (dyfod)  etc. 


154.  In  conclusion  I  will  give  a  list  of  examples  of  conso- 
nants transposed  without  apparent  reason,  though  certain 
groups  of  sounds  avoided  and  others  fovoured  can  be  discerned  ; 
the  changes  of  yr-ry,  dn-ndd  etc.  hâve  been  quoted  above; 
hère  the  metatheses  extendingover  more  than  two  consonants 
or  syllables  aregiven. 

.  blaguryn  vimen,  virga  et  bagluryn,  Davies  dict.  ;  blaguryn 
o  symlyn  ferch,  Daf.  ab  Gwilym,  poems  p.  293  ;  LJyfr  Gwed- 
di  Gyjfredin  1586  o  Ddauid  vagluryn  cyfiawn  (marg.  vla- 
guryn,  gangen). 

clasgu  and  casglu  ;  clasgu  (and  gomrod,  onli)  is  said  by  L. 
Morris  to  be  SouthW.,  see  §  44;  Hughes  1822  :  SouthW, 


384  Nettlau. 

clasgu,  cwidyll.  Sal.  N.  T.  a  gasclavvdd  and  a  glascavvdd, 
f.  271  a;  cf.  Breton  klask  (léon.),  klask,  klac'h,  Vann.  and  in 
Batz  (Ernault,  dialect  of  Bat^,  p.  11). 

lystys  :  ar  f'ystlyse  i,  C.  fcw.  T.  p.  35,  flystyse  i  p.  31. 

llysywen  and  yslywen,  eel,  st^Beitr.  p.  44;  slwan,  Swcet 

p.  431- 

Kenslys  bail,  Sweet  p.  431  =  cenllysg  ;  cf.  E.  Lhuyd, 
Arch.  Brit.  s.  v.  grando  :  kenlhysg  —  SouthW.  kessaer;  lolo 
Morganwg,  Add.  Ms.  15003.  f.  169  b  says  that  kessair  (cen- 
llysc)  in  Gr.  Hiraetbog's  dict.  is  a  Silurian  word.  llaswyr  := 
sallwyr,  Rbaesus  ^raww.,  p.  128,  Davies  dict.  etc..  llasswyr 
Gr.  Roberts,  Gramm.  p.  72  etc. 

SoutbW.  kwidhilforNorthW.  kwibdb  isgivenby  E.  Lbuyd, 
Arch.  Br.  ;  (cywilydd  sbame)  ;  cf.  cywyddyl  Y  Traeth  II, 
p.  34;  Cann.  y  C.  1672  yn  ddigwiddyl  (marg.  ddigwilydd)  ; 
Punch  Cymr.  shaw  o  gwiddyl,  Nr.  29  (Ebbw  Vale)  etc.  gid- 
dyl  for  gilydd,  Spurrell  gramm.  5  99  ;  at'u  giddyl,  Y  Bedyddnur 
VIII  p.  106  (Monmouthsh.)  ;  iw  giddil,  Yr  Ams.  9,  3,  48; 
ib.  mor  ddigwiddil;  aped  4,  5,  48  etc. 

tarfeisment  (advertisment),  Yr  Arw.  11,  12,  56  wel  d\ver- 
tisment  18,  5,  1848,  Yr  Ams.;  'n  gwnslab  (constable;  q. 
whether  by  popular  etymology  from  cwn  and  engl.  sLab  ?) 
C.  f'ciu.  T.  p.  259;  of  course  thèse  may  be  corruptions 
made  on  purpose,  but  they  show  the  Hneson  which  such  cor- 
ruption Works. 

swigan  =  chwysigen  Sweet  p.  431. 

wsnoth  for  wythnos  ;  NorthW.  wsnos,  see  §  116. 

tangneddyfand  tangnefeddsee5f//r.  p.  45  (read  there  Hne  32 
Tunccetace  (Rhys,  ^  Nr.  72,  -Nr.  77)  and  cf.  Stokes  in  Be:;x- 
Beitr.  IX,  p.  92;  «  Tuccetaci  »  1.  c.  I  wrongly  quoted  from 
memory,  but  «  Tincetace  »  p.  78  also  wrongly  from  Loth's 
Focab.  p.  5). 

SouthW.  rhegedog,  L.  Morris  Add.  Ms.  14944,  ^-  ^3^'^ 
rhegèdog  (rhedegog)  Kha.es\is  gramm.  p.  128;  cf.  B.  of  Herg. 
avon  regedaôc  col.  6s8  ;  Didr.  Casgliad  p.  255  nant  regeda6c 
(Odorics  travels  ;  cf.  nant  in  NorthW.  is  glyn  cul  [a  narrow 
Valley],  in  SouthWales  afonig  fechan  [a  streamlet]  Y  Brython 
III,  p.  52  ;  see  also  L.  Morris,  Add.  Ms.   14944  f.  131a  and 


Notes  on  Welsh  Consonants.  ^8$ 

Sp.  dict.  :  a  brook  —  a  dingle)  ;  Ms.  Tit.  D  22  ac  nyd  oed 
yno  dim  d6fyr  onydychydic  o  dyfyr  rygeda6c  f.  144  b  (=  C. 
Br.  SS.  p.  107);  Add.  Ms.  14921  f.  20  b  yn  regedoc  etc. 

NorthW.  eskob  —  SouthW.  esbok,  E.  Lhuyd,  A.  Br., 
Williams,  lex.  Cornubrit.  p.  137  a:  esgob,  vulgo  esbog  ;  L, 
Morris,  Add.  Ms.  15059,  f.  148  b  :  in  Carnarvonsh.  often  es- 
bog; cf.  modem  Cornish  ispak;  ir.  intespoc,  Nenn.  p.  68; 
gael.  easbuig;  manx.  aspick. 

mordwyo  (to  go  by  sea)  ;  in  Brud  y  Tyw.  y  mord6ya6d, 
B.  of  Herg.  :  mor6ydaéd  Ms.  B  (dimet.  dialect)  p.  328,  mor- 
6yda6  p.  354  and  so  always  in  Ms.  B  (p.  317,  346,  362). 

aped  (atteb)  :  C.f'eiu.  T.  p.  152,  S.  C.  III,  545  etc.;  aped, 
apedwch  Y Gwladgarwr,  1860  (2  and  30.  6),  Aberdare,  etc. 

wmed  for  wyneb  (i6th  cent.),  see  §  46;  matcyn  for  napkin 
see  §  46  ;  mencid,  bentig,  mentig  for  benthyg,  bentfyg  see 
§118;  diofedd  for  dioddef  (i6th  cent.;  cf.  also  gofedd  and 
goddef,  Powel  loaniuords),  uddyf  and  ufudd,  clefydd  and 
cleddyf,  penfeddig  and  pendefig  see  §  123. 

Max  Nettlau. 


MÉLANGES 


I. 


REMARQUES  SUR  LES  NOMS  DE  LIEUX  EN  -AC 
EN  BRETAGNE. 

Dans  son  dernier  ouvrage,  M.  d'Arbois  de  Jubainville, 
traitant  des  noms  de  fundi  en  -acus,  a  cité  un  certain  nombre 
de  lieux  en  -ac  de  la  Bretagne  armoricaine.  Ces  noms  de  lieux, 
comme  il  l'a  montré,  sont  gallo-romains  ;  non  seulement 
parce  qu'ils  dérivent  de  gentilices  ou  de  cognomina  romains,  mais 
encore  parce  qu'ils  présentent  ce  trait  caractéristique  du  bas- 
latin  qui  consiste  à  confondre,  même  comme  timbre,  Xà  et 
Va  longs  anciens.  M.  d'Arbois  de  Jubainville  aurait  pu  lin- 
guistiquement  l'établir  par  d'autres  traits,  si  une  plus  ample 
démonstration  n'avait  pas  été  superflue.  Il  saute  aux  yeux  que 
le  traitement  des  autres  voyelles  ainsi  que  le  consonantisme  de 
cts  noms,  dès  l'époque  où  les  Bretons  les  ont  connus,  étaient 
essentiellement  romans.  Il  s'ensuit  par  contre-coup,  rigou- 
reusement, que  la  langue  parlée  dans  toute  Tétendue  de  la 
péninsule  armoricaine,  à  l'arrivée  des  Bretons,  était  romane, 
et  que  le  celtique,  comme  on  pouvait  le  conclure  à  priori  par 
analogie  et  d'après  les  découvertes  de  l'archéologie,  en  avait 
disparu  comme  du  reste  de  la  Gaule.  De  plus,  les  noms  en 
-acus  n'ayant  pu  conserver  leur  forme  -ac  qu'en  zone  breton- 
nante,  et  étant  devenus  é  dans  la  partie  restée  romane  de  la 
péninsule,  il  est  facile  de  déterminer  avec  une  parfaite  exacti- 
tude jusqu'où  s'est  étendue  la  langue  bretonne.  Enfin,  on  peut 


Mélanges.  387 

tirer  de  l'étude  de  ces  noms  de  précieuses  indications  sur 
l'état  de  la  péninsule  au  V-vi"  siècle  et  la  façon  dont  a  pu  se 
faire  l'établissement  des  Bretons. 

Les  noms  en  -ac  sont  clairsemés  dans  la  partie  de  l'Armo- 
rique  actuellement  bretonnante.  Mais  ils  apparaissent  en  grand 
nombre  dans  la  zone  où  le  breton  était  parlé  au  ix^  siècle  et 
d'où  il  a  disparu  vers  le  xi^-xii^.  Le  Morbihan  en  présente 
plus  de  cent,  et  ce  sont  souvent  des  noms  de  simples  hameaux 
ou  des  fermes  isolées.  On  en  trouve  dans  le  Cartulaire  de 
Redon  une  cinquantaine,  pour  la  plupart  à  peu  de  distance  de 
Redon.  S'ils  sont  si  peu  nombreux  dans  l'ouest  de  la  pénin- 
sule, cela  tient  à  plusieurs  causes.  L'établissement  des  Bretons 
s'y  est  fait  plus  tôt.  Ils  l'ont  plus  profondément  transformé. 
De  plus,  nous  n'avons  pour  nous  renseigner  sur  la  géogra- 
phie de  la  Cornouailles,  du  Léon,  du  Trégorrois,  à  part  les 
grandes  divisions  et  quelques  indications  éparses  dans  cer- 
taines vies  de  saints,  que  les  cartulaires  de  Landévennec  et  de 
Quimperlé  compilés  au  xii^  siècle,  lorsque  le  Cartulaire  de 
Redon  a  des  chartes  depuis  la  tin  du  viii''  siècle.  Si  l'œuvre  de 
bretonisation  de  la  zone  depuis  devenue  française  n'avait  pas  été 
arrêtée  et  en  partie  détruite  par  l'invasion  Scand